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Le parc national de Gouraya se situe au nord de l'Algérie, au bord de la Méditerranée, dans la wilaya de Béjaïa. Avec de merveilleuses falaises, c'est un des sites naturels les plus beaux qu'on puisse visiter.
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A l’aube du vingt et unième siècle, la protection de la nature, la gestion des ressources naturelles, la préservation de notre environnement et de la qualité de notre cadre de vie, sont enfin devenus choses ‘’sérieuses’’. Les plus grands hommes d’état, les plus hautes instances internationales, tous se mobilisent et recherchent les moyens et les politiques capables d’enrayer le terrible processus de dégradation et de disparition des milieux naturels, auquel se trouve aujourd’hui soumise à un rythme effréné notre planète. Chaque parcelle de milieu naturel est source de vie, chaque forêt, chaque rivière, chaque prairie sont autant de richesses accumulées, patiemment depuis la nuit des temps, et dont nous sommes les bénéficiaires et les dépositaires. Car l’homme possède cet incroyable pouvoir, dont il démontre malheureusement négativement aujourd’hui la puissance, celui de l’irrémédiable, celui de transformer définitivement l'environnement de son cadre de vie. Le lion de l'Atlas qui encore au 18 me siècle était si nombreux (1890 pour l'Algérie et 1950 au Moyen Atlas Marocain) a disparu depuis longtemps et bien de jeunes Algériens seraient surpris d’en apprendre l’existence somme toute récente et même contemporaine pour le biologiste. Depuis cette époque, la vie sauvage n’a eu de cesse de se raréfier au gré du développement des sociétés humaines. Si dans une certaine mesure ce mouvement historique peut paraître normal sinon inévitable, il a pris aujourd’hui des proportions qui deviennent préjudiciables au devenir de notre civilisation. L’Algérie avait de grandes forêts (21% de la superficie totale du pays en 1830), l’Algérie avait une faune abondante et très diversifiée, l’Algérie possédait un capital nature d’une exceptionnelle richesse, dont les témoins d’aujourd’hui, encore vivants et dynamiques représentent donc un patrimoine national et international à la valeur inestimable. La formation d’euphorbe arborescente du Gouraya, la cédraie du Djurdjura, la sapinière des Babors en sont de puissants symboles. En Algérie, l’idée de créer des réserves et des parcs nationaux a commencé à prendre forme dés les années soixante-dix dans l’esprit de la charte nationale (1976) et concrétisée en 1983 avec l’avènement de la loi n° 83.03 relative à la protection de l’environnement. Actuellement il existe en Algérie douze parcs nationaux dont huit sont sous la tutelle du ministère chargé des forêts qui sont d’est à l’ouest : "El kalla, Belezma, Taza, Gouraya, Djurdjura, Chréa, Theniet-el-had et Tlemcen", deux autres dépendant du ministère du tourisme et sont "le Hoggar et le Tassili" et deux autres qui viennent d’être crées «les îles Habibas et Djbel Aissa ». Ce mouvement de création d’aires protégées, symbolise l’aboutissement d’une prise de conscience aiguë. Il devient évident que l’Algérie ne peut plus laisser se dégrader son patrimoine naturel et les ressources qui en dépendent sans réagir. La vitesse actuelle des dégradations et la perte irrémédiable d’écosystèmes et de richesses naturelles qu’elle engendre constitue un luxe dramatique réel pour un pays où le développement des populations est largement fondé sur l’exploitation des ressources, comme l’eau et les sols par exemple. Les écosystèmes forestiers du Gouraya, et en particulier ceux de l’euphorbe arborescente, constituent sans nul doute un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle. IL EST DONC DE NOTRE DEVOIR A TOUS D'EN GARANTIR LA PERENNITE, car si l’appréciation technique parle de biologie, d’écologie, d’économie et de culture, pour justifier le choix d’établir un parc national qui puisse préserver ce formidable capital, il importe de considérer qu’il existe un domaine d’évaluation supérieur, aujourd’hui enfin reconnu par les plus grandes instances internationales, domaine où on parle de "droit et de devoir", envers l’histoire et les générations futures. L’objectif à long terme se doit d’être uniquement concentré autour de cette obligation éthique, qui conditionne le bénéfice actuel d’un patrimoine naturel, à sa transmission dans les mêmes termes à ceux qui nous suivront sur cette planète. En dehors de toute considérations d’ordre économique, écologique ou même sociale, il et nécessaire de bien situer l’enjeu au delà du monde marchand et matérialiste actuel. Il faut savoir faire appel à des valeurs aussi fortes que l’éthique et la conscience pour justifier un objectif aussi ambitieux que la création d’un parc national. Dans le cas de la wilaya de Béjaia, la qualité patrimoniale de niveau régional sinon national des écosystèmes, monuments et sites présents, exige plus qu’ailleurs de répondre avec force à un tel devoir. La création du PARC NATIONAL DE GOURAYA en est l’expression vivante.
Le Directeur du parc national de Gouraya. Ali MAHMOUDI
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