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Durant la période mérovingienne, l'Austrasie désignait un royaume franc couvrant le Nord-Est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu'aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d'abord Reims, puis Metz. Les habitants de l'Austrasie étaient les Austrasiens.
Ce royaume est apparu à la mort de Clovis (511), lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l'Austrasie disparaît avec le dernier roi mérovingien (751), pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.
[modifier] Chronologie des rois en Austrasie
- Théodoric, plus connu sous le nom de Thierry Ier, reçoit en part d’héritage le Royaume de l’Est ou Austrasie, peuplée de Gallo-romains, de Francs ripuaires, de Chattes, d’Alamans, sur un territoire qui correspondait à ceux de la première Gaule Belgique et de la seconde Gaule Belgique (Lorraine, Rhénanie, Alsace, Champagne, Belgique et une partie de l’actuelle Hollande).Il fixe sa capitale à Reims, puis se ravise et la fixe à Mettis (Metz), qui occupe une partie plus centrale. Il fait relever les remparts de la ville, établit sa cour dans un palais sur la colline de Sainte Croix, sous le nom connu de « la cour d’or ». Un « maire » est chargé de s’occuper du palais et de la haute intendance.
- On estime la population de la ville de Mettis à l’époque à 7000 habitants.
- Considéré comme le plus brillant des rois d’Austrasie et des successeurs de Clovis Ier ; Il s’empresse de montrer son indépendance, frappe sa propre monnaie. Justinien lui envoie des ambassadeurs. Mais il meurt tôt, en 547/548,
- son fils Théodebald meurt en 555, laissant l’Austrasie au pouvoir de Clotaire Ier pour six ans. Le « roi de Soisson » réunit donc tous les pays francs sous un seul sceptre.
- Reconstitution du royaume de Clovis au profit de Clotaire I
- Sigebert 1er, fils de Clotaire Ier reçoit en héritage la partie orientale du Royaume, avec Reims pour capitale. Mais, en 566, il épouse Brunechilde, dite Brunehaut, la fille du roi des Wisigoths à Mettis, dont il fait sa capitale. Tombé sous le coutelas des assassins guidés par l’intrigante Frédégonde, c’est à Brunechilde, connue sous le nom de Brunehaut qu’il advient de gérer le pays, ce qu’elle va faire avec toute son énergie, en secondant son fils Childebert II (575-597), puis son petit fils, Théodebert II (597-612) ; elle dirige avec une grande fermeté, ses préférences, ses rêves (reconstituer le Grand Empire Romain d’Occident), malgré l’amitié marquée du grand évêque Grégoire de Tours, lui valent l’inimitié de ceux qu’elle voudrait réduire : les Leudes austrasiens, dont Arnulf ( Arnoul) et Pépin l’ancien. Finalement, un complot initié par le fils de sa rivale Frédégonde la fait tomber aux mains des Neustriens, après des luttes sanglantes entre les deux royaumes ; elle meurt, attachée vivante, à la queue d’un cheval en furie. Clotaire II, roi de Neustrie, s’empare du pouvoir.
- En 577, « Entrevue au pont de pierre « Pompierre » : Gontran, roi de Bourgogne, s’allie avec les Austrasiens et adopte Childebert II.
- En 587, « Traité d'Andelot » : Le 28 Novembre, Gontran, privé d’héritier mâle, promet de léguer à Childebert la totalité de ses états, ce qui rétablit la paix dans le royaume.
- Lutte sans merci entre les deux rivales : Frédégonde, la reine de Neustrie et Brunehaut, celle d’Austrasie, qui voit son pouvoir contesté par les colombiens et les Leudes Austrasiens qui supportent mal de voir une femme aux rênes du royaume. Ces complots débouchent sur un traquenard dans lequel tombe l’ancienne arienne qui se voit accusée par ceux qui l’ont trahie de tous les maux : régicide, enfanticide.
- Saignés, fracassés contre un rocher et Mérovée ne doit son salut qu’au fait d’être tondu par son parrain (pour les francs, « l'esprit » de chef guerrier -le mund- est symbolisé par le port de la longue chevelure), ce qui lui vaut la vie sauve et de finir sa vie dans un monastère colombanien !
- Après l’exécution de Brunehaut et l’assassinat de Sigebert II, Clotaire II s’empare du pouvoir.
- Clotaire II, désormais « roi des Francs » confie l’Austrasie à son fils, Dagobert, qui trouve un collaborateur efficace en la personne de Arnulf, plus connu sous le nom d’Arnould ;celui-ci va être son mentor et monter plus tard sur le trône épiscopal de la cité messine (612), après avoir eu un fils Anségise(l) (qui va épouser Begga, la fille de Pépin l’Ancien, desquels vont naître les successeurs carolingiens). À la mort de son père Clotaire II, Dagobert part pour Paris, nouvelle capitale des Francs, pour y devenir le roi de tous les Francs.
- Dagobert part devenir « roi des Francs » et laisse son fils âgé de 2 ans aux bons soins des Leudes Austrasiens. C'est Otto, « domesticus » (officier palatin qui fait partie de la cohorte des antrustions) qui s'est vu confier l'éducation du petit Sigebert III, contrôlé par Pépin et l'évêque de Cologne, Chunibert. La mort de Pépin l’Ancien porte les germes d'un conflit annoncé pour sa succession comme maire du Palais, entre son fils Grimoald et Otto. Sigebert III, qui n'a pas dix ans et doit faire face à une guerre contre le duc rebelle Radulf qui mène les Thuringes à la révolte ; contre toute attente, victime d'un traquenard, l'armée austrasienne, pourtant renforcée par les troupes d'Auvergne, subit un sérieux revers et Radulf se proclame roi de Thuringe après avoir signé un traité d'alliance avec les Wendes qui avaient auparavant fortement ennuyé Dagobert!
- Le petit roi Sigebert doit même demander l'autorisation de repasser le Rhin à son vainqueur : le pouvoir royal, pour la première fois, était mis à mal, et laissait la place à toutes les tentations.
- Un an et demi plus tard, en 642, Grimoald réussissait à faire assassiner Otto en armant le bras du duc Alaman Leutharius, et se proclamait « maire du Palais »... Un maire du Palais bien fourni en terres, ce qui faisait que sa puissance était sans commune mesure ! Sigebert III, lui, n'était déjà plus qu'un fils naturel, contesté, de Raintrude la concubine et de Dagobert ler, « fruit des désirs frénétiques, donc diaboliques de son père Dagobert », ainsi que le considérait l'évêque missionnaire Amant.
- Dès lors, l'ambitieux fils de Pépin de Landen à la mort de son père, en 643, gouverne de fait L'Austrasie, au nom de Sigebert III.
- L'audacieux, sans limites, essaie même de substituer sa descendance à celle de Mérovingiens en faisant adopter son (propre fils ?) Childebert par Sigebert III! (mais n'aurait-il pas « encouragé », perversion suprême, sa propre femme à entrer dans le lit de Sigebert III, ce qui ferait donc de Childebert le vrai fils de Sigebert ?)
- Childebert deviendra donc « Childebert IV l'adopté ». Le coup de maître semble réussir, car Sigebert, fort pieux, semble surtout attiré par la fondation de monastères et d’églises (abbaye de Stavelot, de Saint Martin de Metz)...
- ...Mais il est marié avec Himenechilde (ou Emnechilde) qui lui donne, contre toute attente, un fils légitime : Dagobert II, qui naît vers 646. Dès lors, il faut que le masque tombe, mais il faudra faire preuve de patience : attendre que Sigebert III décède en 656, pour que Grimoald s'empare de Dagobert II, le fasse tondre (ce qui lui enlève sa qualité royale), enlever et exiler dans un couvent irlandais.
- Les leudes Austrasiens ne semblent pas accepter cet état de fait : tenus en laisse depuis une vingtaine d’années, ils complotent, s'emparent de Grimoald, qu'ils livrent à Clotaire III « le roi des Francs »le Neustrien, qui le fait jeter en prison, en 657 ; il meurt entre le 11 août et le 14 septembre 662, assassiné sur ordre de Clovis II, le successeur de Clotaire III. Le corps de celui-ci est à peine en terre, que l'évêque de Tours, Chrodobertus fait enlever son épouse qu’il oblige à prendre le voile après l'avoir fait passer dans son lit... Passons sur les autres épisodes de ces luttes à répétitions, comme celle qui poursuivit aussi sa fille, pourtant respectable abbesse, qui se fit prendre toutes les terres qui appartenaient à son abbaye : ce qui compte, c'est que la branche mâle des Pépinides avait échoué.
- Clovis II, qui régnait sur la Neustrie, mourut peu après, laissant trois fils dont deux régnèrent après lui : Clotaire III (657 à 675) en Neustrie et en Bourgogne, Childéric II (662 à 675) en Austrasie. Au côté de ce dernier, le maire du palais fut un certain Wulfoald membre d’un clan hostile aux Arnulfiens ;
- Les Pépinides disparurent pour longtemps de la scène politique d’Austrasie, pendant qu’en Neustrie, le maire du palais Ebroin triomphait.
- En 673, Childéric II hérita de la Neustrie de son frère, mais celui-ci fut rejeté par l’aristocratie d’Ile de France ; il fut assassiné avec sa femme en 675, et le fidèle Wulfoald (Wolfuald) ne dut son salut qu’à sa fuite en Austrasie.
- Childebert « disparaît » à son tour en 662... Entre-temps, personne ne se soucie plus de Dagobert II, à un point tel que même sa propre mère accepte de devenir régente pour le compte de son neveu Childéric II cette fois, assistée d'un nouveau « maire du palais »Wulfoald ! Le nouveau maître de l'Austrasie possédait aussi un grand nombre de terres et bénéficiait de l'appui du duc d'Alsace : Adalric, un clan qui avait tout pour se poser en rival sérieux des Pépinides.
- Les grands du royaume se souviennent alors de l’existence de Dagobert II, l’exilé Irlandais, et ils le font revenir. Revenu sur la terre de ses ancêtres, le pauvre ne règne pas longtemps : victime de la violence de son temps, il fut tué en 679, pendant son sommeil, d’un coup de poignard dans l’œil, en forêt de Stenay ; il y gagna l’auréole du martyr et fut plus tard l’objet d’un culte dont le souvenir se perpétua grâce au prieuré du lieu.
- Entre temps, Wolfuald était mort aussi. Sa place était libérée pour un certain Pépin II, le fils d’Ansegise(l) et de Begga, un des petits-fils d’Arnould et de Pépin le vieux.
- mais Pépin II rencontre lui aussi des difficultées : ses troupes sont d’abord écrasées par celles d’Ebroïn, en Neustrie, près de Laon ! Mais son vainqueur meurt bientôt...
- L’heure de la revanche sonne en 687, à Tertry, où, cette fois les Austrasiens remportent la bataille.
- Pépin II prend alors le pouvoir des deux royaumes !
L’histoire de l’Austrasie se termine, pour laisser la place à une autre histoire : celle des Pippinides et des Carolingiens ! Les rois ne sont plus que de « pâles souverains » et les maires du Palais sont les vrais maîtres du jeu politique ; ils mettent en place les ducs de leurs choix, de leur famille ou de leur clan.
Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil (du moins au vu des rois francs) ; dans celui-ci, l’heure des abbés et des évêques va sonner : ce sont les prélats qui vont, dorénavant jouer les premiers rôles dans cette région, asseyant ainsi l'autorité de l'Eglise sur les population, autorité avec laquelle devra composer la royauté jusqu'à la Révolution française...
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