Paul et Virginie (roman)
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Paul et Virginie, est un roman pastoral de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, publié en 1788 dans le quatrième tome de ses Études de la nature (comme illustration romanesque de ce vaste traité de philosophie), puis en volume séparé en 1789, avec des figures de Moreau le Jeune et de Joseph Vernet.
[modifier] De l'idylle à la tragédie
Deux femmes que les préjugés de classe ont chassées de la vieille Europe viennent mettre au monde leur enfant sans père dans l’île de France (actuelle île Maurice). Dans un enclos protégé, loin de la civilisation, elles laissent grandir le petit garçon, Paul, et la petite fille, Virgine, comme frère et sœur, sans autre éducation que la nature luxuriante et généreuse qui les entoure, et l’amour, tendre et communicatif, qui lie les membres de leur petite communauté. Mais, à l’adolescence, l’attirance des deux enfants l’un pour l’autre change de nature. Virgine s’en aperçoit la première et en ressent un trouble profond. Pour la soustraire à ce tourment, sa mère décide de l’envoyer en France. Le désespoir de Paul ne s’apaise pas au tableau que lui fait le narrateur de la corruption des mœurs européennes, mais cesse quand on annonce le retour de Virgine. Cependant, le vaisseau qui la ramène, le Saint Géran Saint Géran, fait naufrage sur la côte même de l’île, et la jeune fille, pour avoir refusé d’ôter ses vêtements devant un robuste marin qui voulait la sauver à la nage, est engloutie sous les yeux de Paul impuissant et de la population. Celle-ci voue à sa tombe et à sa mémoire un véritable culte, mi-chrétien mi-païen. « On a mis auprès de Virgine, au pied des mêmes roseaux, son ami Paul (qui n’a pas survécu à son désespoir), et autour d’eux leurs tendres mères et leurs fidèles serviteurs. » C’est, indissociablement, sur l’aspect paisible de ce repos et sur le spectacle désolé de leurs « humbles cabanes » abandonnées et rendues à la vie sauvage, que nous laisse le narrateur, qui avait été l’ami de ces deux familles et le témoin de leur destinée.
[modifier] Le « vert paradis des amours enfantines »
Très lié à l’existence personnelle de son auteur (voyages, goût de l’exotisme) et à ses opinions philosophiques datées et plutôt simplistes (bonté sans faille de la nature, et son équivalence avec vertu et bonheur), ce petit roman a su toucher quelque chose d’essentiel dans la sensibilité collective : une nostalgie du bonheur pastoral, un rêve d’enfance prolongée dans une nature bienveillante, une manière pathétique, à la fois débile et encourageante.
[modifier] Liens externes
- Un résumé complet sur le site Biblioweb
- Paul et Virginie (analyse critique sur Terres de femmes)
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