Suppositoire
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Un suppositoire est une forme galénique de médicaments destinés à être introduits dans le rectum par l'anus. Le suppositoire fond dans le rectum.
On distingue trois types de suppositoires :
- les plus nombreux, qui administrent une substance active par absorption à travers la muqueuse rectale ; en France, leur prescription est plus courante que dans d'autres pays, notamment pour les enfants, car il peuvent être plus faciles à leur administrer que des sirops ou pilules ;
- ceux administrant localement une substance, notamment pour le traitement des hémorroïdes ;
- les laxatifs locaux libèrent une substance, comme de la glycérine, ayant un effet laxatif.
Les suppositoires médicamenteux les plus courants comprennent notamment ceux administrant de fortes doses d'analgésiques (paracétamol), et ceux contre la toux (bismuth et eucalyptol). Un suppositoire médicamenteux doit être administré dans un rectum vide, sous peine de risquer d'être expulsé prématurément lors de la défécation. Il est donc recommandé que le patient aille à la selle avant l'administration. Leur composition comprend un excipient gras (naguère, du beurre de cacao) qui fond à la température corporelle ; cet excipient est expulsé aux prochaines selles, et parfois lors de flatulences.
Contrairement aux suppositoires à excipient gras, les suppositoires de glycérine ne sont pas naturellement lubrifiés. Il est éventuellement indiqué d'utiliser un lubrifiant intime pour faciliter leur administration.
[modifier] Erreurs d'usage
Deux erreurs affectent spécifiquement l'usage du suppositoire: l'erreur de sens d'introduction et l'erreur de voie.
Le suppositoire, qui a généralement la forme d'un obus, doit être introduit par l'extrémité plate, partie pointue vers l'extérieur. De cette manière, les contractions naturelles de l'intestin agissent dans le sens de la remontée de l'objet en appuyant sur la pointe conique et non dans le sens de son expulsion.
Une autre erreur classique, appelée "erreur de voie" consiste à administrer le suppositoire par une autre voie naturelle, généralement la bouche. On estime à 15 % le nombre d'erreurs de voie dans le cas du suppositoire. C'est la forme d'administration médicamenteuse qui est la plus affectée par ce type d'erreur.
L'erreur de voie est beaucoup plus néfaste aux effets thérapeutiques du suppositoire que l'erreur de sens d'introduction.
[modifier] Histoire
Les premiers suppositoires sont sans doute d'origine égyptienne, et ils ont été utilisés également par les Grecs, les Hébreux, les Arabes (au Xe siècle, le savant arabe Ibn El Jazzar en fait mention), puis les Européens. Au début, ils étaient constitués d'un support solide et neutre (métal, corne) sur lequel était déposé le principe actif.
Au XVIIe siècle, ils sont utilisés comme purgatifs en remplacement des lavements, par une action surtout mécanique. Cette substitution au lavement est peut-être à l'origine du mot : supponere signifiant en latin « substituer ».
Ils sont alors constitués de miel solidifié (selon Nicolas Lémery), avec divers composants purgatifs. En 1762 les premiers suppositoires à base de beurre de cacao apparaissent, qui permettent d'encapsuler les principes actifs et donc de mieux les diffuser. Leur utilisation ne se généralise qu'au XIXe siècle.
Après la Seconde Guerre mondiale, le beurre de cacao est remplacé par d'autres excipients[1].
[modifier] Références
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