Wilhelm Steinitz
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Wilhelm Steinitz (14 mai 1836 à Prague, Empire d'Autriche - 12 août 1900 à New York) est un joueur d'échecs né Autrichien et naturalisé Américain en 1888 (à cette occasion il changera officiellement son prénom en William). Il est le premier champion du monde des échecs. Il a, le premier, étudié scientifiquement le jeu d'échecs pour en dégager les règles de stratégies. À ce titre, il est considéré comme le père des échecs modernes.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Il a approfondi les thèses de Philidor quant aux pions et leurs structures. Il en vint à considérer le jeu d'échecs comme une activité se prêtant à une étude scientifique. Se basant sur ses études, il devint un spécialiste des gains de pions qu'il transformait en victoire en finale.
Il débuta sa carrière échiquéenne en Europe, puis s'expatria aux États-Unis en 1883 pour y fonder le magazine The International Chess Magazine. Pendant plusieurs années, il y exposat le fruit de ses recherches. Malgré une rigueur certaine, il fit des affirmations que l'expérience réfuta. Par exemple, il considérait le roi comme étant une pièce offensive puissante. Aujourd'hui, cette affirmation est en général fausse.
Il fut le premier champion du monde officiel d'échecs en 1886. À cette époque, le champion choisissait son challenger et un match en plusieurs parties avaient lieu. Il abandonna son titre en 1894 à Emanuel Lasker.
Son étude et son jeu marquèrent la fin du style du jeu « attaque à outrance » qui ne respectait pas les règles stratégiques saines. Son jeu défensif était souvent supérieur à celui des joueurs qui recherchaient activement une attaque de mat flamboyante.
Précédé de : Paul Morphy (non officiel) |
Champion du Monde d'Echecs 1886–1894 |
Suivi de : Emanuel Lasker |
[modifier] Partie commentée
Avant de commenter la partie, situons le contexte. Steinitz est âgé et régulièrement épuisé. Il marche avec deux cannes, car ses jambes n'ont plus la force de ses vingt ans. Il participe à un tournoi où il souhaite démontrer qu'il est encore capable de grandes choses. Malheureusement pour lui, ce qu'il sait est maintenant connu des autres joueurs, car son magazine, The International Chess Magazine, est lu par plusieurs joueurs.
C'est dans ces conditions qu'il affronte un adversaire plus jeune. Pourtant, la partie qui suit démontre ce dont il est capable.
Wilhelm Steinitz - Bardeleben
Hastings, 17 août 1895
Partie italienne
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fc4 Fc5 4. c3 Cf6 5. d4 exd4 Un vieux sacrifice de pion dû à Greco le Calabrais, un des premiers joueurs d'échecs dont l'histoire a retenu le nom. D'après la théorie moderne, les blancs ne peuvent qu'obtenir la nullité si le jeu est bien mené de part et d'autre.
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6. cxd4 Fb4+ 7. Cc3 d5
Bardeleben refuse le gambit. Une série de prises s'ensuit.
8. exd5 Cxd5 9. 0-0 Fe6 10. Fg5 Fe7 11. Fxd5 Fxd5 12. Cxd5 Dxd5 13. Fxe7 Cxe7 14. Te1 f6 15. De2 Dd7
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Steinitz est réputé pour affirmer que le roi est une pièce puissante. En conséquence, le joueur doit le maintenir prêt à entrer en activité le plus tôt possible. On pourrait croire que c'est Steinitz qui a les noirs, puisqu'ils n'ont pas encore roqué.
16. Tac1 c6?
16. ... Rf7, suivi de Cd5 était la meilleure suite. Les noirs redoutaient probablement un sacrifice de qualité : 17. Dxe7+ Dxe7 18. Txe7+ Rxe7 19. Txc7+ Rd6 20. Txg7, mais cela ne mène pas au succès, car les noirs menacent un mat en continuant par 20. ...The8 et 21. ... Te7.
17. d5!!
Ce sacrifice de pion positionnel libère une case pour le cavalier et prépare l'une des plus belles combinaisons de l'histoire des échecs.
17. ... cxd5 18. Cd4 Rf7 19. Ce6 Thc8 20. Dg4 g6 21. Cg5+ Re8
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22. Txe7!!
À première vue, ce sacrifice est quelconque, car la dame ne peut prendre la tour à cause de Txc8+. Cependant, ce sacrifice est magnifique, car Steinitz devait tenir compte de...
22. ... Rf8
... qui menace un mat sur c1, pendant que Dg4 et Te7 sont en prise. Comment réfuter cette triple menace?
23. Tf7+!! Rg8
La tour est toujours tabou, mais la triple menace subsiste.
24. Tg7+!!
Après 24. ... Rf8 25. Cxh7+ décide de l'issue de la partie. Pour cette raison, les noirs abandonnèrent.
Si les noirs avaient mis au défi Steinitz de gagner la partie, voici comment il concluait : 24. ... Rh8 25. Txh7+ Rg8 26. Tg7+! Rh8 27. Dh4+!! Rxg7 28. Dh7+ Rf8 29. Dh8+ Re7 30. Dg7+ Re8 31. Dg8+ Re7 32. Df7+ Rd8 33. Df8+ de8 34. Cf7+ Rd7 35 Dd6 mat.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien externe
[modifier] Source
- Gedeon Barcza, Laszlo Alfody et Jeno Kapu, les Champions du Monde. De Morphy à Alekhine, Tome 1, Grasset et Fasquelle, 1985. ISBN 224633411X
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