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[modifier] SAA
- SAA DE MIRANDA, poète portugais, né à Coïm-bre en 1495, d'une famille noble et riche, m. en 1558, étudia d'abord le droit, puis se livra exclusivement à son goût pour les lettres, visita l'Espagne et l'Italie, fut à son retour accueilli à la cour du roi de Portugal Jean III, et excita par ses talents l'admiration de ses compatriotes. Il a laissé des Sonnets, des Pastorales, des Épitres fort estimées, des chansons populaires, ainsi que deux comédies imitées des anciens, les Étrangers, et les Villalpandios. Ses OEuvres ont été réunies à Lisbonne, 1595. Cet écrivain a joué en Portugal le même rôle que Garcilaso de la Vega et Boscan en Espagne : chef de l'école classique, il perfectionna la langue et lerhythme, et donna à la poésieuncaractèred'élévation inconnu jusqu'à lui.—Son neveu, Franc. Saa de Ménézès, m. en 1664, a composé à la gloire d'Albuquerque un poème intitulé : la Conquête de Malacca, que quelques-uns placent près de celui de Camoëns.
- SAAD-EDDYN-MOHAMMED,dit Khodjah-Effendi, historien turc du xvrs., mort en 1600,est auteur du Tadj-al-Tawarikh (Couronne des histoires), qui comprend le règne des 12 premiers sultans turcs. V. Battuti l'a traduit en italien sous le titre de Chronique del'origine et des progrès des Ottomans, Impartie, Vienne, 1646; 2e patrie, Madrid, 1652.
- SAADI, le plus grand des poètes persans, né à Chyraz vers 1184 ou selon d'autres en 1193, mort centenaire, reçut le nom de Saadi parce que son père avait été attaché au prince Saad, père de l'Atabek Aboubekr. Il passa un tiers de sa vie dans les études, un tiers en voyages et dans les armées, et le dernier tiers dans la retraite. Il ayait fait 14 fois le pèlerinage de La Mecque, avait combattu les sectateurs de Brahma dans l'Inde et les Chrétiens dans l'Asie-Mineure, et avait été pris en Syrie par les Francs, qui le forcèrent à travailler aux fortifications de Tripoli. Il fut racheté par un marchand d'Alep, qui lui donna sa fille en mariage. A la fin de sa vie, il se retira dans un monastère près de Chyraz. il avait embrassé la doctrine des Sofis. Saadi fut comblé de gloire dès son vivant. On a de lui : le Guli-stan (Jardin des roses ), recueil en prose et en vers
de préceptes moraux et politiques, d'apologues, d'anecdotes, d'épigrammes, etc.; le Bostan (Jardin desfruits), tout envers, comprenant dix livres ou chants; c'est un recueil du même genre que le précédent, mais plus sévère quant aux principes religieux: Tau-, teur s'y livre à son penchant pour le mysticisme; le ' Pend-Nameh ou Livre des Conseils, poème moral ; les Conseils aux rois, ouvrage en prose. Le styla de Saadi est clair, plein de grâce et d'éclat. Le Gu-listanaèté traduit en latin parGentius, et en français par Duryer, 1634, par Gaudin, 1791, parSemelet, 1834, et par DeFrémery, 1859; le Boston l'a été en allemand, Hambourg, 1696 (M. de Frémery en prépare-une tradùctionfrançaise) ; lePend-Namehen anglais, 1788, et en français par Garcin de Tassy, 1822.
- SAALE, nom commun à plusieurs riv.' d'Allemagne : 1° La Saale saxonne ou Thuringienne, sort du Fichtelberg en Bavière (Haut-Mein), traverse les principautés ou duchés de Reuss, Saxe-Altenbourg, Saxe-Weimar, Anhalt-Bernbourg, Saxe-Meiningen, Schwartzbourg-Rudolstadt, et la Saxe prussienne ( régence de Mersebourg ) , baigne les villes de Hof, Saalfeld, Iéna, Naumbourg, Mersebourg, Halle, Bernbourg, reçoit l'Elster, l'Onstrutt, l'Ilm, laWip-per, l'Orla, la Roda, et tombe dans l'Elbe à II kil. S. O. de Zerbst, après 380 kil. de cours. Elle donne son nom à un cercle de la régence prussienne de Mersebourg qui a pour ch.-l. Wettin. ; sous le 1" empire français, elle donna son nomà undép. de la Westphalie," qui avait pour ch'.-l. Halberstadt.—2°La Saale franconienne naît en Bavière (Bas-Mein), et se jette dans le Mein près de Gemûnden, après 110 kil. de cours. — 3° La Saale autrichienne se jette dans la Salza à Salzburghausen, après un cours de 100 kil.—Ona aussi donné le nom de Saale kVTssel.
- SAALES, ch.-l. de c. (Vosges), à 13 kil. N. E.de St-Dié; 1245 hab.
- SAALFELD, v. murée du duché de Saxe-Meinin-gen-Hildburghausen, sur la Saale saxonne, à 9 kil. S. E. de Rudolstadt; 5000 hab. École d'arts et métiers. Drap et autres étoffes, tabac, produits chimiques, etc. Fer exploité aux environs. Le prince Louis-Ferdinand de Prusse y fut battu par les Français en oct 1806, et y périt.—Cettevillefutjusqu'en 1749le ch.-l. d'une principauté indépendante; eue fut ensuite réunie au duché de Saxe-Cobourg; elle passa en 1826 à la maison de Saxe-Meiningen.
- SAANE ou SARINE (la), riv. de Suisse, sort du glacier de Sanetsch dans le canton de Berne, arrose en» partie ceux de Yaud et de Fribourg, baigne Gessenai,
SABA — 1656 — SABE
6ruyère, Fribourg, reçoit la Sanse, la Glane, et se jette dansl'Aar par la rJ g. après un cours de 150 kil. SAAR... 7. SARRE...
- SAARDAM, en hollandais Zaandam, v. du roy. de Hollande (Holl. sept.), sur le Zaan, à 13 kil. N. E. de Harlem; 12 000 hab. Aspect pittoresque, maisons de bois peintes en vert. Commerce de bois, navigation et pêche actives. Chantiers, fabriques de voiles, goudron. Près de 700 moulins à vent (il y en avait jadis2800).—En 1697 Pierre le Grand vint apprendre dans les chantiers de cette ville la construction des vaisseaux sous le déguisement d'ouvrier charpentier et sous le nom de Pierre Mikhaflov; on ymontre encore sa demeure, dite Vostenborg.
SAARLOU1S, etc. V. SARBELOUIS, etc.
- SAATZ, v. deBohême, ch.-l.decercle, sur l'Eger, à 75 kil. O. N. O. de Prague; 4500 hab. Trib. criminel , gymnase de Prémontrés. Houblon, vins. Fondée au vnr s.—Le cercle, entre ceux d'Éllnbogen à l'O., de Leitmeritz au S., de Rakonitz à l'E., et le roy. de Saxe au N., a2354k. carrés et 160000 hab.
- SAATZIG, cercle des États prussiens (Poméranie), dans la régence de Stettin, a pour ch.-l. Stargard.
- SAAVEDRA-FAXARDO (Diego de), écrivain et homme d'État espagnol, né en 1584 au bourg d'Al-gézarès(Murcie), m. en 1648, était prêtre. Ilfut chargé de plus, missions (à Rome, en Suisse, en Allemagne), figura à Munster comme plénipotentiaire de l'Espagne et devint membre du grand conseiLdes Indes. Il a composé plusieurs écrits remarquables : le Prince politique chrétien, Munster, 1640 (trad-en latin par l'auteur et en français par Rou, 1668); la République des lettres, critique spirituelle d'écrivains anciens et modernes, surtout espagnols (trad. en fr., 1770); la Couronne gothique ou Histoire du royaume Goth en Espagne, ouvrage incomplet et peu estimé. Saavedra est un des bons écrivains de l'Espagne ; mais ses compatriotes ont beaucoup exagéré son mérite en le surnommant le Tacite espagnol. Ses OEu-vres complètes ont été imprimées à Anvers, 1677-78, 1 vol. in-fol., et à Madrid, 1789-90, 10 vol. in-8.
SAAVEDRA (CERVANTES). V. CERVANTES.
[modifier] SAB
- SABA, dite aussi Mara, Mariaba. au}. Mareb ou Sabbiah, anc v.d'Arabie, entre Mascate et l'Arabie Heureuse ou Yémen, près de la côte O., était habitée par les Sabéens, et était le ch.-l. d'un Ëtatdont la reine alla en Judée pour voir Salomon. C'était encore du temps des Ptolémées et de l'empire romain une place de commerce importante comme intermédiaire entre l'Êthiophie et la Syrie. Les Sabéens étaient le peuple le plus riche de l'Arabie : le commerce delà myrrhe, de l'encens, de lacinnamome, du baume, du vin de palmier, avait accumulé chez eux une prodigieuse quantité d'or et d'argent; Dio-dore et Strabon en donnent une description qui peut paraître fabuleuse. M. Jos. Arnaud aexploré en 1844 les ruines de Saba (Mareb).—Il existe en Arabie^ sur la côte E., une autre ville du nom de Saba ou mieux Chêbak où. l'on place aussi la résidencede la reine de Saba. Quelques-uns enfin la font régner sur une ville de Saba, qui est en Ethiopie, sur la mer Rouge, par 18" env. de lat. N., à l'embouchure du Mareb.
- SABACO, prince éthiopien, conquit l'Egypte vers 737 av. J.-C, fonda la 25* dynastie (qui n'adonné que 3 rois à l'Egypte, 737-698), et mourut en 726.
SABAOTH, c-à-d. en hébreu des armées, mot ue l'on trouve quelquefois ajouté au nom de Dieu ans les livres saints, pour dire : Dieu des armées.
- SABARA (VILLA-REAL-DO-) , v. du Brésil (Minas-Géraès), ch.-l. de la comarque de Rio-das-Velhas, au confluent du Sabara et du Rio-das-Velhas, à 90 k. N. de Villa-Rica; 9000 h. Lavage d'or.
- SABAS(S.), fondateur de plusieurs monastères en Palestine, né en 439, m. vers 532, est fêté le 5 déc
- SABATUA1-SÉVI, faux Messie des Juifs, né à Smyros en 1625, m. en 1676, était fils d'un courtier de commerce. Après avoir voyagé en Turquie et en Europe, il vint en 1665 à Jérusalem, s'y lia avec
un Juif nommé Nathan, qui le reconnut publiquement pour le teste, se donnant lui-même pour le Précurseur, séduisit un grand nombre de!sos coreligionnaires, et fut sur le point d'opérer une révolution en Orient; mais il fut arrêté au milieu de sea triomphes et jeté en prison par ordre dé Kiuperli, ministre de Mahomet IV. Amené devant le sultan, il avoua la fraude, embrassa l'Islamisme pour échapper au supplice, et devint un objet de risée.
- SABATIER (Raphaël), chirurgien, né à Paris en 1732, m. en 1811, fut professeur et démonstrateur aux écoles de chirurgie et au Collège de France, chirur-gien-majordesIuvalides,clnrurgien-consultantde Napoléon et membre de l'Académie des sciences (1773). On a de lui : Traité complet d'analomie, 1791; De la Médecine expectative, 1796 ; De la Médecine opératoire, 1796, traitecomplet.de chirurgie, refondu en 1810. Son Éloge fut prononcé en 1812 par Percy.
- SABATIER (l'abbé Ant.), dit de Castres, compilateur, né à Castres en 1742, m. en 1817, 'était clerc tonsuré. Il écrivit tour.à tour pour et contre les philosophes, émigra, trafiqua de sa plume en Angleterre et en Allemagne, tenta en vain de se faire pensionner par Napoléon, obtint en 1814 des Bourbons une pension de 350Q fr., et n'en dénigra pas moins ses protecteurs. On a de lui : les Trois siècles de la littérature française, nid; Dictionnaire des passions, des vertus et des vices, 1769; DictioJm. de littérature, 1770; les Siècles païens ou DiclïOnn. mythologique, héraldique, politique, littéraire et géographique de l'antiquité païenne, 1784, 9 vol., m-12. Il ne manque ni d'esprit, ni d'instruction, mais ses jugements sont entachés d'une grande partialité. — V. SABBATHIER.
- SABAUDIA, nom latin de la Savoie au moyen âge. . SABBAT, de l'hébreu sabbaïh, repos. C'était, chez les Juifs, le 7" jour de la semaine, jour pendant lequel ils gardaient un repos absolu en mémoire du repos de Dieu après la création. Ils le plaçaient le samedi. Les Juifs modernes observent encore le sabbat avec rigueur. — On nommait Année sabbatique toute 7° année. Cette année-là, les terre? restaient sans culture et les esclaves redevenaient libres.
- SABBATHIER (Franc.), compilateur, néiCondom en 1732, m. en 1807, professa pendant 16 ans la 3" à Châlons-sur-Marne (1762-78) et fut en même temps secrétaire perpétuel 3e l'Académie de cet{e ville. Il fut en 1763 couronné par l'Académie de Berlin pour un mémoire sur la Puissance temporelle des papes. On lui doit un Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques grecs et latins, en 36 vol. in-8,1766-90, espèce d'encyclopédie de l'antiquité; malheureusement cet important ouvrage s'arrête à la lettre S. Sérieys a publie en 1815, d'après les matériaux laissés par l'auteur, un 37° vol. qui achève ce dictionnaire, mais qui est fort incomplet. M. Bouillet a donné un abrégé de; tout l'ouvrage dans son Dictionnaire classique de l'Antiquité sacrée et profane, 2 vol. in-8, 1824. — V. SABATIER.
- SABÉENS, anc. peuple de l'Arabie Heureuse, était divisé en Sabéens proprement dits, Homéritës, Adra-mites et Panchéehs. V. SABA OUSABEISME.
- SABÉISME, culte rendu aux corps célestes, au soleil, à la lune et aux étoiles, étaitainsi nommé des Sabéens, peuple chez lequel il a pris naissance. Cette religion était répandue longtemps avant le Christianisme, non-seulement en Arabie et en Egypte, mais dans toute l'Asie.antériëure, et surtout cheiles Chal-déens et les Perses. Confondu aujourd'hui avec un grand nombre d'autres religions, !e Sabéisme n'existe plus sans mélange que chez quelques tribus isolées.
SABEIitANTSME. V. SABELLIUS.
- SABELLICUS (M. Ant.), historien, né à.Rome en 1436, m. en 1508, enseigna l'éloquence à, Udine, puis à Venise, rédigea une histoire de Venise, en latin, 1487, in-fol., commenta Tite-Live, Florus, Justin, Pline, etc., et composa un poëme De re-ruminventçribus,Ven., 1502.
SÀBI
— 1657 —
SACC
- SABELLD3NS, Sabelli, nom générique par lequel on trouve quelquefois désignée cette famille de peuples montagnards qui dominaient en Italie sur tout l'Apennin central et méridional. Outre les Satins, souche commune de la nation, on y comprenait les Picenins, les Vestins, les Marrucins, les Marses, es Hirpins, les Picentins, les Lucaniens.
- SABELLIUS, hérésiarque du m0 s., de Ptolémaïde, disciple de Noet, ne voyait dans la Trinité que trois actions diverses d'un même principe, lequel crée, saute et donne la grâce. Le Sabellianisme compta beaucoup de partisans en Italie et jusqu'en Mésopotamie et fut anathématisé en 261 par le concile d'Alexandrie.
- SABIANS, peuple et secte de la Turquie,les mêmes que lss anciens Nabathéens. V. CHRETIENS DE ST-JEAN.
- SABINE (la), partie des prov. de Rieti et de VA-bruzge Vit. 2'; contrée de l'Italie anc, vers le centre, entre l'Apennin, l'Anio, le Tibre et l'Étrurie, avait pour ch.-l. Cures et pour autres villes Réate, Crustumérie, Collatie, Spolète, Phalacrine.—Ce nom est resté à une anc prov. des Etats de l'Église, entre l'Ombrie au N., le Patrimoine de St-Pierre à l'O.,la Campagne de Rome au S. et leroy.de Naples àl'E.; ch.-l., Rieti. Elle comprenait la plus grande partie de l'ancienne Sabine, et a formé les délégations de Spolète et de Rieti et la comarque de Rome. Elle donne encore auj. son nom à un évêché romain.
- SABINE (Ste), dame de l'Ombrie, fut convertie par sa servante et subit le martyre à Rome en 125. On l'hon. le 9 août.
SABINES (Enlèvement des). 7. BOMULUS.
- SABINIEN, pape de 604 à 606, succéda à Grégoire le Grand. C'est lui, dit-on, qui ordonna qu'on appelât le peuple à l'église par le son des cloches.
SABINIENS, école de jurisconsultes. V. SABINUS.
- SABINS, anc peuple de l'Italie, voisin de Rome, habitait Te pays qui prit de lui le nom de Sabine (V. ce mot). Ils passaient pour autochthones et étaient la souche de toutes les populations sabellien-nes. Les Sabins eurent des guerres fréquentes avec Rome. La lr0 éclata après l'enlèvement des Sabines par les Romains, l'an 4 de R. (749 av. J.-C.) : après la réconciliation des deux peuples, les Sabins habitèrent la ville conjointement avec les Romains, mais en gardant leur roi Tatius et leur sénat particulier. La dernière eut lieu peu après la prisé de Rome par les Gaulois : vaincus, les Sabins furent définitivement incorporés aux Romains. Ils se soulevèrent pendant les guerres des Samnites, mais furent bientôt soumis (290 av. J.-C). Les Sabins, habitants des Apennins, avaient les mœurs agrestes, simples etsé-vères des peuples montagnards. Leurs dieux différaient de ceux de Rome; le principal était Médius Fi-dius ou Sancus, fils de Mars, qu'ils adoraient sous la forme d'une lance (cuir) plantée en terre.
- SABINUS (Aulus), poète latin, contemporain et émule d'Ovide. On n'a de lui auj. que 3 Épîtres: on les trouve dans l'Ovide des Classiq. lat. de Lemure.
- SABINUS (Masurius), jurisconsulte du temps de Tibère, disciple d'Ateius Capito, donna le premier des consultations écrites et fut le chef de l'école des Sa-biniens, rivale des Proculéiens. Les fragments de Sabinus ont été publiés à Venise, 1568, in-8.
- SABINUS (Julius), Gaulois du pays des Lingones (pays de Langres), s'unit à Civilis contre les Romains au commencement du règne de Vespasien, prit le titre de césar et marcha contre les Séquanais, qui refusaient de prendre part à l'insurrection; mais il fut vaincu. Pour se dérober à la poursuite du vainqueur, il se retira dans un souterrain d'une maison de campagne et répandit le bruit de sa mort. Ëpo-nine, sa femme, qui n'avait pas été mise dans le secret, fut inconsolable, jusqu'à ce que son mari, instruit de son désespoir, lui fit connaître le lieu où il était caché; elle alla l'y trouver et mit au monde dans cette retraite 2 fils jumeaux. Sabinus échappa à toutes les poursuites pendant 9 ans; mais enfin les
fréquentes visites de sa femme firent découvrir sa retraite. Il fut saisi et conduit à Rome, avec sa femme et ses deux enfants. En vain Éponine tenta d'attendrir Vespasien en se jetant à ses pieds et lui présentant ses jeunes enfants : l'empereur eut la cruauté de les faire mourir avec Sabinus (78 de J.-C). SABIONCELLO, presqu'île de laDalmatie, sur l'Adriatique, vis-à-vis des lies de Meleda et de Curzola: 80 kil. sur 12; ch.-l., Stagno.Sur la côte S. O. est un village de Sabioncello, à 90 kil. N. O. de Raguse. SABIONETTA, v. de Lombardie, entre Crémone" et Mantoue; 6500 h. Citadelle; anc principauté. Patrie de Gérard dit de Crémone.
- SABIRES, Sabiri, peuple de la Sarmatie mérid., habitait, dans les v" et vr s., entre le Kouban et le Caucase, et vint, vers le milieu du vi" s., s'établir-sur la Desna et aux environs du Dnieper, dans le pays qui prit d'eux le nom de Sébérie ou Sévérie.
- SABLÉ, ch.-l. de cant. (Sarthe), au confluent de la Sarthe et de l'Erve, à 28 kil. N. O. de La Flèche; 5675 h. Beau pont de marbre noir; château qui domine la ville, belles promenades, chem. de fer pour le Mans. Fabrique de gants; grand commerce avec le Mans, Mayenne, Angers. Auxenv., houille,marbre. Patrie d'Urbain Grandier". —? Ville jadis très-forte : prise par les Normandsien 869. Elle se rendit à Henri IV en 1589 et fut érigée en marquisat en 1602. On nomme paix de Sablé un" traité conclu en 1488 entre Charles VIII et François II, duc de Bretagne.
- SABLÉ (Madeleine de SOUVRE, marquise de), une des femmes les plus spirituelles du xvir» s., fille du maréchal de Souvré, née en 1598, m. en 1678, était l'amie de Mme de LongueviUe. Son salon était le rendez-vous des beaux-esprits du temps : c'est là que furent élaborées les Maximes de La Rochefoucauld. On a d'elle des Maximes, 1678. M. V.'Cousin a publié un livre intéressant sur jlfme de Sablé, 1855.
- SABLES D'OLONNE (LES), ch.-l. d'arr. (Vendée), à 5 kil. O. d'Olonne, à 37 kil. S. O. de Napoléon-Vendée, sur une presqu'île qui s'avance dans l'Océan ; 6996 h. Petit port de mer, chemin de fer. Trib., col lége, école d'hydrographie. Bains de mer, pêche de sardines et expéditions pour Terre-Neuve. — Cette ville, bâtie sur un sol sablonneux (d'où son nom), fut fondée vers le x° s. par des pêcheurs espagnols. Philippe de Comines, comte d'Olonne, fit accorder plusieurs privilèges à son port. Elle fut prise par les Réformés en 1570 et 1578, ruinée et démantelée par une flotte anglo-hollandaise en 1696, mais relevée depuis et fortifiée. Les Vendéens tentèrent vainement de la prendre en 1793.
- SABLONVILLE, village du dép. de la Seine, con-tigu à l'enceinte de Paris, à l'O., en face du bois.de Boulogne ; 1000 h. II occupe l'emplacement de l'ancien parc des Sablons.
- SABOUREUX DE LA BONNETERIE (Ch. Fr.), avocat, né à Paris en 1725, m. en 1781, est connu par une Traduction des anciens ouvrages latins relatifs à l'agriculture et à la médecine vétérinaire, Paris, 1771-75, 6 vol. in-8.
- SABRAO (île), une des îles de la Sonde, à l'E. de celle de Flores, par 121° 5' long. E., 8° 15' lat. S. : 50 kil. sur 20; ch.-lv Adenara. Les missionnaires portugais ont converti presque toute la population.
- SABRES, ch.-l. decant. (Landes), à 33kil. N, O. de Mont-de-Marsan ; 2525 hab. Fabriq. d'essences.
- SACCHI (André), peintre, né à Rome en 1598, m. en 1661, fut le dernier élève de l'Albane. Il était bon coloriste et excellait dans le genre grave et grandiose : on admire de lui S. Romuald (à Rome), S. Grégoire, la Sagesse divine, l'Ivresse deNoé.
- SACCHI (Juvénai), barnabite, né à Milan en 1726, m. en 1789, est auteur des Vies de Fàrinelli et de Marcello, et de plusieurs ouvrages estimés sur l'histoire et la théorie de la musique des anciens.
- SACCHINI (Marie Gasp.) , compositeur , élève , de Durante, né à Naples en 1735, mort en 1786, commença sa réputation à Rome, parcourut l'Aile-
— 16E SACR magne, la Hollande, l'Angleterre, avec un succès croissant, et y mit le comble en France, où il arriva en 1782. Grâce à la protection de la cour, à laquelle l'avait recommandé l'empereur Joseph II, il put, malgré l'opposition de l'Académie royale de musique, faire jouer plusieurs opéras dont les meiEeurs sont : Renaud, Chimène, Dardanus, OEdipt d Coîone; toutefois, l'attention publiquet absorbée par la dispute des Gluckistes et des Piccinistes, n'apprécia pas ces chefs-d'œuvre à leur juste valeur. Sacchini sut, dans l'instrumentation, produire de beaux effets par des moyens fort simples ; il fut peut-être le plus grand maître de son époque ; U réunissait les mérites de Gluck et de Piccmi. II brille surtout par le charme : on l'a surnommé le Racine de la musique.
- SACES, Sacx, peuple de la Scythie asiatique, au N. de la Sogdiane. et à l'O. de l'Inde, dans le pays actuel des Kirghig. Ils firent des invasions dans laBao triane, et jusqu'en Asie-Mineure et en Arménie, où une province fut appelée de leur nom la Sacasène. Cyrus remporta sur eux une victoire en mémoire de laquelle il institua des fêtes appeléesSactea. Ils furent subjugués par Darius I*'.—On appelle dans l'Inde Ère desSaees, une ère qui commence l'an 78 de J.-C. et qui est la même que l'ère de Salivahna.
- SACHEVERELL (H.), recteur ou curé anglican d'une paroisse de Southwark (faubourgde Londres), né vers 1672, m. en 1724, acquit une grande célébrité en 1709 par des sermons politiques où il ridiculisait le parti whig, qui était alors au pouvoir, et s'élevait contre la tolérance accordée aux non-conformistes. Traduit devant la Chambre haute (1710), il fut suspendu pour trois ans ; mais la reine Anne, qui avait suivi le procès secrètement, trouvant ses doctrines de son goût, lui donna de l'avancement.
SACHS (Hans), poète allemand. V. HANS SACHSE.
- SACILE, v. murée de Vénétie. près de la Livenza, à 65 kil. S. 0. d'Udine ; 4000 hab. Eug. Beauhamais y fut repoussé par l'archiduc Jean en 1809.
- SACKEN (le baron OSTEN), général russe, né en 1750, m. en 1837, combattit d'abordles Turcs et les Polonais, fut envoyé, avec le titre de général, contre Masséna en Suisse, fut défait et pris à la bataille de Zurich. Rendu à la liberté, il fut constamment employé dans les guerres contre la Turquie et contre la France. Nommé en 1814 gouverneur de Paris, il se fit estimer par sa modération et sa justice.
SACKVILLE (Thomas et Edouard). Y. DORSET.
- SACRAMENTAIRES, secte de Réformés qui, s'é-loignant de l'opinion de Luther sur le sacrement de l'Eucharistie, rejetèrent la présence réelle de J.-C. : tels furent Zwingie, Carlpstadt, Œcolampade, Mun-cer, Storck, Martin Bucer. Cette différence d'opinion donna lieu à une séparation qui éclata dès le 22 août 1524 entre Luther et plusieurs de ses principaux adhérents, et qu'on nomma Guerre des Sacramentaires.
- SACRAMENTO (Rio-), riv. de la Hte-Califomie, prend sa source au pic de Shaste, vers 40° lat. N., coule du N. au S. entre la Sierra-Nevada et la Cordillère de la côte, passe à Sacramento, et se joint au San-Joaquim dans la baie de San-Francisco. Il roule du sable aurifère.—Sur sar. dr., au confluent du fleuve avec le Feather, s'élève la ville de Sacramento, la 2° ville en importance de la Californie ; 40 000 hab. Grand entrepôt commercial.
SACRAMENTO (COLONIA DEL). Y. ST-SACREMENT.
- SACRE (Cap), Sacrum promontorium, nom commun dans l'antiquité à divers caps, entre autres au cap St-Yincent et au cap Corse.
- SACRE (Mont-), auj. Castel-san-Silvestri, à 5 kil. N. O. de Rome, près de la voie Nomentane, est cé-lènre par la retraite des plébéiens en 493 ay. J.-C, retraite qui amena l'institution des tribuns du peuple. En 449, une partie de l'armée et du peuple se retira aussi sur le Mont-Sacré, après l'attentat commis par le décemvir Appius Claudius sur Virginie.
- SACRÉ-COEUR, nom de deux fêtes dans l'Eglise catholique :!• ceUeiuSacré-Cœur de Jésus, instituée
>8 - SiCÏ vers 1698, à la suite des révélations de Marie Ala» coque (V. ce nom et GALLIFET) : célébrée d'abord le 3" dimanche après la Pentecôte, elle a été transférée en 1822 au 2e dimanche de juillet ; 2° celle du Sacre*-Ceeur de Marie, connue dès 1661, approuvée pa-Clément Xen 1676, et qui se célèbre le 8 février.
- SACREE (Voie), Via sacra, rue de Rome qui, se dirigeant duN. E, a l'O., allait du mont Palatin au mont Capitolin et conduisait au Capitale. C'est par là que les triomphateurs se rendaient au temple.
- SACREES (Guerres), nom donné dans l'histoire de la Grèce à trois guerres qui eurent pour but de défendre le temple de Delphes. La 1™ eut lieu de 600 à 595 av. J.-C. contre les Crisséens, qui pillaient les fidèles qui se rendaient à Delphes. Crissa et Cirrha, leurs villes principales, furent prises d'assaut et leur territoire ravagé, 595.—La 2", vers 448. eut pour cause le pillage de Delphes par les Phocidiens; mais ceux-ci n'y jouèrent qu'un rôle secondaire: la lutte s'engagea entre Sparte et Athènes, déjà ritâles. Les Athéniens furent vaincus h Chéronée (447). —La 3' eut lieu de 354 à,348 avant J.-C. Ce furent également les PhocidieDS qui l'excitèrent en faisant une irruption sur le territoire de Delphes et ravissant les trésors du temple. Cette guerre ouvrit à Philippe, roi de Macédoine, qui se porta défenseur du territoire sacré, un accès dans les affaires de la Grèce, et fut terminée par la dévastation de la Phocide. Les Phocidiens eurent pour généraux dans cette guerre trois frères, Philomêle, Onomarque et Phayllus, qui tous trois succombèrent dan3 la lutte.
SACREMENT (Fête du St-). F. FÊTE-DIEU. SACRIFICATEUR (GRAND). Y. GRAND PRÊTRE.
- SACRŒORTCS, lieu du Latium, chez les Vols-ques, près de Signia, célèbre par une victoire que Sylla remporta sur le parti de Marius, 82 av. J.-C.
- SACROBOSCO (J. d'HOLYWOOD, dit de), astronome du xrn0 s., né dans le comté d'ïork, acheva ses études à Oxford, vint habiter Paris et y mourut en 1256. Il a laissé : De Sphxra mundi, abrégé de Ptolémée longtemps classique, Ferrare, 1472; De anni ra-tione seu de computo ecclesiasticà, "Wittemb., 1588.
- SACROYIR (IULIUS), Ëduen, d'une illustre naissance, souleva la partie occid. et mérid. de la Gaule contre l'emp. Tibère pendant que J. Florus soulevait le nord, fut battu par C.Silius près Autun, en 21, et se tua. Rosny a publié Julïus Sacrovir ou le Dernier des Éduens, poëme en prose, 1803,
- SACY(L. IsaacLEMAisTRE, dit de), né à Paris en 1612, était frère du célèbre avocat Antoine Lemais-tre, et parent par sa mère du grand Arnauld. II embrassa l'état ecclésiastique, partagea les doctrines jansénistesd'Arnauld et de St-Cyran, eut la direction des religieuses de Port-Royal, et s'établit dans ce monastère, auguel il donna tout son bien. Lors des persécutions dirigées contre les Jansénistes (1661), il se vit obligé de se cacher; découvert en 1666, il fut enfermé à la Bastille et y resta trois ans : c est dans cette prison qu'il entreprit la traduction de la Bible. Il retourna en 1675 à Port-Royal, mals fut de nouveau forcé d'en sortir, et se retira auprès du marquis de Pomponne, son cousin, chez lequel ilmou-rut en 1684. Oaade luil'Hist. de l'Ane, et du Nouveau Testament, des traductions de l'Ane, Testament, lat.-fr., avec des explications (Paris, 1672, 30 vol. in=-8, souvent réimpr.); du Nouveau Testament, Mons, 1667,2v. in-8. (cette traduction, connue sous le nom as Nouveau Testament de Mons, fut condamnée par le pape en 1668); de l'Imitation de J.-C, 1662. Il a aussi trad. le PoSme de S. Prospcr contre les Ingrats (en vers et en prose), les Fables de Phèdre, et quelques comédies de Tèrence (ï'Andrienne, les Adehhes, le Phormion), etc. Le nom de Sacy ou plutôt Saci, qu'ilportait, n'était que l'anagramme d'Isooc, un de ses prénoms.
- SACÏ (Louis de), avocat au parlement de Paris, né à Paris en 1654, m. en 1727, cultiva les lettres tout ensuivant le barreau, et fut reçu en 1701 à l'Aca-
SADE — 1659 — SAGA
demie française. On a de lui une traduction de Pline le Jeune,' plus élégante qu'exacte (Lettres, 1699-1701; Panégyrique de Trajan, 1709); un Traitêde l'Amitié, 1703, dédié à Mme Lambert; un Traité de la Gloire, 1714; des Mémoires et Factums, 1724.
- SAC Y (Silvestre de), savant orientaliste, né à Paris en 1758. m. en 1838, était fils d'un notaire. 11 apprit les langues orientales presque sans maître, tout en étudiant le droit; fut pourvu dès 1781 d'une charge de conseiller à la cour des monnaies, et devint en 1791 un'des commissaires généraux des monnaies. Élu en 1785 associé libre de l'Académie des Inscriptions, il en devint en 1792 membre ordinaire, et en 1833 secrétaire perpétuel. Il fut appelé, en 1795 à la chaire d'arabe de l'école des langues orientales, qu'on venait de créer, et y joignit en 1806 celle de persan au Collège de France. A la Restauration, il fut nommé censeur royal, puis.membre du conseil de l'Université (1814) ; mais il quitta ce haut poste au bout de peu d'années, ne pouvant approuver les tendances anti-libérales de ses collègues. Il devint en 1822 administrateur du Collège de France et de l'École des langues orientales; fonda, la même année, la Société asiatique dont il eut la présidence, fut nommé en 1832 conservateur des manuscrits de la Bibliothèque royale et élevé à la pairie. M. deSacy savait plus de 20 langues, principalement l'arabe, le persan, le turc, l'hébreu, le syriaque. Il joignait à la science une grande piété, mais il était attaché aux doctrines jansénistes. Ses principaux ouvrages sont : Principes de Grammaire universelle (1799), un des meilleurs manuels de grammaire philosophique qu'on possède; Grammaire arabe (1810 et 1831), devenue classique ; Chrestomathie arabe; Relation de l'Egypte, traduite de l'arabe d'Abdallatif ; des trad. de Calila et Dimna (original des fables de Bidpay), du Pend-Nameh ou Livre des conseils de Férid-eddyn-Attar, de VBist. des Arabes d'Aboul-Féda, de VHist. desSassanidesdeMvkhojid, etl'Eos-posé de la religion des Druses, publié l'année même de sa mort (1838). Des Mélanges de la littérature orientale, tirés de ses écrits et précédés de son Éloge par M. le duc de Broglie, ont été publiés en 1861. — Son fils, M. Ustazade de Sacy, né en 1801, s'est voué à la critique littéraire et a été élu en 1854 membre de l'Académie française.
SADDUCÉENS. Y. SADUCEENS.
- SADE (Hugues de), dit le Vieux, d'une famille noble de Provence, qui exerça pendant plusieurs siècles de père en fils les premiires charges municipales dans Avignon, vivait au xive s. et était le mari de la célèbre Laure de Noves, qui fut aimée de Pétrarque. Il répara à ses frais en 1355 le célèbre pont d'Avignon. Après lui, la maison de Sade forma 3 branches, celles de Mazan, d'Eyguières et de Tarascon, issues toutes les trois de son 3e fils.
- SADE (l'abbé Jacq. de), de la même famille que le précédent, né en 1705, m. en 1778, vicaire général des archevêques de Toulouse et de Narbonne, a donné : Remarques sur les premiers poètes français et sur les troubadours; Œuvres choisies de Pétrarque, trad. de l'italien, avec des Mémoires sur ce poète, 1764, ouvrage estimé.
- SADE (Alph. Franc., marquis de), homme fameux par ses vices, neveu du prec, né à Paris en 1740, servit quelques années, se retira en 1766 avec le grade de capitaine de cavalerie, et épousa Mlle de Montreuil, femme distinguée par ses vertus. Il ne tarda pas néanmoins à se livrer au libertinage le plus effréné, qu'il accompagnait d'atroces violences, fut arrêté à Paris en 1768, et condamné à mort à Marseille en 1772 pour un crime commis dans une scène de débauche, fut par commutation de peine enfermé à Vincennes, puis à la Bastille, enfin à Charenton, et ne recouvra sa liberté qu'à la Révolution (1790). Il se jeta dans le parti des démocrates, et se mit en même temps à publier des livres horribles, où il justifiait tous les vices et tous les crimes. Bonaparte, de-
venu consul, le fit reconduire à Charenton (1803) et saisit ses papiers, qui furent détruits pour la plupart. 11 mourut à Charenton en 1814, dans sa 75° année. Outre des romans infâmes qui doivent être ensevelis dans l'oubli, il a laissé quelques pièces de théâtre, restées manuscrites.
- SADELER (Hans), graveur au burin, né à Bruxelles en 1550, m. à Venise en 1610, fut le chef d'une famille de graveurs très-distinguée. Le plus célèbre, Gilles Sadeler, son neveu, né en 1570 à Anvers, m. en 1629, traitait avec un égal talent le portrait et le paysage : on l'a surnommé le Phénix de la gravure.
SADI, poète persan. Y. SAADI.
- SADOC, Juif célèbre qui vivait au m» s. av. J.-C, est le chef des Saducéens. V. ce mot.
- SADOLET (Jacq.), cardinal et érudit italien, né en 1477 àModène, m. en 1547; fut avec Bembo secrétaire de Léon X et de Clément VII, et fut créé cardinal par Paul III (1536). Il tenta vainement d'empêcher Clément YII d'accéder à la ligue contre Cnarles-Quint, eut une grande part à la trêve conclue à Nice en 1538 entre ce prince et François I, fut député en 1542 vers François pour l'engager à la paix, et refusa les offres de ce prince, qui voulait le retenir en France. Sadolet avait pris Cicé-ron pour modèle et excellait, ainsi que Bembo, son ami, à écrire le latin avec une remarquable pureté. D'un caractère conciliant, il sut se faire aimer des Réformés eux-mêmes. On a de lui : Philosophise consolationes, 1502; De liberis recte instituendis, 1533 (trad. en franc, par P. Charpenne, 1855); Phasdrus sive de laudibus philosophise, 1538 (trad. par Charpenne, 1864) ; des poésies latines estimées; des Lettres latines pleines d'intérêt. Ses œuvres ont été recueillies à Vérone, 1737, 4 vol. in-4. M.. A. Joly a publié une Étude sur Sadolet, Caen, 1857.
- SADOWA, v. de Bohême, près Kœnigin-grœtz (Y. ce nom). Le 3 juillet 1866, les Prussiens y ont remporté sur les Autrichiens une victoire décisive..
- SADUCEENS, secte juive,.ainsi nommée de.Sa-doc, son fondateur, se forma vers 248 av. J.-C. Les Saducéens s'en tenaient au texte de la loi, sans admettre les explications, repoussaient les traditions, la croyance aux bons et aux mauvais anges, et niaient l'immortalité de l'âme ainsi que la résurrection des morts; ils n'en croyaient pas moins au libre arbitre et à la providence, mais ils ne servaient Dieu qu'en vue de récompenses _ terrestres. Ils étaient peu nombreux, mais comptaient dans leurs rangs beaucoup d'importants personnages. Au il" s. av. J.-C, ils formèrent un parti politique, opposé à celui des Pharisiens ; les règnes d'Hyrcan I et d'A-ristobula I furent l'apogée de leur puissance.
- SADYATTE, roi de Lydie (621-610 av. J.-C), père d'Alyatte et grand-père de Crésus, fit aux Milèsiens-une guerre qui fut terminée sous son fils..
- SJETABIS, auj. Xativa ou Jativa, v. d'Hispanie (Bétique), à 40 kil. S. O. de Siffiro, était renommée par son lin et ses toiles.
- SAFFI, Rusupis, v. murée et port de Maroc, sur j l'Océan Atlantique, à 150 kil. N. de Mogador; I
12 000 hab. Rade bonne en été. Commerce floris sant avant que les marchands européens eussent été forcés de résider à Mogador. Prise par les Portugais en 1508, abandonnée en 1641."
- SAGAN, v. murée des Etats prussiens (Silésie), . ch. de cercle, sur la Bober, à 75 kil. N. 0. de Lieg-nitz : 5000 h. Ane principauté, qui appartint à la famille de Biren; beau château. Les Russes y battirent les Prussiens en 1759.
- SAGAS, récits poétiques composés par les Scaldes ou Bardes Scandinaves, du xi" au xvie siècle, et où sont consignées les traditions mythologiques et historiques du Danemark, de la Suède, de la Norvégs et de l'Islande. Les plus remarquables des Sagas, recueillies pour la plupart par Sœmund-Sigfusson, sont celles de Lodbrok, de Eervara, de Vilkina, de Yoi~ sunga, de Blomslurvalla, d'Ynglinga, d'OlafTryg-
SAHA — 16£ gva Sonar, de Jomsvikingia, de Knyllînga (qui renferment l'histoire de la Norvège et du Danemark), celles de Slurlunga, Eryroiggia (relatives à l'Islande) ; enfin VHeimskringla et la Nouvelle Edda, dues à Snorro Sturleson. On en a puhlié divers recueils, soit dans la langue originale, à Copenhague, de 1825 à 1829, soit en latin, sous le titre de Scripta historien Islandorum de gestis veterum Borealium, Copenhague, 1828-33.
- SAGE (George), savant français, né à Paris en 1740, m. en 1824, suivit les cours de Nollet et de Rouelle, devint membre de l'Académie des sciences en 1770, professeur de minéralogie expérimentale en 1778 à la Monnaie, et directeur de l'École des mines en 1783. Il eut le tort de se prononcer contre les découvertes de Lavoisier et de Haûy. Ses principaux ouvrages sont : Examen chimique des différentes sitbstances minérales, 1769 ;Éléments dechimie docimastique, 1772, Exposé des principales découvertes faites dans l'espace de 50 années, 1813; Découvertes minérales faites dans l'espacede 60 ans, 1819.
- SAGES (les Sept) de la Grèce, nom donné à sept Grecs illustres du vi* s. av. J.-C., savoir : Thaïes, Solon, Bias, Chilou, Cléobule, Pittacus, Périandre. Quelquefois à Périandre on substituait Myson de Chen ou Anacharsis, bien que ce dernier fût Scythe. Ils s'occupaient surtout de morale et de politique. Chacun d'eux avait adopté une sentence qui était comme- sa devise. V, leurs noms.
- SAGESSE (le livre de la), un des livres de la Bible, se compose de deux parties : l'une est un éloge de la sagesse, l'autre renferme des réflexions sur les effets de cette sagesse dans le monde et sur l'idolâtrie. L'auteur en est inconnu; quelques-uns l'ont attribué à Salomon ; mais il parait être beaucoup plus récent. Ce livre n'existe plus qu'en grec.
- SAGHALA, sandjakat de la Turquie d'Asie, entre ceux de Saroukhan au N. E., d'Aïdin au S. E., et la Méditerranée : 130 kil. sur 110; ch.-l., Smyrae.
SAGHALÏEN, grand fleuve d'Asie. V. AMOUR.
- SAGITTAIRE (le), une des constellations du zodiaque, est, selon la Fable, le centaure Chiron divinisé.
- SAGONTE, Saguntus ou Saguntum, v. d'Hispa-nie (Tarraconaîse), chez les Edetani, sur la côte E., près de l'emplacement actuel de Murviedro, passait pour avoir été fondée par des Zacynthiens unis à des Rutules d'Aidée. Rome fit alliance avec cette ville entre les deux premières guerres puniques. An-nibal l'assiégea en pleine paix, et la prit en 219 av. J. C., malgré l'héroïque résistance des habitants, qui se brûlèrent plutôt que de se rendre; les Romains la reprirent en 210. Suchet gagna près de là en 1811 une bataille qui futnommée labat. deSagonte.
- SAGRA, petite riv. du Brutium, entre le pays des Locriens et celui des Crotoniates, se jette dans la mer Ionienne. Sur ses bords, 15000 Locriens défirent 130000 Crotoniates.
- SAGRES, v. forte de Portugal (Algarve), sur l'Océan, à 35 kil. S. O. de Lagos. Fondée en 1416 par l'infant don Alphonse Henri, qui y établit une école de navigation : c'est de là que partirent les expéditions qui allaient chercher le passage aux Indes par le Sud de l'Afrique septentrionale.
- SAHARA, région de l'Afrique qui s'étend entre le Tell et le vrai désert, au S. du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie. On lui donne 5000 kil. de l'O. à l'E., et 2000 du N. au S. C'est comme un vaste archipel d'oasis, peuplées d'Arabes, de Maures, de Touaregs, de Touats et de Tibbous. Les endroits principaux sont: sur la côte de l'Atlantique, Arguin, Portendik, St-Cyprien, Rio-de-Ouro; dans l'intérieur, Agably, Ghat. Aghadès, Bilma,Gonda, etc. On ne traverse le Sahara qu'en caravanes. De hardis Européens, Lyon, Oudney, Denham.Ciapperton, Laing, Caillié, s'y sont aventurés et nous ont donné quelques connaissances sur ce pays. L'eauy est très-rare et la chaleur insupportable. Des vents brûlants (notamment le Simoun) y soufflent et ensevelissent des
S0 — ST-A.GK caravanes entières sous les nuées de sable qu'elles soulèvent; le phénomène du mirage y est fréquent. Le sel y abonde ; la végétation est pauvre, sauf dans les oasis. On y rencÇntre le lion, la panthère, l'autruche, les singes, d'énormes serpents boas.-— On croitque le Sahara u'estque le bassin desséché d'une mer qu'une grande convulsion de la nature aura fait disparaître.—On doit à M. le général Daumas de savantes études sur .le Sahara algérien.
- SAHEL, c-à-d. côte, rivage, mot arabe appliqué depuis la conquête de l'Algérie à dés collines qui s'étendent à l'O. et à l'E. d'Alger, sur le bord de la mer et au N, de la plaine de la MitMja.
[modifier] SAI
- SAÏD, nom arabe de la Hte-Égypte. V. EGYPTE.
- SAÏD-PACHA, vice^roi d'Egypte, fils de Méhémet-Ali, né en 1822, d'une mère ciroassienné, m. en 1863, fut élevé à l'européenne. Appelé au. trône en 1854, il fit d'utiles réformes, seconda de tout son pouvoir l'entreprise du canal de Suez et fit ouvrir sur la Méditerranée, à l'extrémité N.du canal projeté, un port qui reçut en son honneur le nom de PortSaid.
- SAÏDE ou SAÏDA, l'anc Sidon, v. et port de Syrie (Acre), sur la Méditerranée, à 32 I. S. O. de Beyrouth; env.12 000 hab. Consulat français. Ville grande, mais sale et mal bâtie; jadis commerçante et fort riche (V. SIDON),"L'émir Fakhr-ed-Dyn fit combler son port vers 16*30. La ville actuelle a été souvent ravagée par des tremblements de terre et par la peste. On y trouve beaucoup de ruines et des sépultures des anciens rois de Syrie.
- SAIGNES, ch.-l. dé o. (Cantal), sur une roche basaltique, à 17 kil. N. E. de Mauriac : 525 hab. Eau ferrugineuse. Ruines d'un château fort. -'
- SAIGON, v. et port de laBasse-Cochiachine, sur le fleuve Saigon,-par 104° 22' long. E., 10" 50' lat. N.; env. 10000 hab. (jadis beaucoup plus peuplée). Rues régulières, pagodes nombreuses, palais du vice-roi, forte citadelle, construite en 1790 par le colonel français Olivier; beaux et vastes magasins à riz, casernes, chantiers de.marine,arsenal; cairâl qui joint le fleuve Saigon au Meï-kong et communique avec la ville de Cambodjë.Port libre. Grand commerce. — Cette ville fut prise le 17 fév. 1859 par la flotte franco-espagnole et devint dès lors le chef-lieu de nos possessions en Coehinchine. Il y fut signé en 1862 un traité qui nous assurait la possession de la plus grande partie de la Coehinchine (pïov. de Gia-dinh, Bienhoa, Mytho, Poulo-Condor).
- SAM, peuple de la Gaule (Lyonnaise: %'), entre les Carnutes. à l'E. et les Viducasses à l'O, avait pour ch.-l. Saii, auj. Séê% (Orne).
- SAILLAGOUSE, ch.-l. de C (Pyr. orient.), sur la Sègre, à 35 MI. S. O. de Prades, près de la frontière d'Espagne; 549 hab.
- SAUAANS, ch.-l. de c (Brome), sur la Brome, à 25 kil. S. O. de Dié; 1745 hab. Filatures de coton et de soie, briqueteries, fours à chaux.
- SAINS, ch.-l. de c (Aisne), à 13 kil. O. de Vervins; 2445 hab. Batiste, linon ; forges.— Autre ch.-l. de c. (Somme), à- 9 kil. S. d'Amiens ; 779 hab.
[modifier] SAINT
- SAINT-ACHEUL, anc abbaye de mojnes AUgus-tins, en Picardie. (Somme), aux portes d'Amiens, fondée au iv* s. par S. Firmin, l^évêqued'Amiens, Sous la Restauration, les Jésuites, appelés alors Pères de la Foi, y tinrent un collège florissant.
- SAINT-AFFRIQUE, ch.-l. d'arr. (Aveyron), sur la Sorgue, à44kil. S. E. de Rhodez; 6807 hab. Trib. de l"-inst. et d% commerce, collège, dirigé depuis 1851 parles Jésuites; église calviniste. Draps communs, molletons, fromages. Cette ville joua un rôle dans les guerres de la Réforme : c'était une des principales places des Calvinistes. Elle fut assiégée Jt prise par Louis XIII en 1629.
- SAINT-AGNANT, ch.-l, de c. (Charente-Inf.), à 15 kil. de Marennes; 1205 hab.
- SAINT-AGRËVE, ch.-I. de C (Ardèchel, à 40 kil. O. deTournon; 31j3hab. Vins, fruits,"'châtaignes; grains, bestiaux. Eûmes d'un château fort.
ST-AMA. — 1661 — ST-AND„
SAINT-AIGNAN, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher); sur le Cher, à 38 kil. S. de Blois ; 3600 hab. Bois, vins, cuirs, draps blancs; pierres à fusil, jadis titre de duché.
- SAINT-AIGNAN-SUR-ROE, ch.-I. de c (Mayenne), à 35 kil. N. de Châteaugontier; 883 hab.
SAINT-AIGNAN (le duc de). V. BEAOVTLLIERS.
- SAINT-ALBAN, v. d'Angleterre (Hertford), à 19 kil. O. d'Hertford, à 30kil. N. O. de Londres, sur la route de Londres à Birmingham; 6000 hab. Monastère fameux, bâti par Offa en 792, détruit en 1539, et auquel la ville moderne doit son origine. Tombeau de Fr. Bacon, qui avait été créé par Jacques I vicomte de St-Alban.—César défit en ce lieu Cassivel-iaunus, chef des Bretons; la reine Boadicee y fit massacrer 70 000 Romains. Il s'y livra en 1455 une bataille dans laquelle le duc d'York, Richard, battit le roi Henri VI et s'empara de sa personne ; en 1461 Marguerite y battit Warwick et reprit Henri.
- SAINT-ALBIN (Alex. ROUSSELIN de), publiciste, né en 1773, m. en 1847. Il embrassa avec ardeur les doctrines de la Révolution, s'attacha à Danton et à Camille Desmoulins, fut en l'an n (1794) commissaire national à Troyes, puis commissaire aux armées, remplit plusieurs missions avec zèle et avec intégrité, devint en 1799 secrétaire général de la guerre sous Bemadotte, et fut pendant les Cent-Jours secrétaire de l'intérieur sous Carnot. Il fut en 1815 un des fondateurs de l'Indépendant, qui peu après se fit appeler le Constitutionnel, et resta jusqu'en 1838 un des principaux rédacteurs de cette feuille. On lui doit une Vie de Hoche, une Vie de Championnet et quelques autres biographies militaires ; il a laissé sur la Révolution et sur l'Empire des ouvrages qui pour la plupart sont restés manuscrits (Vie de Danton, Vie de Dugommier, Mémoires de Barras, Conjuration de Malet, etc.).
- SAINT-ALLAIS (VITON de), généalogiste, né à Lan-gres en 1773, d'une famille bourgeoise, m. en 1842, recueillit de précieux renseignements sur l'origine d'un grand nombre de familles, et fonda un cabinet de généalogiste qui attira bientôt une nombreuse clientèle, grâce à la facilité avec laquelle il admettait certaines généalogies. Ses principaux ouvrages sont : Histoire générale des ordres de chevalerie, 1811; Tablettes chronologiques de l'Europe, 1812; Bist. généalogique des maisons souveraines de l'Europe, 1812; Nobiliaire universel de France, 1814-1820; Dictionnaire de la noblesse, 1819; Armoriai de France, 1817. Il commença en 1819 une nouvelle édition de l'Art de vérifier les dates, qui fut continuée par Fortia d'Urban.
SAINT-ALVËRE, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 31 kil. N. E. de Bergerac; 1766 h. Château en ruine. SAINT-AMAND, ch.-l. de cant. (Loir-et-Cher), à 14 kil. S. de Vendôme; 673 h.
- SAINT-AMAND-DE-BOIXE, ch.-l. de cant. (Charente), à 16 kil. N. O. d'Angoulême; 1689 bab.
- SAINT-AMAND-EN-PUISAYE, ch.-l. de cant. (Nièvre), à 29 kil. N. E. de Cosne; 2331 hab. Poteries.
SAINT-AMAND-LES-EAUX,0ppid«)n,S'. 41710 ndi'.ch.-l. de cant. (Nord), sur la r. g. de la Scarpe, à 13 kil. N. O. de Valenciennes; 10210 h. Collège. Ville industrielle et commerçante : chanvre, lin de fil, batiste. A 4 kil. de là, eaux minérales et boues sulfureuses, célèbres surtout depuis Louis XIV. Ane monastère fondé par S. Amand: antiquités.
- SAINT-AMAND-MONTROND, ch.-l. d'arr. (Cher), à44 k. S. E. de Bourges: 8607 h. Trib. de 1™ inst.; collège. Ruines du château de Mont-Rond, qui domine la ville. Commerce actif (laines, merrain, fer, vin).
- SAINT-AMANS, ch.-l. de cant. (Lozère), à 32 k. N. de Mende ; 358 hab. Serges.
- SAINT-AMANS-DES-COPTS, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 40 kil. N. O. d'Espalion ; 1321 hab.
SAINT-AMANS-LA-BASTIDE OU SOULT, ch.-l. de Cant. (Tarn), à 27 kil. S. E. de Castres; 2374 hab.
- SAINT-AMANT, dit Roche-Savine, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 13 kil. O. d'Ambert; 1956 h.
ST-AMANT-TALLENDE , ch.-I. de c. (Puy-de-Dôme) à 21 kil. S. de Clermont; 1531 h. Chevaux, abeilles.
- SAINT-AMANT (Marc Ant. GERARO de), poète, né à Rouen en 1594, m. en 1661, s'attacha au comte d'Harcourt qu'il suivit dans ses campagnes, parcourut l'Europe comme soldat et comme voyageur, apprit plusieurs langues vivantes, et fut un des premiers membres de l'Académie française, qui le chargea de rédiger dans son Dictionnaire les mots du langage burlesque. On a de lui un poème épique (Moïse sauvé) et des OEuvres diverses, satires, odes, sonnets, où il y a beaucoup de verve et même de grandeur, mais où sauvent il viole les règles du goût. Son poème de Moïse lui attira les sarcasmes de Boi-leau. Cli. Livetapubl. sesO£«wes,(2v.in-i6,1856.
- SATNT-AMARIN, v. d'Alsace-Lorraine, à 43 kil. N. de Béfort, près de la Thur, dans une belle vallée; 2296 hab. Toiles de coton; usines à fer.
- SAINT-AMBROIX, ch.-l. de cant. (Gard), sui la Cèse, à 19 kil. N. E. d'Alais; 4060 h. Eglise calviniste. Filoselle, houille.
- SAINT-AMOUR, ch.-l. de cant. (Jura), à 33 kil. S. O. de Lons-le-Saulnier: 2343 h. Collège, Tanneries, marbreries; mines de fer, forges. Patrie de Guillaume de St-Amour.
- SAINT-AMOUR (Guillaume de), docteur de Sor-bonne et chanoine de Beauvais, né vers 1200 à St-Amour, m. en 1272, combattit l'institution des Frères mendiants, et publia en 1256 les Périls des derniers temps, livre hardi qui fut condamné par le pape.
- SAINT-ANDRÉ, ch.-l. de cant. (B.-Alpes), sur le Verdori, à 16 kil. N. de Castellane; 894 h. Fruits.-
- SAINT-ANDRE, v. de Hongrie, dans le comitat de Pesth, sur le Danube, à 15 k. N. de Bude ; 8000 h. Excellents vins, dits vins de Bude.
SAINT-ANDRÉ, V. d'Ecosse. V. SÀINT-ANDREWS.
- SAINT-ANDRË-D'APCHON, bg de la Loire, à 11 kil. O. de Roanne; 1810 hab. Eaux minérales.
- SAINT-ANDRE-DE-CUBZAC, ch.-l. de cant. (Gironde), sur la Dordogne, à 21 kil. N. E. de Bordeaux, au N. de Cubzac ; 3690 hab. Vins.
- SAiNT-ANDRE-DE-vALBORGNE,'ch.-l. de cant. (Gard), à 30 kil. N. E. du Vigan; 1812 hab. Filatures.
- SAINT-ANDRE-LA-MARCHE , ch.-l. de c. (Eure), à 17 kil. S. E. d'Évreux; 1492 hab. Toiles, coton.
- SAINT-ANDRÉ (Jacques d'ALBON de), vaillant capitaine, servit sous Henri II et ses successeurs, se fit remarquer par son courage dans les guerres contre les Calvinistes, fut fait maréchal en îô'tf, fut pris parles Espagnols à la bat. de St-Quentin, 1557, et pressa, pour obtenir sa liberté, la conclusion du traité de Cateau-Cambrésis (1559); forma en 1561, avec le connétable de Montmorency et le duc de Guise, la fameuse ligue connue sous le nom de Triumvirat, combattit avec eux contre les Calvinistes à Dreux, et fut tué dans la bataille (1562).
- SAINT-ANDRE (J. Bon), né en 1749 à Montauban, de parents calvinistes, m. en 1813, fut député du Lot à la Convention, vota la mort de Louis XVI, fit entrer Robespierre au Comité' de salut public, créa en peu de temps une armée navale assez forte, assista au combat naval livré aux Anglais devant Brest le 1" juin 1794 et y fit preuve de courage; devint consul général à Smyrne sous le Directoire, organisa en 1801 les nouveaux départements des rives du Rhin, et fut nommé préfet du Mont-Tonnerre. On a de lui des Discours, des Rapports, et un Journal de la croisière de la flotte commandée par l'amiral Villaret : c'est la relation du combat du 1er juin. Ceî homme, qui avait été un des plus violents-montagnards , ne mérita dans la suite que des éloges comme administrateur. Michel Nicolas a publié en 1848 : Jean Bon de St-Andrë, sa vie et ses écrits..
- SAINT-ANDREWS, v. et port d'Ecosse (Fife), à 59 kil. N. d'Edimbourg ; 4000 hab. Archevêché, université, fondée en 1411, et longtemps florissante; collège dit' de Madras, fondé par A. Bell, inventeur de .l'enseignement mutuel, natif de St-Andrew3.
ST-ASA — 1662—- ?ST-BER
SAINT-ANGE (le CHATEAU-), célèbre forteresse de Rome, sur la r. dr. du Tibre, au bout du pont St-Ange, a souvent servi d'asile aux papes : c'est auj. une prison. C'était autrefois le mausolée d'Adrien. Il reçut son nom actuel d'une petite église du voisinage'qui était dédiée à l'archange St-Michel.
- SAINT-ANGE (Cap), l'ancien cap. Halée, prom. de Morée, au S. E., par 36° 25' lat. N.; 20° 52' long. E.
- SAINT-ANGE (Ange FARIAU, dit de), poète, né à Blois en 1747, m. en 1810, fut protégé par Turgot, qui lui donna un emploi dans les finances, et fut nommé, lors de la réorganisation de l'instruction publique, professeur de grammaire et de belles-lettres dans une des écoles centrales de Paris. Il venait d'être reçu membre de l'Académie Française lorsqu'il mourut. On lui doit, outre des poésies diverses. une traduction presque complète d'Ovide en vers (Métamorphoses, Fastes, Art d'aimer, Remède d'amour, quelques Élégies et Eéro%4es). Il avait un talent réel pour la versification, mais ses traductions sont peu fidèles: d'ailleurs l'auteur se nuisait par une vanité excessive. Ses OEuvres complètes ont paru en 1823, 9 vol. in-12.
- SAINT-ANTHEME, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur l'Ance, à 25 kil. E. d'Ambert; 3206 hab.
- SAINT-ANTOINE, bg du dép. de l'Isère, sur le Furant, à 15 kil. N. O. de St-Marcellin: 2035 hab. Célèbre abbaye de St-Antoine, qui était chef d'ordre.
SAINT-ANTOINE (Religieux de). V. ANTorNE (S.).
- SAINT-ANTONDS, ch.-l. de c (Tam-et-Garonne), à 54 k. N. E. de Montauban; 5152 h. Station. Tanneries, étoffes de laine. Ane couvent.
- SAINT-ARNAUD (Achille LEROT de), maréchal de France, né à Paris en 1798, m. en 1854, était fils d'un avocat au parlement, qui devint membre du Tribu-nat et préfet de l'Aude. Il entra en 1815 aux gardes du corps, alla en 1822 combattre pour la cause des Hellènes, et ne rentra au service qu'en 1831 ; fut attaché en qualité d'offlcier d'ordonnance au général Bugeaud, dont il se concilia promptement l'affection, fut chargé d'accompagner la duchesse deBerry à Païenne (1832), passa en 1837 en Afrique, prit une part active à l'assaut de Constantine (1837), à la prise de Djigelli (1839), à l'attaque du col de Mouzaïa, où il reçut une blessure grave (1840), à la prise de Teke-dempt et de Mascara (1841) ; fut investi en 1842 du commandement de Milianah, et en 1844 de celuid'Or-léansville; comprima l'insurrection du Dahra (1845-47), suscitée par Bou-Maza ; fut élevé en 1850 au commandement supérieur de la province de Constantine, et fit l'année suivante, contre les tribus insoumises de la Kabylïe, une expédition hardie, qui fut couronnée d'un plein succès ; fut bientôt après appelé au commandement d'une division de l'armée de Paris, puis au ministère de la guerre (oct. 1851). Il s'attacha surtout à réorganiser l'armée et à y rétablir la discipline; fut chargé, au 2 décembre, des mesures militaires qui devaient assurer le succès du coup d'Etat; reçut, en 1852, le bâton de maréchal; fut, en 1854, mis à la tête de l'armée dirigée contre la Russie, opéra le 14 septembre, de concert avec l'armée anglaise, une heureuse descente en Crimée, et remporta le 20 sur les bords de l'Aima une victoire éclatante. H marchait sur Sébastopol lorsque, vaincu par une maladie qui le minait depuis longtemps, il se vit forcé de résigner son commandement : il succomba en mer trois jours après. Aux qualités du guerrier, St-Amaud unissait les agréments de la personne, un esprit vif et tout français. lia été publié en 1855 un recueil de ses Lettres, où il se peint tout entier : ces lettres, écrites dans l'intimité, sont adressées pour la plupart à ses frères, MM. Ad. de St-Ar-naud et Ad. de Forcade. Son nom a été donné à une rue de Paris; son buste a été placé dans Iacourd'hon-neur du lycée Napoléon, où il avait été élevé.
- SAINT-ASAPH, v. du Pays de Galles (Flint), à 20 kil. N. O. de Flint; 3500 hab. Êvêché. — Fondée en 560 par Kentigern (S. Mungo), évêque de Glas-
gow, qui y bâtit le célèbre monastère Llan-Elvy. La ville doit sonnom à S. Asaph, 2" abbé du monastère.
- SAINT^ASTIER, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur l'Isle, à 17 k. S. O. de Férîgueux; 2879 h. Station.
- SAINT-ATJBAN, ch.-L de cant. (A3pes-MàrHimes), à 40 kil. N. O. de Grasse; 615 hab.
- SAEST-AUBIN-D'AUBIGNÉ, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 18 kil. S E. de Rennes; 1448 h.
- SAINT-AUBIS-DU-CORWIEB, ch.-l. de cant. (IUe-et-Vilaine), à 20 kil. S. O. de Fougères; 2098 h. Tour très-élevée, reste d'anciennes fortifications;'La ville fut fondée 1222 par Pierre de Dreux. Il y fut signé en 1231 un traité entre la reine Blanche et les nobles révoltés. Victoire de La Trémoille sur les Bretons et le duc d'Orléans (depuis, Louis XII), alors révolté, 1488.— ?. AUBIN.
SAINT-AUBIN (LEGEHDRE,marq. de).V.LE6ENDRE.
- SAINT-AUGUSTIN, v. et port des Etats-Unis, dans la Floride, à l'entrée de cette péninsule, sur l'Océan Atlantique, à 240 k. S. E.de Tallahassée; 3000 hab. Jadis plus peuplée. Beau pont en pierre.—Fondée par les Espagnols, elle fut la capit. de la Floride oo cid. sous leur domination. Elle fut brûlée par Drake en 1586, par Davis en 1785. Le traité de la cession de la Floride aux Etats-Unis y fut signé en 1821.
- SAINT-ADGUSTIK (Cap), le cap le plus orient, de l'Amérique, au Brésil (Pernambouc), par 8" 20' lat. S.
- SAINT-AUIAYE, Ch.-l. de cant (Dordogne), sur la Dronne. à 33 ML S. O. de Riberac; 1524 hab.
- SAINT-AVOLD, v. d'Alsace-Lorraine, à 32 kil. O. de Sarreguemïnes et S. 47 kil. E. de Metz ; 3286 h. Station, foire très-fréquentée. La ville doit son origine à un monastère de S. Nabor.
- SAINT-BAB.THÉLEBÏY, une des Antilles (à la Suède), par 65° 12' long. O., 17° 58'lat. N, : 25 kil. de tour, 10000 hab.; oh.-l., Gustavia. Abord périlleux, mais bon port. Peu d'eau; arbres à bois précieux. — Aux. Français depuis 1648, eËe fut cédée à la Suède en 1784. "
- sAmT-BAETHÉLEBnr-BE-GRouiN, bourg du dép. de l'Isère, à 22 kil. S. O. de Grenoble. Fontaine dont l'eau bout constammentet s'enflamme facilement.
SAINT-BASTHÉLEMIT (la). F. BARTHELEMY. SAINT-BÉAT, cb.-L de cant. (Hte-Garonne), à 32 kil. de St-Gaudens, au confluent de la Garonne et de la Pique; 1403h.Beau marbre blanc, ardoises.
- SALNT-BEAUZEI.Y, ch.-l. de cant. (Aveyron), sur la Muse, à 16 kil. N. O. de Hilhau; 949 h.
- SATNT-BEMN-D'AZr, ch.-l. de cant. (Nièvre), à 19 kil. E. de Nevers ; 1859 hab. Forges.
- SAINT-BENOÎT, v. et port de l'île de la Réunion, dans l'arr. du Vent, à 40 Ml. S. E. de St-Denis et à l'embouch. de la riv. des Marsouins ;Î2 000 hâb., dont les deux tiers noirs ou mulâtres. Sucreries.
SAINT-BENOIT-DU-SAULT, ch.-l. devant. (Indre), à 33 kil. S. E. du Blanc; 1072 hab. Forges. SAINT-BENOÎT (ordre de). 7- BENËUICTIHS. SAINT-BERNARD (GRAND-), fenninusmons, Mons Jovis, Mont-Jou, haute mont, et col des Alpes Pen-nines, entre le Vâlaiset la vallée d'Aoste, par 5° 5' long. E.,45"5riat. N.Ja3470"1 dehauteur. Un peu au-dessous du sommet est un hospice célèbre, fondé en 962 par Bernard de Menthon et desservi, par des religieux augustins qui se dévouent au soulagement des malheureux surpris par le froid ou égarés dans les neiges : ils se font aider dans leurs recherches par des chiens d'une intelligence singulière. Cet hospice est le lieu habité le plus élevé de l'Europe. Dans l'église du couvent est un monument en l'honneur du général Desaix. Le passage au mont St-Bernard offre de grandes difficultés; cependant il fut effectué par les armées romaines au temps d'Auguste, par les Lombards en 547, parCharlema-gneen773, enfin par les Français en 1798, 1799 et 1800 : ce dernier passage, exécuté par Bonaparte, est surtout remarquable en ce que ce général menait avec lui de la cavalerie et de l'artillerie. Le chemin qui traverse le Grand-Saint-Bernard est pra-
ST-CHA
— 1663 —
sT-CLcr
tiqué dans un vallon étroit et bordé de rochers.— L'hospice a été dépouillé en 1850 de ses biens immeubles par le gouvernement du Valais.
- SAINT-BERNARD (PETIT-) , Graius mons, mont, de France, dans les Alpes Grecques (Graix), entre la Savoie et la vallée d'Aoste, au S. O. du Grand-St-Bernard, sur le chemin qui mène de lavallésde l'Isère à celle de la Doire. C'est le passage le plus commode de toute la chaîne des Alpes. A 2200" de hauteur est un hospice semblable à celui du Grand-St-Bernard et qui a le même fondateur.
- SAINT-BERTRAND DE COMMINGES, Lugdunum Convenarum, ch.-l. de cant. (Hte-Garonne), à 21 k. S. O. de St-Gaudens; 745 hab. Musée pyrénéen. Aux env., cristal de roche, beau marbre dit balvacaire, mines de cuivre, vaste grotte de Gorgas.—Jadis ch.-l. des Convenu et plus tard du comté de Comminges. Dernier asile de Gundovald, qui y périt; détruite par Gontran en 585; rebâtie en 1100 par S. Bertrand, évêque de Comminges (dont la ville prit le nom). Ce fut un évêché jusqu'en 1790.
- SAINT-BLIN, ch.-l. de c (Hte-Marne), à 31 k. N. E. de Chaumont; 597 h. Ane prieuré de Bénédictins.
- SAINT-BONNET, ch.-l. de cant. (Htes-Alpes), sur le Drac, à 14 kil. N. de Gap; 1700 hab. Patrie du connétable de Lesdiguières. Eau sulfureuse.
- SAINT-BONNET-DE-JOUX, ch.-I. de c (Saône-et-Loire), à 15 k. N. E. de Charolles; 1632 h. Pierre de taille.
- SAINT-BONNET-LE-CHATEAU, ch.-l. de c (Loire), à 20 k. S. de Montbrison, sur l'emplacement de la forteresse romaine de Castrum Tari : 2230 h. Église gothique. Dentelles.
SAINT-BONNET (Jean TOIRAS de).F. TOIKAS.
- SAINT-BRICE-EN-COGLES, ch.-l. de c (Ille-et-Vilaine), à 15 kil. N. O. de Fougères; 1859 hab.
- SAINT-BRIEUC, Briocum, ch.-l. des Côtes-du-Nord, sur le Gouet, à 3 kil. de la mer, à 446 kil. O. de Paris ; 15 341 h. Bon port (au Légué), entouré de quais ; chemin de fer. Évêché, trib. de 1" inst. et de commerce;lycée, école d'hydrographie. Cathédrale du xins s., pont en granit, plusieurs places, belles promenades, statue de Du Guesclin; bibliothèque, société d'agriculture. Toiles, étoffes de laine. Grand commerce maritime, armements pour la pêche de la baleine et de la morue; importation de fers et de bois du Nord. — La ville eut pour origine un monastère fondé par S. Brieuc à la fin du v* s., et érigé en évêché en 844. Elle faisait jadis partie de la Hte-Bretagne.
- SAINT-CALAIS, Ânilla, Anisola, puis Carilesi oppidum, ch.-l. d'arr. (Sarthe), à 44 kil. S. E. du Mans, sur la riv. d'Anille; 3739 hab. Trib. de 1™ inst. Jolie place; restes d'un château féodal. Lainages, grains. Ane abbaye de Bénédictins fondée au vr s. par S. Carilef, dit par corruption S. Calais.
- SAINT-CAST, vge des Côtes-du-Nord, sur la côte, à 32 kil. de Dinan; 1000 hab. Les Anglais, y ayant tenté une descente en 1758, furent défaits par le duc d'Aiguillon et le comte d'Aubigny : une colonne, érigée en 1858, consacre le souvenir de cette défaite.
- SAINT-CÉRE, ch.-l. de c. (Lot), à 23 k. N. O. de Figeac; 4302 hab. Commerce de fil et de chanvre. Aux env., beau marbre. Ruines d'un château fort.
- SAINT-CERNIN, ch.-l. de c (Cantal), sur la Doire, à 23 kil. N. E. d'Aurillac; 2795 hab. Bestiaux.
- SAINT-CHAMAS, v. et port du dép. desBouches-du-RhÔne, sur la côte N. de l'étang de Berre, et sur le chemin de fer d'Avignon à Marseille, à 46 kil. O. d'Aix; 2692 hab. Port sur l'étang; poudrière, olives, huiles. Restes d'un pont romain appelé le pont Fla-vien, sur la Touloubre, et de 2 arcs de triomphe.
- SAINT-CHAMOND, ch.-l. de c (Loire), sur le Gier,à 10 kil. N. E. de St-Ëtienne; 11 626 hab. Chemin de fer. Fonderies, quincaillerie; velours, rubans , lacets. Aux env., houille.
- SAINT-CUAPTES, ch.-l. de c. (Gard), à 13 kil. S. E. d'Uzès; 868 h. Église consistoriale -calviniste.
SAINT-CHARLES, v. des États-Unis (Missouri),
sur la r. g. de Missouri, à 30 kil. N. O. de St-Louls; 4000 h. École méthodiste. Grand commerce de pelleteries. — Fondée par les Français en 1780. Elle fut jusqu'en 1826 le ch.-l. du Missouri.
- SAINT-CHELY-D'APCHER, ch.-l. de c (Lozère), à 34 kil. N. de Marvejols; 1872 hab. Draps fins.
- SAINT-CHËLY-D'AUBRAG, ch.-l. de c (Aveyron), à 24 kil. d'Espalion; 1697 hab. Pâturages.
- SATNT-CHINIAN, ch.-l. de c (Hérault), à 23kiL S. E. de St-Pons;4339 h. Drap, bonneterie.
- SAINT-CHRISTOPHE, une des Antilles anglaises, au N. O. de la Guadeloupe et au S. E. de SfeEus-tache; 26 kil. sur 7; 25 000 hab.; ch.-l., la Basse-Terre. Au centre, mont Misery (volcan éteint), haut de 1128™. Sol très-fertile : canne à sucre, café, oranges, coton, etc.—Découverte en 1493 par Christophe Colomb (d'où son nom), elle fut colonisée par les Anglais en 1623; possédée en commun par les Anglais et par les Français de 1627 à 1713, elle fut cédée en entier à l'Angleterre par le traité d'U-trecht. Elle forme, avec Antigoa, Montserrat et les Vierges, ungouvt de l'Amérique anglaise.
- SAINT-CHRISTOPBE, ch.-l. de C (Indre), à 34 kil. N. O. d'Issoudun; 694 hab.
- SALNT-CBERS-LA-LANDE, ch.-l. de c. (Gironde). à 21 kil. N. de Blaye; 2889 lab. Vins.
- SAINT-CLAIR, ch.-l. de c. (Manche), à 11 kil.N. E. de Saint-Lô; 638 hab.
- SAINT-CLAIR-SUR-EPTE , bourg de Seine-et-Oise, à 9 k. N. O. de Magny; 600 hab. Ermitage qu'habita S. Clair, martyrise en 881. Par un traité signé à St-Clair-sur-Epte en 911, Charles le Simple céda la Neustrie au chef normand Rollon.
- SAINT-CLAIR DE LOMASNE,. ch.-l. de c. (Gers), à 15 kil. S. E. de Lectoure; 1695 hab. Rubans de fil.
- SAINT-CLAIR (lac), lac de l'Amérique du Nord, dans la région des grands lacs, à 80 kil. S. du lac Huron, à 20 k. dulac Êrié ; il a 150 kil. de tour, et communique avec le lac Huron parla rivière St-Clair, avec le lac Ërié par le Detroit-River. — La riv. St-Clair sépare le territ. de Michigan du Ht-Canada, et a env. 80 kil. de cours du N.au S., et 400™ de large, ce qui la rend navigable pour de gros bâtiments.
- SAINT-CLAUD, ch.-l. de c (Charente), à 22 kil. S. O. de Confolens; 1881 hab. Bestiaux.
- SAINT-CLAUDE, le Condate des anciens, ch.-l. d'arr. (Jura), au fond d'une vallée, au confluent de la Bienne et du Tacon, à 54 kil. S. E. de Lons-le-Saunier; 6316 hab. Évêché, trib., collège.Industrie et commerce considérables : horlogerie, tabletterie et ouvrages au tour. Célèbre abbaye, fondée vers 430 par S. Romain, réformée au va8 s. par S.'Claude; elle s'enrichit de donations immenses pendant le moyen âge et fut un des premiers chapitres nobles de France : l'abbé pouvait anoblir et faire grâce aux criminels. Il avait aussi droit de main-morte : quiconque habitait un an sur ses terres devenait son serf. Cet us féodal fut aboli en partie à la voix de Voltaire, mais ne disparut complètement qu'à la Révolution. L'abbaye avait été sécularisée dès 1742.
SAINT-CLOST (PERROS DE) OU PIERRE DE ST-GLOUD, écrivain du commencement duxm"s., est le l'hauteur du Roman du Renard, célèbre poème allégorique et satirique de 2000 vers. Ce poème a été continué par Jacquemart Gielée, et depuis traduit dans les langues principales de l'Europe et augmente d'un grand nombre d'épisodes ou branches. La dernière traduction (en français vulgaire) a été publiée à Bruxelles (1739); elle a été réimprimée à Paris en 1786 sous le titre d'Intrigues du cabinet des rats, et en 1825 par Méon.
- SAINT-CLOUD, bourg de Seine-et-Oise, à 14 kil. O. de Paris et 9 kil. E. de Versailles, sur la r. g. de la Seine, où il s'élève en amphithéâtre, et sur le chemin de fer de Paris à Versailles; 5616 hab. Château incendié par les Allemands (13 oct. 1870); parc, jets d'eau, cascade; haras, casernes; nombreuses maisons de campagne. Foire célèbre, du 7 au 22 sept.
St-DEN — 1664 — ST-D1Z
Ce bourg se nommait d'abord Nogent; il reçut son nouveau nom d'un fils de Clodomir, Clpdoald ou Cloud, qui s'y retira en 538 après le meurtre de ses frères. Ce prince y bâtit un monastère et donna ce domaine à l'église de Paris, qui l'a conservé jusqu'au dernier siècle. Le château fut bâti au xvi" s. par Pierre de Gondi, archevêque de Paris. Acquis en 1658 par Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, il fut rebâti pour ce prince par Mansart et Lepautre. Henri III fut assassiné au château de St-Cloud en 1589 par Jacq. Clément. C'est dans l'orangerie de St-Cloud que siégeaient les Cinq-Cents lors du coup d'État du 18 brumaire. Ce bourg fut en partie brûlé par les Prussiens à la suite du combat de Buzenval. V. ce nom.
- SAINT-CYPRIEN, ch.-l. de e. (Dordogne), à 17 kil. O. de Sarlat; 2415 hab. Briqueteries, chapellerie, quincaillerie, objets en buis faits au tour.
- SAINT-CYR, bourg de Seine-et-Oise, à 22kil. O. de Paris, et à 4 kil. O. de Versailles; 2000hab. A la sollicitation de Mme de Main tenon, Louis XIV y fonda, en 1680, sous le nom d'Institut deS. Louis, une maison pour l'éducation gratuite de 250 demoiselles nobles et pauvres : l'éducation, d'abord confiée à une communauté de dames de la maison, fut à partir de 1692 remise à des religieuses Augustines. Depuis la Révolution, on a établi dans les mêmes bâtiments d'abord le Prytanée, puis l'Ecole spéciale militaire, qui l'occupe encore aujourd'hui. Lavallée a écrit VHist. de la maison royale de St-Cyr, 1853.
SAINT-CYR (GOUVION de). V. GOUVION.
- SAINT-CYRAN, abbaye du Berry, danslaBrenne, eut pour abbé Jean Duvergier de Hauranne, dit l'Abbé de St-Cyran. F. DUVERGIER.
- SAINT-DAVID'S, Menevia, Fanum Davidis, v. d'Angleterre, dans la principauté de Galles (Pem-broke), à 26 kil. N. O. de Pembroke, sur l'Allan, à 3 k. de son embouch. dans la mer d'Irlande; 2500 hab. Êvêché; cathédrale, qui contient un monument de S. David, et dont le clocher a 102™. — Ville déchue. Ce fut d'abord un couvent, fondé par S. Patrick, auquel succéda S. David : ce couvent était au moyen âge un but de pèlerinage célèbre. Auj. l'évê-que anglican de St-David's réside à AbergweÛy.
- SAINT-DENIS ou SAINT-DENYS, Dionysiopolis, S. Dionysii fanum, v. du dép. de la Seine, ch.-l. d'arr., près de la Seine, surle Crould et le Rouillon, et sur le chemin de fer du Nord dont c'est la 1" station, à 8 kil. N. de Paris; 22052 hab. Jolie ville, bien percée, bien bâtie; canal qui joint la Seine au canal de l'Ourcq ; belle église gothique, dont les caveaux ont servi de sépulture aux rois de France depuisDagobertl. Maison impériale d'éducation pour les filles des membres de la Légion-d'Honneur (dans les bâtiments de l'ancienne abbaye), fondée en 1809. Fortifications, casernes, dépôt de mendicité. Industrie active : toiles peintes, soude, minoterie, fécule-ries, acides minéraux, blanchisseries, manufactures de plomb laminé, etc. Foires nombreuses et fréquentées ; les pi us célèbres sont la foire aux moutons, dite duiandy, qui s'ouvre le l*rlundi après le 11 juin, et celle du 9 oct. — C'était jadis une abbaye de Bénédictins, fondée en 030 parDagobert, où l'on transporta en 636 les restes de S.Denis; l'église, une des plus belles basiliques de France, fut reconstruite sous Louis Vil par Suger. L'abbé était un des principaux seigneurs du royaume : Hugues Capet fut abbé de St-Denis; l'oriflamme, qui après l'avéne-mentdes Capétiens devint l'étendard de France, était l'étendard particulier de l'abbaye de St-Denis; Mont-ioie et St-Denys était jadis le cri deguerre des Français. St-Denis fut pris et repris dans les guerres civiles sous Charles VI et sous les derniers Valois. Il s'y livra en 1567 entre les Catholiques etles Calvinistes une bataille où les Catholiques vainqueurs perdirent le connétable de Montmorency. Bombardée par les Allemands (janv. 1871).Les tombeauxde St-Denis furent ouverts en 1793 et profanés: Napoléon entreprit en 1806 de les restaurer, ainsi que l'église :
les travaux de réparation de l'église se sont poursuivis pendant 30 ans. Avant 1846, la tour du nord était surmontée d'une flîche en pierre qui s'élevait à 100"; mais on a dû la,démolir, la tour qui la supportait menaçant ruine. .'L'hist. de l'abbaye de St-Denis aété écrite par Mme F. d'Ayzac, 1861.
- SAINT-DENIS (Chapitre impérial de), chapitre de chanoines résidant à St-Denis et ayant pour chef, au lieu d'un évêque, le grand aumônier de France, fut établi par Napoléon Icrf après le rétablissement d a culte, pour remplacer les Bénédictins préposés jadis à la garde des tombes royales. Les chanoines devaient être choisis parmi les évêques âgés de plus de 60 ans et hors d'état de continuer leurs fonctions; leur nombre était fixé à 10. Sous la Restauration. ce nombre fut augmenté, et un 2° ordre de chanoines, composé de simples prêtres, fut introduit ; le chef du chapitre reçut le titre de Prijnicier. Le chapitre de St-Denis n'est pas soumis à la juridiction de l'archevêque de Paris : cette exception, qui avait donné lieu à quelques conflits, a été régularisée en 1846 par une bulle du pape.
- SAINT-DENIS (les Chroniques de), les Grandes chroniques de France, chroniques rédigées, dès les temps les plus anciens de la monarchie, par les religieux de St-Denis, et conservées dans le trésor de l'abbaye. Un religieux de Si-Denis, suivait la cour afin de consigner les faits à mesure qu'ils se passaient; à la mort d'un roi, on rédigeait, d'après ces notes, une histoire du règne, qui, après avoir été soumise au chapitre, était incorporée aux Crante chroniques. Suger, abbé de St-Denis au Xir s., avait recueilli toutes les chroniques depuis l'origine de la monarchie, et avait lui-même rédigé celle de son temps. Après la découverte de l'imprimerie, ie§ Grandes chroniques, mises en ordre par don Jean Char-tier, furent publiées en 1476 sous ce titre : Chroniques de France depuis les Iroîens jusqu'à la mort de Charles VU, 3 v. in-fol. : c'est le 1" livre français connu qui ait été imprimé à Paris. Elles ont été réimprimées en 1514, avec une continuation jusqu'en 1513, et ont reparu de 1836 à 1841 par les soins de M. Paulin Paris, 6 vol. in-8.— 11 ne faut pas confondre les Chroniques de St-Denys avec la Chronique du Religieux de St-Denys, qui faisait sans doute partie des matériaux d'après lesquels devaient être rédigées plus tard les Grandes chroniques. Cette chronique, qui n'est que l'histoire du règne de Charles VI (1380-1422), a été publiée par MM. Bellaguet et Magin, dans les Documents inédits sur l'histoire de France, 1839-49, 6 v. in-4.
- SAINT-DENYS, capitale de l'Ile de la Réunion, ch.-l. de l'arr. du Vent, sur la côte N.; 20000. hab. Résidence du gouverneur, cour impériale, trib. de 1™ inst.; lycée, séminaire diocésain, bibliothèque ; beau jardin botanique j banque, chambre de commerce. Ville assez Bien bâtie; elle n'a pas de port, mais une rade foraine. Commerce assez actif.
- SAINT-DENYS-LE-GAT, bg de la Manche, à 17 k. E. de Coutances; 2000 h. Patrie de St-Evremond.
- ST-DENIS-DU-SIU, bg de l'Algérie (Oran), sur la r. dr. du Sig et sur la route d'Oran à. Mascara, à 52 k. d'O-ran; 3963 h. Créé en 1845. Cheminde fer pour Oran ; pépinière, céréales, coton, tabac,mûriers, cochenille.
- SAINT-DIDIER-LA-SÉAUVE, ch.-l. de C (Hte-Loire), à 28 kil. N. E. d'Yssingeaux; 5220 hab. Rubans, filature de soie, papeterie.
- SAINT-DIÊ, S. Deodatum, oh.-l. d'arr. (Vosges), sur la Meurthe, à 45 kil. N. E.d'Épinal;9554 hab. Évêché, église calviniste, trib., collège. Calicot, mouchoirs, potasse, papeteries, quincaillerie. Commerce-en grains, bétail, fer, lin, etc. La ville doit son nom a S. Déodat ou S. Dié, évêque de Neversau vn" s., qui y fonda un monastère vers 666(onle fête le 8 juillet).
- SAINT-DD3R, ch.-l. de c'(Puy-de-Dôme), à 38 k. S. E. deClermont; 1586 hab.
- SAINT-DIZD3R,S. Desiderium, ch.-l. de c (Hte-Marne), à 16 kil. de Yassy, sur la r. dr. de la Marne ;
ST-ETI
— 1665 —
ST-FÉL
8077 hab. Chemin de fer. Trib. de lre inst., collège, petit séminaire, hospice d'aliénés. Boissellerie, construction de bateaux, commerce de toile de coton, de bois, de fer et d'objets de fonte. Aux env., forges, hauts fourneaux, fonderies de fer. — La ville doit son nom à un évêque de Langres, martyrisé au ni' s. Jadis ville forte, elle fut prise en 1544 par Charles-Quint après un siège mémorable, mais rendue par la paix de Crespy. Napoléon battit les Alliés aux environs les 27 janv. et 26 mars 1814. SAINT-DOMINGUE. V. HAÏTI et SANTO-EOMINGO.
- SAINT-DONAT, ch.-l. de c (Drôme), à 26 kil. N. de Valence; 2512 h. Filature et organsinage de soie.
- SAINTE-...., Pour les mots commençant ainsi, V. après la série des mots commençant par SAINT.
- SAINT-ELME(Ida), la Contemporaine, aventurière qui, après avoir mené une vie désordonnée et avoir plusieurs fois changé de nom, publia en 1827, sous le titre de Mémoires d'une Contemporaine, un tissu de contes scandaleux sur la Révolution et l'Empire. Ces Mémoires, arrangés par quelques hommes de lettres, eurent une vogue prodigieuse et firent la fortune de l'éditeur (Ladvocat). Quant à la Contemporaine, elle mourut dans la misère, à l'hospice des Ursulines de Bruxelles, en 1845, à 67 ans.
SAINT-ÉMILION, bg du dép. de la Gironde, près du confluent de l'Isle et de la Dordogne, à 9 k. E. de Libourne; 3014 hab. Excellents vins rouges. Patrie de Guadet. — Ce bourg se forma vers le vm" s. autour d'un ermitage, et fut fortifié au xi° : on voit encore les ruines de ses fortifications. Il occupe à peu rès l'emplacement de l'ancien Lucaniacum, villa 'Ausone. On y remarque l'église paroissiale, l'ermitage de St-Ëmilion, la rotonde et un temple monolithe qu'on suppose avoir été dédié au dieu Teutatès.
- SAINT-ESPRIT (le), la 3e personne de la sainte Trinité, est fêté le jour de la Pentecôte. V. SAINT-ES-PRIT dans notre Dict. univ. des Sciences.
- SAINT-ESPRIT, anc ch.-l. dec du dép. des Landes, en face de la ville de Bayonne, à laquelle il est réuni depuis 1858, et dont il forme un faubourg. Consistoire Israélite, synagogue. — V. QUIROS et ESPI-RITO-SANTO.
- SAINT-ESPRIT (Ordre du), ordre de chevalerie institué le 31 déc 1578 par le roi de France Henri III, en mémoire de ce qu'il avait été élu roi de Pologne et était parvenu à la couronne de France le jour de la Pentecôte, jour où. le St-Esprit descendit sur les apôtres. Le nombre des chevaliers fut limité à cent, dont neuf ecclésiastiques ; ils portaient une croix d'or à 4 branches, ornée d'une image du St-Esprit et suspendue à un large cordon bleu. Pour être admis dans cet ordre, il fallait être catholique et avoir déjà reçu l'ordre de St-Michel, qui exigeait la noblesse. Supprimé en 1789, cet ordre fut rétabli à la Restauration: il a été de nouveau supprimé en 1830.
- SAINT-ESTÈPHE, bgdu dép. de la Gironde, dans l'anc Médoc, sur la Gironde, à 16 k. S. E. de Les-parre ; 2455 hab. Vins excellents.
- SAINT-ÉTIENNE, ch.-l. du dép. de la Loire, sur le Furens, à 465 kil. S. E. de Paris par la route et 469 parle chemin de fer; 92 250 h. Trib. de 1" inst. et de commerce, lycée, école de mineurs, église calviniste, chambre consultative des manufactures, banque; société d'agriculture, bibliothèque, musée. Immense industrie métallurgique : manufacture impér. d'armes, serrurerie, quincaillerie, coutellerie, outils, enclumes,grosses pièces de forges, etc.; rubans de soie, padou, velours, lacets, tulles, galons. Aux env., forges, aciéries, martinets, etc. Les eaux du Furens sont excellentes pour la trempe du fer et de l'acier. Le commerce de St-Étienne est immense; il est alimenté par les riches houillères des environs, et favorisé par plusieurs canaux ainsi que par un chemin de fer. — St-Ëtienne ne fut d'abord qu'un château, bâti au x" s. par les comtes du Forez; elle prit de l'importance au XV s. ; mais elle eut à souf-rir delà peste en 1585 et 1628. Elle s'est fort agran-
die depuis 30 ans par suite de l'application de la vapeur àl'industrie. Patrie de Jean et Nie Bouillet, habiles armuriers, de J. Fauriel, Jules Janin, etc. La préfecture du dép., qui était précédemment à Mont-brison, a été transférée à St-Etienne en 1856.
- ST-ETIENNE, ch.-l. de c (Alpes marit), arrond, de Puget-Théniers; 2106 h. Ane ville forte.
SAINT-ÊTIENNE-DE-BAIGORRÏ,ch.-l. de C. (B.-Pyré- nées),dans la vallée deBaigorry,à 40k. O.tdeMau-léon; 2600 hab. Forges, fer, cuivre, plomb, marbre.
- SAINT-ETIENNE-DE-LUGDARES, ch.-I. dec (Ardèche), à 32 kil. N. O. de l'Argentière; 1522 hab.
- SAINT-ËTTENNE-DE-MONTLUC, ch.-l. dec (Loire-Inf.), à 16 kil. S. E. de Savenay; 4783 hab. Porcelaine.
SAINT-ËTIENNE-DE-ST-GEOIRE,ch.-I. de C. (Isère), à 28 kil. N. de St-Marcellin ; 1857 hab.
- SAINT-ETIENNE-EN-DEVOLUY, ch.-l. de c (Hfes-AI-pes), à 40 k. N. O. de Gap; 790 h. Caverne.
- SAINT-ETIENKE-LES-ORGUES, ch.-l. de c (B.-Alpes), à 15k. N. de Forcalquier; 1115 h. Draperie,essences.
- SAINT-EUSTACHE, une des Antilles hollandaises, à 12 kil. N.O. de St-Christophe, par 65°20' long. O., 17° 30'lat. N.; 14000 hab., dont env. 10000 noirs; ch.-l., St-Eustache (petit port sur la côte O.). L'île est fertile et bien cultivée ; volcan éteint. — Les Hollandais occupèrent cette île en 1635. Plusieurs fois prise par les Anglais et les Français, elle fut restituée aux Hollandais en 1814.
- SAINT-ÉVREMOND (Ch. MARGUETEL DE ST-DENTS, seigneur de), écrivain du xvne s., né en 1613 à St-Denys-le-Guast, près de Coutances, m. en 1703, servit sous le duc d'Enghien (prince de Condé), se distingua à Rocroy, à Nordlingue, mais se brouilla avec le prince pour quelques railleries. Pendant la Fronde , il défendit la cause royale de son épée et de sa plume; il obtint quelque temps par là les bonnes grâces de Mazarin et fut fait maréchal de camp ; mais, ayant plaisanté sur la paix des Pyrénées dans une lettre quitombaentrelesmainsduroi, il se vit obligé, pour éviter la Bastille, de sortir de France (1661) : il se retira en Angleterre. Louis XIV refusa pendant 28 ans de le laisser rentrer dans sa patrie ; il ne lui accorda cette permission qu'en 1689, lorsque St-Évre-mond, accablé par l'âge (il avait 76 ans), ne pouvais plus en profiter. Avant son exil, il avait été lié avec les hommes les plus distingués en France, entre autres avec le maréchal de Créqui; en Angleterre, il vécut à la cour de Charles II et de Guillaume III, qui lui firent une pension. St-Ëvremond était un homme d'esprit et un "pnilosophe épicurien. Il a beaucoup écrit, mais n'a rien publié lui-même. Cependant on imprima furtivement de son vivant plusieurs de ses écrits; ils furent avidement recherches. La lre édition de ses OEuvres parut en 1705 à Londres, 3 vol. in-4, par les soins de Desmaizeaux et Silvestre. On n'y trouve guère que des morceaux détachés, parmi lesquels on distingue : les Observations sur Salluste et Tacite, les Réflexions sur la tragédie et la comédie, les Discours sur les belles-lettres, les Réflexions sur l'usage de la me, Sur le génie du peuple romain, le Parallèle de Turenne et de Condé, et ses Lettres, qui sont de petits chefs-d'œuvre de finesse et d'aimable causerie. On trouve dans ses écrits de l'élégance, de l'originalité, des vues profondes et une grande liberté de pensée. Deleyre a donné VEsprit de St-Evremond (1761); M. Hippeau (1852), M. Gi-' raud (1866), et Gidel (1867), des Choix de ses OEuvres ; M. Gilbert et M. Gidel onldonnéchacun un Disc. sur St-Evremond, couronné parl'Acad. franc. (1866).
- SAINT-ÉVROUL, Uticense monasterium, monastère de Normandie, dans l'ancien pays d'Ouche (Orne), près d'Argentan, fondé par S. Évroul (vie s.).
- SALNT-FARGEAU, ch.-l. de c. (Yonne), sur le Loing,à50kil. S.O. de Joigny ;2587 hab. Beau château du x" s., parc superbe. Tanneries, commerce de bois. Domaine des Lepelletier de St-Fargeau.
- SAINT-FELICIEN, ch.-l. de c (Ardèche), à 33 kil. O. de Tournon; 2109 hab.
H. 105
ST-GAL — 1666 — ST-GEO
SAINT-FIRM1N, ch.-l. dec. (Htes-Alpes), à 33 k. N. de Gap; 1276 hab. Ruines d'un vieux château. Source minérale froide.
- SAINT-FLORENT, ch.-l. de c. (Corse), à 13 kil. S. O. de Bastia, sur la mer; 728 hab. Bon port.
- SAiNT-FLOBENT-LE-viEiL, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), sur la r. g. de la Loire, à 17 kil. N. de Beau-préau ; 2368 hab. Ane monastère fondé par Charle-magne. C'est là que commencèrent les troubles de la Vendée : le tombeau de Bonohamp est dans l'église.
- SAINT-FLORENTIN, autrefois Châteaudun, et pendant la Révolution Mont-Ârmance, ch.-l. de c. (Yonne), à 30 kil. N. B. d'Auxerre, sur le canal de Bourgogne, au confluent de l'Armance et de l'Ar-mançon:2589 hab. Belle église, beau pont, station de chemin de fer. Tannerie, blé, chanvre, bois à brûler.—En 888, le duc de Bourgogne Richard le Justicier y défit 80 000 Normands ; les Impériaux assiégèrent vainement cette ville en 1633.
- SAINT-FLORENTIN (L. PHËLYPEAUX, comte de), ministre, né en 1705, m. en 1777, était fils du ministre Phélypeaux de La Vrillière, et occupa lui-même pendant 52 ans divers ministères, notamment celui de la maison du roi et celui de l'intérieur (1744); Louis XV le créa duc en 1770. On l'accuse de s'être montré prodigue, d'avoir été trop complaisant pour le monarque et d'avoir abusé desiettres de cachet. U a laissé sou nom à une rue de Paris, où il avait un superbe hôtel. Il était membre honoraire de l'Académie des sciences et de celle des inscriptions.
- SAINT-FLOCR, FloriopoHs, S. Flori fanum, et plus anciennement Indiacum ou Indiciacum, ch.-l. d'arr. (Cantal), sur une roche basaltique, près du Dauzon, à 77 kil. E. d'Aurillac; 5288 hab. Evêché, trib., cour d'assises, collège, bibliothèque, cabinet de physique. Cathédrale, antique église de la Recluse. — Fabriques de colle forte, tanneries, chaudronnerie; grand commerce de mulets. Patrie du poète De Belloy. Auxenv., riche mine d'émeri; on y trouve aussi des pyrites, de petites topazes et môme, dit-on, quelques émeraudes.
- SAINTrFOIX (Germ. Franc, POULLAIN de), né à Rennes en 1699, m. en 1776, fut mousquetaire et lieutenant de cavalerie, puis alla en Turquie et y apprit l'arabe. De retour à Paris, il se fit homme de lettres, ce qui ne l'empêcha pas d'être le plus fameux bretteur de son temps. St-Foix est un écrivain facile, fécond et spirituel. Ses OEuvres complètes (6 vol. in-8, 1778) comprennent : Lettres de Nedim Koggia ou Lettres turques, 1732; Flist. de l'ordre du St-Es-prit, 1767 ,(il était historiographe de cet ordre) : Essais sur Pars, 1754, qu'on lit encore ; des comédies, parmi lesquelles on remarque l'Oracle, 1740.
- SAINT-FCLGENT, ch.-l. de c. (Vendée), à33 kil. N. E. de Napoléon-Vendée; 1948hab.
- SAINT-GALL, v. de Suisse, ch.-l. du canton de St-Gail, sur la Steinach, affluent du lac de Constance, à 65 kil. E. de Zurich; Il 000hab. Evêché, érigé en 1846. Rues régulières, beaux bâtiments de l'anc abhaye de St-Gall (où réside aui. le gouvernement) ; belle église ; arsenal ; bibliothèque riche en manuscrits. Fabriques de mousselines, bonneterie. —L'abbaye de St-Gall fut fondée vers 700. Dès le x" s. elle se trouva entourée d'une ville. Les habitants entrèrent en lutte avec les abbés pour conquérir leur indépendance; elle ne fut toutefois solidement établie qu'au xvir" s. L'abbaye fut évacuée en 1805.
- SAINT-GALL, canton suisse, borné au N. par celui de Thurgovie et le lac de Constance, à l'E. par le Rhin, au S. par les oant. des Grisons et de Glaris, à l'O. par ceux de Schwitz et de Zurich. Son territoire, qui environne de tous côtés celui d'Appenzell, a 65 kil. de long sur 45; 170000 hab. (dont les deux tiers catholique^); ch.-l., St-Gall. Le pays de St-Gall s'allia en 1454 avec les cantons suisses et fut dès lors reçu dans la ligue. Le canton actuel fut formé en 1798 du pays de St-Gall, auquel on joignit le Toc-kembourg, le Rheinthal et le pays de Sargans.
SAINT-GALL (le Moine de), auteur anonyme des Gestes de Charlemagne, était moine de l'sbbaye de Saint-Gall. Il écrivit son livre vers 884 et le dédia à l'empereur Charles le Gros. Son histoire, remplie de fables et d'inexactitudes, Jouit de peu d'autorité. Néanmoins, elle a ététrad. dans la collection des Mémoires sur l'Histoire dé France de M. Guizot.
- SAINT-GALMIER, ch.-l. de C. (Loire), à 21 kil. E. de Montbrisoa, sur le chemin de fer de Roanne à St-Étienne; 2954 h. Belle église du xvr» s. Tanneries, chamoiseries, dentelles. Aux env., source minérale de Fontforte, dont l'eau contient de l'acide carbonique et a un goût analogue à celui de l'eau de Seltz. On en exporte de grandes quantités.
- SAINT-GAUDENS, ch.-l. d'arr. (Hte-Garbnne) sui la Garonne, à 88 kil. S. O. de Toulouse; 5183 hab. Chemin de fer pour Toulouse. Trib. de 1" inst. et de commerce; collège.Rubans de fil, tissus de laine. draps communs. Grains, huile, bonneterie, papeterie. Ane capitale du Nébouzan. Patrie de Raymond, fondateur de l'ordre de Calatrava.
- SALNT-GAULTTER, ch.-l. de o. (Indre), sur la Creuse, à 28kil. E. du Blanc; 1912 h. Abeilles.
- SAINT-GELAIS (Octavien de), poète, né vers 1466 à Cognac, m. en 1502, entra dans l'état ecclésiastique, ce qui ne l'empêcha pas de se livrer au plaisir et aux lettres. Cependant, ayant été nommé en 1494 évêque d'Angouîême ,11 renonça au monde. On a de lui des traductions en vers de HÉnéïde et des Épitres d'Ovide (1509), et divers poèmes : la Chasse d'amours , le Séjour d'honneur, le Trésor delà noblesse, etc. —Son frère, Jean de St-Gelais, est auteur d'une Histoire de France estimée en son temps (1622).
- SAINT-GELAIS (MELIIN de), poète, neveu ou fils d'Octavien, né a Angoulême en 1491, m,_en 1558, fut pourvu par François I de l'abbaye de Reclus (diocèse de Troyes), devint ensuite aumônier du dauplita et bibliothécaire du jol à Fontainebleau. Poète et musicien, il fut l'âme des fêtes qui se donnaient à la cour, et vécut dans l'intimité de Clément Marot. On a de lui des contes pleins de grâce et de naïveté, des épigrammes, des sonnets, des'madrigaux.étdes poésies latines. Onluiattribue l'introduction enFrance du sonnet et du madrigal, empruntés aux Italiens. On l'a surnommé, sans motif suffisant, l'Ovide français. Ses OEuvres ontétéréuniesàLyon, 1674,etaParis, 1719.
- SAINT-GELAIS (DUBO'IS de), 1670-1737, ,a publié: Histoire journalière de Paru, 1717; Tablpaux du Palais-Royal, avec la vie des peintres auxquels sont dus ces tableaux, 1727, et a traduit de l'italien la Phillis de la Rovère.
- SAINT-GENEST-MALIFAUX, ch.-l. de c. (Loire), à 15 kil. S. de St-Ëtienne; 3517 hab.
- ST-GENGOUX-LE-ROYAL, ch.-l. de c_ (Saône-et-Loire), à 36 kil. N. O. de Mâcon; 1766 h. Fabrique de chapeaux, tanneries; grandcommercerde vins estimés. Fontaine célèbre, qu'o&ariomméelafonlaine de Jouvence, par allusion à la nymphe de la Fable que Jupiter métamorphosa en une fontainequi avait la vertu de rajeunir ceux qui s'y baignaient.
- SAINT-GENIEZ-DE-RIVE-D'OLT, ch,-i. de cant. (Aveyron), à 21 kil. E. d'Espalion; 3893 hab. Cadis, chapeaux, meubles, tonnellerie. Patrie de-Raynal.
- SAINT-GENIS, ch.-l. de cant. (Chareûts-Inf.), à 12 kil. N. O. de Jonzac: 1210 hab.
- SAINT-GENIS-LAVAL, ch.-l. de cant. (Rhône), à 7 k. S. de Lyon; 2724 h. Papiers peints, boutons, tapis.
- SAINT-GENIX, ch.-l. dec. (Savoie), arr. deCham-béry. 1812 h. Antiquités romaines.
- SAINT-GEOIRE, ch.-L de cant. (Isère), à. 26 kil. de la Tour-du-Pin; 3384 h. Forges. — 7. ST-JEOIRE.
- SAINT-GEORGE, une des Açôres, à l'O. de Ter-ceire, par 38" 31' lat. N. et 30e 11' long. O. : 40 kil. sur 9; 15000 hab.
- SAINT-GEORGE, une des Bermudes, au î^. E. de Bermuda; ch.-l., St-George (3000 hab.). Les Anglais s'y sont établis dès 1612.
SAINT-GEORGE (Cercle de), cercle régimenlaire rie
ST-GER — 1667 — ST-GER
la Croatie militaire, entre la Croatie civile et la Hongrie, l'Esclavonie et le district de Kreutz : 80 kil. sur 35; 70000 hab.; oh.-l., Belovar. SAINT-GEORGE OU GEORGETOWN, ch.-l. de l'Ile de la Grenade (Petites-Antilles), sur la côte 0.; 10000 h. Port excellent. Cette ville fut fondée par les Français, et cédée aux Anglais avec l'île de la Grenade par la paix de 1763. Elle fut brûlée en 1771 et 1775. — Capit. de la Guyane anglaise. V. GEORGETOWN.
- SAINT-GEORGE-DEL-MINA, port de Guinée, dans le pays des Achantis, par 4° 50' long. O., 5° 10' lat. N., est le ch.-l. des établissements hollandais en Guinée: 15000 h. Primitivement aux Portugais; à la Hollande depuis 1638.
- SAINT-GEORGE-DU-VIEVRE, ch.-l. de cant. (Eure), à 16 kil. S. E. de Pont-Audemer; 1162 h.
- SAINT-GEORGE-EN-COUZAN, ch.-I. de cant. (Loire), sur le Lignon, à 27 N. O. de Montbrison; 1151 hab.
- SAINT-GEORGE-LES-BAILLARGEAUX, ch.-l. de cant. (Vienne), à 11 kil. N. E. de Poitiers; 1318 h.
- SAINT•GEORGE-SDR-LOIRE, ch.-l. de c (Maine-et-Loire), à 17 kil. S. O. d'Angers; 2757 h. Chapeaux.
- SAINT-GEORGE (Canal), bras de mer qui unit vers le S. la mer d'Irlande à l'Atlantique et sépare l'Angleterre de l'Irlande, a env. 140 kil. de long sur une largeur qui varie de 60 à 80 k. Navigation dangereuse.
- SAINT-GEORGE (leChevalier de),mulâtre, né en 1745 à la Guadeloupe, du commerce d'un riche colon avec une négresse, m. en 1801. Son père, devenu fermier général, l'amena jeune en France et le fit entrer dans les mousquetaires; il devint ensuite capitaine des gardes du duc de Chartres (duc d'Orléans). Il se montra favorable à la Révolution et servit avec distinction sous Dumouriez; il n'en fut pas moins arrêté comme suspect en 1794; le 9 thermidor lui rendit la liberté. Le chevalier de St-George, d'une taille et d'une figure avantageuses, d'une force peu commune, brillait en outre par la vivacité de son esprit et excellait dans tous les arts d'agrément : bon musicien, gracieux danseur, il s'était surtout fait de la réputation par son talent pour l'escrime.
SAINT-GEORGE (J.Edouard, chevalier de).A'.STnART. SAINT-GEOI?GE (Ordre Qe). P. GEORGE. SAINT-GÉRAN (le comte de). V. LA GUICHE. SAINT-GERMAIN OU SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, S. Germant fanum in Ledia, v. du dép. de Seine-et-Oise, à 21 kil. N. O. de Paris, à 12 kil. N. de Versailles, sursune colline élevée et sur la lisière E. de la forêt de son nom, près de la r. g. de la Seine; ch.-I. de cant. et résidence d'un conservateur des forêts; 15108 hab. Jolie ville, célèbre pour la salubrité de de l'air; ancien château royal, bâti en briques, récemment restauré, qui depuis la Révolution a servi successivement de caserne, de prison, de pénitencier militaire et est auj. un musée d'antiquités nationales; beau parc, longue terrasse (de 3 kil.), d'où l'on a une vue magnifique; chemin de fer pour Paris, jolie église moderne; plusieurs beaux hôtels; casernes de cavalerie, halle au blé. Bonneterie, tanneries, cuirs vernis, étoffes de crin; commerce en grains, etc. — La ville doit son nom à un monastère que le roi Robert fit bâtir vers l'an 1000 dans la forêt de Laye, en l'honneur de S. Germain, évêque de Paris. Elle fut prise par les Anglais sous le règne de Charles VI. Le château, fondé en 1370 par Charles V, fut continué et agrandi par François I, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Henri II, Charles IX, Marguerite, reine de Navarre, Louis XIV y sont nés; Jacques II, renversé du trône d'Angleterre, y séjourna : on y voit son tombeau. Il y fut signé en 1562 un édit qui défendait aux Calvinistes de lever des troupes et de prêcher contre la religion catholique, mais qui autorisait leur culte dans les campagnes. Une paix y fut signée en 1570 entre les catnoliques et les protestants : cette paix, qui ne fut ni sincère, ni durable, fut appelée la paix boiteuse et mal assise (V. J. de MESMES). — La forêt, une des mieux entretenues de la France, a env. 1800 hectares et
est close de murs. On y trouve les Loges, succursale de la maison impériale de Saint-Denis ; il se tient aux Loges une foire très-fréquentée. V. LOGES.
- SAINT-GERMAIN-DE-BEL-AIR, ch.-l. de c (Lot), sur. le Céon, à 18 kil. S. E. de Gourdon: 1133 hab.
- SAINT-GERMAIN-DE-CALBERTE, ch.-l. de c (Lozère), à 27 k. S. E. de Florac; 1637.h. Église calviniste.
- SAINT-GERMAIN-DE-LEMBRON, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 13 kil. S. d'Issoire; 2217 hab.
- SAINT-GERMAIN-OU-BOIS , ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 18 kil. N. de Louhans; 2515 hab.
- SAINT-GERMAIN-DU-PLAIN, ch.-l. de cant. (Saône-et-Loire), à 12 kil. S. E. deChâlon; 1573 hab.
- SAINT-GERMAIN-LAVAL , ch.-l. de cant. (Loire), à 36 kil. S. de Roanne; 1989 hab.
- SAINT-GERMAIN-L'HERM, ch.-l. de c (Puy-de-Dôme), à 20 k. S. O. d'Ambert: 2105 h. Dentelles.
- SAINT-GERMAIN-LES-BELLES-FILLES, ch.-l. de cant. (H.-Vienne), à 30 kil. N. E. de St-Yrieix; 2128 hab.
- SAINT-GERMAIN-LES-FOSSËS, bourg de l'Allier, à 18 k. S. O. de La Palisse ; 1200 h. Station de chemin de fer, tête de ligne du Grand-Central.
- SAINT-GERMAIN DES PRÉS (Abbaye de), célèbre monastère de Paris, qui occupait jadis une partie du faubourg St-Germain actuel, fut fondée vers 543 par le roi Childebert, et eut pour 1" abbé S. Germain, évêque de Paris. L'église St-Germain des Prés, qui en dépendait, fut bâtie, comme le cloître, au VIe s. et porta d'abord le nom de St-Vincent-et-Ste-Croix ; brûlée par les Normands au rx° s., elle fut rebâtie au XII" ; elle contenait les tombeaux de Childebert, Chilpéric I, Childéric II; on y déposa plus tard les restes de Descartes, de Boileau; de Montfaucon, de Mabillon, et autres savants Bénédictins.— De fréquentes réformes furent introduites dans l'abbaye; en 1513, on lui imposa la règle de St-Benoît; en 1631, les Bénédictins de St-Germain des Prés s'aggrégè-rent à la congrégation de St-Maur. En 1585, le cardinal de Bourbon, alors abbé de St-Germain des Prés, fit construire un palais abbatial, que le cardinal de Furstenberg fit réparer au xvnr» s. et qui existe encore auj. En 1635, on bâtit la prison de l'Abbaye (V. ce mot), adossée au monastère et auj. démolie.—? L'abbaye possédait une bibliothèque célèbre, riche surtout en manuscrits; elle fut en partie détruite en 1794 par l'explosion d'une poudrière; mais les manuscrits furent sauvés; ils sont auj. à la Bibliothèque impériale. L'Hist. de l'abbaye de St-Germain a été écrite par dom Bouillart, 1774.
- SAINT-GERMAIN (Claude Louis, comte de), ministre de la guerre, né en 1707 près de Lons-le-Sau-nier, m. en 1778, servit d'abord en France dans un régiment dont son père était colonel, puis alla prendre du service à l'étranger (en Autriche, en Prusse et en Danemark), revint en France avec le grade de feld-maréchal, se distingua dans les guerres de Flan-. dres et de Prusse (1748-60), rallia l'armée française après la défaite de Rosbach, protégea la retraite à Minden et eut une grande part à la victoire de Cor-bach. Il fut appelé en 1775 au ministère de la guerre par Louis XVI, fit d'utiles réformes, mais déplut à l'armée pour avoir voulu introduire les corrections corporelles et se retira dès 1777. Il alaissé des Mémoires, Amst., 1779, et une Correspondance avec Pâris-Duverney, publiée à Londres, 1789.
- SAINT-GEBMAIN (le comte de), aventurier dont on ne connaît ni le vrai nom, ni la famille : selon les uns, il avait pour père un Juif portugais; selon d'autres, il était fils naturel du'roi de Portugal. 11 fut rencontré en Allemagne par le maréchal de Belle-Isle. qui l'amena en France vers 1740, et le présenta à la cour; il plut à Mme de Pompadour et à Louis XV, qui l'admirent dans leur intimité. II jouissait d'une grande fortune et vivait avec splendeur. Après un long séjour en France, il visita l'Angleterre,l'Italie, et se retira à Hambourg, puis auprès du prince de Hesse-Cassel, et mourut en 1784 à Slesvig. Cet homme mystérieux prétendait avoir vécu plusieurs
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centaioas d'années : il parlait de Charles-Quint, de François I, et même de Jésus-Christ, comme ayant vécu'de leur temps et dans leur familiarité; il disait •tussi posséder toutes sortes de secrets. On croit que le comte de St-Germain fut employé comme espion par différents ministres, ce qui expliquerait et sa richesse et les ténèbres dont il s'enveloppait.
- SÀINT-GERVAIS, ch.-l. de c(Puy-de-Dôme), à35k. fie Riom; 2471 h. Eaux thermales. — Bg de l'Isère, à 40 k. E. de Grenoble, à 13 k. N. E. de St-Marcellin : 700 h. Fonderie de canons, pont suspendu.—Ch.-l. de c (Hte-Savoie), à 37 kil. E. de Bonneville, à l'entrée de la vallée de Chamouni; 1850 hab. Eau minérale, marbre rouge. — ST-GERVAIS-LA-VILLE , ch.-l. de c (Hérault), à 40 k. N. N. O. de Béziers; 2156 hab. Houille, marbre, granit.
- SAINT-GÉRY, ch.-l. de c (Lot), sur le Lot, à 13 kil. N. E. de Cahors; 908 hab.
- SAINT-GILDAS-DE-RUYS, Vge du dép. du Mor-' bihan, à 18 kil. S. O. de Vannes; 1200 h. Ane abbaye de Bénédictins, fondée dans le vi" s. par S. Gildas' et dont Abélard fut abbé. Monuments druidiques.
- SAINT-GILDAS-DES-BOIS, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 19 kil. N. O. de Savenay; 1888 hab.
- SAINT-GILLES-LES-BOUCHERIES, Fanum S. /Egidii ouPalatiutn Golhorum, cb.,-1. de c. (Gard), K 20 kil. S. de Nîmes, sur le canal de Beaucaire à Aiguës-Mortes; 6365 hab. Eau-de-vie, vins rouges, etc. Patrie du. pape Clément IV.—Cette ville doit son nom à S. iEgidius ou Gilles, qui y vivait au VIe s. ; les rois visigôths y eurent un palais.
- SAINT-GILLES-SUR-VIE, ch.-l. de c. (Vendée), à30 kil. N. O. des Sablesd'Olonne; 1140 hab. Port, con-> structionde bateaux, pêche delà sardine. Commerce de grains et de sel.
- SAINT-GIRONS, ch.-l. d'arr. (Ariége), sur le Salât, à 48 kil. O. de Foix ; 4576 hab. Trib. de 1" inst.. collège. Gros draps, papiers. Aux env., beaucoup dé métiers de tissage de fil et de laine. Grand co merce avec l'Espagne.
- SAINT-GOBAIN, bourg du dép. de l'Aisne, à 25 kil. O. de Laon; 2261 hab. Grande manufacture de glaces (la l"de l'Europe), établie en 1691, dans un ancien château des sires de Coucy. Chemin de fer pour Chauny.
- SAINT-GOTHARD, Adula, mont, de Suisse, sur les confins des cantoos du Tessin etd'Uri, forme comme le centre de tous les rameaux des Alpes. Ses sommets les plus élevés ont 3226" et sont couverts de neiges perpétuelles. Le col du St-Gothard, placé à une hauteur de 2075", est le passage le plus fréquenté de Suisse en Italie : belle route; achevée en 1830, entre le lac de Lucerne et le lac Majeur. Le St-G. donne naissance à la Reuss au N., • au Tessin au S. On y place aussi vulgairement les sources du Rhône et du Rhin, qui en effet en sont voisines.
- SAINT-GOTHARD, bourg de Hongrie (comitat d'Ei-senbourg), à 40 k. S. O. de Stein-am-Anger; 900 h. Montecuculli, soutenu par 6000 Français, y remporta en 1664 une grande victoire sur les Turcs.
- SAINT-HAON-LE-CHATEL, ch.-l. de o. (Loire), à 17 kil. N. O. de Roanne; 704 hab.
- SAINT-HEAND, S. Eugendi vicus, ch.-l. de o. (Loire), à 11 k. N. de St-Etienne; 5612 h. Fabriques de platines de fusil.
- SAINT-HÉLIER, capit. de l'île de Jersey, sur la côte S. ;7 5 000 h. Siège du gouverneur et d'une cour de justice. Port commerçant, belle église, forts, arsenal.
- SAINT-HILAIRE.'co.-l.dec. (Aude), à 15 k. N. E. deLimoux; 934 h.—Autre ch.-l. dec (Ch.-Inf.), à 10 kil. S. deSt-Jean d'Angély; 1321 hab.
- SAINT-HILAIRE-DES-LOGES, ch.-l. de o. (Vendée), à 11 kil. de Fontenay; 2728 hab.
- SAiNT-HiLAiRB-DB-HARcouET, ch.-l.dec (Manche), à 14 k. S. O. de Mortain; 4080 h. Collège.Fabriques de draps et de toiles. Bestiaux, cire, miel.
SAINT-HILAIRE •'GEOFFROY). V. GEOFFROY. SAINT-HIPPOLYTE, ch.-l. de c. (Gard), à 28 k , E. du Vigan, près des sources de la Vidourle-, 4764 ' hab. Trib. de commerce, église calviniste. Tanneries, mégisseries, fabriques de gants et 3è bas de soie. Fortifiée en 1687 et pourvue d'une garnison pour contenir les Protestants.
- SAINT-HIPPOLYTE, ch.-l. de o. du dép. du Doubs, au confluent du Doubs et de la Dessoubre, à 30 kil. S. de Montbéliard; 11,26 hab. Fabriques d'outils, de toiles de coton, tanneries; fromages. Jadis, abbave d'Ursulines et chapitre de chanoines.
- SAINT-HIPPOLYTE, bourg du Ht-Rhin, à 18 kil. N. de Colmar; 2241 hab. Château fort. Bonneterie, pierres de taille, tuileries; mines de houille aux environs. Ane abbaye, fondée par Fulrad vers 760.
- SAINT-HUBERT, primitivement Àndain, v. di Luxembourg belge, çb.-l. de c, à 60 kil.; d'Arlon, dans la forêt des Ardennes; 2400 hab. Belle église, restaurée de 1840 à 1850 et ornée de la statue de S Hubert par G. Geefs; anc abbaye, fondée en 698, où l'on conservait le corps de S.Hubert. On y va en pèlerinage pour être préservé de la rage.
- SAINT-HUBERTI (Cécile CLAVBL, dite), célèbre .cantatrice française, née à Toul vers 1756, m. en 1812, débuta à l'Opéra en 1777, et fit le succès de !plusieurs des opéras de Gluck, de Piccini et de Sacchini. On lui doit en outre la réforme des cos-, tûmes de l'Opéra, qu'elle rendit conformes à la i vérité historique.
! SAINT-HYACINTHE (Hyacinthe CORDONNIER , dit THEMISEUIL de), littérateur, né à Orléans en, 1684, m. en 1746, servit comme officier de cavalerie, fut pris à Hochstasdt (1704) et, conduit en Hollande^ passa la plus grande partie de sa vie dans ce pays", y fonda le Journal littéraire (La Haye; 1T13 et années sui-vantes, 24 vol.). Il y coopéra à l'Europe savante (1718-20). De ses opuscules assez nombreux, le plus fameux est le Chef-d'œuvre d'un inconnu, poème heureusement découvert et mis au jour par le docteur Mathanasius, La Haye, 1714, et Paris, 1807, satire du pédantisme des commentateurs.
- SABN'T-ILDEFONSE, v. d'Espagne (Ségovie),à 6 k. S. E. de Ségovie et 84 kil. N. O. de Madrid, sur le versant nord de la Sierra de Guadarranta; 5000 hab. Verrerie royale et manuf. de glaces ; fabrique d'acier. Près de St-lldefonse est le superbe palais d'été de la Granja (V. ce nom).— A St-lldefonse fut signé en 1778 un traité entre l'Espagne et le Portugal, et en 1800 un traité qui cédait la Louisiane à la France.
- SAINTINE (Joseph Xavier BONIFACE, dit), littérateur français, né à Paris en 1798, m. en 1865 ; se fit connaître dès 1823 par des Poèmes, odes et upi-tres, travailla pour le théâtre, et donna en collaboration avec M. Scribe plusieurs vaudevilles, parmi lesquels l'Ours et le Pacha (1823); a donné plusieurs romans agréablement écrits, et s est surtout fait un nom par Picciola (1836, souvent réimprimé).
- SAINT-JACQUES, hameau de Suisse, à la porte de Bâle, où 1600 Suisses résistèrent, en 1444, à 22 000 Français, commandés parle dauphin de France (depuis Lou'is XI) : ils se firent tous tuer, a l'exception de 10. On appelle encore Sang des Suisses le vin récolté sur les coteaux où se livra la bataille.
SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE. V. SANTIAGO. SAINT-JACQUES (Ordre de). 7. JACQUES.
- SAINT-JACQUES-DE-LA-BOUCHERIE (Tour de), tour de 54° de hauteur qui s'élève au milieu de Paris, à la rencontre du boulevard de Sêbastopol et de la rue de Rivoli, fut bâtie de 1508 à 1522 pour orner le portail d'une église de St-Jacques, auj. démolie. Pascal fit du haut de cette tour ses premières expériences sur la pesanteur de l'air. Après la Révolution, elle servit longtemps de fabrique de plomb de chasse. Rachetée en 1836 par la ville de Paris, elle a été complètement restaurée : elle est surmontée d'une statue colossale de S. Jacques et offre au rez-de-cliaussée une statue de Pascal.
- SAINT-JAMES, ch.-l. de cant. (Manche), a 18 k. S. d'Avranohes; 3270 hab. Jadis vicomte.
ST-JEA.
— 1669 —
ST-JUS
SAINT-JEAN, v. et port de l'Amérique sept.(Nouv.-Brunswick), à l'embouch. d'une riv. de même nom; 15 000 h. Port franc ; commerce actif.
- SAINT-JEAN, ch.-l. de l'Ile d'Antigoa (Petites-Antilles anglaises), sur la côte N. O. ; de 10 à 15 000 h. Bon port; 3 forts. Commerce considérable.
- SAINT-JEAN, ch.-l. de l'île de Terre-Neuve, sur la côte au S. E. ; 12 000 h. Bon port. Brûlée en 1846.
- SAINT-JEAN, une des îles Vierges (Antilles danoises), à 4k. E. deSt-Thomas, par 67° 0'long. O. ; 12k. sur 5 ; 6000 hab. Port vaste. Établissement de frères Moraves. Occupée en 1671 par les Danois, l'île a été ouverte en 1834 au commerce de toutes les nations.
SAINT-JEAN-D'ACRE , v. de Syrie. V. ACRE.
- SAINT-JEAN-D'ANGELY, ch.-l. d'arr. (Charente-Inf.), sur la Boutonne, à 60 k. S. E. de La Rochelle ; 6392 h. Trib. de 1" instance et de commerce, collège, société d'agriculture. Fabrique de poudre et de gros souliers dits de Niort, dépôt d'étalons, grand commerce d'eau-de-vie dite de Cognac, et de hois de construction. Cette ville envoya en 1789 aux États généraux Re-gnauld, dit de Saint-Jean-d'Angély, à qui elle a érigé une statue en 1863. — La ville se forma autour d'un monastère fondé par Pépin, roi d'Aquitaine. Elle obtint une charte de commune en 1204. Charles V étendit ses franchises, pour récompenser sa fidélité pendant les guerres avec les Anglais. Elle adopta le Protestantisme au xvr3 s., fut prise en 1569 parle duc d'Anjou (Henri III), et en 1621 par Louis XIII, qui rasa ses fortifications.
- SAIMT-JEAN-DE-BOURNAY, ch.-l. de cant. (Isère), sur la Véronnï, à 18 kil. E. de Vienne ; 3501 h. Toile à voiles, draps croisés; grains, bestiaux, volailles.
- SAMT-JEAN-DE-BREVELAY, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 28 kil. S. O. de Ploërmel; 2509 h.
- SAINT-JEAN-DE-DAYE, ch.-l. de cant. (Manche), près de la Vire, à 15 kil. N. de St-Lô; 283 h.
- SAINT-JEAN-DE-LOSNE, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la r. dr. de la Saône, à sa jonction avec le canal de Bourgogne, et près de l'embouch. du canal de Monsieur, à 43 kil. N. E. de Beaune; 1860h. Trib. de commerce. Grand commerce des produits du pays: vins, fers, bois, charbon, briques. Patrie de dom Martène. Cette ville a soutenu deux sièges célèbres, l'un en 1273, l'autre en 1636 : dans ce dernier, 4000 citoyens et 50 soldats tinrent contre 50000 Espagnols et Allemands, et les forcèrent de se retirer: d'où le surnom de Belle-Défense donné à la ville.
- SAINT-JEAN-DE-LUZ, ch.-l. de cant. (Basses-Pyrénées), à 18 kil. S. O. de Bayonne, au fond du golfe de Gascogne; 2793 hab. Port vaste, mais qui s'ensable; fort, batteries. École de navigation. Pêche de de la sardine et du thon.—C'est dans cette ville que fut célébré le mariage de Louis XIV, en 1660. Il y eut près de là plusieurs engagements entre les Français et les Espagnols en 1793 et 1813.
- SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE, ch.-l. d'arr. (Savoie), à 50 kil. S. de Chambéry, sur l'Arc; 3254 h. Évêché. Station de chemin de fer, jardin botanique. Fabriques de fromages; commerce de transit. Cette ville, anc capit. du comté de Maurienne, fut prise par les Français au commencement de la Révolution et devint ch.-l. d'arr. dans le dép. du Mont-Blanc.
- SAINT-JEAN-DE-MONTS, ch.-l. de c (Vendée), près de l'Océan, à 54 k. N. O. des Sables d'Olonne ; 4021 h.
- SAINT-JEAN-DE-SOLEYMIEUX, ch.-l. de c (Loire), à 12 kil. S. de Montbrison; 1325 hab.
- SAINT-JEAN-BU-GARD, ch.-l. de cant. (Gard), dans les Cévennes, à 22 kil. O. d'Alais; 4240 hab. Église calviniste. Filatures de soie, bonneterie de soie. Aux env., mines de houille (àSénéchas et Portes).
- SAINT-JEAN-EN-ROYANS, ch.-l. de cant. (Drôme), sur la Lionne, à 35 kil. E. de Valence; 2563 h.
- SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT, Imus Pyrenxus, ch.-l. de cant. (B.-Pyrénées), au pied des Pyrénées, sur la Nive, à 41 kil. O. de Mauléon; 1999 hab. Place forte, citadelle (bâtie en 1680). Commerce de laines etd'a-garie. — Fondée en 716, cette ville appartint long-
temps à l'Espagne et fut la capitale de la Basse-Navarre, dont elle suivit le sort; elle a été cédée à la France par le traité des Pyrénées (1659). SAINT-JEAN-DE-NICARAGUA. V. NICARAGUA. SAINT-JEAN-D'ULLOA. V. VERA-CRUZ.
- SAINT-JEAN, noble famille anglaise, d'où sortit le fameux Bolingbroke, a pour chef Olivier St-Jean. de Bletsho, dans le comté d'Oxford, qui fut fait baron par Elisabeth. V. BOLINGBROKE.
SAINT-JEAN (CHRÉTIENS de). V. CHRÉTIENS. SAINT-JEAN-DE-JÉRUSALEM (Ordre de). Y. HOSPITALIERS et MALTE.
- SAINT-JEOIRE, ch.-l. de c. (Hte-Savoie), dans l'anc Faucigny, à 8 k. N. E, de Bonneville; 1765 h. Clouteries, marché de mulets et bestiaux.
- SAINT-JOUAN, ch.-l. de c (Côtes-du-Nord), à 22 kil. S. O. de Dinan ; 722 hab.
- SAINT-JULIEN, ch.-l. de c. (Jura), à 34 kil. S. de Lons-le-Saulnier; 773 h. Élève de mulets. • SAINT-JULIEN, bgdelaGironde,à 4k. S. de Pauillac, sur la r. g. de la Gironde; 1400 h. Vins renommés. Maisons de campagne élégantes. Château de Beyehe-velle (corruption de Baisse-voile), qui percevait jadis un péage sur tout navire remontant à Bordeaux.
- SAINT-JULIEN, ch.-l. d'arr. (Hte-Savoie), à 30 k. N. d'Annecy; 1482 h. Ane ch.-l. de l'intendance sarde de Carouge. Il y fut signé plusieurs traités entre le duc de Savoie et la république de Genève.
- SAINT-JULIEN-DE-CHAPTEUIL, ch.-l. dec (Hte-Loire), à 13 kil. E. du Puy;2678 h. Vieux château.
- SAiNT-JOLiEN-DE-vouvANTES,ch.-I.de c (Loire-Inf.), à 14 kil. S. E. de Chateaubriand; 2007 h. Étang.
- SAINT-JULIEN-BU-SAULT, ch.-l. de c. (Yonne), à 11 k. N. O. de Joigny; 2331 hab. Acier poli, draps communs, tanneries, moulins à tan.
- SAINT-JULIEN-EN-JARREST, bg du dép. de la Loire, sur le Gier, à 15 kil. N. E. de St-Ëtienne;4058 hab. Forges, armurerie.
- SAINT-JOLI EN-L'ARS, ch.-l. de c (Vienne), à 14 kil. E. de Poitiers; 1106 hab. Tuileries, briqueteries.
- SAINT-JUNIEN,ch.-l.dec(Hte-Vienne), à il kil. N. E. deRochechouart, sur la Vienne et la Glane; 6795 h. Collège. Belle église, renfermant le tombeau du saint et une chapelle de la Vierge, que Louis XI vint visiter en pèlerinage en 1464 et 1465. Gants, chapeaux, couvertures de laine et coton, porcelaine, poterie. Mulets, chevaux. %'
- SAINT-JDST ou YUSTE, monastère d'Hiéronymites, en Espagne (Estramadure), à 40 kil. env. de Placen-cia. C'est là que se retira Charles-Quint après son abdication (1556).
- SAiNT-JUsT-EN-CHAussÉE,ch.-l. de c (Oise), sur le chemin de fer du Nord, à 16 kil. N. de Clermont-en-Beauvaisis ; 1745 hab. Il tire son nom d'une de ces anciennes chaussées dites de Brunehaut.
- SAINT-JUST-EN-CHEVALET, ch.-l. de c. (Loire), à 27 kil. S. O. de Roanne; 2536h. Aux env.,plomb, beau marbre. — On trouve dans le même département deux autres villes de même nom : St-Juit-la-Pendue (3082 h.), et St-Just-sur-Loire (2237 h.).
- SAINT-JUST (Antoine), fameux conventionnel, né en 1768 ou 1769, àDecize, était fils d'un ancien officier. A peine sorti du collège et plein dessouvenirs des républiques anciennes, il adopta avec enthousiasme les principes de la Révolution, fut député en 1792 à la Convention par le dép. de l'Aisne, s'y fit remarquer par l'exaltation de ses opinions, surtout dans le procès de Louis XVI, contribua puissamment à la mort de ce prince, à l'établissement de la république et à la concentration de tous les pouvoirs dans la Convention ; se lia étroitement avec Robespierre, eut part au mouvement du 31 mai contre les Girondins, entra au Comité de Salut Public, et fut un de ceux qui organisèrent le régime de la Terreur; alla en mission avec Lebas à l'armée du Rhin, où il ordonna une foule d'exécutions, mais où en même temps il exalta les courages; devint président de la Convention au 19 février 1794, se chargea des rap-
ST-LAJJ — 1670 — ST-LQU
ports contre ses collègues Danton, Hérault de Sé-cnelles et Camille Desmoulins, qui furent envoyés à la mort, défendit presque seul Robespierre au 9 thermidor, fut enveloppé dans sa condamnation et périt avec lui sur Fèchafaud. St-Just cultivait la poésie; il avait publié dès 1789 un poëme en 20 chants, Or-gant. On a de lui : Esprit de la Révolution, 1791, nombre de Rapports et d'Opinions, des Lettres et autres écrits (dans le Recueil des papiers saisis chez Robespierre). Ses OEuvres politiques ont été réunies en 1834. E. Fleury a donné sa Vie, 1851.
- SAINT-JUST (GODARD D'AUCOURT, dit de), littérateur, né en 1770 à Paris, m. en 1826, fils d'un fermier général qui lui-même cultivait les lettres, a composé le poème de plusieurs opéras comiques qui ont eu beaucoup de succès : le Calife de Bagdad, Jean de Paris, etc. Le recueil de ses OEuvres a été donné par lui-même, Paris, 1826, 2 vol. in-8.
- SAINT-EILDA, la plus occid. des îles Hébrides, par 10» 40' long. O. 57" 50' lat. N., au S. O. de l'île Lewis. Stérile et presque inhabitée. Ruines antiques.
- SAINT-LAMBERT (Ch. François, marquis de), poëte, né en 1717 à Vézelise en Lorraine, m. en 1803, servit d'abord dans les gardes lorraines, s'attacha au roi Stanislas retiré en Lorraine, connut à Nancy Mme Du Châtelet, à laquelle il inspira une vive passion, fit la campagne de Hanovre en 1756, renonça l'année suivante à l'état militaire pour se vouer aux lettres, vint à Paris, où il se lia bientôt avec les philosophes, travailla à l'Encyclopédie, fit en même temps des vers qui eurent du succès, publia en 1765 le poëme des Saisons, fut reçu à l'Académie en 1770, se retira pendant les troubles de la Révolution à Eaubonne, près de Montmorency, et y passa ses dernières années dans la société de Mme d'Houdetot, son amie. Le poëme des Saisons, beaucoup loué lorsqu'il parut, renferme en effet de grandes beautés et se place parmi nos meilleurs poèmes descriptifs; mais ce n'en est pas moins un ouvrage froid et monotone. On a en outre de St-Lambert des Poésies fugitives, un petit poëme, le Matin et le Soir, des Contes en prose, des Fables orientales, des Mémoires sur Bolingbroke (1796), enfin le Catéchisme universel ou Principes des moeurs cites toutes les nations (1798-1801), ouvrage philosophique trop vanté : imbu des doctrines d'Hel-vêtius, St-Lambert y prêche une morale toute égoïste, fondée uniquement sur l'intérêt bien entendu,
- SAINT-LAURENT (le), grand fleuve de l'Amérique sept., sort de l'extrémité N. E. du lac Ontario, sépare le Ht-Canada de l'État de New-York, traverse le Bas-Canada, et se jette dans le golfe St-Laurent à l'O. de l'Ile Anticosti, entre le cap du Chat et celui des monts Pelés, après un cours d'env. 1000 kil. Son lit, extrêmement large, varie de 800 à 3000", et forme comme un lac en quelques endroits ; le volume d'eau qu'il porte à la mer est immense : car il réunit les eaux des cinq grands lacs (Supérieur, Huron, Michigan, Érié, Ontario), dont il n'est réellement que la continuation. Ses affluents principaux sont : à droite, le Richelieu, le St-Francois et la Chaudière, à gauche, le Rideau, l'Ottawa, le Seguanay, leSt-Maurice. Johnstown, Ottawa, Montréal et Québec sont les seules villes importantes qu'il arrose. II est traversé à Québec par un pont gigantesque, le pont Victoria, œuvre de Robert Stephenson. Jacques Cartier remonta le premier ce fleuve jusqu'il Montréal (1535), et lui donna le nom qu'il porte encore auj.
- SAINT-LAURENT (Golfe), golfe formé par l'Océan Atlantique, sur la côte E. de la Nouv.-Bretagne, entre le Canada à l'O., le Nouv-Brunswick au S., l'île de Terre-Neuve à l'E.et le Labrador au N. O., doit son u_om au fleuve St-Laurent, qui s'y jette par un large estuaire. Il renferme les lies d'Anticosti^ de St-Jean et de la Madeleine.
- SAINT-LAURENT-DE-CERDANS, bg des Pyrénées-Or., à 29 k. S. O. de Céret, à la source du Tech ; 2173 h. Clouteries, forges. Exportation de velours d'Amiens, de rouenneries. Abeilles, bestiaux.
SAINT-LAURENT-DE-CHAMOUSSET,Ch.-I.deC.(Rh6ne}, à 23 k. O. de Lyon; 1799 h. Filatures. .
- SArNT-LAURENT-suR-GORRE.ch.-l.dec (Hte-Vienne), sur la Gorre, à 11 k.S. E. de Rochechouart; 2580 h.
- SAINT-LAURENT-DE-NËDOC, ch.-l. de cant. (Gironde), à 16 k.S.E.de Lesparre"; 3159 h.Bon vin ; poix, goudron.
- SAINT-LAURENT-DU-JONT, ch.-l. de cant» (Isère), à 5 kil. N. E. de Voirqn, surleGuîer-Mort, dans une contrée sauvage, à 33 k. N. de Grenoble, 1761 hab. Près de là, au S. E., est la Grande-Chartreuse.
SAINT-LAURENT-BN-GRAHD-VAUX, ch.-l. de C. (Jura), à 24 k. N. E. deSt-Ctaude; 1258 h. Tourbières. Horlogerie, quincaillerie; miel et fromages renommés.
- SAINT-LAZARE, Lazzaro-degli-Armehi, petite Ile de l'Adriatique, dans les lagunes de Venise,à 4 k. S. E. de cette ville. Jusqu'en 1594, cette île eut un hôpital pour les lépreux : d'où son nom. Cédée en 1717 à la Congrégation des Mekhitarîstes, elle est devenue un centre de propagation apostolique pour l'Asie et d'instruction pour la nation arménienne. Imprimerie active, d'où sortent un grand nombre d'ouvrages destinés à répandre en Orient la civilisation moderne etla foi catholique; magnifique bibliothèque, où se trouvent plus de 1500 manuscrits arméniens, la plupart inédits et du plus haut intérêt pour l'histoire,
SAINT-LAZARE (Ordre de). V. LAZARE (S.). SAINT-LÉGER (MERCIER de). V. MERCIER.
- SAINT-LÉGER-SOCS-BEUVIUY, ch.-I, de oant. (Saône-et-Loire), à 13 k. O. d'Autun; 13(16 h. Bois.
- SAINT-LÉONAED-LE-NOBLAC, ch.-I. dec (Hte-Vienne, à 23 kil. E. de Limoges; 6196 hfb. Cadis, couvertures de laine, martinets â cuivre, chaudronnerie, porcelaine. Cette ville tire son nom de S. Léonard, qui y fonda ua monastère au vr s. Patrie de Gay-Lussac — Prise par les Calvinistes enÏ575, mais bientôt reprise par ses habitants,
SAINT-LEU, ST-LED-TAVERNÏ OU NAPOLËON-ST-LEU, vge de Seine-et-Oise, à 6 kil. N. O. de Montmorency ; 1800 h. On y voyait avant 1830 un beau château, avec parc magnifique, qui appartint à la maison d'Orléans, puis au roi Louis Bonaparte, lequel après son abdication prit le nom de Comte de St-Leu, enfin au prince de Condé (depuis duc de Bourbon), qui le légua à Mme de Feuchères. Vendu par lots en 1842. L'église contient les restes de Louis Bonaparte, roi de Hollande, et ceux de Charles Bonaparte, chef de la famille.
- SAINT-LEU-D'ESSERENT, vge du dép. de l'Oise, à 12 k. O. deSenlis; 1200 h. Antique église, marquant la transition du style roman au gothique. Pierre à bâtir.
- SAINT-LIZIER, ch.-l. de cant. (Ariége), sur le Salât, à 2 kil. N. O. de St-Girons; 1165 h. .Dépôt de mendicité. — Cette ville, appelée jadis Aûstria, fut la capit. des Consorrani. Elle eut longtemps des évoques, qui jusqu'au xiie s. portèrent le nom d'évêques a'Austria : le plus célèbre fut S. Lizier (m. en 752).
- SAINT-LÔ, Briodurum ou Briovera, puis S. Laudi fanum, ch.-l. d'arr. (Manche), sur la Vire, à 287 k. O. de Paris; 9810 hab. Trib. de l'^inst, et de commerce, collège, école normale primaire, biblioth., musée. Chem'in de fer, beau pont, belles places, église ogivale de N».-Dame, du xy« s., église romane de Sle-Croix, du xi*. Haras; draps, serges, basins, coutils. Patrie du eard. Duperron, de l'astronome Le Verrier. Cette ville porta d'abord le nom de Bourg-l'Âbbé. Elle reçut son nom actuel en souvenir de S. Lô, évêque de Coutances amv°s., qui y avait une église. Fortifiée par Charlemagne, elle fut rasée par Rollon, rétablie en, 1096 par Henri, fils de Guillaume le Conquérant, prise par Philippe-Auguste en 1203, parles Anglais en 1346, et reprise par le connétable de Richemont en 1449. Elle eut encore beaucoup à souffrir pendant les guerres de Religion..
- SAINT-LOUIS, village du dép. de la Moselle, cant. de Bitche, à 30 k. E. S.E.deSarregueminês; 800 h. Imoortante cristallerie, qui date de 1767; immenses ateliers et usines à vapeui.
ST-MAI — 1671 - ST-MÀR
SAINT-LOUIS, Andar chez les indigènes, v. de Séné-gambie, ch.-l. des établissements français au Sénégal et de l'arrond. de St-Louis, dans une tle de même nom formée par le Sénégal, à 15 kil. de l'embouchure du fleuve ; 9862 hab. Résidence du gouverneur général, d'un préfet apostolique ; cour impériale, trib. civil et criminel. Entrepôt du commerce de la colonie : le commerce y consiste surtout en gommes et en arachides. Climat malsain.
- SAINT-LOUIS, v. des États-Unis (Missouri), sur le Mississipi, à l'embouchure de l'Ohio, à 190 kil. p. de Jefferson, dans une situation admirable pour le commerce : 100 000 h., la plupart Français d'origine. Ëvêché catholique, cour suprême, université, dirigée par les Jésuites; école de médecine; musée et bibliothèque. Commerce considérable, chantiers de construction pour la marine à vapeur. Cette ville, fondée en 1764 par des Français, grandit chaque jour.
- SAINT-LOUIS, riv. des États-Unis, se forme dans le territoire du Nord-Ouest, non loin des sources du Mississipi, couleau S., puis à l'E., et se jette dans le lac Supérieur, parla baie la plus occid., après un cours d'environ 220 k. C'est le commencement de cet immense cours d'eau qui,traversant les lacs Supérieur, Huron, Érié,Ontario, forme enfin le'fleuve St-Laurent.
- SAINT-LOUIS (le P. Pierre de), poète, né en 1626 au Valréas (Vaucluse), m. en 1684, quitta le monde après avoir vu enlever par la petite-vérole une demoiselle qu'il aimait et qu'il allait épouser, entra dans un couvent de Carmes près de Marseille et composa en l'honneur de Ste Madeleine, patronne de la femme qu'il avait aimée, un poème en 12 livres : la Magdaléïde ou Madeleine au désert de la Ste-Baume (en Provence), qui parut à Lyon en 1668. Il entreprit plus tard un autre poème du même genre, l'Éliade, dont le héros était le prophète Êlie, fondateur présumé de l'ordre des Carmes; ce second ouvrage n'a pas été imprimé. Ces deux poèmes sont des chefs-d'œuvre de ridicule; on y trouve les métaphores les plus burlesques, le style le plus ampoulé. Le P. de St-Louis était aussi un grand faiseur d'anagrammes.
SAINT-LOUIS (Ordre de).F.LOuis (Ordre de ST-). SAINT-LOUIS (Institut de). V. SAINT-CYR.
- SAINT-LOUP, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 17 kil. N. E. de Parthenay; 1547 h. Vins, laines, moutons. Ville bien située, au confluent du Thoué et du Cébron. Jadis on, y voyait un superbe château, construit sous Louis XIII par le cardinal de Sourdis.
- SAINT-LOUP-SUR-SEMOUSE, ch.-l. de c (Hte-Saône), sur la Sémouse, au pied des Vosges, à 29 kil. N. O. de Lure; 2533 h. Kirsch, chapeaux de paille.
- SAINT-LUC (Franc, D'ESPINAY de), gentilhomme normand, avait été un des mignons de Henri III, qui le nomma gouverneur de la Saintonge. Tombé en disgrâce pour avoir révélé une intrigue amoureuse du roi, il suivit le duc d'Anjou dans les Pays-Bas. Rentré en France, il défendit Brouage en Saintonge contre les Calvinistes et fut pris à Coutras. Il servit depuis Henri IV, qui le fit grand maître de l'artillerie; il fut tué en 1597, devant Amiens.—Timoléon de St-Luc, son fils (1580-1644), hérita du gouvt de Brouage, suivit Sully dans son ambassade en Angleterre, se signala contre les Rochellois, fut vice-amiral, lieutenant général de Guyenne et maréchal de France.
- SAINT-LUC (Académie de), école de peinture fondée à Rome au xvi" s. par le Muziano, etainsinommée en l'honneur de S. Luc, auquel on attribuait le talent de la peinture, fut réunie en 1676 à l'école de peinture fondée par Louis XIV.
- SAINT-LYS, ch.-l. de c (Hte-Garonne), à 16kil. N. O. de Muret; 1533 h. Chanvre, lin, toile.
- SAINT-MACAIRE, ch.-l. de cant. (Gironde), sur lar. dr. de la Garonne, à 16 k. O. de la Réole; 1381 h. Station. Vin rouge. Ane villa gallo-romaine du nom de Ligena, puis abbaye de Bénédictins. La ville fut saccagée par les Calvinistes en 1662.
- SAJNT-MAIXENT, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 23 kil. N. E. de Niort; 3927 hab. Ville murée; on
y remarque 2 églises superposées. Serges, feutres vernis, etc. Commerce de blé, mulets; anc dépôt d'étalons (supprimé en 1863). — Cette ville se forma autour d'une abbaye que S. Maixent gouvernait au v° s. ; elle obtint une charte de commune en 1440. Au xvi" s., elle embrassa la Réforme avec ardeur.
- SAINT-MALO, Alleco, puis Macloviopolis, ch.-l. d'arr. (Ille-et-Vilaine), à 70 kil. N. O. de Rennes; 10 886 hab. Trib. de 1™ inst. et de commerce; collège, école de navigation. Cette ville est sur un rocher, dans la presqu'île d'Aron, qui est liée au continent par une digue superbe de ZOO01, dite le Sillon. Port grand, sûr, mais de difficile accès; le flux y atteint une des plus fortes hauteurs connues (15™ au-dessus de la basse mer). Marine marchande très-dé-veloppée; pêche de lamorue, expéditions pourTerre-Neuve. Chantiers de construction, arsenal ; bains de mer. Entrepôt dedenrées colonialeset de sel. Murail- . les; tours Qui-qu'en-grogne et Solidor; belles promenades, environs délicieux. Patrie de Jacques Cartier, de Duguay-Trouin, qui y a une statue,, de La Bourdonnais, Maupertuis, Lamettrie, Surcouf, Chateaubriand, dont on voit le tombeau sur le rocher du Grand-Bé, Broussais, La Mennais.— Fondée au vmes. par les habitants de Guich-A let (Aletum), dont les ruines se voient encore au S. de St-Malo, cette ville fut ainsi nommée de son 1" évêque (Maclou). Elle fut bombardée par les Anglais en 1693, 16*95 et 1758-1759. C'est à St-Malo que se forma la Compagnie française des Indes : cette ville était si prospère que les habitants offrirent en 1711 à Louis XIV 30 millions pour soutenir la guerre. On connaît la singulière patrouille que les Malouins faisaient faire autrefois autour de la ville par un certain nombre de dogues qu'on lâchait à l'entrée de chaque nuit.
- SAINT-MALO-DE-LA-LANDE, ch.-l. de o. (Manche), à 10 kil Ni O. de Coutances: 459 hab.
- SAINT-MAMERT, ch.-l. de c. (Gard), à 16 kil. N. de Nîmes; 624 hab. Eau-de-vie, serges.
- SAINT-MAMET, ch.-l. de c. (Cantal), à 13 kil. S.O. d'Aurillac; 1975 hab. Beau château.
- SAINT-HANDÊ, joli village du dép. de la Seine, (Seine), à 3 kil. E. S. E. de Paris, à l'entrée du bois de Vincennes; 2883 hab. Hôpital. Jardins maraîchers, fabr. de carton-pâte, couleurs, cuirs vernis,papiers peints, émaux. Nombreuses maisons de campagne.
- SAINT-MARC (Ch. Hugues,LEFEBVRE de), littérateur, né à Paris en 1698, m. en 1769, servit d'abord comme sous-lieutenant, embrassa ensuite l'état ecclésiastique , et finit par se charger de quelques éducations particulières.On lui doit des éditions estimées, avec notes, des Mémoires de Feuquières, 1736; de la Médecine despauvres, de Hecquet, 1745; àeVÉist. d'Angleterre,deRapin-Thoyras, 1745-1749; desûEw-vres de Boileau, 1747; de Pavillon, 1750; de Chau-lieu, 1750; deMalherbe, 17 57; des Poésies de Lalanne, Montplaisir, St-Pavin et Charleval, 1759, et un Abrégé chronologique de l'histoire d'Italie depuis la chute de l'empire d'Occident, 1761-70, 6 vol. in-8.
- SAINT-MARC (le Lion de), lion ailé, symbole de la république de Venise, laquelle a S. Marc pour patron (on sait que ce saint est ordinairement représenté avec un lion). L'effigie de ce lion est placée sur une colonne au milieu de la place principale de Venise.
- SAINT-MARCELLIN, ch.-l. d'arr. (Isère),,à 50 kil. O. de Grenoble, sur l'Isère;3295 hab.Trib., collège. Halle, belle place, fontaines d'eau vive, cours planté d'arbres, dehors charmants; 4 portes. Toile; commerce de vins et de soie écrue.
- SAINT-MARIN (République de), petit État d'Italie. entre les prov. de Forli et d'Urbin-et-Pesaro,a 62k. carrés de superficie et 8000 hab. ; ch.-l., St-Marin (à 225 kil. N. de Rome et à 85 k. E. N. E. de Florence, sur une mont, aride; 5000 hab.). La république est gouvernée par un sénat de 60 membres que président deux gonfaloniers, élus pour trois mois. — St-Marin doit son origine à un tailleur de pierre dalmate, nommé Marin, qui, au VIe s., se retira dans cet sn-
SMIAR — 1672 — ST-MIC
droit pour se consacrer à la prière et y construisit un ermitage; un grand nombre de personnes, attirées par sa réputation de sainteté, vinrent s'établir aux environs, et leur nombre s'accrut bientôt au point de former une ville. L'indépendance des habitants fut respectée de tous, si ce n'est de CésarBorgia qui leur imposa un gouverneur, et d'Alberoni qui envahit leur territoire (1739); mais leur soumission ne fut jamais que passagère. Bonaparte, en 1797. leur proposa un agrandissement de territoire : ils le refusèrent. Sous l'Empire français, St-Marin resta nominalement indépendante; cependant elle fut enclavée dansledép.duMétaure (appartenantauroy. d'Italie). SAINT-MARS, gardien du Masque de fer. V. ce mot.
- SAINT-MARS-LA-JAUXE, ch.-l. de c (Loire-Inf.), à 18 kil. d'Ancenis; 1755 hab.
- SAINT-MARTIN, une des petites Antilles, au N.O. de la Guadeloupe, a env. 80 kil. de tour et 6000 h. Depuis 1648 elle appartient en commun à la France et à la Hollande. La partie française, au N., comprend les deux tiers de l'Ile ; elle compte 2279 h. et a pour ch.-l., le Marigot. La partie hollandaise, au S., a env. 3680 hab.; ch.-l. Philisbourg. Le commerce consiste surtout en tabac, sucre, rhum et sel.
- SAINT-MARTIN-D'AKXIGNY, ch.-l.dec (Cher), à 16 k. N. de Bourges; 2717 h. Commerce de fruits.
- SAiNT-5JARTiN-DE-LA»TOSQUE,ch.-l. de c (Alpes ma-rit.), à 28 k. N.de Nice; 2084 h.
- SAINT-MARTIN-DE-LONDRES, ch.-l. de c. (Hérault), à 23 kil. N. O. de Montpellier; 1047 h. Bas de soie.
- SAINT-MARTIN-DE-RE, ch.-l. de c. (Charente-Inf.), dans l'île de Ré, à 20 k. N. O. de la Rochelle; 2160h. Bon port, bonne citadelle. Commerce d'eau-de-vie; armements pour la pêche de la morue. La ville se forma autour d'un monastère fondé en 735 par Eudes d'Aquitaine. Vainement assiégée par les Anglais en 1628; fortifiée par Vauban en 1681.
- SAINT-MARTIN-DE-SEIGNAUX, ch.-l. de c (Landes), à 38 kil. S. O. de Dax; 2627 hab. Houille.
SAINT-MARTIN-D'uRIAGE. V. L'WAOE.
- SAINT-HARTIN-DE-VALAMAS, ch.-l. de c (Ardè e),à 45 k. S. O. de Tournon; 2047 bab. Houille.
- SAINT-MARTIN-EN-BRESSE, ch.-l. de c (Saône-et-Loire), à 17 k. E. de Chàlon; 1691 h. Magnanerie.
- SAINT-MARTIN-LE-BEAU, vge d'Indre-et-Loire , sur le Cher, à 9 kil. S. O. d'Amboise; 1350 hab. Acier. Charles-Martel v battit les Sarrasins.
- SAINT-MARTIN (L. Claude de), dit le Philosophe inconnu, théosophe, né en 1743 à Amboise, d'une famille noble, m. en 1803, embrassa d'abord la profession des armes, se lia avec quelques mystiques pendant qu'il était en garnison à Bordeaux, quitta le service pour se livrer tout entier à ses nouvelles idées, s'attacha aux doctrines de Martinez Pasqua-lis etde Swedenborg, puis se créa un système à lui, qu'il appelait le Spiritualisme pur. Il se fixa à Paris, s'y vit recherché par les plus grands personnages et partagea son temps entre lapropagation de ses doctrines et l'exercice de la bienfaisance. Ses principaux écrits,qui tous parurent sous le voile de l'anonyme, sont: Des erreurs et de la vérité (1775), Rapports entre Dieu, l'homme.et l'univers (1182), l'Homme de désir (1780), îe Nouvel homme (1796),ieiîfzm'stere de V'Homme-Esprit (1802), desNombres, ouvrage posthume, 1861.11 a en outre traduit plusieurs écrits de Bœhmo. On a publié en 1807 ses Œuvres posthumes, et en 1862 sa Correspondance inédite. Le but constant de St-Martiri est d'élever l'âme de la contemplation de l'homme et de la nature à leur principe commun.Dteti; malheureusement, la plupart de ses ouvrages sont écrits dans un style énigmatique qui les rend inintelligibles pour le vulgaire. On doit à M. Caro un Essai turla Vie et la doctrine de St-Martin, 1852, et à M. Matter : St-Martin, sa Vie et ses écrits, 1862.
- SUNT-MARTIN (J. Ant.), orientaliste, né à Paris en 1791, m. en 1832, publia dès 1818 des Mémoires sur l'Arménie, qui le firent admettre à l'Académie des inscriptions en 1820, et fut nommé bibliothécaire
de l'Arsenal et inspecteur de la typographie orientale à l'imprimerie royale. En 1822, il fut chargé de la rédaction du.joumâl mensuel de la Société asiatique, société qu'il avait contribué à fonder. Ardent royaliste, il se mit en 1827 à la tête d'un journal quotidien , l'Universel, rédigé dans un sens absolutiste. La révolution de 1830 lui fit perdre ses places et ses pensions. Outre ses Mémoires sur l'Arménie, on a de lui des Recherches sur l'époque de la mort d'Alexandre et la Chronologie des Ptolimées, l'Histoire des Ar.sacides, un Choix des Fables de Vartan, une Hist. de Pahnyre; de nombreuses notes sur les 12 premiers volumes d'une nouvelle édition de l'flïs-toire du Bas-Empire de Lebeau, et beaucoup de savants articles dans la Biographie universelle de Mi-chaud. Lajard a publié ses OÈuvr. posthumes, 1847.
- SAINT-MARTORY, ch.-l. de cant. (Haute-Garonne), à 17 kil. N. E. de St-Gaudens, Sur la Garonne; 1166 h. Draps communs.
- SAINT-MATTBIEU, ch.-l.decant. (Hte-Vienne), à 12 kil. S. O. de Roçhechouart; 2280 hab. Forges.
- SAINT-MATTHIEU , île de l'Océan Atlantique, par 6° 10' long. O., 1° 25? lat. N., à 800 kil. du cap des Palmes en Afrique. Ane. établissement portugais.
- SAINT-MAUR ou SAINT-MAUR-LES-FOSSES , village du dép. de la Seine, sur la r. dr. de la Marne, à 8 K. E. de Paris ; 3944 h. Pont de pierre. La partie voisine du pont forme depuis 1792 une commune à part, nommée d'abord la Branche-du-Pont, puis Jôinville-le-Pont. Beau canal, en partie souterrain, qui abrégé la navigation de la Marne. Culture de la betterave et du mûrier; grands moulins a vapeur; cloujerie,fonderie, scierie mécanique. —-Ça lieu était à la fin du me s. un camp retranché des Bagaudes, d'oi son nom de Fossés. Une abbaye de Bénédictins y fut fondée en 638 sous le nom de St-Pierre; elle prit celui de St-Maur au XII° s. quand on y eut transféré les reliques de ce saint. C'est là qu'eurent lieu en 1465 les conférences qui complétèrent le traité de.Gonfians, signé entre Louis XI et les princes ligués dans la guerre du Bien public. Charles IX y rendit en 1569 un édit qui défendait l'exercice du culte réformé. Le château de St-Maur, ancien domaine de Catherine de Médicis, était la résidence de M. le Duc, petit-fils du grand Condé.
- SAINT-MAURICE, Agaunum, v. de Suisse (Valais), sur le Rhône, à 26 k. O- de Sion ; 1_200 hab. Beau pont d'une seule arche de-22". Tout près, défilé très-étroit qui ferme le Valais.
- SAINT-MAURICE (Seine), vge voisin de Oharenton, où se trouve la maison d'aliénés dite de Charenton.
- SAINT-MAXIMIN, ch.-l. dècant. (Var),;à 16 kil. N. O. de Brignoles, près de la source de l'Argens; 3562 h. Eglise gothique, bâtie par Charles lï, comte de Provence; reliques de Ste Madeleine. Ane couvent de Dominicains.
- SAINT-MÉEN, ch.-l.de cant. (Ille-et-Vilaine), à 20 kil. O. N. O. de Montfort; 2057 h. Ane. abbaye. Duguesclin battit en ce lieu un parti d'Anglais.
- SAINT-MICHEL, Son-3/i'gMeienportugais, la plus grande des Iles Açores, par 27* 42' long. O., 37" 48' lat. N., a 70 kil. sur 20 et S0000 hab.: ch.-l., Ponta-Delgada. Sol volcanique, très-fertile, mais peu cultivé (grains, vin, fruits, etc.). VelhP de Cabrai prit cette lie en 1444, au nom du Portugal.
- SAINT-MICHUL, gouvtde la Russie d'Europe (Finlande) , entre ceux de Kuopio et de Wasa au N., de Tawastehus et de Nyland à l'O., de Nyland au S. et de Viborg à l'E.; 135000 hab.j ch.-lv Heinola. Il est arrosé parla Kymmène, d'oui! tirait son ancien nom de Kymmenegaard.
- SAINT-HICHEL, ch.-I.de c. (Savoie), sur la route de St-Jeande Maurienne, à 9 k. E.S. E. de cette ville; 1831 h. Grosse tour. Taillanderie.
SAINT-HICHEL (MONT-). V. MONT-SAINT-MICHEL.
- SAINT-MICHEL-EN-L'HERM, petit port du dép. de la Vendée, dans le golfe d'Aiguillon, à 40 kil. O. de Fontenay;3139h. Grains.
ST~OME — 1673 — ST-PAU
SAINT-MICHEL-EN-THIERACHE, bg de l'Aisne, dudép. à l'entrée d'une forêt de même nom, à 20 kil. N. E. de Vervins; 3277 h. Brasseries, briqueteries, filatures de laine et de coton, laminoir pour fer.
SAINT-MICHEL (Ordre de). V. MICHEL (s.).
- SAINT-MIHIEL, S. Michaelis fanum, ch.-l. de c (Meuse), à 15 kil. N. de Commercy, sur la r. dr. de la Meuse; 5467 hab. Trib. de lremst. et siège de la cour d'assises; collège, bibliothèque. Dansl'église St-Etienne, beau groupe du St Sépulcre ou du Christ au tombeau, d'un seul bloc, chef-d'œuvre de Ligier Richier. Draps, cotonnades, dentelles; huiles, truites. — Cette ville se forma autour d'une anc abbaye de St-Michel. Jadis forte, prise en 1635 sur le duc de Lorraine par Louis XIII, qui faillit y être tué et qui la démantela. Près de là, anc. camp de César.
- SAINT-MIKXOS, bg de Hongrie, ch.-l. du comi-tat de Liptau, sur la r. dr. de la Waag; 4000 h.
- SAINT-NAZAIRE, ch.-l. de c (Loire-Inf.), à l'entrée de la Loire dans l'Océan, à 21 kil. S. O. de Sa-venay; 10 845 h. Port qui a pris récemment de l'importance. Beaux bassins, creusés de 1845 à 1857.
- SAINT-NECTAIRE, vulgairement Senneterre ou Senecterre, y. du Puy-de-Dôme, à 25 k. N. O. d'Issoire ; 1400 hab. Source incrustante, bains thermaux; bons fromages. Ce lieu a donné son nom à une illustre maison, qui s'unit en 1522 àcellede la Ferté-Nabert.
SAINT-NECTAIRE (H., duc de). F. LA. FERTË.
- SAINT-NICOLAS, une des îles du Cap Vert, par 26" 50' long. O., 16° 38' lat. N., a 65 kil. sur 20 et 6000 hab. ; ch.-I.,St-Nicolas.Baies et anses peu sûres; sol fertile:vin,sucre, maïs, bananes, dattes.
- SAINT-NICOLAS, v. de Belgique (Flandre orient.), ch.-l. d'arr., à 35 kil. E. N. E. de Gand ; 22 000 hab. Lainages, tissus de coton, brasseries, vinaigreries, fabriques de carton, de cartes, etc. Marché considérable de grains, chanvre, fil et bestiaux.
- SAINT-NICOLAS-DE-LA-GRAVE, ch.-l. de c (Tarn-et-Garonne), à 8 kil. N. O. de Castel-Sarrasin; 2984 hab. Briqueteries, quincailleries; melons estimés.
- SAINT-NICOLAS-DE-REDON, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), à 32 kil. N. de Savenay ; 1919 hab.
- SAINT-NICOLAS-DU-PELEM, ch.-I. de c (Côtes-du-Nord). à 38 kil. S. de Guiagamp; 2748 hab.
- SAINT-NICOLAS-DU-PORT, ch.-l. de c (Meurthe-et-Moselle, sur la Meurtbe, à 13 k. R. E. de Nancy; 3904 h. Eglise gothique. Filatures ce coton, broderies.
- SAINT-NON (J. Claude Richard,abbé de), célèbre amateur, né à Paris en 1727, m. en 1791, était con-seiller-clerc au parlement de Paris. Disgracié avec ses collègues à propos de la bulle Unigenilus, ildonna sa démission, et alla voyager en Italie avec Robert et Fragonard. Il dessina et grava les principales Vues de Rome et les publia en 60 planches. Encouragé par le succès, il fit un nouveau voyage, et publia à son retour son beau Voyage pittoresque de Naples et de Sicile, 1781, 5 vol. in-fol., avec 417 pi., dont une 2eédition augmentée a été donnée en 1828par Charrin.
SAINT-OFFICE. V. INQUISITION.
- SAINT-OMER, Âudomari fanum, ch.-l. d'arr.(Pas-de-Calais), partie sur l'Aa, partie sur le Mont-Sithiu et sur le chemin de fer d'Hazebrouk à Calais, à 64 k. N. N. O. d'Arras, à 241 k. N. E. de Paris par la route, à 330 par le chemin de fer ; 22 011 hab. Place de guerre de 2° classe et fortifications importantes ; siège d'une direction d'artillerie; cour d'assises; trib. de 1™ inst. et de commerce, lycée, bibliothèque, musée. Archevêché. Belle cathédrale gothique du XIVe s., contenant un remarquable buffet d'orgues, le tombeau de S. Orner par Girardon, et une statue colossale, dite le grand Dieu de Thérouanne ; nombreux canaux. Fabr. de lainages, papier, cuirs, broderies, chapeaux; brasseries, distilleries, huileries, raffineries de sel, amidonneries, sucre indigène; grande manuf. de pipes en terre. Commerce de grains, vins, huiles, eaux-de-vie, houille, etc. Patrie de l'abbé Suger. — St-Omer doit son origine au couvent de Sithiu (appelé depuis abbaye de St-Bertin, du nom
de son 2" abbé). Fondée vers 648 par S. Orner, la ville ne prit d'importance qu'au Xe s., époque de laquelle date son nom moderne. Elle reçut une charte de commune en 1127. Elle a été souvent assiégée et prise (par Louis XI en 1477, par les Impériaux en 1489, par Louis XIV en 1687). Un évêché y fut érigé en 1650. Cette ville possédait jadis un célèbre collège de Jésuites anglais,oùlesfamillescatholiques de la Grande- Bretagne envoyaient leurs enfants.
- SAINT-OUEN, S. Audoeni fanum, vge du dép. de la Seine, sur la r. dr. de la Seine, entre Paris et St-Denis, ainsi nommé du saint qui y mourut ; 3294 h. Anc château royal, où Louis XVIII donna, le 2 mai 1814, la Déclaration dite de Saint-Ouen, qui posa les bases de la Charte. Ce château fut peu après démoli et remplacé par un pavillon d'un goût moderne, bâti par Louis XVIII pour Mme Du Cayla; après la mort de cette dame, ce domaine échut à la ville de Paris. Glacière; fabrique de châles, d'encre, de caoutchouc, de savon; teinturerie, impression sur tissus, construction de machines; bergeries. Commerce de légumes, porcs et bestiaux. — A l'O. est la gare St-Ouen, vaste bassin alimenté par des puits artésiens, et qui communique avec la Seine; on y voit aussi une machine à vapeur, de la force de 40 chevaux, qui conduit l'eau de la Seine à Montmartre.
- SAINT-OUEN-L'AUMONE, vge de Seine-et-Oise, sur la r. g. de l'Oise, à 4 kil. S. de Pontoise; 2022 hab. Beau château. Tannerie, corroierie, hongroirie; fabrique de sucre indigène.
Pour l'église St-Ouen, V. ROUEN.
- SAINT-PALAIS, Fanum S. Palatii, ch.-l. de c (B.-Pyrénées), sur la Bidouze, à 24 k. N. O. deMau-léon; 1445 hab. Tannerie, quincaillerie.
- SAINT-PAPOUL, Fanum S. Papuli, vge du dép. de l'Aude, à 7 kil. E. de Castelnaudary; 1579 hab. Commerce de blé. Anc abbaye, fondée au rxe s., anc évêché, suffragant de Toulouse.
- SAINT-PARDOUX, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur la Dronne, à 8 kil. S. E. de Nontron; 1650 hab.
- SAINT-PATER, ch.-l. de cant. (Sarthe), à 24 kil. N. O. de Mamers; 578 hab.
- SAINT-PAUL, v. du Brésil, ch.-l. de la prov. de St-Paul, à 312 kil. O. de Rio-Janeiro, sur un plateau fort élevé au-dessus de la mer; 22000 h. Evêché, université, école de droit. Trois ports, cathédrale, palais épiscopal, palais du gouvernement, cirque pour les combats de taureaux. La ville fut fondée en 1552 par une colonie d'Indiens dirigée par des Jésuites portugais. — La prov. de St-P., entre celles de Goyaz et de Mato-Grosso au N., de Minas Géraès et de Rio-Janeiro au N. E., la mer à l'E. et la prov. de Rio-Grande au S., a 1100kil. sur 700et 500000 hab. Climat salubre, sol fertile : culture du thé, de la canne à sucre, du café, du riz, du manioc, du tabac; élève de chevaux, bœufs et porcs; mines de diamant, rubis, or, argent et fer.
- SAINT-PAUL, v. de l'île de la Réunion, ch.-l. de l'arr. Sous-le-Vent, surlacôte O., à 28 kil. S. O. de St-Denis; 17000 hab. Belle rade. Patrie de Parny.
- SAINT-PAUL, ch.-l. de cant. (B«-Alpes), prèsdel'Û-baye, à 18 k. N. E. de Barcelonette; 1512b. Marbre.
- SAINT-PAUL-CAP-DE-IOUX, ch.-l. de c. (Tarn), sur l'Agout, à 13 kil. S. E. de Lavaur; 1195 h. Patrie du médecin philanthrope Pinel.
- SAINT-PAUL-DE-FENOUILHET, ch.-l. de c. (Pyrénées-Or.) , à 40 kil. N- O. de Perpignan; 2186 hab. Eau minérale; fabrication d'objets en buis; eau-de-vie.
- SAINT-PAUL-EN-JARREST, bg du dép. de la Loire, sur le Couzon, à 7 k. N. E. de Saint-Chamond; 3111 h. Grains, vins, houille; moulins à soie.
- SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX , v. du dép. de la Drôme, à 7 k. de Pierrelatte, sur une colline; 2516 h. Anc évêché. Ville fort ancienne. Restes de 3 châteaux, qui lui ont valu son nom. — On y place Âu-gusta Tricastinorum, que d'autres voient dans Aoust.
SAINT-PAUL-DE-LOANDA. V. SAN-PAOLO. SAINT-PACLIEN, Revessio, ch.-l. de c. (H.-Loire).
ST-PET — 1674 — Sr-P1E
à 11 kil. N. O. du Puy; 2932 h. Ane évêché. La ville, qui était jadis le ch.-l. des Vellavi, tire son nom actuel de son 6* évêque. Antiquités romaines.
- SAINT-PAVTN (Denis SANGUIN de), poëteaimable, né à Paris vers 1600, m. en 1670, était fils d'un président au parlement. Entré dans l'état ecclésiastique sans avoir aucune vocation, il obtint l'abbaye.de Li-vry et s'y retira pour s'y livrer sans contrainte à son goût pour le plaisir et pour les lettres. Après avoir affiché une incrédulité scandaleuse, il finit par se convertir. On a de lui des poésies, licencieuses pour la plupart (sonnets, épigrammes, épîtres et rondeaux). Elles ont été imprimées dans le Recueil des plus belles pièces des poètes français, deBarbin,1692, rééditées par St-Marc en 1759, avec celles de Charle-val, et de nos jours par M. Paulin Paris. Boileau raille souvent St-Pav'm sur son incrédulité : il le désigne dans une de ses épigrammes sous le nom à'Alidor.
- SAINT-PÉ, ch.-l. de c (Htes-Pyrénées), sur le gave de Pau, à 22 kil. N. O. d'Argeïès; 2765 hab. Petit séminaire. Mouchoirs, outils aratoires, clous, peignes, etc. Un monastère bénédictin, dédié à S. Pierre, y ayant été fondé en 1020 par un duc de Gascogne, la ville, appelée jusqu'alors St-Hilaire deLassun, prit le nom de St-Pierre, et, par syncope, St-Pé.
- SAINT-PÉRAY, ch.-l. de cant. (Ardèche), au pied des Cévennes, à 20 kil. S. de Tournon; 2680 hab. Très-bon vin blanc mousseux. Aux eov., ruines du château de Beauregard, anc prison d'État, et du château de Crussol, berceau des ducs d'Uzès.
- SAINT-PÈRE-EN-RETZ, ch.-l. dec (Loire-Inf.), à 10 kil. S. de Paimbceuf ; 3086 h.
- SAINT-PÉTERSBOURG, Petropolis en latin mo-, derne, capitale de l'empire russe, sur la Neva, près de son embouch. dans le golfe de Finlande, par 59° 56' lat. N. et 27» 58' long. E., à 3000 kil. N. E. de Paris (par Bruxelles et Berlin); env. 545000 hab. Résidence habituelle de l'empereur, du Sénat et de toutes les administrations centrales : archevêché grec Port vaste, mais peu profond; quelques fortifications; plusieurs chemins de fer, dont le principal relie St-Pétersbourg à Moscou. La ville est remarquable par la largeur et la régularité de ses rues, la beauté de ses édifices, la longueur et la magnificence de ses quais, le nombre de ses canaux; la Neva la partage en 5 parties (lie de St-Pétersbourg, île de Va-sili-Ostrov, quartiers de l'Amirauté, de la Fonderie, de Viborg). On y compte environ 130 ponts, 500 rues, un grand nombre de belles places (celles du Palais d'hiver, de l'Amirauté, ornée de la colonne d'Alexandre , d'isaac, de Pierre le Grand, ornée d'une statue équestre de ce prince, du Sénat, du Théâtre, du Premier corps des Cadets, la Nouvelle place, le Champ de Mars ou Pré de la Czarine). On remarque : parmi les églises la cathédrale ou Notre-Dame de Kazan (imitation de St-Pierre de Rome et du Panthéon de Paris), la basilique de St-Isaac (terminée en 1841), les églises de St-Pierre-et-St-Paul, sépulture des souverains depuis Pierre I, de St-Nicolas, de St-Si-méon, de la Transfiguration, de St-Alexandre Nevski (aux portes de la ville); parmi les autres édifices, le Palais d'hiver, l'Ermitage (qu'une galerie lie au précédent). les palais d'Anitchkov, de la Tauride, du grand-duc Michel: l'Académie des beaux-arts (le plus beau monument de St-Pétersbourg), l'Académie des sciences, l'Amirauté, la Bourse, la Banque des assignats, l'Hôtel de Ville, l'Etat-major, la bibliothèque impériale, le monument d'Alexandre, le Gos-tinoï-D vor (grand bazar à deux étages), les manèges, les casernes, le nouvel Arsenal, le corps des mines, le couvent Smolnoï, l'institut de Ste-Catherine, l'hôpital des Pauvres Malades, la maison des Enfants-frouvés , les Orphelins-Militaires. St-Pétersbourg possède quatre Académies (beaux-arts, sciences, médecine, et chirurgie, Académie russe), et plusieurs autres sociétés savantes; une université (depuis 1819), et un grand nombre d'établissements spéciaux : institut pédagogique central, école de l'Académie de
médecine et chirurgie, haute école d'état-major, écoles pour les Cadets de terre, pour les Cadets de la marine, écoles d'artillerie, des mines, des beaux-arts, académie ecclésiastique , institut des ingénieurs, institut technologique, école d'agriculture école vétérinaire, école de marine marchands, établissement oriental ; plusieurs grandes bibliothèques, observatoire, cabinet d'histoire naturelle dé l'Académie des sciences, galerie impériale de tableaux (l'Ermitage), musée de sculpture et d'architecture de l'Académie des beaux-arts, musée asiatique de l'Académie des sciences, médailler de l'Ermitage, collection minéralogiqùe, collection de modèles, machines et ornements (à. l'Amirauté), collection d'armes anciennes et modernes (à l'ancien arsenal), jardin botanique, avec des serres superbes. Plusieurs théâtres : le Grand-Théâtre, pour l'opéra italien et les ballets; le théâtre Alexandra (théâtre national), où sont représentés des ouvrages russes; le théâtre Michel, consacré à la représentation des pièces françaises; le théâtre du Cirque, pour l'opéra russe et la comédie allemande. Il y a trois promenades publiques : àl'extrémitéO. de la ville, au bord delaNéva, le Jardin d'été, et à l'extrémité N. O., deux îles appelées Kammennoï et Yelaguine. L'industrie, longtemps négligée, commence à se développer : on remarque les fabriques d'instruments de chirurgie, de tapis, de porcelaine, la verrerie impériale, la fonderie de canonsj des manuf. de cotons, soieries, toile à voiles, cuirs, lainages, papier, tabac, savons, bijoux, horlogerie, instruments de précision. Le commerce a une grande importance : il consiste surtout, pour l'importation en denrées coloniales, meubles, objets de toilette et luxe, métaux travaillés, vins et liqueurs, huiles; pour l'exportation, en cuivre, fer, suif, grains, potasse, chanvre, lin, goudron, peaux, crins, bois de construction. Le climat de St-Pétersbourg est très-froid : la moyenne de la température en hiverestdel0°au-dessousde0: Catherine put y faire élever un palais de glace qui dura jusqu'au mois de mai; l'été arrive subitement : la moyenne de la température est alors de 16° au-dessus de 0. La ville est très-sujette aux inondations (celles de 1726, 1777 et surtout de 1824 furent terribles). -* St-Pétersbourg fut fondée en 1703, sur l'emplacement d'I-vangorod, par Pierre le Grand, qui lui donna le nom de son patron : elle fut dès lors déclarée capitale de l'empire à la place do Moscou. Le choix de cette capitale a contribué pour beaucoup à faire deiaRussie un empire maritime et européen.
- SAINT-PETERSBOURS (Gouvt de), gouvtde la Russie d'Europe, formé de l'anc Ingne, est situé sur la Baltique et a pour bornes au S. O. le gouvt de Revel, au N. O. le grand-duché de Finlande, au S. le gouvt de Pskov, à l'E. celui de Novogorod. Il a 410 kil. sur 296 et plus d'un million n'habitants.
- SAINT-PHILBERT-DE-GRANDLIEU, ch.-l. dec (Loire-lnf.), à 22kil. S. O. de Nantes, près du lac Grand-Lieu; 3672hab.
SAINT-PHILIPPE. Y. FOGO et SAN-FEUPE.
- SAINT-PIERRE, v. et port de la Martinique, ch.-l. del'arrond. de son nom, sur la côte O., à 30 k. N. O. du Fort de France; 30000 h. Résidence de l'évêquede la Martinique, trib. de l'" Inst., cour d'assises, collège, jardin botanique. Baie demi-circulaire qui forme une rade. Peu d'industrie, mais beaucoup de commerce. Cette ville a été fondée en 1635.
- SAINT-PIERRE, v. de l'île de la Réunion, surlacôte S. O., à 45 k. S. E. de St-Paul; 15 000 h. Port artificiel, formé par 2 jetées construites en 1862-63. Trib. de 1" instance. Commerce de blé.
- SAINT-PIERRE, petite Ile de l'Océan Atlantique, à l'entrée du golfe St-Laurent, au S. et près de Terre-Neuve, forme, avec les deux petites îles de Mique-lon, une colonie française soumise à un seul commandant. Elle a 26 k*. de tour et 1570 hab. permanents (4000 pendant la saison de lapêche). Elle renferme une ville de St-Pierre; 800 hab. Peu fertile,
Sr-PJE — 1675 — ST-POL
mais précieuse comme station pour la pêche de la morue.—Cette Ile est à la France depuis 1763 ; mais les Anglais l'ont occupée à diverses reprises (de 1778 à 1783, de 1793 à 1801, et de 1804 à 1816).
- SAINT-PIERRE-D'ALBIGNY, oh.-l. de c (Savoie), à 20 k. E. S. E.de Chambéry; 3142 h. Station. Chaux hydraulique, briques; tulle de coton.
- SAINT-PIERRE-DE-CHIGNAC, ch.-l. dec(Dordogne), à 12 kil. S. E. de Périgueux; 896 hab.
- SAINT-PIERRE-D'OLERON , ch.-l. de c (Charente-Inf.) au centre de l'Ile d'Oléron, à 23 kil. N. O. de Marennes; 4981 h. Vins, eau-de-vie, sel.
- SAINT-PIERRE-EGLISE, ch.-l. de c. (Manche), à 16 kil. N. E. de Cherbourg; 2265 hab. Toiles, fil, lin, tanneries, mégisseries.
- SAINT-PIERRE-LE-MODTIER, ch.-l. de c. (Nièvre), près d'un grand étang, à 25 kil. N. de Nevers; 2989 hab. Aux env., sable excellent pour fabriquer la faïence. Ane. monastère de Bénédictins, d'où, par corruption, le nom deMoutier; belle église du xn°s. Jeanne d'Arc enleva cette ville aux Anglais en 1430.
- SAINT-PIERRE-LE-PORT, ch.-l. de l'île Guernesey, sur la côte S. E; 13 900 hab. Deux châteaux forts.
- SAINT-PIERRE-LES-CALAIS , bourg du Pas-de-Calais, attenant à Calais, dont il n'est séparé que par les fortifications, sur le canal de Calais; 15008 h. Filatures de lin, tulles, dentelles, faïence, sucre de betteraves, chapeaux; raffineries de sel, brasseries, distilleries, tuileries.
- SAINT-PIERRE-SUR-DIVES, ch.-l. de c. (Calvados), à 25 kil. S. O. de Lisieux; 1950 h. Dentelle, bonneterie.
- SAINT-PIERRE (Eustache de), bourgeois de Calais,'fut, au rapport du chroniqueur Froissait, un de ceux qui se dévouèrent pour le salut de leurs compatriotes, lorsque Calais fut pri3 par !e roi d'Angleterre Edouard III (1347), et que ce prince, irrité d'une longue résistance, exigea que six notables de la ville vinssent, pieds nus et la corde au cou, se mettre à sa discrétion. Ils ne durentleur salut qu'aux prières de la reine Philippine de Hainaut. Ces faits, contestés par quelques historiens modernes, notamment par Bréquigny, ont été mis hors de doute par M. Aug. Lebeau dans sa Dissertation sur le siège de Calais. Il paraît du reste qu'Eustache fut bien accueilli, qu'il devint sujet fidèle des Anglais et fut comblé de faveurs par Edouard. Il mourut en 1371.
- SAINT-PIERRE (Ch. CASTEL de), dit l'abbé de St-Pierre, publiciste et philanthrope, né en 1658 au château de St-Pierre près de Barfleur, m. en 1743, était fils du gouverneur de Valogna est parent de Vil-lars. Il devint en 1702 aumônier de la duchesse d'Orléans, suivit le cardinal de Polignac au congrès d'Utrecht (1712), où il s'initia à la politique, puisse mit à écrire sur des objets d'utilité publique. 11 avait été reçu à l'Académie française dès 1695, mais il en fut exclu en 1718 pouravoi'r jugé avec trop de liberté le gouvernement de Louis XIV. Il passa toute sa vie à faire des projets de réforme, et essaya en vain de les faire adopter par les ministres : le cardinal Dubois appelait ces projets les rêves d'un honnête homme. Du reste il pratiqua constamment la bienfaisance; c'est même à lui qu'on doit le mot. Ses principaux ouvrages sont : le Projet de paixperpétuelle, Utrecht, 1713 (il voulait former un tribunal suprême des nations) ; Discours sur la polysynodie (c-à-d. sur la pluralité des conseils qui devaient être attachés à chaque ministère), 1718 ; des Mémoires sur VAcadémie française, sur les Duels, sur les Pauvres mendiants, sur un projet de tailles tarifées, sur le per-fectionnementde léducation, et même sur la réforme de l'orthographe; un Traité du célibat des prêtres; des Annales politiques. Le recueil en a paru sous le titre d'Ouvrages de politique et de morale, 18 v. in-12, 1738-41. J. J. Rousseau en a donné des extraits. On doit à M. Goumy et à M. Molinari d'intéressantes Études sur l'abbé de St-Pierre.
- SAINT-PIERRE (Bernardin de), célèbre écrivain, né au Havre en 1737, m. en 1814, d'une famille qui
prétendait descendre d'Eustache de St-Pierre. Il eut une enfance fort romanesque, voulut se faire marin, puis missionnaire; entra en 1757 à l'école des ponts et chaussées, obtint en 1760 un brevet d'officier ingénieur, fit quelques campagnes, perdit son grade pour insubordination, vint à Paris où il vécut dans la gêne, donnant desleçons de mathématiques, puis passa en Hollande et de là en Russie, où il fut employé dans le génie, et où il tenta vainement de faire exécuter ses projets philanthropiques; quitta la Russie pour aller en Pologne défendre la cause de_ l'indépendance et inspira une vive passion à une princesse polonaise; revint en France en 1766, fut envoyé comme ingénieur à l'Ile de France, où il séjourna trois ans, et, après son retour, se consacra aux lettres. Il vécut dans la retraite et se lia étroitement avec J. J. Rousseau (1772), dont il adopta les doctrines, et qu'il tâcha d'imiter dans ses écrits. Il publia d'abord (1773) un Voyage à l'Ile de France, qui eut quelque succès ; les Etudes de la nature, ou-il montrait l'action delà Providence sur toute la nature, et qui parurent en 1784, lui rirent prendre rang parmi nos grands écrivains; il mit le sceau à sa réputation en donnant Paul et Virginie U788), conception neuve, des plus pures et des plus touchantes. Il fit paraître ensuite, les Vœux d'un solitaire (1789), où il saluait l'aurore de la Révolution et proposait ses vues, la Chaumière indienne (1791), charmant conte moral, enfin les Harmonies de la nature (1796), qui complètent les Études, mais où l'on regrette que le savant ne soit pas à la hauteur du moraliste. Louis XVI l'avait nommé en 1792 intendant du Jardin des Plantes; il fut chargé en '?' 1794 de faire le cours de morale aux Ecoles normales, mais.l y sut peu de succès. Il entra en 1795 à l'Institut,'et fut richement pensionné sous l'Empire. B. de St-Pierre est peut-être l'écrivaln qui a le mieux peint la nature ; il a su aussi dans ses écrits-faire aimer la vertu; cependant son caractère personnel et sa conduite étaient loin d'être irréprochables. Son style tient à la fois de celui de Fénelon et de celui de J. J. Rousseau, quoiqu'il n'ait la perfection ni de l'un ni de l'autre. Aimé Martin, qui avait épousé sa veuve et adopté sa fille Virginie, a donné une édition de ses OEuvres complètes, 12 vol. in-8°, 1818-1820, avec notice sur sa vie; on y trouve, outre les ouvrages déjà cités, VArcadie, espèce d utopie politique et morale, qu'il n'a pas achevée; àss Récits de voyages, et un intéressant Essai sur J.J. Rousseau. Sa Correspondance a paru en 1826. 4 vol. in-8. On doit à M. Patin et à M. Prévost-Paradol d'éloquents Éloges de Bernardin de St-Pierre. SAINT-PIERREVILLE, ch.-l. de o. (Ardèche), à 23 kil. N. O. de Privas ; 1851 h. Moulins à soie. SAINT-POELTEN (pour St-Hippolyte), v. d'Autri che (Basse-Autriche), sur la Traisen, à 55 kil. O. de Vienne; 5000 hab. Evêché. Cotonnades, imprimerie sur toiles, poterie de grés, glaces; papiers.
- SAINT-POIS, ch.-l. de c. (Manche), à 14k. N. O. .
de Mortain; 840 hab. Fabriques de soufflets. f
- SAINT-POL ou ST-POL-EN-TERNOIS , ch.-l. d'arr. \ (Pas-de-Calais), sur la Ternoisë, près de sa source, à. 33 k. N. O. d'Arras; 3440 h. Trib., collège. Eaux minérales. Bains, laine, huile, tabac. Patrie de Bâcler d'Albe. — St-Pol fut érigé dès 918 en un comté qui appartint successivement aux comtes de Boulogne, ? aux comtes de Ponthieu, à une branche de la maison de Luxembourg (1360), et aux Bourbon-Vendôme (1487). Cette place fut prise en 1537 par les , Français, puis par les Impériaux, et cédée à la France en 1659, par le traité des Pyrénées.
- SAiNT-poL-nE-LÉON, Civitas Osismiensis, Leonen-sis pagus au moyen âge? ch.-l. de c (Finistère), à
24 kil. N. O. de Morlaix, près de l'Océan; 6804 hab- Petitport, beau clocher. Chanvre, lin, fil, toile; bes tiaux, etc. Ane. baronnie, anc évêehé, créé au vi"s.^ supprimé en 1790. La ville doit son nom à S. Paul ou Pol, son 1™ évêque, m. en 570.
ST-PRI — 1676 — ST-RÉA
- SAINT-l>OL(WalerandeLuxEMBouRG-UGNT,comte de), d'une branche cadette de la maison de Luxembourg, né en 1355, entra d'abord au service du roi de France Charles V, fut fait prisonnier parles Anglais, se fit aimer pendant sa captivité d'une sœur du roi Richard II, Matbilde de Courtenay, et l'épousa. Charles VI le nomma ambassadeur en Angleterre, où il négocia la paix de 1396, puis gouverneur de Gènes (1397). Pendant la démence du roi, il prit parti pour le duc de Bourgogne, devint gouverneur de Paris (1410), et fut fait connétable en 1412. II établit à Paris l'horrible milice dite des Écorcheurs, et remporta quelques avantages sur les Armagnacs, mais il se vit contraint de s'éloigner en 1413, avec les Bourguignons, et mourut en 1415. — Son neveu, Jean, comte de Luxembourg-Ligny, se montra également très-attaché aux ducs de Bourgogne et aux Anglais, gouverna Paris au nom du roi anglais Henri V de 1418 à 1420, fit Jeanne d'Arc prisonnière à Com-piègne, 1430, et lalivra aux Anglais moyennant 10000 livres.Il refusa de signer le traité d'Arras (1435), qui, en réconciliant le duc de Bourgogne avec le roi,mettait fin à la guerre civile. Il allait être attaqué par Charles VII quand il mourut, 1440.
- SAIST-POL (Louis de LUXEMBOURG, comtede), neveu du préc, né en 1418, s'attacha d'abord au Dauphin (depuis Louis XI), puis passa du côté du duc de Bourgogne, entra dans la Ligue du bien public, et fit la guerre à Louis XI, devenu roi. Ce prince, pour le ramener, le nomma connétable (1465), etlui fit épouser Louise de Savoie, sœur de la reine; malgré cette faveur, St-Pol entretint à la fois des intelligences avec le due de Bourgogne et avec les Anglais. Le roi, ayant eu connaissance de sa correspondance, se le fit livrer par le duc de Bourgogne, à la cour duquel ce traître s'était réfugié, et le fit juger. Il fut condamnéàmort par le parlement, et eut la tète tranchée en 1475.
- SAINT-PONS-DE-TOMMIÈRES, ch.-l. d'arr. (Hérault), sur le Jaur, à l'26 kil. S. O. de Montpellier; 6497 h. Trib., collège, petit séminaire. Église en marbre. Draps pour le Levant: filature de laine. Ane abbaye do l'ordre de St-Benoït fondée en 936; anc évêché, depuis 1318 jusqu'en 1611.
- SAINT-PORCHAIRE, ch.-l. de c (Charente-Inf.), à 16 kil. N. O. de Saintes; 1240 hab. Beau château gothique. Curieuses grottes aux environs.
- SA1NT-POURÇAIN, ch.-l. de c (Allier), sur la Sioule, à 32 kil. N. de Gannat; 5006 h. Ane monastère. L'église renferme un remarquable groupe de l'-Ecce-ftomo. Vins estimés. Patrie de Durand de St-Pourgain, et berceau de la famille Séguier.
- SAINT-PREST (J. YVES de), directeur des archives aux Affaires étrangères, m. en 1720, fut un des fondateurs de l'académie politique créée dans ce ministère en 1710. Il a laissé une Hist. des traités faits entre les diverses puissatices de l'Europe depuis le règne de Henri IVjusqu'à lapaix de Nimègue, 1726.
- SAJTNT-PRIEST(Franc. Emmanuel GuiGNARD,comte de), ministre de Louis XVI, né à Grenoble en 1735, m. en 1821, servit en Allemagne et en Espagne, fut ambassadeur à Lisbonne, puis à Constantinople (1768-83), où il conçut le plan d'une expédition en Egypte, devint ministre de l'intérieur en 1789, après la prise de la Bastille, donna au roi, les 5 et 6 octobre, le conseil de repousser la force par la force, émigra en 1790, sollicita dans toutes les cours un appui pour les Bourbons, revint avec eux en 1814, et fut nommé pair en 1815. Sa Correspondance avec Louis XVIII aparuen 1845. —Un de ses fils, G. Emmanuel de St-Priest, né à Constantinople en 1776, prit du service en Russie, fit contre la France ies campagnes de 1806 et années suivantes, entra en France avec l'armée ennemie, emporta Reims de vive force, mais fut tué peu après sous les murs de cette ville (1814).
- SAINT-PBIEST (Alexis, comte de), né en 1805 à St-Pétersbourg, m.enl851, était petit-fils du ministre de Louis XVI, et fils d'Armand de St-Priest, qui avait i\ ousê en Russie une princesse Galitzin et était de-
venu gouverneur de Kherson et de la Podolie, Sous Louis-Philippe, il se montra partisan zélé du gouvernement constitutionnel et des idées libérales; il remplit pendant dix ans (1832-1842) diverses missions au Brésil, en Portugal, en Danemark, et fut à son retournommé pair de France. On a de lui : Histoire de la Royauté (1842) ; Hist. de la suppression des Jésuites (1844) ; Hist, de la conquête de Naples par Charles d'Anjou (4 vol. in-8, 1847), ouvrage qui lui ouvrit en 1849 les portes de l'Acad. française.
- SAINT-PRIVAT, vge près de Metz, où fut livrée une des plus sanglantes batailles du siège (18 août 1870).
- SAINT-QUENTIN, YÂugusla Veromanduorum des anciens? Quintinopolis ou Quintinianum en latin mod.,ch.-l. d'arr. (Aisne), à 139 kil. N. de Paris par la route, à 171 par le chemin de fer, età51 k.N.O. de Laon, sur la r. dr. de la Somme ; 30 790 hab. (dont beaucoup de Protestants). Église calviniste, trib. de l'«inst. et de commerce, lycée, écoles de commerce et de dessin, chambre des arts et métiers, conseil de prud'hommes; société des sciences et belles-lettres. Hôtel de ville d'architecture gothique, belle église. Rues larges et bien bâties, grande place publique carrée, vaste bassin qui sert de port, canal souterrain qui fait communiquer la Somme et l'Escaut, belles promenades. Nombreuses filatures de lin et de coton, calicot, litige de table, batiste, linon, ba-sin, tulle, gaze, etc.; huileries,fabriques de sucre in-digène.Commerce de blés et de vins.Patrie de dpm Luc d'Achéry, Omer Talon, Ramus, Chârlevoix, Babeuf, du peintre Latour, qui y a une statue, du naturaliste Poiret, etc.— St-Q. remplace probablement Augusla Veromanduorum, capitale des Veromandui, que d'autres placent à Vermand, à 8 kil. O. de St-Quentin. La foi y fut prêchée dès le m° siècle par S. Quentin, dont elle reçut nom au ix" s. (V.QUENTIN). Évêché jusqu'au vi° s., elle devint au ix,' la capitale du comté de Vermandois. Elle fut réunie à la couronne en 1215, et fortifiée. Cédée au duc de Bourgogne parmi les villesde la Somme par le traité d'Arras (1435), elle revint à la couronne en 1^77. Elle fut prise par les Impériaux en 1557, après la bataille de Saint-Quentin ; rendue à la France par le traité de Cateau-Cam-brésis (1559). La culture du lin et des fabriques de linon y furent introduites en 1579 par Crommelin. Fortifications rasées en 1820. M. Gomart a donné l'Histoire de St-Quentin, 1357. Bataille du général Faidherbe contre les Allemands (19 ianv. 1871).
- SAINT-QUENTIN (Canal de), canal qui unit l'Oise à l'Escaut, et fait communiquer Paris avec le N- delà France et la Belgique, commence à Chauny (Aisne), reçoit le canal de la Somme, traverse, puis longe la Somme, baigne les murs de St-Quentin (qui lui donne son nom), arrose Lesuins, Riqueval, et se termine à Cambray. Longueur, près de 100 kil. — La partie entre l'Oise et St-Quentraest connue sous le nom de Canal de Crozat. Cette partie était achevée dès 1738 ; le reste fut exécuté de 1768 à 1810.
- SAINT-QUIRIN, bourg du dép.-de la Meurthe, à 17 kil. S. de Sarrebourg;2000 hab. Célèbre manufacture de glaces et de verres à vitres et à table.
- SAINT-RAMBERT, ch.-l. de c (Ain), sur l'Alba-rine, à 32 kil.N. O. deBelley; 2597 h. Station. Toilo commune dite de St-Rambert, filatures de laine et de soie, velours. Grotte curieuse aux environs.
- SAINT-RAMBERT-D'ALBON, bg du dép. de la DrÔme, à 40 k. N. de Valence. Station du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée et point de départ de l'embranchement de Grenoble.
- SAINT-RAMBERT-SUR-LOIRE, ch.-l. de c (Loire), à 12 kil. S. E. de Montbrison; 2545 h. Construction de bateaux. Station de chemin de fer. Aux env., forges.
- SAINT-RAPHAËL, bourg du dép. du Var, à 33 kil. S. E. de Draguignan; 1500 hab. Petit port de pêche. Bonaparte y débarqua à sou retour d'Egypte (1799), et s'y embarqua pour'l'Ue d'Elbe en. 1814.
SAINT-RÉAL (César VICHARD . abbé de), historien,
ST-SAU - 1677 - ST-S1M
né en 1639 àChambéry, m. en 1692, suivit la belle duchesse de Mazarin à Londres, puis se fit prêtre, fut nommé historiographe de Savoie, conduisit quelques négociations pour le duc, soutint plusieurs controverses théologiques, notamment contre Ar-nauld, et fut accusé de Socinianisme. Il a écrit l'Histoire de la conjuration des Espagnols contre Venise : cet ouvrage, qui lui fit un nom comme écrivain , n'est guère qu'un roman historique. On a encore de lui : la Conjuration des Gracques, une traduction des Lettres de Cicéron à Atticus, des Traités de la critique et de l' Usage de l'histoire. Ses Œuvres complètes ont été réunies à Paris, 1757, 8vol.in-12; ses OEuvres choisies en 1819, 1 vol. in-8. SAINT-REMI, ch.-l. de c (Bouches-du-Rhône), à 15 kil. N. E. d'Arles, 6348 h. Maison d'aliénés. Ouvrages en marbre ; .filatures de soie. Restes d'un arc de triomphe de Marius et superbe mausolée romain. St-Remi est la patrie de Nostradamus etd'Ex-pilly.—Bâtie sur l'emplacement de l'ane Glanum, cette ville prit le nom de St-Remi, parce que Clo-vis en fit présent au célèbre archevêque de ce nom. SAINT-REMI, ch.-l. de c (Puy-de-Dôme), à 5 k. N. E. de Thiers; 5070 h.— SAINT-REMI-EN-BOUZEMONT, ch.-l. de c. (Marne), à 12 kil. S. de Vitry; 767 hab. SAINT-REMY (Jean LEFEVRE, sieur de), chroniqueur et héraut d'armes, né près d'Abbeville vers 1394, m. à Bruges en 1468, était au service des ducs de Bourgogne et porta successivement dans l'exercice de ses fonctions les noms de Héraut Charolais et de Toison d'or. Il remplit plusieurs missions de confiance, accompagna comme juge d'armes et historiographe le chevalier Jacq. de Lalain, et rédigea, sous le titre de Chronique de Lalain, le récit de ses actions. Il laissa des Mémoires, qui vont de 1407 à 1436, et qui ont été publi espar J. Le Laboureur (1668)et par Buehon (1826 et 1838, dans le Panthe'on littéraire). SAINT-RENAN, ch.-l. de c (Finistère), à 12 k. N. O. de Brest; 1233 h. Chevaux, bestiaux.
- SAINT-RIQUIER, bg du dép. de la Somme, à 10 kil.N. E. d'Abbeville; 1513 h. Belle église du xvs., dont le maître-autel est orné d'un christ de Girar-don. — S. Riquier y fonda, en 640, une abbaye de Bénédictins, ce qui fit donner son nom à la ville, qui s'appelait d'abord Centula.
SAINT-ROMAIN-DE-COLBOSC, ch.-l. de c (Seine-Inf.), à 18 kil. E. du Havre; 1762 h. Station. Toiles. SAINT-ROME, ch.-l. de c. (Aveyron), à 10 k. N. de St-Affrique, près du Tarn; 1567 hab. Patrie de Mgr Affre, à qui une statue a été élevée en ce lieu. SAINT-SACREMENT (Fête du). V. FETE-DIEU. SAINT-SACREMENT (Colonie du), Colonia del Sacramento, v. forte de l'Uruguay, ch.-l. de dép., sur le Rio-de-la-Plata, vis-à-vis de Buénos-Ayres, à 150 kil. N. O. de Montevideo; env. 2000 h. Port ouvert.—Fondée par les Portugais en 1678, cédée à l'Espagne en 1750, avec le reste de l'Uruguay, en échange du Paraguay; enlevée en 1845 par les flottes française et anglaise aux troupes de Rosas, président dé la Plata, qui s'en était emparé.
- SAINT-SAENS, ch.-l. de cant. (Seine-Inf.), sur l'Arques, à 15 kil. S. O. de Neufchàtel; 2568 hab. Filatures, toiles, tanneries. Ane seigneurie, anc prieuré de Bénédictins.
- SAINT-SAULGE, ch.-l. de cant. (Nièvre), à40kil. N. E. deNevers; 2252 h. Patrie de Ravisius Textor et de Marchangy. Cette ville doit son nom à S. Sal-vius, évêque d'Albi, dont elle garde les reliques.
SAINT-SAUVEUR, bg des H.-Pyrénées,sur la r. g. du gave de Gavarnie, à2 kil. S. E. de Luz-en-Ba-réges. Magnifique pont d'une seule arche. Eaux sulfureuses recommandées contre les maladies de nerfs. sAiNT-sAUVEUR,ch.-l. de c (Alpes-Marit.), sur la r. g. delà Tinée, dans l'arr. de Puget-Théniers; 618 h. SAiNT-SAUVEUR-EN-puisAYE,ch.-l. de cant. (Yonne), près du Loing, à 40 kil. S. O. d'Auxerre ; 1846 h. Ane seigneurie. Tour en ruines. SAINT-SAUVEUR-LENDELIN, ch.-l. de cant. (Manche),
près de la Taute, à 10 kil. N. de Coutances;179I h. Patrie du consul Lebrun. .
- SAINT-SAUVEUR-LE-VICOMTE, ch.-l. de'e (Manche), sur la Douve, à 16 kil. S. O. de Valogne; 2722 hab. Ane abbaye de Bénédictins, fondée en 1048, et servant auj. d'hôpital; restes d'un château fort.
SAINT-SAUVEUR, écrivain. V. GRASSET.
- SAINT-SAVIN, ch.-l. de cant. (Gironde), à 20 k. E. de Blaye; 2034 hab. — Ch.-l. de cant. (Vienne), à 16 kil. N. de Montmorillon; 1495 hab. Église du vil" siècle, ornée de remarquables fresques, dont la description a été publiée aux frais de l'État (1850).
- SAINT-SAYINIEN, ch.-l. de cant. (Charente-Inf)., sur la Charente, à 16 kil. S. O. de St-Jean-d'Angély; 3306 hab. Petit port. Ruines d'un couvent d'Augus-tins. Grains, vin, eau-de-vie.
- SAINT-SEBASTIEN, v. forte d'Espagne, ch.-l. de l'intendance de St-Sébastien et de la capitainerie générale du Guipuscoa, sur un Ilot du golfe de Gascogne qui communique au continent par un pont de bois, à 62 kil. N. O de Pampelune; 10 000 hab. Port petit, assez sûr, mais d'entrée difficile ; fortifications importantes; deux faubourgs (Ste-Catherine et St- . Martin). Tanneries, fabriques de toiles et de liqueurs estimées. Commerce considérable, mais déchu depuis la révolution qui a séparé l'Amérique espagnole de sa métropole. Importation de denrées coloniales, d'objets de manufacture anglaise et française; exportation des fers du Guipuscoa. — Avant lé ixe s., cette ville portait le nom Alaurun. Elle souffrit beaucoup dans les guerres entre l'Espagne et la France : les Français la prirent en 1719 et 1808; ils y soutinrent, en 1813, un siège célèbre contre les Anglo-Espagnols.
- SAINT-SËBASTIEN, ch.-l. de l'île Gomera, une des Canaries, sur la côte E.; 2000 hab.
- SAINT-SEINE-L'ABBAYE, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), à 27 kil. N. O. de Dijon, près de la source de la Seine : 734 hab. Restes d'une antique abbaye de Bénédictins, dans les bâtiments de laquelle a été formé depuis un établissement hydrothérapique.
- SAINT-SERNIN, ch.-l. de c. (Aveyron), à 28 kil. de St-Affrique; 1827 hab.
- SAINT-SERVAN , ch.-l. de c. (Ille-et-Vilaine), à l'embouch. de la Rance, à 2 kil. S. de St-Malo; 12 709 hab. Deux ports, l'un militaire, l'autre marchand; collège. Biscuits de mer, corderies, brasseries, chantiers de construction; armements pour la pêche de la morue, construction de navires.
- SAINT-SEVER, ch.-l. de cant. (Calvados), à 18 k. O. de Vire; 1507 hab. Auges en granit pour pressoirs. Il doit son nom à une abbaye de Bénéflictins fondée en 560 par S. Sever, évêque d'Avranches.
- SAINT-SEVER , ch.-l. d'arr. (Landes), sur l'Adour, r. g., à 18 kil. S. de Mont-de-Marsan ; 4818 hab. 'Mb., collège. Grains, vins, eau-de-vie, jambons, oies grasses; marbre; grandes tanneries. —St-Sever doit son origine à une abbaye de Bénédictins, fondée à la fin du x" s. Ce fut jadis le ch.-l. du pays de Chalosse et du comté de Gascogne propre, d'où le nom de Cap ? de Gascogne quilui est donné souvent. Patrie du général Lamarque, à qui une colonne y a été élevée.
SAINT-SEVEH, faubourg de Rouen. V. ROUEN.
- SAINT-SIMON, ch.-l. de c (Aisne), sur la Somme, àl'emb. du canal Crozat, à 16 k. S. O. de St-Quen-tin; 600 h. Tourbe. Ce bourg, qui faisait partie du Vermandois, avait titre de duché, et a donné son nom à l'antique maison des St-Simon, issue des comtes de Vermandois, qui faisaient remonter leur origine à Charlemagne. On donne pour chef à cette maison Jean de Vermandois, seigneur de St-Simon, né en 1144, qui vers 1215 céda ses prétentions sur le Vermandois et le Valois au roi Philippe-Auguste.
- SAINT-SIMON (L. de ROUVROY, duc de), né en 1675 d'une famille noble et ancienne (K. ci-dessus;, m. en 1755, était un des seigneurs de la cour les plus accomplis. Il se distingua d'abord dans les armes aux batailles de Fleurus et de Nerwinde, quitta le service avec le grade de maître de camp, succéda à son
ST-SÎM — 1678 — ST-VAL
père dans le gouvernement de Blaye et dans ses titres de duc et pair, et se voua à la diplomatie. Il entra à la cour à la fin du règne de Louis XIV, s'attacha au duo d'Orléans, qui l'appela au conseil de régence, devint l'âme du parti de la cour contre les parlements, et fut envoyé en Espagne (1721) pour y négocier le mariage de Louis XV avec l'infante, et d'une fille du régent avec un prince espagnol. Il perdit son crédit après la mort du régent, et se retira dans ses terres, où il s'occupa de mettre la dernière main à des Mémoires, dont il avait depuis longtemps commencé la rédaction. Ces Mémoires renferment les renseignements les plus intéressants et les plus détaillés sur la cour de Louis XIV, la régence et le règne de Louis XV; ils sont rédigés avec une aisance et une originalité qui placent l'auteur au premier rang des écrivains de ce genre; mais les jugements qui y sont portés ne doivent être acceptés qu'avec défiance : outre que le duo a des préférences et des antipathies marquées, il est infatué de préjugés nobiliaires qui souvent faussent son jugement. On n'a eu longtemps que des éditions tronquées de ces Mémoires : le marquis de St-Simon, petit-fils de l'auteur, en a donné la 1" édition authentique, Paris, 1829-31,21 v.in-8; elle a été reproduite et complétée d'après le texte original, par M. Chéruel, 1856-58, 20 v. in-8. MM. Poitou et Lefebre de Pontalis ont écrit l'Éloge de St-Simon, 1854.
- SAINT-SIMON (Henri, comte de), économiste et chef de secte, issu de la même famille que le précédent, né à Paris en 1760, m. en 1825, servit en Amérique dans la guerre de l'indépendance (1779), fut àson retour nommé colonel à 23 ans; quitta le service dès 1785 pour se livrer à des projets d'utilité publique, applaudit à la Révolution, dans laquelle il voyait une œuvre de régénération; fit, de 1790 à 1797, avec le comte de Redern, des spéculations sur la vente des biens nationaux, mais, frustré de ses bénéfices par son associé, il abandonna de bonne heure les opérations financières. Il conçut alors le projet de reconstituer l'ordre social et de réorganiser la science et l'industrie, selia dans ce but avec les savants les plus distingués, voyagea en Angleterre, en Allemagne, en Italie, publia divers ouvrages qui furent peu remarqués lors de leur apparition, et fit mille expériences bizarres et coûteuses. Bientôt ruiné, il tomba dans une telle misère qu'il prit le parti de se suicider (1823): le coup qu'il se porta n'ayant pas été mortel, il renonça à ses sinistres projets et reprit ses travaux. II avait réussi à s'attacher quelques disciples distingués (Augustin Thierry, Auguste Comte, Olinde Ro-drigues, Bazard, Enfantin, etc.) : il mourut entre leurs bras. St-Simon est le fondateur de l'école industrialiste : il voulait améliorer, au moyen de la science et de l'industrie, le sort de l'humanité, surtout des classes les plus nombreuses et les plus pauvres; il considérait les savants, les industriels, les artistes, les producteurs de toute espèce comme la seule aristocratie légitime, leur confiait la direction de la société nouvelle, proscrivait les oisifs, prêchait l'association et l'organisation des travailleurs, et voulait que tous les eflbrtsfussentdirigésd'après une doctrine générale et vers un but commun; en outre, il constituait sur de nouvelles bases la propriété, la religion, et même la famille. Ses disciples, connus sous le nom de Saint- Simoniens, formèrent une secte qui développa avec talent ses doctrines sur l'économie sociale et qui obtint un succès momentané; mais ils perdirent tout crédit lorsque, passant de la théorie à la pratique, ils voulurent créer une hiérarchie nouvelle, établir l'égalité absolue de l'homme et de la femme, modifier le mariage, abolir l'hérédité, substituer à la filiation naturelle une filiation toute conventionnelle, enfin instituer un culte nouveau. Couverts de ridicule, les St-Simoniens furent en outre accusés devant les tribunaux d'attentat à la morale publique, et leur association fut dissoute en 1833 par sentence judiciaire. Les principaux écrits de St-
Simon sont : l'Introduction aux travaux scientifiques du xix* siècle {tS08),Melaréorganisationde la société européenne (1814),aYec Augustin Thierry; l'Industrie (1817); l'Organisateur, journal social (1820); le Système industriel (1821) ; le Catéchisme des Industriels (1824); Opinions littéraires, philosophiques et industrielles (1825), le Nouveau christianisme (1825). Une édition complète de ses OEuvres, commencée par Olinde Rodrigues en 1832, a été reprise an 1866, en exécution des dernières volontés d'Enfantin. Y. Saint-Simon, sa vie et ses travaux, par Hullard. SAINT-SIMONISME.T. ST-SIMON (Henri de). SAINT-SORLIN (DESMARETS de).V. DESMARETS. SAINT- SULPICE, église. F. ScLflCE (S.).
- SAINT-SULPICE-LES-CHAMPS, ch.-l. de cant.(Creuse), à 13 kil. N. O. d'Aubusson; 1158 hab.
- SAiNT-suLPiCE-LEs-PEUlLLEa, ch.-l. de cant. (Hte-Viennel, à 36 kil. N. E. de Bellac; 1793 h.
SAINT-SYLVESTRE (Ordre de). 7. ÉPERON D'OR.
- SAINT-SYMPUORIEN, ch.-l. de cant. (Gironde), à 21 kil. O. de Bazas; 1890 h.
- SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY, ch.-l. de cant. (Loire), à 17 kil. S. E. de Roanne;_4652 b. Toiles de coton, mousselines, broderies, teintureries.
- SAINT-SYMPHORIEN-D'OZON, ch.-l. de c. (Isère), à 36 k. N- O. de Vienne; 1768 h. Couvertures de laine et de chamois, blanchisseries. Patrie de Berchoux.
SAINT-SYMPHORIEN-SBR-COLSE, OU ST-S.-LE-CHi- TEAo.'oh.-l. de c. (Rl\ône),à30 kil. S. O. de Lyon; 1920 h. Ane château.. Mousseline, draps, souliers.
- SAINT-THEGONNEC, ch.-L de'cant. (Finistère), à 12 kil. S. O. de Morlaix; 3957 hab. Toiles,
- SAINT-THOMAS, une des îles Vierges (Antilles), 13000 hab. Hautes montagnes, sucrev coton et rhum. Commerce actif. Aux États-Unis. — V. SAN-THOME.
SAINT-THOMAS (Chrétiens de). V. CHRISTIEHS.
- SAINT-TRIVIER-DES-COURTES, ch.-l. de cant. (Ain), à 30 kil. N. O. de Bourg; 1473 hab.
SAINT-TRIVIER-EN-nOMBES OU SUR-MOIGN ANS, Ch.-l. de cant. (Ain), à 20 kil. N. E. de Trévoux, au milieu de marais ; 1702 hab.
- SAINT-TROND, Fanum S. Trudonis, v. de Belgique (Limbourg), à 15 k. S. O. d'Hasselt; 10000 h. Chemin de fer. Ane abbaye, fondée en 657 par S. Trudon. Armes à feu, dentelles, tannerie_s, commerce de grains. — Cette anc. capitale de la Hes-baye fut acquise par les évoques de Liège en 1227, prise par Charles le Téméraire en. 1467, et. par les Français en 17.94. C'estàSt-Trond que siégeal'assem-blée qui déclara l'indépendance des Pays-Bas(1566).
- SAINT-TROPEZ, Héraclea Caccabaria, puis Fanum S. Torpetis, ch.-l. de cant. (Var), sur le golfe de Grimaud, à 50 kil. S. E. de Draguignan: 3358 h. Trib. de commerce, école d'hydrographie. Citadelle, petit port, chantier de construction navale; bouchons de liège. Commerce (vins de l"qualité, huile, oranges, miel, liège, etc.); pêche de thon et de corail, grand et petit cabotage; bains de mer. Patrie du général Allard. —? Ruinée aux vm", ix* etxiv* s., elle fut repeuplée en 1470 par une colonie génoise; en 1592, elle résista à une attaque du duc de Savoie.
- SAINT-VALERY-EN-CAUX (Seine-lnf.), sur la Manche, ch.-l.de c, à 30 kil. d'Yvetot; 4710 hab. Trb. de commerce. Petit port, armements pour la pêche delà morue, hareng saur. Bains de mer.
- SAINT-VALERV-SUR-SOHME, ch.-l. de c. (Somme), sur lar. g. de la Somme, près de son embouch. dans la Manche, à25 kil. N. O. d'Abbeville; 456 h. Port de mer. station. Trib. de commerce, consulats de Suède, de Prusse, de Danemark et d'Angleterre, sous-commissariat de marine, école de navigation, chantiers, entrepôts, pêche; grand commerce. Tour d'Ha-rold, où ce prince fut enfermé au xi' s. C'est de ce port, selon Aug. Thierry, que Guillaume le Conquérant fit voile pour l'Angleterre. Anc.capit. du Vimeux.
- SAINT-VALLIER, ch.-l. de e. (Aloes marit.), à 10 k. de Grasse, 588 h. Essence de lavande.— Ch.-2. de c. (Drôme), sur le Rhône, à 33 kil. N. de Valence,
ST.VIN — 1679 — STE-MJL
3145 hab. Beau château gothique. Savon rose, préparation decochenille, produits chimiques. Vers à soie.
- SATNT-VANDRILLE, Fanum Vandrigesilli, antique abbaye de Bénédictins de la congrégation de St-Maur, était en Normandie, à 4 kil. S. de Caude-bec. près de la Seine.—Fondée en 648 par S. Van-drille, elle porta d'abord le nom de Fontenelle. Détruite par les Normands vers 850, elle fut rétablie en 1035 et en partie reconstruite par les Bénédictins au xv^s. C'était un des plus beaux édifices religieux de France; il n'en reste que des ruines.—Autour de l'abbaye s'est formé un village qui compte 900 hab.
- SAINT-VANNE (Congrégation de), réforme de l'ordre de St-Benoît, établie en 1600 par Dora Didier de Lacour, à l'abbaye de St-Vanne de Verdun.
Y. VANNE lS.), LACOUR et BÉNÉDICTINS.
- SAINT-VARENT, ch.-l. de c (Deux-Sèvres), à 24 k. E. deBressuire; 1717 h. Vins rouges et blancs.
- SAINT-VAULRY, ch.-l. de c (Creuse), à 10 kil. N. O. de Guéret; 2523 h. Draperie, vins en gros. Aux env., mines d'étain.
- SAINT-VEIT, nom de plusieurs bourgs des Etats autrichiens ; le principal est dans le gouvt de Lay-bach, à 18 kil. N. de Klagenfurt; 1500 hab. Ville jadis grande, capit. de la Carinthie jusqu'en 1518.
- SAINT-VENANT, v. du dép. du Pas-de-Calais, sur la Lys, à 14 kil. N. O. de Béthune; 2756 hab. Place de guerre de 4" classe. Prise par François I en 1537, mais reprise la même année par les Impériaux; prise de nouveau par les Français en 1645; occupée par les Espagnols en 1659, par les Autrichiens en 1710, mais restituée à la France en 1713.
SAINT-VICTOR (Congrégation de). Y. VICTOR (S.).
- SAINT-VICTOR (J. B. BINS, comte de), littérateur, né en 1772 au Cap-Français (St-Domingue), m. en 1858, vint de bonne heure à Paris, se fit remarquer par deux poëmes descriptifs, l'Espérance (1804), le Yoyage du poète (1806), traduisit Ana-créon en vers (1811), et publia, de 1808 à 1812. un Tableau historique et pittoresque de Paris, qui eut du succès et obtint une 2° éd. (1822-27). Ses Œuvres poétiques ont été réimprimées dans la collection des Poètes du xix« s. (1822).— M. Paul de St-Victor, un de nos critiques les plus distingués, est son fils.
- SAINT-VINCENT (île), une des Antilles anglaises, par 65° 30'long. O., 13° 17' lat. N., à 40 kil. S. E. de Ste-Lucie : 100 kil. de tour; 30 000 hab. ; ch.-I., Kingston. Sol très-fertile (sucre, indigo, café, etc.), mais dont 12 ou 13 000 hectares seulement sont en culture; le reste est couvert de forêts (camphre, gommes, arbreà suif, etc.)—Découverte par Christ. Colomb le jour de la fête de S. Vincent (d'où son nom), elle était habitée par des Caraïbes, qui l'occupèrent jusqu'au milieu du xvn° s. A la suite du naufrage d'un bâtiment négrier, des nègres s'y établirent et refoulèrent les indigènes dans le N. O. de l'Ile ; ceux-ci implorèrent l'appui des Français, qui vinrent à leur secours, mais sans pouvoir expulser les nègres; en 1763, la France céda à l'Angleterre ses prétenti ons sur St-Vincent. En prenant possession de l'île, l'Angleterre a laissé leurs propriétés aux nègres, qui avaient pris le nom de Caraïbes noirs.
- SAINT-VINCENI (cap), Sacrum promont., cap formant la pointe S. O. du Portugal et de l'Europe entière,dans la province del'Algarve. Tourville y battit en 1693 la flotte anglo-hollandaise; Suffren y captura en 1780 un convoi de 64 navires anglais. L'amiral anglais Jervis y remporta en 1797. sur les Espagnols une vict. qui lui valut le titre de lord St-Vincent.
- SAINT-VINCENT-DE-TYROSSE, ch.-l. de c (Landes), à 21 kil. S. O. de Dax; 1071 h. Station de chemin de fer. Goudron, brai, essences.
- SAINT-VINCENT (Grégoire de), géomètre, né en 1584 à Bruges, m. en 1667, entra chez les Jésuites à Rome, remplaça dans cette ville Clavius, son maître, comme professeur de mathématiques, fut appelé par Ferdinand II à Prague, fut blessé pendant te siège de cette ville par les Suédois, puis alla en
Espagne à la demande de Philippe II, et y donna des leçons de mathématiques à don Juan d'Autriche. 11 mourut à Gand, bibliothécaire de la ville. On a de lui: De Cometis, 1619; Theoremata mathematica scienlix staticss, 1624; Opus geometricum quadrature circuit et sectionum coni, 1647; Opus geometricum ad mesolabum per rationum, proportionali-tatutnque novas proprietates, 1668. On lui doit plusieurs découvertes importantes en géométrie.
- SAINT-VINCENT (J. JERVIS, lord), amiral anglais,né en 1734, m. en 1823, se distingua au combat d'Oues-sant (1778), devint en 1787 amiral, entra au parlement en 1790 et figura dans l'opposition, s'empara de la Martinique en 1793, remporta en 1797 sur les Espagnols une grande victoire au cap St-Vincent (en mémoire de quoi il reçut le titre de lord St-Vincent), puis fut nommé premierlord de l'amirauté, 1805, et devint en 1821 amiral de la flotte.
- SAINT-VIVIEN, ch.-I. de cant. (Gironde), à 20 k. N. O. de Lesparre; 1228 hab. Marais salants.
- SAINT-YBARS, bg du dép. de l'Ariége, à 16 k. O. de Saverdun ; 2309 b. Vieille tour. Auxenv. houille.
- SAINT-YON, anc abbaye voisine de Rouen" et attenant au faubourg St-Sever, où Lasalle établit en 1705 le ch.-l. des Frères qu'il avait institués à Reims dès 1680; d'où le nom de Frères Saint-Yon, souvent donné à ces religieux.
- SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE, ch.-l. d'arr. (Hte-Vienne), à 41 k. S. de Limoges; 7613 h. Trib. de lr« inst.; collège, conservation d'hypothèques. Eglise gothique du xir* s. Porcelaines, toiles et étoffes de laine, tanneries, usines à fer, coutellerie, exploitation d'antimoine. — S- Yrieix fonda en ce lieu, à la fin du vi" s., le monastère d'Atane, autour duquel se forma la ville actuelle. On y découvrit en 1770 de riches mines de Kaolin, qui ont depuis alimenté presque toutes les manufactures de porcelaine en France.
[modifier] SAINTE
- SAINTE-AFFRIQUE. Y. SAINT-AFFRIQUE.
- SAINTE-ALDÉGONDE (Philippe de MARNIX, seigneur de), l'un des auteurs de la révolution hollandaise, né à Bruxelles en 1538, m. en 1598, encouragea la révolte des Pays-Bas dès 1565, et fut l'un des premiers rédacteurs du compromis de Bréda, qui garantissait à ses concitoyens la Èberté de conscience, mais qui fut rejeté par Marguerite de Parme; se retira en Allemagne après l'arrivée du duc d'Albe, 1567, mais reparut en 1572 et seconda de tout son pouvoir Guillaume d'Orange, qui l'envoya aux Etats deDor-drecht, et le chargea de négociations avec Paris, Londres et la diète d'Augsbourg. Il contribua beaucoup à l'érection de l'Université de Leyde et à la pacification de Gand, 1576. Bourgmestre d'Anvers en 1584, il défendit la ville pendant 13 mois contre le prince de Parme, mais à la fin il dut se rendre. Il passa ses dernières années à Leyde, où il traduisit la Bible en hollandais. Ph. de Ste-Aldégonde a laissé un grand nombre d'ouvrages de genres divers, politiques, historiques, théologiques et poétiques, qui ont été traduits et publiés à Paris en 1860 et ann. suiv. Ses poésies, toutes nationales, l'ontfait surnommer le Tyrtée hollandais.
- SAINTE-ALLIANCE. V. ALLIANCE.
- SAINTE-ANNE B'AURAY. V. AURAY.
- SAINTE-AULAIRE (Fr. Jos. nE BEAUPOIL, marquis. de), né dans le Limousin en 1643, m. en 1742 à 99 ans, servit quelque temps et quitta le service avec ? le grade de lieutenant général. On a de lui quelques poésies dans le genre anacréontique.Elles sont éparses dans les recueils du temps, etn'ontjamais étérassem-blées. Ses vers, qui parurent sous le voile de l'anonyme, furent d'abord attribués au marquis de La Fare : il avait plus de 60 ans quand il composa les premiers. Ste-Aulaire fut admis à l'Académie française en 1706. Il était lié avec la marquise de Lambert, et était assidu auprès de la duchesse du Maine à Sceaux.
- SAINTE-AULAIRE (L. BEAUPOIL, comte de), diplomate, né en 1778, m. en 1854, fut élevé en France quoique sa famille eût émigré; lut reçu en 1794 élève d3 l'Ecole des ponts et chaussées, plut, par ses qualités d'homme du monde, à Napoléon, qui le nomma chambellan en 1811 et lui confia en 1812 la préfecture de la Meuse ; fut sous Louis XVIII, en IS14, préfet de la Hte-Garonne, fut élu député en 1815, se rangea parmi les amis de la monarchie constitutionnelle, devint, après la révolution de Juillet 1830, un des plus habiles appuis du gouvernement de J uillet, occupa successivement les postes d'ambassadeur à Rome, à Vienne et à Londres, et fut élevé à la pairie. On a de lui une Histoire de la Fronde (1827), qui lui valut un fauteuil à l'Académie française. Il a laissé des Mémoires sur ses ambassades, qui sont encore inédits. Il était beau-père de M. Decazes.
STE-CRO — 1680 — STE-MAR
- SAINTE-BARBE, collège célèbre, fondé à Paris sur la montagne Ste-Geneviève (rue de Reims), en 1460, par Geoffroy Lenormant, professeur au collège de Navarre (et non, comme on l'avait cru, par Jean Hubert) , était dirigé par une communauté religieuse. Ce collège, fermé à la Révolution, fut rouvert en 1798 par Victor deLanneau, sous l'administration duquel il devint plus florissant que jamais. Après sa mort, l'établissement a été soutenu et agrandi par une association de ses anciens élèves et placé sous l'habile direction d'Alexandre Labrouste. M. J. Qui-cherat a écrit l'fftst. de Ste-Barbe, 1860, 2 vol. in-8.
- SAINTE-BAUME ( la ), du provençal baoumo , grotte, caverne; montagne dudép. duYar, à 24k. S. O. de Brignoles, a 1728". Au sommet est une grotte profonde, où, suivant la tradition, Ste Madeleine passa ses 30 dernières années.
- SAINTE-BEUVE (J. de), professeur de théologie à laSorbonne, né en 1613 à Paris, m. en 1677, fut privé de sa chaire pour avoir refusé de souscrire à la condamnation d'Arnauld. Ayant dans la suite consenti à signer le formulaire d'Alexandre VIII, il fut nommé théologien du clergé de France. Il jouissait comme casuiste d'une grande autorité. Ses Décisions oat paru de 1689 à 1704, en 3 vol. in-8.
- SAINTE-CATHERINE, île de l'Océan, sur la côte du Brésil, par 51° long. O., 27" 32' lat. N. Climat délicieux.— Elle a donné son nom à une prov. du Brésil située entre celles de St-Paul, Rio-Grande-do-Sul et l'Océan, qui a 400 k. sur 150 e,t env.110 000 h.; ch.-l., Nossa-Senhora-de-Desterro, v. de 6000 âmes, eurla côte O. L'Ile est fertile en café, canne à sucre, tabac, etc.; elle est couverte de riches colonies.
- SAINTE-CROIX, une des Antilles danoises, par 66° 55' long. O., 17" 45 lat. N. : 40 kil. sur 16;env. 24000 hab.; ch.-l., Christianstad. Climat sain; sol fertile : ce qui a fait surnommer cette île le Jardin des Antilles. Coton,'sucre; un peu de café et d'indigo; rhum. — Découverte par Colomb dans son 2° voyage, elle appartint aux Anglais et aux Hollandais conjointement, puis aux Anglais seuls, aux Espagnols, à la France, à l'ordre de Malte, à la Compagnie française des Indes occid., et, depuis 1733, au Danemark. L'Angleterre la posséda de 1807 à 1814.
- SAINTE-QHOIX-AOX-MINES , bg du dép. du Ht-Rhin, à 23 kil. N. de Colmar; 3651 h. Mines de cuivre et de plomb. Filatures, cotonnades.
- SAINTE-CROIX-DE-VOLVESTRE, ch.-l. de c (Àriége), à 14 kil. N. de St-Girons; 1702 h. Grotte.
SAINTE-CROIX, v. d'Espagne, etc. F. SANTA-CRUZ. SAINTE-CROIX, V. du Maroc F. AGADIR.
- SAINTE-CROÏX (Guilhem de CLERMOKT-LODBVE , baron de), érudit, né en 1746 à Mormoiron près de Carpentras, d'une famille illustre, m. en 1809, servit quelque temps comme capitaine de grenadiers, mais quitta de bonne heure la carrière militaire afin de se livrer à son goût pour l'étude, et se retira dans son pays natal. Il remporta plusieurs prix dans les concours ouverts par l'Académie des inscriptions, devint en 1777 associé de cette compagnie, se fixa à Paris après la Révolution, et fut élu en 1802 membre de l'Institut. On lui doit : Examen critique des anciens historiens d'Alexandre le Grand, 1775etI804 (mémoire couronné en 1772, et précieux pour l'exac-titude des recherches); VExour-Yédam, ancien com mentaire du Védam, 1778 ; De l'état et du sort dis colonies des anciens peuples, 1779; Mist. des progrès de la puissance navale de l'Angleterre, 1803; .Jfe'-moires pour servir â l'histoire de la religion secrète des anciens peuples ou Recherches sur les mystères du paganisme, 1784 et 1817; Des anciens gouvernements fidératifs et de Ut législation de Crète, 1798; 'Réfutation d'un paradoxe de Wolf sur les poésies d'Homère, 1798, et un assez grand nombre;de Mémoires fans le recueil de l'Académie des inscriptions,
- SAINTE-ÉNIMIE, ch.-l. de c (Lozère), sur la r. dr. du Tarn, à 16kil. N. O.de Florac;1151 h. Il doit son nom à une abbaye de Bédédictins fondée,dit-on, par une fille de Clotaire II du nom d'Enimie,
- SAINTE-EUPHÉMIE, Lametia, V. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Calabre-Ultêrieure), sur un golfe qui prend de là le nom de golfe de Ste-Euphé-mie (l'anc. Sinus Hipponiates ou mmeticus).— On connaît aussi sous ce nom un bourg voisin d'Athènes (l'anc. bourg de Colanes), où se trouve une belle église de Ste-Euphémie.
- SAINTE-FOIX (POULLAIN de). F. SAJNT-FOIX.
- SAINTE-FOY, bg du dép. du Rhône, à 4 kil. de Lyon, sur la r. dr. du Rhône ; 4462 h. Vins estimés.
- SAINTE-FOY-LA-GRANBB, ch.-l. de c. (Gironde), à 40 kil. E. de Libourne ; 3856 hab. Église et école calvinistes. Bons vins blancs et eau-de-vie. Cette viEe était au xvi" s. une des places fortes des Protestants.
- SAINTE-GENEVIEVE, ch.-l. de c (Aveyron), à 46 kil. d'Espalion; 1543 hab. Bestiaux.
- SAINTE-HÉLËNE, île de l'Océan Atlantique, par 6° 9' long. O., 15° 65' lat.S., à 1550 k. O. de la côte d'Afrique et 3300 E. de ceEe du Brésil : 17 k., de long sur 10 de large; 45 kil. de tour; population, 5000 h., dont env. la moitié se compose de noirs; ch.-l., James-town , sur la côte N. Rochers escarpés et inabordables, sauf en un seul point, qui est bien fortifié; montagnes, dont la plus haute, le pic de Diane, a 855m, sites pittoresques et agréables, peu de plaines (la principale est ceEe. de Longwood, dans la partie orientale, où se trouvait la résidence de Napoléon).—Découverte parle Portugais Jean de Noya en 1501, le 18 août, jour de la Ste-Hélène (d'où son nom) ; elle appartint aux Hollandais de 1610 à 1650, et est aux Anglais depuis ce temps. Napoléon y fut retenu prisonnier par le gouvernement anglais depuis le mois de nov. 1815 jusqu'à sa mort, en 1821; ses restes en ont été rapportés en France en 1840 et déposés àl'Hôtel des Invalides. Son habitation (Long wood) fut achetée en 1858 par l'emp. Napoléon III.
- SAINTE-HERMANDAD. t. HERMANDAD.
- SAINTE-HERMINE, ch.-l. de c. (Vendée), à 22 kil. N. O. de Fontenay; 2069 hab. Huilerie, tannerie.
- SAINTE-LIVRADE,ch.-I. de c. (Lot-et-Garonne), à 10 kil. O. de Villeneuve d'Agen; 3018 hab, Prunes confites dites prunes d'Agen.
- SAINTE-LUCIE, une des Antilles anglaises, au N. de celle deSt-Vincent,par 63° 22' long. O., 14° 7' lat. N. :45 kil. sur 16; 24 000 hab.; ch.-l., PortCastries ou le Carénage. Volcan éteint, dit la Soufrière. L'Ile est divisée en deux parties, la Basse-Terre .et la Ca-besterre. Elle appartint tour à tour à la France et à l'Angleterre, à qui les traités de 1814 l'ont laissée.
- SAINTE-MARGUERITE (île), la plus grande des îles de Lérins. V. LËRINS.
- SAINTE-MARIE (lie) ou Nossi-IBRAMM, île de la mer des Indes., sur la côte E. dé Madagascar, dont elle n'est séparée que par un canalde 5 à 8 kil.; 45 k. sur 10; 6000 hab.; ch.-l., St-Louis. Occupée par la France dès 1750. C'est auj. notre seul établissement sur la côte E. de Madagascar. Après avoir dépendu de l'Ile de la Réunion, cette île forme depuis 1851 un gouvt particulier avec Mayotte et Nossi-Bé.
- SAiNTE-atARiE-AUX-MiNES, ville d'Alsace-Lorraine, dans une belle vallée, sur laLiepvrette, à 35 kil. N. O. de Colmar: 12332 hab. Eglise calviniste. Mines da plomb et de cuivre dans les montagnes voisines,Teintureries en rouge, fabriques de toiles peintes, d'indiennes et de mousselines ; commerce de kirsch et autres articles. — Cette ville, toute récente, doit son rapide développement à Reber, de Mulhouse, qui y importa, en 1758, le tissage de coton.
STE-SIEN — 1681 — SAIN
- SAINTE-MARIE-D'OLORON, commune des B.-Pyrénées, anc ch.-l. dec, est jointe par un pont à Jloron, et est depuis 1858 réunie à cette ville.
- SAINTE-MARIE-D'OIGNIES, bgdeBelgique (Hainaut), sur le canal de Charleroi, à 2 kil. S. E. de Philippe-ville. Grande manufacture de glaces, qui rivalise avec celles de France.
- SAINTE-MARIE (Honoré de). Y. HONORE.
- SAINTE-MARTHE, en Colombie. Y. SANTA-MARTA.
- SAINTE-MARTHE, famille du Poitou qui a fourni à la France un grand nombre d'hommes distingués dans les lettres et dans les emplois publics aux xvr et xvii' s. — Scévole de Ste-M., dont le véritable nom était Gaucher.qu'il échangea contre celui de Scévole, Scœiwla, qui en est la traduction latine, né en 1536 à Loudun, m. en 1623, fut contrôleur général des finances en Poitou, puis président des trésoriers de France. Dévoué à Henri III et Henri IV, il résista aux Ligueurs et assista aux Etats de Blois ainsi qu'à l'Assemblée des Notables de 1597. Maire de Loudun, il y fut surnommé le Père de la patrie. On a de lui Gallorum doctrina illustrium etogia (1598), quelques poésies françaises et des poésies latines estimées, parmi lesquelles la Pasdotrophia, poème sur la manière d'élever les enfants.— Scévole II et Louis, frères jumeaux, fils du préc, nés à Loudun en 1571, morts, le Ier en 1650, le 28 en 1656, s'appliquèrent tous deux à l'histoire par les conseils du président de Thou, furent créés en 1620 conseillers et historiographes du roi, rédigèrent 1Histoire généalogique de la maison de France, Paris, 1619 et 1647,2 v. in-f., et entreprirent le Gallia christiana (1656), 4 vol. in-fol. Scévole s'associa dans ce dernier travail ses trois fils : Pierre Scévole, Nicolas Charles et Abel Louis. — Ce dernier (1621-97) entra chez les Oratoriens et devint général de l'ordre. Il fut censuré par l'archevêque de Paris Harlay comme suspect de jansénisme et se vit forcé de se démettre. Il recueillit de riches matériaux pour le Gallia christiana et pour un recueil plus vaste encore, YOrbis christianus. — Denis, 1650-1725, entra chez les Bénédictins de St-Maur et en fut élu général en 1720. Il refondit, avec le secours de ses confrères, le Gallia christiana, auquel ses ancêtres avaient attaché leur nom, et publia sous le même titre un ouvrage entièrement neuf 3715-28, continué de nos jours par M. Hauréau. On lui doit aussi une Vie de Cassiodore (1694) et une Hist. de Grégoire le Grand (1697).
- SAINTE-MAURE, ch.-l. de c (Indre-et-Loire), à 80 kil. E. S. E. de Chinon; 2595 h. Toiles peintes, mouchoirs. Vieux château, belle église du xn° s. Cette ville a donné son nom à une maison qui a fourni plusieurs branches, dont les principales sont celles des marquis de Nesle, des comtes de Joigny, et des seigneurs, puis ducs de Montausier.
- SAINTE-MAURE, Leucade, une des îles Ioniennes, sur la côte de l'Albanie, au N.de Céphalonie; 80k. détour; 21 500 h.; ch.-l., Amaxichi. Climat très-chaud, tremblements de terre fréquents.
- SAINTE-MENEHOULD, ch.-l. d'arr. (Marne), à 40 kil. N. E. de Châlons, sur l'Aisne, entre deux rochers, près del'Argonne; 4300hab.Trib.de l"inst., collège. Fabr. de serges, tourneries, faïenceries, verreries, tanneries; asperges, andouilles et pieds de cochon renommés.—Cette ville, anc capit. de l'Argonne, eut des seigneurs particuliers dès le XII« s. Située sur la frontière de la Lorraine, elle subit un grand nombre de sièges. Le prince de Condés'en empara en 1652; Louis XIV la reprit l'année suivante. Elle fut presque détruite par un incendie en 1719. Concini y signa en 1614 un traité avec les nobles révoltés. LouisXVI, dans sa fuite, y futreconnu parDrouet, qui le fit arrêter à Varennes (21 juin 1791).
- SAINTE-MÈRË-ÉGLISE, ch.-l.dec. (Manche), à 17 k. S. E. de Valognes; 1575 hab.Beurre, bestiaux.:
- SAINTE-PALAYE (J. B. de LA CURNE de), érudit, né à Auxerre en 1697, m. en 1781, fut élu.membre de l'Académie des inscriptions en 1724 et de l'Académie française en 1758. Il travailla surtout sur q*s vieux romanciers, et recueillit 4000 notices de manuscrits français. Il a publié des Mémoires sur l'ancienne chevalerie, 1759-81, a inséré un grand nombre de dissertations dans le recueil de l'Académie des inscriptions, et a laissé 100 vol. in-fol. de manuscrits, conservés à la Bibliothèque impériale et. à la Bibl. de l'Arsenal : on y trouve un Dictionnaire des antiquités françaises, mis<à profit par M. Ché-ruel dans son Dict. des Institutions delà France, 1855.
- SAINTE-REINE, v.de Francé.-K ALISE et REINE(SU) .
- SAINTES, Santones , Mediolanum' Santonum, ch.-l. d'arr.(Char.-Inf.), sur la r. g. de la Charente, à 69 k. S. E. de la Rochelle ; 10 962 h.Piusieurs chemins de fer. Siège d'une cour d'assises, trib. de Ve inst. et de commerce, bourse; église calviniste, collège, bibliothèque, musée, pépinière; dépôt d'étalons. Anc évêché. Eglise St-Pierre (qui est l'anc cathédrale), avec un beau portail, St-Eutrope, Ste-Marie; restes d'antiquités (naumachie, arc de triomphe, aqueduc, etc.). Vins, eau-de-vie dite de Cognac.— Cette ville, anc capitale des Santones, puis de la Saintonge, fut détruite en 850 par les Normands. ,S. Louis battit les Anglais à Saintes en 1242. Aux xvi" et xvn" s., la ville souffrit beaucoup des guerres de religion ; il s'y tint plusieurs synodes. Saintes fut de 1790à 1810 lech.-l. de la Charente-Inférieurer
- SAINTES (les), groupe de l'archipel des Antilles, à 12 kil. S. de la Guadeloupe dont il dépend; deux îlots principaux, la Terre d'en haut ou du Vent et la Terre d'en bas ou de dessous le Yent; 1304 b. Bons mouillages ; sol aride, qui cependant produit un café renommé. — Découvertes en 1493, à la Toussaint, par Colomb, qui, pour ce motif, les nomma los Santos, elles furent occupées par les Français en 1648, et pourvues par eux de fortifications formidables, qui les firent nommer le Gibraltar des Indes Occidentales. Prises en 1794 par les Anglais, elles furent rendues à la France en 1814; mais les fortifications avaient été détruites. Le comte de Grasse fut battu par Rodney à la hauteur des Saintes en 1782.
- SAINTE-SABE (Duché de). Y. HERZEGOVINE.
- SAINTE-SEVERE, ch.-l. de cant. (Indre), près de l'Indre, à 12 kil. S. E. de la Châtre 1006 h.
- SAINTES-MARIES (les), ch.-l. de cant. (Bouches-du-Rhône), à 27 kil. S. O. d'Arles et tout près de la mer; 1000 hab. Remparts en partie démolis.
- SAINTE-SUZANNE, ch.-l. de c (Mayenne), surl'Er-ve, à 37 k. E. de Laval; 1793 h. Vieux remparts (dont une partie fut, à ce qu'on croit, vitrifiée par lafoudre).
- SAINTONGE, Santones, Santoniensis tractus, anc prov. de France faisant partie dû grand gouvt de Sain.-' tonge-et-Angoumois, entre l'Océan et l'Aunis, l'An-goumois, la Guyenne, le Poitou, se divisait en Haute et Basse-Saintonge : la 1** au S., la 2e au N. ; chefs-lieux, Saintes, pour Iâ Hte-Saintonge et pour la Saintonge tout entière, St-Jean-d'Angély pour la Basse. C-'est'auj. la partie S. du dép. de la Charente-Inférieure. — Ce pays, occupé primitivement par les Santones, fut d'abord compris dans la Gaule Celtique, puis dans la 2e Aquitaine. Les "Visigoths s'en emparèrent en 419 et les Francs l'occupèrent en 507, sous Clo-vis; il forma au ix° s. un comté dépendantdu duché d'Aquitaine ou Guyenne, et passa aux Anglais par le mariage d'Éléonore de Guyenne avec Henri II. Du Gueslin reconquit la Saintonge en 1371 et Charles V la réunit à la couronne en 1375.
- SAINTQNGE-ET-ANGOUMOIS (grand gouvt de)*, anc division de la France, bornée à l'O. par l'Océan, à l'E. par le Berry, au N. par le Poitou et au S. par la Guyenne, avait pour ch.-l. général, Saintes. Division : Saintonge, Angoumois, Aunis.
- SAINTRAULLES. V. XAINTRAILLLS.
SALA — 1682 — SALA
- SAINTRÉ (Jehan ou Jean de), chambellan de Charles VI, se distingua par de nombreux faits d'armes, surtout en Hongrie contre les Turcs. Il est le héros de l'Histoire du petit Jelum de Saintré et de la dame des Belles-Cousines, roman chevaleresque attribué à Ant. La Sale.
SAINTS (les) DU DERNIER JOUR. 7. MORMONS.
- SAÏS, v. de l'Egypte ancienne, dans le Delta, au N., près du lac deButus, était le ch.-l. du nomeSaïte et de toute la Basse-Egypte. Elle possédait un temple célèbre de Neith-Isis, décoré d'obélisques et de sphinx, et dans lequel on lisait cette inscription : « le suis ce qui a été, ce qui est, ce qui sera, et nul n'a encore soulevé le voile qui me couvre. » On célébrait à Sais la grande Fêle des lampes. On croit retrouver les ruines de cette ville près du village de Sah-el-llaggar. —On appelait Branche saïtique du Nil un canal qui allait de la branche Agathodœmon au lac de Butus en passant par Sais.
- SAISSAC, ch.-l. de cant. (Aude), à 25 kil. N. O. de Carcassonne ; 1590 h, Fabriques de drap, forges.
- SAISSET (Emile), philosophe français, né à Montpellier en 1814, m. en 1863 ; fut élève de l'École normale, professa avec un grand succès dans les collèges royaux, à l'École normale, au Collège de France et à la Faculté des lettres de Paris, et devint en 1862 membre de l'Acad. des sciences morales et politiques. On a de lui des Mélanges d'histoire, de morale et de critique (1859, in-8°); Précurseurs et disciples de Descartes, (1861, in-8°) ;Spinozael le spi-noshme (1862, in-8"), Le scepticisme :Mnèsidème, Pascal, Kant (1863, in-8°).
- SAKARIA, Sangarius, riv. de la Turquie d'Asie (Anatolie), naît dans le sandjakat d'Angora, traverse celui de Sultan-Euni, sépare ceux de Boli et de Kod-jah-ili, et tombe dans la mer Noire, par 28° 18'long, E., 41° 9' N., après un cours d'env. 50 kil.
- SAKATOU, v. de Nigritie centrale ou Soudan, dans le roy. d'Haoussa, par 13° 6' lat. N., 3° 52' long. E., à 225 kil. O. de Kachena, près d'un affluent du Niger ; env. 30 000 h. Ane résidence du souverain des Tellatahs. Ville assez régulière, avec murailles; deux grandes mosquées, marché spacieux; le palais du sultan forme comme une petite ville. Grand commerce avec l'intérieur de l'Afrique.—Sakatou fut bâtie en 1805 par le cheik fellatah Othman Danfodio, pour être la capitale de l'empire qu'il venait de fonder; son nom signifie halte. Clapperton visita cette ville en 1823 et 1826 et y mourut en 1827.
- SAK.KARAH, v. de la Basse-Egypte (Djizeh), à 13 kil. S. de Djizeh, sur l'emplacement de l'anc Mem-phis. On y voit de nombreuses antiquités : des caveaux renfermant des momies, 11 pyramides, antérieures à celles de Djizeh, et un fameux sphinx, dont la tête est, dit-on, celle du roi Thoutmosis XVIII.
- SAKTI ou PARASAKTI, divinité indienne, épouse de Brahma, est la même que Maya. V. MAYA.
[modifier] SAL
- SALA, nom ancien de VYsset, qui, à ce qu'on croit, a donné son nom aux Francs Saliens.
- SALA (Ange), médecin de Vicence, m. en 1640, quitta sa patrie pour cause de religion, et pratiqua son art à Zurich, La Haye, Hambourg, etc. Ses écrits ont été recueillis sous le titre d'Opéra medico-chy-mica, Francfort, 1647, et Rouen, 1650.
- SALA (Nicolas), compositeur italien, né en 1701 près de Bénévent,m. en 1800, est auteur d'un Traité du contrepoint pratique, publié à Naples en 1794, et fort estimé.
- SALADIN (Salah-Eddyn, vulgt), 1" sultan ayou-bite d'Egypte, né en 1137 à Takrit en Mésopotamie. était fils du kourde Ayoub. Il se signala dès sa jeunesse par ses exploits contre les Chrétiens, servit en Egypte pour le compte de l'atabek Noureddin (1164-60), devint vizir du dernier calife fatimite Adhed-Lediniilah, mit fin au califat d'Egypte (1171), puis profita de la mort de Noureddin (1173) et de la minorité de Saleh-lsmaïl, fils de ce prince, pour s'emparer de la régence, de l'atabékiat de Syrie (1175), se rendit indépendant en Egypte, et joignit à cea provinces la plus grande partie de la Mésopotamie. Attaqué par les Chrétiens, il fut vaincu à Ramïà (1178),, mais il vainquit à Panéade, battit Guy de Lusîgnan en plusieurs rencontres, notamment à Tibèriade où, il le fit prisonnier (1187),, et la même année mit fin au royaume de Jérusalem par la prise de sa capitale. La chute de Jérusalem détermina la 3° croisade : Saladin éprouva d'abord quelques revers : il se vit enlever St-Jean-d'Acre, Césarée, Jaffa; néanmoins, \ et malgré la bravoure des Chrétiens, surtout de Richard Cœur de Lion, il put maintenir sa conquête. Il mourut en 1193, laissant un frère, Matek-Adel, et 17 fils, qui se partagèrent son empire. Actif, politique et généreux autant que brave, Saladin était apprécié même par les Chrétiens;
- SALADIN n, sultan ay"oubite d'Alep (1227-29), arrière-petit-fils du préc, tenta en vain de reconquérir l'Egypte ; il fut assassiné par des officiers tartares.
- SALADO (Rio-), riv. de l'Amérique du S,, dans la Plata, naît dans la partie N. O. du gouvt de Buénos-Ay res, coule éi S. E., et tombe dans Te Rio-de-la-Plata par la baie de Samborombou après un cours de 550 k. — Autre riv. de la Plata, formée, dans la prov. de Salta, de la réunion dtiGuachipas et de l'Arias, coule au S. E., sépare les prov. de Tucuman et de Santiago, entre dans ceEe de Santa-Fé, et tombe dans le Pa-rana sous le nom de San-Thomé, par 63* 18' long. O., 32° 38' lat. S.après un cours de 1200k.
- SALADO (Rio-), nv. d'Andalousie qui coule près de Tarifa. En 13401es Maures furent battus sur ses bords près de Tarifa parles rois de Castille et de Portugal.
- SALAGNAC (GRAND-BOURS DE). F. GRAITO-BOURG.
- SALAMANDRE. 7. notre Dict, univ. des sciences.
- SALAMANQUE, Salmantica chez les anciens, v. d'Espagne dans l'anc roy. de Léon, ch.-l. de l'in-tendance'de son nom, sur le Tormès, à 144 kil. O. N. O. deMadrid; 15000 hab. Ëvêché, université célèbre, fondée en 1239, et longtemps très-florissante, mais auj. fort déchue. Cette viEe renferme de nombreux édifices de tous les âges, ce qui l'a fait nommer la petite Rome : cathédrale antique, 2 autres églises superbes, beaux couvents (celui des Carmes rappelle l'Escuna.);J>eau pont de 27 arches.—Ville très-ancienne. Importante sous les Carthaginois, les Romains et lesGoths, elle fut ruinée pendant la domination arabe, mais fut relevée au xii" s. Les Anglo-Espagnols, commandés par "Wellington, gagnèrent sur Marmont à Salamanque, le 21 juil. 1812, une bataille qu'on nomme aussi "bataille desArapiles. —L'intendance de S., entre celles de Zamora au N., de Vailadolid au N. E., d'Avila à TE., de Tolède au S. E., l'Estramadure au S. et le Portugal a l'O, a 216 kil. (de l'E. à l'O.) sur 150, et 290000 hab.
- SALAMINE, Salamis, auj. Coulouri, île de la mer Egée, dmsle golfe Saronique, à4k. E. des côtes de l'Attique, avait 2 villes principales, Salamis velus (surla côte O.), Salamis nova (sur la côte E.). Elle forma anciennement un Etat particulier, dont Téla-mon et Ajax sont les rois les plus célèbres. Patrie de Solon et d'Euripide. — Salamine fut longtemps un sujet de guerre entre Mégare et Athènes'; cette dernière finit par en rester maîtresse, grâce au dévouement de Solon. En 480 av. J.-C, Thémistocle détruisit près de Salamine la flotte perso. Cette Ile a suivi toutes les vicissitudes d'Athènes ; soumise aux Turcs en 1456, elle fait auj. partie du roy. de Grèce et est comprise dans le nome d'Attique-ôt-Béotie.
- SALAMINE, auj. Porto-Costansa ou Haï-Sergui, v. de l'Ile de Cypre, sur la côte orient., fondée par Teucer, fils de Télamon, fut pendant un temps le ch.-l. d'un petit État qui resta indépendant, même sous la domination des Perses et dont les deux Évagoras et Nicoolès sont les rois les plus connus, Après avoir passé sous la domination des rois d'Egypte, elle fut réunie au territoire romain sur la proposition du tribun Clodius. Détruite par un tremblement de terre sous Constantin, elle fut rebâtie,un peu plus au S., par ce prince, qui l'appela Con-stantia. Ruinée par les Arabes sous le règne d'Héra-clius, elle nN pas été relevée depuis.
SALE — 1683 — SALE
- SALAMIN lENNE(Galère), un des deux vaisseauxsa-crés des Athénie'n| (l'autre était la Paralienne). La Salaminienne était chargée de transporter à leur destination les officiers de la république. Cette galère, sans cesse réparée, dura depuis Thésée jusqu'à Pto-lémée Philadelphe. Elle tirait son nom, à ce qu'on croit, de la bat. de Salamine, où elle avait figuré.
- SALANGA, lie de l'Océan indien. 7. DJONKSEYLON.
- SALANKEMEN, Âcimincum, Salancena, bourg d'Esclavonie (Confins militaires), près du confluent de la Theiss et du Danube, à 28 kit. S. E. de Carlo -witz. Le prince Louis de Bade y défit complètement les Turcs en 1691.
- SALAP1E, Salapia, auj. Torre délie Saline, v. d'Apulie, près del'emboucb. de l'Aufide, servait de port à la ville d'Arpi. Marais salants, auxquels la ville devait son nom. Annibal la pritety résida long-ïempsaprès la bataille de Cannes; Marcellus la reprit.
- SALARIA (Voie), grande voie romaine qui partait de la porte Colline, à Rome, traversait le La-tium, la Sabine, et s'étendait au N. E. jusqu'à Adria. C'est par cette voie que les Sabins apportaient à Rome le sel qu'ils tiraient de l'Adriatique.
- SALAS DE Los INFANTES , bg d'Espagne (Vieille Castille), sur l'Artanza, à 44 kil. S. E. de Burgos; 1600 hab. C'est là qu'habitait, dit-on, Gonzalès Gustios, le père des sept infants de Lara.
- SALASSES, peuple de la Gaule Cisalpine, à l'angle N. O., dans le pays qui forme auj. l'intendance A Ivrée et le Val d'Aoste, exploitait des mines d'or entre la Sesia et la Doire. Ils furent soumis en 143 av. J.-C. parles Romains, qui fondèrent sur leur territoire la colonie i'Eporedia (Ivrée). En 25 av. J.-C.. ils tentèrent une révolte, qui fut bientôt comprimée par Terentius Varro; on en vendit un grand nombre comme esclaves, et l'on fonda dans leur pays la colonie de Prxtoria Âugusta (Aoste).
- SALAT riv. de la France, sortdes Pyrénées, dans le dép. del'Ariége, coule au N. O., entre dans lédép. de la Hte-Garonne, baigne Oust, St-Girons et St-Lizier, et tombe dans la Garonne par la r. dr., entre Martres et St-Martory, après un cours de 90 k.
- SALBRIS, ch.-l. dec (Loir-et-Cher), surlaSaul-dre, à 26 kil. N. E. de Romorantin; 1703 h. Station du chemin de fer de Paris à Bordeaux.
- SALCES, Salsulx, bg des Pyrénées-Orient., à 15 kil. N. de Perpignan; 1200 h. Source saline froide. Vin blanc excellent, dit de Macabec et de Grenache. Jadis ville forte, prise par les Français sur les Espagnols en 1639 et 1642. Restes du château fort.
- SALDJE, v. de Mauritanie, auj. Bougie.
- SALDANA, Eldana, bg d'Espagne (Vieille-Cas-tille), à 60 k. N. N. O. de Palencia, sur le Carrion. Pont de 23 arches, église San-Miguel, dont la cloche a plus de 1000 ans d'ancienneté. Titre de comté.
- SALÉ ou VIEUX-SALÉ, Sala, v. et port du Maroc (Fez), àl'emb. du Bouregreb dans l'Atlantique, à 165 kil. O. de Fez; env. 24 000 hab. Son port, jadis important, auj. presque ensablé, était naguère un repaire de pirates.—NOUVEAU-SALE. Y. RABAT.
- SALE (lac), lac de l'Amérique du Nord (Utah), au N. du lac Utah, avec lequel il communique. Les Mormons se sont établis sur ses bords et y ont construit une grande ville, Salt-Lake-City.
- SALEM, ancien nom de Jérusalem.
- SALEM ou TCHELAM, v. de l'Inde anglaise (Madras), ch.-l. de district, à 185 k. S. O.dePondichéry; 15000 hab. Coton, salpêtre. — Prise par les Anglais dès 1768, elle ne leur appartient que depuis 1792.
- SALEM, v. et port des Etats-Unis (Massachussets), sur l'Atlantique, à23 kil. N. E. de Boston; 24000h. Muséum, athénée; chantiers de construction ; nombreuses manufactures, produits chimiques. Fondée en 1626.—Ville de la Caroline du Nord, à 150 k.N. O. de Raleigh, est peuplée de Frères Moraves; 2000 h.
- SALEMBRIA, nom moderne de PENËE.
- SALENCY, village du dép. de l'Oise, sur l'Oise, à 5 kil. E. de Noyon et à 35 k. N. O. de Compiègnë; 900 hab. La fête de la Rosière, dans laquelle on couronne chaque année la fille la plus vertueuse du pays, y fut instituée en 535'par l'évêque de Noyon, S. Mé-dard ; elle se célèbre le 8 juin.
- SALENGORE, v. de l'Inde Transgangétique, à l'embouch. du Salengore, à 1.70 k. N. O. de Malacca, estlacapit. d'un petit État de même nom,situé entre ceux de Pérak au N., de Malacca au S., de Pahang à l'E. et la mer à l'O. On en retire de la poudre d'or, de l'étain, de l'ivoire, du camphre, du sang-dragon.
- SALENTE, nom donné à la capit. supposée des Salentins, qui aurait été fondée par Idoménée. On la place sur la côte de la Calabre. V. SOLETO.
- SALENTINS, peuple de l'Italie raérid., dans l'Ia<pygie, sur les côtes, avaient Hydronte et Brundu-sium pour places principales. Ils prirent part aux guerres des Samnites contre les Romains et.furent complètement soumis en 267 av. J.-C. '
- SALERNE, Salernum en latin, Salerno en italien, v. d'Italie, dans l'anc roy. deNaples, ch.-l. de la Principauté Citérieure, sur le golfe de Salerne, à 55kil. S. E.deNaples; 12000 hab. Archevêché, cour criminelle et trib. civil, lycée. Port sur la mer Tyr-rhénienne, jadis florissant, auj. ensablé;, château fort; cathédrale gothique, qui renferme le tombeau de Grégoire VU et qui est orné d'un grand nombre de colonnes, tirées des ruines de Pœstum. Salerne possédait jadis une université, fondée par Robert Guis-card à la fin du xie s., ou même antérieure à ce prince, et célèbre surtout par son école de médecine. On connaît sous le titre Médecine del école de Salerne (Me-dicina Salertina seu Begimen sanitatis) un recueil d'aphorismes de médecine, en vers latins, composé, à ce qu'on croit, vers l'an 1100 par Jean de Milan , pour Robert, duc de Normandie ; ce poëme, dont ilne restait guère que le tiers, aété publié avec notes par René Moreau, Paris, 1625; puis travesti en vers burlesques par L. Martin, 1653, et paraphrasé en vers français parBruzen de la Martinière, 1743, et par le D* Levacher de la Feuverie, 1782. M. Ch. Meaux-St-Marc en a donné une édition plus complète (3520 vers), avec traduction en vers français, 1861-— Salerne, fondée par les Grecs ou par les Tyrrbé-niens, reçut une colonie romaine en 195 av. J.-C. et devint importante sous l'Empire. Prise par les Goths, puis par les Lombards, elîë fut quelque temps la résidence des ducs lombards de Bénévent. En 840, ces ducs en furent chassés et Salerne s'érigea en principauté indépendante. En 1016, des chevaliers normands, revenant de la Terre-Sainte, gagnèrent près de Salerne une victoire sur les Sarrasins. En 1075, le Normand Robert Guiscard s'empara de cette principauté et la réunit au duché de Pouille. La ville fut prise et presque détruite en 1096 par l'emp. Henri IV. Dans la suite, elle échut à la couronne de Naples, et, depuis, les premiers-nés des rois de ce pays portèrent le titre de princes de Salerne jusqu à Robert (1309). Le titre de prince de Salerne fut depuis donné par le roi Ferdinand I à la maison de San-Severino (1463). Salerne est la patrie de Jean de Procida.
- SALERNES, ch.-l. de cant. (Var), sur la Bresque, à 24 kil. O. de Draguignan; 3006 hab. Moulins à huile; vins, figues, etc.
- SALERS, cà.-l. de c (Cantal), près delà Marone, à 17 kil. S. E. de Mauriac; 985 h. Salers donne son nom à une race de bœufs estimés.
- SALES, anc château de la Hte-Savoie, dans le Chablais, près d'Annecy, a donné son nom à une famille noble qui a produit S. François de Sales et plusieurs autres personnages illustres. Louis, comte • de Sales, frère de François (1577-1654), suivit en \ Italie le jurisconsulte Ant. Favre, chargé d'une mission près du St-Siége. Louis de Sales garantit la Savoie des attaques des Espagnols stationnés en Franche-Comté, négocia le traité de Dôle, et défendit An-necy contre Louis XIII. — Charles de S., chevalier de Malte, fils de Louis, 1625-66, se signala contre les Turcs, eut part à la défense de Candie (1650) ; fut gouverneur pour son ordre de la partie française de l'île de Sf-Christophe, qu'il gouverna ensuite pour Louis XIV avec le titre de vice-roi, et périt en repoussant les Anglais qui assiégeaient St-Christophe.
SALI — 1684 — SALI
- SALES (DELISLE DE). V. DELISLE DE SALES.
- SALFI (François), littérateur, né en 1759 à Co-senza, m. en 1832, se montra grand partisan de la Révolution française et devint secrétaire général du gouvernement établi parles Français à Naples ; professa à Milan l'histoire et la philosophie, puis la diplomatie et le droit public, et vécut en France depuis 1815. On a de lui, en italien des tragédies (Con-radin, Médie, Saûl), et des Discoure sur l'histoire des Grecs, 1817 ; eten français : Continuation de l'histoire littéraire de Ginguenè, 1823 et ann. suiv., Résumé de l'histoire de la littérature italienne, 1826. et de nombreux articles dans la Biographie imit)er.ïeMe.
- SALGAR (Modbaffer-Eddyn), chef turcoman , enleva aux Seldjoucides le Farsistan vers 1148, prit le titre d'atabek et mourut en 1161. Il fonda la dynastie des Salgarides ou Salgouriens, à laquelle l'invasion d'Houlagou mit fin en 1264.
- SALGHIR, riv. de Crimée, prend sa source près du Tchatyr-Dagh, traverse Simféropol, fait sa jonction avec le grand Kara-sou et tombe dans la mer Putride, après avoir arrosé des contrées fertiles.
- SALUIEH, v. de la Basse-Egypte, à 56 kil. N. E. de Belbeys; 6000 h. Elle est la clef de l'Egypte du côté de la Syrie. — Salhieh fut bâtie par Saladin. Bonaparte défit aux environs Ibrahim-bey en 1798; Kléber s'en empara en 1800.
- SALIBABO (îles), groupe de la Maiaisie, entre les Philippines et les Moluques, au N. O. de l'île Gilolo. Salibabo, la principale, a 27 k. sur 10 et env. 3000 h.
- SALICE, ch.-l. de cant. (Corse) ,à 25 kil. N. E. d'A-jaccio; 397 hab. Abeilles, tabac.
- SAL1CETI (Guill.), en latin De Saliceto et Placen-tinus, médecin italien, né à Plaisance vers 1200, unit la pratique de son art aux fonctions sacerdotales, exerça à Bologne et à Vérone, et laissa des ouvrages qui jouirent d'une grande autorité, entre autres une Somme de médecine, Summa consenatio-nis, Plais., 1475, et un traité de Chirurgie (1476), encore plus estimé, trad. par N. Prévôt, Lyon, 1472. 11 fut un des premiers parmi les modernes à employer le fer et le feu pour guérir les plaies qu'on ne guérissait auparavant qu'avec des topiques.
- SALICETI (Christophe), né en 1757 à Bastia, d'une famille originaire de Plaisance, m. en 1809, était avocat en Corse au moment de la Révolution. Député à l'Assemblée Constituante, il y fit décréter l'admission des Corses au titre de citoyens français. Il fut aussi membre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents. Un moment écarté par Bonaparte, après le 18 brumaire, pour s'être opposé à ce coup d État, il rentra bientôt en faveur et fut chargé de plusieurs missions en Italie. Ministre de la police et de la guerre à Naples sous Joseph et Murât, il montra dans son administration beaucoup d*énergie et d'habileté, mais il se fit beaucoup d'ennemis : des conjurés tentèrent de le tuer en faisant sauter son hôtel et il n'échappa que par hasard à la mort.
- SAHENS, prêtres de Mars chez les Romains, chargés de garder les anciles, étaient au nombre de 12 et étaient ainsi nommés parce que, lorsqu'ils parcouraient la ville en portant les boucliers sacrés, ils exécutaient des danses guerrières en sautant d'un mouvement vif et prompt (saliendo). On nommait Chants saliens les hymnes qu'ils chantaient : c'étaient de vieux poëmes qu'eux-mêmes n'entendaient plus.
- SALIENS (FRANCS) , peuple franc qui occupa a diverses époques les bords de l'Yssel (Isola, ou Sala), et ceux de la Saale. Ils avaient un code particulier connu sous le nom de Lot salique. V. ce mot.
- SALlliiu (Antoine), compositeur, né à Legnano en 1750, m. à Vienne en 1825, a donné, soità Pari' soit à Vienne, un grani nombre d'opéras, dont le plus connus sont : les DanaUes (1784), Tarare (1787), dont le poëme fut écrit par Beaumarchais, et Assur, roi d'Ormus (en italien), 1788.
- SALLES, ch.-l, de c (Hte-Garonne), sur le Salât, à 26 kil. S. E. de St-Gaudens ; 789 hab. Sources salées. — Ch.-1. de c (B.-Pyrénées), à 16 k. O. d'Or-thez; 5298 hab. Sel estimé, jambons excellents,dits de Bayonne. Eaux alcalines et bromo-iodurées.
- SALIGNAC, cb.-l. dec. (Dordogne), à 16 kil. N. de Sarlat; 1462 hab. Berceau de la famille de Féne-lon. Mines de houille et de lignite, truffes.
- SAL1NAS, nom de plusieurs lieux de l'Espagne, ainsi appelés des salines qui s'y trouvent. Le plus connu est un bourg du Guipusooa, sur la Debaet sur la route qui conduit d'Espagne en France, et à 15 k. N. E. de Vittoria, près duquel se trouve un défilé où les Espagnols massacrèrent un convoi de Français malades dans la guerre de 1810. ' SALINATOR (LIVIUS). Y. LIV1US.
- SALINS, Salinœ, cn.-l. de o. (Jura), au pied du mont Poupet, sur la Furieuse (affluent de la Loue), à 24kil. N. E. de Poligny; 7361 hab. Placedeguerre, chemin de fer. Trib. de commerce, collège, bibliothèque, théâtre. Forges, hauts fourneaux, martinets, tanneries; commerce en bois, vins (très-estimés), eaux-de-vie. Sources salées, qui cohstituenila principale richesse de la ville et lui ont valu son nom : ce sont des eaux bromo-iodurées. Patrie de l'abbé d'Olivet. —Cette ville s'est formée au vi* s., autoui d'une abbaye de St-Maurice, à laquelle le roi des Bur-gundes Sigismond avait donné la propriété des salines des environs. Elle était autrefois diviséB en 2 bourgs, Bourg-le-Sire et Bourg-le-Comte, qui ont été réunis en 1497. Elle appartint longtemps aux rois, puis aux ducs de Bourgogne. Souvent assiégée par les Français, prise en 1668 et 1674, elle fut enfin cédée à la France par le traité de Nimègue (1678) ; elle fit partie jusqu'en 1790 de la Franche-Comté. En 1825, un incendie terrible dévora laplusgrande partie de la ville; elle a été rebâtie sur un plan plusrégulier.
- SALIQUE (Loi), code des Francs Saliens, rédigé, suivantîes uns, avant Clovis (dès 420), selon d'autres, sous ce prince, mais remanié, â diverses reprises, notamment sous Dagobert I. Nous n'en possédons que des textes latins, et l'on ignore s'il a jamais existé en une autre langue. La loi salique fut lue aux Saliens dans trois champs de mai consécutifs, et sanctionnée de leur approbation. Sous sa dernière forme elle contient 400 articles; presque tout y roule sur des délits, tels que vols, violences, blessures et meurtres, sur les peines applicables à ces délits et sur la quotité des amendes ou indemnités (wehrgeld) qui constituent la plus grande partie de ces peines. L'article le plus fameux de la loi salique est le 6e du titre 62, selon lequel les mâles seuls pourront succéder à la terre salique ou lod, fief donné au guerrier en vue du service militaire. En 1317, après la mort de Louis le Hutin, et sur la proposition de Philippe le Long, cet article, qui n'avait été appliqué jusque-là qu'aux propriétés particulières, fut pour la lro fois appliqué à la succession à la couronne; il a depuis été reçu en ce sens comme une des lois fondamentales de'la monarchie. Le nom de Loi salique dérive du nom même des Francs Saliens. La. Loi salique a été p ubliée et commentée eii 1843 par M. Pardessus, qui en a recueilli 5 textes différents.
- SALIS (Ulysse, baron de), d'une anc famille du pays des Grisons, 1594-1674, se mit au service de la France, fut employé sous le duc de Rohan dans la guerre de laValteline, et devînt maréchal de camp, puis gouverneur de Conï.—Charles Ulysse de S., 1728-1800, remplit d'importants emplois dans la république des Grisons. Il fit arrêter en 1792 Sémonyille, ambassadeur de France, et le livra aux Autrichiens. Quand la France fut maltresse de la Suisse, il prit la fuite et fut condamné à mort par contumace. Il se retira à Vienne. On a de lui, entre autres ouvrages : Fragments de l'histoire politique de la Yalte-line, 1792; Archives historieo-statistiques pour les Grisons, 1799.— J. Gaudenzde S., 1762-1834, anc. capit. de la garde suisse au service de la France, s'est distingué comme poète élégiaque et lyrique.
SALL — 1685 — SALM
- SALISBURY ou NEW-SARUM, Sarisberia, v. d'Angleterre, ch.-I. du comté de Wilts, sur l'Avon et le canal de Salisbury à Southampton, à 140 kil. S. O. de Londres; 12 000hab. Évêché;magnifique cathédrale gothique, datant de 1283; collège ou école de sages-femmes. Coutellerie, lainages, dentelles. A 12 k. de là, fameux monument druidique, dit Stone-Henge: — L'importance de Salisbury ne date que du moment où l'évêché d'Old-Sarum y fut transféré (1217).
SALISBURY. Y. JEAN DE SALISBURY ET CECIL.
- SALIVAHNA,roi de Pratisthana, dans le Décan, régnait au 1er s. de J.-C. Il vainquit et tua Vicramadi-tya, qui avait envahi ses Etats. Son nom a été donné à une ère, dite aussi ÈredesSaces, qui commence en 78.
- SALLANCHES, v. de France (Hte-Savoie), dans l'anc Faucigny, à 48 kil. N. O. d'Annecy; 1943 hab. Belle vue. Brûlée en 1519, 1768 et 1840.
- SALLENGRE (A.Henri de), littérateur, né à La-haye en 1694, d'une famille de réfugiés français, m. en 1733, fut avocat de la cour de Hollande, conseiller du prince d'Orange, commissaire de finances des États, généraux. Il a laissé, entre autres ouvrages, un Éloge de l'ivresse (1715), spirituel badinage, des Mémoires de littérature, 1715 (continués par Desmo-lets); Novus thésaurus antiquitatum romanarum, 1716 (faisant suite à celui de Grsvius); Essai sur l'histoire des Provinces-Unies, 1728, et a eu part au Journal de La Haye, 1713-22, et au Chef<l'OEuvre d'un inconnu de St-Hyaointhe.
- SALLES, ch.-l. de c (Aude), à 22 kil. O. de Cas-telnaudary; 1216 hab. Cascades, grotte.
- SALLES-CURAN, ch.-l. de c. (Aveyron), à 34kil. N.O. de Milhau; 2495 hab.
- SALLIER (l'abbé Claude), né en 1685 à Saulieu en Bourgogne, m. en 1761, étudia la théologie à Dijon, puis vint à Paris, où il fit l'éducation du fils de la comtesse de Rupelmonde, fut admis à l'Académie desinscriptions en 1715, et à l'Académie française en 1739, fut nommé professeur d'hébreu au Collège de France (1719), et garde des manuscrits de la Bibliothèque du roi (1721). Il a donné à l'Académie des inscriptions un grand nombre de savants Mémoires sur des objets d'antiquité, de philologie et de littérature, notamment des Remarques et corrections sur Eschyle, Sophocle, Euripide, Platon, Longin, Cicéron, a traduit plusieurs écrits de Cicéron, et a rédigé avec Boudot le catalogue des livres imprimés de la Bibliothèque du roi.
- SALLO ou SALO (Denis de), conseiller au parlement de Paris, né en 1626, m. en 1669, fonda en 1665 le Journal des Savants. La liberté avec laquelle il jugeait les auteurs lui fit bientôt des ennemis, et au bout de quelques mois le privilège du journal lui fut retiié; cependant Colbert lui donna en dédommagement un emploi dans les finances. On cite de Sallo des traits de bienfaisance qui honorent sa mémoire. ' SALLUSTE, C. Sallustius Crispus, célèbre historien latin, né en 86 av. J.-C, d'une bonne famille plébéienne d'Amiterne, passa sa première jeunesse à Rome dans la licence. Surpris par Milon en adultère avec Fausta, femme de celui-ci, il entra de dépit dans le parti démocratique, que Milon combattait. Il obtint la questure, puis le tribunat, seconda les fureurs de Clodius, eut grande part aux troubles dont Rome fut le théâtre à la mort de ce factieux, et fut exclu du sénat par le censeur pour immoralité. Il se fit alors l'agent secret de César à Rome, alla le trouver dans son camp en 50, devint de nouveau, par son appui, questeur (48), puis fut fait préteur (46), et, en cette qualité, eut part à la guerre d'Afrique. Nommé proconsul de Numidie (45), il pilla sa province, et revint à Rome chargé de richesses (44) : accusé de concussion par ses anciens administrés, il réussit, par l'influence de César, à se faire acquitter, mais il quitta dès lors la carrière politique. Il éleva sur le mont Ouirinal un palais magnifique, avec des jardins délicieux et consacra ses loisirs à écrire l'histoire romaine. Il mourut vers l'an 36 av. J.-C. L'ouvrage capital de Salluste était la Grande Histoire, en 5 livres, comprenant tous les événements depuis la mort de" Sylla jusqu'à la conspiration de Catilina: il n'en reste que des fragments : cette perte est irréparable. Nous avons de lui la Guerre de Catilina et la Guerre de Jugurtha, ainsi que deux Lettres à César, écrites la 1™ avant l'entrée de ce général à Rome, la 2" après la bataille de Pharsale, et qu'il faut regarder comme des brochures politiques suggérées par César lui-même. Les ouvrages de Salluste sont remarquables par la vigueur et la précision, du style, la perspicacité, la science pratique qui décèle l'homme d'Etat; les discours dont il les parsème sont des modèles d'éloquence serrée et concise; mais on y trouve de la partialité, des lacunes ou des omissions calculées, des digressions, et une certaine affectationd'expres-sions etde tournures vieillies. Les principales éditions de Salluste sont celles de Rome, 1470; d'Elzevir,Amst., 1634, in-12; Yariorum, Amst., 1674et 1690,J in-8; d'Havercamç, Amst. 1742; deBurnouf (dansla collection deLemaire), Paris, 1821, in-8;de F.D. Gerlach, Bâle, 1823-31, 3 v. in-4. Traduit dans toutes les langues de l'Europe, cet auteur l'a été en français par Dotteville, Beauzée, Mollevaut, Billeoocq;, Dureau De la Malle, Durozoir (dans la collection Panckoucke), Gomont, Moncourt, 1855, Dévelay, 1862, etc. Le président Brosses a écrit la Vie de Salluste.
- SALLUSTE, Secundus Sallustius Promotus, philosophe et homme d'État du ive s., né dans les Gaules, fut préfet des Gaules sous Constance et chargé par ce prince de surveiller la conduite de Julien, alors relégué à Lutèce. Il obtint l'amitié du jeune prince, qui, lorsqu'il fut empereur, lui confia les emplois les plus importants, le nomma préfet de l'Orient, et l'éleva au consulat (363). Il suivit Julien dans son expédition contre les Perses et mourut vers 370. On lui attribue un traité grec Ce Dits elMundo, opuscule aussi remarquable par le style que par les pensées, publié à Rome par Naudée, 1638, à Zurich par Orelli, 1821, et trad. en français par Formey, Berlin, 1748.—Un autre Salluste, d'Ëmèse, qui vivait au v s., suivit les leçons de Proclus, et partagea d'abord les doctrines des Néoplatoniciens, mais il les abandonna pour celles des Cyniques. On lui attribue aussi, mais avec moins de raison, le traité de Siis.
SALLUVII. Y. SALYES.
- SALM, nom de deux petits comtés jadis indépendants : l'un, le Ht-Salm (Ober-Salm), était dans les Vosges, sur les frontières de l'Alsace et de la Lorraine, et avait pour ch.-I. Sénones; l'autre, leBas-Salm (Nieder-Salm), était dans les Pays-Bas, sur les frontières des prov. de Liège et du Luxembourg, et avaitpour ch.-l. Salm, qui se trouve auj. danslaprov. du Luxembourg, à 40 k. S. E. de Liège, sur une petite riv. de Salm, affluent de l'Amblève.
- SALM (maison de), maison princière d'Allemagne qui possédait les comtés de Salm ainsi que plusieurs autres domaines sur la r. g. du Rhin, remonte au rx° s. A la mort de Théodoric, comte de Salm, en 1040, ses Stats furent partagés entre ses deux fils, Jean-Henri et Charles, qui formèrent'"deux lignes. La ligne aînée, dite de Ht-Salm, se divisa elle-même en plusieurs branches, dont la branche directe s'éteignit au xvii' s., et dont une branche collatérale forma les maisons de Salm-Salm, Salm-Kyrbourg et Salm-Horstmar (depuis 1816). Dans la ligne cadette, dite de Bas-Salm, la branche directe s'éteignit dès 1413, mais la branche collatérale de Reifferscheid forma, à partir de 1629, les maisons de Salm-Reif-ferscheid, Salm-Krautheim, Salm-Hainspach, Salm-Raitz, et Salm-Dyck. Tous les princes de Salm ont été médiatisés en 1802 et en 1810 : ceux de Salm-Salm, Salm-Kyrbourg et Salm-Horstmar dépendent de la Prusse; ceux de Salm-Reifferscheid, Salm-Krautheim et Salm-Dyck relèvent du Wurtemberg et du grand-duché de Bade.
Les personnages connus de cette maison sont :
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- Ch. Théod. Othon, prince de Salm-Kyrbourg, général au service de l'Allemagne. L'empereur Léopold lui confia l'éducation de son fils Joseph et l'éleva au poste de premier ministre. Il rendit de grands services a l'Empire par la sagesse de ses conseils, mais il se retirade bonne heure pour ne plus s'occuper que de son salut. Il mourut en 1710.
- Frédéric de Salm-Kyrbourg , né à Limbourg en 1746. Il se fixa à Paris, y "fit bâtir le bel hôtel qui estauj. le palais de la Légion d'honneur, prit part en 1787 au soulèvement de la Hollande, et se présenta dans ce pays comme un agent de la France ; mais il y mena une conduite équivoque et laissa prendre Utrecht par le roi de Prusse. Pendant la Révolution, il embrassa la cause populaire , ce qui ne l'empêcha pas de périr sur l'échafaud en 1794.
- Joseph, prince deSalm-Dyck,néenl773 au château de Dyck, près de Neuss, se vit enlever en 1802, par le traité de Lunéville, ses Etats héréditaires, qui furent réunis à la France, puis à la Prusse (1814). Ami des sciences, il fonda à Dyck un jardin botanique. Il épousa en 1803 Constance de Thiis.
SALM — 1686 — SALO
- SALM (Constance de THEIS, princesse de), né à Nantes en 1767, m. à Paris en 1845, était fille d'un maître des eaux et forêts. Elle composa dès l'âge de 18 ans de charmantes poésies, entre autres la chanson de Bouton de Rose, qui fut chantée par toute laFrance, donna en 1794 Saphol tragédie lyrique qui obtint un brillant succès, mais vit échouer au Théâtre-Français son drame de CamtM«,l 796. Depuis,elle se voua de préférence à la poésie didactique et lyrique : ses cantates. ses dithyrambes, ses discours en vers, sek épîtres, lui firent une grande réputation sous l'Empire. Poète penseur, elle se distingue par la justesse des idées : aussi l'avait-on surnommée la Muse de laraison,leBoileau des femmes. Elle a écrit en prose des Pensées, des Mages, et un roman, Vingt-quatre heures d'une femme sensible (1824), qui eut une foule de lecteurs. Ses OEuwes complètes forment 4 vol. in-8, 1837 etl8M. Mariée fort jeune à Pipelet de Leury, médecin du roi,elle n'avait pas trouvé le bonheur dans cette union; elle contracta en 1803 un second mariage avec le comte (depuis prince) de Salm-Dyck, qu'avaient charmé son esprit et sa beauté.
- SALMACIS, naïade de Carie, éprise d'Hermaphrodite, obtint des dieux de ne faire qu'un seul corps avec lui. F. HERMAPHRODITE.
- SAXMANASAR, roi de Ninive de 724 à 712 av. J.-C, prit Samarie et envoya nombre d'Israélites captifs sur les bords du Tigre, tandis que des colonies assyriennes venaient habiter la Judée: il porta ensuite ses armes en Syrie et soumit la Pkénicie, mais sans pouvoir s'emparer de Tyr.
- SALMERON (Alph.), un des fondateurs de la Société de Jésus, né à Tolède en 1515, m. en 1585, étudia dans les universités d'Alcala et de Paris, se lia avec Ignace de Loyola, qui le choisit pour un de ses coopérateurs, parcourut l'Italie, l'Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas, laFrance, combattant partout les novateurs, fut nonce du pape en Irlande et l'un des orateurs du St-S~i'ége au concile de Trente, et devint supérieur de son ordre. Il a laissé des Commentaires estimés st«r le Nouveau-Testament, Madrid, 1547-1602, 8 vol. in-fol.
- SALMONÉE, fils d'Ëole, régna en Thessalie, puis dans le Péloponèse, en Ëlide, où il bâtit une ville de son nom. Fier de sa puissance il voulut rivaliser avec Jupiter : dans le but d'imiter le tonnerre et les éclairs, il faisait rouler avec fracas, sur un pont d'airain, un char, du haut duquel il lançait des torches, images de la foudre. Jupiter, pour punir sa témérité, le précipita dans le Tartare.
- SALMYDESSE, auj. Midiah, v. de Thrace, àl'E., 6iir le Pont-Euxin, avait un beau port.
- SALO, fl. d'Hispanieç est auj. le Xalon.
- SALO, v. de Lombardie, sur la rive occid. du lac de Garda, à 25 kil. N,. E, de Brescia; 5000 h»"Société d'agriculture, qui remonte au XVs. ;, tanneries, ver- . rerie; grand commerce de fruits. Vestiges d'antiquités. — Prise par les Français en. 1796.
SAIiODURUM, v. desHélvétiens,estauj.Soi!«ur«.;
- SALOME, fille d'Hérode-Antipater et sœur d'Hé-rode le Grand, eut trois maris, dont elle fit le malheur : son oncle Joseph, Costobare et Alexas. Elis accusa le 1™ de liaisons criminelles avec Mariamne, femme d'Hérode et fit livrer au supplice les prétendus coupables (29 av. J.-C); elle répuaiaCostobare, et le fit condamner comme traître (26) ; elle déshonora Alexas par ses liaisons scandaleuses avec l'Arabe Sil-lée. En outre, elle mit la division dans la maison du roi son frère, et l'excita même à mettre à, mort ses deux fils, Alexandre et Aristobule (9 av. J.-C).
- SALOME, la Danseuse, fille d'Hérode-Philippe et d'Hérodiade, était nièce d'Hérode-Antipas et petite-nièce de la l^Salomé, etépousa le fils d'un autre Hé-rode, roi de Chalcis. Ayant exécuté avec grâce quelques pas devant son oncle Hérode-Antipas, elle demanda en récompense la tête de S. Jean-Baptiste, qui lui fut aussitôt livrée (32) : c'est à l'instigation de sa mère Hérodiade qu'elle fit cette demande barbare.
- SALOME (Mari?),. femme de Zébédée, et mère de S. Jacques le Majeur et de S. Jean l'Évangéliste, accompagna Jésus au Calvaire, et fut du nombre des saintes femmes qui achetèrent des parfums pour l'embaumer, mais qui trouvèrent le sépulcre vide.
- SALOMON, 3* roi des Juifs, fils et successeur de David, avait pour mère Bethsabée. A la mort de son père (en l'an 1001 av. J.-C. ou, selon Une attire chronologie, 1016), il eut à lutter contre les prétentions d'Adonias, sonfrère, qu'îlntmourir, ainsi que Jôab et Séméï, partisans de ce. prince. En paix avec ses voisins, il fit bâtir le magnifique temple de Jérusalem, dont la construction dura septans, entoura sa capitale de fortes murailles, fonda diverses Villes, entre autres Tadmor (Palmyre), éleva des palais., acheva de soumettre les nations Toilines, étendit sa domination jusqu'à l'Euphrateet à l'Egypte, fit fleurir la justice et l'ordre, protégéa.le commerce, équipa des flottes puissantes, acquit le port d'Asîongaber sur la mer Rouge, et dirigea vers les contrées les plus lointaines des expéditions qui lui rapportaient des Dois précieux. des parfums, de l'ivoire et l'or d'Qphir. Il était partout renommé pour sa magnificence, sa justice, et surtout pour sa science et sa sagesse : on connaît le moyen ingénieux qu'il employa pour reconnaître la véritable mère d'un enfant que deux femmes se disputaient. La reine de Saba, en Arabie, attirée par sa réputation, quitta son pays, afin devenir le voir et l'entendre. Enivré par la prospérité, Salomonternit la fin de sa vie par d'inexcusables faiblesses ! il eut, dit-on, jusqu'à 1000 femmes; pour plaire à ces femmes, il toléra souvent le culte des idoles^ Pour le punir, Dieu divisa son royaume après lui (F. RO-BOAM). Il mourut en 962 ou 976, après un règne de 40 ans. Suivant les Orientaux, Salomon avait écrit sur toutes les sciences. La Bible contient trois de ses écrits, les iYocer&es, le Cantique des cantiques, l'Ec-clésiaste. Quelques auteurs lui attribuent le lïvre de la Sagesse et les psaumes txxu et cxxvii.
- SALOMON, roi de Hongrie, fils d'André I, né en 1045, fut couronné en 1050, maisu'e put se faire reconnaître à la mort de son père (1061). Il montasur le trône en 1063 à la mort de son oncle Bêla, qui avait usurpé; mais il fut renversé en 1074.11 m. en 1087.
- SALOMON I, duc de Bretagne qu'on fait régner après Conan, son aïeul, vers 421, périt dans une émeute (434).—H,4°nlset successeur deHo6Iiii(612-32),laissa le trône ducal à JudicaSl, son frère aîné. — ni, fut quelque temps écarté du trône par un usurpateur, parvint à s'y établir en 851, s'unit à Charles le Chauve contre les Normands et leur reprit Angers (872), ce qui lui valut le titre da roi. Il fut assassiné en 874.
SALT — 1687 — SALV
- SALOMON (Iles), archipel du Grand Océan équi-noxial, à l'E. dela*Nouv.-Guinée, par4°-12° lat. S. et 152°-161°long. E. —Découvertes en 1568 par Men-dana, qui les appela lies de Salomon à cause des richesses qu'il leur attribuait; explorées en 1769 par Surville, qui, à cause de la férocité des habitants, les nomma lies des Arsaeides, mot qu'il croyait synonyme à'Assassins, et en 1782 par Shortland, qui leur donna le nom de Nouv.-Géorgie. Dumont d'Urville compléta en 1838 la reconnaissance de cet archipel.
- SALON, Salo, ch.-l. de c (Bouches-du-Rhône), sur le canal de Crapone, à l'entrée de la vallée de Pélissane, à 33 kil. N. O. d'Aix; 6533 hab. Église St-Michel, bâtie par les Templiers. Filatures de soie, chapeaux, savon, cire, chandelle, tanneries, moulins à huile. Ville très-ancienne, qui appartint longtemps aux archevêques d'Arles. Patrie d'Adam de Crapone, habile ingénieur; résidence de Nostradamus.
- SALONE,Saïona, capitale de la Dalmatie ancienne, sur le Jader,au N.,chez les Autariates, est fameuse comme patrie et lieu de retraite de Dioclétien ; on y voyait encore auxvi" s. des restes du palais de l'empereur. On en trouve les ruines aux env. de Spalatro.
SALONE, Amphissa, v. de Grèce. V. AMPHISSA.
- SAJLONINE, P. Licinia Julia Cornelia Salonina, impératrice, femme de Gallien, qui l'épousa vers 243, se rendit célèbre par ses vertus et ses talents, et favorisa les savants, notamment Plotin. Elle accompagnait son mari dans ses expéditions; elle fut mise à mort avec lui sous les murs de Milan (268).
- SALONIQUE, Therma, puis Thessalonice chez les anciens, v. et port de la Turquie d'Europe (Roumé-lie), ch.-l. de sandjakat, sur le golfe de Salonique (Thermaïcus sinus), à 560 kil. O. de Constantino-ple; env. 35 000 hab. Résidence d'un archevêque grec, d'un grand mollah, d'un grand hakem israé-lite. Salonique est bâtie en amphithéâtre au pied du mont Kurtiath; son port contient 300 vaisseaux; elle a d'épaisses murailles flanquées de tours, mais point de fortifications proprement dites. On y remarque de belles églises (Ste-Sophie, St-Démétrius , la Rotonda, imitée du Panthéon de Rome, etc.),plusieurs mosquées (qui pour la plupart étaient jadis des églises), derichespalais, le château fort des Sept-Tours, imité de celui de Constantinople; les Propylées de l'ancien Hippodrome; des arcs de triomphe d'Auguste et de Constantin, etc. C'est la ville la plus commerçante de la Turquie d'Europe après Constantinople ; "il y réside des consuls de toutes les nations. La population y est excessivement mêlée : outre les Turcs on y compte un grand nombre de Grecs, de Juifs et d'Européens. — Cette ville fut connue sous le nom de Therma jusqu'au règne de Cassandre, qui lui donna le nom de sa femme Thessalonique, sœur d'Alexandre le Grand (V. THESSALONIQUE). AU moyen âge, elle fut enlevée aux Grecs par Guillaume, roi de Sicile; elle revint en 1313 au pouvoir d'Andronic II Paléologue, et fut ensuite cédée aux Vénitiens ; mais ceux-ci en furent chassés par les Turcs sous Amurat II.
SALOP, comté d'Angleterre. V. SHROP.
- SALOUEN, THSAN-LOUEN ou THALEATN, fleuve de l'Inde Transgangétique, naît dans les mont, du Thibet, traverse la prov. chinoise d'Yun-nan sous le nom de Loukiang, prend en sortant de Chine celui de Thsan-Louen, coule du N. au S. entre l'empire birman et le roy. de Siam, traverse le roy. de Mar-taban, arrose Martaban et Moulmein, et se jette dans l'Océan indien par la baie de Martaban, après un cours d'env. 1600 kil.
- SALPÊTRIÈRE (LA) , immense hospice de Paris (près de la gare d'Orléans), contenant près de 5000 malades (femmes âgées, infirmes ou folles).
- SALSETTE, Djhalta en hindou, île de l'Inde anglaise (Bombay), sur la côte O.., près de l'île de Bombay, à laquelle elle est jointe par une chaussée : 35 k. sur 25 ; 60 000 h.; ch -1., Tannah. Sol fertile, mais inculte; saline; immenses excavations.
SALT (H.), voyageur anglais, né à Lichfield (Staf-ford), vers 1780, m. en 1827, fut chargé en 1809 par le gouvernement anglais de porter des présents à l'empereur d'Abyssinie, s'acquitta de cette mission avec succès, et fut nommé consul en Egypte. Il a publié un Voyage en A6jysswie(1814),etun Essaisur les hiéroglyphes (1825). SALT-LAKE CITY, capitale des Mormons. Voy. UTAH.
- SALTA ou SAN-FEHPE-nE-TucuMAN, v. de la Plata, ch.-l. de l'Etat de Salta, à 1200 kil. N. N. O. de Bué-nos-Ayres, par 66° 55' long. O.,24° 20' lat. S. ;9000 h.
C'est la résidence de l'évêque de Tucuman L'État de Salta, entre ceux de Jujuy au N., de Rioja à l'O., de Tucuman au S. et des déserts inhabités à l'E., a 700 k. sur 450 et ne compte guère que 60000 hab. Climat très-varié; superbes pâturages. Or, cuivre, argent, fer, etc.; commerce actif avec la Bolivie.
- SALUCES, Saluzzo en italien, v. d'Italie, dans les anc États sardes (Coni), ch.-l. de la prov. de Saluées, entre le Pô et la Vraita, à 24 k. N. O. de Coni ;12 000 h. Evêché, collège. Belle cathédrale, anc palais des marquis de Saluées. Chapeaux, étoffes de soie, cuirs, coutellerie. Patrie de Bodoni. Aux environs se trouvait l'anc Augusta Vagiennorum, que quelques-uns prennent pour Saluées même.—La ville moderne fut de bonne heure ch.-l. d'un marquisat, d'abord vassal de l'empire, puis des ducs de Savoie, qui comprenait les villes de Carmagnole, Revello, Centallo, lé*mont Viso, etc. Les marquis de Saluées, sortis de la maison de Montferrat, régnèrent sur cette ville duxne.s. au xvie ; ils eurent plusieurs démêlés avec les dues de Savoie et de Milan, implorèrentl'appui delà France, et servirent avec distinction dans les années de Charles VIII, Louis XII et François I. Ce dernier s'empara du marquisat en 1529, après avoir enlevé le dernier héritier, Gabriel de Saluées; Henri IV le remit en 1601, par le traité de Lyon, au duc de Savoie en échange de la Bresse, du Bugey, de Gex, etc.
- SALUCES (GWSELDA, marquise de). V. GWSELDA.
- SALUCES DE MENUSIGLIO (Jos. Ange, comte de), savant piémontais, issu des marquis de Saluces, né à Saluces en 1734, m. en 1810, étaitéeuyer du prince héréditaire de Savoie, et servit avec distinction comme général d'artillerie dans les guerres de la Révolution. Il employait tous ses loisirs à la culture des sciences : il contribua lui-même à l'avancement de la physique et de la chimie : on lui doit plusieurs découvertes sur les propriétés des gaz et sur la teinture, ainsi que l'invention d'une machine à filer la soie. II fut un des fondateurs de l'Académie de Turin.
- SALVAGNAC, ch.-l. de C (Tarn), sur une émi-nence, à 20 kil. O. de Gaillac; 1890 hab.
- SALVANDY (Narcisse, comte de), homme de lettres et homme d'État, d'origine irlandaise, né en 1795 à Condom, m. en 1857, s'enrôla sous l'Empire dans les gardes d'honneur, se signala dans les campagnes de Saxe et de France, quitta le service après l'abdication de Napoléon avec le grade de capitaine; publia en 1816 la Coalition et la France, brochure hardie, où il protestait contre l'occupation ; fut, en 1819, nommé par le duc de Richelieu maître des requêtes, résigna cet emploi lors de la réaction de 1821, consacra ses loisirs aux lettres et fit paraître en 1823 Don Alonxo, roman de moeurs espagnoles; s'attacha vers la même époque à Chateaubriand, et soutint, de concert avec lui, dans le Journal des Débats, une polémique vigoureuse contre la politique de Villèle; fut conseiller d'État sousle ministère réparateur de Marti-gnao (1827) ; se retira à l'avènement du prince de Po-Ugnacet fit danslapressede vains efforts pour prévenir une catastrophe; fut élu député de'l'Eure en 1832, reçut en 1837 le portefeuille de l'instruction publique dans le ministère conciliateur de M. Mole, fut nommé en sortant du pouvoir ambassadeur à Madrid, puis à Turin, et fut appelé de nouveau en 1845 au ministère de l'instruction publique, où il resta jusqu'à la Révolution de 1848. Rentré depuis dans la vie privée, il n'en fut pas moins un des plus actifs promoteurs du projet de fusion entre les deux branches de la maison de Bourbon. D'un caractère loyal, généreux, chevaleresque, Salvandy eut beaucoup d'amis et sut se faire estimer de ses adversaires mêmes. Comme ministre, ilalaissélesmeilleurssouvenirs dans l'Université. Comme écrivain, il a publié, outre Alonso, une Histoire de la Pologne avant et sous J. Sobieski (1829). 11 fut reçu à l'Académie française en 1835.
16 SALV
- SALVAXOR ROSA. Y. ROSA (SAIVATOR).
- SALVERTE (Eusèhe BACONIERE de), littérateur et homme public, né à Paris en 1771,' m. en 1839, fut successivement avocat au Châtelet, attaché au ministère des relations extérieures, employé du cadastre, présida en vendémiaire an m une des sections révoltées contre la Convention, fut pour ce fait condamné à mort par contumace, se fit acquitter l'année suivante, fut élu en 1828 député de Paris, fut depuis presque constamment réélu, et se fit remarquer par ses sentiments libéraux et patriotiques : il siégeait dans les rangs extrêmes de l'opposition. En 1830, il fut nommé membre libre de l'Académie des inscriptions. Salverte a laissé quelques poésies (1798) ot un grand nombre d'écrits politiques et littéraires. Nous citerons parmi ces derniers : Eloge de Diderot, 1801; Rapports de la médecine avec la politique, 1806; Tableau littéraire de la France au xvrn" s., 1819; Essai historique sur les noms aVhoinmes, de peuples et de lieux, 1824; Des sciences occultes, 1829 et 1856 (avec introduction de Littré).
- SALVIACTclr.^lr de cant. (Lot), sur la Granges, à 14 kil. S. O. de Gourdon; 2222 h. Vins.
- SALVIATI (Jean), évêque de Ferrare et cardinal, 1490-1553, rétait petit-fils de Laurent le Magnifique et neveu de Léon X; il remplit diverses missions diplomatiques pour le St-Siège et négocia près de Charles-Quint la délivrance de François I. Il protégea les lettres et les arts.— Son frère, Bernard S., fut général des galères de l'ordre de Malte, suivit en France Catherine de Médicis, sa parente, dont il fut le premier aumfluier, devint évêque de Clermont et parut comme député du clergé aux Etats généraux de 1557. Il mourut en 1558. — Léonard S., de la famille des préc, né en 1540 à Florence, m. en 1589, un des principaux membres de l'Académie de la Crusca, rut un des grands adversaires du Tasse, censura son chef-d'œuvre avec aigreur et ne se montra pas plus indulgent pour Boccace. Il a beaucoup écrit; ses Discours ont été imprimés à Florence, 1575.
- SALYIATI (CeccoROSsi DE'), peintre, né à Florence en 1510, mort en 1563, fut protégé par le cardinal Jean Salviati, dont il prit le nom par reconnaissance, travailla pour les palais de Florence, de Rome, de Venise, et vint en France, où le cardinal de Lorraine le chargea de décorer son château de Dampierre. Il brille par la richesse de la composition et la hardiesse du dessin, mais son coloris laisse à désirer. Le Louvre a de lui l'Incrédulité de S. Thomas.
- SALVIATI, ïe Jeune, peintre. Y. PORTA.
- SALVTEN, Salvianus, prêtre de Marseille, né vers 390 à Cologne ou à Trêves, d'une famille distinguée des Gaules, m. en 484, était marié et avait même un enfant, lorsque, de concert avec sa femme, il se déoida à renoncer au monde; il distribua ses biens auxpauvres, embrassa la vie religieuse, se retira au monastère de Lérins (420), puis à Marseille, où il fut ordonné prêtre en 430. Salvien se fit remarquer par son éloquence : il dépeignit avec une telle énergie les vices et les malheurs de son temps qu'il mérita d'être appelé le Nouveau Jérémie. Des nombreux ouvrages qu'il avait écrits, on n'a plus qu'un traité de la Providence (De Gubernatione Dei), où il avance que les Barbares ont été chargés par Dieu de châtier le monde romain; un livre de l'Avarice (Adversus avaritiam), ainsi que des Lettres. Ses œuvres ont été ubliées par Baluze, Paris, 1684, et réimprimées ans la colleetion Migne. Elles ont été trad. par le P. Bonnet, 1700, par le P. Mareuil, 1734, par MM. Grégoire et Collombet, 1834.
- SALVINO, inventeur des lunettes. Y. SPINA.
i8 — SÀMA.
- SALVIUS TRYPHONJ chef d'esclaves. Y. TRYPHOK.
- SALVIUS IUHANBS, jurisconsulte-romain, bisaïeul de l'emp. Didius Jutianus, fut préteur, préfet de Rome, deux fois consul; mais il est surtout connu pour avoir, sur l'ordre de l'emp. Adrien, mis en ordre la collection des édits des préteurs, travail qui fut sanctionné parunsénatus-consulte de l'an 131 et qui acquit force de loi sous le nom à'Édit perpétuel.
- SALYES ou SALLUTO, peuple ligure de la Gaule Narbonaise, habitait au N. de Marseille, entre le Rhône, la Durance, les Alpes et leVar. Ils englobaient dans leur territoire les Albiœci, les Memmî, les Yulgientes, et avaient pour villes principales: Tarasco (Tarascon), Glanura (St-Remy), Arelat» (Arles), Aqux Sexlise (Aix). Ce peuple fut puissant jusqu'au n* s. av. J.-C. Ses démêlés avec Marseille donnèrent lieu aux Romains, alliés de cette ville, d'intervenir en Gaule. Les Romains donnèrent une partie des terres des Salyes aux Marseillais.
- SALZA, Juvavus, Salsa, riv. des Etats autrichiens (Autriche), naît dans les montagnes qui séparent l'Autriche du Tyrol, coule à l'E., puis au N., arrose Salzbourg, reçoit ensuite laSaale autrichienne, sépare l'Autriche de la Bavière, et tombe dans l'Inn par la r. dr., un peu au-dessus de Braunâu, après un cours de 200 kil. Eaux salées.
- SALZBACH. Y. SASBAGH.
- SALZBOURG^J'McmHMft, etau ïnoyen âge Salis-burgium, v. de la Hte-Autriehe, ch.-l. de cercle, sur la Salza, à 280 kil. O. S. O. de Viennejl8000h. Très-forte place; plusieurs chemins de fer. Archevêché, lycée, gymnase. Belle cathédrale, dans le style de St-Pierre de Borne, château Neubau, hôtel de ville, muséum, galerie de Mœnchberg, théâtre, deux bibliothèques publiques, etc. Industrie active (fil de fer, poterie, cuirs, tresses); grand commerce de transit. Patrie de Mozart. — Salzbourg occupe l'emplacement de Juvavum, ville de l'anc Norique, détruite par Attila en 448 ; elle fut bâtie par les ducs Agilolfinges de Bavière, à la prière de S. Ru-pert, qui en devint évêque (716). En 803, il s'y tint des conférences entre Charlemagne et les ambassadeurs de Nicéphore I. Dès 798, l'évêohé était devenu un archevêché, qui embrassait la Bavière, la Bohême, la Moravie et l'Autriche actuelle, et dont le titulaire était Primat de Germanie et prince d'Empire (depuis 1278). Pendant la guerre des investitures, les archevêques de Salzbourg furent légats du pape en Allemagne. ?— Comme Etat souverain , l'archevêché de Salzbourg était borné à l'E. par l'Autriche et la Styrie, au S. par la Carinthie et le Tyrol, àl'O. parla Haute-Bavière ; il avait 185 k. (de l'E. à l'O.) sur 110, et faisait partie du cercle de Bavière. L'archevêché de Salzbourg devint indépendant au xn° s.; il fut sécularisé en 1803; cet État passa en 1809 à la Bavière et en 1814 à l'Autriche.
- SALZMANN (Chrétien Gotthilf), ministre protestant (1744-1811), né aux environs d'Erfurt. professa au Philanthropinum deDessau, fonda la célèbre maison d'éducation de Schneepfenthal, et y appliqua plusieurs des idées de J. J. Rousseau et de Basedow. On a de lui: Cari deÇarlsberg, roman moral, 1781, et divers ouvrages d'éducation.
- SAMAH (Ben-Mélik-Al-Khaulany AL-), émir arabe d'Espagne dépuis 718, envahit le midi de la Gaule, subjugua le pays depuis Carcassonne jusqu'à Toulouse, assiégea cette dernière ville, mais fut défait et tué sous ses murs par Eudes, duc d'Aquitaine, en 721. Il protégeait les lettres et les arts.
- SAMALHOOT.l'anc Co, bourg delà Moy.-Egypte, sur la r. g. du Nil, à 95 kil. S. de Benysoueif. De. saix y battit les Arabes en 1799.
- SAMANA, lie de l'archipel des Antilles (Grandes-Antilles) , prèsde la côte N. E. d'Haïti, dont elle n'est séparée que par un étroitcanal et dont elle dépend; 50 kil. sur 12; ch.-l. Samana, port sur la côte S.
- SAMANAEODOM (c-à-d. le dieu Samanêen), le grand dieu de l'Indo-Chine et surtout des Siamois,n'est autre que Bouddha lui-même, l'une des incarnations de Vichnoû.
SAMA — 1689 — SAMB
- SAMANÉENS, Samansei. C'étaient, suivant les Grecs, des philosophes hindous, distincts des brahmanes ou gymnosophistes, mais qui, comme ceux-ci, se faisaient remarquer par une vie austère; ils vivaient solitaires et inspiraient la vénération la plus vive par leur réputation de sainteté. Ces Samanêens ne sont autres sans doute que les solitaires ou prêtres bouddhistes.—On nomme aussi Samanêens tous les adorateurs du Dalaï-Lama. T. CHAMANISME.
- SAMANHOUD, Heraclxopolis ou Sebennytus ? v. de la Basse-Egypte, sur le bras orient, du Nil, r. g., i 4 k. E. de Mehallet-el-Kebir; 4500 hab.
- SAMANI (Ismaïl-al), chef persan, né en 847, sortit vers 892 de la Transoxiane, dont il étaitgouver-neur, conquit le Taberistan, le Khoraçan et une portion de la Perse occid. (902), et mourut en 907, laissant une grande réputation de justice et de sagesse. Il fonda la dynastie des Samanides. Cette dynastie fut dès 932 obligée de céder le Fars et l'Irak-Adjémi aux Bouides et ne se maintint dans le reste de ses possessions que jusqu'en 999. De Frémery a publié ['Hist. des Samanides de Mirkhond, 1845.
- SAMARA, nom latin de la Somme.
- SAMARA, riv. de la Russie d'Europe, dite Sviataïa-Iieka[c.-k-d.lSi rivière sainte), parcourt legouvt d'Ié-k aterinoslav et se jette dans le Dnieper vis-à-vis de la v. d'Iékaterinoslav après un cours de 250 k.—Autre riv. Je Russie, traverse les gouvts d'Orenbourg et de Simbirsk et tombe dans le Volga à Samara, après un cours de 500 k.—La v. de Samara, au confluent de la Samara et du Volga, est le ch.-l. d'un gouvt de même nom, formé sur la r. g. du Volga en 1856, entre oe fleuve et la Samara, et précédemment compris dans les gouvts de Simbirsk et d'Orenbourg. La ville compte env. 10000 hab. et le gouvtl30 000.
- SAMARANG, v. forte et port de l'île de Java (aux Hollandais), ch.-l. de laprov.de Saramang, àl'em-bouch. delà riv. de même nom, à 420 kil. E. de Batavia; 40 000 hab. C'est un des principaux centres du commerce hollandais.—La province de Sama'rang compte env. 550000 hab. Climat salubre, sol fertile.
- SAMARCAND, Maracanda, v. de laTartarie indépendante, la 2edukhanat de Bouhkara, sur le mont Kohak, près des rives du Sogd ou Zer-Afchan, à 200 k. E. de Boukhara. cçmpte env. 12 000 h. Ville vaste et assez belle, mais qui ne renferme plus guère que des ruines : quelques mosquées et collèges, anc palais et tombeau de Tamerlan; on y voyaitjadis l'observatoire d'Oulougbeg. Papier de soie, soieries, tissus de coton. Commerce assez actif. —On croit que Maracanda fut fondée, non loin de l'anc Sogd, par un chef arabe, vers 465 av. J.-C; elle devint bientôt la capitale de la Sogdiane. Alexandre la prit; elle fut depuis comprise dans l'empire grec de la Bactriane, puis dans celui des califes. Gengis-Khan s'en empara en 1220. Elle acquit la plus haute splendeur sous Tamerlan, qui la choisitpourcapit.de son vaste empire et voulut en faire la première ville du monde; sa population atteignait alors 160000 âmes; ellepos-sédait300 mosquées; mais dès le xvi° s., elle déclina.
- SAMARIE, Samaria, puis Sébaste, v. de Palestine, dans la demi-tribu occid. de Manassé, sur la limite de celle d'Ëphraïm, fut, après Sichem,lacapit. du roy. d'Israël, et plus tard le ch.-l. delaSamari-tide.—Cette ville, fondée par Amri vers 912 av. J.-C., fut prise en 718 par Salmanazar, qui en transporta les habitants au delà de l'Euphrate, et les remplaça par des Kuthéens, peuple assyrien. R»peuplée par Assar-Haddon en 672, Samarie fut encore prise par Antiochusle Grand en 203, puis détruite par Jean Hyroan (129).Gabinius la releva; Hérode lui rendit son ancienne splendeur, et, pour flatter Auguste, lui donna le nom de Sébaste (traduction grecque à'Augusta). Elle fut prise une dernière fois et détruite définitivement lors de la révolte des Juifs sous Vespasien.—Les Samaritains étaient, depuis l'inva-sion des Assyriens, mélangés d'étrangers et d'idolâtres. Ils furent presque toujours en guerre avec la roy. de Juda; les deux peuples avaient l'un pour l'autre l'aversion la plus prononcée, et fuyaient tout commerce entre eux. Pour n'avoir point à venir à Jérusalem à l'époque des cérémonies religieuses, les Samaritains s'étaient construit un sanctuaire à part sur le mont Garizim. Les Samaritains n'admettent que le Pentateuque ; leurs livres sacrés sont rédigés dans l'ancienne langue hébraïque pure et écrits en caractères particuliers,1 que l'on appelle Caractères samaritains et qui sont de la plus haute antiquité. On trouve encore auj. quelques Samaritains à Naplouse et à Jaffa; mais leur nombre va toujours diminuant et ils ne tarderont pas à disparaître. Ils se distinguent par des turbans blancs et ne contractent d'alliance qu'entre eux.
- SAMARIE (la) ou SAMARITIDE. On nomma ainsi pendant les deux premiers siècles de l'empire une des 4 parties de la Palestine, entre la Galilée au N. et la Judée au S., le Jourdain àl'E. et la mer à l'O. Elle correspondait aux territoires de la tribu d'Ëphraïm et de la demi-tribu occid. de Manassé.
- SAMARITAINS. T. SAMARIE.
- SAMAROBRIVA (c-à-d. pont sur la Samara), v. de Gaule, nommée plus tard Ambiani, est auj. Amiens.
- SAMATAN, ch.-l. de c (Gers), sur la Save, à 2 k. N. E. de Lombes ; 2135 h. La villese forma au xn • s. autour d'un château des comtes de Comminges.
- SAMBA (lie), dans-l'archipel delà Sonde, à 80 k. S. de l'Ile Flores, par 117° 13'-11° long. E., 9° 35'- • 10° 15' lat. S., a 125 kil. sur 50. On en tire en quantité du bois de sandal. L'île est partagée entre plusieurs chefs vassaux des Hollandais.
- SAMBAS, v. de l'île de Bornéo, capit. du roy. de Sambas, sur une rivière du même nom, à 40 k. de son embouchure, par 107° long. E., 1° 22' lat. N. Brûlée par les Anglais vers 1815.—La ville etleroy. de Sambas sont vassaux des. Hollandais, qui en tirent des diamants, de l'or, de l'antimoine, du bé-zoar, du camphre, de l'ébène.
- SAMBLANÇAY, bg du dép. d'Indre-et-Loire, à 14 kil. N. O. de Tours; 1200 hab. Ane baronnie. Château bâti par Foulques Nerra et reconstruit par le surintendant de Samblançay.
- SAMBLANÇAY (Jacques de BEAUNE, baron de), né à Tours en 1445, était fils d'un argentier du roi et fut surintendant des finances sous Charles VIII, Louis XII et François I. Il montra un grand esprit d'ordre; néanmoins la reine mère, Louise de Savoie, qui s'était approprié l'argent destiné à solder les troupes de Lautrec dans le Milanais, l'accusa .auprès de son fils de malversation (1523). Il se disculpa; mais, bientôt après, il perdit ses fonctions pour avoir refusé, en 1525, d'avancer à François I l'argent nécessaire à une nouvelle expédition dans le Milanais. Pendant la captivité du roi, la vindicative Louise le fit traduire devant une commission comme { coupable de péculat; des témoins furent subornés, et Samblançay fut condamné et pendu au gibet de Montfaucon'(1527). Son innocence fut bientôt reconnue, et son fils fut rétabli dans tous ses biens.
- SAMBOANGAN, v. de l'île de Mindanao, à l'extrémité S. O. ; 1200 hab. Principal établissement des Espagnols à Mindanao.
- SAMBOR, v. de Galicie, ch.-l. de cercle, sur le Dniester, à 70 k. S. O. de Lemberg; 12000h. Sel.— Le cercle de S. compte env. 320 000 h.
- SAMBRE (la), Sab is, riv. de France et de Belgique, naît à 4 kil. N. E. de Nouvion (Aisne), coule au N. et au N. E., baigne Landrecies, Maubeuge, Marchien-nes, puis entre en Belgique où elle arrose Charleroy, et se jette dans la Meuse par la r. g. à Namur, après un cours d'env. 200 kil. Elle reçoit, en France, les deux Helpe ; en Belgique, l'Heure, le Piéton et l'Or-neau. Un canal l'unit au canal de St-Quentin.
- SAMBRE-ET-MEDSJ? (dép. de), ancien dép. français sous la République et l'Empire, fut formé en 1795 du comté de Namur etduN.O. du grand-duché de Luxembourg; il avait pourch.-l. Namur. Il fut donné en 1814 au roy. des Pays-Bas.
SAMN — 1690 — SA.MO
- SAMBCCUS (J.), savant hongrois, né en 1531 à Tyrnau, m. en 1584, était historiographe de Haximi-lien II. Il a rendu d'éminents services aux lettres par ses éditions, notes, commentaires, traductions, et par le grand nombre de manuscrits qu'il a découverts, de médailles, portraits et autres monuments antiques qu'il a recueillis pendant 22 ans de voyages. Il découvrit les Dionysiaques de Nonnus, les Vies d'Eunape, un fragment important de Pétrone, etc. Outre des traductions latines de divers ouvrages de Platon, Xénophon, Thucydide, Hésiode, on a de lui des Vies des empereurs romains et une Histoire de Hongrie depuis Mathias Corvin jusqu'à Maximilien II.
- SAMË, anc. nom de l'île de Céphalénie et de la principale de ses villes, qui était située sur la côte E., en face d'Ithaque. Cette ville fut prise et détruite par les Romains en 189 av. J.-C.
- SAMER, oh.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 15 kil. S. E. de Boulogne; 1979 hab. Ane abbaye, fondée en 668 par S. Walmer.
- SAM1SAT, l'anc Samosate. V. SAHOSATE.
- SAMNITES, habitants du Samnium. F. SAMHTOM.
- SAMN1UM, auj. le Sannio, la Principauté Ultérieure et partie de l'Abrusse; région de l'Italie ancienne, au N. de la Campanie, à l'E. du Latium, au S. des Frentans, était hérissée de montagnes appartenant à la chaîne des Apennins, et n'avait qu'un petit nombre de villes : Aufdena, Trerentum, Msernia, Bovianum, Equus Tuticus, Maleventum (depuis Béné-vent), Caudium, etc.— Les Samnites se divisaient en Caraceni{ch.-l.,Aufidena), auN.,flirpiîii(ch.-l.,Bo-vianum), au S. Ils étaient de race sabine, leurs mœurs étaient simples et grossières ; ils se livraient surtout à la vie pastorale et à la guerre. On connaît leurs mariages : les filles les plus belles, les plus vertueuses et les plus riches étaient le prix des services rendus 41a patrie. Leur gouvernement était démocratique; leurs petites peuplades formaient ensemble une espèce de fédération, mais sans lien solide et sans ville centrale. Aux v* et vi° s. av. J.-C, les Samnites fournissaient nombre de mercenaires aux villes grecques delà Grande-Grèce et de la Sicile. De 424 à 421, ils conquirent Capoue et Cumes; la Lucanie tomba aussi en leur pouvoir. Rome eut à soutenir avec les Samnites, soit seuls, soit unis à divers autres peuples, une lutte longue et acharnée : c'est l'époque héroïque de la république. Les Samnites avaient pour auxiliaires : 1" tous les peuples d'origine sabine : Sa-bins, Pélignes, Marses, Marrucins, Vestins, Frentans, -Prétutiens, Sassinates, Picéniens; 2° la confédération étrusque, les Ombriens, les Sénonais; 3° les divers Etats de la Grande-Grèce (Apulie, Salen-tins, Tarente, Messapie, Picentins, Lucaniens, Bru-tiens, etc.). Tous furent successivement soumis par les Romains de 343 à 290 av. J.-C. Les guerres de Rome avec les Sam ni tes proprement dits sont au nombre de cinq. La 1" eut lieu de 343 à 341 et fut compliquée de ta grande insurrection du Latium (342-340). Ce qui y donna naissance, ce furent les attaques des Samnites contre les habitants de Teanum Sidicinum et de Capoue, qui s'étaient mis sous la protection de Rome. Elle fut terminée par la victoire du consul Vale-rius Corvus au pied du mont Gaurus.—La 2° (qui éclata après 14 ans de paix plus ou moins sincère) dura de 327 à 324 : on y remarque la querelle du dictateur Papirius Cursor et de son maître de la cavalerie Fabius Rullianus. — La 3% qui commença en 324 même, ar une rupture subite, et à laquelle participa l'Apu-e, futsuspendue en 318 par une trêve de deux ans après laquelle la guerre continua contre l'Apulie seule (c'est dans cette guerre que les Romains passèrent sous les Fourches Caudines, 321 av. J.-C.). Elle fut terminée par la victoire que Papirius Cursor et Pu-blilius Philo remportèrent à Lucérie, 3J9. — La 4", de 316 à 304, fut de toutes la plus sérieuse; vinrent y prendre part en 311 les Ëtruriens 6t les Ombriens; les Marses et Pélignes en 308, les Salentins en 307, les Herniques en 306. Elle fut signalée par les victoires de Fabius Rullianus sur les Étrusques à Su-trium et dans la forêt Ciminienne, sur les Ombriens à Pérouse, par celles de Papirius Cursor sur les Etrusques près du lac Vadimon, et de Bubulcus sur tes Samnites à Longula.— La _5* commença en 299 par une levée de boucliers générale en Étrurie, dans le Samnium et dans les contrées voisines; elle finit'en 290 : les Samnites et leurs principaux alliés furent complètement soumis.Leur soumission entraîna bientôt celle de toute l'Italie méridionale.Pendant ces guerres on remarque du côté des Romains les Fabius, les Papirius, les Decius, les Curius Dentatus, les Fa-bricius ; du côté des Samnites on cite surtout Pon-tius Herennius. le vainqueur de Caudium.
- SAMOËNS, ch.-l. de cant. (HterSavoie), à 29 k. E. de Bonneville, à l'entrée de la vallée de Clévieu; 3008 h. Source ferrugineuse.
- SAMOGITIE, anc prov. de la Lithuanie, entre la Baltique et la Courlande au N., la Prusse a l'O., la Lithuanie propre au S. et à l'E., avait pour capit, Rossiena.Elle est auj, comprise dans le gouvtde Vilna. — La Samogitie avait longtemps été libre, quand les Lithuaniens l'assujettirent. Elle garda néanmoins son duc et sa diète. En 1404, elle fut cédée à l'Ordre Teu-tonique ; mais en 1411 elle revint à la Pologne, de laquelle dépendait alors la Lithuanie. Le Christianisme n'y fut établi qu'en 1431. La Samogitie donne encore auj. son nomà un évêché, dontle siège est à Rossiena.
- SAMON, Samo, roi des Esclavqns, était un marchand franc, natif de Sens. Se trouvant vers 630 chez les Esclavons pour son commerce, il combattit avec eux les Avares, contribua à la victoire et fut élu roi. Il gouverna avec gloire pendant 35 ans.
- SAMONICUS. On connaît sous ce nom deux médecins latins, père et fils, qui vivaient à la fin du u" s. de J.-C. et au commencement dura8. Le père, Q. Se-renus Samonicus, avait formé une bibliothèque de 62000 volumes; il fut tué dans un festin par ordre de Caracalla pour avoir défendu: Géta.— Le, fils jouit de la faveur d'Alexandre Sévère et des Gordiens. Il légua la bibliothèque de son père à Gordien III. On a sous le nom de Samonicus un poëme Se Medi-cina; mais on ne sait s'il est du père ou du fils. C'est une compilation de préceptes curatifs pour toutes les maladies, dans laquelle on trouve, avec de sages conseils, des fables ansurdes. La meilleure édit. est celle du D*Ackermann., Leipsick, 1786.
- SAMOS, en turc Sousam-Adassi, île turque de la mer Egée, l'une des Sporades? près de la côte O. de l'Asie-Mineure, au S. E. de Chios et en face.du mont Mycale, a 46 kil. sur 20, et env. 50000 hab. Kora ou Chora, au S., en estlech.-l., mais Vathi, auN., est la ville principale.. Elle fait auj. partie du pacha-lik des Iles. Montagnes, dont la principale, le Kerki (l'anc. Cercetius), a 1480™. Mines d'or et d'argent, beau marbre blanc (à Castro). Sol fertile : fruits, forêts; gibier. Culture d'oliviers, de grenadiers; excellents vins muscats, dits de JSfak'Otsïe. — Samos a été plus célèbre chez les anciens que de nos jours. Sicapitale se nommait aussi Samos ; on en voit les ruines aux environs de Kora. C'était la patrie de Pythagore, de Prodicus, du peintre fimantha, du poète Chœrile, de l'historien Duris, etc. Junon, y recevait un culte particulier et y avait un temple célèbre, VHerœon. L'Ile de Samos, après avoir été habitée par les Pé-lasges, fut colonisée par des Lélèges et des Cariens, puis reçut une colonie venue de'l'Attique et fit partie de la ligue ionienne, dont elle fut un des principaux États. Royaume d'abord, puis république, elle eut quelquefois des tyrans, notamment le célèbre Poly-crate (au VIe s. av. J.-C), et finit par tomber sous la domination des Perses. Elle prit part à la révolte de l'ionie et fut déclarée libre à la paix de Citium, 449. Périclès la soumit à Athènes en 441. Elle resta fidèle aux Athéniens pendant la guerre du Péloponèse, fut prise par Lysandre en 403 et livrée aux Perses par letraité d'Antalcidas, 387 ; mais elle fut rendue aux athéniens par Timothée. Plus tard, elle fit partie du roy. de Pergame et passa avec ce royaume entre les mains des Romains, 129. Depuis Auguste jusqu'à Vespasien, elle redevint indépendante. Vespasien l'annexa à la prov. des Iles. Elle fit partie de l'empire grec et fut le ch.-l. du 16°thème de l'Orient; elle appartint ensuite aux Arabes, aux Vénitiens, aux Génois, et tomba enfin au pouvoir des Turcs, 1550.En 1821 et 1824, les Samiensprirent une part active à la guerre de l'Indépendance, mais, trop voisins de la Turquie d'Asie, ils ne purent se soustraire complètement au joug ottoman; cependant l'île a obtenu une demi-liberté: elle a une constitution, un sénat, une chambre des députés, une administration propre; son gouverneur est nommé par la Porte, mais choisi parmi les Grecs. On doit à M. V. Guérin la Description de Vile de Samos, 1856.
SAMS — 1691 — SAN-A
- SAMOSATE, auj. Samisat, anc capitale de la Comagène, sur l'Euphrate, au N. B. d'Antioche, est célèbre pour avoir donné le jour à Lucien.
- SAMOTHRACE, auj. Semendraki, île de la mer Egée, sur les côtes de Thrace,au N. O. d'Imbros et en face de l'embouch. del'Hèbre, a 20 kil. delong, de l'O. àl'E., sur 12 de large. Elle n'avait point de bons ports; sa seule ville, nommée aussi Samothrace, était sur la côte N. O. Elle eut successivement pour habitants des Pélasges, des Phéniciens, enfin des Hellènes venus de Samos, ce qui lui valut son nom. Elle est célèbre surtout par le culte mystérieux des Cabires, qui semble avoir été un reste des religions primitives des Pélasges. Lors de la célébration des mystères cabiriques, l'île était comme le rendez-vous de tout ce qui prétendait à une origine pélasgique en Grèce, en Italie et en Asie. Indépendants jusqu'aux guerres médiques, les Samothraciens furent assujettis par Darius en 508 av. J.-C. Ils devinrent ensuite sujets des Athéniens. Philippe, père d'Alexandre, enleva l'îleàces derniers, etelle resta à la Macédoine jusqu'à la défaite de Persée, 168. Les Romains la laissèrent se gouverner elle-même jusqu'à Vespasien, qui la réunit à la province des Iles, 70 de J.-C. Elle fitpar-tie de l'Empire grec jusqu'en 1204, puis passa aux Vénitiens, et aux princes génois de Lesbos, sur lesquels Mahomet II la conquit en 1462. Elle prit part à la guerre de l'Indépendance et fut impitoyablement dévastée par les Turcs, qui l'ont gardée : on y compte à peine auj. 1500 hab.
- SAMOYÈDES, peuple septentrional de la Russie, de race tchoude ou finnoise, est surtout répandu dans les gouvts d'Arckhangel et de Vologda, en Eu-Europe , et dans ceux de Tobolsk et de Tomsk, en Asie. Ils sont petits et très-laids, habitent sous des tentes dites yourtes, et payent le tribut en peaux d'isatis et autres fourrures; ils sont idolâtres. Leur nombre ne s'élève guère qu'à 1000 familles. Les Russes les confondent avec les Lapons.
- SAMPIETRO D'ORNANO, célèbre chef corse, né en 1501 à Bastelica, m. en 1567, servit en France sous François I et Henri II avec la plus grande bravoure, et alla avec le maréchal de Thermes arracher la Corse aux Génois (1552). Après la paix de 1559, qui rendit l'île à ces derniers, il se réfugia en Turquie, y recruta quelques soldats déterminés et vint débarquer en Corse avec 25 hommes; il voyait déjà grossir sa troupe quand un traître, gagné parles Génois, le poignarda, en 1567. Il venait lui-même de tuer safemme, Vanina d'Ornano, parce qu'elle avait demandé sa grâce au sénat de Gênes.
- SAMPIGNY, village du dép. de la Meuse, à 9 kil. N. O. de Commeroy; 1000 hab. Erigé en comté en 1730 en faveur du financier Paris de Montmartel.
SAMSCRIT. Y. SANSCRIT.
- SAMSOEE, île du Danemark, dans le Cattégat, entre le Jutland et l'Ile de Seeland; 26 kil. sur 10; 500Oh.; ch.-l., Norbye. Agriculture, pêche.
- SAMSON, 12° juge d'Israël, naquit pendant la 6° servitude des Hébreux,.fut consacré à Dieu par sa mère, s'abstint de vin et de toute liqueur fermen-tée pendant sa jeunesse, et acquit néanmoins une force prodigieuse. Il terrassa un lion, étant encora fort jeune; puis il fit contre les Philistins diverses expéditions, dont il revint sans cesse victorieux. Il fut élu juge en 1172 av. J.-C. Pendant vingt ans que dura son pouvoir, il combattit toujours avec succès les ennemis de sa patrie : enfin pourtant les Philistins, aidés par la trahison de sa maîtresse Da-Iila, réussirentàs'emparer de sa personne; il le conduisirent à Gaza et lui crevèrent les yeux. Dans cet état, ils se servaient de lui comme de bouffon; un jour, dans une de leurs fêtes, Samson ébranla une des colonnes qui soutenaient le temple de Dagon où étaient rassemblés les principaux de la nation, et en fit ainsi périr un grand nombre ; mais il périt lui-même,iécrasé sous les ruines. La force de Samson tenait à ses cheveux : Dalila, gagnée par les Philistins, les lui avait rasés pendant son sommeil; mais ils avaient repoussé lorsqu'il ébranla la colonne. L'Ecriture rapporte de Samson plusieurs faits fort merveilleux; il assomma 1000 Philistins avec une mâ-choir d'âne et fît ensuite sortir d'une des dents de cette mâchoire une eau abondante qui étancha sa soif. Enfermé un jour dans Gaza par les Philistins, qui voulaient le tuer, il leur échappa en emportant sur son dos les portes delà ville..—V. SANSON.
- SAMSOUN, Amisus, v. murée et port de la Turquie d'Asie (Sivas), sur la mer Noire, à 65 kil. N. E. d'Amasieh; env. 2000 hab. Prise par Mahomet II.
- SAMUEL, 14" et dernier juge d'Israël, né à Ra-matha (tribu d'Ëphraïm) vers 1132av. J.-C, était de la tribu de Lévi et se fit de bonne heure remarquer par ses vertus et par le don de prophétie, fut proclamé juge en 1092, délivra les Israélites du joug des Philistins, et fit pendant plusieurs années le bonheur de la nation; mais", ayant dans la suite laissé à ses fils le soin de l'administration, ceux-ci mécontentèrent le peuple, qui alors demanda un roi. Samuel, après avoir vainement teuté de détourner les Israélites de ce projet, sacra Saûl (1080), tout en coh-; servant pour lui-même les fonctions sacerdotales.' Saûl ayant en plusieurs circonstances désobéi à Dieu et voulu empiéter sur les droits du grand prêtre, Samuel sacra David à sa place; toutefois, cette nouvelle nomination resta secrète, et Samuel mourut 3 ans avant la chute de Saûl, l'an 1043. La veille de la bataille de Gelboé, l'ombre de Samuel, évoquée par la pythonisse d'Endor, apparut à Saûl et lui annonça son funeste sort. On attribue à Samuel le livre des Juges, celui de Ruth, et les 24premiers chapitres du 1er livre des Rois.
[modifier] SAN
- SANA, v. forte de l'Arabie(Yémen), capit. del'i-mamat de Sana et de toutl'Yémen, par 41° 39' long. E., 15" 21' lat. N-, à 245 kil. N. E. de Moka; env. 40 000 hab. (dont 2000 Juifs). C'est une des plus belles villes de l'Orient. Citadelle, murs en briques; nombreuses mosquées,bains publics, caravansérails. Aux env., fruits délicieux (surtout les raisins). — Sana joua un grand rôle avant Mahomet; elle avait un temple rival de la Kaaba;- l'année même où naquit Mahomet, les habitants de Sana marchèrent sur la Mecque pour la détruire. Cette ville devint sujette des Turcs sous Soliman II.
- SANADON (le P. NoëlËtienne), jésuite, né à Rouen en 1676, m. à Paris en 1733, professa la rhétorique dans différents collèges, fit l'éducation du prince de Conti, et devint en 1728 bibliothécaire du collège Louis-le-Grand. On a de lui une traduction d'floroce, 1728 (2 vol. in4, ou 8 vol.in-12), quia été longtemps estimée ; les pièces du poète latin y sont disposées dans l'ordre chronologique; il y a joint des notes aussi ingénieuses que savantes. En outre, Sanadon a composé lui-même quatre livres depoésies latines (1715), remarquables par leur élégance et leur pureté.
SAN-AGOSTINO DE LAS CUEVAS. V. TLALPAN. SAN-ANTONIO-DE-BEJAR, v. du Texas, anc ca-
SANG — 1692 — SANC
pitale de cet État, sur la Rio-San-Antonio, par 29° 35' lat. N., et 101° 20' long. O. ;3000 hab.
- SAN-CARLOS, v. du Venezuela, à 200 kil. S. O. de Caracas, par 9° 20' lat. N. ; 8000 hab. Êvêché. Aux env., indigo, café, oranges exquises. Commerce de. bétail. — Fondée par les premiers missionnaires du Venezuela; jadis très-prospère, auj. en décadence.
- SAN-CARLOS-DE-MONTERET, anc en.-l. de la Nouv. Californie, par 36° 36' lat. N., 124° 21'long.O., sur la baie de Monterey ; 1000 hab. Fondée en 1770, sous Charles III, par le vice-roi Monterey.
- SANCERGUES, ch.-l. de c (Cher), a 22 kil. S. de Sancerre; 1131 hab. Aux environs, exploitation et lavage de minerai de fer.
- SANCERRE, Sacrum Cœsaris, Gordonicum cas-trum, ch.-l. d'arr. (Cher), à 48 kil. N. E. de Bourges, sur un plateau élevé, à 2 kil. et sur la r. g. de la Loire; 3758 hab.Trib.de lr°inst., collège, société d'agriculture. Chanvre, grains, noix, vins, laines, bestiaux. La ville est irrégulièrement bâtie, mais entourée de campagnes magnifiques. Patrie du maréchal Macdonald. — Fondée vers le ix" s., elle fut en 1152 érigée en comté dépendant de la Champagne; LouisIX en achetalasuzerainetéde Thibaut de Champagne en 1226. Ses habitants embrassèrent la Réforme et Sancerre devint une des places fortes des Calvinistes. Assiégée parles Catholiques en 1573, elle ne put être prise qu'après 9 mois de blocus et après avoir subi une affreuse famine. En 1621, ses fortifications furent rasées; il reste une tour du château.
- SANCERRE (Louis, comte de) , connétable de France, né vers 1342, m. en 1402, perdit son père à Crécy en 1346, fut élevé avec les enfants de Philippe de Valois et fut le frère d'armes de Duguesclin et de Clisson, devint maréchal en 1369, reconquit sur les Anglais le Poitou, la Saintonge et partie de la Guyenne et fut fait connétable en 1397.
SANCERRE (J. DE RUEIL, Comte de). Y. BOEIL.
- SANCHE, dit Sancion, comte de Navarre (837-57), succéda a Aznar, dont on a dit à tort qu'il était le frère, et fut père de Garsimine. • SANCHE I, ou SANCHE-GARCIE, roi de Navarre, 2* fils de Garsimine, fut d'abord comte de Gascogne (872). Il devint roi de Navarre en 905 et céda la Gascogne à un de ses fils, Garcie-Sanche le Courbé, qui prit le titre de duc et futla tige des maisons d'Armagnac de Fezensac etd'Astarac Sanche battit les Arabes devant Pampelune en 907, signala chaque année de son règne par une expédition contre les Infidèles et se retira en 919, mais sans abdiquer, au couvent de Leyre; il en sortit, malgré son grand âge, après la défaite des Chrétiens à la Junquera (921), battit les troupes d'Ab-dérame III lorsqu'elles revinrent de France, et mourut en 926 plus que nonagénaire. — Garcie-Sanche, son fils aîné, lui succéda en Navarre sous le nom de Garcie II, et fut la tige de la maison de Navarre, qu'on fait à tort descendre d'Aznar. — n, roi de Navarre de 970 à 994, fils et successeur de Garcie H, battit plusieurs fois les Arabes. Il épousa Urraque, héritière d'Aragon, dont il eut Garcie III. —m, dit le Grand, roi de Navarre de 1001 à 1035, fils et successeur de Garcie III, conquit en 1028 le comté de Castille, maria son 2° fils Ferdinand à Sancie, héritière de Léon, et prépara ainsi l'instant où le royaume de Léon passerait à sa maison, ce qui eut lieu en 1037, deux ans après sa mort. Les États de Sanche furent à sa mort divisés en 4 royaumes : Aragon, Ribagorce, Navarre, Castille. — iv, roi de Navarre de 1054à 1076, fils de Garcie IV, périt assassiné, et ne laissa qu'un frère. Sanche Ramirez d'Aragon envahit ses États et y régna sous le nom de Sanche V, de 1076 à 1094. — v, roi de Navarre en 1076, d'abord roi d'Aragon. V. ci-dessous SANCHE-RAMIREZ. — vi etvn, derniers rois de Navarre de la maison mérovingienne, régnèrent l'un de 1150 à 1194, l'autre de 1194 à 1234 (ce dernier se distingua à la bataille de Tolosa, 1212). Blanche, scieur de Sanche VII, porta la couronne de Navarre à Thibaut, comte de Champagne.
SANCHE, le Gros, roi de Léon et des Asturies de 955 à 967, frère et successeur d'Ordogno III, roi de Léon, et fils de Ramiré II, s"ëmpara de la couronne au détriment de son neveu, le fils d'Ordogno III, mais fut chassé par Ordogno IV, fils d'Alphonse IV (956). H se retira en Navarre, puis chez Abdérame III, calife de Cordoue, qui le rétablit sur le trône en 960.
- SANCHE I, roi de Castille, le même que Sanche III, roi de Navarre. V. ci-dessus SANCHE m,—n, ?e Fort, roi de Castille de 1065 à 1073, était un des tçois fils de Ferdinand I (roi de Léon. Galice et Castille). A la mort de son père (1065), il eut pour lot la Castille; mais il dépouilla ses deux frères. Voulant aussi ravir à ses sœurs leur apanage, il prit à J'une la ville de Toro, puis il alla assiéger Zatnora, qui appartenait à la 2°, mais il fut pendant le siège tué par un traître (1072): on soupçonnadumeurtresasœur et son frère Alphonse (VI), qui régna après lui. C'est au service de ce prince que le Cid accomplit ses premiers exploits. — ni, un des fils d'Alphonse VIII, roi de Léon et de Castille, n'eut en partage que la Castille (1157). Au bout d'un an il la laissa à son fils Alphonse IX. — iv, roi de Castille et de Léon, 2° fils d'Alphonse X, se révolta contre son père et lui enleva le trône. Il régna de 1284 à 1295 et fut continuellement en guerre, soit avec les factieux, soit avec les Maures, Il enleva à ceux-ci l'importante place de Tarifa.
- SANCHE-RAMIREZ, roi d'Aragon, fils de Ramirez I, régna sur l'Aragon dès 1063, conquit Barbastro (1064), usurpa eu 1076 la couronne de Navarre et régna sur ce pays sous le nom de Sanche Y, Il mourut en 1094 au siège de Huesca.
- SANCHEZ (François), en latin, Sanctius, grammairien, né en 1523, à Las Brozas (Estramadure), m. en 1601, obtint en 1554 la chaire de grec à l'université de Salamanque, y joignit ensuite celle de rhétorique, les remplit toutes deux avec la plus grande distinction, et fut un des restaurateurs des lettres en Espagne. On lui doit plusieurs ouvrages classiques qui jouissent d'une juste réputation, en tre autres: Grammatical latinss institutiones, Lyon, 1562; Grammatica grseca, Anvers, 1581; Êinerva seu de causis lingual latinx, Salamanque, 1587, souvent réimprimé (notamment par Bauer, Leips., 1801): c'est le plus important de ses ouvrages; il a servi de guide aux auteurs de la Grammaire de Port-Royal.
- SANCHEZ (Thomas), jésuite, né à Cordoue en 1550, m. en 1610, était chargé de la direction du noviciat de Grenade. Il s'est fait une réputation comme ca-suiste, et a laissé un traité De matrimonio, Genève, 1602, dans lequel il traite les matières les plus scabreuses, et entre dans des détails qui souvent blessent la pudeur : aussi fut-il condamné à Rome.
- SANCHEZ (François), savant Portugais, né à Tuy vers 1562, m. à Toulouse en 1632, fut élevéen France et enseigna la philosophie, puis la médecine à Toulouse. II a laissé des ouvrages de philosophie et de médecine qni ont été réunis par R. Delassus, son disciple, Toulouse, 1636; on y remarque un traité célèbre, De multum nobili et prima universali scientia: Quod nil scitur; il y professe un. scepticisme dont le but principal est de renverser l'aristo-télisme. Il fut réfuté par Ulrie Wildius dans son traité : Quod aliquid sctlur, Leips., 1661, et par Dan. Hartnach, qui réimprima son livre sousTce titre: Sanches aliquid sciens, Stettin, 1665.
SANCHEZ DE AREVALO. V. RODRISUEZ.
- SANCHONIATHON, anc historien de laPhénicie, natif de Tyrott de Béryte, était hiérophante danssa patrie. Les uns le font contemporain de Sêmiramis (xx° s. av. J.-C), les autres, de Moïse (au xra" s.), d'autres le placent 1200 av. J.-G. ou même sous les Séleucides, vers le iv° s*av. J.-C. Il avait écrit une Histoire ou Théologie phénicienne, une "Théologie égyptienne, et un traité de la Physique d'Hermès, qui sont perdus. Le 1" de ces ouvrages avait été traduit en grec au n* s. de notre ère par ÏJerénnius Philon deByblos; il ne reste de cette traduction que
SAND
— 1693 -
SAIS'D
quelques fragments conservés par Eusèbe dans sa Préparation dvangélique et publiés à Leipsick, en 1826, par Orelli. Courtâe Gibelin en a donné une traduction française avec commentaires, en 1773. En 1835, un philologue de Hanovre, "Wagenfeld, prétendit avoir découvert le texte grec de Sanchonia-thon, mais la fraude fut bientôt découverte.
- SANCOINS, ch.-l. de c (Qher), sur le canal du Berry, à 29 kil. N. E. de St-Amand; 3188 hab.
- SANCROFT (Guillaume), prélat anglais, né en 1616, m. en 1693, fut nommé en 1677 archevêque de Cantorbéry, et perdit celte place en 1688 pour avoir refusé de prêter sermsnt à Guillaume III. On a de lui : Politique moderne d'après Machiavel, Bor-gia, etc., 1652; Traités divers sur l'histoire et les antiquités d'Angleterre et d'Irlande, 1781.
SANCTIUS. V. SANCHEZ.
- SANCTORIUS, médecin italien, né en 1561 à Ca-po-d'Istria, m. en 1626, fut professeur de médecine à l'université de Padoue. II prétendait trouver la cause de la santé et des maladies dans la manière dont se fait la transpiration, et se pesait chaque jour afin de calculer les déperditions que subit te corps humain. On a de lui : Medicina statica, Venise, 1614 (trad. par Lebreton, 1722). Ses ouv. ont été réunis à Venise, 1660, en 4 vol. in-4. Le collège de médecine de Venise fait tous les ans prononcer l'éloge de Sanc-torius, en reconnaissance d'un riche legs. Ce savant est un de ceux auxquels on attribue le thermomètre.
- SANCUS ou SEMO, puissant dieu sabin, père de Sa-bus, présidait au serment. Il a été assimilé par les Romains à leur dius fidius.
- SANCY (le Puy de), un des pics les plus élevés du Mont Dore. V. DORE MONT.
- SANCY (Nie HARLAY de), ministre de France sous Henri III et Henri IV, né en 1546, m. en 1629, fut successivement conseiller au parlement, maître des requêtes, capitaine des Cent-Suisses, ambassadeur en Angleterre et en Allemagne, surintendant des finances, et se distingua par tout. 11 était possesseur d'un des plus beaux diamants que l'on connût (ce diamant, qu'on appelle de son nom le Sancy, fut depuis acheté par le duc d'Orléans, régent, et fait auj. partie des diamants de la couronne). D'une condamnable légèreté en fait de religion, Nie de Sancy changea
Ï ilusieurs fois de culte selon ses intérêts; ce qui donna ieu a la sanglante satire que composa d'Aubigné sous le titre de Confession catholique de Sancy.
- SANCY (Achille DE HARLAY, baron de), 2° fils du préc, 1581-1646, fut évêque de Lavaur à 20 ans, quitta l'Église pour les armes et la diplomatie, fut ambassadeur à Constantinople (1610-19) et y défendit les Jésuites accusés de complot contre le sultan. A son retour, il rentra dans l'Église et se fitorato-rien. Il suivit la reine Henriette en Angleterre comme son confesseur (1625), revint en 1626 sur le continent, devint évèque de St-Malo (1631), fut chargé par Richelieu de procéder contre les évêques de Languedoc qui avaient trempé dans la conspiration de Montmorency et remplit plusieurs autres missions délicates. Il avait formé une riche collection de manuscrits qu'il légua à la Bibliothèque de l'Oratoire-St-Honoré à Paris.
- SAND (Christophe), socinien, né à Kœnigsberg en 1644, m. en 1680 en Hollande, à 36 ans, fut exilé après s'être séparé avec éclat du culte reçu et se fit correcteur d'imprimerie. Il a laissé, entre'autres ouvrages, Nucleus historiée ecclesiasticse, Cosmopolis (Amster.), 1668, et un traité De origine anima;, 1671.
- SAND (Ch. L.), fanatique, fils d'un conseiller de justice prussien, né en 1795 à Wunsiedel près de Bayreuth, étudia dans les universités de Tubingue et d'Erlangen, adopta les principes les plus exagérés du Tugendbund, et, soit de lui-même, soit qu'il eût été désigné parle sort pour cette atroce mission, résolut de poignarder Kotzebue, qu'il regardait comme vendu à l'étranger et aux fauteurs du despotisme. Il vint tout exprès d'Iéna à Manheim, y accomplit le
meurtre (1819), puis se frappa lui-même avec l'arme encore fumante, mais il ne put se tuer; il fut pris et subit le dernier supplice avec fermeté (1820).
- SANDJAK (mot turc qui signifie étendard). On nomme ainsi en Turquie des fonctionnaires chargé? d'administrer de petites divisions territoriales dites sandjakats, que l'on connaît aussi sous le nom de li-vahs. Ils ne peuvent faire porter devant eux comme marque d'honneur qu'une seule queue de cheval, tandis que les pachas en portent plusieurs.
- SANDJAR, le dernier sultan sedjoucide de Perse, fils de Mélik-Chah, né en 1086 à Sandjar. Il régna dès 1095 sur le Koraçan, puis sur toute la Perse (1115-57),livra 19 batailles et n'en perdit que 2; pris dans la 2", il fut délivré par un de ses émirs. Sa valeur le fit surnommer le second Alexandre.
- SANDOMIR, v. murée de la Pologne russe, au confluent de la Vistule et de la San, à 220 .kil. S. E. de Varsovie ; 6000 h. Ëvêché. — Cette ville donnait son nom aune des huitvoivodies du roy. de Pologne, qui était située entre la Galicie (dont la Vistule la séparait), et les voivodies deCracovie, Kalicz, Ma-zova, Siedlec, Lublin, et qui avait pour ch.-l. Radom.
- SANDOVAL, bg d'Espagne, à 35 kil. N. O. de Bur-gos ; 500 hab. Il donnait son nom à la maison de San-doval, à laquelle appartient le duc de Lerme.
- SANDOVAL (Prudence de), historien espagnol; évêque de Pampelune, né en 1560 à Valladolid, m. en 1621, a laissé, entre autres ouvrages, xmeÈist. de Charles-Quint, Valladolid, 1604, et une Hist. des rois de Castille et de Léon, qui va de 1037 à 1134 (continuation de la Chronique de Morales), 1634.
- SANDRART (Joachim), peintre et biographe, né en 1606 à Francibrt-sur-le-Mein, m. en 1688, a laissé divers ouvrages estimés sur les arts : Académie allemande, Nuremberg, 1675-79, recueil de biographies, d'appréciations et de portraits, qui donnent une idée concise des peintres allemands, flamands et hollandais des xv°, xvie et xvit* siècles ; Iconologia Deorurn, 1680; Admiranda sculptural veteris, 1680; Romx antiquas et novx Iheatrum, 1684, etc. Le tout a été réédité par Yolkman, Nuremberg, 1769-73,, 8 parties, in-fol.
SANDRAS. Y. COURTILZ DE SANDRAS.
- SANDROCOTTUS, Indien, de naissance obscure, qui, après la mort d'Alexandre, souleva les provinces indiennes échues à Séleucus, et se fit couronner à Palibothra. Il étendit sa puissance sur les deux rives du Gange et sur presque tout le Pendjab actuel et fit reconnaître ses droits par Séleucus dans un traité célèbre qu'il conclut à Palibothra avec les ambassadeurs du monarque macédonien, 305 av. J.-C.
- SANDWICH, peut-être Rutupiœ, v. et port d'Angleterre (Kent), l'un des Cinq-Ports, à 17 kil. E. de Cantorbéry, sur la Stour, à 3 k. de la mer; 3500 h. Chemin de fer, construction de navires, lainages; grains, houblon, drèche. Titre d'un comté créé en 1660 par Charles Ilpour Edouard Montague, et possédé depuis par ses descendants. Sandwich était jadis plus importante qu'aujourd'hui.
- SANDWICH (Archipel), dit aussi Archipel d'Hawai ou à'Owhyhee, l'un des principaux archipels de l'O-céanie, par 157°-161° long. O., et 17°-23° lat. N., se compose de 11 îles, dont les principales sont Havaiï, Ouoahou, Moouï, Atoui, Morotoï, Onihou, Ranaî: Elles comptentenv. 400 OOOn.selonlesuns, ou 100 000seulement selon d'autres, et ont pour capit. Honolulu. Ces îles offrent le climat des Antilles avec moins d'ouragans ; on y trouve de hautes montagnes, dontplusieurs volcaniques. Sol très-fertile : bananier, cocotier, arbre à pain, canne à sucre,patate,igname,taro,mûrier; sandal et autres bois d'ébénisterie. Les indigènes sont de race polynésienne; bien qu'étant encore à l'état sauvage, ils avaient déjà quelque industrie quand les Européens les connurent.—Vues dès 1542, ces îles furent retrouvées en 1778 par Cook, qui leur donna le nom de lord Sandwich, 1er lord de l'amirauté. Des missionnaires protestants et catholiques y
SAN-F — 1694 — SANH
ont opéré, surtout depuis 1820, de nombreuses conversions. La civilisation européenne y a fait des progrès marqués : on y trouve même des imprimeries. Tout l'archipel obéit à un même prince; le roi réside àHonolulu, dans l'île d'Ouoahou. Kamehameha I, qui régna de 1784 à 1819, soumit toutes les îles voisines et favorisa la civilisation. En 1820, Kamehameha II fut converti par les Méthodistes, prohiba l'idolâtrie et le ta&ow; mais il fut bientôt expulsé par son peuple, etalla mourir à Londres, 1824. L'île principale fut occupée en 1843 par un officierde la marine anglaise, mais il fut désavoué. Les lies Sandwich jouissent auj. du gouvernement représentatif. Les États-Unis, la France et l'Angleterre y ont des consuls.
- SANDWICH (Edouard MONTAGDE, 1" comte de). F. MONTAGUE (Edouard). — Lord John Montagne, comte de S., homme d'État, 1718-1792, voyagea en Italie,en Turquie, en Egypte, recueillit de précieuses antiquités, publia à son retour un Voyage intéressant, assista comme ministre plénipotentiaire aux congrès de Bréda (1746) et d'Aix-la-Chapelle (1748), et fut plusieurs fois nommé premier lord de l'amirauté. 11 favorisa les voyages de découverte : c'est en son honneur que Cook donna le nom d'îles Sandwich à un groupe d'îles qu'il venait de découvrir.
- SANÉ (le baron), constructeur de vaisseaux, né à Brest en 1740, m. en 1832, se lia avec Borda, travailla de concert avec lui à perfectionner la construction navale et mérita d'être surnommé le Vauban de la marine. Après avoir exercé longtemps comme ingénieur, il fut nommé directeur du port de Brest, puis inspecteur général du génie maritime (1800), et fut élu, sur la proposition de Napoléon, membre de l'Institut (section de mécanique). Parmi les navires construits par lui, on admire surtout le vaisseau la Ville de Paris et l'Océan, qui étaitle meilleur voilier de l'Europe. Une frégate à vapeur a reçu son nom.
- SAN-FELIPE ou JATIVA, Sxtabis chez les anciens, v. d'Espagne (Valence), à 55 kil. S. O. de Valence : 15 000 bah. Grand faubourg, château fort et autres fortifications en ruines; 22 fontaines publiques ; papeteries; belle toile de lin, célèbre dès l'antiquité, fil de soie. Aux env., beaux marbres. — S'étant opposée à la cause de Philippe V, cette ville, nommée alors Jativa, fut prise et rasée par ses troupes en 1707, puis rebâtie sous le nom de San-Felipe. Patrie des papes Calixte III et Alexandre VI et du peintre Ribeira.
SAN-FELIPE-DE-AUSTIN (Texas). V. AUSTIN. SAN-FELIPE-DE-BENGOELA. V, BENGUELA. SAN-FELIPE-DE-TCCUMAN. V. SALTA.
- SAN-FELIPE-EL-REAL, v. du Chili, ch.-l. de la prov. d'Aconcagua, sur l'Aconcagua, à 155 kil. N. de Santiago ; 8000 hab. Rues plantées d'arbres et entrecoupées de petits canaux d'irrigation. Fondée en 1754.
- SAN-FERNANDO, v.d'Espagne (Cadix), au S. E. et près de cette ville, dans l'île de Léon; env. 10000 h. Fortifications remarquables, aqueduc, observatoire, école de marine. Cette ville se nommait d'abord Isla de Léon: elle reçut de Ferdinand VII le nom de San-Fernando pour avoir résisté à l'invasion française.
- SAN-FERNANDO, v. d'Espagne, à 15 kil. de Madrid. Résidence royale : le château, élevé par Ferdinand VI, a été donné, en 1829, pour servir à l'établissement d'une manufacture de toiles et tissus imprimés, auj. très-florissante. Un pavillon attenant aux jardms a seul été réservé pour l'habitation royale.
- SAN-FERNANDO, v. du Chili, ch.-l. de la prov. de Col-chagua, sur le Tinguaririca, à 120 kil. S. de Santiago; 1500 familles. Fondée en 1741.
- SAN-FERNANDO-DE-CATAMAHCA, v. de la Plata, capit. de l'État rie Catamarca, sur une riv. de même nom, entre Rioja et Tucuman. Excellent coton.
- SAN-FRANCISCO, v. de Californie, à l'embouch. du Sacramento et du San-Joaquim dans le grand Océan, par 37° 48' 30" lat. N., et 124° 48' 26" long. O. Cette ville, qui n'avait guère que 1500 h. en 1845, en compte auj. plus de 60000. Elle a un archevêché, 20 églises ou temples, plusieurs théâtres, des imprime-
ries, divers journaux, des compagnies de bateaux à vapeur pour le transport à l'étranger et pour la navigation intérieure, plusieurs chemins defer,20 maisons de banque, des chantiersde construction, des usines, des fonderies, un magnifique hôpital, 25 consulats. C'est à la découverte et à l'exploitation des mines d'or de la Californie qu'elle a dû son prodigieux accroissement, en attirant de toutes les parties du monded'innombrablesehercheursd'or. Y, CALIFORNIE.
- SAN-FRANCISCO, grand fleuve du Brésil, naît dans le S. de la prov. de Minas-Geraës, où il sort de la Sierra-de-Canastra, traverse la prov. de Minas-Geraës, où il arrose la comarque de Rio-San-Francisco, puis coulant de l'O. à l'E., sépare les prov, de Ba-nia et de Pernambouc et celles de Sergipe et d'A-lagoas, et se perd dans l'Océan Atlantique, après avoir recule Rio-Verde à droite et le Rio-Grande à gauche. — Autre riv. du Brésil, traverse la prov. de Ste-Ca-therine et se jette dans l'Océan vis-à-vis d'une île dite aussi San-Francisco, qui elle-même a pour ch.-l. une ville de San-Francisco, sur la côte O. Bon port.
SANG (Conseil de). V. CONSEIL et PAYS-BAS.
- SAN-GALLO (JulienGÏAMBERTI, dit De), architecte, né à Florence en 1443, m. en 1517, exécuta beaucoup d'édifices, dont quelques-uns sont des chefs-d'œuvre (palais Poggio à Cajano, fortifications d'Os-tie, dôme de Notre-Dame de Lorette à Rome ; couvent de San-Gallo, d'où le surnom donné à l'artiste). — Son frère Antonio lut aussi un habile architecte : c'est lui qui fit du mausolée d'Adrien à Rome le château St-Ange. — Le fils de celui-ci, nomjïté aussi Antonio, né vers 1482 à Mugello en Toscane, m. en 1546, seconda Bramante dans ses travaux, et fut adjoint à Raphaël pour la basilique de St-Piirre, où il se montra très-habile constructeur. Il éleva à. Rome les palais Sacchetti et Farnèse, restaura l'église de Notre-Dame de Lorette,bâtit les fortifications de Ci-vita-Vecchia, de Pérouse, d'Ascoli, la citadelle d'An-cône, et construisit le puits colossal d'Orviéto.
- SANGARIUS (le), auj. Sakaria, fleuve de l'Asie-Mineure, sortait de la Galatie, traversait la Bithynie et tombait dans le Pont-Euxin, après avoir reçu le Thymbris, leBathys et'le Gallus.
- SAN-GERMANO, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Terre-de-Labour), au pied du Mont-Cassin, à 52 kil. N. N. O. de Capoue; 5000 h. Fort. Aux env., ruines de Casinum et à'Âquinum. — Le pape Grégoire IX et l'emp. Frédéric II y signèrent la paix en 1230. Les Espagnols la prirent en 1730; Mutât y fut défait par les Autrichiens en 1816.
- SAN-GIORGIO, bg de Vénélie, à 30 kil. N. E. de Mantoue, sur la droite de l'Adige. Wurmser y fut battu en 1796 et 1797 par les Français.
- SAN-GIORGIO-MAGGIORE, lie de l'Adriatique, à 4 kil. S. E. de Venise, habitée par des Bénédictins dont le monastère est un des plus riches de l'Italie.
- SAN-GIOVANNI (J. HAHOZZI di), peintre, né en 1590 près de Florence, m. en 1638, produisit plusieurs chefs-d'œuvre, surtout de belles fresques, entreautres, les Sciences et les Arts chassés de Grèce et recueillis par Laurent de ilédicis (au palais Pitti à Florence).
SANGLIER (le), des Ardennes. V. MARK (G, de ia).
- SANGUIN, v. de la Guinée Sun., sur la côte des Graines, à 200 kil. N. O. du cap dos Palmes..Les Anglais et les Hollandais y ont eu des établissements.
- SANGUHt , île de la Malaisie, près des Célèbes, au N. E., par 3° 43" 20 lat. N. et 123° 6'long. E. Volcan, affreux tremblement de terre en 1856.
- SANHÉDRIN (mot corrompu du grec synedrton), conseil suprême des Juifs, était composé des 70 principaux de la nation, et. présidé par 3 dignitaires, le prince, le vice-gérant, le sage. Ses séances se tenaient dans une salle sphérique, moitié comprise dans le temple, moitié en dehors de cet édifice. Oa y jugeait les grandes causes, on y interprétait la loi, on y délibérait sur les affaires religieuses ou politiques. Le nom de Sanhédrin a aussi été donné à l'assemblée de notables Juifs convoquée par Napo-
SAN-L — 1695 — SÂN-N
léon en 1806 pour délibérer sur les intérêts de leurs coreligionnaires. Les Rabbins attribuent à Moïse l'institution du Sanhédrin ; mais il ne parait pas remonter au delà du temps des Macchabées.
- SAN-JACINTO, riv. du Texas, se jette dans la baie de Galveston. Les Tesiens battirent sur ses bords les Mexicains en 1836, ce qui assura leur indépendance.
- SAN-JOAQUIM, fleuve de la Californie, coule du S. au N. et s'unit au Sacramento dans labaiedeSan-Francisco. Sables aurifères.
- SAN-JOSË, V. du Guatemala, capit. de l'Etat de Costa-Rica, dans une belle vallée; 30000 h. Évêché. Renversée en 1831 par un tremblement de terre.
SAN-JOSÉ DE CUCUTA. V. ROSARIO. SAN-JUAN, une des lies Mariannes. V. GUAM.
- SAN-JUAN, une des Prov.-Unies de la Plata, entre celles de Catamarca au N. et de San-Luis au S., 490 kil. sur 400 ; ch.-l. San-Juan-de-la-Frontera. Cette ville, située sur le Limari, à 1000 k. O. N. O. de Buenos-Ayres,non loin des frontières duChili, compte 16 000 h. Évêché. Mines d'or et d'argent.
- SAN-JUAN-DE-LOS-LLANOS, c-à-d. de St^Jean-des-Plaines, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de la prov. de son nom, à 110 kil. S. E.de Santa-Fé-de-Bogota, sur la Cunimia (affluent du Guaviare). Aux env., mines d'or qu'on n'exploite plus. — La prov. est une immense plaine de 650 kil. de long sur 350 de large comprise dans la partie E. de la Nouv.-Grenade.
- SAN-JUAN-DE-NICARAGUA, dite aussi San-Juan-deî-Norte et Greytown, v. et port de l'Amérique centrale (.Nicaragua), dans le golfe de Mexique, à l'embouch. d'un fleuve de San-Juan. Placée sur l'isthme de Panama, au lreu où l'on a projeté d'ouvrir un canal de jonction des deux océans, cette ville a été longtemps convoitée par l'Angleterre qui l'occupa en 1847 et par les États-Unis qui la bombardèrent en 1854.
- SAN-JUAN-DE-PORTO-RICO, capit. de l'île Porto-Rico (Antilles espagnoles), sur la cote N., dans une presqu'île qui communique à la terre ferme par un long isthme; 30000 hab.environ.Résidence du capitaine général et de l'évêque. Port sûr et spacieux; fortifications considérables. — Fondée en 1514; pillée par l'amiral Drake en 1594 et par le comte de Cumber-land en 1597.
- SANKHYA (c-à-d. raison, raisonnement), nom donné chez les Hindous à deux systèmes de philosophie: le Sankhya de Kapila, qui n'admet que deux principes, la nature-matière et l'âme, et qui accorde au premier l'activité et l'unité, excluant toute action de la divinité ; le S. de Patandjali, qui reconnaît une intelligence suprême, créatrice et conservatrice, et admet une sorte de magie.
- SANLECQUE (Louis de), poète, né à Paris en 1652, m. en 1714, était fils et petit-fils d'habiles typographes, célèbres surtout comme graveurs en caractères. Il fut chanoine de Ste-Geneviève à Paris, enseigna quelque temps dans les collèges de cet ordre, puis devint prieur de Garnay près de Dreux. Il a composé des poésies latines, parmi lesquelles on remarque la pièce In ooitum Lallemanni, et des poésies françaises, satires, épUres, sonnets, madrigaux, etc. Ses satires ont quelque mérite; elles sont surtout dirigées contre les ridicules des gens d'église : on estime celles où il critique les Directeurs et les Mauvais gestes des Prédicateurs. Cependant Boi-leau, son contemporain, ne l'a pas épargné. Les poésies de Sanlecque n'ont été imprimées qu'après sa mort (notamment en 1726 et 1742).
- SAN-LÉO, v. forte d'Italie (Urbin), sur le mont San-Léo, à 38 k. O. de Pesaro et à 9 k. S. O. de Saint-Marin; 12000 h. Évêché, maison de détention.
SAN-LÉON DE NICARAGUA. V. NICARAGUA.
- SAN-LORENZO, ch.-l. de cant. (Corse), à 18 kil. N. E. de Corte; 526 hab. Blé, huile, vin.
- SAN-LUCAR-DE-BARRAMF.DA. Fanum S. Lucien, V. et port d'Espagne (Cadix), à 30 kil. N. O. de 3adix, sur la r. g. et à l'embouch. du Guadalquivir lans l'Océan; 17 000 hab. Elle sert de port à Sé-
ville. Coton, soieries, cuirs, savons; vins excellents. — Prise sur les Maures en 1264 par Alphonse le Sage. SAN-LUCAR-LA-MAYOR , v. d'Espagne ( Séville ), à 11 kil. O. de Séville; 2000 h. Elle avait titre de du ché et de grandesse et appartenait à la maison de Guzman : Guzman d'Olivarès fut duc de San-Lucar.
- SAN-LUIS, un des États de la Plata, dans le S. O., entre ceux de San-Juan, de Cordova, la Patagonie et le Chili; 860 kil. sur 50; env. 40 000 hab.; ch.-l., San-Luis-de-la-Punta, ville de 3000 h. Montagnes au N. et à l'O. Sol très-fertile ; gros bétail.
SAN-LU1S-DE-MARANHAO (Brésil). Y. MARANHAO.
- SAN-LUIS-DE-POTOSI, v. du Mexique, ch.-l. de l'État de son nom, par 103" 15' long. O., 22° 2' lat. N. ;
12 000 hab. (et env. 60 000 avec les faubourgs). Col lège. Ville bien percée et décorée de monuments. C'est là que se réfugia le président Juarez en 1863. — L'État de San-Luis-de-Potosi, àl'E. et très-près de la mer, est situé entre les États de Zacatecas et de Guanaxuato à l'O.,de QueretaroauS., de Vera-Cruz au S. E., de Tamaulipas à l'E., et de Nouv.-Léon au N., et compte env. 370 000 h. Mines d'argent, jadis immensément riches : celles du N. le sont encore.
- SAN-MARCO, Argentana, v. d'Italie (CalabreCit.), à 32 kil. N. de Cosenza; 2500 hab. Évêché.
- SAN-MARTIN (Don-Juan), un des héros de l'Amérique du Sud, né vers 1780 dans la Plata, m. en 1851, combattit d'abord en Espagne contre les Français, quitta ce pays après le retour de Ferdinand VJJ et la dissolution des Cortès, fut élu général par les insurgés de Buénos-Ayres, entra dans le Chili, dont il assura l'affranchissement par les victoires de Cha-cabuco et de Maypo, 1818, puis pénétra dans le Pérou et prit Lima, 1821. Pour prévenir une dangereuse rivalité, il céda avec désintéressement le commandement à Bolivar, et vint en 1822 se fixer en-France, où il passa le reste de ses jours.
- SAN-MARTINO, oh.-l. de cant. (Corse), dans l'arr. deBastia; 829 hab.
- SAN-MICHELI, architecte et ingénieur, émule de Bramante et de San-Gallo, né à Vérone en 1484, m. en 1549, embellit et fortifia Venise, ainsi que Parme, Plaisance et Vérone, bâtit plusieurs palais à Venise et à Vérone, éleva les magnifiques tombeaux du Bembo et de Contarini à Padoue, et inventa en 1527 les bastions pentagones, adoptés après lui par tous les ingénieurs et perfectionnés par Vauban.
- SAN-MIGUEL, v. de l'Amérique centrale, dans l'État de San-Salvador, ch.-l. dedép., à 144 kil. E. de San-Salvador et à35 O. du golfe de Fonseca, dansle Grand-Océan; 6000 h. Climat malsain.Fondée en 1530.
SAN-MIGUEL, une des Açores. V. SAINT-MICHEL. SAN-MIGUEL-DE-IBARRA. T. IBARRA. SAN-MIGUEL-DE-TUCUMAN. V. TBCUMAN.
- SAN-MINIATO, v. de Toscane, à 30 kil. O. S. O. de Florence; 2500 hab. Évêché, lycée. Berceau des Borromées et de la famille Bonaparte.
- SANNAZAR(Jacq.), poète, né à Naples en 1458, mort en 1530, fut protégé par les princes aragonais. Après la chute de Frédéric d'Aragon, il accompagna ce prince en France et résista aux avances de Gonsalve de Cordoue, général de Ferdinand le Catholique, qui voulait l'attirer dans son parti. Onade lui des poésies latines fort estimées, qui l'ont fait surnommer le Virgile chrétien: De par tu Tirginis, en 3 chants ; La-mentatio de morte Christi ; 5 églogues marines ou pis- : catoresques, et des OEuvres italiennes (i'Ârcadia, roman mêlé de prose et de vers, 1504; des sonnets, des canzoni, 1530, des Lettres, etc.), qui ont été réunies à Padoue, 1723. Il publia la plus grande partie de ses oeuvres sous le nom à'Actius Sincerus, nom j qu'il portait comme membre de l'Académie de Pon-. -, tanus. Le De partu Virginis a été traduit en prose l par Colletet, 1646, et en vers par Valory, 1838. On reproche à Sannazar d'avoir, dans ses poésies chrétiennes, sans cesse mélangé le sacré et le profane.
- SAN-NICOLAO, ch.-l. de cant. (Corse), à 36 k. S. de Bastia; 631 hab. Vins, châtaignes.
SAN-S — 1696 - SAN-S
SAN-NICOLO, Tenos, ch.-l. de l'île de Tine, sur la côte O.; 4000 hab. Evêché. Belles ruines.
- SANN10 (Prov. de) ou Comté de Molise, Fane. Sam-nium, division de l'anc roy. de Naples, entre l'A-bruzze-Citérieure au N., l'Abruzze-Ult. II* et la Terre de Labour à l'O., la Principauté Ult. au S., laCapi-tanate au S. E. et l'Adriatique au N. E. : 7110 kil. carrés; 380000 h.; ch.-l. Campo-Basso. Cette prov. renferme au N. et à l'O. les plus hautes montagnes «le l'Apennin. Sol fertile en grains, vins, fruits. Elève de bétail et d'abeilles; exploitation de pierres, marbre, soufre. — Le Sannio reçut le nom de comté de Molise quand le duc de Bénévent, Grimoald, investit le chef bulgare Alzech, un des cinq fils d'As-parouch, des villes de Molise, d'Isernia, Bojano, etc. En 1229, Frédéric II conféra ce comté aux deux frères Godefroi et Conrad de Hohenlohe.
- SAN-PAOLO DE LOANDA, v. de la Guinée mérid., vis-à-vis d'unetlede même nom, par 12° 2' long. E., 8" 55' lat. S.; 7000 hab. Ch.-l. des établissements portugais sur la côte occid. d'Afrique. Evêché. Deux forts : c'est un lieu d'exil. Assez grand commerce (surtout avec Bahia et Rio-Janeiro).
Pour les autres villes de ce nom, V. ST-PAUL.
- SAN-PEDRO, v. et port du Brésil, dans la prov. de même nom, sur le Rio-Grandedo-Sul, à 225 k. S. de Portalégre ; 6000 hab. Climat fort chaud. Cette ville fut le ch.-l. delà prov. jusqu'en 1763.—La prov. de San-Pedro, la plus mérid. du Brésil, est entre celles de St-Paul au N., de Ste-Catherine au N.E., l'Atlantique à l'E. et au S., l'Uruguay au S. O. et l'En-treriosàl'O. : 720kil. sur 400; env. 280000 h.; ch.-l., Portalégre. Mines d'or et d'argent, houille, soufre.
- SAN-P1ETRO, Accipitrum insula, île de la Méditerranée, sur la côte S. O. delaSardaigne; 11 k. sur 1 ; 3000 hab. ; ch.-l., Carloforte. Corail, sardines.
- SAN-PIETRO-IN-CALATINA, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Terre d'Otrante), à 26 kil. N. O. d'O-traute; 8000 h. Érigée en duché par Ferdinand d'Aragon en faveur de Scanderbeg.
- SAN-REMO, Fanum S. Remuli, v. forte de l'Italie sept., sur le golfe de Gènes, à 22 k. S. O. d'Oneille; 8000h.Vermice.le, citrons, oranges, huiles, palmiers nains. Bombardée par les Anglais en 1745.
- SANSAC (L.PREVOT de), vaillant capitaine,, né à Cognac en 1486, m. en 1566, commanda un corps de 16 000 hommes dans le Milanais, se couvrit de gloire dans les campagnes de 1524 à 1525, fut pris à Pavie, mais parvint a s'échapper, devint gouverneur des enfants de France sous François I et sous Henri II, défendit vaillamment la Miràndole, 1554, et fut blessé pour la 1" fois à la bataille de Dreux, en 1562.
- SAN-SALVADOR, v. de l'Amérique centrale, capit. de l'Etat de son nom, sur le Jiquilïseo, au pied d'un volcan, à 230 kil. S. E. de Guatemala; 40000 hab. Evêché. Belle ville, fort commerçante et assez industrieuse. Dépôt de tout l'indigo et"de tout le tabac du pays. Alvarado fonda cette ville en 1528. Elle fut ruinée en 1854 par un tremblement de terre.—L'État de San-S., borné au N. par le Grand-Océan, au N. O. par le Guatemala, a 18750 k. carr. et 400000 h. Annexé d'abord au Guatemala, il est indépendant depuis 1837. 11 forme 8 dép. : San-Miguel, San-Vin-cente, La Paz, Cuscatlan , San-Salvador, Sanso-nate, Sta-Anna, Chalantenago. et compte environ 600 000 hab. Climat très-chaud, sol très-fertile (en indigo su-tout) : mines d'argent, de fer et de plomb. Fréquents tremblements de terre.
- SAN-SALVADOR, le Cat-Mand des Anglais, le Gua-•nahani des anciens indigènes, une des Lucayes, par 78° long. O., 24° 20' lat. N., est la 1" terre où Colomb aborda en Amérique (1792) : d'où son nom.
- SAN-SALVADOR, v. d'Afrique, capit. du Congo, près au Lelunde (affluent du Zaïre), à 508 kil. N. E. de Loando, par 13° 30long. E., 5°2' lat. S.; 25 000 h. Evêché portugais. Sauf le palais du roi, cette ville ne • enferme que des chaumières rondes. Habitée en partie par des Portugais.
SAN-SALVADOR,-v. du Brésil. V. BAHIA.
- SANSANDING, v. de Nigritie, dans le Bambarra, sur la r. g. du Niger, à 45 kil. N. E. de Ségo; env. 12000 h. Poudre d'or, toiles de coton.
- SANSCRIT (c-à-d. perfectionné), langue sacrée de l'Hindoustan septentrional, est auj. une langue morte. Elle est remarquable par sa flexibilité, son harmonie, son abondance, et par la perfection de son système grammatical (d'où son nom). Elle offre de singulières analogies avec les idiomes des peuples indo-européens (zend, Tparsi, slavon, latin et grec, gothique, tudésque, islandais), qui paraissent en dériver. Onoppôseausanscn'Élepracrit, qui en est une corruption ; c'est la langue vulgaire. Plus facile que le sanscrit, le pracrit détrôna peu à peu la langue savante : c'est probablement du m° au vu* s. de notre ère que le sanscriteessa d'être langue usuelle. C'est dans cette langue qu'ont été écrits les Ve'das.IesPou-ranas, les lois de Manou, le Ramayana, le Maha-bharala, les sankhyas. Longtemps on ignora en Europe jusqu'au nom du sanscrit : ce furent les Anglais, notamment W. Jones, qui, à la fin du xvui°s., firent connaître l'importance de cette langue, auj. cultivée chez toutes les nations savantes.
- SANS-CULOTTES, nom donné par mépris, dans le commencement de la Révolution, aux meneurs de la populace, à cause de la négligence qu'ils affectaient dans leur costume. Les démagogues prirent ensuite hautement ce nom eux-mêmes. Les Sans-culottes portaient une carmagnole, des sabots et un bonnet rouge. —Le parti montagnard fit appeler sans-culoïides les fêtes qui se célébraient pendant les cinq jours complémentaires de l'année républicaine.
- SAN-SEVERINO, v. d'Italie (Ancône), à 40 k. S. O. d'Ancône; 2000 h. Evêché, plusieurs couvents.
- SAN-SEVERINO (Robert de), comte de Cajazzo, fut successivement général au service de Milan, de Gènes, du pape, de Venise. A la tête des troupes génoises, il remporta surSforzino (fils naturel de Fr. Sforce) la bataille de Due Gemelle (1,478). Mort en 1487.—Son fils, Galéas de San-S., général des troupes de Ludovic-le-More, bloqua le duc d'Orléans dans Novare (1496), après la bataille de Fornoue, mais ne put s'emparer de sa personne. Lors de l'expédition de Louis XII en Italie, il trahit aoa maître, après avoir fait une vaine apparence de défense.
- SAN-SEVERIKO (Antonello de), comte de Marsico, prince de Salerne et grand amiral, fut le chef de la confédération des baronsde Naples contre Ferdinand I (1485). Après le triomphe du roi, il s'enfuit et excita Charles VIII à envahir le royaume de Naples.—Ferrante de San-S., prince de Salerne (1507-68), né àNa-ples, se distingua au service de Charles-Quint en-Allemagne, en Flandre, en Afrique, et commandal'in-fanterie italienne à Cérisoles ; mais, à la suite des démêlés avec le vice-roi de Naples,don Pèdre de Tolède, il se retira à Venise, puis en France, auprès de Henri II, et obtint de ce prince qu'il équipât une flotte qui devait attaquer Naples de concert avec les Turcs. Ce projet n'ayant pu s'exécuter, il alla en Toscane ourdir un complot dans le but d'expulser les Espagnols de sa patrie; mais il ne réussit pas mieux dans cette nouvelle tentative et revint en France.
- SAN-SEVERO, v. d'Italie dans l'anc. roy. de Naples (Capitanate), à 27 kiI.N. O.de Foggia; 19000 h. Evêché.—Bâtie au moyen âge et détruite par Frédéric II. Robert Guiscard défit et prit aux environs de cette ville le pape Léon IX (1053)..
- SAN-SEVERO (Raimond DE SANGRO, prince de), savant napolitain, né en 1710, m..en 1771, suivi! d'abord la carrière militaire et se distingua à Velle-tri (1744), mais quitta de bonne heure les armes pour les sciences, qu'il cultiva jusqu'à sa mort. On lui doit une foule de découvertes et d'inventions utiles ou curieuses dans l'art de la guerre, dans la mécanique, la teinture, la peinture, etc. Il imagina une nouvelle tactique pour l'infanterie, quifutadop-tée par le maréchal de Saxe et le grand Frédéric, et
SANT — 1697 — ? SANT
dont la description a été publié en 1760; il fabriqua | aes canons et des fusils d'une étonnante légèreté, fit marcher sur mer une voiture à 4 roues, trouva une lampe perpétuelle, perfectionna l'imprimerie, l'impression sur étoffes, etc.
- SANSON (Nicolas), géographe, né en 1600 à Ab-beville, m. en 1667, doit être réputé le père delà géographie et de la cartographie en France.Ilenseigna la géographie au jeune roi Louis XIII et fut nommé par lui ingénieur militaire pour la Picardie, puis géographe ordinaire du roi et conseiller d'État. On a de lui plusieurs morceaux sur la géographie ancienne et moderne, et un grand nombre de cartes (Empire romain, Grèce ancienne. Gaule ancienne, Géographie sacrée, l'Angleterre, l'Allemagne, etc.). Bien que supérieures à celles d'Ortelius et de Mercator, ses cartes laissent encore à désirer, surtout sous le rapport des dimensions : il y suit aveuglément les longitudes de Ptolémée, donnant ainsi, par exemple, 300 lieues de trop en longitude à la Méditerranée.— Ses fils, Adrien et Guillaume, marchèrent sur ses traces; ils héritèrent du titre de géographe du roi, et le transmirent à leur petit-neveu Robert de Vaugondy.
- SANS-SOUCI, château royal de Prusse, dans le Brandebourg,! 2 kil. N. O. de Potsdam, sur une hauteur d'où l'on jouit d'une belle vue, possède un vaste parc et une riche galerie de tableaux. Il fut construit en 1745 par FrédéricII, qui, dans ses écrits, prenait souvent le nom dephilosophedeSans-Souci. On connaît l'histoire du Meunier de Sans-Souci qui refusa de céder son moulin au roi et dont le moulin resta enclavé dans le parc du château.
- SANSOV1NO (Jacq. TATTi,dit), sculpteur et architecte, né à Florence en 1479, m. en 1570, n'a guère été surpassé dans la sculpture que par Michel-Ange. On a de lui en ce genre à Venise les 4 Évangélistes, le Tombeau de l'archevêque de Chypre, les statues colossales de Mars et de Neptune, les portes de bronze de la sacristie de St-Marc, et, à Rome, dans l'église St-Augustin, un groupe représentant Ste Anne, la Vierge et l'enfant Jésus. Comme architecte, il éleva à Venise la Monnaie, la bibliothèque St-Marc, les palais Cornaro et Delfino. Ses constructions unissent à la fécondité la correction, la noblesse et la grâce du style.
- SANTA-AGATA, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Na-ples(Terre-de-Labour),à2k.S.deSessa.RuinesdeMin-turnes; restes magnifiques d'amphithéâtre. —Autre v. de la Terre-de-Labour, à 21 k. E.de Capoue (cathédrale, abbaye) ; on nomme celle-ci Sta-Agata de' Goli. * SANTA-CATARINA (Brésil). 7. CATHERINE (Ste).
- SANTA-CUUZ, c-à-d. Sainte-Croix, v. et port de l'île de Ténériffe, surla côteE., par 18°33'long. O., 28° 28' lat. N.; 9000 hab. Résidence du gouverneur général des Canaries. Belle ville, 2 châteaux forts, plusieurs batteries , quelques monuments. Grand commerce de vin des Canaries.
- SANTA-CRUZ (ÎLES) OU DE LA REINE CHARLOTTE, archipel du Grand-Océan Equinoxial, entre 8° 30'-12° 15'lat. S. et 163° 20'-167° 40' long. E., se compose d'un grand nombre d'Îles, dont les principales sont : Sta-Cruz ou Egmont, Vanikoro, Swalow, Duff, Ourry, Cherry, Mytre et Brawell. — Découvertes en 1595 par Mendana; revues en 1767 par l'Anglais Carteret, qui, ignorant la découverte déjà faite par Mendana, leur donna le nom d'îles de la Reine Charlotte.
- SANTA-CRUz-nE-LA-siERRA, dép. de la Bolivie, entre ceux de la Paz au N. O., de CochabambaauS. O., de Chuquisaca au S., le pays de Chiquitos au S. E., et celui desMoxos à l'E. etau N.; env. 70 000 h. ; ch.-l., Santa-Cruz. Mont, et forêts nombreuses; climat chaud et humide, beaucoup de riv. (Guapey, Ma'morè, Pa-rapiti, Sara); habitants : indigènes sauvages. Productions : riz, maïs, sucre, bois de construction, gibier, abeilles, etc. — La ville de Santa-Cruz-de-la-Sierra, dite aussi San-Lorenio-de-la-Fronlera, est sur le Guapey, à 450 kil. E. de la Paz; 10000 hab. .Évêché. Fondée en 1560 par Chaves.
SANTA-CRUZ (Alvarez de BASSANO, marquis de),
amiral espagnol sous Chailes^Quint, pritOran sur les Barbaresques, enleva Tunis à Barberousse, 1535, et s'empara de Penon-de-Velez, 1564, combattit à Lé-pante, remporta en 1582 une victoire navale près de St-Michel, une des Açores, sur Slrozzi, qui commandait la flotte française destinée à soutenir le.s droits du prieur de Crato", et anéantit ainsi le parti de ce prétendant; mais ternit sa gloire en traitant comme pirates tous ceux qui tombèrent en son pouvoir. Il mourut en 1587, au moment de prendre le commandement de la célèbre Armada.
- SANTA-CRUZ-DE-MARZENADO (don Alvar, marquis de), d'une illustre maison des àsturies, né vers 1687, soutint bravement la. cause de Philippe V en Espagne et en Sicile, fut ambassadeur à Turin, puis en France, fut envoyé en Afrique comme gouverneur de la ville d'Oran, et fut tué dans une sortie par les Arabes (1732). 11 a laissé des Réflexions militaires, ouvrage estimé, trad. en franc, par Vergy, 1735.
- SANTA-FÉ, v. des États-Unis (Nouv.-Mexique), par 107° 13' long. O., 36° 12' lat. N.; 8000h. Aspect misérable. Entrepôt de toute la province. Aux env., mines d'or et d'argent. Cette ville fut prise par les États-Unis en 1846.
- SANTA-FE, v. de la Plata, ch.-l. de l'État de Sta-Fé, au confluent du Parana et du Rio-Salado; 6000 h. Fondée en 1573 par Garay.elle fut longtemps la ca-pit. de l'Entrerios.—L'État de Sahta-Fé, entre ceux d'Ëntrerios (dont le sépare le Parana) à l'E., de Bué- . nos-Ayres au S. E., de San-Luis au S. O., de Cordova au N., compte env. 60 000 hab.
- SANTA-FÉ D'ANTIOQUIA, — DE BOGOTA, —nE GUA-NAXATO, etC. V. ANTIOQUIA, BOGOTA, etc.
- SANTA-LUCIA, ch.-l. de cant. (Corse), à 19 kil. N. E. de Sartène; 930 h. Eaux sulfureuses.
- SANTA-MARIA, une des Açores, au S. de l'île St-Michel : 20 k. sur 12; 5000 h.; ch.-l., Sta-Maria.
SANTA-MARIA-DE-BETHANCURIA, ch.-l. de l'île de Fortaventura ; 650 hab. Ainsi nommée en l'honneur de Béthencourt, qui le 1" occupa les Canaries.
- SANTA-MARIA-DI-CAPUA, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Terre de Labour), à 4 kil. S. E. de Ëapoue et à 7 k. O. N. O. de Caserti; 9000 h. Palais de l'archevêque de Capoue. Cour criminelle et trib. civil.
- SANTA-MARIA-DI-LEUCA, en lat. Leuca, v. d'Italie (Terre d'Otrante), à 16 kil. S. d'Alessano,. sur le cap deSanta-Maria-di-Leuca, qui forme l'extrémité S. de l'Italie; 3000 hab. Palais de l'évêque d'Alessano.
- SANTA-MARIA-SICHE , ch.-l. de cant. (Corse), dans l'arr. d'Ajaccio ; 574 h.
- SANTA-MARTA, v. de la Nouv.-Grenade (Magda-lena), ch.-l. de la prov. de Sta-Marta, par 76° 29' long. O, 11° 19' lat. N. ; 6000 h. Évêché. Port franc; trois forts. — Fondée en 1554, brûlée en 1596 par Drake ; dévastée pendant la guerre de l'Indépendanos, et presque détruite par un tremblement de terre en 1834. — La prov., surla mer des Antilles, entre la dép. de Zulia (au Venezuela) à l'E. et la prov. de Car-thagène à l'O., a 500 kil. sur 100, et 65 000 hab.
- SANTANDER, c-à-d. St-André, Porlus Blendium, v. forte et port d'Espagne (Vieille-Castille), ch.-l. de l'intendance de Santander, à 400 kil. N. de Madrid , sur le golfe de Biscaye; 20000 hab. Évêché. Port militaire et de commerce; 2 châteaux forts; école de navigation. Fonderie royale d'ancres, canons, bombes, etc. Manuf. de tabacs, raffineries de sucre; fabriques de chapeaux,papier, toile à voile, liqueurs. Commerce actif, mais déchu depuis la déclaration d'indépendance de l'Amérique méridionale. Cabotage (avec Bilbao, Bayonne, etc.). Aux env., mines de fer. Les Français prirent cette ville en 1808. — L'intend. de S." a pour bornes le golfe de Biscaye au N., les Asturies à l'O., la Biscaye à l'E., les intend. de Burgos et de Palencia au S.; 5000 kil. carrés 200000 hab.; elle comprend une partie des Asturie. de Santillane. Sol peu fertile; pêche abondante.
- SANTANDER, État de la Nouv.-Grenade, renferme 5 000000 d'hect., avec une popul. d'env. 460000 h.,
H. 107
SAKT — 1698 — SAOT
et a pour oh.-I. Pamplona. Il tire son nom du générai Santander, qui fut président en 1832.
- SANTANDER (Ch, Ant. DE LA SERNA), savant espagnol, correspondant de l'Institut, né en 1752àColin-dres (Biscaye), m. en 1813, fut longtemps conservateur de la bibliothèque de Bruxelles, dont il fit une des plus importantes de l'Europe. Il a publié le Catalogue de la bibliothèque de dom Simon de Santander (son oncle), avec de précieuses notes bibliographiques et littéraires, Bruxelles, 1792 et 1803; et un Dictionnaire bibliographique du XV s., 1805-7.
- SANTAREM, c-à-d. Ste-lrène, jadis Scalabis, puis Prxsidium Julium, v. de Portugal (Estrama-dure), à 100 kil. N. E. de Lisbonne, sur uneéminence
S rès de la r. dr. du Tage; 8000 h. Séminaire, école e théologie. Vue magnifique qui s'étend jusqu'à Lisbonne. Ane. château dit l'Alcasaba.—Cette ville était florissante sous les Romains. Après diverses vicissitu-des.elle fut enlevée aux Maures parAlphonsel en 1147; Alphonse III l'agrandit en 1254, et depuis, les rois de Portugal y rirent leur résidence jusqu'à Jean I.
- SANTAREM (Emmanuel de BARROS Ï SOUZA, vicomte de), né à Lisbonne en 1790, m.àParisen 1856, prit parti en 1828 pour don Miguel contre dona Maria, fille de don Pedro, fut ministre des affaires étrangères sous la règne éphémère de ce prince, quitta le Portugal avec lui en 1834, vint se fixera Paris, où il s'occupa d'histoire et de géographie, et y publia, 'între autres savants écrits : Relations du Portugal Mec les différentes puissances du monde (en portugais), 1836; Recherches sur la découverte des pays tiluês sur la côte occidentale d'Afrique au delà du cap Bojador, 1842, avec un Allas de mappemondes et de cartes hydrographiques et historiques depuis le n° s. jusqu'au xvu°, ouvrage tiré des archives de Portugal. L'auteur, égaré par l'esprit de patriotisme, y exagère souvent l'importance des découvertes de ses compatriotes. Membre de la Société de géographie de Paris, Santarem a publié dans le Bulletin de cette société de précieux mémoires, relatifs pour la plupart aux navigateurs portugais.
- SANTA-ROSA(sANTORRE,comtede),patriote sarde, né à Savigliano en 1783, fut un des chefs de l'insurrection populaire de 1821, et devint ministre de la guerre quand Victor-Emmanuel eut abdiqué. Il montra du talent et de l'énergie ; mais, mal secondé par les siens et pressé par les troupes Autrichiennes, il fut obligé de luir, se réfugia en France, où il ne trouva que persécutions, et finit par aller combattre en Grèce. Il périt en 1825 dans l'Ile de Sphactérie, les armes àla main. Il avait publié à Paris en 1821 : De la révolution piêmontaise.
- SANTA-SEVER1NA, Siberena, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Caiabre Ult. 2°), à 41 kil. N. E. de Catanzaro ; 1000 hab. Archevêché. Ville d'origine énotrienne suivant les uns, grecque selon les autres. Titre de duché au moyen âge. Elle fut détruite en grande partie par le tremblement de terre de 1783.
SANTKN, ville des Etats prussiens. Y. XAKTEN.
- SANTENAY, village de la Côte-d'Or, à 15k. S.E. deBeaune; 1600 h. Vins rougesestimés; bourgogne mousseux; tonnellerie. Aux environs, eaux salines Iroides.
- SANTERRE, Sancteriensis pagus, petit pays de l'ano. Picardie, se divisait en Haut et Bas-S., et comprenait, dans le Ht-Santerre, Péronne (ch.-l. général), Bray et Chauines; dans le Bas, Montdidier et Roye. Ce pays forme auj. la partie S. E. du dép. de la Somme et quelques fractions de celui de l'Oise.
- SANTERRE (J. B.), peintre d'histoire, né à Ma-gny en 1651, m. en 1717, était élève de Bon Boul-longne, mais prit surtout la nature pour guide. On estime son tableau de Susanne, qui lui ouvrit les portes del'Académie (1704), et ceux d',1 dam et .Ête.dela Madeleine, de Ste Thérèse en extase. Bon coloriste, dessinateur correct, il excelle dans les études de femmes.
- SANTEnRE ( Claude), démagogue , né à Paris en 1743, m. en 1808, était un riche brasseur du faubourg
St-Antoine. Il fut un des principaux instigateurs da l'émeute du Champ de Mars, de celles du 20 juin et du 10 août 1792, auxquelles il conduisit le peuple du faubourg St-Antoine, et fut, après l'assassinatde Mandat, nommé par la Commune général de la garde nationale parisienne, puis commandant de la prison du Temple pendant que Louis XVIetsa famille y étaient renfermés. Lorsque Louis XVI, sur l'échafaud, vour lut parler au peuple, il fit couvrir sa voix par un roulement de tambours. Nommé général en Vendée, il ne montra que de l'incapacité, et fut honteusement battu à Coron, près de Chollet. Arrêté à son, retour, il ne dut son salut qu'au 9 thermidor. Partisan du Di rectoire, il tenta vainement de s'opposer au 18 brumaire. Depuis, il n'a plus joué aucun rôle. Son fils a écrit sa Vie et défendu sa mémoire. SANTERRE (LOORDET de), auteur. V. LOURDET.
- SANTEUIL ou SANTEUL (J. B.), Sanlolius, poète latin moderne, né à Paris en 1630, mort en 1697, était chanoine de St-Victor. Il s'acquit autant de célébrité par sa gaieté et ses bizarreries que par son talent poétique. Son latin,plein de verve, n'a cependant pas 1s couleur, la physionomie antiques. Santeuil s'était d'abord exercé daas la poésie profane, mais, à la sollicitation de Bossuet, il se consacra tout entier aux sujets religieux. Lié avec les Jansénistes, il se fit des affaires avec les Jésuites pour une èpitaphelaudative d'Arnauld. On a prétendu à tort qu'il fut empoisonné par du tabac d'Espagne qu'on avait mêlé à son vin dans un repas pour animer sa verve; La Monnoye assure qu'il fut tué parl'émétique. Ses poésies consistent en hymnes, inscriptions, épigraphes (dont plusieurs pour les fontaines" de Paris), etc. Ses OEuvres profanes forment 3 vol. ra-12, Paris, 1729, édition Barbou; ses hymnes remplissent un 4° volume. Les Hymnes ont été trad. en vers franc, pai l'abbé Saurin, 1842. Ona publié sous le titre de San-toliana un recueil de bous mots de Santeuil.
- SAN-THOMJÊ ou MBLIAPOUR, v. de l'Inda anglaise (Madras), à 9 kil. S. de Madras. Evêché catholique. Elle appartint aux Portugais de 1545 à 1672 et fut le ch.-l. de leurs établissements sur la côte de Coro-mandel; puis passa aux Français (1672), aux Hollandais (1674), enfin aux Anglais (174a.—Y. THOMAS (S.) .
- SAN-THOMË, île de l'Afrique portugaise-, dans le golfe de Guinée, 1200 kil. N. O. du cap Lopez, par 0» 25' lat. N., 4° 24' long. E.: 20000 hab.; ch.-l., San-Thomé, qui a environ 2000 hab, (résidence d'un évêque). Pic Ste-Anne(2400m). Climat chaud et malsain, mais sol fertile.— Cette île fut découverte en --1471 par Vasconcellos le jour de laSt-Thomas.
- SANTIAGO ou ST-JACQUES-DE-COMPOSTELIE, Campus Stella au moyen âge, v. d'Espagne Y Galice), anc capit. de la Galice, dans l'intend. de la Coro-gne, sur le Sa?, au pied du mont Pedrosq:, à 40 k. S. de la Corogne et à 508 H. O. de Madrid; 29 000 h. Archevêché (très-richôjadis),uniyersité,ane. ch.-l. de l'ordre de St-Jacques.Belle cathédrale, composée de 2 églises bâties l'une sur l'autre et qui renferme le le tombeau de S. Jacques le Majeur, avec un riche Trésor. Fabriques de dentelles, tanneries; commerce d'images saintes et de~chapelets.—? L'archevêché, qui était d'abord à Iriensè, fut transféré en ce lieu vers 840, sous Alphonse II,lorsqu'on y transporta le corps de S. Jacques, patron de l'Espagne (trouvé en 808 par l'évêque Théodomir). Sounomlatinde Campussteuie lui vient d'une étoile miraculeuse qui, selon la légende, indiqua le tombeau de l'apôtre. On eonte que peu après (sous Ramirel), à la bataille de Logrono, S. Jacques lui-même, monté sur un cheval blanc, décida la Victoire qui fut remportée sur les Arabes d'Abderrahman II. Quoi qu'il en soit, la ville devint bientôt un lieu de pèlerinage des plus célèbres. Les Maures prirent et saccagèrent Santiago en 997, mais sans la garder. Charles-Quint y assembla les Cortès en 1520. Les Français l'occupèrent de 1809 à 1814.
- SANTIAGO, capît.duChili.sur la Maypocha,à2800 k. S. de Lima, parî2°8'loiig. O., 33" 16'lat.S. ;8000Ûb.
SÀNT
— 1699 —
SANV
Siège du gouvernement, ch.-l. du dép. de son n om évêehé, université, lycées, bibliothèque, monnaie, banque; consulats. Chem. de fer. Située sur un plateau élevé, la ville offre un climat sain et délicieux. Elle est belle et régulière, mais inachevée : très-belle place au centre, église St-Dominique remarquable, belle promenade de ï'Alameda, beau pont, monnaie, palais du gouverneur; chemin de fer. Poterie, ébé-nisterie, sellerie. Santiago est l'entrepôt de tout le commerce du Chili. Tremblements de terre fréquents : ceux de 1822 et 1829 surtout ont fait le plus grand mal. La ville fut fondée en 1541 par Pedro de Valdivia. — Le dép. de Santiago a pour bornes celui d'AConcaguaau N., les Andes à l'E., et pour villes principales (outre Santiago) Valparaiso, Sta-Cruz, Roncagua, Tiltil; env. 280 000 hab.
- SANTIAGO (île), la plus grande des îles du cap Vert (55 k. sur 22); 20 000 h. ; ch.-l., Villa-da-Praya.
- SANTIAGO-DE-ALANHI, v. de la Nouvelle-Grenade (Isthme), ch.-l. de la prov. de Veragua; 5000 h.
- SANTIAGO-DE-CUBA, en. du dép. oriental de Cuba, à l'embouch. du Santiago, à 800 k. S. E. de la Havane ; 30 000 h. Archevêché. Port excellent, défendu par le château fort del Morro. L'air y est malsain et l'on y manque d'eau.—Cette ville, fondée en 1514 par Diego Velasquez, a été jusqu'à 1589 la capit. de l'île deCuba. Dévastée par un tremblement de terre en 1852.
- SANTiAGo-DE-HAïTi,ouS.de losCaballeros,v. d'Haïti, ch.-l. du dép. du Nord-Est, à 170 kil. N. O. de St-Domingue, a un petit port à 24 kil. de là; 10000 h.
- SANTIAGO-DEL-ESTERO, v. de la Plata, anc ch.-l. de l'Ëtat.de son nom, sur le Rio Dulce, à 880 k. N. O. de Buénos-Ayres; env. 3000 h. Fondée en 1562.— L'Etat de Santiago est situé entre ceux de Tucuman au N., de Catamarca à l'O., de Cordova au S.
SANTIAGO-DE-LA-VÉGA. V. SPANISH-TOVffl. SANTIAGO-DE-LOS-CABALLEROS.F.GUATEMALA(VIEILLE) et SANTIAGO-DE-HAÎTI.
- SANT1LLANE, Concana, v. de la Vieille-Castille (Santander), sur quatre petits ruisseaux : 2300 hab. Ancien château. Patrie de l'architecte J. deHerrera, qui termina l'Escurial. — Jadis capit. de la partie orientale des Asturies, qui prenait de là le nom d'As-turie de Santillane, par opposition à l'Âst.d'Oviedo.
- SANTILLANE (Don Inigo Lopez de MENDOZA, marquis de), un des premiers seigneurs et des plus grands poètes de la cour du roi de Castille Jean II, né à Car-rion de los Condes en 1398, m. à Guadalaxara en 1458, était fils d'un grand amiral de Castille. Disciple et ami du marquis de Villena, il acquit lui-même en Europe la réputation de chevalier accompli. On a de lui : le Centiloquio, recueil de cent maximes de morale et de politique, qu'il composa pour l'instruction du prince royal (depuis Henri IV de Castille) ; le Proe-mio, notice curieuse sur l'origine de la poésie et sur les anciens poètes ;la Comediata de Ponsa, essai de drame, où il décrit la bataille que le roi d'Aragon Alphonse V livra aux Génois en 1435; le Manuel des favoris, poème sur la mort du connétable Alvaro de Luna. Ses poésies, d'un style élégant, sont gâtées par l'affectation de l'érudition.
- SANTO-ANTOiMO-DE-TUUCO, v. du Brésil (Minas-Geraës), dans les monts Espinhaçoet le district Dia-mantin, à 550 kil. N. deRio-de-Janeiro; 6000 h.
- SANTO-DOMINGO, v. de l'île de Haïti, capit. de la partie espagnole, sur lacôte S. E., à 320 kil. E. du Port-au-Prince, à l'embouchure de l'Ozama; 7000h. Jolie ville ; belle cathédrale gothique. Commerce peu important.— Fondée sur la rive gauche de l'Ozama par Barth. Colomb en 1496, sous le nom de Nouv.-Isabelle, elle fut presque détruite par un ouragan en 1504, et rebâtie sur la rive droite dans le lieu qu'elle occupe à présent : ellafut alors appelée Sto-Domingo du prénom du père de Colomb, qui avait S. Dominique pour patron. Elle fut surtout florissante au xvr* s. Fr. Drake la prit en 1586, st les Français en 1795. Après avoir fait partie de la rép. d'Haïti, elle s'est constituée (1843) en république indépendante. V. HAÏTI.
SANTO-ESPIRITO (Brésil). F. ESPIMTO-SANTO.
- SANTONA, v. forte et port d'Espagne (Vieille Castille), à 26 kil. E. de Santander, sur une presqu'île, dans une baie du golfe de Biscaye; 1200 hab. Prise par les Français en 1809 et 1823.
- SANTONE's, peuple de Gaule, au S. des Pictones, avait pour ch.-l. Santones, d'abord Hediolanum (auj. Saintes), et pour autres villes principales Santonum portus (la Rochelle) et Inculisma (Angoulême). Ce peuple, qui faisait d'abord partie de la Celtique, en fut séparé par Auguste pour être joint à l'Aquitaine. Il occupait la Saintonge, l'Angoumois et YAunis.
- SANTONS, espèce de moines musulmans,analogues aux Calenders, mènent une vie vagabonde; ils simulent la folie (parce qu'elle passe pour inspiration chez les Musulmans), querellent ceux qu'ils rencontrent, ou demandent l'aumône tout armés, et souvent même détroussent les voyageurs.
- SANTO-PIETRO, ch.-l. dec. (Corse), dans l'arrond. de Bastia; 1547 hab.
- SANTORIN (Ile), l'anc Thêta, île de Grèce (Cy-clades), au S. de celle d'Ios, par 23°8'long. E., 36-22' lat. N., a 15 kil. sur 7 et env. 13 000 h. Terrain de formation volcanique: la côte occid.,en forme de croissant, est une portion de la circonférence d'un ancien cratère. Vins estimés, grains, coton, etc.—Devenue chrétienne à la fin du ni" s., l'Ile de Théra (F. ce nom) prit le nom de Ste Irène, qui y fut martyrisée en 304 : c'est ce nom qui, en se corrompant, a formé Santorin. Après la 4e croisade, elle fiupartie du du-* ché de Maxos. Elle fut conquise par lesTurcs en 1537, et prit part à l'insurrection grecque. Elle fait auj.partie, dans le royaume de Grèce, du nome des Cy-clades : elle forme, avec Nio, Amorgos et Anaphé une éparchie ou diocèse, dont Phira, la ville principale de l'île, est le chef-lieu.
- SANTOS, V. et port du Brésil (St-Paul), dans l'île St-Vincent,côte N., à 50 kil. S. E. de St-Paul, 7000h. Bon port; riz et café renommé. — Fondée en 1545.
- SANTO-THOMAS, port de Guatemala, au fond de la baie de Honduras, donne son nom à un établissement belge fondé en 1843, entre les fleuves Poto-chic au N. et Montagna au S.
- SANUDO (Marc), général vénitien, né en 1153, m. en 1220, fit partie de la 4e croisade, aida les Francs à renverser l'empire de Constantinople et à fonder l'empire latin, s'empara, pour les Vénitiens, desSpo-rades et des Cyclades, notamment de Naxos (1207), fut créé duc de l'Archipel par l'emp. latin Henri, et_ transmit ce titre à ses descendants. Favorisé par les Génois, il se rendit indépendant, enleva Candie à ses compatriotes, et se fit proclamer roi de cette île, mais il la perdit bientôt. Néanmoins, il conserva Naxos et s'y maintint jusqu'à sa mort. Seg, successeurs portèrent le titre de ducs de l'Archipel jusou'à. Jean Sanudo, 6" duc, qui, à la fin du xiv" s., donna la main de sa fille et la souveraineté de Naxos au prince de Négrepont.
- SANUTO (Marino), dit l'Ancien ou Torsello, noble Vénitien, fitcinq voyages en Palestine, s'efforça, mais sans succès^de susciter une croisade, convoitant l'Egypte pour Venise, et composa dans ce but son Liber secretorum Fidelium crucis super Terrx sanctse récupérations (1306), ainsi que des Cartes delà Méditerranée, qu'il présenta en 1321 au pape Jean XXII. Son ouvrage a été publié par J. Bongars, dans les Gesta Dei per Francos, t. II. On doit à M. Postansque une dissertation De Marini Sanuti vita et scriptis, 1855.
SANUTO (Marino), le Jeune, né à Venise en 1466, m. en 1531, était historiographe de la république. Il a laissé, entre autres ouvrages : De adventu Ca-roli (Charles VIII) in Italiam adversus regnum nea-folilanum (resté manuscrit, et dont la Bibliothèque impériale de Paris possède un exemplaire); De origine urbis Venetss et vita omnium ducum, ouvrage publié par Muratori, Milan, 1733, in-f., et qu'on appelle la Chronique de Sanulo. SANViC, bg de la Seine-Inf., attenant au Havre
SAl'Il — 1700 — SARâ
et auj. réuni en partie à cette ville; 2529 h. Chaux hydraulique noir animal, épuration de goudron. SANZIO (Raphaël), peintre. F. RAPHAËL.
- SAÔNE, VAraris des anciens, Segona ou Saucona nH moyen âge, riv. de France, naît à Vioménil (arr. île Mirecourt), dans le S. O. du dép. des Vosges, couli au S., traverse les dép. de Hte-Saône, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, sépare ceux du Rhône et de l'Ain, et tombe dans le Rhône, à Lyon, parlar.dr., après ur. cours de 450 kil. Elle arrose Châtiilon-sur-Saone, Port-sur-Saône, Gray, Pontailler, Auxonne,St-Jean-de-Losne, Verdun-sur-Saône, Châlon, Tournus, Mâ-con etTrévoux.Ses principaux affluents sont : adroite, l'Armance, le Salon, la Tille, l'Ouche; à gauche,l'Oignon, le Doubs.la Seille, la Reyssouse, la Veyle. Elle reçoit en outre les canaux de Bourgogne, du Centre t't du Rhône-au-Rhin. Sujette à des crues désordonnées, cette riv. a causé de fréquentes inondations dont la ville de Lyon a eu surtout à souffrir, notamment en 580, 1570, 1602, 1709, 1840.
- SAONE dièD. de la HAUTE-), entre ceux des Vosges au N., du uoubsetdu Jura auS.,duHt-Rhinàl'E., de la Hte-Marne et de la Côte-d'Or à l'O. : 4340 kil. carr. et 317183 hab.; ch.-l-, Vesoul. Il est formé •l'une partie de la Franche-Comté. Pays montagneux, couvert au N. el à l'E. par une ramification des Vosges; climat humide, mais sain. Manganèse, plomb argentifère, cuivre pyriteux et argentifère; houille, "">rbe; marbre, granit, jaspe, albâtre, plâtre; pierres i. aiguiser et meulières; terres alumineuses, vitrio-liques et à potier, sadleàverre; eaux minérales. Sol fertile (grains, légumes, colza, navette, lin, chanvre, vins ordinaire en abondance). Gros bétail, chevaux, porcs. Grande industrie (hauts fourneaux, forges, tréfileries; quincaillerie, pièces d'horlogerie; tissus de coton; verre, faïence, poterie; moulins à huile, kirsch). Commerce actif. Bpiucoup d'antiquités et de médailles. — Ce dép. a 3 arr. (Vesoul, Gray, Lure), 28 cant., 651 communes : il appartient à la 7° division militaire, ressortit à la cour impériale et fait partie de l'archevêché de Besançon.
- SAONE-ET-LOIRE (dép. de), entre ceux de la Côte-d'Or au N., de la Loire, du Rhône, de l'Ain au S., du Jura à l'E., de l'Allier à l'O. : 8436 kil. carr. ; 582 ] 37 hab. ; ch.-l.. Mâcon. Il est formé d'une partie de l'anc Bourgogne. Mont, du Charolais, nombreux coteaux. Outre la Saône et la Loire, ce dép. est arrosé par plusieurs petites rivières qui se partagent entre la Loire et le Rhône (l'Arroux, la Seille, etc.). FIT, houille, cristal de roche, albâtre, marbre, pierre lithographique, pierre de taille ; eaux minérales. Çrai-ries, forêts; froment, pommes de terre, chanvre, fruits; nombreux vignobles, bons vins. Gros et menu bétail, chevaux, porcs, etc. Forges et usines à fer; tissus de coton, de fil, de laine; horlogerie; eau-ile-vie de marc, etc. Commerce actif, surtout en vins de Mâcon. — Ce dép. a 5 arr. (Mâcon, Lou-hans, Charolles, Châlon, Autun), 48 cantons, 592 communes; il appartient à la 8" div. militaire, dépend de la cour impér. de Dijon et forme l'évêché d'Autun.
- SAORGE ou SAORGIO, ch.-l. de c (Alpes marit.), à 37 kil. N.E. de Nbe; 3356 h. Château fort qui commande le col de Tende; pris par Masséna en 1794.
SAOSDUCHÉE. V. NABUCHODONOSOR I. SAPAUDIA, nom latin de la SA VOIE. SAPUADIN. V. MÊLIK-EL-ADEL. SAPIHKA.V. ANANIAS.
- SAP110, Sappho, célèbre femme poète, né àMi-tylène (Lesbos), vers 612 av. J.-C, resta veuve de bonne heure, conspira avec Alcée contre Pittacus, tyran de sa patrie, fut bannie etalla mourir en Sicile. On raconte que, méprisée de Phaon dont elle était éprise, elle mit fin à ses jours en risquant le saut de Leu-cade : ces faits paraissent appartenir à une autre Sa-pho, Lesbienne aussi, mais d'Êrésos, courtisane fameuse en son temps, et qui vécut plus tard. Les anciens sont unanimes pour admirer la verve et le feu qui brillaient dans les vers de Sapho : on la surnom-
mait la Dixième muse; son nom a été depuis appliqué aux femmes qui se livraient avec le plus de succès à la poésie lyrique. Sapho inventa le vers saphique (un trochée, un spondée, un dactyle et deux trochées : Pidimus flavum Tiberim, retortis). Il ne nous reste de ses poésies que quelques fragments, parmi les- uels on remarque l'Hymne à finus, et 4 strophes
'une belle ode à l'Aimée, traduite en latin par Catulle, en français par Boileau et Delille. Le tout a été recueilli par Wolf, Hambourg, 1733, par Vogler, Leips., 1810, etse trouve dans les recueils de Gaisford (1823), de Schneidewin (1839) et de Bergk (1843).
- SAPOR ou mieux CHAHPOBR, nom commua à plusieurs rois sassanides de Perse et d'Arménie.
- SAPOR i, roi de Perse de 238 à 271, fils d'Artaxerce I et d'une esclave du sang des Arsacîdes, envahit la Mésopotamie (242) , alors au pouvoir des Romains, mais recula devant l'empereur Gordien, qui lui imposa une paix désavantageuse; s'empara de l'Arménie après en avoir ttfé le roi Chrosroès, reprit les armes contre Rome sous Valérien, pénétra en Syrie, et, s'étant concerté avec le traître Macrien, fit prisonnier l'emp. Valérien (2B0), qu'il traita avec barbarie (V. VALERIEN) ; put alors ravager sans obstacle la Syrie, la Cappadoce,Ia Cîlicie (260); mais fut forcé à la retraite et battu au passage de l'Euphrate par Odénat qui le poursuivit jusqu'à Ctésiphon(261). Il venait de s'allier avec Zénotiie contre Auréliën, lorsqu'il mourut, laissant le trône à son fils Hormîsdas I. — n, fils posthume d'Hormidas II, fut proclamé roi avant sa naissance (310), marcha à 16 ans contre les Arabes qui infestaient ses États, persécuta lès Chrétiens, protégea en Arménie la faction idolâtre qui chassa Cuosroèsde ce royaume (338), imposa tribut à ce prince, qui avait été rétabli par Constance II, puis fit directement la guerre aux Romains, leur livra neuf batailles, entre autres celle de Singare, où il resta vainqueur (348), tenta en vain de prendre Nisibis (350), mais réussit en 359, après un siège meurtrier, à s'emparer d'Amide, puis fit la guerre à Julien, devenu empereur : après plusieurs revers, il gagna, sur les bords du Tigre, une bataille dans laquelle ce prince fut blessé mortellement (363). Il se fit céder par Jovien, son successeur, les provinces; que les Romains possédaient au delà du Tigre, avec la suprématie sur l'Arménie et sur l'Ibêrie. Il mourut en 380. —mrégna de 384 à 389, après Arta-xerce II, et acheta la paix de Théodose le Grand.
- SAPOR, roi d'Arménie, fils d'iezdedjerd I, roi de Perse, fut fait roi d'Arménie à la mort de Chosroès III, en 415. Il tenta en vain de détacher ses sujets du Christianisme et de l'alliance des Romains : une insurrection lui enleva la couronne d'Arménie pendant un voyage qu'il fit à Ctésiphon (420).
- SARA, fille de Tharé et nièce d'Abraham, devint sa femme. Abraham, la donnant pour sa sœur, l'emmena en Egypte, où le pharaon Apophis voulut attenter à sa chasteté, puis la conduisit dans les États d'Abimélech, qui conçut aussi de la passion pourelle; mais, protégée de Dieu, elle réussit à se soustraire à leurs coupables entreprises. Longtemps stérile et se voyant âgée, elle avait engagé son époux à épouser Agar, sa servante; peu d'années après, elle devint elle-même enceinte, quoique âgée de 'J0 ans, et mit au monde un fils, Isaac Dans la suite, ayant Su sujet dé se plaindre d'Agar, elle la fit chasser par Abraham, ainsi que son fils Ismaël. Elle m. à 127 ans.
[modifier] SAR
- SARABAT ou KEDOUS, Bermus, riv. d'Aoatolie, naît dans le Mourad-Dagh, coule au S. O., àl'O.,,et tombe dans le golfe de Smyme, à, 18 kil. N. O. de Smyrne, après un cours de 280 kil.
- SARAC, roi de Ninive. V. CHINAIADAN.
- SABACÈNES, Saraceni tribu nomade de l'Arabie déserte, vers le N., résista longtemps aux forces de l'empire d'Orient et fut des premières à embrasser l'Islamisme. Les Saracènes paraissent avoir donné leur nom aux Sarrasinsdu moyen âge.
- SARAGOSSE, Salduba, puis Cxsarea Augusta,en espagnol Zaragnza, anc capit. de l'Aragon, auj. sh.-l. de l'intend. de Saragosse, sur l'Êbre, à 28 kil. N. E. de Madrid; 50 000 hab. Archevêché, courd'ap-oel, université, plusieurs collèges, séminaire, académie des heaux-arts, bibliothèque. Belle cathédrale, fameuse église Notre-Dame delPilar, renfermant une image de la Vierge qui attire beaucoup de pèlerins; tour penchée, dite TorreNueva; beau pont, chemin de fer. Scieries, draps fins, vins et eaux-de-vie. Beaux environs ; pâturages renommés. — Saragosse fut, dit-on, fondée par les Phéniciens; les Romains l'agrandirent et l'embellirent; Auguste y établit une colonie de vétérans, lui donna le nom de Cxsarea Augusta (dont Saragosse n'est qu'une corruption), et en fit une des premières villes de la Tarraconaise. Les Suèves s'en emparèrent en 452, les Goths en 470 et les Sarrasins en 712. En 1014, elle devint la. capitale d'un petit État maure; en 1118, Alphonse, roi d'Aragon, la reprit après un long siège. Après la mort du roi d'Espagne Charles II, Saragosse prit parti pour l'archiduc Charles, qui battit Philippe V sous ses murs en 1710. Cette ville soutint contre les Français en 1808 et 1809 deux sièges fameux par l'héroïque défense des habitants (V. PA-LAFOX). — L'intend. de S., entre celles de Huesca au N. E., de Tarragone à l'E., de Castellon au S. E., de Téruel au S., de Soria et de Logrono à l'O. et de Pampelune auN. O., a225 kil. sur 90, et 350 000 h. SARAJEVO, v. de Turquie. V. BOSNA-SERAÏ. SARAMON, ch.-l. de cant. (Gers),sur la Gimone, à 22 kil. S. E. d'Auch; 1299 hab. Ville fort ancienne. SARAOUAN, prov. du Béloutchistan, entre le Kaboul au N., le Katch-Gandava à l'E., le Djalaouan au S., le Mékran au S. O. : 380 kil. sur 150; ch.-l., Kélat. Élève de chameaux, moutons et chèvres.
SARB — 1701 — SÀRD
- SARATOGA v. des Etats-Unis (New-York), à260k. N. de New-York ; 4000 hab. Eaux minérales en grande vogue, efficaces surtout dans les maladies du foie et des intestins. Le général anglais Burgoyne fut battu près delà, le 17 oct. 1777, par le gén. américain Gates. SARATOV, v. delà Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt de Saratov, sur la r. dr. du Volga, à 1590 k. S.E. deSt-Pétersbourg; 44 000 h.Évêchégrec, cour civile et criminelle. Gymnase et jardin botanique. Ville très-commerçante, centre des échanges entre Moscou et Astrakan; foire de chevaux. Aux env.,mines d'alun, culture du mûrier. — Bâtie en 1594 sur la r. g. du Volga, elle fut presque détruite en 1774 par un incendie et reconstruite sur la r. dr. du fleuve. — Le gouvt de Saratov, entre ceux de Penza et de Simbirsk au N., d'Orenbourg à l'E., d'Astrakhan au S., des Cosaques du Don, de Voronéje et de Tam-bov à l'O., a env. 600 kil. en long et en large et \ 500 000 hab. Le sol est très-fertile au N. E.; dans la partie du S. E. sont des steppes immenses. Outre le Volga, fleuve principal, on y remarque les deux Ouzen, l'Irgiz, le Khoper et le lac Altan, qui fournit par an 180 000 000 de kilogr.de sel.
- SARAZIN (Jacq.), sculpteur, né à Noyon en 1590, m. en 16(50, passa 18 ans à Rome où il reçut les conseils du Dominiquin et gagna la protection du cardinal Aldobrandini, obtint à son retour la faveur de Richelieu qui l'employa, devint gendre de Vouet, et eut grande part à l'établissement de l'Académie de peinture, où il entra dès la fondation (1655) et dont il fut le premier recteur. On remarque parmi ses œuvres Allas et Polyphème, à Rome : S. Jean et S. Bruno, à Lyon ; les Quatre anges de l'Églisek St-Ni-colas-des-Champs, à Paris; le Mausolée du cardinal de Bérulle, à l'Oratoire de Paris. Son chef-d'œuvre flst le monument de H. de Bourbon, qui représentait la Religion, la Justice, la Piété, la Force, avec 14 bas-reliefs en bronze, et qui se trouvait dans l'église des Jésuites de la rue St-Antoine. Ce maître unissait le naturel au grandiose, l'élégance à la sévérité.
- SARAZIN, poète. V. SARRASIN.
- SARBIEVIUS (Casimir SARBIEWSKI , en latin) , poète latin moderne, né en 1695 dans le duché de Masovie (Pologne), entra chez les Jésuites et fut professeur au collège de Wilna. Il réussit surtout dans le genre lyrique et composa 4 livres d'Odes qui l'ont fait surnommer par ses compatriotes l'Horace polonais. Pendant un voyage à Rome, sous le pontificat d'Urbain VIII, il fut chargé de revoir les hymnes du Bréviaire. La meilleure édition de ses poésies est celle de Barbou, Paris, 1791, in-12.
- SARDAIGNE, Ichnusa, puis Sardinia chez les anciens, grande île de la Méditerranée, au S. de la Corse, dont elle est séparée par le détroit de Bonifacio, fait partie des anciens États sardes, qui avaient tiré de là le nom de Royaume de Sardaigne ; elle a env. 270 kil. du N. au.S., cUr 115 de moyenne largeur, et 550 000 hab. ; capit., Cagliari (Pour la division administrative, V. ci-après ETATS SARDES). La Sardaigne est hérissée de hautes montagnes, dont les principales sont le Gennargentu {Janua Argenti), au centre, et le Limbosa, au N. : le ïirsi ou riv. d'O-ristano est le principal cours d'eau. Le climat de l'île, sain dans les montagnes, est moins salubre dans les parties basses et Jtumides; le sol est très-fer>./:u\. surtout en céréales, ce qui faisait jadis nommer cett» »«i la nourrice de Rome, mais l'agriculture est arriérée; la pêche y est très-abondante. On trouve dans l'île beaucoup de mines (fer, plomb, houille, anthiWte, cuivre,marbres,basalte, améthystes,«jrc!oines, etc.). L'industrie est faible, le commerce très-borné. En général, le Sarde est très-pauvre. — La Sardaigne était appelée par les Grecs Sandaliotis ou Ichnusa, d'après sa forme assez semblable à celle d'une sandale ou d'un pied. Elle semble avoir été peuplée, partie par les Ibères, partie parles Pélasges, les Étrusques et les Phéniciens; elle reçut ensuite quelques colonies grecques. Les Carthaginois s'y introduisirent en 512 av. J.-C. et y dominèrent jusqu'au milieu du m* s. av. notie ère; Rome y mit le pied dès 259 av. J.-C., et finit par l'enlever aux Carthaginois (en 238, après la guerre des Mercenaires). Genséricen devint mattre vers 436 de J.-C. Les Grecs, qui la reprirent sur les Vandales, ne purentla défendre contre les Arabes d'Espagne, qui s'y établirent de bonne heure. Aidés de Pise et de Gênes, les indigènes se débarrassèrent des infidèles en 1022. L'île fut alors partagée en quatre judicaturesindépendan tes: Arboréeou Oris-tanoàl'O.,Oléastro àl'E., Gallura auN. E.,etTorrès au N. O. ; mais bientôt la Sardaigne tomba sous le joug des deux républiques de Pise et de Gênes, qui, en 1175, se la partagèrent sous la médiation du pape. Frédéric II en investit son fils Enzio (1239), mais, après la chute des Hohenstaufeu, Pise en redevint maîtresse (1258). Jacques II le Juste, roi d'Aragon, !a conquit sur Pise en 1297, et depuis ce temps jusqu'à 1714 elle fit partie de la couronne d'Aragon, puis «lo l'Espagne. Le traité de Rastadt la donna en 1714 à l'Autriche, mais celle-ci la céda dès 1720 au duc île Savoie, Victor-Amédée II, qui prit alors le tiire ue ' rot de Sardaigne. Dépouillés de leurs Etats de terre ferme par la France, les rois de Sardaigne Charles-Emmanuel et Victor-Emmanuel se réfugièrent dans cette île et y résidèrent de 1798 à 1814.
- SARDAIGNE (Royaume de). V. SARDES (ETATS).
- SARDANAPALE, dit aussi Tonos-Concoleros,dernier souverain du 1er empire d'Assyrie, régna de' 797 à 759 av. J.-C, ou, selon quelques-uns, de 836 à 817, et vécut dans le luxe'et la mollesse, négligeant les soins du gouvernement. Arbacès, prince mède, et Bèlésis, prince chaldéen, soulevèrent contre lui les Mèdes, les Perses et les Babyloniens. Alors Sar-danapale quitta sa vie voluptueuse et prit les armes : il gagna d'abord une bataille sur les rebelles, mais il fut vaincu dans une seconde rencontre, et se retira dans Ninive où il se défendit pendant plus de deux ans. Un débordement du Tigre ayant ouvert aux assiégeants une large brèche dans tes murs de la ville, il reconnut l'impossibilité de résister plus longtemps. Toutefois, ne voular_t pas tomber vivant entre les mains de ses ennemis, il fit élever dans une des cours de son palais un immense bûcher où il plaça ses trésors et il s'y jeta lui et ses femmes (759). DÛ reste, rien de plus incertain que tout ce que l'on raconte de Sarda-napale. A près sa mort, l'empire d'Assyrie fut démembré : il se forma 3 nouveaux royaumes : ceux de Mé-die, de Babylone, de Ninive. Phul, son fils, régna sur le dernier sous le nom de Sardanapale II. V. J?HUL.
SÀRD — 1702 — SARD
- SARDES, auj. Sart, capit. du roy. de Lydie, sur le Pactole, près de son confluent avec l'Hérmus, dans une plaine délicieuse et fertile, au pied du mont Tmolus. Vainqueur de Crésus, Cyrusprit Sardes en 547 av. J.-C, etmitainsi fin au roy. de Lydie. Sous les Perses cette ville fut le ch.-l. de la 2* satrapie. Sa richesse, longtemps proverbiale, baissa pendant la période persane, bien que Sardes fût comme le point de contact des Grecs et des Perses, et le centre d'un grand commerce de terre, surtout du commerce d'es-ciaves. Lors de la révolte de l'Ionie contre la Perse, Sardes fut brûlée par les Athéniens (499). En 262, Eumène, roi de Pergame, battit Antiochus I aux environs de Sardes et s'empara de la ville. Sous les Romains, héritiers des rois de Pergame, elle redevint très-florissante : Florus l'appelle la Seconde Home. Renversée par un tremblement de terre sous Tibère, elle fut relevée par ce prince ; Adrien l'embellit en-core.On y célébrait de4 en 4 ans des jeux magnifiques. Sardes embrassa de bonne heure le Christianisme : S. Jean y établit un des 1'™ évêchés. Elle fut détruite parTamerlan en 1402. On n'y voit plus que des ruines.
- SARDES (ÉTATS) OU ROYAUME DE SARDA1GNE, 8110. Etat
d'Europe, se composait de 2 parties distinctes, l'Ile de Sardaigne (V. ci-dessus) et les États de terre-ferme. Ceux-ci, situés au N. de l'Italie, partie à l'E. des Alpes, partie à l'O. de ces montagnes, entre la Suisse au N., la France à l'O., la Vénitie a l'E. et la Méditerranée au S., comprenaient le duché de Savoie, le Piémont, le Montferrat, le comté de Nice, le marquisat de Saluées, le duché de Gênes et une partie de l'anc Milanais. En y ajoutant la Sardaigne, le tout ensemble montait à 76 268 k. carrés et à 5 000000 d'hab. environ; capitale, Turin.
- En 1860, avant la formation an Royaume d'Italie, les Etats sardes étaient partagés en 14 divisions, subdivisées elles-mêmes en 50 provinces ou intendances :
Divisions. Provinces, Divisions. Provinces. Turin Turin.
Savone.
Pignarol. Savone.... Acqui.
Suse.
Aibenga.
Coni.
Nice.
Mondovi.
Oneille.
Alba.
San-Remo.
Saluées.
f Annecy.
Novare. Annecy... Paucigny.
Lomelline.
.Chablais.
Pallanza. ( Chambéry. Chambéry. ! H.-Savoie. ( Maurienne.
Ossola.
k Val-Sesia.
, Alexandrie.
! Asti. Sardaigne. Alexandrie.. < Voghera.
1 1 Tortone. f Cagliari.
^ Bobbio. ' Verceil. Cagliari... g^ . Bielle. l Oristano.
Casai. I Nuoro.
Ivrée. Aoste. Nuoro .... J Cuglieri.
1 Lanusci.
Gênes. Sassari.
Chiavari. Novi.
Alghero. Ozieri.
Levante.
Tempio.
- Les Etats de terre ferme, sillonnés par les ramifications des Alpes, sont très-montagneux:cependant on trouve au N. E., dans le Piémont, de vastes et riches plaines. Ce pays est arrosé par le Rhône, l'Isère, le Var, et la Magra, affluents de la MéBiterra-née ; par le Pô et ses affluents, Tanaro, Stura, Doire-Baltêe, Doire-Ripaire, Sesia, Tes,sin, dont les eaux se rendent à l'Adriatique. Les produits les plus importants du sol sont le .riz, le maïs, le froment, les vins, les huiles, les figues, les citrons,les oranges,le miel. On y élève principalement des mulets et des abeilles. Les richesses minérales consistent enfer, argent, plomb, cuivre, soufr», manganèse, cobalt, albâtre, marbres, sel; on y trouve un assez grand nombre de sources minérales, la plupart sulfureuses. L'agriculture, l'industrie, le commerce, les sciences fleurissent dans les anciens Etats sardes. On y compte 4 universités : Turin, Gênes, Cagliari, Sassiri, et 6 archevêchés:Turin,Gênes, Verceil, Cagliari, Oristano , Sassari. Le gouvernement est une monarchie héréditaire représentative.
- Le royaume de Sardaigne a eu pour point de départ le comté de Maurienne, dont les possesseurs, vassaux des rois d'Arlesdès 999, devinrent en 1027 comtes de toute la Savoie . Ils y réunirent le comté deSuze, puis Turin (1091), et eurent de plus le vicariat de l'empire en Piémont et en Lombardie. A la mort de Philippe, comte de Savoie (1285), qui ne laissa pas d'enfants, la maison de Sardaigne se trouva partagée en 3 branches, dites do Vaud, de Piémont et de Savoie, qui furent formées par ses 3 neveux. Les deux premières cessèrent de régner en 1359 et en 1418; la 3', qui eut pour tige AmédéeV, avait dans l'intervalle réuni la Bresse, le Bugey, les baronnies de Vaud, de Gex et de Valromey. Amé-dée VIII, premier duc de Savoie (1416), quifutquel-que temps papesous le nom de Félix V (1439-1447), y ajou la le Genevois, le Valais et le comté de Nice ; en outre, il hérita en 1418 du Piémont. A sa mort, la Savoie, déchirée par des troubles, tomba sous l'influence de la France. S'étant plus tard déclarée pour Charles-Quint contre François I,jelle fut occupée par les Français et resta province française pendant 15 ans (1532-59). La paix de Cateau-Càmbrésis lui rendit son duc Emmanuel-Philibert (le vainqueur de St-Quentin).Charles-Emmanuelconquiten 1588 le marquisat de Saluées; mais, par la paix de Lyûii(1601), il céda la Bresse et le Bugey à Henri IV. Allié tantôt à la France, tantôt à l'Autriche, Vietdr-Amé-déel obtint de celle-ci en 1708 le Montferrat et quelques districts du Milanais, notamment Alexandrie. En 1714, à la paix de, Rastadt, il reçut la Sicile, mais il fut forcé de l'échanger en 1720 contre la Sardaigne. A dater de ce moment, les ducs de Savoie prirent le titre de rois deSardaigne.ilAutriche céda encore à la Savoie, ea 1735, Novare et Tortone, en 1745, Vigevano. Le roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel II, s'étant déclaré pendant la Révolution contre la France, fut en1798, après la prise de Turin par.Joubert, dépouillé de tous ses Etats de terre ferme, qui furent réunis à la République; il se retira en Sardaigne où il continua de régner ; mais jl abdiqua en 1802 en faveur de Victor-Emmanuel, son frère, qui pendant plusieurs années ne régna que sur la Sardaigne. Les événements de 1814 rendirent à Victor-Emmanuel laSavoie et le Piémont ; on y joignit l'ancienne république de Gênes et le comté de Nice. En 1821 eut lieu en Piémont une révolution constitutionnelle à. l'imitation de celle de Naples [V. SAHTA-ROSA), mais l'Autriche étouffa ce mouvement dans l'année même^ En 1848, le roi Ch.-Albert, échappant à l'influence autrichienne, donna, à ses Etats une constitution libérale et seconda de tout son pouvoir l'affranchissement de l'Italie ; mais, trahi à Milan, puis vaincu à Novare, il abdiqua (1849), et alla mourir en Portugal. Son fils, Victor-Emmanuel II, n'en poursuivit pas moins l'accomplissement de son projet. Pour en préparer le succès, il s'allia intimement à la France et à. l'Angleterre et prit part avec elles à la guerre d'Orient. Attaqué inopinément par l'Autriche en 1859, il réussit avec le secours de ta France à repousser l'agression, aida l'Italia à se délivrer de la domination autrichienne et fut proclamé. en 1860 rot d'Italie. V. ITALIE.
SARM — 1703 — SARP
1. Comtes de Maurienne, Philibert I, 1472 puis de Savoie. Charles I, 1482 Bertold, comte de Charles II, 1489 Maurienne, 999 Philippe II, 1496 Humbert I,aMœBïan- Philibert II, 1497 ches Mains, 1er comte Charles III, 1504 de Savoie, 1027 Emmanuel- Phili- Amédée I, 1048 bert, 1553 Amédée II, 1060 Ch.-Emmanuel I, 1580 Humbert II, 1072 Victor-Amédée I, 1630 Amédée III, 1118 Franc-Hyacinthe, 1637 Humbert III, 1118 Ch.-Emmanuel II, 1638 Thomas I, 1188 3. Rois de Sardaigne. Amédée IV, 1233 Victor-Amédée, Boniface, 1253 II (comme duc), 1675 Pierre, 1263 I (comme roi), 1720 Philippe I, 1268 Ch. - Emmanuel I Amédée Y,le Grand, 1285 (III comme duc), 1730 Edouard, 1323 Victor-Amédée II, 1773 Aymon, 1329 Ch.-Emmanuel II, 1796 Amédée VI, le Vert, 1343 en Sardaigne, 1798-1802 AmédéeVIl,leflo«9e,1383 Victor-Emm. I : 2. Ducs de Savoie. en Sardaigne, 1802 Amédée VIII (d'à- sur tous les Etats bord comte ; duc à Sardes, 1814 partir de 1416), 1391 Charles-Félix, 1821 Louis, 1459 Charles-Albert, 1831 Amédée IX, 1465" Victor-Emman. II, 1849
- SARDIQUE, Ulpia Sardica, auj.Sophia, v. de la Dacie lnf.; devint au iv° s. la capitale du diocèse d'IUyrie orientale. Patrie de l'empereur Galère. Il s'y tint en 347 un concile qui condamna les Ariens.
- SARDONES, peuple de la Narbonaise 1", au S., sur la Méditerranée, était limitrophe de l'Hispanie, et avait pour villes principales Ruscino et llliberis. Leur pays a formé le Roussillon; c'est auj. le dép. des Pyrénées orientales.On suppose, d'aprèsleur nom, que les Sardones étaient sortis de la Sardaigne.
- SASEPTA, auj. Sarfend, v. de Phénicie, sur la Méditerranée, entre Tyr et Sidon. Le prophète Ëlie ressuscita le fils d'une veuve de Sarepla.
- SAREPTA,V. de Russie, sur la Sarpa, à 1320k. S. O. de Saratov; 5000 hab. Eau-de-vie, tabac excellent. Fondée par des Frères Moraves en 1765.
- SARGON. roi d'Assyrie. V. SENNACHERIB.
- SARI, Zadracarta, v. de Perse, ch.-l. du Mazan-deran, sur le Mazanderan, à 160 kil. N. E. de Téhéran, 15 000 h. Grand commerce avec Astrakhan.
- SARI D'ORCINO, ch.-l. de c (Corse), à 20 kil. d'A-jaccio; 918 hab.
- SARINE (la), riv. de Suisse. V. SAANE.
- SARE. ou SERCQ, petite île anglaise de la Manche, entre Jersey et Guernesey, à 30 k. delà côte de Normandie ; elle a 4 k. sur 2 et 600 h. Mines d'argent et de cuivre.
- SARLAT, ch.-l. d'arr. (Dordogne), à 72 k. S. E. de Périgueux, au fond d'un vallon; 6586 hab.Trib., collège, maison de Jésuites. Huile de noix, bestiaux, pierre meulière, lignite; truffes, etc. Patrie de La Boétie. Cette ville doit son origine à un monastère de Bénédictins fondé au vin" s. ; un évêché y fut créé par le pape Jean XXII, il subsista jusqu'à la Révolution.
- SARMATIE, Sarmatia, nom vague donné par les anciens à une vaste contrée qu'on place à l'O. de la Scythie et qui s'étendait en Europe et en Asie, entre la mer Baltique et la mer Caspienne, au N. du Pont-Euxin. On distinguait la Sarmatie européenne, entre la Vistule et le Tanaïs, comprenant tous les pays qui forment auj. la Russie et la Pologne; la Sarmatie asiatique, s'étendant à l'E. du Tanaïs jusqu'à la mer Caspienne.—Les Sarmates ou Sauromates étaient une nationdistincte des Scythes. Ils paraissent être sortis du Turkestan actuel, et avoir séjourné longtempsau N. du Caucase ; ils conquirent sur les Scythes les contrées auxquelles leur nom est resté, et dominèrent longtemps sur ce peuple. Ils furent à leur tour subjugués par les Goths (aux m0 et IVe s, de J.-C.). Ils se joignirent aux Hunspour détruire l'empire des Goths (376), et prirent part aux invasions des Huns dans l'Europe occid. au V s. — On distinguait parmi les Sarmates plusieurs peuplades, dont les principales étaient celles des Sarmates Iazyges et des,Sarmato royaux (c-à-d. gouvernés par des rois).
- SARMIGÉTHUSE, v. de Dacie. T. ZARMIGÉTHUSE.
- SARNEN, v. de Suisse (Unterwald), ch.-l. duHt-Unterwald, sur l'Aaetle lac de Sarnen, à 80 kil. E. de Berne; 3600 hab., catholiques. Ecole latine, arsenal. Anc. abbaye de Bénédictins.
- SARNIA, nom latin de l'île de GUERNESEY.
- SARNO, Sarnus, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Principauté Citer.), sur le Sarno, à 17 kil. N. O. de Salerne; 12 000 hab. Évêché. Fabriques de papier, soieries. Eaux ferrugineuses et sulfureuses. Ville très-ancienne, dont on attribue la fondation aux Pélasges. Ferdinand I (d'Aragon), roi de Naples, y fut vaincu par Jean de Calabre (1460).
- SARON (J. R. BOCHART de), 1er président au Parlement de Paris, né en 1730,mort sur l'échafaudrévolutionnaire en 1794, était de la même famille que l'orientaliste Bochart. Il s'occupa avec succès de mathématiques et d'astronomie, se fit remarquer par son habileté à exécuter les calculs les plus compliqués, et fut admis en 1779 à l'Académie des sciences, il favorisa Laplace, et fit imprimer à ses frais le 1er ouvrage de ce savant.
- SARONIQUE (Golfe), auj. Golfe d'Athènes ou d'É-gine, partie de la mer Egée qui s'enfonce entre l'At-tique et l'Argolide, fut ainsi nommée, dit-on, de Sa-ron, roi de Trézène, qui s'y serait noyé. Elle contenait les lies de Salamine et d'Êgine.
- SAROS ou SAROSCH, v. de Hongrie, à 5 kil. N. O. d'Éperies; 2000 hab. Elle donne son nom à un comitat qui a pour ch.-l. Eperies. Ce comitat, situé dans le cercle en deçà de la Theiss, entre ceux d'A-baûjvar au S., de Zips à l'O., deZemplin à l'E,, et la Galicie au N., a 90 kil. sur 80 et 240500 hab. Mines de sel, opales (à Czervitz); sources minérales.
- SAROS (Golfe de), Sinus Mêlas, golfe formé par l'Archipel, sur la côte S. de la Roumé'lie, est séparé, au S. E., de la mer de Marmara et du détroit des Dardanelles par la presqu'île de Gallipoli.
- SAROUDJ, v. de la Turquie d'Asie (Rakka), ch.-l. de sandjakat, à45 kil. S. O. de Réha. Prise par Baudouin en 1100, elle devint le titre d'un comté, qui appartint aux princes d'Édesse.
- SAROUKHAN, sandjakat de iaTurquie d'Asie, dans l'Anatolie (eyaiet d'Aïdin), a pour ch.-l. Ak-Hissar (l'anc. Thyatire). Il est traversé par le Sarabat. Il est formé de la partie N. O. de l'anc. Lydie et doit son nom à l'émir Saroukhan, qui, lors de la dissolution de l'empire de Roum,s'appropriacette province(1307). Le Saroukhan fut réuni aux possessions ottomanes sous Bajazet I, de 1389 à 1392.
- SARPÉDON, fils de Jupiter et d'Europe, disputa le trône de Crète à Minos, son frère, fut vaincu, quitta l'île et alla fonder en Lycie avec ses partisans un petit État. Suivant Homère, Sarpédon fut un des princes qui vinrent au secours de Troie : il fut tué par Pa-trocle ; mais Apollon enleva son corps du champ de bataille, et l'envoya en Lycie,layé, parfumé d'ambroisie et revêtu d'habits immortels.
- SARPI (Pierre Paul), dit Fra Paolo, historien, né à Venise en 1552, m. en 1623, entra chez les Servîtes, où il prit le nom de Frère Paul (Paolo), étudia toutes les sciences, devint en 1585 procureur général de son ordre, et, à partir de 1597, se porta défenseur de Venise dans ses démêlés avec le pape Paul V. La république le nomma son théologien consultant, puis membre du Tribunal des Dix. Ayant été, en 1607, blessé par des assassins, il fut traité aux frais de l'Etat. C'était, a-t-on dit, un protestant travesti en moine : il ne tint pas à lui que la réforme ne s'établît à Venise. Sarpi a écrit l'Histoire de l'interdit, Venise, 1606, l'Hist. du concile de Trente, Londres, 1619, un Traité des Bénéfices, îovl estimé, et un petit écrit sur le Gouvernement de la République de Venise (trad. par Amelot de La Houssaye, sous le titre de Le Prince de Fra Paolo). Ses Oeuvres complètes ont été publiées à Naples, 1790, 24 v, in-8. Elles sont à l'Tndex à Rome. L'ffisS. du concile de Trente a été traduite en français par Le Courayer, 1736, et réfutée par le cardinal Pallavicino.
SARR — 1704 — SART
- SARRALBE, v. d'Alsace-Lorraine, au confluent de la Sarre etdel'Alb, à 16 k. S. de Sarreguemines; 3119 hab. Usinesdefer, scieries, fabriques d'acier ; toiles, fleurs artificielles. Sources salées.
- SARRASIN (J. Fr.), poëte, né en 1604 à Herman-ville, près de Caen, m. en 1654, futsecrétairedescom-mandementsdu prince de Conti. On adelui, en vers: Duîot vaincu ou la Défaite des bouts rimes, poème badin en 4 chants, la Pompe funèbre de Voilure, en prose et en vers et des Poésies diverses; en prose, une Hisl. du siège de Vunkerque et la Conspirationde Wal-ienstein. Ses écrits se font remarquerparun badinage ingénieux : il était en ce genre le rival de Voiture. Ses opuscules ont été recueillis à Paris en 1656, etàCaen, en 1824. Ses OEuvres choisies, avec notice par Ch. Nodier, ont paru à Paris en 1826. — F.SARAZIN.
- SARRASINS, nom employé au moyen âge comme synonyme de Musulmans, désignait d'abord une tribu particulière de l'Arabie déserte, les Saracènes, qui faisaient la force principale des armées arabes.— On dérive aussi le mot de Sarrasins de l'arabe Charqin (c-à-d. Orientât), nom que se donnent les Arabes, et on l'oppose à celui de Maures, qui vientde Maghreb (Couchant). — On doit à M. Reinaud, de l'Institut, l'histoire des Invasionsdes Sarrasins en France, 1836.
- SARRE, Saravus et Sara en latin, Saar en allemand, riv. qui prend sa source dans le dép. des Vosges, passe dans ceux de la Meurthe (à Sarrebourg) et de la Moselle (à Sarreguemines), puis entre dans la Prusse Rhénane, et, après avoir baigné Sarrebruck et Sarrelouis, se jette dans la Moselle, par la r. dr., à Consarbrûck, après un cours de 220 k. Elle a donné son nom au dép. français de la Sarre, formé en 1795, aux dépens de l'évêehé de Trêves; ch.-l., Trêves. Ce dép. a été attribué à la Prusse en 1815.
- SARR KBOURG, Caranusca et Sar<scastrum,Saar-burg en ail.,ch.-l. d'arr. (Meurthe-et-Moselle), surla Sarre et le chemin deferdel'Ëst.à. 72 K.E. de Nancy par le chemin de fer; 3073 h. Trib.,magasins et boulangeries immenses pour la troupe. Société d'agriculture ; manufactures de cotonnades, siamoises, bière, etc. — Jadis ville de l'Empire, elle appartint aux évêques de Metz depuis le milieu du x" s., puis aux ducs de Lorraine (1404), et fut cédée àla France en 1661. Elle souffrit de la peste en 1635.
- SARREBOURG, v. des Etats prussiens (Prov. Rhénane), au confluent de la Sarre et de la Leuk, à 18 kil. S. de Trêves; 2000 hab. Faïence, alun, sel ammoniac, bleu de Prusse, aciéries, forges; vins.
- SARREURUCK, Âugusli mûri, Sarxpons, v. des Etats prussiens (Prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, sur la r. g. de la Sarre, qu'on y passe sur un assez beau pont (brùck), à 82 k. de Trêves et près de la frontière française; 7000 hab. Chemin de fer. Porcelaines, cartes à jouer; usines à fer et acier, quincaillerie. — Fondée au milieu du x" s., possédée par les évêques de Metz, puis par des comtes particuliers (1237), elle appartint à la maison de Nassau à partir de 1380. Prise par les Français en 1676 et bientôt reprise par los Impériaux, qui la brûlèrent; elle fut réunie a la France en 1794 et fut l'un des ch.-l. d'arr. du dép. delà Sarre jusqu'en 1814. Donnée à la Prusse en 1815. SARREGUKM1NES, Saargemûnd, ville d'Alsace-Lorrains, à 75 kilom. E. de Metz, au confluent (gemùnd) de la Sarre et de la Blise; 6075 habitants. Jadis fortifiée. Siamoises, velours, cravates de soie, tabatières en carton vernissé, poterie fine, façon anglaise. Patrie de Montalivet. — Ane. place forte de Lorraine. Assiégée par les Prussiens en 1794; occupée par les Alliés (1814,1815), par les Allemands (187u).
- SARRELOUIS, Saar-Luis en ailem., Arx Ludovici ad Saram en latin, v. des Etats prussiens (prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, sur la Sarre, à 65 i„S. E. de Trêves; 7000 h. Fabr. d'armes, tréfilerie, tannerie. Patrie de Ney.—Fondée par Louis XIV en 1680 et fortifiée par Vauban, elle a été enlevée à la France en 1815.
- SARRE-UNION, ch.-l. de cant. (Bas-Rhin), sur la Sarre, à 34 kil. N. O. de Saverne,. est formé de deux villages, Saarwerden et Saar-Bockenheim, vuîgt dit Bouquenon; 3449 hab. Brasseries, briqueterie, tuileries, tanneries; étoffes en soie et paille, fleurs en paille, chapeaux de palmier dits Brésiliens, chapeaux de paille d'Italie, fonderie de métaux.
- SARROLACARCOPINO, ch.-l. de c (Corse), à 10 kil. N. E. d'Ajaccio; 930 haR
- SARSINA, Sarsina et Bobium, v. d'Italie, autrefois dans l'Ombrie, auj. dans la prov. de Forli, à 26 k. S. E. de Césène; 1200 h. Evêché. Patrie de Plaute.
SART. l'ancienne Sardes. 7. SARDES.
- SARTËNE, v. de Corse, ch.-l. d'arr., à 50kil.S. E. d'Ajaccio; 4406 hab. Bâtie en amphithéâtre. Trib. de 1™ mst. Bestiaux, abeilles; cuirs de bceiif, peaux de chèvre et de mouton; cire, miel.
- SARTHE, riv. deFrance, natt dans le dép. âel'Orne, à Somme-Sarthe près de La Trappe, coule duN. au S., puis se dirige à l'O., arrose les dép. de l'Orne, de la Sarthe, de Maine-et-Loire, baigne Beaumont-le-Vi-comte, Alençon, Le Mans, Sablé, et tombe dans la Mayenne à 6"k. au-dessus d'Angers, après-un cours de 275 k. (dont 120 navigables). Elle a pour affluents principaux l'Huisne, la Vègro, le Loir, la Braye.
- SARTHE (dép. de la), entre ceux de l'Orûo auN., de la Mayenne à l'O., de Loir-et-Cher à l'E.; 6216 k. carrés; 4G6155 hab.; ch.-L, le Mans. II estlormé du Bas-Maine et du Ht-Anjou. Fer, houille, marbre, granit, pierres meulières et de taille, ardoisô; grès à paver, ambre jaune, terre à foulon; eaux minérales. Sol varié (argileux à l'O., meilleur à l'E. et surtout au N. E.) ; blé noir et autres céréales, légumes, fruits, pommes à cidre; chanvre, assez bons vinsi Volaille renommée, abeilles, beaucoup d'industrie (toiles, siamoises, étoffes communes, gants, bougies célèbres, papeteries, verreries, conserves de viandes et de légumes.) — Ce dép. a 4 arrond. (Le Mans, Ma-mers, St-Calais, La Flèche), 33 cant. et J89 communes; il appartientàla 16* division militaire; a une cour impériale à Angers et unévêché au Mans.
- SARTI (Jos.), compositeur, né en 1730 àvFaenza, m. en 1802 à St-Pétersbourg. composa plusieurs opéras qui obtinrent un succès éclatant à Milan et à Venise (entre autres Giutio Sabino), et fut appelé à St-Pétersbourg, où il fit représenterÀrmidaeJtinàldo, ainsi que divers autres ouvrages de musiçrtfe sacrée ou profane qulfurentfortadmirés;ilreçutlanoblesse russe. Il avait été maître de Cherubini.
- SARTIGES (Bertrand de), Templier, né vejs 1260 au château de Sartiges, près de Mauriac, était commandeur de Cariât aumoment du procès des Templiers. Il soutint énergiquement l'innocence de son ordre, tant devant l'évêque de Clermont qu'à Paris (1309-10). On ne trouva aucune charge contre lui; néanmoins après la condamnation des Chevaliers, il se retira en Allemagne, où il entra dans l'ordre Teu-tonique.—Un descendant de la famille de Sartiges, Ch. Gabriel Eugène, vicomte do S., né en 1772, m. en 1827, fut préfet de laHte-Loire sous la Restauration (1815-1819).
- SARTILLY, ch,-l. de cant. (Manche), à 11 kil. S. d'Avranches; 1284 hab. A 6 kil. N. E., ruinésdel'ab-baye de La Luzerne, qui datait du xn' s.
- SART1NE (Gabriel de), magistrat, né à Barcelone en 1729, m. en 1801, fut successivement conseiller au Châtelet de Paris, lieutenant criminel, maître des requêtes, lieutenant général de la police (17 59), et acquit dans ces dernières fonctionsune réputation méritée par l'habileté avec laquelle la police se: fit alors et par diverses mesures utiles qu'il fit adopter (assainissement de la ville, éclairage des rues, construction de la HaEe au Blé, fondation d'une école Kratuite de dessin, etc.). Appelé en 1774 au ministère de la marine, il y fit d'utiles réformes: son nom est resté à un règlement de 1780 sur la salubrité des vaisseaux. A la Révolution, il émigra en Espagne : c'est là qu'il mourut.
SATA — 1705 — SATU
- SARUM. V. OLD-SARUM et SALISBURY.
- SARZANE, v. murée d'Italie, dans les anc États sardes (Gênes), près de la Magra, à 12 k. E. S. E. de Spezzia ; 8000 h. Évêché. Patrie du pape Nicolas V.
- SARZEAU, ch.-l. de c (Morbihan), à 22 kil. S. de Vannes, dans la presqu'île de Ruys; 6788 hab. Petit port, salines, bains de mer. Ane résid. des ducs de Bretagne; anc couvent des Pèresde la Merci, occupé auj. parles missionnaires de Picpus. Patriede Lesage.
- SASBACH ou SALZBACH, bg du grand-duché de Bade (Rhin moyen), à 25 kil. N. E. de Strasbourg; 1400 hab. C'est là que Turenne fut atteint par un boulet, le 27 juillet 1675 : une pyramide élevée en 1829 sur le lieu où il tomba rappelle cet événement.
- SAS-DE-GAND (LE), Agger Gandavensis, v. de Hollande (Zélande), à 11 kil. S. O. d'Axel, près de l'embouch. du canal de Gand dans le Swemmershœk (bras de l'Escaut); 2000 hab. Bâti par les Espagnols en 1570: fortifié par Alexandre Farnèse en 1583, pris par les Hollandais en 1644, et parles Français en 1747.
- SASSANIDES, dynastie de rois de Perse qui succéda à celle des Arsacidesou rois parthes, a eu 426 ans d'existence, depuis l'avènement d'Ardechir ou Artaxerce I jusqu'à la mort d'ïezdedjerd III (226-652). Elle doit son nom à Sassan, père d'Ardechir.
- SASSARI, v. deSardaigne, ch.-l. deprov., vers la côte N., à 157 kil. N. O. de Cagliari, et à 16 kil. de Porto-Torrès; 25000 hab. Archevêché (depuis 1441), trib. civil et criminel, université, fondée en 1765, collège, bibliothèque. Vieux château fort, élevé par les Espagnols en 1330 cathédrale remarquable, par sa façade, palais du gouverneur, palais du duc d'Asi-nara, jolie fontaine de Rosello. Aux env., belles promenades, superbes vergers. Commerce d'huile et de tabac. Cette ville fut fondée par les Romains. Elle fut saccagée par les Génois en 1166 et par les Français en 1527.—La prov. de Sassari, dite aussi Logu-doro, au N. de l'île, compte env. 70 000 h.
- SASSBACH. V. SASBACH.
- SASSENAGE, ch.-l. de c (Isère), à 10 kil. O. de Grenoble, près du lieu où le Drac tombe dans l'Isère; 1505 hab. Fromages renommés. Aux env., grottes auxquelles on attribue des propriétés merveilleuses : la tradition en faisait le séjour de la fée Mélusine.
- SASS1 (J. Ant.), dit Saxius, savant italien, recteur du collège Ambrosien de Milan et gardien de la bibliothèque Borromée, né en 1675 à Milan, m. en 1751, eut une part active au recueil intitulé : Berum ita-licarum scriptores, et publia, entre autres ouvrages : De studiis litterariis Mediolanensium anliquis et novis, 1729; Archiepiscoporum mediolanensium séries hislorico-chrnnologica, 1755, 3v. in-4.
- SASSO FERRATO, Juficum, v. d'Italie (Urbin), à 20 kil. S. de Pergola; 3300 hab. Château. Élève de vers à soie, filatures de soie. Patrie de Barthole, de Nie Perotti et de J. B. Salvi, dit Sasso-Ferrato.
- SASSO FERRATO (J. B. SALVI, dit IL) , peintre, né en 1605 à Sasso-Ferrato, m. en 1685, fut élève du Dominiquin, et imita heureusement Raphaël. Ses tableaux sont pleins d'énergie et de sentiment; il dessine correctement, et drape avec élégance. Le Louvre a de lui : la Vierge et l'enfant Jésus endormi, l'Assomption de la Vierge, la Vierge en prière.
- SASSUOLO, bg d'Italie (Modène), près de la Sec-chia, à 17 kil. S. O. de Modène; 2000 hab. Anc château ducal, grande fonderie de cuivre. Huile de pétrole; volcans boueux.
- SATALIEU ouADALIA, Attalia, v. de la Turquie d'Asie (Anatolie), ch.-l. de sandjakat, sur un golfe de la Méditerranée qui porte le même nom, à 410 k. S. E. de Smyrne; 18000 hab. Bâtie en amphithéâtre; double mur flanqué détours, superbe arc de triomphe en l'honneur d'Adrien. Laine, coton, opium. L'anc Attalia, dans la Pamphylie, fut fondée par Attale II, roi dePergame. La flotte byzantine fut détruite dans le golfe d'Attalie en 790 par les Arabes.
- SATAN (mot hébreu qui veut dire rebelle), le prince des démons, était d'abord un ange et fut précipité dans l'enfer pour s'être mis à la tête des anges rebel- ' les. Il est sans cesse occupé à tenter les humains.
- SATARAH, v. de l'Inde anglaise (Bedjapour),. à 100 kil. S. S. E. de Pounah. Citadelle sur un rocher de l'accès le plus difficile. Anc résidence du maharadjah des Mahrattes. Prise en 1818 par les Anglais, qui détrônèrent en 1839 le dernier de ses radjahs.
- SATHMAR, comitat de Hongrie. V. SZATHMAR.
- SATI, déesse égyptienne du 2" ordre, émanation de Neitn, est la maltresse de la région inférieure. On voit souvent son image sur les monuments dans les scènesfunéraires : elle estàgenoux et semble prendre ou protéger l'épervier, symbole de l'âme du défunt.
- SATI, femme de Siva, d'après la mythologie indienne, se jeta dans le feu lorsqu'elle vit son époux insulté par son beau-père. Son nom, qui signifie vertueuse, pieuse, fut depuis appliqué à toutes les veuves qui se brûlaient sur le bûcher de leur mari.
- SATILLIEU, ch.-I. de c (Ardèche), à 26 kil. N. O. de Tournon; 2358 h. Fabriques de drap grossier.
- SATRAPES. On nommait ainsi dans l'empire des Perses les gouverneurs des provinces chargés de l'administration et du recouvrement des impots. Ils n'avaient point d'abord l'autorité militaire; on la leur donna plus tard. Les satrapies étant en petit nombre (20 sous Darius I) et par conséquent très-considérables, les satrapes amassaient d'énormes richesses et déployaient un luxe qui devint proverbial.—Pour les noms des satrapies, V. PERSE.
- SATRIANO, nom de deux v. d'Italie mérid., l'une dans la Calabre Ult. 2°, à 15 kil. S. de Squillace; 2200 hab.;—l'autre dans la Basilicate, à 12 kil. S. O. d'Acerenza. Celle-ci possédait jadis un évêché, auj. réuni à celui de Campagna.
- SATURNALES (les), Saturnalia, fête de Saturne chez les Romains, était célébrée le 16 des calendes de janvier (17 -décembre). Sa durée, d'abord d'un jour, fut portée à 3 après la réforme de l'année par Jules César, puis à 4 sous Auguste et à 5'sous Cali-gula. Pendant les Saturnales les affaires étaient suspendues; tout lemondese visitait; on s'envoyait réciproquement des présents; onselivraitàla joie et aux festins; les esclaves, rendus pour un moment à la liberté, couraient dans la ville par bandes, en criant, chantant et buvant, et vivaient avec leurs maîtres sur un pied d'égalité. — On attribue l'institution des Saturnales à Numa, à Tarquin le Superbe, aux consuls A. Sempronius et M. Minucius (497); une tradition les faisait remonter au règne de Janus, époque de l'Age d'or, temps d'égalité, que la fête avait pour but de rappeler. Les Saturnales furent abolies, ou du moins interdites aux Chrétiens, en 362, par le concile de Laodicée. — Macrobe adonné le titre de Saturnales à un de ses ouvrages, qui se compose d'entretiens tenus dans un festin des Saturnales.
- SATURNE, Saturnus, en grec Kronos, dieu latin et grec, étaitle fils puîné d'Uranus(leCiel) etépousa •Cybèle (la Terre). Titan, son frère aîné, lui céda le trône, mais en le réservant après lui à ses fils, les Titans, et en exigeant que Saturne dévorât ses enfants mâles dès leur naissance. Saturne, exécutant fidèlement le traité, dévora Pluton et Neptune; mais Cybèle le trompa lors de la naissance de Jupiter, en substi-tuantau nouveau-né une pierre, que Saturneenglou-titaussitôt; elle sut même, à l'aide d'un puissant breuvage, tirer de ses entrailles et rendre à la vie Neptune et Pluton.Titan, instruit de l'existence des trois enfants, détrôna Saturne et le jeta dans une prison. Jupiter, resté libre, vengea son père, battit les Ti-^ tans, et remit le captif sur le trône. Mais bientôt Saturne devint jaloux de son propre fils, et lui tendit des pièges. Alors Jupiter prit les armes contre lui et le chassa du ciel. Réduit à descendre sur terre, Saturne alla se cacher dans le Latium, qui, dit-on, prit de là son nom (de latere, se cacher) ; il y fut accueilli par le dieu Janus, épousa Vénilie, fille de ce dieu, et devint son successeur. Il enseigna aux Latins l'agriculture et fit fleurir parmi eux la paix, l'abondance et la justice: son règne fut l'âge d'or pour l'Italie. Pendant son séjour sur la terre, Saturne prit la forme d'un cheval pour plaire à la nymphe Philyre, qui eut de lui le centaure Chiron, moitié homme, moitié cheval Saturne et Kronos, quoique identifiés plus tard, étaient des dieux différents : le premier était Italien, et le second Grec; le 1" était le dieu de l'agriculture, le 2" la personnification du temps. La fable de Saturne dévorant ses enfants semble n'être qu'une allégorie du temps qui détruit tout ce qu'il a lui-même édifié. En tant que dieu du temps, Saturne est représenté sous les traits d'un vieillard nu jusqu'à mi-corps, maigre, barbu, avec de grandesaUes, la tête couverte d'un voile; on lui met une faux dans une main, un sablier dans l'autre. On a souvent assimilé à Saturne le Molochphénicien ou carthaginois, auquel on sacrifiait des enfants.—Saturne était surtout honoré en Italie : à Rome, ii avait un temple célèbre, situé au pied du Capitole et où était gardé le trésor public. On célébrait en son honneur les Saturnales {V.ce mot).—Les astronomes ont donné le nom de Saturne à une planète (celle qui, dans l'ordre des distances, vient avant Uranus), à laquelle ils attribuaient-une influence funeste.
SAUC — 1706 — SAUL
- SATURNIE, Saturnia tellus, nom donné par les postes à l'Italie, qui servit de retraite à Saturne.
- SATURNIN (S.) ou s. SERNW, prêcha l'Évangile dans les Gaules au m" s., fut le 1" évêqùe de Toulouse, et subit le martyre vers 250. Selon la légende, les prêtres des idoles l'attachèrent par lés pieds à un taureau furieux, qui l'emporta et lui brisa la tête sur les marches du Capitole de sa ville épiscopale. On le fête le 29 nov.
- SATURNINUS (L. APUXEIUS) , Romain turbulent, créature de Marius, fut questeur à Ostie, puis tribun du peuple à Rome (102 av. J.-C), eut grande part aux élections qui conférèrent à Marius le 4° et le 6* consulat, mit tout en œuvre pour se faire proroger dans le tribunat et n'y parvint que par le meurtre de son compétiteur (Nonius), força Mételius à s'exiler, fit tuer Memmius, afin d'assurer le consulat à Glaucia, compétiteur de ce dernier, puis s'empara nuitamment du Capitole pour s'y réfugier. Il s'y vit bloqué par Marius lui-même, fut contraint de se rendre à discrétion et fut aussitôt lapidé (99).
- SATORNINUS (Sext. IULTOS), Gaulois d'origine, se distingua d'abord comme orateur, puis embrassa la profession des armes, se signala par ses exploits en Gaule, en Espagne, en Afrique, parvint aux premiers grades sous Aurélien et sous Probus, pacifia les Gaules et l'Espagne et chassa les Maures de l'Afrique romaine. Salué empereur dans Alexandrie en 280, il ne prit la pourpre qu'à contre-cœur. Au bout de quelques mois, il se vit abandonné de ses troupes et fut massacré dans Apamée par les soldats de Pro-DUS. — Deux autres Saturninus prirent la pourpre : l'un, Q. Sempronius S., général de Gallîen et gouverneur de l'Egypte, fut proclamé par son armée en 263, se maintint en Egypte 4 ans, et fut tué par ses soldats pour avoir voulu faire respecter la discipline; l'autre usurpa dans les Gaules sous Constance II et Julien et se maintint de 350 à 363.
- SATYRES, Salyri, dieux champêtres qu'on représente le nez camus et épaté, avec les oreilles, les cornes, les jambes et la queue du bouc, étaient les compagnons de Bacchus, qu'ils suivirent à la conquête des Indes. Adorateurs du dieu du vin, ils mènent joyeuse vie, chantant ou jouant de la flûte, frappant sur des cymbales ou portant la coupe en main et agitant le thyrse. Tantôt ils forment des danses avec les Dryades ou les Nymphes, tantôt, dans leurs jeux lascifs, ils poursuivent ces déesses. On les confond souvent avec les Faunes et les Sylvains.
[modifier] SAU
- SAUCOURT-EN-VIMEUX, vge du dép. de la Som-me, près d'Abbeville. Louis III y remporta, en 881, une victoire sur les Normands : des cnantsqui célébraient cette victoire restèrent longtemps populaires dans le pays. L'un d'aux, en langue franque, a été retrouvé en 1837 à Valenciemtes.
- SAUDRE (la), Sedeïg, riv. de France, naît dans le dép. de Loir-et-Cher, baigne Saîbris, Romorantin, et tombe dans le Cher au-dessus de Selles, dans l'arr. de Blois, après un cours d'env. 125 kil.
- SAUGUES, ch.-l. de.C (Haute-Loire), à 32 kil. O. du Puy; 3839 hab. Dentelles, fromages. "
- SAUJON, ch.-l. de c (Charenté-inf.), sur la Seu-dre, à 25 kil. S. O. de Saintes; 2889 hab. Sel, vins, eaux-de-vie. Ane seigneurie, qui appartint au cardinal de Richelieu.
SAUL, Saulus, 1er nom de S. Paul. 7. PAUL (S.).
- SAilL, Ier roi des Israélites, était fils d'un homme puissant de Gabaa, et' se taisait remarquer par sa haute taille et sa beauté. Samuel, pressé de choisir un roi, le sacra en 1080 av. J.-C.Saûl battitles Ammonites près de Gabaa, les Philistins à Jabès-Galaad, les Amalécites à Siceleg; mais, ayant irrité Samuel par plusieurs désobéissances, notamment en offrant un sacrifice à sa place et en épargnant Agag, roi des Amalécites, il fut réprouvé, et tomba dans une noire mélancolie : David dissipait ses accès eu jouant devant lui de la harpe. Lorsque David eut tué! Goliath, Saûl refusa de lui donner Michol, sa fille, comme il en était convenu, et il_ne la lui accorda que quand il s'y vit contraint. Il tenta plusieurs fois, mais sans succès, de faire périr le jeune héros, qui avait été sacré secrètement par Samuel', et contre lequel il avait conçu une sombré jalousie. Saûl, abandonné de Dieu, fut battu à Gelboé parles Philistins (1040) et se perça de son épée, après avoir vu périrsés trois fils. La veille de la nataille il avait fait évoquer, par la pythonisse d'Endor, l'ombre de Samuel, qui lui prédit son funeste sort, Alex. Soumet a pris Sâiil pour le héros d'une de ses plus belles tragédies.
- SAULI (Alexandre), l'apôtre de la Corse, né à Milan en 1535, d'une famille génoise, mort en 1592, entra dans ia congrégation des Clercs réguliers de St-Paul, dont il fut élu supérieur en 1567, se distingua comme théologien et prédicateur, fut fait, en 1570, évêque d'Aleria en Corse, convertit et civilisa les peuplades demi sauvagesde l'île,etdevinten 1591 évêque de Pavie. L'Eglise l'honore le 23 avriL
- SAULIEU, Sidûocum ou Sedelaucum, ch.-l. de o. (Côte-d'Or), à 28kil. S. O. deSemurj 4783 h. Trib., collège, bibliothèque. Blé, chanvre, navets estimés, bois. On y remarque l'antique église de St-Saturnin et celle de St-Andoche, avec une tour dont le couronnement imite la couronne de CharlemagneLRuines d'un temple druidique. Patrie de Cl. Sillier et de Courtépée. — Ville très-ancienne. Les Anglais la brûlèrent en 1359; elle souffrit beaucoup pendant les guerres de Religion.
- SAULNIER (L. Séb.), fondateur de la Revue britannique, né à Nancy en 1790, m. en 1835, était fils d'un secrétaire général de la police et fut préfet dans les Cent-Jours. Révoqué par les Bourbons, il fonda la Revue britannique en 1825. Après la révolution de 1830, il devint préfet de la Mayenne, puis du Loiret, il fut nommé en 1832 membre de l'Académie des sciences morales et politiques.
- SAULT, ch.-l. de c (Vauduse), dans une belle vallée, à 35 kil, E. de Carpentras ; 2674 h.Anc comté, dont le dernier titulaire fut le maréchal de Villeroy.
- SAULT (le),anc petit pays du Ht-Languedoo, auj. dans le dép. de l'Aude, avait pour lieu principal Es-couloubre, et formait un duché dont les aînés de la maison de Lesdiguières portaient le titre.
- SAULX (la), petite riv. de France, naît près de Vassy (Hte-Marne), reçoit l'Ornain, et se jette dans la Marne sous Vitry-le-F'rançais ; cours, 100 kil.
- SAUix, ch.-l. de c (Hte-Saône), à 19 kil. O. de Lure; 1045 hab. Eglise du xn" siècle.
- SAULX-LE-DDC, château et bourg du dép. de la
SAUM — 1707 - SAUS
Côte-d'Or, à 26 kil. N. de Dijon, a donné son nom à une illustre maison de Bourgogne, connue dès le xi" s. Le château et la terre de Saulx furent cédés en 1254 à S. Louis par les seigneurs de Saulx, qui néanmoins en retinrent toujours le nom. Philippe le Bel donna cette terre en 1303 à Robert, duc de Bourgogne, d'où le nom de Saulx-le-Duc. Lamaison de Saulx, dont la ligne directe s'éteignit dès 1320, a formé plusieurs branches, dont les plus connues sont celles de Saulx-Tavannes et de Saulx-Ventoux. K.TAVANNES.
- SAULXURE, ch.-l. de c (Vosges), à 25 kil. S. E. de Remiremont; 4024 hab. Filature de coton.
- SAULZA1S-LE-POTIER, ch.-l. de cant. (Cher), à 17 kil. S. de St-Amand; 923 hab.
- SAUMAISE (Claude), Salmasius, savant célèbre, né en 1588 à Semur-en-Auxois, m. en 1658, eut pour premier maître son père, Bénigne Saumaise, magistrat et savant distingué (1560-1640), à qui l'on doit une traduction en vers français de Denys le Périé-gète. Il se lia jeune avec Casaubon et Gruter, mena de front toutes les sciences (médecine, jurisprudence, théologie, histoire, antiquité), apprit seul le persan, le chaldéen, l'arabe, le copte, etc., et voyagea beaucoup. Ayant embrassé de bonne heure la religion réformée , il alla se fixer en Hollande afin de la professer librement; il séjourna assez longtemps àLeyde, acquit une réputation universelle, et vit les rois se disputer l'honneur de le posséder. Richelieu et Ma-zarin tâchèrent en vain de l'attirer en France ; Christine voulait le fixer en Suède; Charles II le chargea de rédiger une Apologie de son père Charles I, apologie qui l'engagea dans une vive polémique avec MHton. On a de lui des éditions, avec d'excellents commentaires, de Florus (1609), de l'Histoire Auguste (1620), du livre de Tertullien de Pallio (1622), de L. Ampelius (1638), d'Achille Tatius (1640), de Solin, avec des Èxercitationes, commentaires pleins d'érudition (1629); des traités De lie militari Roma-norum, De Usuris, De Cxsarie, De Primatu papal, etc. Il a laissé 80 ouvrages imprimés et 60 ouvrages manuscrits. Saumaise a été prodigieusement loué de son vivant: on le surnommait le Prince des commentateurs; les habitants de Leyde, le rappelant après une absence, écrivaient que l'Académie de Leyde ne pouvait pas plus se passer de Saumaise que le monde du soleil. On regrette que les injures, le mauvais goût et des opinions hasardées déparent plusieurs des écrits de ce savant.
- SAUMUR, chez les anc Segora i> Salmurium en lat. mod., ch.-l. d'arr. (Maine-et-Loire), sur la r. g. de la Loire, à 47 kil. S. E. d'Angers par la route, à 44 kil. par le chemin de fer;14079h.Trib. del"inst. et de commerce, collège, bibliothèque, musée. Château fort, qui sert d'hôtel de ville; célèbre école militaire de cavalerie, qui date de 1763; haras. On y remarque les antiques églises de St-Nicolas et de St-Pierre, celle de Nantilly, où Louis XI avait un oratoire, le château de la reine de Sicile, l'hospice de la Providence, dont les salles sont creusées dans le roc, et deux beaux ponts sur la Loire. Commerce actif de vins rouges et surtout devinsblancs du pays, très-ca-piteux,eaux-de-vie,vinaigres,chanvre, lin, pruneaux, poires tapées. Fabr. d'émaux, de chapelets en coco et en verroterie. Courses annuelles de chevaux. Patrie de Mme Dacier. — Saumur était jadis une plaee forte et la capitale du Saumurois, qui formait avant 1789 un des 8 petits gouvernements. Elle fit partie de l'Anjou depuis 1026, fut engagée en 1549 à François de Lorraine, duc de Guise, et ne fut dégagée que par Charles IX en 1570. Elle fut donnée aux Calvinistes comme place de sûreté par Henri III ; ils y eurent une Académie et une faculté de théologie célèbres, fondées en 1600 par Duplessis-Mornay, mais supprimées en 1685, après la révocation del'éditde Nantes (le Dr J. Dumont a écrit l'histoire de cette Académie 1863). Les Vendéens prirent Saumur le 9 juin 1793, mais l'évacuèrent dès le 24. On nomme Complot de Saumur l'insurrection du général Berton en 1822.
SAUNDERSON (Nie), aveugle célèbre, né en 1682 à Thurlston (Yorkshire), m. en 1739, n'avait qu'un-an quand la petite vérole lui fit perdre la vue. Il n'en cultiva pas moins les sciences avec ardeur et devint un des plus célèbres professeurs de mathématiques et de physique de l'université de Cambridge. On admirait les leçons d'un aveugle sur la lumière et les , couleurs, sur l'arc-en-ciel, sur la combinaison des verres, etc. Il a laissé des Eléments d'algèbre, Cambridge, 1740; un Traité des fluxions, 1756 (avec des Commentaires estimés sur lesPrincipia de Newton).
- SAURIN (Jacq.), ministre protestant, né à Nîmes en 1677, m. en 1730, avait. 9 ans quand son père, secrétaire de l'Académie de Nîmes, fut forcé de s'expatrier par suite de la révocation de l'édit de Nantes; il étudia à Genève, devint pasteur de l'église wallonne de Londres, puis ministre extraordinaire des nobles à La Haye. On a de lui des Sermons (LaHaye, 17.49, 12 vol. in-8), qui abondent en traits d'éloquence.et que ses coreligionnaires égalent à ceux de Bossuet, et un recueil de Discours historiques, théologiques et moraux, 1720, 2 vol. in-fol., vulgairement appelé la Bible de Saurin (augmenté de 4 vol. par Roques et Beausobre fils). J. J. Chenevière a publié les Chefs-d'œuvre ou Sermons choisis de Saurin, Gen., 1824; ils ont été réédités en 1854 par Ch. Weiss. J. Saurin est le premier des orateurs protestants : son éloquence, pittoresque et saisissante, s'élève,quelquefois jusqu'au sublime ; ses défauts sont l'abus de l'érudition et une forme trop didactique.
- SAURIN (Ëlie), théologien protestant, ministre àEm-brun, puis à Utrecht, né en 1639, m. en 1703, célèbre par ses démêlés avec son coreligionnaire Ju-rieu, a écrit, entre autres ouvrages : Défense de la-véritable doctrine de l'Église.réformée, 1697, et des traités des Droits de la conscience, de l'Amour de Dieu, de l'Amour du prochain.
- SAURIN (Joseph), géomètre français, né en 1659 à Courthéson (principauté d'Orange), m. en 1737, était' frère du précédent. D'abord ministre protestant en Suisse , il quitta ce pays par suite de querelles religieuses ou plutôt afin d'éviter une condamnation pour vol, rentra en France, fut converti par Bossuet (1690), et reçut de Louis XIV une pension de 1500 livres. Cultivant avec succès les mathématiques, il s'ouvrit' les portes de l'Académie des sciences (1707) : il rédigea pour le recueil de cette compagnie de savants-mémoires sur les courbes et la pesanteur. En outre, il concourut de 1702 à 1708 à la rédaction du Journal des Savants. Accusé par J. B. Rousseau, dont il était l'ennemi, d'être l'auteur des fameux couplets-qui firent son malheur, il fut pour ce fait retenu six ; mois en prison; mais il se justifia facilement. Pour se venger, il prit une grande part à l'intrigue qui perdit J. B. Rousseau.—Son fils, Bern. Joseph S., poëte dramatique, né à Paris en 1706, m. en 1781, avait près de 40 ans lorsqu'il donna sa première pièce. Son chef-d'œuvre est Spartacus, une de nos bonnes tragédies du second ordre; viennent ensuite le.drame de Beverley, en 5 actes et en vers libres, qui offre le-sombre tableau de la vie d'un joueur, et 3;Comédies (les Mœurs du Temps, VAnglomane, les Trois Rivaux). Il fut élu en 1761 membre de l'Académie française. Ses-OEuvres ont été recueillies à Paris, 1783, 2v. in-8; on a donné en 1812 ses OEuvres choisies, 1 v. in-18. -
SAUROMATES ou SARMATES. V. SARMATIE. SAUSSURE, v. de France. V. SAULXURE.
- SAUSSURE (Horace Bénédict de), grand naturaliste, né à Genève en 1740, m. en 1799, étaitfilsd--' , Nie de Saussure, agronome distingué (1709-90), à qui on doit d'excellents ouvrages d'agriculture, et neveu de Ch. Bonnet. Il professa la philosophie naturelle ai Genève, fut le compagnon et l'ami de Haller, voyagea longtemps en Angleterre, en France, en Allemagne. en Italie, parcourut plusieurs fois les Alpes dans toute-leur étendue, parvint à la cime du Mont-Blanc (1788), et, par ses explorations sur les hautes montagnes, rendit d'immenses services à la minéralogie et à la
SAUV — 1708 — SAVA
géologie, dont il est un des fondateurs, ainsi qu'à Sa botanique et à la météorologie. Il inventa ou rectifia plusieurs instruments précieux, l'électromètre, l'hygromètre, le thermomètre, l'anémomètre, l'eu-diomètre. Il a laissé beaucoup de Mémoires dans les recueils savants de l'époque. Son principal ouvrage est son Voyage dans les Alpes, 4 vol. (1779-96). On estime aussi son Traité d'hygrométrie. — Son fils, Théodore de Saussure, 1767-1845, s'est fait un nom par ses beaux travaux sur la physique et la chimie végétales : ses Recherches chimiques sur la végétation (1804) sont un des plus curieux monuments de la science au xvin* s. On lui doit d'intéressantes observations sur l'air atmosphérique, sur les variations de l'acide carbonique, sur les effets que les feuilles et les fleurs exercent sur la composition de l'air. Il fut admis en 1810 à l'Institut. — La sœur de ce dernier, Mme Necker de Saussure, 1765-1841, est connue par un excellent ouvrage, l'Éducation progressive, élude du cours de la vie (1836-1838, 3 vol. in-8), ouvrage qui fut couronné par l'Académie française.
- SAUTERNES, bg du dép. de la Gironde, à 20 kil. N. O. de Bazas; 1000 h. Vins blancs très-estimés.
- SAUVAGE (Pierre), mécanicien, né en 1785 à Boulogne-sur-Mer, m. en 1857, était en 1811 constructeur de navires. Il reprit, en les perfectionnant, les essais faits jusque-là sans succès pour l'application de l'hélice à la navigation (V. DALLEHY), réussit en petit, mais ne put, faute de fonds, réaliser son invention en grand, et eut le chagrin de la voir exécuter par d'autres. C'est lui qui inventa le pfct/si'ono-lype{V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences), et la machine à réduction, qui permet au sculpteur de réduire tout modèle donné.
- SAUVAGES (Franc, BOISSIER de), médecin et botaniste ,'natif d'Alais, 1706-67, professa la médecine, puis la botanique à Montpellier, et se signala par son zèle et son humanité, non moins que par son savoir. Outre un grand nombre de Mémoires et Dissertations (dans le recueil de la Société des sciences de Montpellier), on lui doit une savante Nosologie (en latin), 1759 et 1763 (trad. par Gouvion,Lyon,1772,10 vol. in-12), ouvrage qui a été longtemps classique. Partisan des idées de Stahl, Sauvages combattit les mé-canistes.— Son frère, P. Augustin.S., 1710-95, a publié un beau traité sur l'Art d'élever lesversâsoie, et un Dictionnaire languedocien-français, 1750.
- SAUVAL(H.), historien, né à Paris en 1620, m. en 1670, abandonna le barreau pour se livrer à des recherches d'érudition, obtint l'entrée des Archives et du Trésor des chartes pour exécuter un vaste travail qu'il méditait sur Paris, mais fut interrompu par la mort. Il a laissé 9 vol. in-fol. manuscrits, d'où l'on a tiré Histoire et recherches sur les antiquités de Paris, publié longtemps après sa mort, 1724, 3 vol. in-f., avec des dissertations de Launoy, A. Galland, etc. C'est un ouvrage fort savant, mais diffus.
- SAUVE, ch.-l. dec (Gard), sur le penchant du mont Coula et sur la Vidourle, à 37 kil. E. du Vigan; Î552 hab. Église calviniste. Bonneterie, teintureries. Patrie d'Astruc Florian naquit aux environs.— Cette ville eut des seigneurs particuliers jusqu'à la fin du Cm* s. ; elle fut donnée par Philippe le Bel à l'évêque ie Maguelone en 1294. En 1562, elle se déclara pour le prince de Cnndé, et, en 1620, pour le duc Henri de Rohan, chefs des Calvinistes. Les Camisards la prirent en 1702, mais elle fut bientôt réprise.
- SAUVES (Charlotte DE BEAUNE-SAMBLANÇAY, baronne de), dame d'atours de Catherine de Médicis, née en 1551, m. en 1617, était également remar-.
f uable par son esprit et par sa beauté. Elle fut aimée u roi de Navarre (depuis Henri IV), lui resta toujours dévouée et le tint souvent au courant des trames qui s'ourdissaient contre lui ou les siens. Elle se maria en secondes noces au marquisdeNoirmoutiers. SAUVETEIUtE, ch.-l. de c (Aveyron), à 32 k. S. O. ie Rhodez; 1000 hab. — Ch.-l. de c (B-Pyrénées), •urle gave d'Oloron.à 21 kil. S. O. d'Orthez; 1544h.
Vins rouges. —Ch.-l. de c (Gironde), àl4 WI.N.O. de LaRéole; 850 hab.—Ce nom, commun à beaucoup d'autres villes, rappelle un lieu dé refuge.
- SAUVEUR (Jos.), géomètre, né en 16531 La Flèche, m. en 1716, eut pour maître Rohauit, donna des leçons particulières à Paris, compta-parmi ses élèves le prince Eugène, devint maître de mathématiques des pages de la Dauphine,puis professeur de mathématiques du Collège de France (1686) et fut admis à l'Académie des Sciences en 1696. Il était un des commensaux de la maison de Condé à Chantilly. Ses recherches ont fait faire des progrès à l'acoustique musicale, et pourtant il était presque sourd et avait la voix fausse: on lui doit le monocorde, l'explication du phénomène des battements et la découverte des nœuds de vibration des cordes. II s'occupa aussi beaucoup de fortifications et fit sur ce sujet un travail qui lui valut l'amitié de Vauban; il se rendit au siège de Mons, et visita les places de la Flandre. On a de lui de nombreux Mémoires et de savantes Dissertations, dans le Recueil de l'Académie des Sciences (1700-13). Fontenelle a écrit son Éloge.
- SAUVEUR (le), nom par lequel on désigne fréquemment Jésus-Christ.—Le nom du Sauveur a été porté par plusieurs ordres religieux, militaires ou honorifiques : on connaît surtout l'Ordre du St-Sau-iwur, congrégation de religieuses fondée enr1344 par Ste Brigitte; l'Ordre de St-Sauveur-de-Montésa, un des ordres militaires de l'Espagne, fondé en 1317, après la destruction de l'ordre des Templiers, dont on lui donna les biens.
- SAUVEUR (Ordre du), ordre honorifique institué en 1834 par Othon, roi de Grèce, en mémoire de l'heureuse délivrance du pays.
- SAUXILLANGES, ch.-l. de c (Puy-de-Dôme), sur la Couze, à 11 kil. E. d'Issoire; 2037 hab. Âuxenv., houille et fer. Faux, faucilles, scies; poterie. Ane. abbaye de Bénédictins, fondée vers 916 par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine.
- SAUZÉ-VAUSSAY, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 23 kil. S. E. de Melle; 1858 hab. Tuilerie.
[modifier] SAV
- SAVAGE (Richard), poète anglais, né à Londres en 1698, m. en 1743, était fils adultérin de lord Ri-vers et de la comtesse de Macclesfield. Il ne trouva dans sa mère qu'une marâtre, et passa la plus grande partie de sa vie dans une profonde misère..Elevé en secret par des artisans, il connut par hasard le secret de sa naissance, mais il tenta vainement de se faire reconnaître ou seulement d'obtenir des secours de la noble comtesse. Il se fit alors auteur et se mit à travailler pour le théâtre. Ses malheurs et son talent lui valurent la protection de quelques personnages, entre autres celle de Steele et de Pope ; mais il perdit bientôt leur amitié par son inconduite et son ingratitude. Il mourut à 45 ans, dans une prison où il était détenu pour dettes. Savage a composé des comédies, des tragédies, des satires, et de? poèmes de divers genres. On remarque ceux qu'il intitula le Vagabond et le BdfardVqui renferment sa propre histoire. Tous ses écrits brillent par la verve et l'originalité. Ses OEuvres ont été réunies en 2 vol. in-8, Londres, 1777.
- SAVANNAH (la), riv. des États-Unis, se forme, sur la limite de la Géorgie et de ïa Caroline du Sud, par la réunion duTugaloo et du Keowee, coule au S. E., passe à Augusta et àSavannah,et tombe dans l'Atlantique par plusieurs embouchures, à 25k. au-dessous de cette dernière ville, après un cours de 440 k.
- SAVANNAH, v. des Etats-Unis (Géorgie), sur la r. dr. de la Savannah, à 25 kil. de son embouchure, à 220 S. E. de Miiledgevjlle; 25 000 hab. Port très-commerçant, forteresse; point de jonction de plusieurs chemins de fer; grand entrepôt de commerce. Quelques jolis édifices : académie, bibliothèque, etc. Les Anglais prirent cette ville en 1778 sur le3 insurgés et y repoussèrent l'année suivante l'assaut des Américains et des Français.
SAVARIN (BRILLAT-). V. BRILLAT-SAVARIN. SAVART (Félix), physicien, né à Mézièris en 1791,
SAVE
— 1709 —
SA VI
m. en 1841, embrassa la profession de médecin, qu'il quitta de bonne heure pour se livrer à l'étude de la physique et de la chimie, publia, à partir de 1817, divers travaux surl'acoustique qui attirèrent" l'attention des savants, fut admis à l'Institut en 1827, fut peu après nommé conservateur du cabinet de physique au collège de France, et succéda en 1838 a Ampère dans la chaire de physique de cet établissement. On lui doit d'intéressantes recherches sur la construction des instruments à cordes et à archet, sur la voix humaine, sur l'organe de Voûte. Il a aussi inventé divers instruments, un entre autres pour mesurer les vibrations dont se compose un son. Ses .ravaux ont paru dans les Annales de physique et de chimie et dans les Mémoires de l'Acad. des sciences.
- SAVARY (Jacq.), négociant, né à Douai en 1622, m. en 1690, reçut de Fouquet la ferme des domaines de la couronne, prit une grande part à la révision des règlements de commerce et à la rédaction de l'ordonnance de 1673, qu'on appela le Code Savary. On a de lui le Parfait négociant (1675).—Savary des Brûlons, un de ses fils, eut la première idée du Dictionnaire de commerce, qui fut publié en 1723 par son frère, l'abbé Philémon Savary (2 vol. in-fol).
- SAVARY (Claude), voyageur, né en 1750 à Vitré en Bretagne, m. en 1788, passa 5 ans en Egypte, parcourut l'Archipel, et, de retour en France, écrivit des Lettres sur l'Egypte (1785) et sur la Grèce, (1788), ouvrages aussi remarquables pour le style qu'intéressants par les détails. On lui doit en outre une traduction du Coran, avec la Vie deilahomet, 1783; la Morale deilahomet, 1784; une Grammaire arabe, 1813.—Son frère, JulienS., d'abord juge au tribunal de Chollet, fut forcé de fuir devant les Vendéens insurgés, prit du service dans l'armée républicaine, sous Kléber, devint dans la suite membre du Corps-Législatif, et se retirades affaires après le coup d'État du 18 brumaire. On a de lui : Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République. 1824.
- SAVARY (René), duc de Rovigo, général de l'Empire, né en 1774a Marc près de Vouziers (Ardennes), m. en 1833, était fils d'un ancien major du château de Sedan. Il prit du service sous Custine à l'armée du Nord et fut fait capitaine de cavalerie dès l'âge de 19 ans. Il fit partie de l'expédition d'Egypte, fut à son retour nommé par le 1er consul colonel de la gendarmerie d'élite, et se vit, en cette qualité, chargé de faire exécuter la sentence prononcée contre le duc d'Enghien (1804). 11 s'éleva rapidement aux grades de général de brigade et de général de division, et, après s'être distingué à Austerlitz, Eylau, Ostrolenka et Friedland, fut nommé duc de Rovigo, gouverneur de la Prusse, puis ambassadeur a St-Pétersbourg (1807). Il reçut en 1808 le commandement en chef de l'armée d'Espagne, et le conserva jusqu'à l'arrivée du roi Joseph. Ministre de la police en 1810, il ne sutpoint prévenir le complot de Mallet (1812). Ilsuivit l'empereur en 1815àRochefort, et voulut s'embarquer avec lui sur le Bellèrophon, mais cette faveur lui fut refusée par les Anglais : il fut même retenu par eux et envoyé comme prisonnier à Naples ; s'étant évadé au bout de sept mois, il revint en France et fit casser le jugement qui, en son absence, l'avait condamné à mort par contumace. Une brochure qu'il écrivit en 1823 au sujet de la mort du duc d'Enghien, et dans laquelle il accusait le prince de Talleyrand, le força de se retirer à Rome. De retour en 1830, il obtint en 1831 le commandement en chef de l'armée d'Afrique, qu'il conserva jusqu'à sa mort. Il a laissé des Mémoires pour servir à l'histoire de l'empereur Napoléon, qui parurenten 1828, 8 v. in-8, et qui sont au nombre des sources les plus importantes.
- SAVARY nE BREVES, diplomate. V. BREVES.
- SAVE (la), Savus, riv. qui sort des Alpes Carni-ques, en Illyrie, naît à 19 kil. S. de Villach, coule à l'E. S. E., sépare la Styrie de l'Illyrie, traverse la Croatie, forme la limite entre l'Esclavonie (à l'Autriche) et la Turquie, et tombe dans le Danube, par la r. dr., à Belgrade, après un cours de 900 kil. Affluents, la Laybach, la Drina, la Bosna, la Kulpa, l'Unca. Plusieurs cataractes.
- SAVENAY, ch.-l.d'arr. (Loire-Inf.), à40 k.N. E-de Nantes, sur la r. dr. de la Loire, près de l'emb. du fleuve; 2803 h. Trib. de 1™ inst. Chemin de fer, importante foire de bestiaux. Les Vendéens furent défaits à Savenay en 1793 par les Républicains, que commandaient Kléber et Marceau.
- SA VERDUN, ch.-l. de c (Ariége), sur Iar. g. de l'Ariége, à 13 k. N. O.de Pamiers; 4205 h. Hôpital. Fabriques d'acier, faux, limes." Patrie du pape Benoît XII Jadis ville forte du pays de Foix.
- SAVÉRIEN (Alexandre), né à Arles vers 1720, m. à Paris en 1805, fut nommé à 20 ans ingénieur de la marine, consacra toute sa vie à des travaux utiles, et fonda l'Académie de Marine établie à Brest en 1752. Il a publié : Nouvelle théorie de la manœuvre des vaisseaux, 1745; Nouvelle théorie de la mâture, 1747 ; l'Art de mesurer le sillage du vaisseau, 1750; Dictionnaire de mathématiques et de physique, 1753; Dictionn. de marine, 1781, tous ouvrages estimés ; Histoire des philosophes anciens, 1771; Hist. des philosophes modernes, 1762-69; Hist. des progrès de l'esprit humain, 1766-78, ouvrages médiocres.
- SAVERNE, Tabernse en latin, Zabern en allem., ville d'Alsace-Lorraine sur la Zorn, à 38 kil. N. O. de Strasbourg par la route et 44 par le chemin de fer, près d'un défilé qui conduit de la Lorraine dans l'Alsace, et où Louis XV a fait construire un magnifique chemin; 5331 hab. Tribunal, collège. Beau château, construit au xvm° s. par le cardinal de Rohan, restauré par Napoléon III qui'l'avait affecté aux veuves de hauts fonctionnaires. Drap, bonneterie ; affinerie d'acier, quincaillerie. — L'ano. Tabernse fut, dit-on, détruite par Attila; l'a ville moderne appartint successivement aux évêques de Metz et de Strasbourg. Elle était très-forte, mais fut cependant plusieurs t'ois prise, notamment en 1525 par les Rustauds, parti d'Anabaptistes, et en 1636 par les Français. Elle resta à la France avec l'Alsace, et forma, j'usqu'en 1871, un ch.-l. d'arr.du dép. du Bas-Rhin.
SAVERNE (la), riv. d'Angleterre. V. SEVERN. SAV1GLIANO, v. d'Italie. V. SAVILLIAN.
- SAVIGNAC-LES-ÉGLISES, ch.-l. de c (Dordogne), à 22 kil. N. E. de Périgueux; 1057 h.
- SAV1GNANO, petite v. d'Italie (Forli), sur le Fiu-mesino (l'anc Rubicon), à 15 k. S. E. de Césène ; 4000 hab. Académie dite Rubiconia.
- SA VIGNY, bg du dép. du Rhône, à 21 k. N. O. de Lyon; 1600 hab. Célèbre abbaye de Bénédictins, dite St-Marlin-de-Savigny.
- SAVIGNY-SUR-BRAYE, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), sur la Braye, à 27 k. N. O. de Vendôme; 2966 hab.
- SA VIGNY (Christophe de), savant du xvi* s., né en 1530 au château de Savigny, dans le Rhételois, est auteur de Tableaux accomplis de tous les arts libéraux, in-fol. de 37 planch. (2e éd., Paris, 1619), auxquels on prétend que Fr. Bacon emprunta l'idée de son arbre encyclopédique. Il avait composé, sous le titre à'Onomasticon des mots et dictions de chacune chose, un ouvrage qui n'a pas été publié.
- SAVIGNY (Fréd. Ch.de), savant juriste, né en 1779 à Francfort-sur-le-Mein , m. en 1861, était issu d'une famille française de Metz. Il professa successivement le droit à Mai-bourg, à Landshut, à Berlin (depuis 1810), fut admis en 181 ï à l'Académie de cette dernière ville, devint en 1816 conseiller intime, reçut en 1842 le portefeuille de la justice et se retira lors des troubles de 1848. L'un des chefs de l'école historique, Savigny approfondit l'étude du droit ancien et de ses rapports avec le droit moderne. On trouve dans ses écrits l'alliance trop rare de l'érudition etde l'élégance du style. On a de lui des traités du Droit de possession, du Droit de succession, une Histoire du Droit romain au moyen âge, 1815 (trad. par Ch. Guenoux, 1839-52), et le Système du Droit romain actuel (1840, trad. par Guenoux, 1840-49).
SAYO — 1710 — SAVO
SAVILE (H. de), savant anglais, procureur de l'Université d'Oxford et prévôt du collège d'Éton, né en 1549, m. en 1622, donna des leçons de grec et de mathématiques à la reine Elisabeth, fonda une chaire de géométrie et d'astronomie à l'Académie d'Oxford, et fit imprimer à ses frais une magnifique édition des OEuvres de S. Jean ChrysoslÔme (en grec). On lui doit de plus : Rerum. Angliçarumscrip-tnres post Bedam prxcipui, Londres, 1596, in-f.; des commentaires sur les Histoires de Tacite et la Vie d'Agrkola, un Traité sur la milice desRomains.
SAVILE, marquis d'Halifax. V. HALIFAX.
- SAVILLIAN, en italien Savigliano,v. forte d'Italie, dans les anc États sardes (Saluces), entre la Maira et la Grana, à 25 kil. N. O. de Coni et à 52 S. de Turin; 18000 hab. Collège. Chemin de fer, belle porte en forme d'arc de triomphe, place ornée d'arcades. Filatures de soie, toiles, draps.—Prise par François I, rendue par Henri III en 1574. Les Français y batti-rentles Autrichiens en sept. 1799. Sous l'Empire, cette ville fut le ch.-l. d'un arr. du dép. de la Stura.
- SAVINES, ch.-l. de c (Htes-AlD3s), prèsdelaDu-rance, à 10 kil. O. d'Embrun; 1128 hab.
- SAVOIE, Sabaudia ou Sapaudia, contrée de la France, située entre 45° 4'-46° 24' lat. N. et 3° 16'-4° 48' long E., est bornée au N. par le lac Léman et le canton suisse de Genève, à l'E. par le Valais, au S. E. par le Piémont, au S. par les dép. des Htes-Alpes et de l'Isère, à l'O. par le Rhône qui la sépare du dép. de l'Ain; 146 k. du N. au S. sur 119 de l'E. à l'O.; env. 550000 hab.; ville principale, Chambéry. Pays très-montagneux (Mont-Blanc, Mont-Cenis, petit St-Bernard, Mont-Buet, Thabor, etc.), sites pittoresques; plusieurs lacs (ceux du Bourget, d'Annecy, d'Aiguebelle) ; eaux minérales, dont les principales sont celles d'Aix; mines de plomb, de fer, d'étain, de cuivre; houille, marbre, gypse; miel, vers à soie, bétail, etc. Les habitants, appelés Savoyards ou Sa-voisiens, sont en général très-pauvres : ils émigrent en partie, et vont dans les pays voisins exercer les professions de commissionnaires, de colporteurs, de ramoneurs, de domestiques; leur probité est proverbiale. Très-attachés à leur patrie, ils y retournent dès qu'ils ont amassé un petit pécule. La Savoie a produit plusieurs hommes remarquables : les papes Nicolas II et Innocent V, S. Bernard de Menthon et S. François de Sales, le cardinal Gerdil, Vaugelas, St-Réal,"les deux De Màistre, Bertholiet, le général de Boigne, les frères Michaud, etc. — La Savoie correspond aux provinces que les Latins nommaient Alpes Graiseet Penninx; onytrouvaitles.dMobroges, les Centrones, les Nantuates, les Veragri. Le nom de Sapaudia, d'où dérive le nom actuel, ne date guère que de la fin du iv* siècle. Après avoir fait partie de l'empire romain et de celui de Charlemagne, la Savoie passa, en 888, sous la domination de Rodolphe, roi de la Bourgogne Transjurane; elle fut réunie à l'Empire germanique par Conrad le Salique, qui l'é-rigea en comté vers l'an 1027, en faveur d'Humbert aux Blanches Mains, tige des comtes de Savoie; elle devint duché en 1416. Après de nombreuses vicissitudes (dont on trouvera le détail aux art. Etats Sardes et Maison de Savoie), elle a été cédée à la France en 1860 par le roi de Sardaigne, et cette cession a été aussitôt confîunée par le suffrage universel des habitants. — Sous le 1" Empire français, la Savoie, alors réunie à la France, forma le dép. du Mont-Blanc >8t une partie de celui du Léman. Sous l'administration sarde, elle forma une intendance générale,qui se divisait en 8 prov. : Savoie propre (Chambéry), Hte-Savoie (Albert-Ville), Carouge (St-Julien), Cha-blais (Tbonon), Faucigny (Bonneville), Genevois (Annecy), Maurienne (St-Jean-de-Maurienne) ,Taran-taise (Moutiers). Depuis 18G0, elle forme les deux dép. français de Savoie et de Hte-Savoie. Le l",auS., compte 275039 h., apourch.-l. Chambéry, et se divise en 4 arr., Albert-Ville, Chambéry, Moutiers, St-Jean-de-Maurienne ; il a un archevôché et une cour
impériale à Chambéry. Le 2', au N., compte 267496 h., a pourch.-l. Annecy, se divise en 4arr., Anne-cey, Bonneville, St-Julien, Thonon, et a un évêché à Annecy. Les deux dép. réunis forment une Académie universitaire, quia son ch.-l. à Chambéry.
- SAVOIE (Maison de), maison souveraine qui passe pour la plus ancienne des maisons régnantes de l'Europe, a pour chef Humbert aux Blanches Mains, qui vivait à ta fin du x# s. Le plus grand nombre des auteurs lui donnent pouï père un certain Béraud, Bé-.rold ou Berthold, de la maison de Saxe, vice-roi d'Arles et comte de Maurienne, fils lui-même de Hugues. marquis d'Italie; d'autres le supposent issu des ducs de Bourgogne, des comtes de Mêcon, des comtes de Milan ou des marquis d'ivrée. Un système récent, et fort plausible, le fait naître d'un premier mariage d'Hermengarde, princesse que le roide Bourgogne Rodolphe III épousa en secondes noces. Quoi qu'il en soit, les princes de cette maison portèrent d'abord le titre de comtes de Savoie de 1027 à 1416; ils prirent celui de ducs à partir de 1416, et reçurent en 1720 celui de rois de Sardaigne. Ils s'intitulaient rois de Chypre depui s que le duc de Savoie Charles 1 le Guerrier eut hérité de cel titre à la mort de sa parente Charlotte de Lusignan (1487). Cette maison a donné naissance à de nombreuses branches : 1° les comtes de Maurienne, issus au xn* s. de Thomas I, comte de Savoie, qui devinrent comtes du Piémont (par la cession qu'Amédée IV fit de ce comté à son frère Thomas II en 1244) et princes d'Achale et de Morée (par le mariage de Philippe de Savoie avec Isabelle de Villehardouin, héritière de ces principautés, 1301); 2" les princes de Carignan, qui ont pour tige Thomas-François de Savoie, 5e fils du duc Charles Emmanuel I (1596-1656);—3° les comtes de Soissohs, issus de la branche de Carignan par Eugène-Maurice de Savoie, 3* fils de Thomas-François, et né en 1633;— 4° les ducs de Nemours, issus d'un 2° Philippe de Savoie , qui lui-même était le 3' fils du duo Philippe II (1490-1533);—5" les barons de-Vaud (seigneurs de Bu-gey, de Valromey), issus au xin" s. des comtes de Piémont; et plusieurs branches bâtardes (les.seigneurs de Tende etdeVillars,deRaconis, deCavour, etc.)
- Humbert I, aux Blanches Mains, I,rcomte de Savoie, né vers 985, m. vers 1048, rendit des services à Rodophe III, roi de Bourgogne,àHermengarde.veuve de ce prince, et à l'empereur Conrad le Salique, qui avait hérité de Rodolphe; reçut du premier de ces princes la Savoie et la Maurienne, avec le titre de comte (1027); du second, une partie de Faucigny, le Bas-Chablais, le vald'Aoste, et fonda ainsi la maison de Savoie (1034). — Amédée I, fils ou petit-fils d'Humbert. Les uns le font mourir en 1047, avant son père; les autres prolongent son existence jusqu'en 1060, ou plus tard. Du reste, on ne sait rren de lui. — Amédée II, neveu d'Amédée I, était fijs d'Odon, qui avait épousé Adélaïde, héritière des marquis de Suze. Il augmenta considérablement les possessions des comtes de Savoie, en y joignant l'héritage de sa mère, qui comprenait presque tout le Piémont. On le fait régner de 1060 à 1072 ou 1080. — Humbert H, dit le Renforcé, fils d'Amédée 11, régna de 1072 ou 1080 à 1103: il ajouta à ses Etals la Tarent&ise, qui se soumit volontairement à lui, et étendit sa souveraineté sur le pays de Vaud, le Ht-Cliahlais, le marquisat de Suze. — Amédée III, fils d'Humbert II, régna de 1103 à 1148. L'empereur Henri V érigea son comté en Etat d'empire. Il battit en 1141, à Mont-mélian, le dauphin dé-Viennois, Guigues. VI, prit la croix avec Louis le Jeune en 1147, et mourut à son retour, en Chypre.— Humbert III, le Saint, fils d'Amédée III (1148-1188), passa la plus grande partie de sa vie dans les cloîtres, enrichit les églises, prit parti pour le pape Alexandre III contre l'empereur Frédéric Barberousse, qui envahit ses Etats et brûla Suze en 1174 (les archives de la maison de Savoie périrent dans cet incendie): il prit en compensation I la ville de Turin ( 1175) ; mais il vit ses Étals dévastés
SAYO — 1711 — SAVO
Renouveau en 1187 et en mourut de chagrin. — Thomas I, fils d'Humbert III (1188-1233), n'avait que 11 ans à la mort de son père,et eut pourtuteur Boni-face, marquis (le Montferrat.Devenu majeur, ilsoutint contre le St-Siége l'emp. Frédéric II, qui en récompense le créa vicaire impérial en Piémont. Il étendit sa domination sur le pays de Vaud, le Bugey et le Valais et fit de Chambéry sa capitale. — Amédée IV, fils du préc, régna de 1233 à 1253, ajouta définitivement Turin et le Piémont à ses Etats (1235), et soutint Frédéric II contre le St-Siége. Il céda en 1244 le comtéde Piémont à son frère Thomas II, déjà comte de Maurienne.—Boniface, filsdu préc. (1253-63),n'avait que 9 ans à son avènement, et eut pour tuteur son oncle Thomas de Savoie. Ayant voulu réduire Turin qui s'était révolté, il fut pris par les rebelles, et mourut en prison,sans laisser d'enfants. —Pierre, dit le Petit Charl/magne, frère d'Amédée IV, né en 1203, régnade I2G3àl268. Il s'était, avant son avènement, mis au service du roi d'Angleterre Henri III, qui l'avait créé comte de Richmond et d'Essex. Il punit Turin de sarévolte,et ajouta à ses États leGénevois par héritage. —Philippe, frèredu préc, régna de 1268 à 1285. Entré dans l'Eglise, i 1 avait été élevé à l'évêché de Valence, puis à l'archevêché de Lyon; mais,voyant son frère sans enfants, il obtint de rentrer dans la vie séculière et épousa Alix, héritière du comté de Bourgogne.— Amédée V, le Grand (1285-1323), fils de Thomas et aeveu du préc., fit la guerre avec succès au comte de Genevois, au dauphin de Viennois, au marquis de Montferrat (qu'il prit et fit mourir dans une cage de fer), au marquis de Saluées, seconda Philippele Bel dans sa guerre contre les Flamands, fut le médiateur de la paix entre la France et l'Angleterre, suivitl'em-pereur Henri VII en Italie, obtint de ce prince les seigneuries d'Asti et d'Ivrée, et réunit à ses Etats le Bas-Faucigny et une partie de la ville de Genève. A son avènement, il avait été obligé de céder à Philippe de Savoie, son neveu, dont il n'était que le tuteur, la principauté de Piémont, qui resta détachée de la Savoie jusqu'en 1429. — Edouard, le Libéral, fils d'Amédée V (1323-29), eut à combattre les mêmes ennemis que son père et fut battu en 1325 par Gui-gues VIII, dauphinde Viennois. Il accompagna le roi de France Philippe VI à la bat. de Cassel et s'y distingua.—Aimon.Ze Pacifique, frère du préc. (1329-43), fil la paix avec le dauphinde Viennois (1334), combattit en 1340 pour Philippe VI contre l'Angleterre, réforma l'administration de la justice, et fit des fondations pieuses.— Amédée VI, fils d'Aimon (1343-83), fut surnommé le Comte Vert pour s'être présenté, dans un tournoi qu'il donnait à Chambéry avec une arrt ure et une livrée vertes. Le Dauphiné ayant été légué à la France (1349), il conclut en 1355, avec le nouveau dauphin (Charles, fils du roi Jean), un traité qui fixait les limites des deux États, et épousa, comme gage de paix, Bonne de Bourbon, cousine du roi. Il eut des démêlés avec son cousin Jacques de Savoie, prince de Piémont, son vassal, auquel il enleva momentanément ses Etats, puis, avec le marquis de Saluées et de Montferrat; alla en Grèce porter des secours à Jean Paléologue, allié à sa famille; se prononça pendant le schisme d'Occident pour Robert de "Genève, son parent; accompagna Louis d'Anjou dans son expédition contre Na-ples, et mourut de la peste dans cette expédition. Il avait réuni à ses États les seigneuries de Vaud, Gex, Faucigny, Valromey, Quiers, Coni, Querasco et Verrue.—Amédée VII, le Comte Rouge, fils du pré-céd. (1383-91), accompagna le roi de France Charles VI en Flandre, contribua à la prise d'Ypres, et profita des embarras du comte de Provence pour lui enlever Nice et Vintimille. Il avait épousé une princesse française, Bonne de Berry.—Amédée VIII, fils duprécéd., n'avait que 8 ans à la mort de son père (1391), et fut mis sous la tutelle de sa mère, Bonne de Berry. Il agrandit ses États par l'acquisition du Genevois (1401), puis du Bugey et de Yerceil, et y
réunit en 1429 le Piémont, qui en était détaché de puis plus d'un siècle. Il avait été, en 1416,- créé due de Savoie par l'empereur Sigismond. Ayant perdu sa femme Marie de Bourgogne, qu'il aimait tendrement, il entra dans l'Église, remit le gouvernement à son fils Louis, et se retira avec quelques chevaliers au couvent de Ripaille, près de Tnonon, où il prit l'habit d'ermite. Au bout de quelques années il fut tiré de sa retraite par les prélats du concile de Baie, qui,, lors de la déposition d'Eugène IV, le nommèrent pape sous le nom de Félix V (1439), et l'opposèrent à Nicolas V. Il abdiqua définitivement alors la couronne de Savoie, se rendit à Bâle, où le concile était assemblé, et y résida près de dix ans. En 1449, il renonça volontairement à la tiare, afin de faire cesser un' schismescandaleux;ilobtint encompensation,avec le chapeau de cardinal, diverses prérogatives, sur l'étendue desquelles les historiens ne sont pas d'accord. Il retourna au couvent de Ripaille, et y mourut en .1*51. Amédée VIII avait institué l'ordre de St-Mau-rice et donné un Code à ses Etats.—Louis I, fils du précéd., duc de 1440 à 1465, né à Genève, avait dès 1434 administré le duché avec le titre de prince de Piémont (V. ci-dessus); mais ne prit le titre de due qu'après que son père eut accepté la tiare (1440). Lors de la guerre qui éclata au sujet de la succession de Philippe Marie Visconti (1447), Louis aurait pu s'emparer du Milanais, dont les habitants redoutaient la domination de François Sforza; mais il manqua d'énergie. Craignant ses enfants eux-mêmes, qui se révoltaient contre lui (V. ci-après PHILIPPE n), il se réfugia en France auprès de Louis XI, qui avait épousé sa fille ; il y tomba malade et mourut peu après son arrivée.— Amédée IX, fils de Louis, né en 1435, duc de 1465 à 1472, devint peu après son avènement incapable de gouverner. La régence fut disputée entre ses frères et sa femme Yolande, soeur de Louis XI, et finit par être partagée entre eux. Prince charitable, il fut béatifié après sa mort. —• Philibert I, le Chasseur, né en 1465, duc de 1472 à 1482, filsd'Amédé IX et d'Yolande, sœur de Louis XI, n'avait que 8 ans à son avènement. Sa minorité fut remplie par les querelles de Louis XI et du duo de Bourgogne Charles le Téméraire, qui se disputaient la régence. Il mourut à peine âgé de 17 ans, de la fatigue qu'il s'était donnée dans une partie de chasse. — Charles I, le Guerrier, frère de Philibert, n'avait que 14 ans à la mort de celui-ci (1482), et fut quelques mois sous la tutelle de Louis XI. Il fit la guerre avec succès au marquis de Saluées, ce qui lui valut son surnom. Il mourut en 1489, pendant un voyage en Piémont : on le crut empoisonné par le marquis de Saluées. Il avait épousé Blanche de Montferrat, et avait, à la mort de Charlotte de Lusignau, hérité du titre de roi de Chypre (1487).—Charles II, filsdu précéd., n'avait que 9 mois à la mort de son père, et mourut en 1496, à 8 ans.—Philippe II, fils du duc Louis I,ne régna qu'un an et demi (1496-97). Fils rebelle, il avait été, sur la demande de son père, détenu deux ans par Louis XI au château de Loches (1464-66) :aussi prit-ilpartipour leducdeBourgogne contre le roi de France. Il fut le père de Louise de Savoie, qui épousa Charles de France, duc d'Angou-lême, et devintmère de Françoisl.— Philibert II, le Beau, fils du préc. (1497-1504), épousa Marguerite d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien, célèbre depuis comme gouvernante des Pays-Ras, et refusa de laisser passer Louis XII par ses États pour entrer en Italie. Il consuma son temps en-fêtes et en tournois e* fut enlevé à 24 ans par la fièvre après une partie de chasse. C'était un pnnce d'une beauté remarquable: sa veuve lui éleva un,magnifique mausolée dans l'église de Brou, aux portes de Bourg. 11 ne laissait pas d'enfants.—Charles III, frère du précéd., régna de 1504 à 1553. Prince versatile, flottant sans cesse entre François I, son neveu, et Charles-Quint, son beau-frère,'il fut maltraité par tous les deux, et se vit dépouiller de presque tous ses États. —.ïïmmanuel-
SAYO - 1712 — SAXE
Philibert, duc de 1553 à 1580, fils du précêd., fut un dos meilleurs généraux de Charles-Quint. V. EM-JUNUEL-PHILIBERT.— Charles-Emmanuel, le Grand, fils du préc, duc de 1580 à 1630- Profitant des trou-oies de la France, il s'empara du marquisat de Sauces, et se fit nommer par les Ligueurs comte de Provence en 1590. Henri IV, pour se venger de lui, envahit la Savoie et le Piémont, et se fit céder, par e traité aeLyon (1601), le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. D'une ambition sans bornes, Charles-Emmanuel eut des prétentions sur le trône impérial après la mort de l'empereur Mathias, puis sur le royaume de Chypre et sur la principauté de Macédoine. Il mourut de chagrin parce qu'il ne pouvait accomplirses projets.—Victor Amé ou Amédéel, fils duprécéd., duc de 1630 à 1637 (r.vicTOR-AMÊDÊE). — Ce prince laissa 2 fils, François-Hyacinthe, âgé de 5 ans, qui fut mis sous la tutelle de sa mère, Christine de France, fille de Henri IV et sœur de Louis XIII, mais qui mourut dès l'année suivante; et Charles-Emmanuel III, né en 1634, qui fut proclamé duc en 1638 et qui fut également placé sous la tutelle de sa mère. Il ne prit le gouvernement de ses États qu'en 1648 et régna jusqu'en 1675. Reconnaissant envers les Français, qui l'avaient protégé pendant sa minorité, Charles-Emmanuel resta fidèle a leur alliance et leur dut un règne paisible. Il protégea le commerce et les arts, et fit construire le palais royal de Turin, ainsi que le Chemin de la Grotte sur la montagne des Échelles, pour faciliter le transport des marchandises de France en Italie. — Le fils de ce dernier, Victor-Amédée II, d'abord duc de Savoie, reçut en 1713 le titre de roi de Sicile et en 1720 celui 'de roi de Sardaigne. — Pour ce prince et pour ses successeurs, Y. le nom sous lequel ils ont régné. Pour les autres princes célèbres de cette maison, V. NEMOURS, EUGENE, CARIONAN, etc. — L'IIist. de la Savoie a été écrite par Cl. Genoux, 1854, et par Le Gallais, 1860. La princesse de Bel-giojoso a donné VHist. de la maison de Savoie, 1860.
- SAVONAROLE (Frère Jérôme), célèbre prédicateur dominicain, né à Ferrare en 1452, était le petit-fils de J. Michel Savonarole, médecin distingué de Ferrare. Nommé en 1488 prieur du couvent de St-Maro à Florence, il se distingua dans la chaire par son éloquence, mais il se livra bientôt à de violentes déclamations contre le clergé et le St-Siége, excita le peuple à se révolter contre les Médicis,et, prétendant avoir reçu le don de prophétie, prédit avec assurance une révolution prochaine. Peu après en effet (1494), Charles VIII étant venu en Italie, les Florentins profitèrent de la présence de ce prince pour recouvrer leur liberté. Savonarole, devenu l'idole du peuple, fut le véritable chef de la nouvelle république. Il se soutint pendant trois ans, et fit mettre à mort plusieurs citoyens qui avaient conspiré pour le rétablissement des Médicis ; mais, attaqué parles partisans de cette puissante maison, accusé d'hérésie par les religieux franciscains pour avoir soutenu des propositions suspectes, anathématisé par le pape Alexandre VI, dont il avait signalé les désordres, enfin privé de l'appui de Charles VIII, qui avait été forcé de retourner précipitamment en France, il perdit tout crédit,fut conduit en prison par ordre delà seigneurie qui administrait Florence, applique à la question, condamné comme hérétique et périt sur le bûcher le 23 mai 1498. Savonarole n'était pas moins remarquable par son exaltation que par son éloquence: il eut des visions, se crut inspiré et fit plusieurs prédictions dont quelques-unes parurentextraordinaires, mais que l'on a beaucoup exagérées. Poussant le zèle religieux jusqu'au fanatisme, Savonarole fit brûler les écrits de Dante, de Boccace et de Pétrarque. Il a laissé plusieurs ouvrages ascétiques ou apologétiques: le Triomphe de la croix, 1492 (en latin): c'est une démonstration de la vérité de la religion catholique ; Du gouvernement de Florence, violente philippique iontre la tyrannie : Abrégé des révélations h.<stniri>
de ses visions; Traité de la vérité prophétique. Une. édition de ses Œuvres a été publiée à Lyon, 1633-40. 6 v. in-8". On doit à M. Perrens une savante étude sur Savonarole, sa vie, ses prédications, ses écrits. Paris, 1853 et 1856.
- sAVONE, Sai;o ou Sabata, v. murée de l'Italie sep-tentr., dans les anc États sardes (Gênes), ch,-l. d'intendance, sur le golfe de Gênes, à l'embotiph. da l'Egabona, à 38 k. S. O. de Gênes; 20 000 h. Evêché, trib. de commerce, école navale, musée d'histoire naturelle. Port, citadelle, arsenal. Fabriques d'armes, soieries, vitriol, faïence, savon (c'est à Sayone que le saron fut inventé). Patrie du poète Chiabrera; le pape Jules IInaquitauprès.—Cette ville,fort ancienne, appartenait à laLigurie. Elle eut des évêques dès le mcs , et devint bientôt florissante par son commerce. ^es Génois, qui en étalent jaloux, s'en emparèrent et détruisirent son port en 1525. Les Anglais la bombardèrent en 1745; le roi de Sardaigne la prit aux Génois en 1746. Les Français s'en emparèrent en 1809 et en firent le ch.-I. du dep. de Montenotte. Napoléon y retint Pie VII prisonnier de 1809 a 1812. —Laprov. de Savone, dans la division de Gênes, a 52 kil. sur 30, et'79 000 h. Elle est traversée par les Apennins.
- SAVONNERIE (la), anc manufacture royale de tapis, fut créée au Louvre en 1604, ettransféréeenl631 a Chaillot, dans une maison qui fut appelée de là La Savonnerie. Réorganisée parColbert, elle futplus tard réunie à la manufacture des Gpbelins.
[modifier] SAX
- SAX (Christophe), Saxius, savant compilateur et biographe, né en 1714 à Eppendorf en Saxe, m. en 1806, fut professeur d'histoire et d'antiquités, puis recteur à l'université d'Utrecht, et publia plusieurs savants ouvrages, entre autres l'Onomasticon litte-rarium (d'abord en 1 vol. in-8, 1759. porté depuis à 8 vol., Utrecht, 1775-1803), vaste répertoire d'indications littéraires et de sources à consulter sur les personnes, depuis les premiers temps jusqu'en 1796. 11 a rédigé lui-même un abrégé des deux premiers volumes (Onomasticilitterariieptiome), Utrecht, 1792.
- SAXE, Sachsen en allemand, nom commun à divers Etats ou pays de l'Allemagne, tant anciens que modernes, placés ontre l'Ems et l'Oder, le bassin du Danube et la Baltique. Nous distinguerons d'abord ces divers États, puis nous ferons connaître les diverses maisons de Saxe qui les ont possédés.
- I. Saxe ancienne.
- 1° La Saxe primitive,
à l'époque des Mérovingiens, commençait à l'E. du Rhin, vers les rives dé l'Ems et au N.de la Lippe, ets'êtendait, au N., jusqu'à la Baltique et à l'Eyder (en Danemark), à l'E.,un peu au delà de l'Elbe,ayantpour bornes laThuringe,lâFrance rhénane, la Frise, le pays des Danois et les peuplades slaves établies à l'O. de l'Oder. Elle se composait de trois grandes masses, l'Engerland (pays des An-gres), la Westphalie et l'Ostphalie (dont la.partie la plus orientale était le pays desNordalbingiens).Tout ce pays était coupé en gaus ou cantons, et avait au plus quelques grosses bourgades, entre autres Ehresbourg. Les Saxons, ses habitants, étaient peu civilisés et grands, pirates., comme leurs voisins les Danois. Dès la fin du iv* s. ils ravageaient les côtes de la Gaule et celles de la Grande-Bretagne. En 449, ils commencèrent à passer dans cette lie, et quatre chefs-saxons y fondèrent quatre des États de l'Heptarchie (V. ce nom). A partir de Clotaîre II, ceux qui étaient restés en Allemagne durent payer tribut aux Francs; mais ils se révoltèrent souvent *. idolâtres, adorateurs d'Odin et d'Irminsul, ils répugnaient à l'idée de de-veni r Chrétiens. Charlemagne, après neuf expéditions célèbres (771-795), finilpar les soumettre,malgré les efforts opiniâtres de leur chefWitikind: il leur imposa le baptême (785), leur donna un code sévère (la loi saxonne), et fonda chez eux huit évêchés (entre au-tres.Osnabruck, Brème, Paderborn, Munsteï). Cet état de choses dura jusqu'au traité de Verdun (843).
- 1° La Saxe primitive,
- I. Saxe ancienne.
SAXE — 1713 — SAXE
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- 2° Premier duché de Saxe
(843-1180). Spus Louis le Germanique et ses successeurs, la Saxe, grossie de la Thuringe, devint un des six duchés de l'empire. Ce duché, qui eut successivement pour souverains des descendants de Witikind et des princes de la maison de Billung (V. ci-après maison de SAXE), répondait d'abord à ce qui forma depuis les cercles de Basse-Saxe et de Westphalie; de 920 à 929, il s'accrut des deux Marches de Misnie et de Branibor ou Brandebourg; il fut encore grossi par Othon I et ses successeurs, principalement par les princes de la maison guelfe, Henri le Superbe et Henri le Lion, qui assujettirent presque toutes les contrées comprises depuis dans le cercle de Hte-Saxe, et étendirent leur domination sur le Mecklembourg et la Poméranie. On sai; qu'outre la Saxe, les deux Henri possédaient la Bavière. De 1137 à 1154, la politique impériale tint ces deux duchés séparés, mais Frédéric I les rendit à Henri le Lion; seulement, le margraviat de Branibor, indépendant depuis 1142, fut confirmé dans son indépendance ; mais, après la félonie de Henri, lors de la campagne deLegnano (1177), l'empereur Frédéric mit ce prince au ban de l'empire (1180), et l'énorme duché de Saxe fut dépecé en une foule de fiefs : les archevêchés de Magdebourg et de Brême, les évêchés de Minden, Verden, Paderborn, Munster, Hildes-heim, Halberstadt, Mersebourg, Naumbourg s'en détachèrent et devinrent États immédiats; il en fut de même pour le comté palatin de Saxe, la Misnie, la Thuringe, le pays de Mecklembourg (que cependant Henri le Lion regardait comme sa propriété particulière), le duché de Poméranie, le duché de Westphalie (qui passa à l'archevêque de Cologne), l'Eichs-feld (dont s'empara celui de Mayence) ; Lubeck, anc capitale de la Saxe, devint ville impériale. Les alleux, qui ne se composaient guère que du pays héréditaire de Brunswick, restèrent seuls au duc déchu. Un nouveau duché de Saxe fut alors constitué, mais il différait entièrement du premier. V. le § suivant. 3° IIe duché de Saxe. Ce duché, formé en 1180 aux dépens du précédent en faveur de Bernard d'Ascanie ou d'Anhalt, ne comprenait plus que les territoires de "Wittemberg et de Lauenbourg, plus, la suzeraineté sur le Holstein. 11 s'affaiblit encore quand la maison ascanienne, investie de ce duché, se fut scindée (1260) en deux lignes : celles de Saxe-Lauenbourg et de Saxe-Wittemberg. En 1355, l'emp. Charles IV attacha l'électorat de Saxe à la possession de Wittemberg, qui ne le garda que jusqu'en 1422.4° IIIe duché de Saxe ou Duché électoral. Ce duché, qui forme le fond du roy. actuel de Saxe, fut constitué en 1422, le titre de duc de Saxe et d'électeur ayant été transféré, après l'extinction de la branche ducale de Saxe-Wittemberg, à la maison de Wettin ou de Misnie. Le duché s'accrut alors de la Mjsnie, de la Thuringe et du palatinat de Saxe. Mais la maison de Misnie se subdivisa plus encore que la précédente; finalement, toutes les branches furent comprises dans les deux lignes Ernestine etAlbertine, issues des deux frères Ernest et Albert, qui, en 1485, se partagèrent toutes les possessions de la Saxe (V. plus bas, maison de SAXE).- 5° Comté palatin de Saxe.
Il comprenait la ville d'Allstett avec son territoire ; il remontait aux temps des Carlovingiens, et devint important au x° s. ; au xi" la famille de Goseck le possédait à titre héréditaire; il passa en 1088 à celle de Sommersenbourg. Réuni en 1180 au landgraviat de Thuringe, il échut en 1248 comme ce landgraviat à la maison de Misnie. - 6° Marche de Saxe. V. MISNIE ET BRANDEBOURG.
- 2° Premier duché de Saxe
- II. Saxe depuis la division de l'empire en cercles.
- 1° Cercle de Basse-Saxe, un des 10 cercles de l'empire établis en 1512, était borné au N.par la Baltique et le Slesvig, au S. efà l'E. par le cercle de Basse-Saxe. Il renfermait, entre autres États, les deux duchés de Mecklemboug, les deux duchés de Holstein, celui de Saxe-Lauenbourg, les villes de Lubeck et Brème.
- 2° Cercle de Hte-Saxe, entre ceux du Ht-Rhin, de Franconie, de Basse-Saxe, la mer Baltique, la Pologne, comprenait 22 États, entre autres l'électorat de Saxe et tous les duchés de Saxe (moins Saxe-Lauenbourg) ; Schwarzbourg, Anhalt, le Brandebourg, la Poméranie : Leipsick en était le ch.-l.
- 3° Électorat de Saxe. Beaucoup plus vaste que le royaume actuel de Saxe, il confinait à la Hesse, au Brandebourg, aux duchés de Saxe, Il avait pour ch.-l. Dresde et se divisait en cercle électoral (ch.-l. (Wittemberg); cercle de la Thuringe saxonne (ch.-l. ,Lan-gensalta); et margraviat de Misnie (chefs-lieux, Meis-sen et Dresde).
- 4° Duché de Saxe-Lauenbourg,
entre ceux de Meck-lembourg,Lunebourg,Ratzeboùrg et le Holstein,avait pourcapit. Lauenbourg. Formé en 1620, il appartint j usqu'en 1689 à la branche aînée de la ligne ascanienne de Saxe, appartint ensuite au Hanovre, puis au Danemark (1815), enfin à la Prusse (1866). V. LAUENBOURG.
- III. Saxe actuelle.
- SAXE (Roy. de), un des États du N. de l'Emp. allem., entre9'-13° longit. B., et 50°-51°30'latit.N.,
apour bornes au N. et au N. E. les prov. pruss. de Saxe etde Brandebourg, à l'E. la Silésie, au S. la Bohême et la Bavière, à l'O. les duchés de Saxe-AHenbourg et de Saxe-Weimar; 225 k. de l'Ë. à l'O., sur une largeur moyenne de 140; 2226000 hab.; capitale, Dresde.Longtemps divisé en 5 cercles (Misnie, ch.-l., Dresde, Leipsick, ch.-l., Leipsick, Erzgebirge, ch.-l., Frey-berg, Voigtland, ch.-l., Plauen, Lusace, ch.-l., Bau-tzen), il a été réduit en 1835 à4 cercles, désignés par les noms de leurs chefs-lieux : Dresde, Leipsick, Zwi-ckau, Budissin ou Bautzen.L'Elbe arrose ce royaume à l'E. ; ses autres rivières sont la Saale, l'Ester, la Pleisse, les deux Mulde. Sol fertile, surtout en grains; beaucoup de montagnes (Erzgebirge, monts de Lusace), où l'on exploite des mines très-riches enfer, plomb, étain, cuivre, argent (env. 17000 kilogr.par an); cobalt, arsenic, houille. Industrie et commerce immenses, consistant surtout en toiles, cotonnades, laines, draps, dentelles, porcelaine, verrerie, papier et livres. Plusieurs chemins de fer. Célèbre université, à Leipsick. L'instruction est très-répandue en Saxe : c'est dans ce pays que se parle l'allemand le plus pur. Le gouvernement est une monarchie constitutionnelle. La religion dominante est le Luthéranisme; mais la famille royale est oatnolique. La Saxe à 14 voix dans le Conseil fédéral de l'Empire allemand. L'État, qui porte aujourd'hui le nom de royaume de Saxe date de l'an 1422, époque à laquelle l'empereur Sigismond transféra le titre de duc de Saxe et la dignité électorale à la maison de Wettin ou de Misnie (V. ci-dessus 3e DUCHE DE SAXE).Frédéric le Belliqueux, lor duc de Saxe de cette nouvelle maison, fut un des plus puissants princes de l'Allemagne. Ernest et Albert, ses petits-fils, s'affaiblirent en partageant leurs États (1485). Ernest, l'aîné, conserva, avec les litres de duc et d'électeur, le cercle électoral, la Thuringe et les pays orientaux de la Saxe. Frédéric le Sage, son successeur, exerça une grande influence sur les affaires de l'Allemagne", et fut vicaire de l'empereur en son absence. Il favorisa de tout son pouvoir la Réforme, et eut une grande part à la ligue de Smalkalde. Son 2e successeur, Jean-Frédéric le Magnanime, se vit enlever, après la défaite de Mûhlberg (1547), la plus grande partie du duché de Saxe, ainsi que ladignité électorale, qui furenttrans-férés par Charles-Quint de la ligne aînée à la ligne -cadette ou albertine (1547). Maurice de Saxe fut le 1er duc de cette V ligne. Quoiqu'il fût la créature ds Charles-Quint, il resta luthérien, et même maintml constamment la liberté protestante. Pendant la guerre de Trente ans, les électeurs de Saxe se décIarèrenJ alternativement pour la Suède et pour l'Autriche. En 1697, l'électeur Frédéric-Auguste I abjura le luthéranisme; la même année, il joignit à la Saxe la couronne de Pologne, ce qui l'engagea dans des guerres perpétuelles avec le roi de Suède Charles XII. Son fils, Frédéric-Auguste II, réunit aussi les deux couronnes, et eut sans cesse à combattre le roi de Prusse, gui deux fois lui enleva la Saxe. Frédéric-Auguste III refusa en 1791 la couronne que lui offraient les patriotes polonais. Dans les guerres de la Révolution, il resta neutre autant qu'il le put : après la bat. d'Iéna, il entra dans la Confédération du Rhin, et fournit à Napoléon des troupes auxiliaires : en retour,il en reçut, en 1806,1e titre de roi de Saxe, l'année suivante, fut en outre créé grand-duc ie Varsovie. Seul de tous les alliés, il resta fidèle à la cause de Napoléon; il en fut puni par la perte d'un tiers de ses États (Lusace, Thuringe, partie de la Misnie, Mansfeld, Querfurt, etc.). En 1831, à la suite d'insurrections qui avaient éclaté à Dresde et à Leipsick, le roi Antoine se vit obligé de donner une constitution à la Saxe. Cette sonstitution n'ayant pas été fidèlement exécutée, une nouvelle insurrection éclata en 1848 et amena de nouvelles concessions.La Saxe est auj. régie par la constitution de 1831, modifiée par les lois du 31 mars 1849, 5 mai 1851 et 19 octobre 1861.
- SAXE (Roy. de), un des États du N. de l'Emp. allem., entre9'-13° longit. B., et 50°-51°30'latit.N.,
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SAXE — v714 — SAXE
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- Électeurs et rois de Saxe de la maison de Wettin.
- 1. Avant le partage. Jean-George II, 1656; Frédéric I, 1422; Jean-George in, 1680; Frédéric II, le Bon, 1428; Ernest et Albert, 1464
- II. Ligne ernestine. Ernest, seul, 1484; Frédéric III, le Sage, 1486; Jean I, le Constant, 1525; Jean-Frédéric, 1532
- III. Ligne albertine. Maurice, 1547; Auguste, 1553; Christiaa I, 1586; Christian H, 1591; Jean-George I, 1611; Jean-George IV, 1691 Frédéric-Auguste I, 1695 (Aug. II enPologne); Frédéric-Auguste II, 1733 (Aug. III en Pologne); Frédéric-Christian, 1763 Fréd.-Aug. IH, 1763-1806
- IV. Rois. Frédéric-Auguste I, 1806; Antoine I, 1827; Frédéric-Auguste II, 1836; Jean, 1854; Albert 1873
- Électeurs et rois de Saxe de la maison de Wettin.
- SAXE-ALTENBOURG (Duché de),
uu des États du N de l'Empire allemand, se compose de deux parties séparées par la principauté de Reuss, et qui) ont pour bornés la partie orientale, la Saxe prussienne au N. O:, ia Saxe-Weimar au S. O, partout ailleurs le roy. de Saxe; la partie occid., la Saxe prussienne auN.E, la Saxe Weimar au N.,la principauté de Soharwzbourg-Rudolstadt à l'O. et la Saxe-Meiningen au S.: 1375 kil. carrés; 133000 h.; capitale, Altenbourg. Pays agricole et florissant. Il est traversé par le chemin de fer de Saxe en Bavière.—Ce pays fut, dès 1602, l'apanage d'une branche de la ligne ernestine de la maison de Saxe, puis il fit partie du duché de Saxe-Gotha et appartint à Ernest le Pieux, né en 1601, m. en 1675, qui laissa 7 fils, d'où sont sortis les branches de Gotha, de Meiningen, deSaalfeld. A la mort du dernier duc de Gotha (Frédéric IV), en 1825, le duc de Saxe-Hildburghausen échangea son duché contre celui d'Altenbourg, dont il prit le titre, et ses anciens États passèrent au duc de Saxe-Meiningen. Le duché de Saxe-Altenbwurg forma dès lors un des États immédiats de la Confédération germanique.Il y occupa le ±2° rang; il a 1 voix au Conseil fédéral de l'Allemagne du jNord.Il reçut une constitution en 1831. - SAXE-COBOURG-GOTHA (Duché de), un des Etats du S. de l'Empire allemand,
se compose de deux parties séparées : la principauté de Cobourg (entre la Saxe-Meiningen et la Bavière), et la principauté le Gotha (entre la Saxe prussienne, la Saxe-Weimar, la Saxe-Meiningen et la principauté dt Scliwarzbourg) ;151000 habit.; capitale Co-dourg. Avant 1834, ce duché possédait en outre la principauté de Lichtemberg, mais celle-ci a. Hé vendue en cette année à la Prusse. Pays fer :.le, arrosé par la Werra, l'Unstrutt, la Géra et] ;raversé par le Thuringerwald. Mines de fer et de houille.—Lesducsde Saxe-Cobourg, d'abord ducs de Saalfeld, puis de Saxe-Cobourg-Saalfeld, sont une des branches de la maison ducale de Saxe-Gotha, qui elle-même, issue de la branche ernestine, prit naissance en 168Q. auand les 7 fils d'Ernest le pieux se partagèrentses États. Leur-pays fit partie delaCon. fédération du Rhin (1806). Enl814, les ducs de Saxe-Cobourg et de Saxe-Gotha se déclarèrent contre Napoléon; ilsreçurent en 1816 là principauté de Lich-tenbdrg. En 1825, à la mort de Frédéric il, dernier duc de Saxe-Gotha, ils reçurent en partage la principauté de Gotha, mais cédèrent Saalfçld au due de Saxe-Meiningen. En 1852, les deux duchés obtinrent une constitution : cette constitution était la même pour les deux États; mais il y avait deux assemblées distinctes, l'une à. Cobourg, l'autre à Gotha. En 1857, les deux duchés et les deux assemblées ont été définitivement réunis. — La maison de Saxe-Cobourg-Gotha a récemment contracté les plus illustres alliances : Ernest III, l'un de ses derniers ducs (1784-1844), maria sa sœur au duc de Keiit, prince anglais, qui la rendit mère de la reine Victoria: le plus jeune frère d'Ernest, Léopold, épousa d'abord la princesse de Galles, puis une fille du roi Louis-Philippe et devintroidesBelges;sonneveu, Ferdinand, épousa dona Maria, reine de Portugal, et reçut le titre de roi. Des deux fils d'Ernest III, l'unlui succéda sous le nom d'Ernest IV, l'autre, le prince Albert, épousa la reine d'Angleterre, Victoria, sa cousine. - SAXE-GOTHA. (Duché de),
a fait partie Successivement delaConf.duRhin.delaConf. germ.etdel'Emp. altem.; comprend lès prinoîp. de Gotha et d'Alten-bourg, a été partagé en Î825, à la mort du dernia* duc, Frédéric IV, ehtreleducdeSaxe-Coiourg, qu* a eu Gotha, le duc de Saxe-Hildburghausen, qui a eu Altenbourg, et le duc de Saxe-Meiningeiî, qui a eu les bailliages de Rœmhïld, Kranichfeld et&ambourg. - SAXE-HILDBURGHAUSEN (Duché de), anc, duché de la Conféd. du Rhin et de la Conféd. germanique. V. SAXE-ALTENBOURG et: ci-après SAXE-MEININGEN.
- SAXE-MEININGEN-HILDBURGHAUSEN (Duché (le)
Un des Etats du N. dé l'Empire allemand, entra la Saxe-Altenbourg et là princip. de Schwarzbourp/ au N-, laBavière à l'O. et au S. O., la Saxe-Gobnarg au S., la principauté de Reuss, laSaxe-Weiffiar àl'Ë-, 165418 hab.; ch.-l., Meiningen.—L'origine de ce duché remonte à 1680, époque à laquelle les 7 fils d'Ernest le Pieux se partagèrent ses Etals. Le duché de Meiningen ne comprenait que trois bailliages (Schalkau, Sonneberg, Neuhaus), tandis que celui d'Hildburghausen en contenait 6 (Hiidburghausen, Veilsdorf, Eisfeld, Heldburg, Kœnigsberg, Sonnen-feld). Après la mort du duc Frédéric de 5;axe-Gotha, en 1825, le duc de Saxe-Meiningen ne reçut de l'héritage de Gotha que les bailliages de Rœmhild, de Kranichfeld et de Kambourg, mais il eut déplus les 6 bailliages d'Hildburghausen (d'où son nom actuel de Saxe-Meiningen-Hudburghausen), et 3 bailliages de la Saxe-Cobourg (Saalfeld, Themar et Grafenthal). Le duché a une constitution, qui date d& lg29. - SAXE-WEIMAR (Grand-duché de),
un'des États du N. de l'Empire allemand, contient, avec l'ancien duché de ce nom, celui de Saxe-Eisenàch et parties du comté d'Henneberg-, del'ËvSché de Fulde, du cercle de Neustadt, Blankeûheim, Cranacb, etc. ; il se compose de3 morceaux ; 1° le cercle de Weimar-léna à 1*E. 5 2" le cercle d'Eisenach à l'O, ; 3° celui de Neustadt au S. E. Il faut y ajouter plusieurs enclaves, dont les principales sont : l'pqurle cercle de Weimar, cel-tesd'UmenauauS.O.,diAlistetiauN.;2',ppur le cercle d'Eisenach, celles d'Ostheim au S. et ZiÉbach à l'E.; 263 755 hab.; capit, générale, 'Weimar. La v. d'Iéna, qui se trouve-dans ce duché, renferme;une université et une cour d'appel, qui sont communes à toutes les Saxes ducales. Mines, industrie, commerce. La littérature est fort cultivée dans ce duclié, et la cour de Saxe-Weimar jouit, sous ce rapport, d'un grand renom (K. WEIHAR). Le prince est luthérien. —'Le grand-duché de Saxe-Weimar, dont les titulaires sont chefs de la branche ernestine de Saxe, cora» mença en 1484, lors du partage que firent Ernest et Albert des États de leur père Frédéric le Bon. H fit uartie de la Conféd. du Rhin de 1806, mais son duc, s'étant associé en 1813 aux Alliés contre la France, reçut en récompense en 1815 un grand accroissement de territoire, avec le titre de grand-duo. Dès 1809, le duc de Saxe-Weimar avait donné une constitution. Le pays est encore régi par cette constitution, dont les bases ont été élargies en 1816,1850 et 1852.
SAXE — 1715 — SAXE
- SAXE-PRUSSIENNE, prov. des États prussiens, entre Brandebourg auN. E. et àl'E.., le roy. et les duchés de Saxe au S., la Hesse-Electorale, le duché de Brunswick et le roy. de Hanovre à l'O. : 250 k. sur 220; 180000 hab. ; ch.-l., Magdebourg.
Elle est divisée en 3 régences: Magdebourg, Mersebourg et Er-furt. Montagnes à l'O. (le Harz et la forêt de Thu-ringe) ; plusieurs riv., qui appartiennent toutes aux bassins de l'Elbe et du Weser. Climat doux et salu-bre; sol varié; céréales, forêts; mines d'argent, de cuivre, de fer, de houille ; sel en immense quantité.Cette prov. a été formée en 1815, de la plus grande partie de l'anc duché de Saxe, de l'anc cercle de Thuringe, de la partie prussienne des principautés de Mersebourg, Naumbourg et Zeitz, d'une partie des cercles de Leipsick, de Misnie, de Neustadt et de Voigtland, de la plus grande portion de la princip. d'Erfurt, du S. de l'Eichsfeld, d'une portion duHen-neberg et de la princip. de Querfurt, de tout le comté de Mansfeld, de la principauté d'Halberstadt, du duché de Magdebourg et de la Vieille-Marche, presque tous pays enlevés au roi de Saxe. - Maisons de Saxe.
On en peut compter six :1° La 1™ maison de Saxe, dite aussi maison impériale, parce qu'elle fournit plusieurs empereurs à l'Allemagne. Elle commence, après le traité de Verdun (843), par Ludolf, duc de Saxe, qu'on croit neveu de Witikind. Il fut investi du duché de Saxe par Louis le Germanique. Après lui viennent : Brunon (850), son fils, qui bâtit Brunswick et lui donnason nom (861); Othon l'Illustre (880), frère de Brunon, qui refusa la couronne d'Allemagne à la mort de Louis l'Enfant (911), et fit élire Conrad de Franco-nie; Henri l'Oiseleur, fils d'Othon, élu roi de Germanie en 919, et chef de la maison impériale de Saxe, qui donna 5 empereurs à l'Allemagne (919-1024) ; Othon le Grand (936), fils de Henri l'Oiseleur: ce prince, parvenu à l'empire, renonça à la possession de la Saxe et la céda à Hermann BUlung, son parent.2° La maison de Biïlung. Hermann Billung, parent d'Othon I, en fut le premier duc: Othon l'investitdu duché en 962. Sa famille s'éteignit enll06.Ses biens passèrent alors à Lothaire de Supplinbourg.3° La maison de Supplinbourg. Lothaire de Supplinbourg, époux de Richenza, héritière des comtes de Nordheim et des ducs de Brunswick, fut fait duc deSaxeenll06, et devint empereur en 1125.N'ayant point de fils, il donna sa fille Gertrude (1127) et la Saxe (1128) au duc de Bavière, Henrile Superbe.4° La maison des Guelfes. Henri le Superbe (1128-1139) et Henri le Lion (1139-1180), déjà ducs de Bavière, possédèrent réellement, mais non sans contestation et sans interruption, le duché de Saxe. De 1180 à 1235, les 3 frères Henri le Long, Othon de Brunswick (quifutemp.) et Guillaume Longue Bpée, puis Othon l'Enfant, fils de ce dernier, prétendirent au duché, qui fut morcelé par Frédéric I, et donné en grande partie aux princes de la maison d'Ascanie.5° La maison d'Ascanie. Dès 1137, Albert l'Ours avait eu un démembrement de la Saxe (la Marche de Brandebourg). En 1180, son petit-fils puîné, Bernard, obtint le duché, mais très-amoindri.En 1212, cette famille se partagea en deux branches, Anhalt et Saxe, et celle-ci, en 1260, se subdivisa en Saxe-Lauenbourg et Saxe-Wittemberg : cette dernière subdivision, qui portait seule le titre d'électeur, s'éteignit en 1421, dans la personne d'Albert III.6° Maison de Wettin ou de Misnie. Après l'extinction de la branche de Saxe-Wittemberg, l'investiture de l'électorat de Saxe fut donnée en 1422 par l'empereur Sigismond (à l'exclusion de la ligne de Saxe-Lauenbourg qui subsistait encore) au margrave de Misnie, landgrave de Thuringe,Frédéric le B liqueux, qui cumula le margraviat et l'électorat, plus Cobourg, patrimoine de sa mère. Il descendais de "Witikind, ainsi que le chef de la 1" maison, et ses aïeux possédaient la Misnie depuis 1127, la Thuringe depuis 1148. Sa postérité règne encore, partagée en deux lignes, nommées (d'après les noms de ses petits-fils, Ernest et Albert) Ernestine et Aloertine. Celle-ci, qui est la ligne cadette, fut, après la bataille de Mûhlberg (1547), investie de l'électorat et de presque tous les biens des "Wettin, dans la personne de Maurice, par Charles-Quint (V. ci-apres MAUBICE de Saxe). Elle est devenue maison royale en 1806. La ligne aînée ou ernestine, dite aussi ligne ducale, fut réduite à quelques districts, qu'elle diminua encore en se subdivisant comme suit : 1. Branche aînée, dite anc maison de Weimar, puis (1572) branche de Cobourg-Eisenach : subdiv. en 2 rameaux (Cobourg, Eisenach), éteinte en 1638; 2. Branche cadette ou de Weimar (auj. subsistante): a. Rameau d'Altenbourg (1602-1669); b. Rameau dit nouv.-maison de "Weimar, subd. en : 1° Ligne grand-ducale de Weimar (1606) ; 2° Ligne ducale ou de Gotha, qui en 1681 forma 7 branches,dont4éteintes (Gotha, 1825; Cobourg, 1699; Rœmhild, 1710; Eisenberg, 1707); et trois subsistantes : Meiningen, Hild-burgnausen,Saalfeld,auj.Cobourg-et-Gotha.
- SAXE (Maurice, électeur de),
de la branche Alber-tine, né en 1521, servit l'empereur Charles-Quint en 1544, contre la France, et en 1545 contre la ligue de Smalkalde, gagna la bataille de Mûhlberg sur le parti protestant (1547), et obtint en 1548 l'électorat de Saxe, dont Jean-Frédéric, son cousin (de la branche Ernestine), fut dépouillé pour avoircomhattudans l'armée opposée. En 1551, il venait de s'emparer de Magdebourg au nom de Charles - Quint, lorsqu'il quitta brusquementle parti de l'empereur et s'unit contre lui avec l'électeur de Brandebourg, le comte Palatin, le duc de Wurtemberg, pour délivrer le landgrave de Hesse, que Charles-Quint retenait prisonnier : il contraignit l'empereur à traiter et à accorder, par la transaction de Passau (1552), une amnistie générale et le libre exercice du culte réformé. Chargé l'année suivante par la Chambre impériale de réduira le margrave de Brandebourg, qui troublait la paix, il le battit à Stevershausen, mais ilmourut deux jours après, des suites de ses blessures. - SAXE (Maurice, comte de), maréchal de France, né à Dresde en 1696, m. en 1750, était fils naturel de l'électeur de Saxe Auguste II, et de la comtesse Aurore de Kœnigsmark. Il Se forma sous le prince Eugène, et assista au siège de Belgrade (1717). Il vint prendre du service en France en 1720, et y fut nommé maréchal de camp ; puis tout à coup il passa en Cour-lande, où il fut élu duc par la protection de ta duchesse douairière Anne Ivanovna (depuis impératrice); mais, n'ayant pu se faire reconnaître par l'impératrice de Russie, Catherine I,.il revint en France. Fixé désormais dans ce pays, il fit avec honneur les trois campagnes de 1733, 34, 35, devint lieutenant général en 1736, se couvrit de gloire pendant la guerre de la Succession d'Autriche, s'empara de Prague et d'Egra, défendit l'Alsace, et fut nommé maréchal en 1743. il tint les alliés en échec en Flandre (1744), les battit à Fontenoy (1745), prit Ath et Bruxelles, remporta encore deux victoires à Rocoux (1746), à Lau-feld (1747), pritBerg-op-Zoom, et eut ainsi une part décisive à la paix d'Aix-la-Chapelle (1748). Après la guerre, il reçut de Louis XV le domaine de Cham-bord avec 40 000 livres de revenu et le titre de maréchal général. Un mausolée, chef-d'œuvre de Pi -galle, lui fut élevé dans le temple de St-Thomas à Strasbourg. On a de lui : Mes rêveries, 1757, 5 vol. in-4. Lettres et Mémoires, 1794, 5 vol. in-8; et sur lui une Étude histor. de St-René Taillandier, 1865. Il était d'une force prodigieuse : il brisait en deux avec ses doigts un écu de 6 francs.
scasv - 1716 — SCÂ.L
- SAXE-TESCHEN (Albert de), fils d'Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, né à Dresde en 1738, m. en 1822, épousa en 1766 Christine, fille de l'empereur François II, fut nommé par ce prince gouverneur des*Pays-Bas autrichiens, mais ne sut pas prévenir l'insurrection de 1789. Il fit en 1792, mais en vain, le siège de Lille, et ne put empêcher la conquête delà Belgique par les Français: il se retira à Vienne, où il cultiva les arts : c'est lui qui dessina le château de Laeken, près de Bruxelles.
- SAXE-WEIMAR (Bernard, duc de). V. BERNARD.
- SAXE-COBOURG (Frédéric, prince de). V. COBOURG.
- SAXE-COBOURG (Albert de), dit te Prince Albert, 1' fils duduc deSaxe-Cobourg Ernest, né en 1819 au château de Rosenau, m.enl861, épousa en 1839 la reine d'Angleterre, Victoria, sa cousine, dont il eut neuf enfants. Conformément à la constitution anglaise, il resta en dehors de la vie politique, mais il honora par son caractère son rôle de prince-époux et se rendit populaire par la protection libérale qu'il accorda aux arts, aux lettres, à l'industrie : c'est à son initiative qu'est due l'Exposition universelle de 1851.
- SAXOGRAMMATICUS, historien danoisduxir s., m. vers 1204, était prévôt de Roskild et secrétaire de l'archevêque de Lund, Axel ou Absalon. Il a laissé une Histoire du Danemark, depuis la fondation de la monarchie, qu'il fait remonter à l'an 1038 av. J.-C. Composée en grande partie sur des traditions populaires, des chants de Scaldes, des Sagas islandaises, cette histoire offre l'attrait d'un roman et cependant elle contient indubitablement beaucoup de vrai. Elle est rédigée en latin, et a été publiée pour la 1" fois a Paris sous ce titre : Danorum regum heroumqm historia, 1514,in-fol; une nouv. édition en a été donnée à Copenhague en 1839 par D. P. M. Muller. Elle a fourni matière à de nombreux commentaires,
- SAXONS, peuple germain. F. SAXE ANCIENNE.
- SAXONS (PAYS DES). On nomme vulgairement ainsi une des trois grandes divisions de la Transylvanie, celle qui est au centre et qui porte auj. le nom de district d'Hermanstadt. Les habitants tirent leur origine d'un corps de Saxons appelés en Hongrie en 1143 par le roiGeysalI ad custodiam regni. Ces colons, Uontle nombre s'élève auj. à 450000, ont conservé jusqu'à nos jours leur langue, leurs moeurs et leurs coutumes ; ils sont principalement agriculteurs.
- SAY (J. B.), économiste, né à Lyon en 1767, m. à Paris en 1832, fut d'abord destiué au commerce et passa quelque temps dans une maison de banque. Employé par Mirabeau à la rédaction du Courrier de Provence, il devint ensuite secrétaire du ministre des finances Clavière, fonda en 1794 avec Champfort et Ginguené la Décade philosophique, littéraire et politique, fut de 1800 à 1804 membre du tribunat, en fut éliminé pour avoir voté contre l'établissement de l'Empire, dirigea pendant quelques années une filature de coton, qu'il quitta en 1812, fut alors nommé receveur des droits réunis de l'Allier, et finit par se livrer uniquement aux travaux de cabinet. Il adopta le système de Smith, dont il perfectionna et éclaircit certaines parties; il combattit constamment les prohibitions, les impôts de consommation et toutes les entraves opposéesaucommerce et àl'industrie.Chargê dès 1821 d'enseigner l'économie politique au Conservatoire des Arts et Métiers, il exposa cette science avec une supériorité de méthode inconnue jusque-là, et fut appelé en 1830 à enseigner la même science au Collège de France. Ses ouvrages principaux sont : Traita d'économie politique, 1803: Catéchisme d'i-tonornie politique, 1815; Lettres à ilalthus, 1820-, Cours complet d'économie politique pratique, 1828-30, 6 vol. m-8. Ces écrits ont beaucoup contribué à populariser une Mience toute nouvelle en France.
- SAYN, v, Ce la Prusse Rhénane. V. WITTGENSTEIN.