Jacques Doriot
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Jacques Doriot fu un politico francese (Bresles, Oise 1898 - Menningen, Bade Germania 1945).
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[modifica] Il comunista
Operaio metallurgico, fu segretario generale della Jeunesse communiste. Condannato per le sue posizioni contro la guerra del Rif, Doriot uscì di prigione grazie all'elezione alla carica di deputato a Saint-Denis nel 1924, città di cui egli diverrà sindaco nel 1930. Fu escluso dal Partito comunista nel 1934. Si oppose alla politica di Maurice Thorez e del Komintern che rifiutavano qualsiasi ipotesi di fronte unico con i socialisti, e si orientò verso il fascismo.
[modifica] Il collaborazionista
Doriot fondò il Partito popolare francese (PPF) e il giornale La Liberté nel 1936, prendendo posizione contre il Front populaire. Sostenitore del collaborazionismo, contribuì alla creazione della Légion des Volontaires Français contro il bolscevismo (LVF) e combatté al fianco dei Tedeschi sul fronte russo.
Secondo un inchiesta giudiziaria, i suoi sostenitori avrebbero assassinato Constant Chevillon il 25 marzo 1944.
Si rifugiò in Germania nel 1944, e tentò di fondare un Comitato di liberazione francese ; Fu ucciso nel mitragliamento della sua automobile da parte di due aerei, forse di nazionalità tedesca. Secondo alcuni, Doriot sarebbe stato vittima di divergenze all'interno del partito nazista.
[modifica] Gli anni comunisti
[modifica] L'inizio della sua carriera politica
Jacques Doriot, nato il 26 settembre 1898 a Bresles nell'Oise, proviene da una famiglia operaia: suo padre è fabbro e sua madre sarta. Doriot inizia a lavorare in una fabbrica a 15 anni e in seguito trova lavoro in una vicina latteria. Nel 1915, all'età di 17 anni, si trasferisce a St-Denis e lavora come operaio metallurgico in diverse fabbriche. Nel 1916, Doriot si iscrive alla sezione locale delle Jeunesses Socialistes che condividono le idee pacifiste della della SFIO. Il vit dans un milieu ouvrier las de la guerre.
Nell' aprile 1917,è arruolato, e nel 1918 la sua unita viene decimato al Chemin des Dames. Doriotè decorato con la croce di guerra per aver soccorso un compagno ferito, ma è anche aussi condannato a un mese di prigione per indisciplina, fatto questo che dimostra il suo carattere ribelle e solitario.
Après sa démobilisation en 1920, il revient à St-Denis et rejoint le camp des partisans de la Troisième Internationale au sein de la SFIO. En automne, les Jeunesses Socialistes se rattachent à l'Internationale communiste des jeunes, et Doriot est élu au comité national. Marqué par la guerre, sans attaches familiales, Doriot va devenir un révolutionnaire professionnel. De 1921 à 1923, il représente les Jeunesses Communistes Françaises à Moscou, auprès de l'Internationale communiste des jeunes. Pendant son séjour en Union Soviétique, il fait l'apprentissage de l'agitation et rédige des textes de propagande. Il voyage beaucoup, prend la parole à de nombreuses réunions politiques, et fait la connaissance de Lénine à qui il voue une grande admiration. A son retour en France en 1922, on le place à la tête des Jeunesses Communistes. Sous sa direction, elles deviennent un instrument de bolchevisation du Parti Communiste Français (PCF) qui est toujours fortement marqué par le modèle socialiste. En 1923, Doriot qui a alors 25 ans est condamné à un an de prison pour avoir écrit une série d'articles appelant les soldats à désobéir. En 1925, les effectifs des Jeunesses Communistes atteignent le point le plus haut des années 1920.
Doriot jouit alors d'une grande popularité dans le parti, il apparaît comme un élément prometteur. Sa carrière politique prend son essor à cette époque. Doriot est très ambitieux, il vise à atteindre des postes de direction, mais l'Internationale ne lui attribue pas la position qu'il recherche. Il se replie alors sur le parti français dans lequel il est très influent et très apprécié, et commence à se détacher de la direction de l'Internationale. Du militant bolchevik dévoué qu'il était, il se transforme progressivement pour devenir un politicien habile et calculateur. Ses relations avec le groupe dirigeant sont tendues, et il doit faire face à un rival, Thorez. En 1931, Doriot est élu maire à St-Denis qui devient un bastion du PCF mais aussi sa place forte personnelle. Des dirigeants communistes français, il est l'un des plus avertis vis à vis des questions internationales : porte-parole du parti, il dénonce le traité de Versailles et l'impérialisme français, il proclame le droit des peuples à l'autodétermination, y compris pour l'Alsace-Lorraine.
A partir des années 30, le nazisme et le communisme montent en puissance. Doriot a l'occasion d'aller en Allemagne pour apporter au Parti Communiste Allemand le soutient du PCF, et observe outre-Rhin le succès foudroyant du parti nazi. Dans les années 1932-1934, le parti communiste décline en force et en influence. Aux élections législatives de 1932, tandis que le parti subit un recul important, Doriot obtient une victoire franche, mais il est le seul élu communiste du premier tour. Il profite de ce succès pour se rendre à Moscou et dresse un bilan sévère de l'état du parti. Il met alors en valeur sa réussite personnelle pour obtenir la direction de toute la région parisienne, qui représente un tiers des effectifs du PCF, mais le Komintern ne lui donne pas satisfaction. En effet, les ambitions de Doriot, sa recherche d'intérêts personnels transparaissent dans ses discours, ce qui le rend peu fiable aux yeux des dirigeants méfiants. Doriot veut rester dans le mouvement communiste, il veut aussi gagner la direction du parti français mais pour cela il dépend de l'Internationale. Il montre son allégeance envers celle-ci, et cherche à gagner ses faveurs, mais ne réfrène pas une affirmation d'identité et d'indépendance. Il refuse de n'être qu'un pion de l'Internationale et cherche plutôt le statut de partenaire, la situation est donc tendue. A cela s'ajoute l'établissement de la dictature hitlérienne, et l'écrasement du Parti Communiste Allemand qui représente pour l'Internationale la plus grosse défaite de son histoire.
Au sein du parti communiste, Doriot subit donc des malaises provoqués par ses ambitions frustrées. Il se sent à l'étroit, et voudrait donner au parti une orientation nouvelle, d'où des tensions avec les dirigeants.
[modifica] Des divergences avec le Komintern
En 1933, des pourparlers s'engagent entre socialistes de la SFIO et communistes en vue de l'organisation de controverses publiques sur le thème de l'unité ouvrière, mais ces pourparlers sont rompus, ce que désapprouve Doriot qui voudrait créer un front commun. En fait, Doriot veut exploiter l'affaiblissement de la SFIO qui vient d'exclure son aile droite néo-socialiste et son aile d'extrême gauche, l'Action socialiste. Son but est de rapprocher les deux partis, pour que le communisme retrouve de l'influence. L'Internationale rejette sa proposition, qu'elle juge opportuniste. Doriot insiste dans sa proposition de changer de tactique en démontrant les avantages qui pourraient en découler : les propositions de front unique qu'il s'agit d'envoyer à la direction socialiste permettraient d'élargir la scission de la droite et de rallier au parti communiste le groupe de l'Action socialiste. Et surtout, le rapprochement avec le parti socialiste pourrait permettre au parti communiste de prendre la tête d'un mouvement de masse anti-fasciste. Mais l'Internationale continue de rejeter cette proposition et Thorez rappelle que le parti socialiste est un ennemi. En effet les socialistes étaient perçus comme affaiblissant la lutte des classes en collaborant avec la bourgeoisie.
Doriot est exaspéré par la rigidité du Komintern. En 1934, il dénonce la menace fasciste qui se manifeste lors des émeutes du 6 février. Il remet à nouveau en question la direction du parti et demande la formation d'une coalition avec les socialistes pour combattre cette menace. En fait il perçoit, comme de nombreux hommes de gauche, que la division entre les socialistes et les communistes en Allemagne a joué en faveur de Hitler et veut éviter de voir la même erreur se reproduire en France. Mais cet appel visant à changer de ligne de conduite est considéré comme un manquement à la discipline du parti par Thorez et par le Komintern. Thorez se sert alors du journal l'Humanité pour ternir la réputation de Doriot et déformer sa position. Doriot réagit : le 8 février 1934, il profite de la réaction de la gauche vis à vis des émeutes du 6 février pour négocier avec les responsables de la SFIO à Saint-Denis, sans tenir compte des ordres du PCF. Il prend part à la création du Comité de vigilance anti-fasciste de Saint-Denis qui se constitue de communistes et de représentants locaux de la SFIO et de la CGT.
En réaction, Thorez organise une réunion des responsables communistes de Paris pour faire rentrer Doriot dans le rang. C'est l'occasion d'un vote sur la remise en cause de la politique du parti, où une majorité de délégués se prononcent en faveur de la ligne de conduite officielle. En guise de protestation devant cet échec, Doriot décide de démissionner de sa fonction de député-maire de Saint-Denis. Le 11 avril, il rédige une lettre au Komintern pour exposer à nouveau sa volonté d'unir socialistes et communistes contre le fascisme. Il va même plus loin en présentant un projet alternatif cohérent, qui laisse de côté la révolution du prolétariat et vise à atteindre le pouvoir grâce à une politique fondée sur la collaboration des classes. L'Internationale convoque Doriot à Moscou, mais il refuse de s'y rendre. En juin, l'Internationale adopte la politique d'alliance avec la gauche, qui était pourtant considérée auparavant comme hérétique. Mais le refus de Doriot d'aller à Moscou, ses désobéissances, et ses ambitions sur la direction du PCF ne sont pas tolérées. Au congrès annuel de juin, Thorez propose d'exclure Doriot du parti et la motion est adoptée à l'unanimité.
Cette exclusion provoque un déchirement chez Doriot, mais surtout une grande colère et une soif de vengeance contre la direction du parti. Il reste dans le jeu politique, mais craint de se faire évincer par la collaboration qui est en train de se former entre les deux grands partis ouvriers. En réaction Doriot décide de surenchérir dans l'unité ouvrière ; le 5 juillet 1934 il lance le mot d'ordre « une seule classe, une seule CGT, un seul parti ». Pour diffuser son point de vue, il utilise l'Émancipation nationale, journal qu'il dirige. Il cherche à constituer un parti de synthèse, mais refuse une fusion dans un parti existant. Pour lui, la division des mouvements ouvriers est la raison majeure de la défaite face au fascisme, et il cherche la solution dans quelque chose de neuf avec lui en tant que dirigeant. Mais Doriot ne réussit pas à faire la percée qu'il espérait, et demeure un élément isolé dans extrême gauche française. Sa politique de lutte contre le communisme devient de plus en plus nette, et elle s'accompagne d'une lutte pour la paix qui passe au premier rang de sa propagande. Il affirme une volonté d'entente avec l'Allemagne nazie.
Cette campagne de paix marque un tournant dans la vie politique de Doriot. Par là, il abandonne la lutte au profit de la conciliation et annonce un combat ouvert contre le parti communiste. Cette politique marque aussi l'échec de l'unité ouvrière qu'il recherchait. Doriot est donc dans une position fragile, avec pour seule motivation la revanche. En 1935 il est toujours un homme politique de gauche. Les élections de 1936 confirment la situation précaire de Doriot et sa perte d'influence. Peu après les élections de 1936, Gabriel Leroy-Ladurie, président de la banque Worms, prend contact avec lui. Il représente les grandes entreprises qui voudraient détruire l'assise du Front Populaire, et demande à Doriot de former un parti politique pour l'aider dans cette manœuvre.
[modifica] Le Parti Populaire Français
[modifica] La création du parti et sa montée en puissance
Les historiens sont d'accord pour dire que le Parti Populaire Français représente la forme la plus proche du type fasciste qui ait existé en France, cependant certains historiens vont plus loin et estiment que l'on peut le qualifier de véritable parti fasciste.
A l'origine, ni dans la conception de son fondateur, ni dans la réalité, le Parti Populaire Français (PPF) n'a été un parti fasciste. La fondation de ce parti survient en juin, juste après la vague de grèves du mouvement ouvrier. C'est le 27 et 28 juin que Doriot présente le PPF à quelques centaines de personnes. Ce parti se définit comme un mouvement de rassemblement national qui cherchait à regrouper tous les Français, sauf les dirigeants communistes, pour assurer au pays la paix et l'indépendance. Dans cette logique, Doriot ne s'affirme pas opposé au Front Populaire.
Le programme du nouveau parti est très vague, notamment sur le plan des institutions. Le mouvement social de juin provoque une peur de la droite, ce qui est bénéfique pour le PPF qui reçoit alors l'appui de certains journaux de droite et le ralliement d'hommes d'extrême droite, et le soutient matériel d'une partie du patronat.
Doriot, pour continuer à bénéficier de ces appuis, met en avant la lutte contre le communisme dans son programme politique et fait passer en second plan la lutte contre le conservatisme et le grand capitalisme. Cependant, il vise avant tout à un rassemblement national et pour cela, il ne laisse pas son parti glisser indéfiniment à droite.
Ainsi, durant la première année d'existence du PPF, il garde une ligne assez souple et modérée qui privilégie l'isolement du parti communiste et le rapprochement du pouvoir. La revanche de Doriot sur le parti qui l'a exclu se ressent donc toujours fortement sur sa ligne de conduite.
Quant aux relations avec les socialistes, elles restent mesurées. En juillet 1936, Doriot affirme clairement son objectif : il désire accéder au pouvoir pour procéder à une révolution nationale. Le parti est présenté comme d'un type nouveau, à la fois populaire, national, et social.
Vis à vis de la question du fascisme, on peut se demander quels sont les éléments de nature fasciste dans l'organisation du PPF. Il faut d'abord noter que le parti refuse de se doter d'une organisation paramilitaire, mais c'est sans doute pour ne pas braquer l'opinion en imitant les ligues ou les partis fascistes. Il y a quand même des éléments de cérémonie qui empruntent fortement aux mouvements fascistes : on peut citer le salut presque similaire au salut romain, le cri «en avant, Jacques Doriot», l'existence d'un insigne, d'un drapeau, d'un hymne et surtout d'un serment de fidélité.
Le premier congrès du PPF se déroule en novembre 1936 et illustre ce que le parti prétend être : un parti de rassemblement national et un parti populaire. Le comité central est partagé également entre les hommes venus de gauche, majoritairement communistes, et les hommes de droite, des Volontaires Nationaux mais aussi des Jeunesses patriotes et des hommes de l'Action Française. Vis à vis de la politique extérieure, le pacifisme est resté depuis le départ un des points principaux de la politique du PPF : dans ses discours, Doriot rappelle son passé d'ancien combattant et les horreurs de la guerre. Le parti appuie donc les désirs de paix des Français et désigne le Parti Communiste comme un parti de la guerre. Doriot soutient dans sa propagande que la paix est la seule chose qui peut faire retrouver à la France «son dynamisme, sa force, son prestige». Il met aussi en avant que la réussite du PPF est la seule solution de paix qui reste à la France.
Mais au tournant de 1937, Doriot aborde une nouvelle tactique, qui fait nettement glisser le parti vers la droite.
[modifica] La dérive fasciste
Doriot se pose en défenseur des libertés menacées par les communistes, qui seraient aidés par les socialistes : il les accuse d'empêcher l'exercice des droits d'expression et de réunion. Il lance la formule du Front de la Liberté, pour appeler à un rassemblement de tous les groupements et partis politiques qui se situent entre extrême droite et les socialistes.
Peu répondent, mais la position nouvelle du PPF établit le parti à la charnière entre la droite modérée et l'extrême-droite. Le Front de la Liberté obtient donc une faible adhésion, et en même temps le PPF montre un essoufflement.
A cette perte de vitesse s'ajoute en mai 1937, la révocation de Doriot de la mairie de Saint-Denis, ce qui marque un tournant dans l'histoire du parti. C'est une enquête administrative, menée par le ministre de l'intérieur Dormoy, qui met au jour des irrégularités et conduit à cette révocation. Doriot démissionne alors du conseil municipal, pousse à organiser de nouvelles élections, mais il subit une défaite.
Cet échec est symbolique, vu qu'il signifie un retour de Saint-Denis aux mains des communistes et qu'il montre clairement l'échec de Doriot à rassembler autour de lui la classe ouvrière.
Doriot réagit alors en abandonnant son mandat de député, ce qui signifie rompre le dernier lien qui le rattache aux institutions. A partir de là, la fascisation du parti s'accentue encore plus nettement. Les responsables du PPF, tels que Drieu, Arrighi, de Jouvenel attendent du parti qu'il devienne l'équivalent français du nazisme. Les doriotistes voient comme une nécessité de créer en France une nouvelle élite, comme le sont en Allemagne et en URSS le parti nazi et le parti soviétique.
Ainsi, devant l'échec du rassemblement national, le PPF se transforme : il s'aligne sur les modèles fascistes et voit un accroissement des attitudes extrémistes. Le parti se rapproche énormément de l'extrême droite, allant même jusqu'à l'Action Française : Doriot, vis à vis de la monarchie, déclare qu'il n'est pas opposé à cette solution mais quelle n'est pas encore assez «mûre».
Un projet de totalitarisme fasciste s'affirme de plus en plus, comme le montre le discours de Doriot au 2e congrès du PPF en mars 1938 : il veut voir renaître une paysannerie forte, déplore la prolétarisation de la France, et présente la famille comme la cellule fondamentale de la nation. Il présente aussi le nationalisme comme la doctrine primordiale du parti et ambitionne même de façonner un homme nouveau. Cet homme nouveau doit avoir «le goût du risque, la confiance en soi, le sens du groupe, le goût des élans collectifs». Doriot élabore une charte du travail qui reprend le modèle mussolinien.
Les thématiques et les méthodes fascistes se sont donc clairement installées dans le parti et d'autres indices attestent aussi de la fascisation : quand Doriot arrive en avion et survole le stade à l'anniversaire de la création du parti en juin 1938, c'est un remake de la descente de Hitler sur Nuremberg.
C'est aussi sur le plan de la xénophobie, du racisme et de l'antisémitisme que des changements surviennent. Ainsi dans le congrès de mars 38, on discute de la «question juive» en Afrique du Nord. La presse doriotiste exprime enfin de manière ouverte son admiration pour les régimes fascistes, les voyages en Allemagne et en Italie des doriotistes se multiplient, et la propagande devient plus dure.
En politique extérieure, le PPF comptait jouer sur un plan égal avec les régimes fascistes italien et allemand, mais devant leur montée en puissance, cette politique a pris l'allure d'une coopération passive puis d'une soumission.
En effet il ne faut pas oublier que dès sa création, le parti met en avant son pacifisme, et au printemps de 1938 Doriot organise une série de manifestations contre la guerre, en prônant une union pour le maintient de la paix.
Mais en 38, la perte de confiance dans le PPF est généralisée : le parti, qui ne propose pas de politique conquérante, manque de dynamisme. Pour redonner de l'attraction au parti, Doriot évoque le thème nouveau d'une mission extérieure, l'exhortation à gagner quelque chose dans le monde.
Mais cette proposition, qui correspond en fait à la dimension fondamentale du fascisme, apparaît inconsistante et saugrenue, elle arrive beaucoup trop tard. L'année 1938 met en lumière la crise de plus en plus prononcée du PPF, notamment par la démission de plusieurs de ses dirigeants (Arrighi et Marion).
En 1939, le parti prend une dimension de tradition nationaliste. Doriot, dans ses discours, déplore la dénatalité, causée selon lui par le capitalisme libéral et le marxisme. Il déplore aussi dans la jeunesse une perte du respect de la foi, de l'autorité, de la famille, de la nation et de la patrie.
Ce repli vers une ligne traditionnelle peut s'expliquer par la démoralisation de Doriot, devant la faillite de son mouvement. Le 3 septembre 1939, la France entre en guerre au côté de la Grande Bretagne et Doriot est mobilisé. Il affirme que le but des Alliés doit être celui de supprimer la puissance allemande, mais il ajoute que Staline est tout autant l'ennemi que Hitler. Il espère que l'après-guerre verra s'installer l'ordre nouveau dont il rêve, avec une carte de l'Europe redessinée au détriment de l'Allemagne et de l'URSS.
Après la défaite de la France et la signature de l'armistice en juin 1940, Doriot cherche à obtenir une place dans le régime de Vichy, mais il est tenu à l'écart. Il se rapproche de Marcel Déat (1894-1955) avec qui il construit un projet de parti unique, mais qui n'aboutit pas.
Il regagne Paris en 1940, et s'attache à remettre sur pied le PPF qui a été désorganisé par la défaite. A la mi-octobre, il lance Le Cri du Peuple, un journal qui doit servir à attirer la classe ouvrière en profitant de l'absence de l'Humanité. Ses efforts de regroupement son inefficaces, le PPF ne se développe pas, et à cela s'ajoute une méfiance envers les autorités d'occupation.
Mais progressivement, il entre en relation avec le vainqueur de la guerre, qui lui apporte l'appui et les ressources nécessaires pour rester dans la course. Le PPF accentue ainsi sa position de collaboration, et affiche sa confiance dans la victoire de l'Allemagne. Doriot devient de plus en plus raciste, sans doute pour plaire à ses contacts de la SS, et l'attaque de l'Allemagne contre l'URSS le 22 juin 1941 le fait définitivement passer dans le camp allemand. Doriot appuie la création le 8 juillet 1941 de la LVF, la Légion des Volontaires Français qui combattent sous l'uniforme allemand. Il s'engage lui-même, et effectue de longs séjours sur le front de l'Est, surtout en 1943-1944.
[modifica] Exil et mort
Après le débarquement allié, il fuit en Allemagne, et en février 1945 il trouve la mort dans le mitraillage de sa voiture par un avion.
Template:Sources Mystère Doriot: Divers témoignages «montrent» que Doriot, en Allemagne, en 1945, aurait été en contact avec des agents alliés. On sait que les Anglo-Saxons voulaient arriver le plus loin possible avant les Soviétiques et avaient infiltré de nombreux agents dans les européens d'Allemagne(collabos, STO, etc.), et retourné beaucoup parmi ceux-ci pour implanter des réseaux en allemagne. Une théorie parle d'un Doriot retourné et devenu agent anglo-saxon, voire français et assassiné par les Allemands. On parle aussi d'un accord : les PPF de France se seraient ralliés à la résistance anticommuniste. On sait que des chefs du PPF avaient été retournés. On sait aussi qu'à Sigmaringen, siège de la commission gouvernementale en exil (successeur «légal» de Vichy, sans pouvoir réel, même sur les Français d'Allemagne. De multiples intrigues, conflits, etc. l'ont divisée, se mêlant aux luttes entre services et groupes allemands et aux intrigues PPF. Un Comité, dirigé par Doriot la supplanta.)
On a supposé que Brinon a pris contact avec Giraud pour le pousser à mener un mouvement contre de Gaulle et le PC et y participer. Il est difficile de séparer le vrai du faux. Divers éléments plaident en faveur de l'assassinat de Doriot: - le chauffeur a dit : « ce sont des avions allemands» - Doriot, qui connaissait les différents avions, ne s'est pas inquiété. On a parlé de rivalités, de rancœurs, etc. entre services, groupes et chefs allemands(on se serait vengé sur Doriot de ses protecteurs, par exemple, ou ces intrigues se seraient mêlées à celles des Français en Allemagne).
[modifica] Citation
- « Le bolchevisme vaincu fera l'Europe unie. «
[modifica] Publications
- La France ne sera pas un pays d'esclaves, Les Œuvres françaises, Paris, 1936
- Je suis un homme du Maréchal, Paris. 1940
[modifica] Bibliographie
- Jean-Paul Brunet, Jacques Doriot. Du communisme au fascisme, éd. Balland, 1986
- Robert O. Paxton, La France de Vichy, éd. du Seuil, coll. « Points «-histoire, 1999 ; Le Fascisme en action, éd. du Seuil, 2004
- Robert Soucy, Fascismes français ?, éd. Autrement, 2004
- Michel Winock (dir. ), Histoire de l'extrême droite en France, éd. du Seuil, coll. « Points «-histoire, 1994
- Dieter Wolf, Doriot, du communisme à la collaboration, éd. Fayard, 1969