Calculateur stochastique
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Le concept de calculateur stochastique est déjà ancien (pour la jeune histoire de l'informatique) et contemporain de recherches et applications développées à la toute fin de la décennie 1950 et dans la décennie 1960 pour pallier les insuffisances en vitesse de traitement et en capacité d'auto-correction des ordinateurs basés sur les principes de la machine de Turing et de la logique booléenne - entre autres la Programmation impérative représentée par le langage Lisp (1958/1960) et son dérivé Logo (1966), et la logique floue (1965), qui a d'ailleurs des rapports avec le calcul stochastique.
Deux problèmes des calculateurs analogiques étaient le coût de réalisation des circuits de multiplication et leur lenteur. À la fin des années 1960 des chercheurs de la compagnie Alsthom eurent l'idée de représenter une grandeur entre 0 et 1 par une probabilité de présence d'un 1 sur une ligne. Une multiplication ne demandait alors plus qu'un simple et logique (circuit très bon marché à produire) à une très bonne vitesse : l'estimation à 1% de la probabilité ne demandait que 10ms avec une fréquence de 10 000 Hz. Encore fallait-il pour cela que les entrées soient décorrélées, ce qui se réalisait par un petit dispositif additionnel à base d'un générateur aléatoire et d'un circuit ou exclusif (XOR).
Les calculateurs stochastiques, bon marché, fiables et faciles à produire en grande quantité, furent considérés dans les années 1970 comme des substituts prometteurs aux circuits fluidiques utilisés dans le monde militaire et industriel. Toutefois la production à des prix de plus en plus faibles de microprocesseurs leur porta un coup fatal. La théorie garde néanmoins un attrait ludique aujourd'hui, et il est possible de fabriquer à peu de frais (ou d'émuler sur ordinateur) des calculateurs stochastiques. Leur excellente fiabilité et leur temps de réaction rapide pourraient les rendre à nouveau utiles un jour dans les processus industriels ou les applications militaires - si ce n'est déjà fait.