Sceau-cylindre
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Dans le Proche-Orient ancien, un sceau-cylindre est un cylindre orné de motifs représentants des dieux ou des symboles du pouvoir. Ils servent la plupart du temps à imprimer ces motifs sur de l'argile, mais on les retrouve également dans des tombeaux royaux. Ils apparaissent à partir de la période d'Uruk (4100–3300 av. J.-C.).
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[modifier] Aspect
Un sceau-cylindre est un petit cylindre sur lequel est gravé un motif, avec un cours texte identifiant son possesseur ("X, fils de Y, serviteur de tel dieu") pour les périodes postérieures à l'invention de l'écriture. Il est fait pour être déroulé sur un tablette d'argile. De ce fait, la surface imprimable reproduit une frise, extensible à l'infini, et est plus grande que celle d'un sceau normal. Cela augment donc le potentiel narratif et décoratif du sceau. Pour son transport, le sceau-cylindre était percé dans le sens de la hauteur, de manière à faire passer à l'intérieur une cordelette, pour pouvoir porter l'objet autour de son cou.
[modifier] Origine et diffusion
Le sceau-cylindre apparaît pour la première fois à la période d'Uruk moyen, au milieu du IVè millénaire. Le plus ancien exemple d'utilisation a été retrouvé à Sharafabad, dans l'Iran du sud-ouest. Mais c'est à Uruk et à Suse qu'ont été retrouvés les plus anciens exemplaires. D'abord utilisé surtout pour le scellement de portes ou de jarres, ou de bulles d'argiles, il n'est utilisé de manière massive sur les tablettes d'argile qu'à partir de la Troisième Dynastie d'Ur (XXIè siècle). Le sceau-cylindre se répend dans tout l'espace de diffusion de l'écriture cunéiforme, et même au-delà : Mésopotamie, Élam, mondes hittite et hourrite, Urartu, Syrie, Levant, Égypte, Iran et jusqu'en Asie Centrale. Son utilisation perdure jusqu'à la disparition de l'écriture cunéiforme et de son support, la tablette d'argile, au tout début de notre ère.
[modifier] Imagerie
Le sceau-cylindre a une fonction esthétique, narrative. Les thèmes qu'il porte sont représentatifs du mode de pensée de ses porteurs, avant tout de leur religion. Ils évoluent donc selon le lieu et la période.
Les sceaux-cylindres de la période d'Uruk ont la particularité de représenter, à côté de thèmes religieux, des sujets de société, d'économie, des scènes de la vie quotidienne, ce qui ne se reproduit plus par la suite. Durant les Dynasties archaïques (c. 2900-2340), on a surtout des thèmes religieux : scènes mythologiques, combats divins et héroïques, scènes liturgiques. A la fin de la période, on commence à représenter de manière évidente des divinités. Durant la période d'Akkad (c.2340-2200), on trouve surtout des sujets mythologiques. Sous la Troisième Dynastie d'Ur (2112-2004), on représente en plus la figure royale (les rois étant alors souvent divinisés). L'iconographie paléo-babylonienne (2004-1595) porte surtout sur des divinités et des génies protecteurs, alors qu'à la période suivante (c. 1595-1100), on trouve de nombreux motifs naturalistes. A l'époque néo-assyrienne (911-609), les sujets de prédilection sont les représentations de divinités, de combats mythologiques, ou de souverains. A la période achéménide (c. 550-323), il sert aussi à glorifier la figure royale.
[modifier] Fonction
Comme son nom l'indique, le sceau-cylindre est avant tout un sceau, et il a donc pour fonction d'identifier son possesseur. C'est un objet personnel. On peut cependant en changer au cours de son existence, notamment quand on évolue professionnellement, et il arrive aussi que l'on utilise les sceaux des ancêtres, qui servent pour représenter la famille, comme c'est le cas dans certaines familles royales utilisant les sceaux des ancêtres dynastique.
Au départ, le sceau-cylindre semble surtout avoir une fonction administrative. Il sert à sceller des jarres, dont l'ouverture est couverte par de l'argile sur lequel on applique le sceau, et des portes, fermées à l'aide d'une corde attachée au mur et enroulée autour de la poignée, qui est recouverte d'une couche d'argile sur laquelle on déroule le sceau-cylindre. On se sert aussi de cet objet pour sceller des bulles d'argile contenant des jetons décrivant les marchandises échangées au cours de transactions commerciales. Le sceau-cylindre n'est utilisé pour authentifier les tablettes de documents officiels, juridique, commerciaux, etc. qu'à partir de la Troisième Dynastie d'Ur. Il a alors la même fonction qu'une signature pour notre époque, authentifier un document administratif, montrer l'engagement du contractant, ou la présence d'un témoin, etc.
Le sceau-cylindre a aussi un aspect magique, et peut fonctionner comme une amulette, ce qui explique souvent la représentation de divinités ou de génies protecteurs.