René Coty
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Président de la République française |
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René Coty 17e président de la République |
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Élu le | 23 décembre 1953 |
Présidence | 16 janvier 1954 8 janvier 1959 |
Prédécesseur | Vincent Auriol |
Successeur | Charles de Gaulle |
Naissance | 20 mars 1882 à Le Havre |
Décès | 22 novembre 1962 à Le Havre |
Nature du décès | Mort naturelle |
Quatrième République |
René Jules Gustave Coty, né le 20 mars 1882 au Havre, mort le 22 novembre 1962 au Havre, est un homme d'État français, dont la carrière culmina avec son élection à la présidence de la République française en 1954.
[modifier] Biographie
René Coty fut marqué par les convictions politiques et religieuses de sa famille. Études de droit, lettres, philosophie. Spécialisé en droit maritime et commercial. Inscrit au barreau du Havre, il y plaide également au civil et au pénal.
Fondateur d'un cercle littéraire en 1905 : le Cercle Vallonges. Laïque et démocrate, il s'inscrit dans la ligne de Gambetta, Jules Ferry et Waldeck-Rousseau.
Conseiller d'arrondissement radical-socialiste en 1907 et conseiller municipal du Havre en 1908. Avocat du syndicaliste Jules Durand en 1910 dans une affaire qui inspira Salacrou dans Boulevard Durand. Conseiller général de Seine-Inférieure dès 1913.
Engagé volontaire comme homme de troupe lors de la Première Guerre mondiale au 129e Régiment d'infanterie, il participe à la bataille de Verdun avec l'ensemble de la division Mangin.
Député depuis 1923, il succède à Jules Siegfried cependant qu'il s'éloigne du parti radical pour se rapprocher de l'Union républicaine et se joint au groupe des républicains de gauche. Il est sous-secrétaire d'État à l'Intérieur du 13 au 23 décembre 1930 dans le cabinet Théodore Steeg.
Sénateur depuis 1936, il est de ceux qui votent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940. Inéligible pour cette raison à la libération, il est réhabilité dès 1945 pour son attitude. Pendant la Seconde Assemblée nationale constituante (1944-46) il y préside le groupe des Républicains-Indépendants.
René Coty est ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme dans le gouvernement Robert Schuman (1) du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948, dans le gouvernement André Marie du 26 juillet au 5 septembre 1948 et dans le gouvernement Robert Schuman (2) du 5 septembre au 11 septembre 1948.
Vice-président du Conseil de la République en 1948, il approchait de ses soixante-douze ans à la fin de 1953 et on ne pensait guère à lui pour succéder à l'Élysée à Vincent Auriol. Mais, pour la première fois, alors que jusque-là le président de la République était rapidement élu, les scrutins s'éternisèrent lors de l'élection de 1953 : Joseph Laniel, candidat de la droite, n'arriva jamais à obtenir la majorité absolue, nécessaire dans ce genre d'élection. Après le dixième tour, il se retira au profit de Louis Jacquinot, lequel fit encore moins bien, passant même au-dessous de son rival socialiste, Marcel-Edmond Naegelen ; il se retira à son tour au profit de René Coty qui, sans être candidat, avait obtenu soixante-et-onze voix. Cette fois, le nouveau candidat de la droite passa d'emblée à douze voix de la majorité absolue ; on décida de procéder immédiatement au treizième tour et René Coty fut largement élu (23 décembre 1953) pour entrer en fonction le 16 janvier 1954.
Dans les attributions étroites que la Constitution lui donnait, il se conduisit avec finesse et dignité, devenant vite très populaire dans le cœur des Français. On fut frappé de l'exclamation de son épouse, Germaine Coty, lorsqu'elle apprit l'élection de son mari : « Et dire que je viens de rentrer mon charbon pour l'hiver ! », phrase qui lui valut le mépris des snobs et l'affection du peuple. Elle se montra d'ailleurs extrêmement charitable pendant son court passage à l'Élysée (elle mourut dès 1955) au point qu'on vit bien des braves gens verser des larmes.
En mai 1958, René Coty fait appel « au plus illustre des Français », de Gaulle. Pour contrer l'opposition de l'Assemblée nationale dominée par la Gauche, il menace de démissionner sur-le-champ en cas de refus d'investiture du Général, ce qui aurait provoqué un coup d'état militaire. En effet, l'interim de la présidence de la République aurait été assuré par le président de l'Assemblée nationale André Le Troquer qui avait très mauvaise réputation. Il confie alors au général de Gaulle la tâche de constituer un gouvernement. A ce sujet, Pierre Mendès-France déclarera plus tard : « C'est parce que le Parlement s'est couché qu'il n'y a pas eu de coup d'état ! ». La constitution de la Cinquième République est promulguée le 4 octobre et il transmet ses pouvoirs au général le 8 janvier 1959 en déclarant « le premier des Français est désormais le premier en France ». Il désapprouvera cependant le recours au référendum pour décider de l'élection présidentielle au suffrage universel en 1962.
Membre de droit du Conseil constitutionnel et élu à l'Académie des Sciences morales et politiques. Le général de Gaulle prononce son éloge lors des obsèques célébrées au Havre le 27 novembre 1962. Pour caractériser la personnalité de René Coty, il cita Jean de La Bruyère. « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donnent force et relief » (Charles de Gaulle, Discours et messages pour l'effort. 1962-1965).
[modifier] Liens externes
- Site du Sénat français
- Archives du Sénat français
- Le citoyen du Havre
- Biographie de René Coty sur le site de la présidence de la République
- Chronologie
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