Tirage photographique
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Le tirage photographique est une étape dans le processus de restitution d'une image présente sur une pellicule. Elle permet de transférer l'image sur du papier, à partir d'une pellicule développée en agrandissant l'image originale du négatif.
Cet article décrit en particulier le processus de tirage dans le cas d'une pellicule noir et blanc (N&B).
Sommaire |
[modifier] Le matériel
- La matière première : le négatif (la pellicule après développement), sur lequel se trouve le cliché dont on désire faire un tirage.
- L'agrandisseur : c'est l'appareil permettant d'exposer le film sur un papier photo-sensible. Il est muni d'un objectif d'agrandissement dont la focale est proche de la focale normale pour le type de négatif utilisé (ex : 50 mm pour du film 135, 75 ou 80 mm pour du 6x6)
- Le papier : il existe plusieurs sortes de papier selon les caractéristiques du négatif et les goûts (baryté, multigrade, rendu froid, normal, chaud, etc.).
- Lampe inactinique : il s'agit d'une lampe spéciale (jaune-vert ou rouge pour certains cas spéciaux) qui ne diffuse pas de lumière qui exposerait le papier photo-sensible. Sans elle, l'opérateur serait condamné à réaliser presque toutes les étapes du tirage dans le noir absolu.
- Pinceau soufflant : sert à enlever toutes les poussières du film.
- Bouts de carton : utilisé pour masquer. (cacher une partie de la photo que l'on voudrait moins longtemps exposer ou au contraire exposer plus longtemps une zone trop sombre sur le film)
- Des pinces : deux paires suffisent.
Le papier photo est insensible à certaines longueurs d'onde. Il est donc possible d'éclairer durant le traitement grâce à une lampe inactinique. Il s'agit d'un éclairage qui n'altère pas le papier dans la chambre noire. Elle n'agit pas sur les émulsions. Cette lampe devra être placée en lumière diffuse et non directe, pas trop près du papier pour ne pas le voiler.
[modifier] Le processus de tirage
[modifier] L'exposition
C'est l'étape où le film est traversé par un rayon de lumière qui va ensuite frapper le papier.
C'est aussi l'étape où tout le sens artistique du photographe s'exprime : choix du cadrage, des masquages, des papiers, etc. Il ne faut surtout pas la réduire à une simple opération technique.
Pour qu'une exposition soit réussie, il faut considérer plusieurs facteurs :
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- L'ouverture
- Le temps
- Le grade
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- L'ouverture : l'objectif de l'agrandisseur se règle tout comme l'objectif d'un appareil photo. Sauf que dans le cas de l'exposition, l'objectif sert à faire sortir une quantité de lumière. Dans l'appareil, il sert avant tout à régler la profondeur de champ.
- Le temps : Une bonne habitude est de se fixer un temps d'environ 16 secondes et d'ajuster le diaphragme en conséquence. On peut utiliser une cellule d'agrandissement pour déterminer un temps de base qu'on fera varier en fonction du résultat recherché.
- Le grade : il existe 5 grades en photo noir et blanc. Les grades servent à intensifier ou diminuer le contraste du film. Un grade 2 atténuera le contraste tandis qu'un grade 3 l'augmentera. Les grades vont de 0 à 5. Le grade médian est le 2. Commencer par le grade 2 et, au besoin, réajuster.
Il existe aussi chez tous les fournisseurs des papiers multigrades dont le grade varie en fonction de la couleur qui l'atteint (mélange de jaune (rendu doux) et de magenta (rendu dur)). Le principal avantage est la souplesse d'utilisation (un seul format donne tous les grades...)
[modifier] Révéler l'image
Le révélateur est une solution liquide qui agit comme le révélateur sur le film. On y plonge le papier photosensible afin que l'image se révèle.
Pour de bons résultats reproductibles, la durée de cette opération doit être fixe, (environ 3 minutes). En fonction du rendu général désiré, on fera varier l'exposition en jouant sur le temps d'exposition et sur le diaphragme de l'objectif de l'agrandisseur ainsi que sur le grade du papier.
Un temps trop court dans le révélateur entraînera une image grisaillante et sans force. (Si l'image "monte" trop vite, elle est surexposée : on ne la sauvera pas en la sortant plus tôt du bain). Avec une exposition correcte, une prologation du temps est moins dévastatrice : une révélation trop longue aura tendance à rendre les blancs gris et ainsi gâcher le travail des grades, en perdant le contraste.
On peut aussi jouer sur la température du révélateur pour obtenir des images plus fortes. On peut aller jusquà 26 °C sans problème.
Enfin, il ne faut pas trop se fier à ce qu'on voit sous la lampe de laboratoire. Souvent le rendu y est plus flatteur qu'en réalité. Ceci est particulièrement vrai avec une lampe rouge qui ne permet même pas de juger les contrastes.
[modifier] Rinçage
Sortie du révélateur, l'image passe dans un bain de rinçage acide (eau + acide acétique ou vinaigre). Il s'agit simplement d'arrêter la réaction de développement et d'économiser le bain de fixage.
[modifier] Fixer l'image
Il s'agit d'éliminer les grains d'argent encore sensibles, toujours présents sur le papier. Fixage dans un révélateur acide à dissolution recommandée pour les négatifs.
Durée : 30 secondes.
L'usage de la dissolution recommandée pour les négatifs présente l'avantage, lors de l'utilisation du papier baryté, de provoquer une imprégnation moindre du support papier et donc un risque moindre de résidus de fixateur dans ce papier, et qui viendraient progressivement endommager la photo au fil du temps.
Bien faire attention à ce que les feuilles ne se collent pas les unes aux autres et que le produit circule bien entre les images. Des photos qui jaunissent sont souvent le signe d'un mauvais fixage (toutefois ce jaunissement n'apparaît pas immédiatement mais plusieurs jours ou semaines après le traitement).
[modifier] Lavage final
Ne pas oublier un lavage très soigneux (s'il s'agit de papiers barytés) : minimum 45 minutes, à l'eau courante et à une température minimum de 16 °C. Un lavage insuffisant provoquera une dégradation lente et progressive de la photo. Les papiers plastifiés dits "RC" (resin coated) n'ont pas besoin d'un lavage aussi long, un quart d'heure en eau renouvelée est suffisant.
[modifier] Séchage
En fonction du papier utilisé, les techniques diffèrent.
- Papier plastifié : il suffit de les poser à plat sur une surface absorbante
- Papier baryté : On peut soit les laisser sécher comme ci-dessus mais cela imposera un collage sur un support rigide soit les empiler entre des feuilles absorbantes sous un poids important (une grosse encyclopédie par exemple).
[modifier] Repique et retouche
Ces deux opérations, réalisées par un « retoucheur » professionnel tendent à se populariser sur support numérique grâce à des outils tels que Photoshop qui n'impliquent pas un savoir-faire technique très élaboré. La repique et la retouche traditionnelles tendent à disparaître mais existent toujours dans des domaines tels que la restauration d'images photographiques.
[modifier] Repique
La repique est l'action qui consiste à corriger les défauts mineurs d'un inversible, d'un négatif ou d'un tirage : poussières, fils, etc. Cette opération s'effectue à l'aide d'un pinceau très fin chargé d'une encre adaptée (appelée le gris-film), à l'aide de gouache ou encore, sur les papiers barytés, au crayon noir.
[modifier] Retouche
La retouche consiste à améliorer en profondeur les photographies à l'aide d'outils tels que ceux qui sont utilisés en repique, auxquels on peut ajouter l'aérographe, des bains chimiques divers (affaiblissement local au ferricyanure de potassium servant à dépigmenter une zone de la photographie par exemple) ou encore le « grattoir ».
Parmi les utilisations typiques de la retouche, citons :
- la correction du grain ou des imperfections de la peau d'un sujet photographié ;
- l'accentuation de certains traits du sujet photographié (regard plus pénétrant, bouche mieux dessinée, etc.) ;
- le détourage d'une image (suppression du fond) ;
- la modification de caractéristiques physiques du sujet (affinement des jambes par exemple) ;
- la suppression d'éléments indésirables ;
- le montage photographique.
[modifier] La présentation finale
Si on a tiré une photographie en un format assez grand (18 x 24 cm ou plus), il serait dommage de s'arrêter là.
On peut mettre la photo sous passe-partout en collant l'image sur un carton rigide puis en pratiquant une découpe aux bords inclinés à 45° dans un carton de présentation (plutôt blanc cassé pour du noir et blanc). Certains magasins peuvent faire cette opération pour vous.
La photographie de départ est maintenant bien mise en valeur et peut être présentée fièrement.
[modifier] Bibliographie
Roger Kockaerts, Techniques d'archivages pour les émulsions argentiques N & B modernes, édition « pH7 », asbl pour l'étude, le développement et la promotion de la photoconservation, Bruxelles 1985.
[modifier] Voir aussi
- Arts visuels
- Virage (photographie)
- Fabricants d'agrandisseurs : Durst, Meopta, PZO, Vivitar...
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