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Projet:Bouillet/OCR/S/SE

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  • SEAFORD, port d'Angleterre (Sussex), undes Cinq-Ports, sur la Manche, à 18 kil. S. E. de Brighton.
  • SÉBA (Albert), né en 1665 dans l'Ost-Frise, m. en , 1736, fut pharmacien à Amsterdam, voyagea dans les Indes Orientales et Occidentales et forma deux magnifiques collections d'histoire naturelle, dont l'une fut achetée par Pierre le Grand et l'autre dis-ersée après sa mort. Séba avait fait graver son 2'ca-inet sous le titre de Rerum naturalium thesauri accurata descriplio et iconibus artificiosissimis ex-pressio, Amst., 1734-61, 4 vol. gr. in-ibl. Cet ouvrage, longtemps capital pour l'étude de l'histoire naturelle, est encore à consulter, du moins pour les planches : car le texte est plein d'erreurs. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui possède les planches, en a fait faire un nouveau tirage en 1827 et ann. suiv.
  • SÉBASTE, auj. Sivas, v. de l'Asie-Mineure, près del'Haiys, appartint au Pont, puis à la Cappadoce, et"finit par être lech.-l. de l'Arménie 1" (formée aux dépens de la Cappadoce). C'était d'abord un fort du nom de Cabira; elle fut agrandie par Pompée, qui l'appela Diospolis, et enfin reçut de la reine de Pont, Pythodoris, le nom de Sébaste, c-à-d. Âu-gusta, en l'honneur d'Auguste.—Le nom de Sébaste fut aussi donné àla villede Samarie.
  • SÉBASTIANI (le comte Horace), maréchal de France, né en 1775 à la Porta, pres.de Bastia, en Corse, m. en 1851, dut à sa valeur un avancement rapide, fut nommé chef de bataillon pour sa belle conduite au combat d'Arcole, fut fait colonel sur le champ de bataille de Vérone, seconda vigoureusement, avec son régiment, Bonaparte au 18 brumaire et décida le succès de cette 'journée; combattit à Marengo, et fut chargé, après-la victoire, de poser, de concert avec Marmont, lesbasesde l'armistice de Trévise; fut,après la paix d'Amiens, envoyé à Con-stantinople pour y faire des propositions de paix, et réussit dans cette négociation difficile; remplitavec non moins de bonheur une mission près de Djezzar, pacha de St-Jean-d'Acre, ainsi qu'auprès des puissances barbaresques; prit une part active à la campagne d'Autriche, se distingua surtout à Hollabrunn et à Austerlitz, ce qui lui valut le grade de général de division; fut appelé en 1806 à l'ambassade de Constantinople, décida Sélim, dont il s'était fait un ami, à déclarer la guerre à la Russie, empêcha le faible sultan de céder aux menaces de l'amiral anglais Duckworth, dirigea la défense de Constantinople contre les Anglais et força ceux-ci à repasser les Dardanelles (1807); quitta "Constantinople après la chute de Sélim, fut bientôt après dirigé vers l'Espagne et mis à la tête du 4e corps (1809), força le passage de la Guadiana, gagna les batailles de Ciu-dad-Real et d'Almonacid, enleva les retranchements d'Ocana. entra en vainqueur dans Grenade, s]empara deMalagaetbattitdenouveaul'ennemi à Baza (1810); mais, ne pouvant s'accorder avec îe roi Joseph, ilde-mandaso'n rappel en France (1811). Il fit partie en 1812 de l'expédition de Russie, où. il tint l'avant-garde, se signala à Smolensk, à la Moskowa, entra des premiers à Moscou; fut l'année suiv. blessé à Leipsick, n'en combattit pas moins dès le lendemain à Hanau, et s'empara d'un défilé qui assurait la retraite; commanda, pendant la campagne de France, la cavalerie de la garde, se signala surtout à Reims, dans le com-. bat où fut tué le général St-Priest, émigré, et à Arcis-sur-Aube,où il résista à toute la cavalerie des alliés; fit partie aux Cent-Jours de la Chambre des représentants, et fut, après Waterloo, un des commissaires désignés pour traiter de la paix avec les alliés, mais ne put rien obtenir en faveur de Napoléon; resta sans emploi sous la Restauration, fut élu député en 1819par la Corse, en 1826 par Vervins, en.remplacement du général Foy, et prit place à l'extrême gauche; eut, après les événements de juillet 1830, une grande part à l'érection du nouveau trône, fit partie de la commission chargée de reviser la Charte, reçut le 7 novembre 1830 le portefeuille des affaires . étrangères, qu'il garda près de trois ans, et se montra partisan du système de la paix; résigna le pouvoir en 1833 pour des motifs de santé, accepta bien- ? tôt après l'ambassade de Naples, puis celle de Londres, où il suivit avec succès les négociations relatives à la constitution du royaume de la Belgique, au droit de visite, à la pacification de l'Orient, mais fut rappelé après la chute du ministère Mole, auquel il s'était attaché. Il n'en conserva pas moins la confiance personnelleduroi,qui lui donna en 18401e bâton de maréchal. Il passa ses dernières années dans la retraite, accablé par la perte de sa fille, la duchesse de Praslin, enlevée par une mort tragique.
  • SÉBASTIEN (S.), né à Narbonne vers 250, était officier dans l'armée romaine sous Dioclétien et cachait sa religion afin de mieux servir ses coreligionnaires; reconnu pour chrétien, il fut livré au supplice, et tué dans le cirque à coups de bâton, en 288. On l'hon. le 20 janv. Il est le patron des prisonniers.

SEBASTIEN, roi ae Portugal, fils posthume de l'in-

SÉBO — 1734 — SECO

fant Jean, né à Lisbonne en 1554, succéda en 1557 à Jean III, son aïeul. Animé d'un grand zèle contre les Infidèles, il forma, dès qu'il put régner par lui-même, le hardi projet de leur enlever l'Afrique : il fit contre eux en 1574 une 1" expédition, mais sans résultai; il y retourna en 1578, appelé par Muley-Moham-med-el-Montaser, roi de Maroc, quiavaitétédépouillé par Muley-abd-el-Mélik, son oncle. A peine débarqué à Tanger, il fut complètement défait parce dernier à la bataille d'Alcaçar-Quivir, le4août 1578, et ne reparut plus ; il avait péri dans la mêlée : son cadavre fut reconnu par un page; néanmoins on contesta sa mort et plusieurs faux Sébastien se montrèrent en Portugal sous Philippe II et Philippe III.

  • SEBASTIEN DEL PIOMBO (Luciano, dit), peintre de Venise (1485-1547), embrassa la vie religieuse, se fixa à Rome, et fut chargé de sceller les brefs de la chancellerie pontificale (d'où son nom, del Piombo, du plomb, rappelant la matière du sceau). Il excella dans le portrait, et dessina surtout avec perfection les têtes et les mains; son coloris est magnifique. Il eut souvent pour collaborateur Michel-Ange : c'est ce maître qui fit le dessin de la Résurrection de Lazare, commandée par Clément Vil à Sébastien del Piombo. A la faveur d'un si puissant secours, il put lutter avec avantage contre Raphaël. Le Louvre possède de ce maître une Visitation de la Vierge.

SEBASTIEN (le Père), mécanicien. V, TRCCHET.

  • SÉBASTOPOL ou SEVASTOPOL, c-à-d. en grec Tille Auguste, Ville impériale, v. et port militaire de Crimée (Simféropol), au S. O., sur la rive mérid. d'un bras de la mer Noire; env. 50000 h. avant 1855, à peine 10000 auj. Port excellent où stationnait la flotte russe de la mer Noire; fortifications formidables : tour Malakof, forts Alexandre, Constantin, Nicolas, Paul, etc. Belle cathédrale St-Michel, église St-Pierre
  • , près l'antique Cherson et près du village tartare d.'Aktiar, elle fut agrandie et fortifiée par Nicolas I qui en fit une forteresse redoutable et un poste avancé contre Constantinople. Elle fut prise d'assaut le 8 sept. 1855 par l'armée anglo-française que commandait le maréchal Pélissier, aptes un an de siège et après une défense désespérée, dirigée surtout par le général du génie Todtleben. Le nom deSébasto-pol a été donné à l'un des grands boulevards de Paris.
  • SEBEKTEK.IN, fondateur de l'empire des Turcs Gaznévides, avait d'abord été esclave. Devenu gendre d'Alp-Tekin, général des armées de Nouh le Samanide, il le remplaça comme gouverneur de Gaz-nah, se rendit indépendant en 975, et conquit une grande partie du Turkestan, ainsi que le Peychawer dans l'Hindoustan. Il mourut à Balkh en 997. Il eut pour tils le fameux Mahmoud le Gaznévide.
  • SEBENICO, Sicum? v. des États autrichiens (Dal-matie), à l'embouch. du Kerkah, qui forme là un vrai lac (avec un grand port), à 60 kil.S. E. de Zara; 7000 hab. Quatre forts. Ëvêché catholique et évêché grec; cathédrale gothique. Fabrique de rosoglio, armements pour la pêche du corail. Patrie du peintre Schiavone. — République indépendante avant te Xe s., Sebenico se soumit en 991 aux Vénitiens, qui la gardèrent depuis (excepté pendant le xv" s.,qu'elle fut soumise aux Hongrois). Les Turcs l'assiégèrent vainement en 1538 et 1648. Elle passa entre les mains de l'Autriche en 1797 avec le reste de la Dalmatie.
  • SBBENNYTE, Sebennytus, auj. Pjcirmouft ou Semenhoud, anc v. d'Egypte (Delta), sur le Nil, vers l'endroit où il se sépare en plusieurs branches. — On donne le nom de branche sébennytique à la portion septentrionale de la branche atarbéchique.
  • SÉBOIM, une des villes de Palestine situées sur le bord du lac Asphaltite, qui périrent avecSodome.
  • SÉBONDE (Raymond de), savant du XV s., né à Barcelone, professait la médecine, la théologie et la philosophie à l'Université de Toulouse vers 1430, et mourut en 1432. On lui doit : Theologia natura-

lis, Deventer, 1487, Lyon, 1526, etc. "(trad, par Montaigne, Paris, 1569, et abrégée par Comenius, Amst., 1661) ; De natura hominis dialogi, Cologne, 1501, in-4 (trad. par Martin, 1566; par Bleudecq, 1600). Montaigne a consacré un long chapitre de ses Essais (liv. II, c xn) à l'apologie de Raymond deSébonde, dont on suspectait l'orthodoxie.

  • SEBSVAR, Ilyrcania, v. de Perse (Khoraçan), à 100 kil? S. O. de Niehabour. Jadis importante. Ta-merlan la prit en 1381 : la ville s'étant révoltée peu après, il fit enterrer vifs 10 000 de ses habitants.
  • SECCHI (Gian-Pietro), savant jésuite, correspondant de l'Institut de France, né en 1798, ni. en 1856, était professeur de langue grecque et bibliothécaire au Collège romain. Profondément versé dans l'archéologie païenne et chrétienne, l'herméneutique, l'histoire de l'Église et la philologie, il a laissé de nombreux ouvrages, dont les plus connus sont ; Cattedra di S. Marco di Venésia et Ânalisi dell' edigione del Nuovo Testamenlo greço.

SÉCHELLES. Y. SEYCHELLES et HÉRAULT.

  • SEC&AU, Secoetitm, bg des Etats autrichiens (Sty-rie), à 55 kil. N. O. de Graetz; 400 hab. Eaux minérales. Ëvêché dont le titulaire réside à Grœtz.
  • SECKENDORF (Gui Louis.de), historien, né en 1626 en Franconie, m, en 1692", fut chambellan, puis ministreetchancelierd'Ernest le Pieux, duc de Gotha, et enfin chancelier de.l'Université de Halle, nouvellement créée par le roi de Prusse. On a de lui, entre autres ouvrages : De Lutheranismo, Francfort, 1686-92 (il y réfute l'Htst. du Luthéranisme de Maimbourg); Compendium historiés ecclesiasticss, 1666, et nombre d'articles dans les Âcta eruditorum (1683-92).
  • SECKENDORF (Fréd. HËNON, comtede), feld-msré-chal, neveu du préc, né en 1673 à Kœnigsberg en Franconie, m. en 1763, se mit successivement au service de la Prusse, du roi de Pologne Auguste î, des empereurs Charles VI et Charles VIL Û servit avec distinction sous le prince Eugène dans la guerre de la succession d'Espagne. Nommé par Charles VI ambassadeur à Berlin, il obtint un grand ascendant sur le roi Frédéric-Guillaume, et parvint à détacher ce prince de l'alliance de l'Angleterre. Chargé, à la mort du prince Eugène, de diriger à sa place la guerre contre les Turcs, il éprouva des échecs et tomba en disgrâce (1737). Mécontent de l'Autriche, il alla, après la mort de ce Charles VI, offrir ses services au compétiteur de sa fille Marie-Thérèse, à l'électeur de Bavière, élu sous le nom de Charles VII : il reconquit pour ce prince la Bavière, etle fit rentrer dans Munich (1744). Après la mort de cet empereur, il conclut, en faveur du jeune électeur de Bavière, son fils, le traité de Fûssen (1745), qui réconciliait ce prince avec l'Autriche. Il vécut depuis

n ri n Q î A I*P \ vR T t fl

  • SECK.INGEN, Sanctio, v. forte du grand-duché de Bade, dans une SleduRhin,à24k. N.E. de Bâle,faisait jadis partie de laSouabe, Prise par Bernard de Saxe-Weimar en 1638.
  • SÉCLAVES ou SAKALAVES, peuple de Me de Madagascar, habite au N. O., depuis le cap d'Ambre jusqu'à la Mansiatre. Féroces et pirates.
  • SÉCLIN, ch.-l. de c (Nord), sur la Navistte, à 1Q kil. S. de Lille; 3978 hab. Bel hôpital. Filatures de coton, de lin ; moulinsà huile, raffinerie de sel, fabrique de sucre indigène, tanneries. Station du chemin de fer du Nord. — Cette ville, fondée, au vi* s., était la capit. du Mélantois, petit pays de la Flandre wallone. Les Autrichiens y furent battus par le3 Français en 1794.

SECOND (Jean), Joannes Secundus, poète latin moderne, né à La Haye en 1611, m. en 1536, fut reçu docteur en droit à Bourges, s'attacha, comme secrétaire intime, à l'archevêque de TSolède, suivit '? Charles-Quint en Afrique (1534), mais en fapporfale 1 germe d'une maladie mortelle à laquelle il succomba, | à Tournay. Ses Poésies (latines), publiées ï Otrecht,

SEDA — 1735 — SEFF

1541, in-2, ont souvent été réimprimées, notamment à Leyde, 1821, par Bochssa fils. On y distingue, outre des Élégies, (es 19 pièces connues sous le nom de Baisers de Jean Second; elles ont été trad. en prose par le célèbre Mirabeau et mises envers par Simon deTroyes, 1786, etparTissot, 1806. SECON'DAT. V. MONTESQUIEU.

  • SECONIHGNY, ch.-l.de c (Deux-Sèvres), à 16k. S. O. de Partlienay; 1973 h. Haras de baudets.
  • SECOUSSE (Denis Franc.), historien, né à Paris en 1691, m. en 1754, était avocat au parlement, mais se livra de préférence à des recherches historiques et fut reçu en 1722 membre de l'Académie des inscriptions. Dans ses dernières années, l'excès du travail lui fit perdre la vue. Il fut chargé par d'Agues-seaude continuer la collection des Ordonnances des rois de la 3" race (commencée par Laurière), termina le 2e vol., et en fit paraître 6 autres (de 1729 à 1750), mais sans pouvoir la terminer. On lui doit une bonne Bist.de Charles le Mauvais, 1755-58, et de savants Mémoires, dans le recueil de l'Acad. des inscriptions.
  • SÉCULAIRES (Jeux), fêtes qui se célébraient à Rome avec beaucoup de pompe pour solenniser l'ouverture de chaque siècle. La célébration n'en fut pas régulière : tantôt on la retarda, tantôt on l'avança. On connaît 12 célébrations de jeux séculaires (en 509, 449, 249, 149, 17 av. J.-C; en 47, 87, 147, 204, 247, 263, 404 de J.-C). La fête durait 3 jours; des supplications, des chants, des distributions au peuple de graines, de fèves, de soufre, comme choses lustrales, un lectisterne, en étaient les principales cérémonies. Horace fit, à la demande d'Auguste, pour la fête de l'an 17 av. J.-C, un chant séculaire que nous possédons encore.— Ces jeux avaient été institués l'an 455 av. J.-C., par ordre d'un oracle Sibyllin, à l'occasion de prodiges effrayants. Ils étaient consacrés à Jupiter, à Junon, à Latone, à Diane, aux Parques, àPlutonet à Proserpine.
  • SEDA1NE (Michel Jean), auteur dramatique, né à Paris en 1719, m. en 1797. était fils d'un pauvre architecte. Ayant perdu de bonne heure ses parents, il se fit tailleur de pierres pour vivre; mais il lisait et étudiait tout en faisant ce métier et bientôt il le quitta pour se livrer aux lettres, et travailla pour le théâtre. Il réussit surtout dans l'opéra-comique, et fut le véritable créateur de ce genre. Il donna au Théâtre Italien : le IHable à quatre (1756), Rose et Colas (1764), Anacréon, l'Huître et les Plaideurs, le Jardinier, le Roi et le Fermier, le Déserteur, le Faucon, Félix, enfin Richard Cœur de Lion (1784), qui eut un succès extraordinaire ; au Grand Opéra : Aline, reine de Golconde, Amphitryon, Guillaume Tell; au'Théâtre Français : le Philosophe sans le savoir, son chef-d'œuvre (1765), et la Gageure imprévue. On a aussi de lui quelques jolies pièces de vers, entre autres VÉpitre à mon habit. Il fut reçu à l'Académie française en 1786. On reproche à Sedaine des négligences de style; mais ses pièces sont pleines de naturel, d'esprit et d'intérêt. Auger a donné en 1813 ses OEuvres choisies, 3 vol. in-8. La musique de ses opéras est de Philidor, de Monsigny et de Grétry.
  • SEDAN, ch.-l. d'arr. du dép. des Ardennes, sur la r. dr. de la Meuse, à 22 kil. S. E. de Mézières, à 276 N. E. de Paris par le chemin de fer; 15536 hab. Place de guerre, arsenal; trib. de 1" inst. et de commerce, collège, bibliothèque, église calviniste. Vieux château (ou naquit Turenne) : c'est auj. un arsenal, riche en armes curieuses; statue en bronze de Tu-renne. Manufact. de draps renommés, dont la lr°fut fondée en 1646 par un certain Codeau: draps noirs fins, casimirs, lainages; teintureries; hauts fourneaux, commerce de fer et de quincaillerie ; armes de chasse. — Sedan n'éiait guère qu'un hameau lorsqu'elle fut achetée en 1424 par Evrard III de la Marck qui l'éri-gea en principauté et l'agrandit considérablement. Henri Robert de La Marck, ayant embrassé la Réforme, en fit un des foyers du Protestantisme. Charlotte, sœur et héritière du fameux Robert de La Marck, la

porta en dot à Henri de la Tour d'Auvergne, comte ' de Turenne (1591). Richelieu força en 1642 Fréd.-Maurice, duc de Bouillon, complice de Cinq-Mars, à s'en dessaisir en faveur de la France, et la réunit à la couronne ; elle fut annexée à la Champagne. Cette ville avait jadis une université protestante. Patrie de Turenne, Macdonald, Ternaux. Défaite et capitulation de Napoléon III (1er sept. 1870).

  • SÈDÉCIAS, roi de Juda (597-587), fut mis par Na-buchdonosor sur le trône, à, la place de Jéchonias, son neveu; mais, s'étant révolté, il fut assiégé dans Jérusalem par le roi d'Assyrie. Il se défendit deux 'ans, fut enfin pris et eut les yeux crevés. Il mourut dans l'exil en Chaldée.
  • SÊDERON, ch.-l. de c (Drôme), à 63 kil. S. E. de Nyons, dans une gorge fort étroite; 710 hab.
  • SEDGEMOOR, plaine d'Angleterre, dans le comté de Somerset, entre Kingsverton et Bridgewater. Le duc de Monmouth, rebelle, y fut battu et pris parles troupes de Jacques II, en 1685.
  • SÊDILLOT (J. J. Emmanuel), orientaliste etastro-nome, né en 1777 à Enghien-Montmorency, m. en 1832, fut professeur-adjoint de turc à l'Ecole des langues orientales, puis secrétaire de l'école attachée à la Bibliothèque du roi, et astronome-adjoint au Bureau des Longitudes. II seconda Deiambre et La-place dans leurs recherches, traduisit de l'arabe plusieurs livres précieux, notamment le traité d'Aboul-Hassan-Ali sur la construction des instruments astronomiques, et rédigea d'intéressantes dissertations sur divers points d'histoire et de critique orientales.
  • SEDIMAN, vge de la Moyenne-Egypte, dans le Fayoum. Desaix y défit les Mamelouks le 7 oct. 1798.
  • SEDJELMESSE, v. du Maroc (Tafilet), à 60 kil. E. de Tafilet, sur laZiz. Jadis florissante, elle fut la capitale d'un vaste empire fondé par les Almoravides entre l'Atlas et le Sahara, et qui fut puissant du vme au xu" s. Cette ville est au], en ruines.

SEDJESTAN ou SEDJISTAN. V. SEISTAN.

  • SEDLITZ, vge de Bohême (Saatz), à 30 kil. S. O. de Toeplitz; 1300 h. Manufacture de tabac. Eau saline froide purgative, fort renommée.
  • SEDULIUS (C. Caelius ou Cajcilius), prêtre du Ve s., est auteur d'un poëme latin en hexamètres sur la vie de J.-C, intitulé Paschale Carmen ou De Christi miraculis, en 5 livres (Leips., 1499, et Rome, 1794), qu'il mit ensuite lui-même en prose sous îe titre â'Opus paschale (Paris, 1585).
  • SEDUNI, peuple gaulois des Alpes, habitait la vallée supérieure duRhône (le Valais), etfitpartie sousl'em-pire romain de la prov. des Alpes Grées-et-Pennines; capit., Sedunum ou Civitas Sedunorum, auj. Sion.
  • SEELAND, dans la Baltique, la plus grande des îles du Danemark,àl'extrémitéS. E. de laSuède : 7000k. carr.; 350 000 hab.; capit., Copenhague, qui est aussi la capitale de tout le Danemark. Division : 5 bailliages, Copenhague, Frederiksborg, Holbek, Soroe, Prestœ. Bonne agriculture ; nombreux bétail.
  • SEETZEN (Ulrich), voyageur, né en 1767 près de Jever (Oldenbourg), m. en 1811, visita de 1802 a 1804 Constantinople, Alep, Damas, et les pays à l'E. du Jourdain, apprit à fond l'arabe et se fit musulman afin de pouvoir explorer l'Arabie, fit en 1809 le pèlerinage de la Mecque, et parcourut de 1810 à 1811 tout l'Yémen. Il se rendait de Moka à Sana lorsqu'il fut assassiné ou empoisonné par ses guides. Ses Voyages, qui offrent un grand intérêt, ont été publiés en 1854 à Berlin par Kruse.
  • SÉEZ ou SEES, Saii, Sagium, ch.-l. de c (Orne), sur l'Orne, à 21 kil. N. E. d'Alençon; 5045 hab. Évê-ché, suffragant de Rouen; séminaire, collège. Belle cathédrale gothique, palais épiscopal. Toiles et calicots. bonneterie, gants de peau. — Jadis plus grande et ville forte, elle fut prise et ravagée par les Normands, par les Anglais et pendant les guerres de religion. Patrie de Conté, qui y a une statue.
  • SEFFIN, v. de la Turquie d'Asie (Diarbékir), sur Il'Euphrate, à 130 kil. S. E. d'Orfa. Dans la plaine

SÉGO — 1736 — SEGÏÏ

voisine eut lieu en 657 la bataille dite des Cent dix jours, entre les partisans d'Ali et ceux de Moa-viah : c'est le dernier qui l'emporta.

  • SÉFI (CHAH), le Néron de la Perse, de la dynastie des Sophis (1628-1642), succéda à son aïeul Ahbas le Grand. Il fit exécuter ou priver de la vue tous les princes de soft sang, ainsi que les grands,, alliés à sa famille, la plupart de ses ministres et de ses généraux. Malgré tant de forfaits, il ne vit aucune révolte éclater contre lui, et mourut paisiblement à Kachan.
  • SEGALAUNI, peuple de Gaule, danslaViennaise, à l'E. et le long du Rhône, qui la séparait des Hel-viens; au N., ils avaient les Allobroges, à l'E. les Vo-conces, et au S. les Tricastins. Leur capitale était Valentia (auj. Valence.)

SEGED, v. de Hongrie. V. SZEGED.

  • SEGESTE, dite aussi Acesta et Egesta, v. de Sicile , au N. O., à quelque distance de la mer, et près de la ville actuelle de Calatafimi, possédait des eaux thermales renommées. Elle fut, dit-on, fondée par des Troyens (soit par Crinisus, soit par Éuée, qui lui donna le nom du roi Aceste, en reconnaissance du bon accueil qu'il avait reçu de ce prince), et devint florissante aux vu" et vr s. av. J.-C. Souvent en guerre avec les villes voisines, elle implora successivement l'appui d'Athènes (417), puis de Carthage (410), ce qui donna lieu d"abord à l'expédition des Athéniens en Sicile, puis à la conquête d'une partie de la Sicile par les Carthaginois. En 317, Ségeste tomba au pouvoir d'Agathocle ; dans les guerres entre Agathocle et les Carthaginois, ceux-ci la détruisirent. Les Romains la relevèrent et la traitèrent avec douceur en raison de son origine troyenne.
  • SEGESVAR, v. forte de Transylvanie, anc ch.-l. d'un comitat de son nom, sur IaKockel, à60 kil. N. E. d'Hermanstadt ; 6500 h. Toiles, drap, étoffes de coton, etc. Elle fut fondée en 1178. On y trouve de nombreuses médailles qui font croire qu'elle fut bâtie sur l'emplacement d'une colonie romaine.
  • SEGUERS (Gérard), peintre flamand, né à Anvers en 1589, m. en 1651, se perfectionna en Italie, où il étudia surtout les productions de Caravage, puis visita Madrid, où il fut comblé de présents par le roi. Il peignit des sujets sacrés, des scènes familières, des joueurs, des musiciens. La vogue de ses lableaux, en l'enrichissant, lui permit de vivre en grand seigneur. Le musée du Louvre possède de cet a rtiste un très- beau S. François en extase soutenu par des anges. On admire son Adoration des Magis, dans l'église Notre-Dame à Bruges.— Son frère Daniel, m. en 1660, excella dans le paysage historique et la peinture des fleurs. Il était entré dans l'ordre des Jésuites.
  • SKGNI, Signia, v. du territoire romain, à 26 kil. O. dé Frosirione; 3600 h. Èvêché. Cathédrale remarquable. C'est, dit-on, dans cette ville que les orgues furent inventées. Restes de murs cyclopéens.

SEGNI (Lotliaire de), pape. F.INNOCENT m.

  • SEGO, v. de la Nigritie centrale, capit. du Ht-Bambarra, sur le Niger, par 7° 35' long. O, 13° 5' lat. N. ; env. 30 000 hab. Murs en terre. Entrepôt de commerce de l'Afrique centrale. Connu seulement à la fin du xvurs., par le voyage de Mungo-Park.

SEGODUN0M, v. d'Aquitaine), auj. Rhodes.

  • SEGONTIA, auj. Siguenza, v. d'Hispanie (Tarra-conaise), chez les Arevaci. Sertorius y livra à Métel-lus et à Pompée une bataille indécise (75 av. J.-C).
  • SEGONZAC, ch.-l. de c (Charente, à 12kil. S.E. de Cognac ; 2605 h. Eau-de-vie.
  • SÉGOR, primit. Bala, auj. Ghor-Zafleh, une des 4 villes de Palestine destinées à périr avec Sodome, fut sauvée par l'intercession de Loth.
  • SËGORBE, Segobriga, v. murée d'Espagne (Valence), sur le Murviedro, à 53 kil. N. de Valence; 6500 hab. Évèché, château fort.—Enlevée aux Maures par Jacques I, roi d'Aragon, en 1245; prise par les Français en 1812. Titre d'un duché appartenant à la maison Medina-Céli.

SEGOVIE, Segubia ou S'govia, v. d'Espagne

(Vieille-Castille), ch.-I. del'inlend. de Ségovie, sur un roc, près de l'Eresma, à 78 kil.N. O deMadrid; 13 000 h. Ëvêchê ; grande école d'artillerie. Murailles, tours, 4 faubourgs; cathédrale, Alcazar ou palais royal, aqueduc (attribuéàTrajan). Draps autre» fois renommés, lainages, toiles, orfèvrerie, "verrerie, Aux env., or, plomb, pierres calcaires, marbre, granit, jaspe. Patrie de Dominique Soto.—Jadis capit. des Arevaci. L'armée française a occupé Ségovie de 1808 à 1814. — L'intendance de Ségovie, au centre de l'Espagne, est bornée parcelles de Burgoset de Valladolid au N., de Soria au N. E., de Gua.dalaxara à l'E., de Madrid et de Tolède au S., d'Avila à l'O. ; elle a env. 150 kil. du N. au S. sur une largeur qui varie de 12 à 80; 160000 h. Sol fertile, pâturages.

  • SEGRAIS (i. REGNAULD de), poète français, né en 1625 à Caen, m. en 1701, fut longtemps secrétaire, puis gentilhomme ordinaire de Mademoiselle (fille de Gaston d'Orléans); mais, ayant désapprouvé le projet de mariage de cette princesse avec Lauzun, il fut forcé de la quitter (1672). Il passa quatre ans chez Mme de La Fayette, eut jiart à la composition, de 2 romans de cette dame {Zatde et la Princesse de Clives), qui parurent même sous son nom, puis se retira à Caen (1676), où il se maria richement. Il faisait par le charme de sa conversation les délices de la société. Segrais avait été reçu membre de l'Académie française dès 1662. On a"de lui des Idylles, dont les vers se font quelquefois remarquer par la douceur et le naturel, et qui le placent parmi nos meilleurs poètes bucoliques ; une traduction en vers de VÉneide et des Georgiçjues; des Nouvelles françaises, écrites pour distraire Mademoiselle et qui se lisent encore avec plaisir, une collection de Portraits et un poème pastoral d'Alhis. Ses OEuvres diverses ont paru a Paris en 1755, 2 vol. in-12, et à Caen en 1823. A. Galland a publié en 1722 un Segraisiana. On doit à M. Bredif une étude sur Segrais, sa vie, ses œuvres, 1863.
  • SÈGRE(la), Sicoris, riv. d'Espagne (Catalogne), sort des Pyrénées, coule au S. O., reçoit les deux Noguera et la Cinca, arrose Puycerda, Urgel, Bala-guer, Lérida, Mequinenza,et jointl'Êbre un peu au-dessous de cette dernière ville. Cours, 240 kil.
  • SEGRÉ, ch.-l.d'arr. (Maine-et-Loire), surl'Oudon, à 35 kil. au N. O. d'Angers; 2721 hab. Commerce de toiles, fil, chanvre, grains. Jadis ville forte. Elle a joué un rôle dans les guerres de la Vendée.
  • SÉGUIER (Pierre), magistrat, né à Parisen 1504, d'une famille originaire de Languedoc, m. en 1580, fut successivement avocat, avocat général, président à mortier, rendit des services importants sous plusieurs rois, combattit les prétentions delà cour de Rome lors des différends dupapeJules III at.de Henri II, fitau nom du parlement des remontrances qui empêchèrent l'établissement de l'Inquisition en France, et fut sous François II chargé de fixer les limites entre la France et'la Savoie. — Antoine S., fils du précéd., 1552-1626, conseiller au parlement, puis avocat général so.ûs Henri IÏI, refusa ^d'entrer dans la Ligue, défenditles libertés gallicanes, et fit condamner par le parlement en lî>91 une bulle de Grégoire XIV contraire à ces libertés. Henri IV l'envoya en ambassade à Venise.—Pierre, chancelier, né en 1588 à Paris, m. en 1672, était petit-fils du premier Pierre. Il remplit diverses charges au parlement, fut intendant de Guyenne, puis devint, sous Richelieu, garde des sceaux(l 633), et phanceliér (1635).. s'opposa parfois au cardinal, et plus tard à la régente Anne d'Autriche.mais sans jamais adhérer à laFronde; fut parsuite privé quelque tempsdes sceaux, les reprit enl656, etlesgardajusqu'àsamort. IIprésidalacom-mission chargée de juger Fouquet, ainsi que le conseil qui rendit les belles ordonnances de 1669 et 1670, connues sous le nom de Code Louis. 11 est un de ceux qui eurent les premiers l'idée de l'Académie française, et il en fut le protecteur après la mort de Richelieu.—Ant. Louis, 1726-91, fut avocat général au grand-conseil, puis au parlement (1755-90), com-

SÉGU — 1737 — SÈIG

Battit de tout son pouvoir les doctrines philosophiques, donna sa démission lors de l'institution du parlement Maupeou, reparut avec l'ancienne compagnie (1774), émigra au commencement de la Révolution et mourut à Tournay. Il était de l'Académie française depuis 1757.

  • SEGUIEH (J. Fr.), savant, né à Nîmes en 1703, m. en 1784, d'une famille de magistrats qui avait une origine commune avec celle de Paris, s'occupa de numismatique et de botanique, suivit Scipion Maffei en Italie (1732), parcourut avec lui une partie de l'Europe, revint au bout de 23 ans se fixer à Nîmes avec de riches collections, et fut nommé correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1772). On a de lui, entre autres ouvrages : Biblio-thecabotanica, La Haye, 1740, une dissertation sur la Maison carrée de Nîmes, 1759, et une trad. des Mémoires de Maffei: Il a laissé en manuscrit un riche recueil d'inscriptions (conservé à la bibl.de Nîmes).
  • SEGUIN (Armand), économiste, né à Paris en 1768, m. en 1835, se fit d'abord connaître par ses travaux sur la chimie appliquée aux arts, et découvrit un procédé pour le tannage (1794). Il abandonna la science pour les spéculations financières, s'enrichit comme fournisseur, et eut de fréquents démêlés avec le gouvernement impérial et avec Ouvrard, son rival comme fournisseur. Il a publié plusieurs brochures de circonstance sur des questions de finances.
  • SÉGUR, bg du dép. de l'Aveyron,dans l'anc.Roner-gue, sur le Viaur, à 49 kil. N. de Brives; 1200 hab. Berceau de la famille des Ségur.
  • SÉGUR, famille noble et ancienne de Guyenne, compte plusieurs membres qui se sont fait un nom dans les armes et dans les lettres. Les plus connus sont :
  • Henri François, comte de Ségur, surnommé le Beau Ségur, lieutenant général, né en 1689, m. en 1751, était fils du marquis de Ségur, colonel d'un régiment qui portait son nom.. Il débuta dans ce régiment, se signala dans la guerre de la succession d'Autriche, capitula dans Lintz, défendit Prague, et fit une belle retraite à Pfafi'enhofen (1745). Il avait épousé une fille naturelle du duc d'Orléans. — Phil. Henri, marquis de S., maréchal de France, fils du préc, 1724-1801. Il se signala dès sa 1" jeunesse à Rocoux, à Laufeld (1747), fut blessé et pris à Klo-stercamp, après avoir imité le dévouement de d'As-sas; fut fait, à la paix, inspecteur de l'infanterie, puis commandant de la Franche-Comté, devint sous Louis XVI ministre delà guerre (1780>, et fut nommé maréchal en 1783. 11 remit son portefeuille à l'avé-nementde Brienne (1787), et vécut depuis dans la retraite. Pendant son ministère, il s'était montré rigide observateur de la justice et avait créé le corps d'état-major, mais on lui reproche d'avoir rendu une ordonnance qui réservait aux seuls nobles toutes les places d'officier. Ruiné et emprisonné pendant la Révolution, il reçut une pension du premier consul. — Louis Philippe', comte de S., lieutenant général, fils aîné ilu préc, 1753-1830, fit la guerre d'Amérique avec Lafayette, puis fut, quoique bien jeune encore, envoyé comme ambassadeur en Russie, sut plaire à l'impératrice Catherine II etjouitd'un grand crédit auprès d'elle. Il revint en France à la Révolution, vécut quelque temps de sa plume et fut admis à l'Académie française en 1803. Rappelé aux affaires parle premier consul, il fut nommé conseillerd'Ëtat, puis grand maître des cérémonies et sénateur. C'était un homme de beaucoup d'esprit. On a de lui un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque : la Décade historique, la Galerie morale et politique (1817), des Pensées, des Contes et Fables, des Mémoires pleins d'intérêt, une Histoire du règne de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse, et (avec la collaboration de sa femme), une Histoire universelle à l'usage de la jeunesse, ouvrage qui a eu de la vogue, mais qui est peu scientifique. Ses Œuvres compl. ont été Dubliéeen33 vol. in-8, 1821-30 —Son fils aîné.

le général comte Philippe de Ségur, 1780-1873, après avoir été un des plus brillants officiers de l'F,mpire et avoir pris une part glorieuse à la campagne de Russie, raconta lui-même cette campagne dans son Histoire de Napoléon et de la grande armée, qui parut en 1824 et qui eut un immense succès. Il fut admis à l'Académie française en 1830— Jos. Alexandre, vicomte de S., homme d'esprit, mais frivole. 2e fils du maréchal, et frère de Louis-Philippe de S. 1756-1805, était maréchal de camp en 1790; depuis cette époque, il se consacra exclusivement aux lettres: il composa plusieurs romans (Correspondance secrète entre Ninon et Villarceaux, la Femme jalouse, etc.), donna diverses pièces aux Français, à l'Opéra-Comique, au grand Opéra, composa nombre de chansons spirituelles et publia les Mémoires de Besenval. — Eugénie, comtesse de Ségur (1800-1875), fille du comte Rostopchine, d'une autre branche que les précédents, a publie, pour les enfants, des Contes estimés.

  • SEGDRA (la;, Tader, riv. d'Espagne, naît dans la province de Chinchilla (Murcie), où elle sort de la Sierra Segura, coule à l'E., au S. E., reçoit le Mundo, le Sangonero, le Quipar, etc., arrosé Mur-' cie, Orihuela, et tombe dans la Méditerranée à 28 kil. S. O. d'Alicante, après un cours de 250 kil.
  • SEGUSIAVI, peuple de la Gaule Lyonnaise, s'étendait sur la r. dr. du Rhône entre les Ëduens au N., les Arvernes à l'O, les Vellaves au S., les Séquanes à l'E., et avait pour villes principales Lugdunum (Lyon) et Segusiavorum forum (Feurs); il fut soumis successivement aux Arverni et aux Mdui, prit part à la 1" invasion des Gaulois en Italie, et fonda dans la Gaule Cisalpine la ville de Segusio (Suse).

SEGUSIO, v. de la Gaule cisalpine, auj. Suse. SEGUSTERO, v. de la Narbonaise 2e, auj. Sisteron.

  • SEIBOUSE (la), Rubricatus, riv. de l'Algérie, naît au S. E. de Constantine, sous le nom de Oued-el-Seif, passe à Guelma et tombe dans la Méditerranée près et à l'E. de Bone, après un cours de 130 k.
  • SEICHES ou SEYCHES, Aqux Siccss, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 12 k. N. E. de Marmande; 1397 h. Eaux minérales. — Autre ch.-l. de c (Maine-et-Loire), sur la Loire, à 20 kil. N. O. de Baugé; 1590 h.
  • SEID ou SIDI, mot arabe qui veut dire seigneur, titre d'honneur que prennent ceux qui prétendent descendre de Mahomet, est aussi porté par les Ismaéliens
  • SEID, esclave de Mahomet, fut avec Ali le 1er. à croire à la mission du prophète, et obtint la liberté en récompense. Il se distingua en toute occasion par un dévouement aveugle, et fut tué en 629 à Moutah (près de Bosra), en combattant contre une armée de Grecs bien supérieure en nombre. Son nom est de-. venu synonyme de fanatique dévoué.

SEIDE, l'anc Sidon. V. SAID.

  • SE1DSCHUTZ, vge de Bohème (Leitmeritz), à 7 k. S. O. de Bilin et à 6 kil. S. de Sedlitz. Source saline froide, analogue à celle de Sedlitz.
  • SE1F-ED-DAULAH (Abou-Djafar-Ahmedll.), émir de Saragosseen 1130, futdépouillé de la plus grande partie de ses États _par le roi d'Aragon Alphonse I et par le roi de Castille Alphonse-Raimond, fut proclamé roi de Cordoue en 1145, mais ne garda cette royauté que 14 jours, fut néanmoins, après cette chute, proclamé roi à Murcie et joignit à cet Étal Valence et Dénia ; mais, ayant voulu délivrer Xativa, qu'assiégeait Alphonse-Raimond, il fut vaincu et périt à la bataille d'Albacète (1146).
  • SEIGNE(CoI delà), passage des Alpes Grecques, entre la prov. d'Aoste et la Savoie, à 6 kil. N. O. du Petit-St-Bernard et à 13 kil. S. O. du Mont-Blanc.
  • SEIGNELAY, ch.-l. de c (Yonne), à 13 k. N.d'Au-xerre.,1556 h. Ane marquisat,quiappartintàColbert. ^ SEIGNELAY (J. B. COLBERT, marquis de), fils aîné de Colbert, né en 1651, m. en 1690, remplaça son père au ministère de la marine dès 1676, fit fleurir la marine, fit bombarder Alger et Tripoli, força les Génois, qui voulaient porter secours à l'Es-

SEIN — 1738 — SÉIS

pagne, de venir s'humiliev devant Louis XIV (1684) et dirigea avec succès les armements de 1689 et 1690 contre les Anglais et les Hollandais. Il mourut prématurément à 39 ans, d'une maladie de langueur. C'était un homme d'un esprit cultivé, ami des gens de lettres : Boileau lui a adressé sa vn" épître.

  • SEIGNETTE (Pierre), pharmacien de La Rochelle, m. en 1719, découvrit le tartre double de potasse et de soude, qui a longtemps porté son nom. V. SEL DE SEIGNETTE dans notre Dtct. univ. des Sciences.
  • SEIKHS ou SYKHS, peuple belliqueux de l'Indous-tan septentrional, établi sur les deux rives de Set-ledge, formait jadis une confédération puissante, en même temps qu'une secte religieuse particulière, dont la croyance est un déisme mêlé de quelques superstitions (V. NANEKISSIE). AU commencement de ce siècle, surtout de 1805 à 1837, les Seikhss'élevèrent aune haute puissance sous le fameuxRunjet-Sing, qui avec leur secours constitua le Royaume de Lahore. Depuis la mort de ce chef, l'anarchie régna parmi les Seikhs, et ils finirent, en 1849, par tomber sous la domination des Anglais. V. LAHORE.
  • SEILHAC, ch.-l. de c (Corrèze), à 13 k. N. O. de Tulle; 1833 hab.
  • SEILLE (la), riv. de France, naît dans le dép. du Jura, au mont de La Roche, au N. E. de Lons-le-Saunier, court au S. O., baigne Louhans et tombe dans la Saône au-dessus de Tournus,-- après un cours de 110 k.—Autre riv. de France, naît dans le dép. de laMeurtheau S. E. deDieuze, coule au N. O., arrose Dieuze, Marsal, Moyenvic, Vie, où elle reçoit la petite Seille, entre dans le dép. de la Moselle et tombe à Metz dans la Moselle après 105 kil. de cours.
  • SEIN, Sena, île de l'Atlantique, sur la côte O. du dép. du Finistère, à 4 kil. de cette côte, vis-à-vis de Douamenez. Elle est très-petite et ne compte pasplus de 500 hab. (tous pêcheurs). Beau phare. Cette île était jadis un sanctuaire mystérieux des Druidesses.
  • SEINE (la), Sequana, riv. de France, naît àSt-Germain-la-Feuille (Côte-d'Or), à 9 kil. N. O. de St-Seine, coule d'abord dans la direction du N. O., puis vers l'O. S. O., et enfin au N. O., à travers les dép. de la Côte-d'Or, de l'Aube, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise, de la Seine, de l'Eure, de la Seine-Inférieure; arrose, entre autres villes, Châtiilon-sur-Seine, Bar-sur-Seine, Troyes, Méry, où elle devient navigable, Romilly-sur-Seine, Pont-sur-Seine, No-gent-sur-Seine, Montereau, Melun, Corbeil, Paris, St-Denis, St-Germain, Poissy, Meulan, Mantes, Ver-non, Pont-de-l'Arche, Rouen, Caudebec, Lille-bonne, Quillebœuf, Honfleur, et se jette dans la Manche au Havre, par une embouchure de 12 kil. de large. Son cours, très-sinueux, surtout au-dessous de Paris, est d'env. 800kil. La Seine reçoit : adroite, l'Ource, l'Aube, la Marne, l'Oise, l'Epte, l'Andelle; à gauche, l'Yonne, le Loing, l'Essonne, l'Yère, la Bièvre, l'Eure, la Rille. Parmi les canaux qui s'y rattachent, nous citerons: le canal du Loing (qui la met en communication avec la Loire) ; le canal de Bourgogne (qui l'unit au Rhône par l'Yonne); le canal de St-Quentin (qui, par l'Oise, l'unit à la Somme ot à l'Kseaut), enfin le canal de l'Ourcq. L'altitude de la Seine au-dessus de la mer est de 435°" à sa source, et seulement de 34m à Paris et de 8° à Rouen. La marée s'y fait sentir jusqu'à Pont-de-l'Arche : oa y remarque, surtout à l'époque des équinoxes, le phénomène de !a barre,vague puissante offrant un large front perpendiculaire, qui remonte le fleuve jusqu'à Jumiéges et même jusqu'à Rouen, avec une rapidité qui entratne tout, en faisant entendre un bruit très-fort qui l'annonce de loin. Dans la Basse-Seine, surtout aux env. de Quillebœuf et de Villequier, des bancs de sable mobiles gênent la navigation : d'importants travaux d'endiguement et de canalisation ont élé récemment exécutés pour y porter remède.
  • SEINE (dép. de la), le plus petit, mais le plus peuplé des dép. de la France, ne se compose que de Paris et de sa banlieue, et est enclavé dans le dép.

de Seine-et-Oise : il a 4758 hectares et 1953.660 h. ; ch.-l., Paris. Ce dép. est formé d'une partie de l'Ile-de-France. Il est arrosé par la Seine et la .Marne. Beaucoup de carrières de plâtre et de pierre à bâtir; culture bien entendue : terres améliorées parles engrais et amendements; nombreux jardins maraîchers, pépinières. Gros bétail, vaches laitière?, etc. Industrie et commerce, immenses (F. PARIS). — Ce dép. a 3 arr. (Paris, Sceaux, St-Denis); il est com-pris dans la 1" division militaire, forme un archevêché et dépend de la Cour impériale de Paris.

  • SEINE-ET-MARNE (dép. de), à l'E. du dép. de Seine-et-Oise, àl'O. de ceux de la Marne et de l'Aube, au N. de ceux du Loiret et de l'Yonne, au S. de ceux de l'Oise et de l'Aisne; 90 383 hect.; 352312 hah.; ch.-1., Melun. Il est formé de parties de l'Ile-de-France, de la Champagne, du (Satinais et de la Brie. Mon-tueux, bien boisé; arrosé parla Seine, la Marne, l'Yonne, l'Ourcq, le Loing, et traversé par les canaux de l'Ourcq, du Loing, de Provins. Beaux grès, pierre meulière, albâtre gris, tourbe, pierre de taille et à plâtre, terre à faïence et à potier, etc. Sol très-fertile : céréales, légumes, bons fruits, entre autres le chasselas de Fontainebleau; vin médiocre, Quelques vastes forêts (celles de Fontainebleau, de Crécy, de Valence). Beaucoup de bétail, vaches, moutons, chevaux. Lainages, chapeaux, porcelaine, faïence, verre, poterie, tuiles, papier; tissus de coton, toiles peintes; moulins à huile, à tan, à scie; fromages de Brie. Commerce actif,—Ce dép. a 5 arr. (Melun, Meaux, Fontainebleau, Goulommiars, Provins); il appartient à la1" division militaire, ressortit à la Courimp. de Paris, et a unêvêchéàMeaux.
  • SEINE-ET-OISE (dép. de), entre ceux de l'Oise au N., du Loiret au S., de l'Eure, d'Eure-et-Loir à l'O., de Seine-et-Marne à l'E., du Loiret au S. (il enveloppe celui de la Seine); 559 555 hect.; 513Û73hab.; ch.-l.. Versailles. Formé d'une partie de l'Ile-de-France. Il est arrosé par la Seine, l'Oise, la Marne et l'Essonne, et traversé par le canal de l'Ourcq. Sol mon-tueux et bien boisé (forêts de St-Germain, de Se-nart, etc.); 87 étangs. Grès, craie, tourbe, pierres meulières, à plâtre, à bâtir ; pierres lithographiques ; eaux minérales (à Enghien). Céréales de toute espèce , légumes, fruits (entre autres cerises etfraises), chanvre, foins. Beaucoup de chevaux et de moutons. Todes peintes, calicots, dentelles, blondes, bonneterie, filatures; porcelaine, poterie, verre, tuiles: chandelles, savon, produits chimiques; rnonlins a tan, à foulon, à farine; raffineries d'huile; fabriques de sucre de betterave; parfumerie, mégisserie, etc. Très-fort commerce. — Ce dép. a 6 arr. (Versailles, Rambouillet, Corbeil, Mantes, Ëtampes, Pontoise); il appartient à la 1™ division militaire et à la cour impér. de Paris ; il forme l'évêché de Versailles.
  • SEINE-INFERIEURE (dép. de la), dép. maritime, sur la Manche, à l'O." de celui de la Somme, au N. de celui de l'Eure : 610748 hect.; 789988 hab.; ch.-l., Rouen. Formé de laNormandieproprementdîte. Quelques hauteurs à l'E. et au S., beaucoup de riv. cô-tières dans la moitié septentr. Fer, marbre, grès, pierrescalcaires, marne, tourbe; eaux minérales. Sol très-fertile : céréales de toutes sortes: légumes, fruits à cidre et autres, lin, chanvre, houblon, fourrages, jonc, varech, etc. Gros bétail : vaches laitières, porcs, moutons, chevaux; volaille en quantité. Pêche très-active. Industrie et commerce immenses : beurre, fromages, draps, lainages, toiles, cotonnade?, rouen-neries, calicots; usines à fer, produits chimiques. — Ce dép. a 5 arr. (Rouen, la Havre, Dieppe, Yve-tot, Neufchâtel); il dépend de la 2° division:milit., 3 une cour impériale et un archevêché à Rouen.
  • SÉISTAN ou SEDJESTAN, partie de l'ano. Arie, région d'Asie bornée au N. par l'Afghanistan/au S. par le Béloutchistan, à l'O. par la Perse : 96000 k. carr.; ch.-l., Djelaiabad. Sol .presque jartout sablonneux, très-vastes déserts. L'EImend est la rivière principale du pays ; on y trouve le lac Zerreh.—Jadis province

SELD

— 1739 —

SE LE


du roy. de Kaboul, le Séistan n'en fait partie auj. que nominalement, et est divisé entre une foule de chefs indépendants, dont les 2 principaux sont : le sultan de Djelalabad et le khan d'Illoumdar. Le Séistan est la patrie de Djemchid et de Roustam, les deux héros mythiques des anciens Perses.

  • SEIZE (les), comité insurrectionnel formé à Paris pendant la Ligue, se composait d'un grand nombre d'individus, tous fougueux ligueurs, et fut ainsi nommé parce qu'on y choisit 16 membres principaux dont chacun fut chargé d'un des seize quartiers de Paris , Bussy-Leclerc exerçait parmi eux la principale influence. Us se substituèrent violemment au conseil municipal que présidaient le prévôt des marchands et les échevins. Les Guises n'avaient point eu de part à l'institution des Seize, mais ils s'empressèrent de s'unir à eux, et dès lors Paris devint le centre de la Ligue. Les Seize tentèrent, en 1587 et 1588, d'enlever Henri III, préparèrent en 1588 la journéee des Barricades, bouleversèrent en 1689 par des arrestations arbitraires le parlement de Paris, et en formèrent un nouveau, à leur dévotion; ils furent aussi pour beaucoup dans la résistance de Paris à Henri IV (1590). Mais dès ce temps ils avaient cessé de marcher avec Mayenne, nouveau chef des Guises. En 1561, ils se déclarèrent pour le jeune Charles, duc de Guise (fils du Balafré), espérant le gouverner plus aisément, et demandèrent pour reine à Philippe II sa fille Claire-Isabelle-Eugénie, dont ils comptaient faire l'épouse du jeune prince. Ils venaient de mettre à mort trois membres du parlement (Y. BRISSON), lorsque Mayenne, marchant à l'impro-viste sur Paris, força Bussy-Leclerc à lui rendre la Bastille, et anéantit le pouvoir des Seize (1591).
  • SÉJAN, JElius Sejanus, fameux ministre de Tibère, était un simple chevalier romain, natif de Vul-sinies. Il réussit, avec Drusus, à apaiser la révolte des légions de Pannonie, fut nommé par Tibère chef des prétoriens, accrut de jour en jour son ascendant sur l'empereur, qui avait mis en lui toute sa confiance, fut chargé de tous les soins du gouvernement lorsque le vieux prince se retira à Caprée, et se rendit odieux par sa tyrannie et son avarice.D'une ambition insatiable, il finit par aspirer à l'empire : il sollicita pour y mieux réussir la main de Livie, belle-fille de Tibère et veuve de Drusus, qu'il avait déjà séduite et décidée à empoisonner son époux. N'ayant pu obtenir sa main, ii forma un complot contre l'empereur; mais Tibère devina et déjoua tout. Sur une lettre venue de Caprée, le favori fut arrêté en plein sénat, conduit à la prison et aussitôt étranglé, l'an 31. Séjan laissa une mémoire abhorrée : la populace traîna son corps parles rues de Rome et le jeta dans le Tibre.
  • SEL (le), ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 50 kil. N. E. de Redon; '638 hab.
  • SELDEN (J.), homme d'État, né en 1584 à Sal-vington (Sussex), m. en 1654, parut aux sessions de la Chambre des Communes de 1624, 26, 28, où il se montra l'antagoniste de la cour, fit partie du comité chargé de dresser l'acte d'accusation de Bucking-bam, 1626; fut emprisonné (1628), et longtemps persécuté pendant la période où Charles I régna sans Chambres; reparut en 1640 dans le Long-Parlement, et s'y montra fort modéré. N'obéissant qu'à sa conscience, il paraissait factieux aux royalistes et faible aux indépendants. 11 signa le Covenant en 1644; néanmoins, ii refusa, sous Cromwell, de combattre les apologies publiées en faveur de Charles I. C'est un des beaux caractères de la révolution anglaise. Il a laissé beaucoup d'écrits, les uns d'érudition, les autres de politique, qui ont été réunis en 3 vol. in-fol., Londres, 1726; on y remarque le Mare clau-sum, traité contre la liberté des mers, qu'il opposa au Mare liberum de Grotius, et des Commentaires sur les marbres d'Arundel (1629).
  • SELDJOUCIDES (Turcs), dynastie orientale, a pour chef Togroul-Beg, petit-fils de Seldjouk, qui, sorti des steppes du Turkestan, s'empara, à la tête d'une

horde turcomane, deNichapour, 1037, conquit l'empire des Gaznévides, mit fin au règne des Bouides d'Ispahan, 1055, et se rendit maître de Bagdad, 1060. A sa mort, en 1063, Alp-Arslan, son neveu, soumit! la Géorgie, l'Arménie et une partie de l'Asie-Mineure. Mélik-Chah, fils d'Alp-Arslan, rangea sous ses lois presque toute la Syrie et diverses régions de l'Asie centrale (1072-92) ; mais dès 1074 Soliman, son cousin, fonda un 2e État seldjoucide à Konieh, État qui comprit l'Asie-Mineure presque entière, la Cilicie et l'Arménie. Après la mort de Mélik, Alep, Damas, An-tioche, Moussoul formèrent aussi de petites principautés seldjoucides, mais très-inférieures en puissance aux deux empires ci-dessus nommés. La plupart de ces principautés furent renversées pendant les Croisades par les Chrétiens ou par les sultans du Kharism. Les Seldjoucides de Perse finirent en 1194 dans la personne de Togroul IL Y. PERSE, KONIEH, etc. SELEF, riv. d'Anatolie. V. CALYCADNUS.

  • SELEFKEH, Seleucia Trachea ou Sel. Ciliciêe, v. de la Turquie d'Asie, ch.-l. de livah, dans le pacha-iikd'Adana, sur le Selef (Calycadnus), à 16 kil. de son embouchure et à 98 kil. S. O. de Tarsous, ne se compose guère que de cabanes en terre ou en bois. Superbes ruines (théâtre, temple, portiques, nécropote, citadelle, immenses citernes).

SÉLÈNE, nom grec de la Lune ou Diane.

  • SELENE (Cléopâtre), princesse égyptienne, fille de Ptolémêe Èvergète II, épousa son frère PtoléméeLa-thyre (117 av. J.-C), puis Antiochus Grypus, roi d'Antioche, et enfin Antiochus Eusèbe, neveu de Grypus, et roi de Damas, eut de ce dernier Antiochus l'Asiatique etSeleucus Cybiosactès, et gouverna pendant la minorité de ses enfants, de 80 à 70 av. J.-C. Elle fut mise à mort par Tigrane, roi d'Arménie, qui avait envahi la Syrie.
  • SÉLENGA, Mchardus, riv. d'Asie, naît en Mongolie, dans le pays des Kalkhas, coule à l'K., puis au N., entre en Sibérie, baigne Sélenginsk et Verknéi-Oudinsk, et tombe dans le lac Baïkal, par 52° 25' lat. N., après un coursd'env. 1000 kil.
  • SÉLEUCIDE, contrée de la Syrie, ainsi nommée de Séleucus Nicator, s'étendait le long de la Méditerranée depuis le golfe d'Issus au N. jusqu'àl'embouch. de l'Oronte au S. On l'a souvent nommée Tétrapole, à cause de ses 4 villes principales : Séleucie (Seleucia Pieria), Antioche, Laodioée et Apamée.
  • SÉLEUCIDES, dynastie macédonienne qui régna sur la Syrie et la Hte-Asie après la mort d'Alexandre, tirait son nom de Séleucus I, un des généraux dece prince. Sa domination fut de 247 ans (31 l-64av. J.-C). On appelle Ère des Séleucides une ère qui commence à leur avènement. Pour leur succession, Y. SYRIE.
  • SÉLEUCIE, Seleucia, 1" capit. du roy. de Syrie sous les Séleucides, était en Babylonie, au N., sur la rive droite du Tigre, et fut fondée par Séleucus Nicator vers 307 av. J.-C; elle passa en 140 sous le pouvoir des rois partbes avec les prov. à l'E. de l'Euphrate, et fut alors remplacée comme capitale des Séleucides par Antioche. La fondation de Ctésiphon sur l'autre rive du Tigre porta un coup fatal à Séleucie, qui depuis ne fit que décliner. Auj. il n'existe de ces deux villes que des ruines, dites Al-Madaïn, aux env. de Bagdad. — On connaît 3 autres Séleucies : Seleucia Pieria, dans la Séleucide, près du mont Piérus et à l'embouch. de l'Oronte;—Seleucia ad Taurum, en Pisidie, au pied duTaurus;—Seleucia Ciliciêe ou Trachea, auj. Selefkeh, en Cilicie, sur le Calycadnus et près de son embouchure.
  • SÉLEUCUS I, dit Nicator (vainqueur), roi de Syrie, chef de la dynastie des Séleucides, né en 354 av. J.-C, fut un des meilleurs officiers d'Alexandre ; il était, lors de la mort de ce prince, gouverneur de la Médie et de la Babylonie, et avait le commandement de la cavalerie (323). Il eut part à la ligue formée par Antigone contre Perdiccas (321), reçutaprès la victoire la province de Babylonie, accéda à la ligue contre Polyspercbon et Eumène, se vit, en 315,

SËLI — 1740 — SELS

chassé de sa province et proscrit par Antigone, qui tendait à engloutir seul la monarchie d'Alexandre, se sauva en Egypte près de Ptolémée, jeta avec lui les bases d'une ligue contre Antigone, et, après la victoire de Gaza (312), rentra dans la Babylonie, qui l'accueillit avec ivresse, y joignit l'Assyrie, la Médie resta possesseur de ces 3 provinces par la paix de311, acquit ou soumit ensuite la Perse, l'Hyrcanie, la Bactriane et toute la Hte-Asie jusqu'à l'Indus, entra dans la ligue qui détrôna Antigone, et, après la victoire décisive d'Ipsus (301), réunit à ses vastes Ëtats la Syrie, la Phrygie; l'Arménie, la Mésopotamie. Il n8 tarda pas à se brouiller avec Ptolémée et Lysi-maque, et s'unit contre eux à Démétrius Poliorcète, fils d'Antigone, dont il épousa la fille; mais il eut bientôt à combattre aussi son beau-père qui voulait s'établir en Asie (286) : il le fit prisonnier et le tint deux ans captif (284-83); puis il marcha contre Ly-simaque, roi de Thrace et de Macédoine, le battit à Cyropédion (282), ce qui lui valut le surnom de vainqueur des vainqueurs, et se fit proclamer lui-même roi de Macédoine, de Thrace et de l'Asie-Mineure. Il fut tué, au bout de 7 mois, par Ptolémée Céraune (281), qui l'avait inutilement sommé de l'aidera se placer sur le trône d'Egypte.—n, Callinique (le victorieux), 247-25, vit tout son royaume envahi et ravagé par Ptolémée III, qui lui enleva plusieurs provinces et emporta un immense butin (242). Pendant ce temps, l'empire parthe, formé aux dépens des Séleucides, se consolidait par des victoires; le rebelle Antiochus Hiérax se déclarait roi des provinces de l'Asie-Mineure; Eumène et Théodote s'agrandissaient, l'un à Pergame (242), l'autre en Bactriane (241). Séleucus marcha contrôles Parthes, mais il fut vaincu et pris, et mourut dans les fers. Malgré son surnom, il fut toujours vaincu.—m (225-222), fils du précéd., d'un caractère faible, ne fit rien de remarquable, et périt assassiné par deux de ses officiers, en marchant contre des rebelles dans l'Asie-Mineure.—iv, Philopator{\86-174), filsd'Antiochus le Grand, vexa les Juifs, tenta vainement de défendre Pharnace, roi de Pont, contre Eumène, roi de Pergame, et accorda toute sa faveur à Héliodore, qui cependant l'empoisonna et prit lui-même la couronne.— v, fils de Démétrius II Nicator et de Cléo-pâtre, fut proclamé roi à la monde son père, 124, mais fut bientôt aprèsassassiné par ordre de sa propre mère, qui mit à sa place son 2« fils, Antiochus Gry-pus, 123. C'est le Séleucus de la Rodogune de Corneille (V. CLEOPATRE). — vi, Épiphane (l'illustre), fils aîné d'Antiochus Grypus, ne régna d'abord (97 av. J.-C.) que sur une portion de la Syrie dont Antioche était la capitale, tandis qu'Antiochus de Cyiique, son oncle, régnait sur Damas; il parvint à reprendre sur celui-ci tout le royaume; mais il trouva un nouveau compétiteur dans Antiochus-Eu-sèbe, fils d'Antiochus de Cyzique, fut obligé de se retirer devant lui, et périt à Mopsueste (93).

  • SELGE, v. de Pisidie.versle S., au pied du Taurus et sur le Cestros, était très-populeuse. Fondée par une colonie lacédémonienne, elle conserva longtemps son indépendance, et ne fut soumise que parles Romains. Belles ruines au N. E. du village de Boujak.
  • SELIGENSTADT, ville forte du grand-duché de Hesse-Darmstadt, sur la r. g. du Mem, à 28 kil. N. E. de Darmstadt; 2600 hab. Ane abbaye de Bénédictins, fondée par Éginhard et par Emma, fille de Charlemagne (l'église contint jusqu'en 1810 leurs tombeaux, qui ont été transférés à Erbaoh).
  • SELIM I, le Féroce, sultan ottoman, fils de Baja-zetll, né en 1467, régna de 1512 à 1520. Plein de courage et de rermeté, mais ambitieux, perfide et cruel, il détrôna et fit périr son père, ordonna la mort de plusieurs de ses frères, déclara la guerre au chah de Perse Ismaël, prince Chyite qui persécutait les Sunnites, le battit à Tchaldir (1514), soumit la Syrie (1516), et conquit l'Egypte, où il mit fin à la puissance des Mamelouks (1517). De plus, il se fit

céder par le dernier des califes abbassides le titre d'iman avec le pouvoir de calife, ce qui le mit au-dessus de tous les princes musulmans. — n, l'Ivrogne, fils de Soliman II, devint sultan en 1566, fit la guerre au pape, à Philippe II, roi d'Espagne, aux Vénitiens, auxquels il enleva Chypre en 1570, per- ( dit en 1571 la grande bataille de Lépante, mais n'en réussit pas moins à reprendre Tunis aux Espagnols dès 1573. Il mourut dedébauche.—m, né vers 1761, monta sur le trône à la mort de son oncle Àbdoul-Hamid (1789), eut à soutenir contre la Russie et l'Autriche une guerre désastreuse que termina la "paix d'Iassi (1792), fit cause commune avec l'Angleterre quand Bonaparte envahit l'Egypte, conclut cependant la paix avec la France en 1802, et depuis tors ne s'occupa plus que de réaliser son plan favori, l'introduction de la civilisation européenne dans ses Etats; mais ses mesures, trop brusques et souvent violentes, mécontentèrent le peuple et les janissaires : il fut, parune révolution subite, détrôné et relégué dans le sérail (1807). Mustapha Béiraktar ayant tenté de le rétablir, le nouveau sultan, Mustapha IV, le fit étrangler dans sa prison (1808).

  • SELIMNO, Selymnia, VIslimnia des Turcs, v. de la Turquie d'Europe (Bulgarie), ch.-l. de sandjakat, sur un affluent de la Tondja et sur le versant S. des Balkans, à 130 kil. N. d'Andrinople; 20000 h. Lainages, canons de fusils; aux env., rosiers en quantité, d'où l'on tire l'huile essentielle de roses. Très-grande foire. Selimno commande le Demir-Kapou ou Porte-de-Fer, un des passages les plus importants des Balkhans. Elle fut prise parles Russes en 1829.— Le sandjakatde S. ne compte pas moinsde 200000 h.
  • SÉLINONTE, Selinus, auj. TorrediPolluée? v. de Sicile, sur la côte S. O., était une colonie des Mégariens d'Hybla et fut fondée en 628 av. J.-C. Elle formait un État particulier fort riche, mais souvent' en guerre avec Ségeste, et par suite avec Carthage. Détruite par les Carthaginois en 409 av. J.-C, elle fut relevée par Hermocrate (beau-frère de Denys le Jeune), puis de nouveau saccagée en 249 ay. J.-C. ; les Sarrasins la ruinèrent en 82T, et les tremblements de terre renversèrent ce qui restait de ses monuments. On en voit cependant des ruines magnifiques au S. de Pilieri. — Près de Sélinonte, au S. O., était Thermal Selinuntinx, auj. Sciacca.
  • SELINONTE, Selinus, auj..S«Kn.t, v. de l'Asie-Mineure (Cilicie), au N. O. d'Antioche, à l'embouchure du fleuve Selinus. Trajan mourut dans cette ville, ce qui lui fit donner le nom de Trajanopolis.
  • SÉLIS (Nie Jos.), homme de lettres, né à Paris en 1737, m. en 1802, fut professeur d'éloquence au collège de Louis le Grand, de belles-lettres à l'école centtale du Panthéon, puis remplaça Deliïle dans sa chaire de poésie latine au Collège de France. Il a laissé, entre autres ouvrages, une bonne traduction en prose de Perse (Paris, 1776 et 1812, ia-8), et des Épîtres en vers (1776), d'une touche facile et spirituelle. Il fut de l'Institut dès la création.
  • SELKIRK, v. d'Ecosse, ch.-L ducomiédeSelkirk, à 55 k. S. S. E. d'Edimbourg; 3000 h. Hôtel de ville, bibliothèque, monuments élevés à W. Scott et à Mungo-Park. Cordonnerie, bonneterie, rubans de fil. A 6 k. de la ville est Abbotsford, la célèbre résidence de W. Scott. Il se livra en 1645 à Selkirk une bataille dans laquelle le général des troupes parlementaires, Lesly, défit le comte de Montrose. Après la bataille de Flodden les Anglais brûlèrent Selkirk (1513). — Le comté, entre ceux de Roxburg à l'E., de Dumfries au S., de Peebles à l'O., a 45 k. sur22. et 900 hab.
  • SELKIRK (Alexandre), marin écossais, né Vèrsl680, à Lasgo (Fite), était maître sur un bâtiment commandé par le capitaine Pradling qui, mécontent de lui, l'abandonna dans l'île déserte de Juan-Fernan-dez : il y vécut seul quatre ans et demi a force d'industrie. Au bout de ce temps, il fut trouvé et ramené en Angleterre par Woods Rogers, 1709. Son aventure a fourni à Daniel de Foële sujet du lloUnsm'Crusoé.

SEMI — 1741 — SE.ML

  • SELLASIE,Sellasia, v.deLaconie, auN.deSparte, fameuse par la victoire qu'Antigone Doson et les Achéens y remportèrent sur Cléomène III et les La-cédémoniens en 221 av. J.-C. Cette victoire assujétit Sparte à la Macédoine. Ruines près de Kravata.
  • SELLES-SUR-CHER, cb.-l. de cant. (Loir-et-Cher), à 18 kil. S. O. de Romorantin; 4672 h. Ane abbaye de Feuillants, fondée par Childebert; château, bâti par Philippe de Béthune, frère de Sully.
  • SELLIÈRES, ch.-l. de o. (Jura), sur la. Sienne, à 19 kil. N. de Lons-le-Saunier; 1857 h. Chevaux de trait, ustensiles en sapin. — V. SCELLIERES.
  • SELLUM, officier juif, tua Zacharie, roi d'Israël (766), et se plaça sur le trône; mais il fut lui-même mis à mort un mois après par Manahem.
  • SÉLOMMES, ch.-I. de cant. (Loir-et-Cher), à 11 k. E. de Vendôme; 846 hab.
  • SÉLONGEY, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la Venelle, à 34 kil. N. E. de Dijon; 1530 h. Chapeaux, serges et droguets, étaux en fonte, eau-de-vie de pommes de terre, mégisserie.
  • SELTZ ou NIEDER-SELTERS, Eligatium, vge de Prusse (Nassau), à 41 kil. N. deMayence; lOOOhab. Eaux gazeuses acidulées froides recherchées pour leurs vertus digestives; elles s'expédient et s'imitent par toute l'Europe.
  • SELTZ, ville d'Alsace-Lorraine, sur le Rhin, rive g., au confluent de ce fleuve avec la Selzbach, à 24 kil. S. E. de Wissembourg ; 1991 hab. Il s'y trouve aussi des eaux minérales mousseuses et salées.
  • SÉLUNE (la), riv. de France (Manche), natt près de Barenton (arr. de Mortain), coule à l'O. N. O., reçoit le Beuvron et la Sée et se jette dans la baie du munt St-Michel, après 80 kil. de cours.
  • SELYMBRIE, auj. Silivri, v. de Thrace, au S. E., sur la Propontide, entre Héraclée et Byzance, était une colonie de Mégarë. Souvent en guerre avec les Thraces, puis avec les Macédoniens, elle tomba enfin au pouvoir de Philippe. Sous l'Empire grec, elle reçut le nom d'Eudoxiopolis en l'honneur d'Eudoxie, femme d'Arcadius. C'est à Sélymbrie que commençait la muraille qu'Anastase fit construire de la Propontide au Pont-Euxin, pour couvrir Constantinopfe.
  • SEM, fils aîné de Noé, est le chef de la race qui a peuplé l'Asie. Il eut 5 fils, Élam, Assur, Arphaxad, Lud, Aram, qui furent pères de grands peuples; le 3e, Arphaxad, compte Abraham dans sa descendance. Sem vécut 600 ans, de 3408 à 2808 av. J.-C.

SEMBLANÇAY. V. SAMBLANÇAY.

  • SËMÉI, parent de Saûl, insulta David pendant qu'il fuyait devant Absalon révolté. Salomon, que David avait chargé de sa vengeance, le fit décapiter.
  • SÉMÉLE, une des filles de Cadmus et d'Harmonie, fut aimée de Jupiter, qui la rendit enceinte de Bac-chus. Junon, jalouse, s'introduisit auprès de Séméié sous les traits de Béroë, sa nourrice, et lui conseilla perfidement d'exiger du dieu qu'il vînt la visiter dans tout l'éclat de sa gloire. Séméié se laissa persuader, et détermina Jupiter à lui accorder sa demande ; mais à peine le Dieu fut-il entré que l'édifice s'embrasa et Séméié périt dans l'incendie : néanmoins Bacchus, qu'elle portait dans son sein, fut miraculeusement conservé (V. BACCHUS). Selon quelques traditipns, elle fut transportée au ciel sous le nom de Thyonée.
  • SEMEKDRAKI, l'anc Samothrace, lie de l'Archipel, à 37 k. S. de la côte de la Roumélie, au N. O. de l'île d'Imbros, appartient aux Turcs et est comprise dans le sandjakatde tialli poli. F. SAMOTHRACE.
  • SÉMENDRD3, c-à-d. SI-André, anc capitale de la Servie, au confluent du Danube et de la Jessowa, à 44 kil S. E. de Belgrade; 12000 h. Siège d'un archevêché, château fort. — Jadis résidence des rois de Servie. Prise et reprise par les Hongrois et les Turcs, elle resta définitivement aux derniers (1718).
  • SÉMIGALLE, petit pays compris jadis dans le duché de Courlande, et auj. dans le gouvt russe de Courlande, avait pour ch.-l. Mittau.

SEMINARA, ïauriana, v. d'Italie, dans l'anc. roy.

de Naples (Calabre-Ult. 1"), à 4 kil.de la mer Tyr-rhénienne, à 38 kil. N. N. E. de Reggio; 5000 hab. Détruite par les Sarrasins au xi' s., renversée en 1638 et 1783 par des tremblements de terre, mais mieux rebâtie depuis. — Les Français y battirent Gonzalve de Cordoue en 1495; celui-"ci y prit sa revanche en 1503. Les Français y défirent en 1807 les troupes de la reine de Napîes Caroline. SÉMINOLES, peuple de l'Amérique. 7. CRIKS.

  • SEMIPALATINSK. (c-à-d. les sept Palais), v. forte de la Russie d'Asie (Tomsk), ch.-l. du district de son nom, sur la r. dr. de l'Irtych, au S. E. d'Omsk; 3000 hab. Grand commerce par caravanes (avec la Boukharie et la Chine. — Le district est formé de parties de la Sibérie et du Turkestan russe situées au N. de l'Irtych. Il est habité par des Kirghis. .
  • SEMIPÉLAGIANISME, hérésie professée au V s. par Fauste et Cassien, préfendait concilier les opinions des Pélagiens avec celles des orthodoxes sur la grâce et le péché originel.
  • SÉMIRAMIS, reine d'Assyrie, célèbre par son génie et sa beauté, avait d'abord été esclave. Ménonès, général au service de Ninus, ayant reconnu ses hautes qualités, la prit pour épouse; Ninus lui-même en devint épris, et se la fit céder par Ménonès. Sémi-ramis acquit bientôt sur ce prince un pouvoir sans bornes; elle le suivit en Bactriane, et la prise de Bactres fut le fruit de ses conseils. Ninus alors l'épousa. Selon une tradition, elle- demanda un jour à son époux de lui céder pour un moment tout le pouvoir : celui-ci y ayant consenti, elle en usa pour le faire massacrer par ses gardes. Quoi qu'il en soit, elle lui succéda (1916). Elle agrandit, embellit, fortifia Babylone, l'entoura de murs si larges que deux chariots pouvaient y passer de front, construisit de larges quais couverts de jardins magnifiques, ainsi qu'un pont sur l'Euphrate, une galerie sous le lit du fleuve et un lac pour la décharge des eaux surabondantes. Devenue maltresse de l'Arménie, elle y fit construire jlrtermta (Van), et y exécuta des travaux non

éprouvé une défaite sur les bords de ce fleuve, elle ne poussa pas plus loin ses conquêtes. Valère Maxime raconte que, de retour dans sa capitale, elle eut à comprimer une sédition, qui éclata pendant qu'elle était à sa toilette : elle sortit aussitôt de son palais à demi parée, la chevelure en désordre, et à sa vue tout rentra dans l'ordre. Peu après elle expira, laissant le trône à son fils Ninyas, qui peut-être abrégea ses jours (1874). Sémiramis avait fait fleurir dans son vaste royaume le commerce et la civilisation. Les Assyriens l'adorèrent sous la forme d'une colombe (on racontait qu'elle avait été élevée par des colombes; son nom même voulait dire colombe). Il règne la plus grande incertitude sur l'époque et l'histoire de Sémiramis. Certaines traditions l'accusent d'avoir mené la vie la plus dissolue et d'avoir fait périr, non-seulement son époux, mais tous ses enfants, à l'exception de Ninyas, parce qu'ils la pressaient d'abdiquer. Quelques savants placent son règne au xne"ou même au vm's. av. J.-C. Il est croyable que les actions attribuées à Sémiramis appartiennent à plusieurs princesses différentes. SÉMITES, peuples issus de Sem. V. SEM.

  • SÉMITIQUES (Langues), famille de langues qui étaient parlées surtout par les peuples de l'Asie occidentale , issus de Sem. L'arabe ancien en est le type ; l'hébreu, le syriaque, le phénicien, le chaldéen, et peut-être l'ancien égyptien et le copte en sont les idiomes principaux. M. Renan a donné Vllist. des tangues sémitiques, 1856.
  • SEMLER (Jean Salomon), théologien protestant, né à Saalfed en 1725, m. en 1791, élève et successeur de Baumgarten, professa l'éloquence à Altdorf, puis la théologie à Halle, et adopta un système hardi d'exégèse, qui réduit le Christianisme à une doc-

SEMU — 1742 — SIÎNA

trine purement humaine. On a de lui, entre autres écrits : Introduction d l'exégèse théologique (en aliéna.), Haile, 1760-69 ; Instilutio ad doctrinam. chris-tianam, 1774: Philosophia, Scriptural interpres, 1775; un Essai d'une Démonologiebiblique, 1776.

  • SEMUN, v. des Etats autrichiens (Esclavonie), sur le Danube, près de l'embouch. de la Save, à 80 kil. S. E. de Petervaradin et vis-à-vis de Belgrade; 10000 hab. Résidence d'un protopape; école juive, lazaret. Commerce actif, surtout aved'Autriche et la Turquie. — Cette ville fut fondée en 1739, sur l'emplacement d'un château de Jean Hunyade.
  • SÉMONVILLE (Ch. Louis HUGUET, marquis de), pair de France, fils d'un secrétaire du roi, né en 1754, m. en 1839, entra au parlement de Paris comme conseiller aux enquêtes en 1777, fut chargé sous la Répu-bliquede plusieurs missions à l'étranger, fut arrête en 1793 par ordre du gouvernement autrichien pendant qu'il se rendait à Constanlinople comme ambassadeur, et fut échangé en 1795, ainsi que plusieurs autres conventionnels, contre la fille de Louis XVI; aida au 18 brumaire, fut nommé conseiller d'Etat, ambassadeur en Hollande, et sénateur (1805). Pair de France en 1814, il reçut le premier le titre de grand référendaire de la Chambre des pairs. Le 29 juillet 1830 il se rendit aux Tuileries et essaya vainement d'engager les ministres à se retirer; Charles X, voyant sa cause perdue, le chargea, mais trop tard, de négocier avec les vainqueurs. Continué dans ses fonctions de grand référendaire par le nouveau roi, Sémonville s'en démit en 1834.
  • SEMOY, riv. qui naît près d'Arlon (Luxembourg), sur les limites de la France, coule à l'O., arrose Bouillon, et se jette dans la Meuse par la r. dr. près de Monthermê (Ardennes); cours, 160 kil.
  • SEMPACH, bourg de Suisse (Lucerne), sur la rive orientale du lac de Sempach, à 13 kil. N. O. de Lu-cerne; 1100 h. Les Suisses y remportèrent sur les Autrichiens, le 9 juillet 1336, une victoire mémorable, illustrée par le dévouement d'Arnold de "Wînkelried. On nomme Convention de Sempach l'acte de confédération conclu entre eux en 1393.
  • SEMPAD. le Confesseur ou le Martyr, prince arménien, de la race des Pagratides, régna sur l'Arménie de 890 à 914, résista vaillamment aux Musulmans, leur disputa pied à pied toutes ses places fortes, mais finit par tomber entre leurs mains : ayant refusé d'abjurer, il fut écorché vif et mis en croix.
  • SEMPRONIE, Scmpronia, femme de Scipion Émi-lien et sœur des Gracques, était haïe de son mari à cause de sa laideur et de sa stérilité. On soupçonne qu'elle trempa dans la mort de ce grand homme. — Femme d'un certain Junius qui fut consul l'an 77 av. J.-C, était une des femmes les plus spirituelles, mais aussi une des plus vicieuses de son temps ; elle prit une part active à la conjuration de Catilma.

SEMPRONH FORUM (Ombrie), auj. Fossombrone.

  • SEMPRONIUS, nom de 2 familles romaines, l'une patricienne, l'autre plébéienne : à celle-ci appartenaient les Gracchus, les Longus, les Tuditanus.— Tib. Sempronius-Gracchus, consul en 215 et 213 av. J.-C, battit, à la tête des esclaves volontaires, le général carthaginois Hannon à Bénévent, 214; il périt dans une embuscade en 212. Il était l'aïeul des Gracques.— Tib. S. Longus, consul en 218 av.J.-C, perdit la bataille de la Trébie contre Annibal, mais obtint plus tard quelques avantages en Lucanie, 215. — P. S. Tuditanus, tribun légionnaire à la bataille de Cannes, échappa au désastre de cette journée et ramsna ses soldats à Rom». Consul en 203, il conclut la paix avec Philippe V, et vainquit Annibal à Crotone. —Tib. et Caïus S. Gracchus. V. GRACCHUS.
  • SEMURou SEMUR-EN-AUXOIS, Semurium, ch.-l. d'arr. (Côte-d'Or), sur un rocher de granit au pied duquel coule l'Armançon, à 70 kil. N. O. de Dijon. 3675 h. Jolie ville, divisée entrais parties, le Bourg, le Donjon, le Château. Trib., collège, bibliothèque, musée. Beau pont d'une seule arche, église gothique

de Notre-Dame, élevée en 1065 par le duc Robert de Bourgogne, pour expier un meurtre; restes d'anciennes tours. Tanneries, commerce de grains, vins, bestiaux, chevaux. Patrie de Saumaise, de Gueneaude Montbéliard, du chevalier Bonnard, de Ch .Févret.Fon-dée, après la destruction d'Alise, par ceux qui échappèrent au sac de la ville, elle devint la capitale de PAuxois; elle obtint une charte de communeeii 1276, Henri IV y transféra le parlement de Dijon en 1590.

  • SEMUR-EN-BRIONNAIS, Caslrum Sinemurum, ch.-l. de c (Saône-et-Loire), à 3ff kil. S. O, de Ch&rolles ; 1638 n. Ane baronnie et capit. du Brionnais,
  • SENA ou SENAGALIICA, auj. Sinigaglia, t. de 11» tal.e ancienne, chez les Senones, bâtie vers 358 av. J.-C. par les Gaulois Sénonais. a l'embouch. de la Seno(auj. Cesano). Les Romains y conduisirent, en 283 av. J.-C, leur première colonieau delà de l'Apennin. Asdrubal, frère d'Annibal, y futdéfait et tué par Cl. "Néron et Liv. Salinator (207). — SENA JULIA, Sienne, v.d'Étrurie, au S. O. de VUmbro et au N. E. de Yolaterra, devint colonie romaine sous Auguste.
  • SBNà, v. delà capitainerie générale portugaise de Mozambique, sur lar. dr. du Zambèze, par 32° 10 long. E., 17° 12' lat. S. Commerce avec l'intérieur. —On nomme Rivières deSena un gouvt de la capitainerie générale de Mozambique, entre le pays de d'Yambara, le Sofala et la Monomotapa; 650 kil.sur 212; villes principales : Sena et Tette (ch.-l.). Sol très-fertile, superbes forêts, café, indigo, plantes médicinales; or, argent et autres métaux. Ce n'est guère pour les Portugais qu'une possession nominale.
  • SÉNAC (J. B.), médecin, néen 1693 prèsdeLom-bez, m. en 1770, avait été protestant ; il se convertit et même se fit jésuite. Il guérit le maréohal de Saxe d'une maladie dangereuse, devint premier médecin de Louis XV (1752), etjouitd'un grand crédit. On a de lui, entre autres écrits, un Traité de la structuredu coeur (1748), réimprimé en 1777 et 1783 avec notes et additions de Portai, et des Mémoires, dans le recueil de l'Académie des sciences—rSon fils, Gabriel Sénac de Meilhan (1736-1803), fut maître des requêtes, in tendant d'Aunis, de Provence, de Hainaut, puis intendant de la guerre (1775), émigra en Russie, et fut admis dans la Société intime de Catherine II, qui lui fit une pension. On a de lui : Principes et causes de la Révolution fmncaise! Paris, 1790; l'B-migré, roman historique: Considérations sur les richesses, 1787 ; Sur l'esprit et les moeurs, 1788 ; Portraits des personnages distingués de la fin du xvm° s., 1813 (posthume); Mém. d'Anne de Gonzague, etc.
  • SÉNANCOUR (Et. P. de), écrivain, né à Paris en 1770, m. en 1846, perdit une grande fortune à la Révolution, se retira sur les bords du lac de Genève, et y vécut solitaire, livré à la méditation et atteint d'une mélancolie qu'augmentèrent des infirmités précoces. Imbu des idées de J. J. Rousseau, il avait rêvé la réforme de la société et de la religion. Ces sentiments lui ont inspiré des écrits remarquables par l'originalité du style et la hardiesse du paradoxe: Rêveriessur la nature primitive de l'homme (1798) ; Obermann (1804); De l'amour selon les lois primordiales et selon les convenances dessociétés (1805); Libres méditations d'un solitaire inconnu (18Î9); Isabelle, roman en forme de lettres (1833). —Sa fille, Virginie de Sénancour, a composé des nouvelles et des romans {Pauline deSombreuse, la Veui'«,etc)qui offrent des peintures de caractères vraiment neuves.
  • SENART (Forêt de), grande forêt dudép.deSeine-et-Oise (cant. de Boissy-St-Léger), à 3 k. N.de Cor-beii, a 9 k. sur 5 : eiîe est traversée par la route de Melun. Les rois de France y faisaient jadis de grandes parties de chasse : c'était aussi le rendez-vous d'un grand nombre de voleurs.
  • SÉNAT, Senatus (de senex, vieillard), nom donné dans divers Etats à un corps délibérant investi de plusieurs des attributions de la souveraineté; le plus souvent il représente l'élément aristocratique étforme le contre-poidsde l'élémentdémocratique. Les sénats

SËNA — 1743 — SÉNÉ

les plus célèbres sont : chez les anciens, celui des Juifs, connu sous le nom de Sanhédrin (Y. ce nom); —celui de Sparte, institué par Lycurgueet composé de 28 membres, qui devaient être âgés de 60 ans au moins; il partageait le pouvoir avec les deux rois ; les sénateurs étaient élus par le peuple et devaient avoir au moins 60 ans; —celui d'Athènes, institué par Solon; il se composa d'abord de 400 membres, qu'on nommait les Quatre-Cents : Clisthène en porta le nombre à 500en510 av. J.-C. ; ils étaient désignés par le sort et divisés en commissions nommées Pry-tanies (7. ce mot).—celui de Carthage, qui partageait le pouvoir avec les Suffètes; —enfin celui de Rome, le plus important de tous (V. ci-après). — Chez les modernes, on connaît le sénat de Venise, qui représentait l'aristocratie; ses membres s'appelaient Pregadi; ils devaient être nobles et âgés de 25 ans au moins. Ce sénat se composa d'abord de 60 sénateurs; on en porta depuis le nombre à 100;—celui de Suède, constitué au xiV s., aboli en 1772par. Gustave III, et rétabli enl809; — celui des États-Unis, qui est composé d'env. 70 membres (2 membres par État), élus pour 6 années, et qui, réuni aux Représentants, forme le Congrès : il a, comme la Chambre des représentants, l'initiative des lois et juge les fonctionnaires publics ; — enfin le sénat de France ( Y. ci-après). — On doit aussi considérer comme autant de sénats les diverses Chambres de pairs. Y. PAIRS.

  • SENAT DE HOME. Ce corps, institué par Romulus, partagea le souverain pouvoir avec les rois, puis avec les consuls et le peuple ; il délibérait sur la paix et la guerre, rédigeait les lois, réglait les impôts, distribuait les provinces, rendait la justice; longtemps il fournit seul tous les grands dignitaires. L'institution des tribuns (493 av. J.-C), l'admission des plébéiens au consulat et à toutes les grandes charges (444-254) avaient déjà diminué son autorité, lorsque C. Gracchus lui fit enlever les fonctions judiciaires. qui lurent données aux Chevaliers (123). Sous les empereurs, le sénat vit de plus en plus diminuer son pouvoir et perdit toute indépendance; il ne se si-guala guère que par son empressement servile à approuver toutes les volontés des plus cruels tyrans. Depuis le partage de l'Empire, il y eut deux sénats, l'un à Constantinople, l'autre à Rome. Après la conquête de l'Italie par les Barbares, le sénat de Rome fut maintenu par Odoacre et par Théodoric; il disparut après l'an 552, la plupart de ses membres ayant été massacrés par les soldats du roi goth Téias, pendant qu'ils retournaient à Rome, que Narsès venait de reprendre aux Barbares. — Les sénateurs furent d'abord au nombre de 100; on les appelait Patres (pères). Tullus Hostilius en porta le nombre à 200; Tarquin l'Ancien en créa 100 autres. Après l'expulsion des rois, Brutus en adjoignit de nouveaux, qui furent appelés 'Conscripti (ajoutés), d'où, pour le nouveau sénat, le nom de Patres et Conscripti, puis Patres Conscripti. Sous la République, les sénateurs arrivèrent progressivement au nombre de 600. A la mort de César, on comptait plus de 1000 sénateurs; mais Auguste les réduisit à 600, et depuis ils restèrent à peu près à ce nombre. Ils se réunissaient ordinairement dans la curie Hostilia. — Les premiers sénateurs furent, dit-on, choisis par les curies et les tribus. On ne sait pas bien comment se firent les trois adjonctions subséquentes. Les consuls faisaient, dit-on, les choix. Les grandes charges, y compris le tribunal et l'édilité curule, donnaient droit de siéger au sénat. Lorsque la censure fut établie, c'est aux censeurs qu'il appartint d'admettre ou d'inscrire les sénateurs ; les censeurs avaient aussi le droit de rayer les membres indignes. Le sénateur porté le premier sur la liste des sénateurs était appelé Prince du Sénat (princeps senatus). — Les sénateurs portaient la toge avec une large bande de pourpre semée de clous d'or(loticlot)e) ; ils avaient une place réservée dans les spectacles. La fortune d'un sénateur devait être d'au moins 800 000 sesterces (env. 163 000 fr.) au dernier

siècle de la république, et de 1200000 sous l'empire (244000 fr.). Le sénat était convoqué par le chef de l'État ou son représentant (consul, maître de la cavalerie, décemvir, etc.), ou par un tribun du peuple. Les assemblées ordinaires étaient au nombre de trois par mois (aux calendes, aux nones, aux ides). Les votes se donnaient, soit de vive voix, soit en allant se ranger du côté de celui dont on adoptait l'avis (de là l'expression : ire pedibus in sententiam alicujus). Les décrets rendus par le sénat se nommaient séna-tus-consultes.— Au xn" s., Rome, qui s'était de nouveau érigée en république, eut momentanément un sénat (1140) ; ce corps fut bientôt remplacé par un seul magistrat, qui prit le nom de sénateur. Ce titre fut conféré, tantôt à des princes étrangers, tantôt au pape même. Rome a encore auj. un sénateur, qui-est à la fois le magistrat et le juge suprême de la ville. SENAT coNSERVATEUR.corps politique créé en France par la constitution de l'an VIII (24 déc 1799), avait pour mission de veiller à la conservation âe la constitution et à l'observation des lois et d'abolir tous les actes inconstitutionnels; il élisait, d'après les listes dressées dans les départements, les membres du Corps législatif, les consuls, les tribuns, les membres du tribunal de cassation ; il pouvait dissoudre le Corps législatif. Les sénateurs étaient élus par le sénat même, entre les candidats présentés par le Corps législatif, le Tribunat et le 1er Consul ; ils étaient à vie. Leur nombre, d'abord de 60, s'éleva jusqu'à 137. Ils jouissaient d'une dotation qui varia de 25 000 à 36000 fr. Sous l'Empire, le Sénat perdit toute indépendance, et sanctionna complaisamment tous les décrets impériaux; il ne fit rien en 1814 pour sauver l'Empereur :' aussi ne tarda-t-il pas à devenir fort impopulaire. Au retour des Bourbons, il fut remplacé par la Chambre des Pairs. — Un nouveau Sénat a été établi par la constit. du 14 janv. 1852 et a duré jusqu'au 4 septembre 1870. Il se composait : 1° des cardinaux, maréchaux et amiraux; 2° des princes français' âgés de 18, ans ; 3° des sénateurs nommés par le chef de l'État; le nombre deses membres ne pouvait excéder 150. Tous étaient inamovibles et à vie. Chaque sénateur recevait une dotation de 30 000 fr. Le traitement du président était de 120000 fr. L'Empereur convoquait et prorogeait le Sénat. Le Sénat, gardien du pacte fondamental et des libertés publiques, homologuait les lois, recevait et appréciait les pétitions des citoyens, réglait par des sénatus-consultes la constitution des colonies, interprétait les articles de la constitution susceptibles de difficulté, et pouvait proposer des modifications à la constitution. • SÊNATUS-CONSULTE. Y. SÉNAT. SENAULT (J. Fr.), supérieur général de l'Oratoire, né à Anvers vers 1600, m. en 1672, vint de bonne heure en France, et fut un des bons prédicateurs du temps. Modeste et désintéressé, il refusa plusieurs bénéfices, et même l'épiscopat. On a de lui des Panégyriques des saints, 1656-58; des Oraisons funèbres, et un bon Traité de l'usage des passions, 1641. SENEBIER (Jean), naturaliste, né à Genève en 1742, m. en 1809, pasteur et bibliothécaire à Genève, se fit un nom comme botaniste et bibliographe, et fut membre de presque toutes les Académies de l'Europe. Il a publié, entre autres ouvrages : un Essai sur l'art d'observer, Genève, 1775; l'Histoire littéraire de Genève; un Catalogue raisonné des manuscrits de la bibliothèque de Genève, des Mémoires physico-chimiques, une Physiologie végétale, une Météorologie pratique. SENECA, lac des États-Unis de l'Amérique du Nord, dans l'État de New-York, communique avec les lacs Cayuga et Érié, par le canal de Seneca. Ce nom lui vient d'une peuplade indigène répandue sur ses bords dans les Etats de New-York et de l'Ohio. SÉNECÉ (Ant. BAUOERONde), poète français, né en 1643 à Mâcon, m. en 1737, quitta la France à la suite d'un duel, visita la Savoie et l'Espagne, devint

— 1744 —

?SÉNÉ


à son retour î" valet de chambre de la reine Marie-Thérèse, puis s'attacha à Mme d'Angoulême,etsut plaire à tout le monde par son caractère aimable et enjoué. On a de lui des Nouvelles en vers, 1695; des Satires, 1695, parmi lesquelles on remarque les Tratawc d'Apollon; des Épigrammes, et une Critique des Mémoires du card. de Retz. Ses OEurres ont été réunies par Auger (1805). MM. B. Chasles et Cap ont donne en 1856 ses OÉuvres posthumes.

  • SÉNÉCHAL (Grand), ancien grand officier de la couronne de France, réunissait des attributions fort diverses : il avait la surintendance de la maison du roi et des finances, la conduite des troupes, portait à l'armée la bannière royale, et rendait la justice au nom du roi. Cette dignité était la première du royaume, et paraît avoir remplacé, sous la 2° race, celle de maire du palais. Elle devint au s" s. héréditaire dans la maison d'Anjou. Elle fut supprimée en 1191 par Philippe-Auguste; Thibaut le Bon, comte de Blois, en fut revêtu le dernier. Les fonctions et l'autorité du'grand-sénéchal furent alors partagées entre le connétable et le grand maître de la maison du roi. Le sénéchal n'était dans l'origine qu'un des domestiques de la maison du prince : son emploi consistait à placer les plats sur la table du roi, et c'est de là, à ce qu'on croit, que lui vient son nom : sinis-ealco (qu'on dérive du germanique senne, cabane, maison, et schalk, serviteur), voulant dire, dans la vieille langue franque, prsspositus mensee, dapifer. — Les grands feudataires avaient chacun leur sénéchal : on connatt surtout le grand sénéchal de Bretagne, et celui de Guyenne, qui avait sous lui trois sénéchaux (ceux de Saintouge, de Quercy, de Limousin). — Après la suppression de la charge de grand sénéchal, les sénéchaux ne furent plus que des officiers subalternes, qui rendaientla justice, soit au nom du roi, soit au nom des seigneurs. On appelait sénéchaussée tout le pays compris dans le ressort de la juridiction d'un sénéchal. Le nom de sénéchaussée prévalait surtout dans le midi, comme celui de bailliage dans le nord. Au moment de la révolution de 1789, toute la France était encore divisée en sénéchaussées et bailliages. —En Angleterre, la dignité de grand sénéchal {Lord high slewart) était aussi la première du royaume; elle ne fut abolie que fort tard, par Henri IV. Aujourd'hui encore le monarque d'Angleterre crée temporairement un grand sénéchal: 1° pour la cérémonie du couronnement; 2° lorsqu'il s'agit de juger un pair accusé de crime capital.

SENECTERRE. V. SAINT-NECTAIRE.

  • SÉNEF, V. de Belgique (Hainaut), à 20 kil. N. O. de Charleroi; 3000 h. En 1674, Condé y vainquit le prince d'Orange après une bataille sanglante; en 1794,les Autrichiens y furent battus par les Français.
  • SENEPKLDER (ALOYS), inventeur de la lithographie, né àPrague en 1771, m. en 1834,était filsd'un comédien. Il s'engagea lui-même dans une troupe dramatique en Ï791 ; se voyant mal accueilli, il voulut se faire auteur: il donna en 1792 et 1793, à Munich, deux pièces qui eurent peu de succès, et finit par se mettre à copier de la musique. En cherchant le moyen le plus économique de graver la musique, il fut conduit à employer la pierre au lieu du cuivre, et eut ainsi la première idée delà lithographie (1793) ; après avoir lutté longtemps contre des obstacles de tout genre, il forma en 1796 à Munich une association avec Gleisner, directeur de la musique de la cour, et put dès lors appliquer en grand le nouvel art. Il alla lui-même le faire connaître dans les principales villes de l'Europe, et fut en 1810 nommé par le roi de Bavière directeur de la lithographie royale de Munich, fonctions qu'il conserva jusqu'à sa mort. Senefelder a publié à Munich en 1819 l'Art de la lithographie.
  • SÉNÉGAL (le), grand fleuve d'Afrique, naît dans le Fouta-Djalo par 13° 37' long. O. et 10° 40' lat. N., est d'abord connu sous le nom de Bafing (fleuve noir), arrose le Fouta-Djalo, le Djallonkadou, leBam-

bouk, le Kadjaaga, le Kasson, le Fouta-Toro, l'Oualo, passe à Fort-St-Joseph, Bakel, Podor, Daghana, St-Louis, forme nombre d'Iles, dont quelques-unes très-grandes, et tombe dans l'Océan,après un coursd'env. 1700 kil., par une large embouchure, obstruée de sables, ce qui rend ses eaux stagnantes et gêne la navigation. Ses principaux affluents sont le Kokoro et la Kalémé. Ce fleuve roule des paillettes d'or. — Quelques savants croient que le Sénégal fut découvert parEuthymème, navigateur marseillais, et qu'il était connu des anciens sous le nom de Daradus. Quoi qu'il en soit, il n'est connu des modernes que depuis le xiv s. : des navigateurs dieppois fondèrent des comptoirs à son embouchure vers 1360. La France est auj. maîtresse d'une grande partie du cours du Sénégal. — La colonie du Sénégal, établie sur les bords du fleuve, a été longtemps divisée en 2 arrondissements , St-Louis et Garée. Le 1" comprenait l'Ile de St-Louis, les établissements de Richard-Toi, Lamp-sar, Marinaghem, Sedhiou, Daghana, Bakel, Podor, et la partie de la côte qui s'étend depuis le cap Blanc jusqu'à la baie d'Iof ; le 2", la côte depuis la baie d'IoI jusqu'à l'île de Gorée, et au comptoir de Séghiou. Ce nombre a été porté à 7 en 1862 : St-Louis, Richard-Tol, Daghana, Podor, Bakel, Gorée et Sedhiou. On y rattache comme dépendances les comptoirs d'Assinie, de Gabon, de Grand-Bassam. On y compte à peine 3000 Européens; la population indigène est d'env. 62000 âmes. La colonie a pour ch.-l. St-Louis et est régie par un gouverneur. Climat très-chaud : le thermomètre marque presque toujours 28° centigrades, et monte jusqu'à 40. Les établissements du Sénégal fournissent en grande quantité de la gomme et des arachides, et, en outre, de la poudre d'or, de la cire, des dents d'éléphant. —Les côtes du Sénégal furent dès le xiv" s. visitées par des marchands de Dieppe et de Rouen, qui y formèrentplusieurscomptoirs. Ces établissements furent cédés en 1664 à la Compagnie des Indes occidentales, puis aux diverses Compagnies du Sénégal, enfin à la Compagnie des Indes orientales, sous laquelle ils prospérèrent. Pris par les Anglais en 1763, rendus en 1783, repris en 1809, ils furent. restitués en 1814 à la France, qui n'en reprit possession qu'en 1817. Depuis 1855, la colonie du Sénégal a reçu une grande extension, grâce à l'administration du gén. Faidherbe, dont les travaux scientifiques ont mieux fait connaître ce pays.

  • SÉNÉGAMBIE, contrée de l'Afrique occidentale, s'étend du N. au S. depuis le Sahara jusqu'à la côte de Sierra-Leone, et de l'O. à l'E. depuis l'Océan atlantique jusqu'à la Nigritie centrale, de20°à 10°long. O., et de 16° à 10° lat. N. : 1050 k. de l'O. àl'E. sur 650 de largeur moyenne: env. 12000000 d'hab. Elle doit son nom au Sénégal et à la Gambie qui l'arrosent. Elle est habitée par des nègres, et forme la Nigritie occid. du Nord. Elle comprend nombre de petits États qui, à l'exception du Galam et du Djallonkadou, habités par des peuplades indépendantes, peuvent être répartis en trois groupes : Etats Peuls, États ilandingues et États Ghiolofs. V. ces noms.
  • La Sénégambie est excessivement chaude, malsaine et sujette à d'effroyables ouragans, mais très-fertile, sauf dans quelques déserts; il y croît d'énormes baobabs et un grand nombre de gommiers.
  • SÉNEQUE le Rhéteur, M.Anrueus Seneca, père du philosophe de ce nom, naquit à Cordoue vers 58 av. J .-C., vint de bonne heure à Rome, y tint longtemps école de rhétorique, et y mourut l'an 32 de J.-C. 11 avait une mémoire prodigieuse et pouvait retenir jusqu'à deux mille noms sans suite, prononcés une seule fois en sa présence. On a de lui, sous le titre de Déclamations, deux recueils intitulés, l'un, Sua-sorix (1 seul livre) ; l'autre, Controversial: (il y en avait 10 livres, mais on n'en a qu'une partie)) ils se composent de passages choisis des compositions de ses élèves, ou de discours prononcés en sa présence dans les écoles par les rhéteurs les plus célèbres, et que, grâce à sa prodigieuse mémoire, il avait rete-

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nus. Ces deux recueils, qui ne contiennent le plus souvent que des sujets bizarres, traités dans un style plein d'affectation, n'ont guère d'intérêt que par les détails qu'ils nous donnent sur les mœurs du temps. II se trouvent ordinairement à la suite des OEuvres deSénèque le Philosophe ; ils ont été trad. en franc. parLesfargues, 1639. Sénèque le Rhéteur laissa trois fils, M. Ann<eus S. Novatus Gallio, proconsul en Achaïe (T. GALLION), L. Annaeus S., le philosophe (qui suit), et Annaeus S. Mêla, père de Lucain.

  • SENEQUE le Philosophe, Luc. Annsus Seneca, fils du précéd., né à Cordoue l'an 3 de J.-C., étudia l'éloquence sous son père et suivit d'abord le barreau; son talent oratoire ayant donné de l'ombrage à Caligula, il quitta cette carrière pour s'adonner à la philosophie. Il embrassa la secte du Portique et ouvrit lui-même une école qui fut bientôt très-fré-quentée. Cependant, après la mort de Caligula, il courut la carrière des honneurs et arriva à la questure. Sous Claude, il fut accusé par Messaline d'intrigues criminelles avec Julie, fille de Germanicus et nièce de l'empereur, et fut exilé en Corse (41 de J.-C.) ; c'est en vain que pour obtenir son rappel il adressa les plus humbles supplications à l'affranchi Polybe, favori de Claude : il resta huit ans dans cet exil, et ne fut rappelé qu'à la mort de Messaline (48). La nouvelle impératrice, Agrippine, obtintson rappel, le fit élever à la préture et lui confia l'éducation de son fils Néron (50) : il réussit mieux à orner l'esprit de son élève qu'à former son cœur. Quand Néron fut monté sur le trône, Sénèque resta auprès de lui comme un de ses principaux ministres, et réussit quelque temps, avec le concours de Burrhus, à contenir ce naturel féroce; mais bienlôt l'empereur, se livrant à toutes sortes de crimes et de désordres, ne vit plus en lui qu'un censeur incommode. Sénèque voulut alors se retirer et rendre à l'empereur tous ses dons : Néron s'y opposa par hypocrisie et le combla de caresses; mais il ne tarda pas à se défaire de lui en l'enveloppant dans la conspiration de Pison : il lui envoya l'ordre de se donner la mort (65) ; le philosophe se fit ouvrir les veines et subit son sort avec une fermeté stoïque.On reproche à Sénèque d'avoir amassé des richesses immenses pendant qu'il était en crédit, et d'avoir écrit en faveur de la pauvreté au milieu des jouissances du luxe. Tacite et surtout Dion Cassius ont rapporté plusieurs imputations peu honorables pour sa mémoire : c'est ainsi qu'on l'accuse d'avoir approuvé l'empoisonnement de Britannicus, et d'avoir fait l'apologie du meurtre d'Agrippine; mais ces accusations ne paraissent pas suffisamment fondées. Nous avons un grand nombre d'écrits philosophiques de Sénèque : les traités des Bienfaits, de la Colère, de la Clémence, de la Tranquillité de l'âme, de la Brièveté de la vie, de la Constance du sage, delà Providence; les Consolations à Helvia (sa mère), à illarcia, à Polybe, les Questions naturelles (en 7 livres), et 124 Lettres murales, adressées à Lucilius. Partout il prêclie la morale la plus austère, et enseigne surtout le mépris de la mort; presque tous ses écrits, les Lettres surtout, sont remarquables par la connaissance du cœur humain et contiennent d'excellents conseils pratiques; on y trouve en outre des paroles généreuses en faveur des esclaves et des idées de fraternité universelle qui ont fait supposer, mais sans fondement, qu'il avait correspondu avec S. Paul. Son style est brillant et élégant, mais souvent affecté, rempli d'antithèses et gâté par la recherche du trait; il vise trop à l'effet. Qumtilien l'accuse d'avoir corrompu le goût de son siècle. Outrs les traités philosophiques, on a encore sous le nom de Sénèque dix tragédies {Médée, llippolyte, les Troyennes, Agamemnon, OEdipe, Thyeste, Hercule furieux, Herculesur l'OEta, la Thébaïde, Octavie). Les savants sont incertains sur le véritable auteur de ces tragédies : la plupart donnent à Sénèque la Médée, peut-être aussi llippolyte, Agamemnon et les Troyennes, mais plusieurs pen-

sent que les autres pièces sont de divers auteurs et ont été annexées par les copistes aux précédentes. Du reste, ces pièces, faites plutôt pour êire lues que pour être représentées, n'ont aucune valeur dramatique; elles ne sont remarquables que par l'éclat et l'élégance du style; malheureusement l'auteur y tombe souvent dans l'affectation et l'enflure. Les OEuvres philosophiques ont été éditées et commentées par Erasme,'Bâle, 1515 et 1529, in-f.; Muret, 1593; J.Gruter, 1594; Juste-Lipse, Anvers, 1605; D. Gode-froy, Paris, 1607; Gronovius, Leyde, 1649; cum notisVariorum,Z vol. in-8, Amst, 1672; aux Deux-Ponts, 1782. Les éditions les plus récentes sont celles de Ruhkopf, Leipsick, 1797-1812, 5 vol. in-8; de M. N. Bouillet, avec un choix dés commentaires, dans la collection des Classiques latins deLemaire, 5 v. in-8, 1827-32, et de Fickert, 6 v. in-8, Leips., 1842-47. Elles ont été trad. par Lagrange, 1778, 7 vol. in-12 (sans texte), et 1819, 14 vol. in-12 (avec le texte en regard et dss notes de Naigeon). Il en a également paru des traductions, complètes dans les collections Panckoucke et Nisard. — Les tragédies ont eu aussi de nombreux éditeurs : Ascensius, Paris, 1514; Delrio, Anvers, 1576etl593; J.F. Gronovius, Leyde, 1661 ; Schrœder, Delft, 1728; enfin M.Pier-rot, dans la collection Lemaire, 3 vol. in-8, 18*29» 1832. Elles ont été traduites en franc, par Coupé (1795), Levée (1822), Greslou (dans la collect. Panckoucke), 1834, Savalète et Desforges (dans la collection Nisard),, 1844. On peut consulter sur cet au. teur l'Essai sur la vie et les ouvrages de Sénèque, de Diderot, écrit enthousiaste,, mais déclamatoire; i'Abrégé analytique de la vie et des œuvres de Sénèque, de Vernief, 1812, la Vie de Sénèque, de Rosmini, en italien; Reinhardt, De L. A. Senecx vila atque scriptis, Iéna, 1817; Brink, De L. A. Senecse ejus-que in philosophiam merilis, Groningue, 1829. On doit à M. A. Fleury de curieuses Recherches sur les rapports du philosophe avec S. Paul,' Paris, 1853.

  • SENEZ, Sanicium, ch.-l. de c (Basses-Alpes), à 12 kil. N. O. de Castellane; 1800 hab. Filatures de soie. Ane évêché, érigé dès 450. (V. SOANEN.) .
  • SENK.ENBERG (H. Chrétien, baron de), jurisconsulte, né en 1704 à Francfort-sur-le-Mein, m. en 1768, fut professeur à l'Université de Giessen, conseiller de l'électeur de Hanovre, jurisconsulte du margrave de Brandebourg-Anspach et du prince de ïsassau-Orange, enfin conseiller aulique de l'empereur, qui le fit baron (1745). On a de lui : Corpus juris feudalis germanici, 1740; De la juridiction suprême de l'empereur en Allemagne, 1760; Corpus juris germanici publici ac privati inedilum, Fran&> fort, 1760-66, 2 vol. in-f.— Charles S., fiisdupréc, trouva en 1777 dans les papiers de son père una copie authentique de la renonciation faite en 1129 par Albert d'Autriche au duché bavarois de Strau-bingen, et força par là l'Autriche à se désister de ses prétentions à la succession-de la Bavière.
  • SENLIS, Auguslomagus;'-'puis Sylvanectes, ch.-l. d'arr. (Oise), sur la Nonette, à 52k. S. E. de Beau-vais et à 50 k. N. E. de Paris; 5831 hab. Trib. de 1" inst., institution St-Vincent; cathédrale gothique, bibliothèque, théâtre. Chemin de fer pour Paris et Soissons. Aux env., jolis boisde Senlis, d'Ermenonville, de Chantilly, etc. Carrières de pierre, sable qui sert à faire les glaces de St-Gobain; filatures, fabriques de toiles et de dentelles. Patrie de Simon

Goulart, de Baume; résidence du poète Linière Senlis, la capitale des Silvanectes, fit sous les Romains partie de la 2' Belgique. Sous les^deux premières races, elle fut une résidence royale : elle était fortifiée, avait un évêché et un présidial. Comprise par sa position géographique dans le Valois, qui faisait partie de la Hte-Picardie, elle dépendait cependant du gouvt de l'Ile-de-France. Elle tomba au pouvoir du duc de Bourgogne en 1414 ; Chartes VII la reprit en U29; les Ligueurs y entièrent eji1589, mais en furent bientôt chassés. Deux traités furent

n. 110

SENO

— 1746 —

SEPH


tondus a Senlis: l'un, en 1473, entre Lou.sXI et le duo de Bretagne; l'autre, en 1493, entre Charles VII, etMaximilien d'Autriche : par ce dernier, Charles estituait à Maximilien la Franche-Comté et l'Artois.

  • SENNAAR, nom donné dans la Bible au pays compris entre le Tigre et l'Euphrate, près de leur jonction, pays où, dit-on, séjournèrent les enfants de Noé jusqu'à la construction de la tour de Babel. II comprenait la Mésopotamie et partie de la Babylonie.
  • SENNAAR, v. de Nubie, capit. de l'ano. roy. de Sennaar, sur le Bahr-el-Azrek, par 31* 24' long. E., 13" 36' lat. N.; 10000 hab. Mosquée assez belle, palais du roi à 4 étages; du reste, ce ne sont que des cabanes couvertes de chaume (sauf quelques maisons de négociants européens).—Le Sennaar, situé entre le Banr-el-Azrek et le Bahr-el-Abiad, est borné au N. par le Dougola, à l'O. par le Kordofan, au S. E. par l'Abyssinie. Il fait avec l'Egypte un commerce actif qui consiste surtout en esclaves, ivoire, encens, gommes, baumes, parfums, plantes médicinales , plumes d'autruche. — Le Sennaar a longtemps formé un royaume puissant. La dernière dynastie, celle desFoungis, venue du Soudan, a duré 336 ans (1484-1820); elle domina jusqu'en 1770 sur la Nubie méridionale tout entière. Ismaïl-Pacha, fils de Méhémet-Ali, en fit la conquête de 1820 à 1822 : c'est encore auj. une province de l'Egypte.
  • SENNACHÉRIB, roi d'Assyrie (712-707), fils et successeur de Salmanasar, prit quelques places aux Juifs, battit les rois d'Egypte et d'Ethiopie, qui venaient les secourir, ravagea 3 ans l'Egypte, où il fit un énorme butin, puis mit le siège devant Jérusalem, où régnait le pieux Ëzéchias ; mais il perdit en une nuit 185000 hommes, qui furent tués par l'Ange exterminateur. Pour se venger, il fit périr un grand nombre d'Israélites, captifs à Ninive, et défendit qu'on leur donnât la sépulture, défense que Tobiene craignit pas d'enfreindre (V. TOBIE). Il périt dans ses Etats, assassiné par deux de ses fils. On croit que c'est lui qui est appelé Sargon dans le livre d'Isaïe. On lui attribue la palais de Koyoundjek, découvert en 1851. D'après les inscriptions cunéiformes récemment expliquées, ce prince aurait régné au moins 22 ans.
  • SENNE 0a), riv. de Belgique, naît dans le Hai-naut, au S. E. de Soignies, arrose le Brabant mérid. (où elle baigne Bruxelles), et la prov. d'Anvers et se jette dans la Dyle, par la rive droite, près de Malines, après un cours de 100 kil.
  • SENNECEY-LE-GRAND, ch.-l. de c (Saône-et-Loire), à 36 kil. S. de Chalon-sur-Saône ; 2641 hab. Ane Château. Station de chemin de fer.

SENNETERRE. V. SAINT-NECTAIRE.

  • SENONAIS (le), Senones, pariie du grand gouvt de Champagne et Brie, à l'angle S. O., aux confins de l'Ile-de-France, de l'Orléanais, du Nivernais et de la Bourgogne, renfermait Sens, Joigny, Montereau, Tonnerre, St-Florentin, Villeneuve-le-Roi, Villè-neuve-l'Archevêque , Chablis , Nogent-sur-Seine. Auj. compris dans le dép. de l'Yonne et dans une petite partie de celui de l'Aube. — Pour les Sénonais, peuple gaulois, V. SENONES.
  • SENONCHES, ch.-l. de c (Eure-et-Loir), à 34 k. S. O. de Dreux ; 2035 h. Chaux hydrauliq. estimée.
  • SENONES, peuplede la Gaule, dans la Lyonnaise 4°, entre les Aureliani, les Carnutes, les Lmgones, les Tricasseset lesJSdui, occupait à peu prèsle Sénonais moderne et avait pour ch.-l. Agedincum ou Senones, auj. Sens. Une grande partie de ce peuple passa en Italie, et vint s'établir d'abord dans l'E. delà Gaule Cisalpine, puis dans la partie de l'Italie qui prit leur nom. Conduits par Brennus, les Senones prirent Rome en 389 av. J.-C; ils firent depuis 3 invasions contre elle (368, 361-59, 350). Vers 358, ils se fixèrent définitivement dans la partie de l'Italie qui prit leur nom, et qu'ils enlevèrent aux Ombriens. Ce pays, situé entre le Picenum à l'E., l'Ombrie au S., la Gaule Cisalpine à l'O., et l'Adriatique au N., avait pour villes principales Sena-Gallioa, Pisaurum, Ari-

minum. En 308 et en 283, les Senones - firent de nouveau la guerre aux Romains, mais Ils furent vaincus la 1M fois à Mévanie, la 2° près du lao Yadi-mon, et furent dès lors soumis à Rome. Us tentèrent en vain de reprendre leur indépendance en 237, en 224, et lorsde la 2° guerre punique.— Dans la division romaine de la Gaule, les Senones restés en Gaule furent compris dans la Lyonnaise IV«. F. SENS.

  • SENONES, ch.-l. de C (Vosges), à 20 kil. N. de St-Dié; 2503 h. Ane ch.-l. de la principauté de Salm. Senones possédait jadis une célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 661 par l'archevêque de Sens (Senones) , d'où son nom, et dont Calmet fut abbé.
  • SENS, Ageâincum, puis Senones, ch.-l. d'arr. (Yonne), sur le chemin de fer de Paris à Lyon et sur la r. dr. de l'Yonne, près de son confluent avec la Vannes, dont les dérivations arrosent la ville, à 58 k. N. O. d'Auxerre par la route et 62 par le chemin de fer; 11 098 hab. Archevêché, trib. de 1" inst. et de commerce ; lycée, séminaire, bibliothèque, théâtre. Belle cathédrale de St-Etienne (où sont les tombeaux du Dauphin, fils de Louis XV, et du chancelier Duprat); statue de Thénard, né aux environs. Moulins à tanneries, filatures. Commerce de vins, grains, foins, bois flotté, charbon. — Ane. capitale dés Gaulois Sénonais, dont une partie êmigra en Italie, cette ville devînt au iv« s. le ch.-l. de la Lyonnaise 4*. Clovis s'en empara vers 486. Depuis le ixe s., elle fut gouvernée par des comtes, qui devinrent héréditaires au x*. Une commune y fut établie par Louis VII. Sens entra avec ardeur dans la Ligue, résista à Henri IV en 1590, et ne se soumit qu'en 1594. En 1814, cette vUle soutint un siège de 15 jours contre les alliés. Sens fut longtemps la métropole de Paris : son archevêque prenait le titre de Primat des Gaules. Il s'y tint plusieurs conciles, entre autres celui où. fut condamné Abélard (1140). Avant la Révolution de 1789, elle était le ch.-l. du Sénonais, partie du gouvt de Champagne-et-Brie.
  • SENSÉE (la), IIY. de France (Pas-de-Calais), naît près de Bapaume, passe près d'Arleux et tombe dans l'Escaut à Bouchamj après un cours de 50 kil. — Elle fournit ses eaux au canal de la Sensés, qui va d'Arleux à Douay, et met en communication la Scarpe et l'Escaut. Ce canal a 24 kil. de long. Commencé par Vauban en 1690, H ne fut achevé qu'en 1820.
  • SENSUALISME, doctrine philosophique opposée à l'idéalisme, fait dériver toutes nos idées des sens, et donne pour unique but à notre existence les jouissances sensuelles; elle s'allie le plus souvent au matérialisme et à l'athéisme. Lessensualistës les plus célèbres sont, chez les anciens, Démocrite, Leu-cippe, Aristippe, Épisare,iHcrèoe, auteur dunoême Se la nature; chez les modernes, Hobbes, Gassendi, Condillac, Helvêtius, Cabanis, de Traey, Broussais, Hartley, Priestley. On met souvent, mais à tort, au nombre des sensualistes Aristote, Bacon, Locke, qui, tout en accordant le principal rôle à l'expérience, ont reconnu que la sensation ne peut suffire pour expliquer toutes nos idées,
  • SENTBSUM, v. d'Ombrie, dans l'Apennin, près des sources de l'^sis, est célèbre par la victoire de Fabius Rullianus sur l'arméa confédérée des Sam-nites, des Ombriens et des Etrusques, et par le dévouement du second Dêcius (295 av. J.-C).

SÉOGOUN, chef temporel du Japon. F. KOUBO.

  • SÉPARATISTES.OttâppliquespécialementcenQm, 1° en Angleterre à ceux qui s'élevèrent contre l'Eglise anglicane sous Edouard VI et Elisabeth; ils avaient pour chef Robert Brown; 2° en Allemagne, aux Pié-tistes, disciples de Spéner; 3° aux Etats-Unis àceux des États qui se séparèrent de l'Union en 1861.

SÉPHOBA, femme de Moïse. V. MOÏSE,

  • SÊPHORIS.v. de Palestine, aùc capit. de la Galilée, entre Nazareth et Cana, est la patrie de Joa-chim et d'Anne, le père et la mère de la Ste.Vierge. Hérode Antipas donna'à cette ville, par flatterie, 1e nom de Diocésarée. En 353, les Romains, contra

SEPT

— 1747 —

SEPT


qui elle s'était révoltée, la saccagèrent. Relevée au temps des Croisades, elle fut de nouveau dévastée par Saladin après la bataille de Tibériade. C'est auj. le vge de Sefouri, qui compte à peine 600 h.

  • SEPT ANS (Guerre de), guerre européenne qui commença en 1756 et finit en 1763, eut pour cause la jalousie de l'Autriche, qui voyait avec regret s'élever au N. de l'Allemagne une puissance rivale de la sienne, et qui voulait reprendre la Silésie dont la Prusse s'était emparée dès 1740. Cette guerre se divise en deux parties : 1° lutte du roi de Prusse Frédéric II (appuyé par l'Angleterre) contre l'Autriche, la Saxe, la France et la Russie; 2° lutte de l'Angleterre contre la France et l'Espagne (principalement sur mer et aux Indes). Malgré son génie et d'étonnantes victoires, Frédéric y fut souvent battu et réduit aux abois, et en 1762 rien ne pouvait l'empêcher de périr si l'impératrice Elisabeth, son ennemie, n'eût été remplacée sur le trône de Russie par Pierre III, qui soudain se déclara pour la Prusse. Les traités de Paris et de Hubertsbourg (1763) mirent fin à la guerre.Frédéric garda la Silésie; l'Espagne, obligée de céder aux Anglais la Floride et la baie de Pen-sacola, ne recouvra en échange que Minorque. Les résultats de cette guerre furent surtout désastreux pour la France : elle perdit, avec sa marine, sa suprématie et les dix-neuf vingtièmes de ses possessions aux Indes, ainsi que le Canada; elle laissa l'Angleterre commencer sur les ruines de la puissance du Grand Mogol ce vaste empire que Dupleix et La Bourdonnais avaient voulu donner à la France.
  • On donne aussi quelquefois le nom de Guerre de Sept ans à la guerre de la Succession d'Autriche.
  • SEPTANTE (Version des), traduction grecque de l'Ancien Testament faite sous les auspices du sanhédrin juif d'Egypte, qui se composait de 72 membres (en nombre rond, 70, septante). On a longtemps cru, sur l'autorité d'Aristée, qu'elle était l'ouvrage de 70 ou 72 traducteurs, et qu elle fut faite par l'ordre de Ptolémée II (Philadefphe) : il est à peu près certain au contraire que la traduction du Pentateu-que existait antérieurement, au plus tard sous Ptolémée I (Soter), que les autres livres furent traduits successivement, et les derniers sans doute très-tard; qu'enfin les Lagides ne furent pour rien dans cette traduction, qui n'eut d'autre cause que le besoin qu'éprouvaient les Juifs hellénistes d'avoir un texte grec authentique du Pentateuque pour le lire dans leur synagogue. La version des Septante existe encore, mais le texte en est extrêmement fautif; on en a plusieurs éditions remarquables : celle d'Alcala, dans la Bible polyglotte de Ximénez (1514-17); celle d'Aide, 1518, in-fol.; celle de Rome ou de Vatican, 1590, in-fol. (faite par ordre de Sixte-Quint); celle de Paris, publiée en 1628 par ordre de l'Assemblée générale du clergé de France. Elle a été reproduite parl'abbéJager dans la Bi7j lio thèque grecque à e Didot.
  • SEPT-CAPS (les) ou BUGARONI, cap de l'Algérie, par 37» lat. N., 4° 8' long. E.
  • SEPT CHEFS (les), nom donné aux sept princes qui prirent part à la 1" guerre contre Tbèbes, guerre entreprise pour rétablir Polynice sur le trône de Thè-bes, usurpé par Étéocle (V. ETEOCLE) . Les sept chefs étaient Polynice, Adraste, Tydée, Amphiaraûs, Hip-pomédon, Parthénopée, Capanée; ils périrent tous a l'exception d'Adraste; mais ils laissèrent des fils qui, pour les venger, firent à Thèbes une 2e guerre, dite Guerre des Épigones (V. ce mot). On place ces guerres au XHI" s. av. J.-C. Nous avons d'Eschyle une tragédie intitulée : Les Sept chefs devant Thêbes.
  • SEPTCHÈNES (LECLERC de), littérateur, fils dul" commis des finances, était devenu, après des voyages en Angleterre, Hollande, Italie, Suisse, secrétaire du cabinet de Louis XVI. Il m. en 1788, encore jeune. On a de lui un Essai sur la religion des anciens Grecs, et la traduction des 3 premiers vol. de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'empire romain de Gibbon, traduction attribuée aussi à Louis XVI.

SEPT-COMMUNES (les) Sette-Communi. On nommait ainsi jadis une petite république d'Italie, dont le territoire, situé au milieu des États vénitiens de Terre Ferme, s'étendait depuis la Brenta et l'Astico jusqu'aux monts deMarosticaetdeSt-Michel;40000 hab.; ch.-l., Asiago. Les habitants se croient issus des Cimbres taillés en pièces à la bataille de Verceil; c'est bien plutôt une colonie allemande venue dans ce pay3 au moyen âge à la suite des empereurs. Ils occupent la partie septentr. delà province deVicence. SEPT-DORMANTS (les). 7. DORMANTS.

  • SEPTEMBRE (Massacres de). Dans les funestes journées des 2, 3. 4 et 5 septembre 1792, une poignée d'assassins (300 env.), inspirés par Marat et dirigés par le ministre de la justice, se transportèrent dans les prisons de Paris, principalement à l'Abbaye, à la Force, aux Bernardins, à Bicètre, et y massacrèrent tous les prisonniers suspects d'être opposés à la Révolution ; on évalue le nombre des victimes à 8 ou 10000; la plupart étaient des nobles et des prêtres; la princesse de Lamballe fut du nombre : sa tête fut promenée dans les rues ad bout d'une pique. Ces massacres eurent pour prétexte le bruit d'une vaste conspiration ourdie dans les prisons dans le but de massacrer les femmes et les enfants des patriotes partis pour la frontière et de livrer la France aux Prussiens, déjà maîtres de Longwy. — On nomme Septembriseurs 'ceux qui accomplirent les massacres : après l'exécution ils reçurent un salaire sur les caisses publiques. M. Mortimer Ternaux a écrit VHist. des journées de Septembre, 1862-3. _ SEPTEMBRE (QUATRE). Le 4 s. 1870, une insurrection renversa Napoléon III et proclamala République.
  • SEPTEUIL, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 12 k. S. de Mantes; 1300 h. Beau château; anc abbaye.
  • SEPT-FONTAINES, nom de 2 anciennes abbayes, l'une dans le diocèse de Langres, à 16k. N. de Châu-mont ; l'autre dans le diocèse de Reim?, en Thiérache.
  • SEPT-FONTS, monastère de l'ordre de Cîteaux, dans l'ancien Bourbonnais, à 25 k. S. de Moulins, fut ainsi nommé parce qu'on y trouva sept fontaines lorsqu'il fut établi. L'abbaye fut réformée en 1663.

SEPT-ILES (République des). 7. IONIENNES (îles).

  • SEPTIMANIE, partie de la Gaule méridionale que gardèrent les Visigoths après la bataille de Vouillé (507), varia plusieurs fois d'étendue : dans sa plus grande extension, elle était bornée par les Pyrénées, les Cévennes, la Méditerranée, l'Ardèche et le Rhône, et correspondait aux dép. du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. On dérive son nom des sept villes principales qui y étaient comprises : Narbonne, Agde, Béziers, Maguelonne, Caroassonne, Elne. Lodève; d'autres le tirent du mot latin Septi-mani, soldats de la 7" légion, et pensent que ces soldats y avaient formé une colonie au commencement de l'Empire. Quoi qu'il en soit, la Septimanie prit le nom de Marche de Gothie quand les Visigoths s'en furent emparés, au v* s. Elle fut envahie dès 719

Î iar les Sarrasins; ceux-ci en furent chassés par Char-es Martel en 732, et définitivement, en 759, par Pépin qui la réunit a l'empire franc Ce pays forma depuis, sous le nom de Marche ou Duché de Septimanie ou d» Gothie, un fief qui relevait directement de la couronne de France : Bernard fut investi de ce duché en 820 par Louis le Débonnaire. Charles lé Chauve, auquel le traité de Verdun en donna la suzeraineté,, partagea en 864 le duché en deux marquisats, la Marche d'Espagne ou comté de Barcelone, et le Marquisat de Septimanie proprement dit, qui eut Narbonne pour capitale. Devenu héréditaire en 878 dans la maison d'Auvergne, il passa en 918 à celle de Toulouse, à qui il resta sous le nom de duché de Narbonne, jusqu'au traité de Meaux (1229), qui en abandonna la plus grande partie à la couronne. SEPTIME-SÉVËRE. L. Septimius Severus, empereur romain, natif ao Leptis en Afrique, avait été successivement avocat du fisc, sénateur, questeur, consul, et commandait les légions a'IUy rie à la mort

SEPU _i748— SÉRâ.

de Pertinax (193). Proclamé par ses soldats en même temps que Didius Julianus, Albinus et Pescennius Niger, il fut débarrassé du premier par les prétoriens eux-mêmes, reconnut le second pour collègue, puis marcha contre le troisième, le vainquit à Issus, à Nicée, et acheva de ruiner son parti par la prise de Byzance (196). Cessant alors de ménager Albinus, il le força de prendre les armes, l'atteignit en Gaule, le battit et fe fit périr près deLyon (197), et détruisit cette vilie qui lui avait résisté. Appelé en Mésopotamie par les incursions des Parthes, il les défit à plusieurs reprises et prit Babylone, Séleuoie, Ctésiphon (199-202). Son retour à Kome (203) fut l'occasion de l'érection d'un arc-de-triomphe que l'on y voit encore et qui porte son nom. Il y fit reconnaître pour son successeur son fils Caracalla, et confia le gouvernement a Plautien, qui ne tarda pas à conspirer contre lui et fut mis à mort (204). Il fit en 208 une expédition en Bretagne dans le but de repousser les peuplades calédoniennes du Nord, et ferma par un mur l'isthme qui s'étend enrre le golfe de Forth (Ro-dotria œsiuanum) et l'embouch. de la Clyde (Glota) ; ce mur, beaucoup plus au N. que celui d'Adrien, est connu sous le nom de Mur de Sévère, Il mourut 3 ans après, en 211, à Eboracum (York), laissant l'empire indivis à ses deux tils Caracalla et Géta. Sep-Ume-Sévère était un habile militaire, mais c'était un prince dur et cruel: après la défaite d'Albinus, il poursuivit avec acharnement les partisans de ce prince, et remplit de proscriptions l'Italie et la Gaule; il ordonna en 201 une persécution contre les chrétiens. Cependant, il favorisa les lettres et les sciences : c'est sous son règne que fleurirent les célèbres jurisconsultes Papinien, Paul et Ulpien.

  • SEPT1MIUS SERENUS(A.), poète latin, contemporain de Domitien, naquit à Leptis, et vint de bonne heure à Rome. Il a décrit les travaux et les plaisirs de la campagne dans ses Opuscula ruralia, dont il ne reste que quelques vers (dans les Poetx lalini minores de Wernsdorf et dans la collection Lemaire). On lui attribue la Copa et Morelum, qui sont le plus souvent compris dans les œuvres de Virgile.
  • SEPT1MULE1US (L.), d'abord partisan fougueux de C. Gracchus, se laissa gagner par le consul Opi-mius, prit part au meurtre de son ancien ami, promena sa tête dans les rues de Rome au haut d'une pique, puis la remplitoe plomb fondu pour en augmenter ]e poids, parce qu'elle devait être payée au meurtrier son poids d'or.
  • SEPTMONCEL, bourg du dép. du Jura, à 15 kil. G. de&t-Clauile; 1500 hab. Taulutterie, ouvrages au tour, pierres fines fausses; bons fromages. Près de là est un écho remarquable.
  • SEPULCRE (Êjslise du ST-), église de Jérusalem bâtie sur l'emplacement même où fut enseveli Jésus-Christ et dans laquelle on conserve son sépulcre.
  • SÉPULCRE (Chanoines du ST-), chanoines réguliers institués par Godefroyiie Bouillon en 1099 pour desservir à Jérusalem l'église du Saint-Sépulcre; ils se répandirent dans la suite par toute l'Europe. innocent VIII les supprima en 1484. En 1492, Alexandre VI les remplaça par l'ordre militaire des Chevaliers du Sl-Sepulcre, ordre que Paul V réunit à celui de St-Jean de Jérusalem.
  • SEPCLVEDA, Con/luentes,Y. d'Espagne (Castille), sur le Duranton, à44 kil. N. E. de Ségovie; 1800 h'. Antiquités romaines.—Ville très-ancienne. Fernand 'ionzalès l'enleva aux Maures en 913. Ils la reprirent en 984 ; mais don Sanche de Castille la reprit en 1013.
  • SEPCLVEDA (J. GiNEzde), le Tite-Live espagnol, né vers 1490 près de Cordoue, m. en 1572, alla compléter ses éludes à Bologne, s'attacha successivement au.ï cardinaux Cajetan et Quinonez, devint chapelain et historiographe de Charles-Quint (1536), puis instituteur de l'infant don Philippe. Ses OEurres (dont la meilleure édition est celle de Madrid, 1780, 4 vol. in-4, donnée par l'Académie espagnole) comprennent l'Histoire de Charles-Quint, le commencement de

Vllist. de Philippe tl, l'TIist. de la guerre des Indes, des Lettres, des Opuscules, dos traductions de divers traités d'Aristote. Sêpulveda eut avec l'évêque deChiapa, Barth. de Las Casas, une dispute célèbre dans laquelle il soutint contre 1 apôtre de la philanthropie le droit qu'avaient les Espagnols de porter la guerre et la dévastation en Amérique. Ses arguments sont développés dans le dialogue : Démocratessecun-dus, seu De juslis belli causis (resté manuscrit). SEQUANA, nom latin de laSet'ne.

  • SEQUANA IS, SÉQ0ÀNES ou SÉQUANIEÏS, Se-quani, peuple de la Gaulû Celtique, habitait sur la r. dr. de la Saône, entre les sources de la Seine {Se-quana), d'où il tiraitsonnom, et les Éduensàl'O., le Jura àl'E., la Province romaine au S., les Lîngonsau N., occupant la Franche-Comté, la partie de la Suisse à l'O. du Rhin etl'E. de la Bourgogne. Leur pays, arrosé par la Saône et le Doubs, était l'un des plus fertiles de la Gaule. Leurs villes principales étaient Vesonît'o (Besançon), Magetobria (Mogitebrôie), Se-gnbodixim (Seveûx), Lumovium (Luxeuil). Ennemis mortels des Êduens, les Séquanes appelèrent contre eux Arioviste.roides Suèves, puis contre'celui-ci, César, à qui ils donnèrent ainsi prétexte de se mêler des affaires de la Gaule. Après ia conquête, ils furent rangés par les Romains dans la province appelée de leur nom Maxima Sequanorum.
  • SÉQUANAISE (GRA.RDE-), Maxima Sequanorum, prov. de la Gaule romaine, à l'E., entre la Germanie 1" et la Belgique 1™ au N., la Lyonnaise l" a l'O., la Lyonnaise 1", la Viennoise et les Alpes Grées au S., laRhétieet la Yindélicieàl'E.; ch.-i. Veson-tio. Limitée au N. parles Vosges, à l'O. par la Saône, au N. E. par le Rhin, elle était sillonnée par le Jura et renfermait le lac Léman. Elle répond à la Franche-Comté et à la plus grande partie de la Suisse actuelle.
  • SERADJ-ED-DAULAH (Mirz-Mahmoud-Khan), fils adoptif d'Allah-Werdy-Khan,princeduBengale,, succéda à son père en 1756, se montra lâche, féroce et débauché pendant la courte durée de son règne, prit Calcutta aux Anglais, mais perdit bientôt cette ville (1757), et signa la paix. Attaqué de nouveau la même année, il fut vaincu à la bat. de Plassey, et périt à 22 ans. Avec lui finit l'indépendance du Bengale.

SERAI, c-à-d. palais. 7. le nom qui accompagne.

  • SEKAIN (le),riï. de France, naît près.de Mont-bard (Côte-d'Ur), coule au N.O., baignePrècy-sous-Tttil, entre dans le dép. de l'Yonne, arrose l'Ile-sur-Serain, Chablis, Ligny-le-Château, et tombe dans l'Yonne à lionnard, près de Joigny. Cours, 120 k.
  • SERAING, bg de Belgique, sur la Meuse, à 6 k. S. O. de Liège; 6000 hab. Ane.château desévêques de Liège. Forges, fonderies, lamineries, affineries_: c'est un des plus grands établissements métallurgiques de l'Europe. Aux. env., riches houillères.
  • SERAMPOUR, v. de l'Inde anglaise (Bengale), sur l'Hougly, à 22 kil. N. de Calcuta; 12QD0 h. Jolie. église chrétienne; collège de missionnaires, imprimerie : il s'y publie un journal intitulé il'Ann de l'Inde. Commerce avec la Chine et l'Europe. — Se-rampour fut occupée par les Danois dès 1676. Elle-fut vendue aux Anglais en 1845 avec Tranquebar.
  • SERAN DE LA TOUR (l'abbé), littérateur dà'xvar» s., est auteur de plusieurs compilations -historiques estimées : Histoire de Scipion l'Africain, avec les observations de Folard sur la bataille de Zama, Paris, 1738;—llist. d'ÉpaMinondas, 1739;— de Philippe, roi de Macédoine, 1740;—de Catilina, 1449;—de Mouley-Maiiamel, fil* de Mouley-IsmaU, toi de Maroc, 1749;— du Tribunat de Home, 1774. On a en outre de lui : les Amusements de la raison, 1747, l'Art de sentir et de juger en matière de goût, 1762.
  • SÉRAPÉUM, temple deSérapis. On connaît surtout sous ce nom un temple d'Alexandrie, situé dans le Bruchium, près du Muséum, et construit par Ptolé-mée 1. Il renfermait une célèbre bibliothèque que les Lagides se plurent à enrichir, rnaisque des Chrétiens.

SERE — 1749 — SERG

fanatiques, excités par le patriarche Théophile et encouragés par un édit de Théodose, pillèrent en 391. Omar en acheva la destruction en 642.— La plupart desgrandes villes avaient leur Sérapêum. Il y en avait à Memphis, à Athènes, à Rome, à Pouzzoles, etc. : il reste de belles ruines de ce dernier, sur le bord de la mer. M. Mariette a retrouvé en 1850 celui de Memphis et y a découvert des trésors archéologiques, notamment les tombes des Apis; il a donné la description de cet admirable monument en 1857.

  • SÉRAPHINS (de l'hébreu zaraph, enflammer), anges du l" ordre, sont représentés par Isaïe avec 6 ailes, et placés autour du trône de l'Eternel.
  • SERAPHINS (Ordre des), ordre de chevalerie établi en Suède en 1334, par Magnus II, renouvelé en 1748. C'est l'ordre le plus élevé de la Suède. L'insigne porte au milieu les lettres I H S (Jésus hominum Salvator), avec une croix, et entre les branches de la croix des têtes de séraphins avec leurs ailes.

SÉRAPIIIQUE(Ordre) : ce sont les Franciscains. SÉRAP10N, temple de Sérapis. V. SERAPEUM.

  • SÉRAPION (S.), évêque de Themnis en Egypte, fut un des plus zélés adversaires des Ariens, assista au concde de Sardique (347), et fut exilé par l'empereur Constance avec les autres prélats catholiques. On a de lui, outre quelques Lettres, un traité contre les Manichéens. On le fête le 21 mars.
  • SÉRAPIS, dieu égyptien, célèbre surtout sous la domination des Lagiïles, et dont le culte passa à Rome au i" s. av. J.-C, était le dieu principal de VAmenti (ou enfer), et probablement n'était qu'Osi-ris aux enl'ers. Dureste, ses attributions sontpeudé-terminées : ses adorateurs voyaient en lui le Dieu suprême, celui qui ressuscite, qui donne la vie et la santé. Sérapis était le dieu égyptien le plus connu en Grèce et à Rome; on l'identifiait à Pluton, à Escu-lape, à Jupiter : il avait des prêtres, des temples (V. SERAPEUM) , des sacrifices. On faisait des pèlerinages en son honneur; on racontait d'innombrables miracles qu'il avait opérés. Presque toutes ses statues appartiennent à l'art grec : elles le représentent enveloppé de longs tissus, entouré de serpents, avec le ?moaius (ou boisseau) sur la tête, l'air grave, noble et pensif; il est accompagné d'Esculape ou d'Hygîe. Il a souvent des étoiles à sa droite ou à sa gauche.
  • SÉRASK1ER, officier militaire turc chargé du commandement en chef de l'armée pour une campagne. Ce même titre est donné aux pachas qui commandent les troupes d'une province.
  • SERASSI (P. Ant), né à Bergame en 1701, m. en 1791, professa les belles-lettres dans sa ville natale, puis fut secrétaire de plusieurs cardinaux à Rome, réunit de vastes matériaux pour une histoire littéraire, et laissa (en italien) les Vies du Tasse et de Bernardo Tasso, père du poète, d'Ange Polilien, <LeDante, de Bembo, de Pétrarque, etc.
  • SERAVEZZA, bg de Toscane (Pise), à 80 k. O. N. O. de Florence. Carrières de marbre blanc pour la statuaire; riche mine de mercure découv. en 1841.
  • SERBELLON1 (>ïab.), général italien, né en 1508 à Milan, d'une famille originaire de France, m. en 1580, entra dansl'ordre de Malte, où il fut nommé prieur de Hongrie, défendit héroïquement Strigonie contre les Turcs (1543), passaau service de Charles-Quint (1546), puis du pape Pie IV (1560), prit As-coli (1560), rebâtit Civita-Vecchia et fortifia la cité Léonine pour mettre Rome à couvert des insultes des Tu rcs ; reprit du service en Espagne en 1565, enleva diverses villes du roy. de Naples (1565), soumit les Brabançons révoltés (1567), eut'part à l'expédition maritime contre les Turcs que couronna la victoire de Lépante (1571), fut nommé vice-roi de Sicile, défendit Tunis avec intrépidité, fut pris parles Turcs, mais bientôt racheté, et fit, lorsqu'il fut redevenu libre, les campagnes de 1577 et 78 en Flandre.
  • SERBES ou SORABES, peuple slave, qui a donné son nom à la Servie. Y. SERVIE.

SEREIN (le), riv. de France. V. SERAIN.

SERENUS. V. SAMONICUS et SEPTIMIUS.

  • SÈRES, Seres, nom donné par les Romains etics Grecs aux peuples les plus éloignés à l'E. qu'ils connussent: on a pris leur pays tantôt pour le Népal (dans l'Inde septentr.), tantôtpour le roy. de Siam ou pour la Chine. C'est de leur nom que dérive le nom latin de la soie, sericum.
  • SÉRÈS, Serras, Sintice, v. de la Turquie d'Europe (Roumélie), dans une plaine de même nom qu'arrose le Kara-Sou, à 70 kil. N. E. de Salonîque. On y comptait jadis 30000 hab.; mais l'insalubrité de l'air en a chassé la moitié. Résidence d'un pacha. archevêché, grec. Belles mosquées. Culture "et grand commerce de coton et de tabac
  • SÉRETH, Ordessus ou .ârarus, riv. qui naît eu Galicie, arrose dans ce pays une ville de Séreth (20 000 h.), puis entre en Moldavie, coule au S. E., reçoit la Soutchava, la Moldava, le Bistritz, le Tro-tus, et tombe dans ie Danube, par la rive g., entre Brahilov et Galatz, après un cours d'env. 500 kil.

SERFO, île de la Méditerranée. V. SËRIPHE.

  • SEUFS (de servus, esclave), nom donné pendant le moyen âge aux hommes qui, sans être complètement en état d'esclavage, étaient astreints à cultiver une terre déterminée sans pouvoir la quitter et sous condition d'une redevance. Ils étaient dits attachés à la glèbe (addicti, adscripti glebsé), et on les vendait avec la terre. L'émancipation des serfs fut favorisée par l'affranchissement des communes et par les croisades, qui obligèrent les seigneurs à vendre la liberté à leurs vassaux pour fournir aux frais de leurs pieuses expéditions. Cependant, il y avait encore quelques serfs en France sous Louis XVI, notamment dans les fiefs ecclésiastiques ( V. ST-CLAUDE). Ce prince ordonna dès 1779 la suppression du servage dans tous les domaines royaux; enfin un décret de l'Assemblée constituante du 27 juin 1792 l'abolit définitivement.—L'état de servage existe encore en Pologne et en Russie sur une grande partie des terres; mais il tend de plus en plus à disparaître.
  • SERGE (S.), Sergius, anachorète russe, né en 1315 à Rostov, m. en 1393, est un des protecteurs de la Russie.—L'Eglise catholique honore le 7 octobre un autre S. Serge, martyr en Syrie auiu° ouives.
  • SERGENT, officier militaire ou civil. V. ce mot dans notre Diction, universel des Sciences.
  • SERGINES, ch.-l. de c (Yonne), i 20 kil. N. de Sens; 1317 hab. Vins, serges.
  • SERGIPE-DO-REY, dite aussi Cidade-de-San-Cristovao,w. du Brésil, ch.-l.dela prov.de même nom, sur une hauteur, à 12 kil. de l'Atlantique; 10000 h. Commerce en sucre, rhum, coton.— La prov. deSer-gipe, entre celles de Pernambouc, de Bahia et l'Atlantique, a 368 kil. sur 136, et env. 200 000 hab. Sa surface est montueuse ; à l'E. sont de vastes forêts, à l'O. des terres ingrates. Ellen'a point de port : aussi le commerce et la civilisation y sont-ils encore dans l'enfance. La conquête de ce pays date de 1590, mais il ne fut colonisé qu'un siècle après.
  • SERGIUS (les), famille de l'anc Rome qui prétendait descendre de Sergeste, compagnon d'Énée, forma deux branches illustres : les Fidénas.et les Si-lus. De la 1" sortirent un grand nombre de tribuns militaires; à la 2'appartenait Catilina. ':'
  • SEROIUS PAULUS, proconsul romain et gouverneur de l'île de Cypre, fut converti par S-. Paul. En mémoire de cette conversion, l'apôtre, qui s'appelait auparavant Saul, prit le nom de Paul.
  • SERGIUSI, papede687 à701,natifdePalerme,resta 7 ans absent de Rome à cause des persécutions dirigées contre lui, ramena le patriarche d'Arménie à ia foi catholique, répara plusieurs églises, éleva un tombeau à S. Léon dans la basilique de S. Pierre et institua les processions de l'Assomption et de la Présentation. — n, pape de 844 à 847, natif de Rome, fut élu sans l'autorisation de l'emp. Lothai re I, qui contesta son élection ; mais elle fut confirmée dans une assemblée d'évêques. Pour apaiser l'empereur,

SERM

- 1750 _

SERR


Sergius consentit à sacrer roi des Lombards Louis, fils de ce prince. Sous son règne, les Arabes pillèrent les environs de Rome. — m, pape de 904 à 911, Romain de naissance, fut porté sur le trône pontifical par les intrigues de Marozie : élu une 1'° fois en 898 en concurrence avec Jean IX, il eut le dessous dans la lutte provoquée par cette élection et s'enfuit en Toscane: mais, en 904, sa faction le ramena en triomphe. Il se prononça contre la mémoire de Formose. Selon Luitprand, Sergius III aurait déshonoré la papauté par ses vices et aurait eu un commerce criminel avec Théodora; Flodoard fait au contraire l'éloge de ce pape. — iv, pape de 1009 à 1012, se nommait d'abord Pietro Bocca di Porco (groin de pore), et changea son nom en arrivant au St-Siége.

  • SER1EYS (Ant.), compilateur, né en 1755 à Pont-de-Cyran (Aveyroni, m. en 1819, remplit plusieurs emplois dans l'enseignement et fut censeur des études aux lycée de Douai et de Cahors. On a de lui : les Décades républicaines ou Histoire de la République française, 1795; Mémoires pour servir à l'histoire secrète de la Révolution,, 1798; Anecdotes inédites de la fin du xviil" siècle, 1801 ; Dictionnaire de l'Écriture Sainte, 1804; Bibliothèque académique ou Choix de mémoires des académies françaises et étrangères, 1810-1811; Ft'e de Joachim Murai; — de Fouché, — de Carnot, 1816; Hisl.de Marie-CharlotteLouise, reine des Deux-Siciles, 1816. Il a en outre publié des Lettres inédites de la marquise Duchâtelet, et la Correspondance de l'abbé Gatiani.

SERINAGOR. T. SIRINAGOR.

  • SERINGAPATAM ou SRI-RANGA-PATANA (c-à-d. Ville de Tichnou), v. forte de l'Inde anglaise (Madras), dans le Maïssour, à 430 k. O. S. O. de Madras, dans une lie du Kavery; env. 30000 h. Beau palais d'Haïder-Ali (auj. en ruines), temple de Sri-Ranga ou Vichnou, plusieurs mosquées, dont une remarquable; arsenal, fonderie de canons. Aux env., superbe mausolée d'Haïder. — Seringapatam était la capitale de l'empire de Maïssour depuis 1610; sous Haïder et Tippou-Saïb, son fils, elle jouit d'une haute prospérité. On y comptait alors 150000 hab. Tippou-Saïb , assiégé dans cette ville par les Anglais en 1792, fut contraint de signer une paix qui lui enlevait la moitié de ses Etats. La guerre ayant éclaté de nouveau, Seringapatam fut prise en 1799 par le général Harns, et Tippou périt en la défendant.
  • SÉRIO (le), tiv. deLombardie, natt dans les Alpes, passe près de Betgame et à Crema, tombe dans l'Adda, r. g., a Montodine : cours, 110 k. Elle donna son nom à un dép. du roy. d'Italie, qui avait pour oh.-l. Bergame.
  • SERIPHOS, auj. Serfo, lie de l'Archipel, une des Cyclades, entre Siphnos et Cythnos, a 50 k. de tour. C est là, suivant la Fable, que s'arrêta le coffre où étaient renfermés Danaé et son fils Persée. C'est une île couverte de rochers et stérile : la pauvreté de ses habitants était passée en proverbe. Seriphos fut, avec Mélos et Siphnos, la seule lie de ces parages qui refusa le tribut lors de l'invasion des Perses. Sous les Romains, elle devint un lieu d'exil. Après avoir appartenu aux Grecs, aux Francs et auxTurcs, elle fait auj. partie du roy. de Grèce, et est comprise dans le nome des Cyclades; onu'y compte guère que 1000 h.

SÉRIQUE, c-à-d. pays des Sères. V. SERES.

  • SERLIO (Séb.), architecte, né en 1475 à Bologne, m. en 1552, voyagea dans les États de Venise, puis en Dalmatie, et fut attiré en France par François I, qui le nomma architecte de Fontainebleau et'surintendant des bâtiments de la couronne. On cite comme étant de lui, au palais de Fontainebleau, la grande cour sur la pièce d'eau. Ses OEuvres complètes ont ?jté publiées a Venise, 1584 (en ital., avec trad. lat.).
  • SERMAIZE, bg du dép. de la Marne, sur laSaulx et le chemin de fer de Strasbourg, à 26 kil. N. E. de Yitry-Ie-François, 2800 hab. Source ferrugineuse.
  • SERMANO, ch.-l. de cant. (Corse), à 10 k. de Corte ; 286 hab.

SEUàiENRAÏ, v.de la Turquie d'Asie (Irak-Araby),

sur le 1.gre,.à50 k. de Bagdad, par 72° 30'long. E, et 34° lat. N., fut bâtiejm 842 par le calife Motassem. Ç est là que naquirent les derniers imams. C'est aussi delà, selon les Chyîtes, que doit sortir le Mahdi. SERMENT DU JEU Ï>E PAUSIE. F. JEU DE PAUME.

  • SERMIONE, Sirmio, bg de Lombardie.-sur une presqu'île du lac de Garda, à 10 kil. N. E. de Lo-nato. Port, château fort. Patrie de Catulle.
  • SERMONETTA. Sulmo, bourg d'Italie, sur un rocher escarpé, à 30..kil. E. S. E. de Frosinone; 2000 hab. Titre de duché.

SERNIN (S.). V. SATURNIN. SEROUX D'AGINCOURT. T. AGINCOTOT.

  • SERPENTAIRE (le), constellation boréale. F. cet art. dans notre Dkt. univ. des Sciences.
  • SERPENTS (les), tribu indigène des Etats-Unis (Missouri), fait partie des Indiens que les Anglais appellent Têtes-Plates. Ils sontsurtoutichthyophages.
  • SERPENTS (Ile des) ou FIDONISI, l'anc Leuce-, île de la mer Noire, en face des bouches du Danube, n'est qu'un rocher aride, qu'habitent quelques pêcheurs; mais a quelque importance au pomt de vue militaire. Phare. Le traité de. Paris, de 1856, en a assuré la propriété à la Turquie. F. LEUCE.
  • SERRA, ch.-I. de e. (Corse), dans l'arr, deSar-tène; 629 h.—SERRA CAPRIOLA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Capitanate), à 22 k. N. O. de San-Severo, 5000 h. — Fondée en 1090. Titre de duché.
  • SERRA CAPRIOLA (Ant. MARESCA DONNORSO, duc de), diplomate, né àNaples en 1750, m. en 1822, fut ambassadeur du roi des Deux-Siciles en Russie (1782-1806), obtint la confiance de Catherine II, de PaulI et d'Alexandre I, agit de tout son pouvoir contre la France, fut, tant que Murât régna sur Naples, le chef d'un cabinet occulte qui épiait toutes les occasions de lui nuire, parla un des premiers, au congrès de Vienne, en faveur de la restauration des Bourbons à Naples, et fut, après leur rétablissement, nommé de nouveau ambassadeur à St-Pétersbourg.
  • SERRAGGIO, ch.-l. de cant. (Corse), à 5 kil. de Corte ; 1099 hab.

SERRANUS. F. CINCINNATUS.et SERRES (J. de).

  • SERRAVALLE, v. deVénétie, à-46 kil. N. de Tré-vise; 5600 h. Palais, collège militaire (établi en 1855). Draps, soieries, lainages, vin, miel, etc.
  • SERRE (Hercule, comte de), homme d'État, né en 1777 à Pagny près de Pont-à-Mousson (Meurthe), m. en 1822, servit dans l'armée.de Condé. rentra en 1802, se fit avocat à Metz, devint sous l'Empire procureur impérial à Hambourg, se prononça contre Napoléon aux Cent-Jouriet alla rejoindre Louis XVIII à Gand, fit partie de la Chambre de 1815, s'y opposa aux réactions, en fut élu président en 1817, fut ministre de la justice dans les ministères Decaze et Richelieu, puis ambassadeur à Naples. De Serre.se fit remarquer aux affaires par ses idées libérales et à la tribune par son éloquence.
  • SERRES, ch.-l. de o« (Htes-Alpes), sur le Buech, à 36 k. S. O. de Gap; 1025 h. Pépinière de mûriers.
  • SERRES (Jean de), Serramis, savant calviniste, né en 1540 à Villeneuve-de-Berg, était pasteur évan-gélique. Échappé au massacre de la St-Barthélemy, il se retira à Lausanne, où il traduisit Platon en latin; cette traduction, justement estimée, parut "à Paris en 1578, in-fol. Rentré en France peu après, il devint ministre à Nîmes en 1582, jouit de la confiance de Henri IV, qui le nomma historiographe de France et fut employé par ce prince, soit en France, soit à l'étranger, pour les affaires des Protestants, fl tenta, mais inutilement, de rapprocher les différentes communions. Il mourut empoisonné, à ce qu'on croit, en J598. On a de lui : Dé fide caïholiùa; Destatvre-ligionis et reipublicx inFrancia; Mémoires de la 3° guerre civile et des derniers troublés de France sous Charles II; Recueil des choses mémorables advenues sous Henri II, François II, Charles IX et Henri III, et un Inventaire de l'Histoire de France; 1597, souvent réimprimé" avec des continuations.

SÉRU — 1751 - SERV

  • SERRES (Olivier de), agronome, frère aîné dupréc, né en 1539 à Villeneuve-de-Berg, m. en 1619, peut être considéré comme le Père de l'agriculture en France. Appelé par Henri IV à Paris, il introduisit diverses améliorations dans les domaines du roi, planta 15000 mûriers blancs dans le jardin des Tuileries et naturalisa en France l'industrie de la soie. On lui doit : Traité de la cueillette de la soie, 1599; Seconde richesse du mûrier blanc, l 603 ; enfin le Tliéâ-tre d'agriculture et ménage des champs, 1604, 2 v. in-4, ouvrage précieux, qui contient le fruit de 40 années d'études et d'expérience, et qui obtint un succès universel. Il en a été fait de nombreuses éditions : on remarque celle de Bosc, 1804. Enl861,Villeneuve-de-Berg a élevé un monument à Olivier de Serres.
  • SERRES (Marcel de), professeur de minéralogie à la Faculté de Montpellier, né en 1783, m. en 1862, s'est attaché à concilier les découvertes de la science avec la révélation et dans ce but a publié : Cosmogonie de Moïse comparée aux faits géologiques, 1838. On a en outre de lui un Voyage dans le Tyrol, 1811, un Voyage en -Autriche, 1814, un Manuel de Paléontologie (dans la collection Roret), 1846, et un Traité des roches simples et composées, 1863.
  • SERRIÈRES, ch.-l. de c (Ardèche), sur la r. dr. du Rhône, à 32 kil. N. de Tournon; 1739 h. Pont suspendu sur le Rhône. Bois de charpente, vins.
  • SERT, v. de la Turquie d'Asie (Bagdad), à 100 k. N. E. de Nisibin ; 3000 hab. On croit qu'elle occupe l'emplacement del'anc- Tigranocerte.
  • SERTORIUS (Q.), général romain, né vers 121 av. J.-C. à Nursie dans la Sabine, parut d'abord au barreau, puis fut questeur de Marius dans les Gaules, et perdit un œil dans un combat livré aux Cimbres. Lors des guerres civiles, il se déclara pour Marius (87 av. J.-C), et rentra dans Rome avec lui. Il fut le seul des vainqueurs qui n'ensanglanta pas son triomphe; il quitta l'Italie quand Sylla en fut resté maître (84), gagna l'Espagne, province qui lui avait été assignée au sortir de sa préture, s'y renditindépendant, réunit à son parti les peuples de la Péninsule, surtout les Lusitaniens (80), y joignit la Gaule Romalne, soutint la guerre avec succès contre Métellus et Pompée, battit le 1" à Italica (76), le 2e à Laurone (77) et à Sucro (76), mais éprouva un échec à Ségontie (75), traita alors avec Mithridate; qui lui envoya de l'argent et des vaisseaux, mais fut assassiné au milieu de ses succès par Perpenna, un de ses lieutenants (73). Ce général avait établi dans son armée un simulacre de la république romaine (sénat, consuls, etc.), ce qui lui fait dire, dans la tragédie de Corneille :

Rome n'est plus dans Rome. elle est toute où je suis. Il inspirait à ses soldats une confiance aveugle : il leur avait persuadé qu'il était en commerce avec les dieux, qui lui donnaient des avis par l'entremise d'une biche blanche, dont il se faisait suivre partout. Sa Vie a été écrite par Plutarque. Corneille a mis sur la scène la mort de Sertorius.

  • SÉRULLAS (George), chimiste, né en 1774 à Pon-cin (Ain),m. en 1835, était à22 ans pharmacien-major dans les armées de la République. Nommé en 1814 pharmacien en'chef et professeur de chimie à l'hôpital militaire de Metz, il fut bientôt appelé au Val-de-Grâce. Il fut admis en 1829 à l'Académie des sciences. Sérullas a rendu de grands services à la chimie : il a créé les iodures de carbone et de cyanogène, les bromures et chlorures de cyanogène et l'éther brom-hydrique; a isolé l'acide cyanique, montré que l'acide iodique fait reconnaître dans un liquide les plus petites quantités de morphine; signalé l'acide per-chlorique comme un agent précieux pour séparer la potasse de la soude; fait connaître le bromure de silicium, le bromhydrate d'hydrogène phosphore, etc.
  • SÉRURIER (Jaume Matthieu Philibert), maréchal de France, né en 1742 à Laon, d'une famille bourgeoise, m. en 1819, était fils d'un ancien officier du roi. Il reçut à 12 ans un brevet de lieutenant, fit

sous Louis XV les campagnes de Hanovre, de'Portugal, de Corse, et se trouvait major en 1789. Ayant adopté les idées nouvelles, il obtint sous la République un avancement rapide, devint général de division enl795, se signala à l'armée des Alpes sous Kel-lermann et à l'armée d'Italie sous Bonaparte (1796), contribua surtout à la victoire de Monâovi, dirigea en 1797 le blocus de ïlantoue et força bientôt la place à se rendre. Moins heureux sous Sehérer, il fut fait prisonnier après la défaite de Cassano (1799). Redevenu libre, il seconda Bonaparte au 18 brumaire; il reçut le bâton de maréchal dès la création de l'Em-, pire (1804); il fut en outre nommé comte, sénateur et gouverneur des Invalides. En 1814, voulant épargner à la France l'humiliation de se voir enlever les drapeaux conquis, il les fit brûler dans la cour de l'Hôtei. Louis XVIII l'avait maintenu dans ses fonctions et l'avait fait pair de France ; mais, s'étant rallié à l'Empereur pendant les Cent-Jours, il perdit le gouvernement des Invalides et la pairie. Il passa ses dernières années dans la retraite. La ville de Laon lui a élevé une statue (1863).

  • SERVAIS (S.), évêque de Tongres au IVe s., m. en 384, assista en 346 au concile de Cologne, en 347 à celui de Sardique, et soutint la foi de Nicée au concile deRimim (359). On l'hon. le 13 mai.
  • SERVAN (Jos. Mich. Ant), magistrat, né en 1727 à Romans, m. en 1807, étudia à Paris, où il se lia avec les philosophes, devint à27 ans avocat général à Grenoble, publia en 1766 un Discours sur la justice criminelle, où il proposait, dans un langage éloquent, d'utiles réformes, et excita pendant quelque temps un enthousiasme universel. Il augmenta. sa réputation en portant la parole, en 1767, pour une femme protestante dont on voulait, déclarer le mariage nul à cause de sa religion. N'ayant pu faire adopter, dans une autre affaire,des conclusions qui lui semblaient dictées par la justice, il donna sa démission. Il consacra le reste de sa vie à des écrits d'utilité publique. Nommé par deux bailliages aux États généraux de 1789, il s'excusa sur l'état de sa santé. Il a publié des Réflexions sur les Confessions de J. J. Rousseau, et un Essai sur la formation des assemblées nationales, provinciales et municipales, 1789. Portets a publié ses OEuvres choisies, 1823-25, 3 vol. in-8, et un Choix d'œuwes inédites, 1825. — Joseph Servan, son frère, 1741-1808, suivit la carrière militaire, adopta les principes de là Révolution, fut ministre de la guerre dans le ministère girondin, en 1792, déplut par son exagération àLouis XVI, qui le révoqua, fut rétabli après le 10 août, mais se vit bientôt forcé de se démettre parce que le parti révolutionnaire le trouvait trop modéré. Il passa au commandement de l'armée des Pyrénées occidentales, qu'il fut obligé de quitter pour se défendre contre les accusations de Robespierre. On a de lui une Hist. des guerres des Gaulois et des Français en Italie depuis Bellovèse jusqu'à la mort de Louis XII, 1805.
  • SERVANDONI (J. Jérôme), peintre décorateur et architecte, né à Florenceen 1695, m. en 1766, a travaillé dans presque toute l'Europe. Il vint en France en 1724, y fut nommé peintre décorateur du roi, ordonnateur des fêtes de la ville, et fut élu en 1737 membre de l'Académie de peinture. Il avait pour la décoration, les fêtes et les bâtiments un génie particulier, plein d'élévation et de noblesse : on ne saurait croire quelle quantité de plans, de dessins, de décorations, de tableaux, de ruines sortirent de sa main. On cite surtout de lui la Façade de St-SuVpice. Son nom est resté à une des rues voisines de cette église.
  • SERVERETTE, ch.-l. de c (Lozère), à 24 kil. N-E. de Marvéjols, sur la Truyère ; 787 hab.
  • SERVET (Michel), fameux hérétique, né en 1509 à Villanueva en Aragon. Imbu des idées des Réformateurs, il vint de bonne heure en France, se fit recevoir docteur en médecine à Paris, quitta cette ville en 1536, à la suite d'une querelle avec ses confrères, et alla exercer son art à Lyon, puis à Vienne

SERV

— 1752 -

SERV"


sn Dauphiné, où il fut bien accueilli de l'archevêque, |ui ignorait ses dispositions. Adversaire prononcé du dogme de la Trinité, il l'attaqua dans deux écrits publiés clandestinement : De Trinitatis erroribus, 1531, Dialogi de Trinitate, 1532. Il rédigea en 1553 un livre De Chrislianismi restilutione, où il contestait même la divinité de J.-C. Calvin, qu'ilavait consulté, condamna ses opinions et le dénonça à l'archevêque de Vienne. Arrêté aussitôt, il réussit à s'évader, et chercha un refuge à Genève. Loin de le protéger, Calvin l'accusa d'hérésie, et le fit condamner au feu : il fut brûlé vif, le 26 octobre 1555. Ser-vet était un savant distingué : on lui attribue la première idée de la circulation du sang; on lui doit une édition estimée de la Géographie dePtolëmée, Lyon, 1535, et une Bible latine, avec commentaires, 1542.

  • SERVIAN, ch.-l. de c. (Hérault), à 11 kil. N. E. de Béziers; 2285 hab. Vieux château. Eau-de-vie.
  • SERVIE, l'anç.ife'ste-Supe'rieure, principauté tributaire de l'empire ottoman, a pour bornes au N. la Hongrie, à l'O. la Bosnie, à l'E. la Bulgarie et la Va-lachie, au S, l'Albanie et la Roumêlie: 55 000 k. c; env. 1 OOOOOOd'hab.; capit., Belgrade; autres villes: Kragoujevatch, résidence du prince, Sémendrie, Nissa, Usicza, Novi-Bazar. Hautes mont., surtout au S. Riv. principales: le Danube et la Save au N., la Morava (qui coupe le pays en deux), la Drina, le Tiraok. Fortes chaleurs, grands vents, grandes pluies en septembre. Sol fertile, mais négligé, friches en grand nombre; peu d'industrie. Beau pays; belles forêts; mines de fer, sei. Le gouvernement est monarchique héréditaire; le chef porte le titre de prince, gouverne avec le concours d'une assemblée nationale dite Skuptchina. La Porte n'a d'autre droit que de donner l'investiture au souverain, d'entretenir à Belgrade une garnison de 2000 hommes, et de percevoir un tribut. — La Servie a pris son nom des Serbes ou Serviens, peuple de race slave qui habitait d'abord auprès des monts Krapaks, et auquel l'empereur Héraclius permit vers l'an 630 de s'établir dans ces contrées, dépeuplées par les Avares. Jusqu'en 923, elle forma un petit État qui eut ses rois, mais dont l'histoire est peu connue. A cette époque, elle fut soumise par les Bulgares; en 949, elle passa avec les Bulgares eux-mêmes sous la domination des Grecs. En 1039, la partie occidentale recouvra son indépendance, et eut de nouveau des rois mais elle retomba sous le joug des Grecs en 1105- Enfin en 1151, Tchoudomd, profitant de la faiblesse de l'empire grec, rendit l'indépendance à la Servie, et fonda un puissant empire qui, au xtv° s., sous Etienne Douchati, le plus grand de ses rois, conquit une partie de la Thrace, presque toute la Macédoine et diverses villes de Thessalie et d'Albanie. Mais avec le règne d'Ouroch V commence une époque de décadence, de crimes et d'anarchie, qui amena la conquête du pays : défaits par Amurat I à la bat. de Cassovie (1389), les Serbes furent entièrement soumis par les Turcs en 1459 : Belgrade, qui avait seule échappé à la conquête, fut prise elle-même en J521. La Servie fut alors divisée par les Turcs en 4 livahs (Belgrade, Sémendrie, Krouchevatch, Novi-Bazar). Au xviu* s., elle fut conquise en partie par l'Autriche: le traité de Passarovitz (1718) en avait cédé la portion N. O. à l'empereur Charles VI, mais la paix de Belgrade (1739) rendit le tout à la Porte. Depuis, la Servie tenta plusieurs fois de secouer le joug ottoman. Le célèbre Czeroi-George y parvint en 1804, et se fit reconnaître par la Porte prince de Servie; use maintint jusqu'en 1812, époque à laquelle la paix de Bucharest, entre la Turquie et la Russie, restitua la Servie aux Turcs. En 1816, une nouvelle révolte éclata sous Miloch obrenovitch :1a Turquie ne put soumettre ce dernier, et le traité d'Andrinople (1829), entre la Russie et la Turquie, laissa la Servie dans une indépendance presque complète. En 1835, le prince Miloch se vit forcé de donner une constitution libérale à ses sujets. Renversé du trône en 1839,

il fut remplacé par son second fils Micnel, qui lui- même fut chassé en 1842 par Alexandre, petit-fils de Czerni George. Mais, en 1858, le vieux Miloch fut rappelé, et à sa mort (1860) le gouvernement futdé- claré héréditaire dans sa famille.— Les Serbes sui vent pour la plupart le ritgrec non uni. Leur langue, qui appartient à la famille slave, est fort expressive; elle se parle en Servie, en Esclavonie, dans Une par tie de la Dalmatie et de la Croatie et dans quelques districts de la Hongrie. II existe de forts beaux chants serbes (épiques et lyriques) : ils ont été recueillis par Vouk-Stéfanovitch et depuis traduits en français. I" royaume de Servie. roch IV, 1321 Chronologie incertaine Etienne VIII Dou- (630-923). chsn le Grand, 1333 2" royaume de Servie. Ouroch V, 1356 Etienne Boislav, 1039 11. Anarchie. Dabroslav, 1042 Voukachin, 1367 Bodin, 1085 Ougliclia, 1371 Bolcan, 1090-1105 III. Dynastie des Bran- 3" royaume de Servie. kovitch. I. Dynastie des Neemans. Lazare I Branko- Tchoudomil, 1ÏS1 vitch, 1371 Etienne I Neeman, 1165 Etienne IX, 1390 Etienne II Ven- "' George, 1427 tchan, 1195 Lazare II, 1458 Etienne III Née- Hélène, 1458-1459 manja, 1224 Principauté de Servie. Ladislas, 1230 Czerni George, 1804-1812 Etienne IVOurochI, 1237 Miloch Obrenovitch, 1816 Etienne V Dragou- Michel Obrenovitch, 1839 tin Ouroch II, 1272 Alex. Georgevitch, 1842 Etienne IV Milou- Miloeli.denouveau, 1858 tin Ouroch III, 1275 Michel, de nouveau, 1860 Etienne vu Ou- Milan, 1868

  • SERVIEN (Abel), diplomate, né à Grenoble en 1593, d'une famille noble et ancienne, m.en 1664, fut successivement conseiller d'État (1618), maître des requêtes (1624), intendant de justice, de police et de finances (1627), ministre de la guerre, surintendant des finances, se distingua dans des affaires importantes et négocia avec l'emp. Ferdinand Ille rétablissement de la paix en Italie, mais, contrarié dans ses vues par Richelieu, il se retira dans sa terre de Sablé. Rappelé par Mazarin, il eut part, avec le comte d'Avaux, à la paix de westphalie (1648). II était, dans les négociations, hautain et violent : le nonce Chigi l'appelait l'Ange exterminateur de la paix. Servien était membre de l'Académie française.
  • SERVlÈRES,cli.-l. dec. (Corrèze), à 42 kil. S. E. de Tulle; 1293 hab.
  • SERVILIE, fille de Q. Servilius Caepio et sœur utérine de Caton d'Utique, épousa Junius Brutus, et fut mère du fameux Marcus Brutus. Elle inspira une vive passion à César, ce qui fit croire que Brutus était le fils de celui-ci.
  • SERVILIUS. nom de 2 familles romaines, l'une patricienne, à laquelle appartiennent les Prîscus, les tœpio, les Ahala; l'autre plébéienne, d'où sortirent les Casca, les Rulius et les Vatia. Le surnom à'Ahala ouAxitla(c.-h-d. aisselle) futdonnéà quelques membres de la première, à cause d'un défaut naturel. — C. Servilius Structus Abala, général de la cavalerie sous le dictateur Çincinnalus (438 av. J.-C.), tua dans le forum Sp. Melius qui soulevait le peuple et aspirait à la tyrannie. Il fut exilé pour ce meurtre, mais bientôt rappelé et même élu consul (427).— Cn. Servilius Caspio, consul en 203 av. J.-C., vainquit Annibal près de Crotone. Il voulait le poursuivre en Afrique, mais fut forcé par ordre du sénat de rester en Italie.—Son petit-fils, Q. Servilius Caepio, consul l'an 140 av. J.-C, rompit la paix faite ea Liisita-nieavec Viriathe par Fabius Maximus, et, désespérant de vaincre cet ennemi, le fit assassiner pendant son sommeil, Il n'en demanda pas moins le triomphe, mais cet tionneurluifutrefusé.—UnautreQ, Servilius Caepio, consul en 106 av. J.-C, fut envoyé en Gaule contre les Cimbres et leur reprit Toulouse, mais se

SESO •— 1753 — SÉTI

déshonora par le pillage d'un temple de cette ville, dont il s'appropria les trésors. Battu bientôt après par l'ennemi, il futdestitué, jeté en prison, puis exilé. —-P. Servilius Vatia Isauricus, préteur l'an 83 av. J.-C., fut envoyé en Cilicie contre les pirates, força les passages du Taurus, pénétra jusqu'en Isaurie, et prit la ville d'[saura, d'où son surnom.

  • SERVIN (Louis), avocat général au parlement de Paris et conseiller d'État sous Henri III, Henri IV et Louis XIII, montra dans ses fonctions autant de fermeté que d'attachement au roi et se retira à Tours avec les membres royalistes du parlement lors du triomphe des Seize à Paris. En 1626, lorsque Louis XIII fit enregistrer des édits bursaux dans un lit de justice, il fit d'énergiques remontrances qui excitèrent chez le prince une violente colère : cet aspect l'émut au point qu'il se trouva mal et mourut aussitôt. On a de lui des Plaidoyers, 1631; Vindi-cix secundum libertatem ecclesise gallicans? et De-fensio regii status (en faveur de Henri IV), 1590; Pro libertate status et reipublicx Venetorum, 1606.
  • SERVITES, dits aussi Serviteurs de la Vierge, ordre de religieux qui professent une dévotion toute particulière pour la mère de Dieu. Cetordre fut fondé à Florence vers 1232, et reçut en 1239 la règle de St-Augustin. Il fut surtout propagé par Philippe Be-nizzi, qui en fut élu général en 1267. Il fut aboli en France dès 1274. L'ordre subsiste encore en Italie : Doni et Sarpi en faisaient partie. Les Servîtes portent des manteaux blancs, ce qui les faisait désigner en France sous le nom de Blancs-Manteaux.
  • SERVITUDES DES HEBREUX. On en compte 6 principales : 1° SousChusan, roi de Mésopotamie; elle dura de 1562 à 1554av. J.-C. et fut terminée par Othoniel; —2° sous Églon, roi des Moabites, de 1514 à 1496; terminée par Ahod;—3° sous Jabin, roi chananéen, de 1416 à 1396; terminée par Débora; — 4°sous les Madianites, de 1356 à 1349; terminée par Gédéon; —5° sous les Ammonites, de 1261 à 1243; terminée par Jephté; —6° sous les Philistins, de 1212 à 1172; terminée par Samson.
  • SERVIUS TULLIUS, 6e roi de Rome, fils d'une captive (d'où son nom de Servius), plut àTanaquil, femme de Tarquin l'Ancien, et, grâce à elle, devint le gendre, puis le successeur de ce prince (578 av. J.-C). Il fit 20ans la guerre aux Étrusques, les battit fréquemment, et rentra trois fois dans Rome en triomphe. Il donna une organisationau peuple {plebs), le divisa en 30 tribus, et accorda à chacune un tribun, une juridiction particulière et une existence politique distincte de celle des curies ; il créa également la division par centuries (basée en grande partie sur la richesse), institua le cens, battit monnaie, assigna des terres aux pauvres, agrandit la ville et fixa son enceinte en l'entourant d'une forte muraille : il se préparait, dit-on, à établir la république lorsqu'il fut assassiné à l'instigation de sa fille Tullie et de son gendre Tarquin le superbe (534).
  • SERVIUSMAURUS HONORATUS, grammairien du Ve s., est connu surtout par un Commentaire sur Virgile (Venise, 1475, in-fol.; Paris, Rob. Estienne, 1532, in-fol. ; Gcettingue. 1826, édition due à Albert Lion). lia en outre laissé quelques autres ouvrages de grammaire, entre autres Ars de cenlum metris, publié par Klein, Coblentz, 1824.
  • SÉSAC ou SÉSONCHIS, roi d'Egypte qui régna env. de 980 à 950 av. J.-C, donna asile à Jéroboam, que Salomon voulaittuer, parce qu'il lui avait été prédit qu'il serait roi. Après la mort de Salomon, il envahit le roy. de Judaoù régnait Roboam et pilla Jérusalem.
  • SESIA ila), Sessites, riv. de l'Italie septentr., sort du mont Rosa, au S. E., passe à Varasso et à Verceil, et joint le Pô par deux branches, dont la plusoccid. est à 11 k. E. de Casai : cours 150 k. Affluents, le Cervo , la Sessera.—De 1801 à 1814 cette riv. a donné son nom à l'un des dép. de l'emp. français, formé de la partie orient, du Piémont; ch.-l., Verceil.

SESONOIIS. V. SÉSAC.

SÉSOSTRIS, le plus célèbre des rois de l'Egypte. D'après les récits d'Hérodote et de Diodore, fi conquit l'Ethiopie, la Judée, la Syrie, l'Assyrie, la Mé-die, la Bactriane, les régions caucasiennes jusqu'au Tanaïs, l'Asie-Mineure, lesCyclades, et ne revint en Egypte qu'après neuf ans d'absence, rappelé parla révolte de son frère Armais. Il mit le comble à sa gloire par des institutions politiques, des lois, des travaux d'utilité générale, divisa l'Egypte en 36 no- • mes et la couvrit de superbes monuments, dont un grand nombre subsistent encore. C'est sous Sésostris que l'Egypte atteignit son plus haut point de prospérité matérielle, et que l'art égyptien fit les plus ' grands pas vers la perfection. Ce roi devint aveugle dans sa vieillesse et se donnala mort après un long règne (66 ans selon les uns, 50 ou seulement 33 ans selon les autres). Diodore et M'anéthon, auquels nous devons le plus de renseignements sur Sésostris, sont loin d'être d'accord sur la plupart des faits: aussi l'histoire de ce règne est-elle fort incertaine. On a même nié les vastes conquêtes de Sésostris : mais les monuments égyptiens, où son nom se lit cent fois en toutes lettres, réfutent ces doutes; toutefois, il est croyablequ'on a beaucoup enflé ses conquêtes; presque toutes ces grandes expéditions se réd uisent à des invasions passagères. Quelques savants placent l'a-vénemerit de Sésostris au xvir8 s. av. J.-C (1643), d'auires auxv (1491), ou même plus tard(Volney: (1365). Il paraît qu'il y eut plusieurs Sésostris, la plupart conquérants, et c'est sans doute là qu'il faut chercher la cause de tant de contradictions. Ainsi Ma-néthon donne ce nom à un prince de la xn" dynastie, filsd'Aménophis, tandis qu'Hérodote l'applique à un roi de la xix° dynastie, fils de Séti ou Séthos, et dont le véritable nom est Ramsès II : ce dernier, qui est celui dont nous avons résumé l'histoire, régnait à la fin du xve s. et au commencement du xiv.

  • SESSA, Suessa Aurunca, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Terre-de Labour), à 38 kil. N. O. de Capoue; 4000hab. Ëvêché. Cathédrale qui remplace un temple de Mercure ; ruines diverses. Ane capit. des Aurunci; détruite par lesSidicinsen 337, relevée et colonisée par les Romains en 314, elle fut très-florissante sous la domination romaine. C'est la patrie du poète Lucilius. Sessa fut érigée en duché au moyen âae; le titre en fut donné par Ferdinand le Catholique à Gonzalve de Cordoue, dont les descendants l'ont toujours porté depuis.
  • SESTERCE, monnaie romaine. F. ce mot dans notre Victionn. unw. des Sciences.
  • SESTOS, Bovalli-Kalessi, v. deThrace, sur l'Hel-lespont et vis-à-vis d'Abydos. Elle fut assiégée par les Grecs après la victoire de Mycale, 478 av. J.-C.
  • SETH, 3" fils d'Adam et d'Ève, né l'an du monde 130 (4834 av. J.-C), vécut 912 ans. Il remplaça Abel, dont il eut toutes les vertus; aussi ses descendants sont-ils appelés les enfants de Dieu, par opposition aux enfants des hommes, descendantsdeCaïn.
  • SÉTHOS ou SETI, roi d'Egypte, chef de la xix'dy-nastie, père de Sésostris, régnait au XV s. av. J.-C. et fit de grandes conquêtes, qui préparèrent celle de son fils. — Autre roi d'Egypte, était d'abord grand-prêtre de Fta à Memphis. 11 occupa le trône des Pharaons vers l'an 713 av. J.-C, pendant la période éthiopienne,, Il eut pour adversaire la classe des guerriers qui refusèrent de le défendre contre Sennaché-rib, roi d'Assyrie. Déjà le conquérant était à Péluse lorsque, au rapport d'Hérodote, Séthos invoqua le dieu dont il était le ministre : aussitôt une foule de rats, s'introduisant de nuit dans le camp des Assyriens, rongèrent toutes les cordes des arcs, et Sen-nachérib dut se retirer. Une statue de Séthos le représentait tenant un rat à la main, avec cette inscription : « Apprenez par mon exemple à respecter les Dieux. »— Terrasson a fait sous le nom de Séthos une espèce de roman politique et moral.
  • SÉTIF, jadis Sitifis, v. de l'Algérie (Constantine), ch.-l. de subdivision militaire à 130 k. S. O.de Con-

SÈVE — 1754 — SRVI

stantine et à 82 S. E. de Bougie; 3813 h. Vastes forêts de cèdres aux environs; nombreuses ruines. Sitifis était sous les Romains une ville considérable : elle donna son nom à la Mauritanie Sitifensis, dont elle était la métropole. Elle fut détruite par les Vandales. Occupée par les Français en 1839, elle a été érigée en commune en 1854.

  • SETLEDJE ou SUTLEDJE, Hysudrus, riv. de l'Inde prend sa source dans le Thibet, aux lacs de Raouan et de Mana-Sarovara (situés à d'énormes hauteurs), puis, coulant au S. O., sépare l'empire anglo-indien de l'anc royaume de Lahore, reçoit la Beyah (Hy-phasis), et se joint au Djelem pour aller se jeter dans le sind, après un cours qui dépasse 1200 kil.
  • SETUBAL (pour St-Ubes), Cetobriga, v. du Portugal (Estramaaure), sur la r. dr. et àl'enîb. du Sadao, à 35 kil. S. E. de Lisbonne; 15000 hab. Port vaste. fort San-Felipe ; égliseornée de beaux tableaux. Grand commerce en vins, oranges, sel. Aux env., riches salines et ruines antiques. Sétubal fut détruite en partie par le tremblement de terre de 1755.
  • SEUDRE(la), riv. de France (Charerite-Inf.), naît près de Plassae, dans l'arr. de Jonzac, coule auN. O. et se jette dans l'Atlantique vis-à-vis de l'Ile d'O-léron, après un cours de 80 kil.

SEU (la) DTIRGEL. F. URGEL.

  • SEBRRE,ch.-l. de c (Côte-d'Or), sur la Saône, à 27 kil. E. deBeaune; 2847 hab. Château avec parc. Vinaigre, moutarde; construction de bateaux; commerce de blé, fourrage, etc. Ville ancienne et jadis forte, mais démantelée par Louis XIV à la suite des troubles de la Fronde. Titre de duché-pairie.
  • SEVANGA, SIVAH OUGOUKTCHA, lac d'Arménie, à 45 k. N. O. d'Erivan. Il a 65 k. sur 22 de large, et s'écoule, au N. O., dansl'Aras par leZenghi.

SÉVASTOPOL. Y. SEBASTOPOL.

  • SEVELINGES (Ch. de), littérateur, né en 1767 à Amiens, m. en 1832, émigra, fit partie de l'armée de Condè, rentra en France en 1802, et ne s'occupa plus que de travaux littéraires. Il a traduit de l'allemand le Werther de Goethe, Alfred et les Soirées allemandes; de l'italien, l'Histoire de la guerre de l'indépendance américaine, de Botta, et a publié les Mémoires et la Correspondance secrète du cardinal Dubois, 1814, ainsi que les Mém. de la maison de Condé, 1820. il a donné lui-même quelques contes et nouvelles, et a fourni de nombreux articles à la Biographie universelle de Michaud.
  • SEVER (S.), évêque d'Avranches au vr* s., fonda en 560 une abbaye de Bénédictins, qui reçut son nom(V. ST-SEVER, Calvados). Il est hon. le 29février.
  • SÉVÉRAC-LE-CHÂTEAU, ch.-l. dec (Aveyron), b. 32 kil. N. de Milhau, près des sources de l'Avey-ron; 2772 hab. Vieux château fort. Aux env., houille.

SÉVÈRE, emp. V. SEPTIME et ALEXANDRE-SBVERE.

  • SEVERE, Flavius Talerius Severus, Illyrien, fut nommé césar par Dioclétien au moment de son abdication, puis auguste par Galère, en 306, et reçut le gouvernement de l'Italie et de l'Afrique, II marcha contre Maxence, mais il se laissa prendre dans Ra-venne et se fit ouvrir les veines (307).
  • SEVERE, Tibius ou. Libius Severus, un des derniers empereurs d'Occident, fut proclamé en 461 parles légions d'IUyrie, avec l'agrément de Ricimer; vécut quatre ans obscur, enfermé dans son palais de Rome, se livrant à la mollesse et laissa' ravager l'Italie par les Barbares. H mourut en 465- On le crut empoisonné par Ricimer, qui à sa mort resta seul maître.
  • SÊVERIE, nom donné dans le moyen âge à une région de la Russie centrale arrosée par le Desna, la Sema et la Soula, et qui, entre autres villes, comprenait Péreiaslav, Tchernigov, Novogorod-Severskoï (laSévérienne). Elle devait son nom à une tribu dite Sabires ou Sévères. Elle forma un duché qui dépendit longtemps de la Pologne. Elle fait auj. partie des gouvts russes de Tchernigov etdePoltava.
  • SÉVERIN (S.), abbé d'Agaune en Valais, m. en 508, vint à la cour de Clovis et guérit ce prince d'une

maladie grave. Il est fêté le II février. — Pieux solitaire, mort à Paris en 555, est fêté le 24 novembre. SÉVERIN, pape en640, negouverna que 2 mois.

  • SEVEREVO (MarcAurèle), médecin, né en 1580 à Tarsia en Calabre, m. en 1656, substitua aux lenteurs de la médecine expecfânte l'emploi du fer et du feu, fut persécuté, destitué, emprisonné par suite de la jalousie et des intrigues de ses confrères, et n'en finit pas moins par être nommé professeur de médecine et d'anatomie à l'Université de Naples et chirurgien en chef de l'hôpital de cette ville. Il mourut de la peste, laissant le renom d'un des restaurateurs de la science médicale. On a de lui : Zootomia democritea, Naples^.1645; De efficacimedicina, 1646.
  • SEVERN ou SAVERNE, Sdbrina, le plus grand fleuve de l'Angleterre, naît dans le pays de Galles, sur les limites des comtés de Cardigan et de Montgomery, et, après avoir décrit une courbe, coule au S., puis au S. O., baigne Shrewsbury, Worcester, Glocester, reçoit le Liddon à droite, la Stour, l'A von à gauche, et entre par un large estuaire dans le canal de Bristol, après un coursd'env. 330 kil.

SEVERUS. F. SÉVÈRE et CORNÉLIUS SEVERUS.

  • SËVIGNË (Marie de RABUMN-OHANTAL, marquise de), si connue par ses Lettres, néeà Pans en 1626, perdit dès sa première année son père, qui périt en défendant l'île de Ré contre les Anglais, et 6 ans après sa mère, Marie de Conlanges; fut élevée avec soin par un oncle maternel, Christian de Coulanges, abbé de Livry, auquel elle voua une affection filiale et qu'elle n'appelle dans ses lettres que le Bien-boa : reçut les leçons de Ménage et de Chapelain; fut, a 18 ans, mariée au marquis de Sévigné, maréchal de camp, homme fastueux et dissipé, qui fut tué dans un duel au bout de sept ans de mariage; resta veuve à 25 ans avec un fils et une fille, repoussa les nombreuses propositions de mariage que lui attiraient sa beauté, sa fortune et son esprit, et se consacra tout entière à l'éducation de ses enfants, habitant tantôt son hôtel du Carnavalet, à Paris (rue Culture Ste-Catherine), tantôt sa terre des Rochers (près de Vitré, en Bretagne), et recevant la société la plus distinguée; elle fréquentait l'hôtel de Rambouillet et était particulièrement liée avec Mmes de Longueville et de Chevreuse. Elle maria sa fille en 1669 a M. de Grignan, qui remplissait un emploiàlacour,. etqui, deux ans après, fut nommé gouverneurde laProvence. Cefut pour Mme de Sévigné une vive douleur de voir s'éloigner cette fille qu'elle idolâtrait: elle chercha un dédommagement à son absence dans une active correspondance, et écrivit ainsi, comme en se jouant, ces Lettres si pleines à la fois de sensibilité, de naturel, de grâce et d'enjouement, qui sont justementadmirées comme le modèle du genre. Outre la valeur que donne à toutes l'affection maternelle, elles sont précieuses pour l'histoire desmœurs et desévénementsdutemps: on cite surtout en oe genre ses lettres sur le procès de Fouquet, sur la mort de Turenne, sur le mariage de Mademoiselle, sur la douleur de Mme de Longueville après la mort du comte de St-Paul. Elle mourut en 1696 en Provence, de la petite vérole, auprès de sa fille, qu'elle venait de tirer elle-même d'une maladie dangereuse. Mme de Grignan lui avait donné une petite-fille, célèbre aussi par son esprit et sa beauté, Mme de Simiane. Le fils de Mme de Sévigné, le mar« quis de Sévigné, homme d'esprit et brave officier, eut une jeunesse fort orageuse, et fit beaucoup parler de lui par ses liaisons avec Ninon et la Cnamp-mêlé. Il ne laissa pas d'enfants. •— Les Lettres de Mme de Sévigné, réunies pour la première fois en 1726, ont été cent fois imprimées : les éditions les plus complètes sont celles de Grouvelle, 8 vol. in-8, Paris, 1806; de Monmerqué, Il v. in-8, 1818 (édition reproduite en 1862-67, avec des améliorations qui avaient été préparées par Monmerqué lui-même, 12 vol. in-8, plus 2 vol. de Lexique, et-celle de

Gauit de St Germain, 12 vol. in-8,1823-24. Mme Tastu a fait un Éloge de Mme de Sévigné, qui a été cou-

SEVI _ 1755 — SEXà

ronné par l'Acad. franc, en 1840, et a donné un bon choix de ses Lettres, 1841. M. Aubenas a écrit ï'Hist. de Unie de Sévigné, 1842, in-8 ; Walckenaer a publié des Mémoires touchant sa vie et ses écrits, 5 v. in-18. SÉVILLE, Sevilla en espagnol, Hispalis et Julio, Romula chez les anciens, v. et port d'Espagne, ch.-l. de l'intendance de Séville et de toute l'Andalousie, sur la r. g. du Guadalquivir, à 76 kil. de son embouchure, à 380 kil. S. S. 0. de Madrid; 120000 hab. : c'est la 2e ville du royaume. Nombreux et admirables monuments qui ont donné lieu au proverbe espagnol : a Qui n'a pas vu Séville n'a rien vu » : superbe cathédrale ornée des tableaux des plus grands maîtres et surmontée d'une flèche de 85°., dite la Giralda, couvent de Buena-Vista, Alcazar (ancien palais des rois maures), hôtel de ville, hôtel des monnaies, palais de l'archevêque, hôpital des Cinq-Plaies, aqueduc romain de 410 arches; chemin de fer pour Madrid. Archevêché, cour d'appel; université, fondée en 1502, neuf collèges, écoles de pharmacie, de mathématiques, d'artillerie, de navigation, de tauromachie; Académie des bonnes lettres, société économique, société de médecine; riches bibliothèques, archives de l'Amérique espagnole depuis la découverte de Colomb, musée de peinture et de sculpture; fonderie de canons, manufactures royales d'armes et de tabac ; fabriques de maroquin; grande fabrique de porcelaine. Séville a été beaucoup plus florissante et a compté plus de 400 000 h. Cette ville a vu naître un grand nombre de célébrités : plusieurs rois de CastiUe, Barthélémy de Las Casas, les poètes Lope de Rueda et Ferd. Herrera, les peintres Franc. Herrera, Louis de Vargas, Rodrigue de Velasquez, Esteban Murillo qui y fondèrent la célèbre École de Séville. Près de Séville, au N. E., est le village de Séville-la-Yieille, l'anc Italica, où naquirent Trajan, Adrien, et probablement Silius Italicus. — L'origine de Séville est inconnue : on en attribue la fondation à Hercule. Les Carthaginois l'appelaient Hispalis, les Romains la surnommèrent Romula (la petite Rome) ; Jules César, qui la prit dans sa guerre contre les fils de Pompée, l'embellit et ajouta à son nom le surnom de Julia. On ignore d'où vient son nom actuel. Les Vandales la prirent en 411 ; les Goths leur succédèrent bientôt ; les Arabes s'en emparèrent en 712 : sous leur domination, Séville devint, à partir de 1015, la capitale d'un petit royaume indépendant ( V.ABKB). En 1091, eUe tomba au pouvoir des Maures d'Afrique. En 1248, Ferdinand III de CastiUe l'enleva aux Maures et en fit sa capitale : elle fut presque constamment depuis la résidence des rois d'Espagne jusqu'à Philippe II. Deux vers, qu'on lit sur la porte de Carné, résument l'histoire de cette viUe : Condidit Alcides, renovavit Julius urbem; Restîtuit Christo Ferncmdes tertius héros. Séville fut longtemps un centre de lumières : les sciences, les lettres, les arts, l'industrie y jetaient le plus vif éclat. EUe déclina sous la domination espagnole : 300000 de ses habitants musulmans, occupés pour la plupart dans les manufactures, s'exilèrent, dit-on, dès qu'elle fut tombée au pouvoir de Ferdinand; en outre, eUe fut plusieurs fois désolée par la peste, notamment en 1649 et en 1800. C'est à Séville que fut décrété, en 1480, l'établissement de l'inquisition dans tout le royaume, et c'est dans cette ville que fut institué le Grand tribunal de l'Inquisition. Après la conquête de l'Amérique, SéviUe eut longtemps le monopole du commerce avec les nou-veUes colonies; Cadix le lui enleva au commencement du XYIII" s. Un traité de paix entre l'Angleterre et l'Espagne fut signé à Séville en 1729. En 1808, cette ville s'insurgea contre la domination française; les Français y entrèrent le 1er février 1810; ils en sortirent en 1812. En 1823, les Cortès, emmenant le roi Ferdinand VII et fuyant devant l'invasion française, se retirèrent à Séville, avant de se fixer à Cadix.

— L'intend. de Séville, entre celles de-CadixauS., de Cordoue au N. E., le Portugal à l'O., a 196 k. (de l'E. à l'O) sur 130, et 450000 hab. Elle est arrosée par le Guadalquivir et le Xenil. Climat déUcieux et d'une grande fertilité, comme toute l'Andalousie ; cependant l'agriculture y est négUgée.

  • SEVTN (l'abbé Franc.), philologue, de l'Académie des inscriptions, né en 1682à ViUeneuve-le-Roi, m. en 1741, fut envoyé à Constantindple avecFourmont pour y faire des recherches, en rapporta plus de 600 manuscrits grecs, fut nommé garde des Mss de la Bibliothèque du roi, rédigea les deux Ie" vol. du catalogue des Mss, et fit insérer dans le Recueil-de l'Académie des inscriptions nombre de mémoires et de dissertations sur des points de philologie et d;an-tiquité, notamment sur Anacrèon, Hésiode, Evhé-mère, Callisthène, Tyrtée, Juba, Pline; sur l'histoire d'Assyrie, du Lydie, deBithynie, de Pergame.
  • SEVRE, nom commun à 2 rivières de France : l°,la Sèvre-Nantaise, Suavedria, qui naît dans le dép. des Deux-Sèvres, traverse celui de la Vendée, de la Loire-Inférieure, arrose Mortagne et Clisson et tombe dans la Loire, à Nantes, après un cours de 120kil.: — 2° la Sèvre-Niortaise, Sépara, qui naît dans le dép. des Deux-Sèvres, puis coule, dans ceux de la Vendée et de la Charente-Inf., arrosant La Mothe-St-Héray, St-Maixent, Niort, et se jette dans l'Atlantique à 6 k. de Marans, après un cours d'env. 160 kil.
  • SÈVRES (dép. des OEUX-), dép. borné par ceux de Maine-et-Loire au N., de la Charente-Inf. au S., de la Vendée à l'O., de la Vienne à l'E. : 6073 k. carr.; 328817 hab.- ch.-l., Niort,II, est formé de parties du Poitou et de l'Angoumois. Il est arrosé par les deux Sèvres (d'où son nom) etparJeThouet, i'Argenton, l'Autise et le Mignon. Petite montagnes et collines se dirigeant du S. E. au N. Q.: étangs poissonneux. Fer, antimoine, marbre, granit, pierres meulières et à fusil, mame, terres nitreuses, etc. Grains de toutes sortes, vins (médiocres), beaucoup de légumes; fruits, lin, chanvre, houblon, genêt, mûriers,. quelques forêts au N. et au S. Chevaux, mules et mulets ; bêtes à cornes, beaux moutons, porcs, voIaiUe, Beaucoup d'étoffes de laine, de coton; toiles, gants; chamoiseries, papeteries; distilleries d'eau-de-vie, fours à chaux, forges. — Ce dép. a 4 arr. (Niort, Bres-suire, Parthenay, MeUe),31 cant.,355 comm.; il appartient à la 14e division militaire et dépend de la cour impériale et de l'évêché de Poitiers.
  • SEVBES, ch.-l. de c (Seine-et-Oîse), sur la r. g. de la Seine, entre Paris et Versailles, à 10 Ml. S. O. de Paris et à 10 k. E. N. E. de Versailles; 6328 hab. Louis XV y fonda en 1759 une manuf. de porcelaine , qui est auj. la première de l'Europe ; les porcelaines qui y furent peintes sous Louis XV et Louis XVI, dites vieux Sèvres, sont très-recherchées. Curieux musée de l'art céramique, exposition constante des admirables produits de la manufacture, atelier de peinture sur verre. Sèvres a en outre des fabriques de cristaux, de produits chimiques, de châles, etc...
  • SEWA-DJY, fondateur de l'empire des Mahrattes, î né en 1628 àBaçaim (Bombay), m. en 1680, profita'. des troubles qui déchiraient l'empire mongol et en particulier le roy. de Bedjapour pour occuper presque toute la prov. de Baglanaet le Konkan, soumit ensuite divers petits États du Malabar et se fit céder par Aureng-Zeb une partie des revenus du Décan, ainsi que la souveraineté des montagnes depuis la . Baglana jusqu'à Goa.
  • SEWRIN, auteur dramatique, né à Metz en 1771, m. en 1853, écrivit le poème de quelques opéras-comiques qui eurent du succès, notamment la Fête du village voisin, mais réussit surtout dans le vaudeville. C'est lui qui donna les Anglaises pour rire, la Famille des Innocents, les Habitants des Landes, Jocrisse maître, Jocrisse valet, Jocrisse corrige, le Comédien d'Étampes, etc., exceUentes bouffonneries, qui firent courir tout Paris. I SHXAGÉSIME (la), du latin sexagesimus, 60", le

SEYN — 1756 — SFOR

dimanche qui tombe 60 jours avant Pâques; il suit la SeptuaRésime et précède la Quinquagêsime.

  • SEXT1.3Ï (AQUJE), Aix, v. de la Gaule Cisalpine, à 30 kil. N. de Matsilia, fut fondée par C. Sextius Cal-vinus en 123 av. J.-C. et devint la métropole de la Province romaine. Eaux thermales, célèbres dès l'antiquité. Marius y battit les Teutons l'an 102 av. J.-C.
  • SEXTIUS, pythagoricien qui vivait sous Auguste, écrivit en grec un recueil de Pensées, dont la lecture enthousiasmait Sênèque, et qui furent traduites en latin par Rulin sous le nom du pape Xyslus ou Sixte II. Cette traduction, qui seule a été conservée, a été mise en français par le comte de Lasteyrieen 1843.
  • SEXTIUS LATERANUS (L.), le premier consul plébéien, entra en charge l'an 3b6 av. J.-C. avec un collègue patricien. Tribun avec Licinius Stolon, il avait secondé ses efforts pour faire admettre les Plébéiens au consulat. — C. SEXTIUS CALVINUS, consul en 124 av. J.-C, puis proconsul en Gaule, 123, vainquit les Salyes, porta loin les armes romaines dans la Gaule Transalpine, et fonda la ville qui prit de lui le nom d'Aijux Sexlix. — P. SEXTIUS, questeur du consul C. Antonius en 62 av. J.-C., eut part à la victoire de Pistoie sur Catilina. Ayant suivi Antonius en Macédoine, il fut impliqué dans l'accusation de concussion portée contre ce consul; mais il fut sauvé par l'éloquence de Cicéron. Il se vit plus tard accusé de violences par Clodius, et Cicéron le défendit encore : nous avons le discours prononcé en cette dernière occasion (le Pro Sextio).

SEXTUS TARQUIN1US. V. TARQU1N.

  • SEXTUS EMPIRICUS, médecin et philosophe grec, était, àce qu'on croit, de Mitylène, etvivaitàïa fin du n* s. de notre ère. Il appartenait à la secte de médecins dits empiriques, d'où son surnom. Il embrassa en philosophie la doctrine des sceptiques, et donna une exposition de ce système, la plus complète et la plus savante que l'on possède, dans deux grands ouvrages : les Hypotyposes pyrrhoniennes, en 3 livres, et Contre les Mathématiciens, les Logiciens, etc., en 11 livres. Les Hypotyposes ont été trad. en latin par H. Etienne en '1562 (le texte grec ne parut qu'en 1C26) ; les livres Contre les Mathématiciens ont paru, avec avec trad. lat. de G. Hervet, en 1569. Ces deux ouvrages ont été réunis, avec la traduction latine d'Her-vet, par J. Alb. Fabricius, Leipsick, 1718, in-fol., édition reproduite avec amélioration àLeips., 1842, 2 v. in-8. Les Hypotyposes ont été trad. en franc. par un anonvme (Huart), Amsterd., 1725, in-12.

SEYBOUSSE, riv. d'Algérie. V. SEIBOUSE.

  • SEYCIIELLES (tles), groupe d'Iles de la mer des Indes, au N. E. de Madagascar, par 52° 55'-53° 50' long. E., 3° 58'-5° 45' lat. S. ; elles sont au nombre de 30 (la principale est Mahé): 9000 hab. ; ch.-l., Mahé. Climat chaud et peu salubre; sol fertile (épiceries des Moluques, etc.). — Les Portugais les visitèrent les premiers ; les Français les occupèrent ensuite. Depuis 1814, elles sont aux Anglais : elles dépendent du gouvt de l'île Maurice.

SEYCHES, V. de France. V. SEICHES. SEYKS, nation de l'Inde. V. SEIKHS.

  • SEYMOUR (Jeanne), 3« femme de Henri VIII, était dame d'honneur d'Anne Boleyn, qu'elle supplanta (1536). Henri l'épousa le lendemain même du supplice d'Anne. Elle mourut l'année suivante en couches, 12joursaprèsavoir donné naissance àun fils qui futÊdouard VI.—Son frère, ThomasSeymour, lord Dudley, fut nommé par Henri Vlll membre du conseil de régence pour le temps de la minorité d'Edouard VI. Il s'empara de presque tout le pouvoir, mais fit preuve de peu de talent et d'adresse et compromit à diverses reprises la sûreté du royaume et celle du prince. Il fut envoyé à la Tour de Londres par ordre d'Edouard VI lui-même, puis décapité (1549). Seymour avait aspiré à la main d'Elisabeth; il épousa Catherine Parr, veuve de Henri VIII.
  • SEYNE, ch.-l. de cant. (B.-Alpes), à 50 kil. N. de Digne; 2508 hab. Place forte.

SEÏNE (la), port de mer du dép. du Var, s.urla Méditerranée, à 7 k. S. O. de Toulon ; 6400 h. Port sûr; chantier de construction, huileries ; pêche active.

  • SEYSSEL, Ch.-l. de çant. (Ain), à 29 kil. N. E. de Belley, sur la r. dr. du Rhône; 1235 hab. Aux env., bitume ou asphalte exploité; vins blancs estimés.— Seyssel fut fondée par un général romain du nom de Seœ(t'li«s;.c'êtait au moyen âge une ville fortifiée et un titre de marquisat; elle faisait partie du Bugey et appartint longtemps à la Savoie.
  • SEYSSEL, ch.-l. de c (Hte-Savoie), dans l'arr. de St-Julien, sur le Rhône; 1410 h. Pont suspendu.
  • SEYSSEL (Claude de), historien, né en 1450 à Aix en Savoie, m. en 1520, fut professeur d'éloquence à Turin, puis conseiller du roi de France Louis XII, évêque de Marseille (1510), et enfin archevêque de Turin (1517). Il représenta la France à la diète de Trêves (1512) et au concile de Latran(1514). Ilaécrit V Histoire de Louis XII, Paris, 1508. et la Grande monarchie de France, 1519, espèce de traité de la puissance nationale. 11 a traduit en français Justin, ainsi que Thucydide, Appien, Diodore, Xénophon, Eusèbe, mais ses traductions d'auteurs grecs sont faites sur des versions latines, etc. Il est un-des premiers qui écrivirent le français avec netteté. On a aussi de lui des écrits latins, notamment Spéculum, feudorum et un traité de la Loi salique.
  • SÉZANNE, ch.-l. de c. (Marne), à 43 kil. S. O. d'E-pernay; 4450 h. Collège, bibliothèque; belle église St-Denis. Commerce de vins, gtains, chaux.—Ville jadis grande et fortifiée; assiégée plusieurs fois, prise par les Anglais en 1423, par les Huguenots en 1566; incendiée en 1632.

SËZE (Raymond, comte de). V. DE SEZB.

  • SEZZA, Sucssa Pometia, v. de l'Italie centrale (Frosinone), à 32 kil. S. O. de Frosinoné; 5000 b. Èvêché (érigé en 1727). Ruines d'un temple de Saturne. Vins renommés jadis,médiocres aujourd'hui
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