Rôle du méchant
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Dans certaines œuvres de fiction, un méchant est un personnage qui s'oppose au héros, héros que l'on appelle, par opposition, le gentil. Lorsque dans une œuvre la division des personnages se fait de manière assez nette entre les gentils et les méchants, il s'agit d'une acception manichéenne.
À noter que l'on parle ici indifféremment de gentil et de héros mais quand un héros peut ne pas être gentil du tout, et même franchement méchant, c'est un anti-héros. Le personnage principal du roman de science-fiction Nicolas Eymerich, inquisiteur (Valerio Evangelisti, 1998), est manipulateur, violent et dénué de remords, même s'il est persuadé d'œuvrer pour le bien. De même, le méchant n'est réellement méchant que du point de vue du gentil ; ceci est particulièrement visible dans les films de guerre par exemple, où le camp ennemi n'est pas celui du personnage principal.
De la même manière qu'il existe différents types de héros (des héros intègres, des anti-héros, des héros avec un caractère « méchant »...) il existe différents types de méchants dont le rôle est, entre autres, de mettre en valeur par contraste les actions du héros qui prennent leur sens dans un contexte de lutte et d'opposition.
Plus que le gentil, le méchant est bien souvent le moteur scénaristique de l'action. Sans lui le héros vit une vie paisible et ordonnée, insouciante ; le méchant perturbe cet équilibre, et c'est dans ce sens qu'il est le moteur de l'action. Ceci apparaît en particulier dans les comics américains, dans lesquels les super-héros affrontent des super-méchants, souvent récurrents et qui donnent une raison d'être au super-héros. Les comics fournissent les exemples les plus extrêmes, presque caricaturaux, de héros (Superman) et de méchants (pensons notamment au Green Goblin et à Magneto qui s'opposent respectivement à Spider-Man et aux X-Men).
La scission bien / mal équivalente à l'opposition gentil / méchant n'est, bien entendu, pas un concept nouveau : voir l'article détaillé manichéen (adjectif descriptif de cette opposition).
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[modifier] Les méchants au cinéma
Avant l'apparition du cinéma parlant, les personnages méchants se devaient de pouvoir être reconnus à leur seule apparence, ce qui explique la création de personnages au faciès et à l'allure stéréotypés pour représenter le mal. Les caractéristiques des méchants de cinéma sont devenues traditionnelles : vêtements noirs (chapeau, cape...), visage mal rasé, traits accusés et dénotant souvent une certaine colère. Le code Hays qui gouverne le cinéma hollywoodien jusqu'en 1968, impose même de pouvoir discerner clairement les personnages bons des méchants, afin que les spectateurs puissent aisément savoir sur quel personnage prendre exemple. Les cow-boys des westerns portent donc des chapeaux blancs ou des chapeaux noirs, selon qu'ils sont bons ou méchants.
[modifier] Quelques exemples de méchants
[modifier] Le mythe du grand méchant loup et du croquemitaine
L'apparition vedette du grand méchant loup, personnage récurrent des contes, est celle du « Petit Chaperon rouge ». On retrouve également ce type de personnage cruel à la poursuite de l'enfant sans défense, avec l'ogre ou le croquemitaine, dans le but d'éveiller la méfiance des enfants ou de les rendre plus dociles. Le Père Fouettard, antithèse du Père Noël, en est un autre exemple.
Par la suite dans des contes modernes, comme la tétralogie d'Alien (au moins le premier Alien - Le huitième passager) ou la série des Dents de la mer (initiée par Steven Spielberg en 1975). Dans ces cas précis, le méchant est un être terrifiant, et la peur qu'il engendre vient de son caractère monstrueux et bestial. Le spectateur de ces films adopte le point de vue d'un enfant désarmé que les évènements dépassent, face à un ennemi physiquement plus grand et plus fort que lui.
Du point de vue scénaristique, la substitution du personnage méchant par un monstre bestial ne se traduit pas par l'absence d'un traître dans les rangs mêmes desdits bons : la série Alien en est symptomatique avec les rôles du médecin de bord ("synthé") et du conseiller de la Compagnie dans les deux premiers films. Par sa trahison potentielle, le méchant s'avère plus dangereux que les monstres antagonistes aux héros.
[modifier] Le tueur des slasher movies
Les méchants de films comme Vendredi 13 ou Scream sont des assassins, souvent masqués et qui tuent leurs victimes à l'arme blanche. En réalité ces personnages ne sont pas vraiment des méchants à la personnalité très consistante ; dans les slashers, c'est l'ambiance qui contribue à distiller un sentiment d'angoisse chez les spectateurs, pas la personnalité du tueur.
[modifier] Le Gritche et Terminator
Dans le roman de science-fiction Hypérion (Dan Simmons, 1989-1990) le Gritche est un monstre mécanique à la poursuite des personnages principaux. Ses pouvoirs lui permettent de se déplacer dans le temps et dans l'espace, ce qui en fait un ennemi redoutable. Rien ne semble capable de le détruire, il semble fait d'une armure indestructible. Remarquons l'analogie qui peut être faite avec le personnage incarné par l'actuel gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, dans la série des trois films Terminator (initiée en 1984 par James Cameron ) : un monstre mécanique venant du futur et qui devient un protecteur du héros dans les suites. Il s'agit donc, dans ces deux cas, d'un « gentil méchant » : un être méchant dont la nature évolue avec le temps.
[modifier] Le Joker
Le Joker est le premier des ennemis de Batman, le héros de comics ; il apparaît dans plusieurs épisodes des aventures de Batman écrites par des auteurs différents qui lui donnent des origines ne coïncidant pas toujours. Une des incarnations les plus intéressantes du Joker est celle que montre le réalisateur Tim Burton dans son film Batman (1989).
Dans ce film, Batman est à l'origine de la chute du bandit Jack Napier dans une cuve de produits chimiques, chute conjuguée à un coup de feu dans le visage qui le défigurent totalement. C'est à partir de cette chute que Jack Napier devient le Joker, c'est-à-dire que le méchant du film devient super-méchant. Batman est donc en quelque sorte responsable du mal que fait le Joker par la suite. Mais en parallèle, on apprend vers le milieu du film que le Joker est responsable de la mort des parents de Bruce Wayne/Batman. Or, cet évènement est l'acte fondateur de la transformation de Bruce Wayne, celui qui pousse Bruce Wayne à revêtir un costume de justicier dans les rues de Gotham City. Il s'agit donc d'une création réciproque entre le gentil (le super-héros) et le (super-) méchant. Bien que le Joker, excentrique, habillé de couleurs vives, pervers, fourbe et machiavélique soit l'antithèse totale de Batman, le héros intègre habillé de noir, animé d'un profond sentiment de justice, les deux personnages se sont créés l'un l'autre, ce qui ne manque pas d'ironie.
[modifier] James Bond
Les nombreux films réalisés autour du célèbre personnage de Ian Fleming nommé James Bond reposent pour la plupart sur des schémas narratifs très codifiés: un des ressorts récurrents est la présence d'un méchant généralement très riche, fou, inquiétant et mégalomane, qui menace le monde entier grâce à l'utilisation de technologies de pointe. Il est souvent dit d'un film de James Bond que sa qualité est mesurable à celle de son méchant (déformation d'une citation attribuée à Alfred Hitchcock). Celui-ci est généralement secondé par des hommes de main brutaux ou tout autant inquiétants et il est souvent en relation avec de belles femmes qui finissent par se laisser séduire par James Bond - trahison qui cause l'échec final et la perte du méchant.
Plusieurs acteurs célèbres ont joué le rôle du méchant ou d'un second: citons entre autres Orson Welles, Max Von Sydow, Donald Pleasance, Woody Allen, Peter Sellers, Peter Lorre, Christopher Lee, Christopher Walken, Michael Lonsdale ou Robert Carlyle. Voir l'article Liste des méchants de James Bond pour plus de détails.
[modifier] Quelques autres méchants types
- Capitaine Crochet, l'ennemi juré de Peter Pan
- Rastapopoulos, dans Tintin
- M le maudit, tueur d'enfants poursuivi par la police et la pègre dans le film de Fritz Lang (1931)
- Le Comte Olaf dans Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire
- Voir aussi Clown maléfique
- Sauron, dans Le Seigneur des Anneaux
Le rôle du méchant est parfois tenu par des animaux, par exemple dans les film de monstre, ou une catastrophe naturelle.
[modifier] Voir aussi
- Génie du mal | Super-vilain | Félon (contexte médiéval) ~ traître