Massacre de Sharpeville
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sharpeville est un township noir de la ville de Vereeniging dans le Transvaal en Afrique du Sud.
Baptisé du nom de John Sharpe, maire de Vereeniging, Sharpeville est entré dans l'histoire en raison du massacre qui eu lieu le lundi 21 mars 1960 et qui en fit un symbole de la brutalité du régime d'apartheid et qui marque le début de la résistance armée des noirs.
Dans le cadre de la campagne nationale des mouvements noirs contre l'obligation du port du pass (passeport intérieur), les militants du jeune Congrès Pan Africain (PAC) immobilisèrent les transports en commun bloquant les banlieusards dans leur township. Ces derniers furent alors nombreux à venir manifester pacifiquement leur colère devant le commissariat pour y bruler leurs documents d'identités controversés.
Débordés et barricadés dans leur petit immeuble, les policiers perdent leur sang froid, tirent sans sommation dans la foule et provoquent un massacre. On relève 79 morts et parmi les 178 blessés, un nombre très impressionnant de blessures par balles dans le dos.
L'émotion gagne le pays et provoque une onde de choc internationale mettant pour la première fois depuis longtemps l'Afrique du Sud sur le devant de la scène internationale.
L'évènement déclenche une grève générale le 28 mars 1960 malgré les interdictions et mises en garde du gouvernement d'Hendrik Verwoerd qui déclenche le processus pour interdire l'ANC et le PAC et décréter l'état d'urgence.
La répression sera brutale conduisant de nombreux militants noirs en prison ou en exil.
En souvenir du massacre de Sharpeville, l'ONU fera du 21 mars la journée mondiale de lutte contre la ségrégation raciale.
En 1984, Sharpeville revient aux avants postes de l'actualité à la suite du lynchage d'un conseiller municipal noir. Cet évènement déclenche une vague de contestation et de manifestation dans tout le pays qui débouche en 1985 sur l'effondrement du crédit de l'Afrique du Sud et le durcissment des sanctions internationales .
Les auteurs du lynchage sont condamnés à mort puis graciés par le président Pieter Botha à la suite d'une vaste campagne internationale (Sauver les 6 de Sharpeville).