Vire (fleuve)
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Longueur | 128 km |
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Débit moyen | 12,6 m³.s-1 mesurés à Saint-Lô |
Surface du bassin | 1 240 km² |
Régime | pluvial océanique |
Se jette dans | la Manche |
Bassin collecteur | |
Pays | France |
Cours d'eau - hydrologie |
La Vire est un fleuve côtier de Normandie, dont le cours, long de 128 km, traverse les départements du Calvados et de la Manche, baignant successivement les villes de Vire, Saint-Lô et Isigny-sur-Mer, pour finir par se jeter dans la Manche, à la limite des deux départements, plus précisément dans la baie des Veys, ensablée par ses alluvions.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La Vire prend sa source au point de rencontre des trois départements bas-normands (la Manche, le Calvados et l'Orne) sur le territoire de la commune de Chaulieu à la Butte-Brimbal, au Sud-est de Vire. Son cours est orienté vers le Nord - Nord-ouest jusqu'à sa confluence avec la Souleuvre à Campeaux, puis vers l'Ouest jusqu'à Pont-Farcy, enfin vers le Nord à travers les grès et les schistes d'un synclinal. Jusqu'à Saint-Lô, le petit fleuve coule dans une vallée sinueuse et encaissée, marquée par deux ruptures de pente importantes. Au nord de la préfecture de la Manche, la vallée s'élargit dans les marais d'Isigny et la baie des Veys.
Le cours final de la Vire a été canalisé et constitue le port d'Isigny-sur-Mer qui marque la confluence du fleuve avec son principal affluent, l'Aure, moins de 3 kilomètres avant l'estuaire.
[modifier] Hydrologie
Comme sa grande sœur, l'Orne, la Vire est caractérisée par un régime pluvial océanique marqué par des étiages estivaux très prononcés (2,34 m³/s en août à Saint-Lô pour une moyenne annuelle de 12,6 m³/s, données DIREN). Le débit du fleuve est plus soutenu à l'embouchure, après l'apport de ses principaux tributaires (l'Elle et l'Aure)[1].
Les principaux affluents de la Vire (de l'aval vers l'amont) sont :
- l'Aure (82 km) à Isigny-sur-Mer en rive droite
- l'Elle (32 km) à Airel en rive droite
- le Joigne (13 km) à Saint-Lô en rive gauche
- la Jacre (13 km) à Fervaches en rive droite
- la Drôme (17 km) à Pont-Farcy en rive gauche
- la Souleuvre (18 km) à Campeaux en rive droite
- la Breuvogne (17 km) à La Graverie en rive gauche
- l'Allière (18 km) à Vire en rive droite
- la Virène (13 km) à Saint-Germain-de-Tallevende en rive gauche
[modifier] Histoire
Comme beaucoup de cours d'eau de faible importance, la Vire a longtemps été navigable et constituait une voie de communication indispensable aux populations riveraines pour l'acheminement et la commercialisation de leurs productions. Si une navigation fluviale est attestée dès le Moyen Âge, peu de choses nous sont connues. En revanche, dès le XVIIe siècle, on sait que de nombreuses embarcations sillonnaient le fleuve, de Pont-Farcy à la mer[2], acheminant vers l'aval cidre, beurre, bois, destinés à être vendus dans toute la partie nord du Royaume et remontant la tangue ( sable vaseux utilisé comme engrais) de la baie des Veys vers l'intérieur des terres.
L'apogée de la navigation sur la Vire fut atteint entre 1835 (classement du fleuve dans la nomenclature des voies navigables) et 1926 (déclassement du cours d'eau de cette même nomenclature). Durant cette période de près d'un siècle, chalands, barges, gabarres, halés par chevaux et hommes, transportaient produits agricoles et matières premières (brique, pierre, tuile...et toujours la tangue). De nombreuses améliorations furent apportées pour faciliter la remontée ou la descente du fleuve : entretien d'un chemin de halage courant sur la totalité du cours, construction de 19 dérivations éclusières compensant les ruptures de pente, creusement du canal de Vire à Taute ( de la Vire à la Taute[3] serait une terminologie plus juste ) assurant la liaison entre Saint-Fromond et Carentan. Ce canal fut creusé et aménagé entre 1835 et 1839 (il comportait 3 écluses) et servait à faciliter l'acheminement de la tangue à partir de Carentan. Les années précédant la Première Guerre mondiale virent l'apogée de son trafic (entre 12.000 et 15.000 tonnes par an), puis la voie navigable, tout comme la Vire, périclita sous la double concurrence de la voie ferrée et de la route et fut abandonnée en 1938[4].
[modifier] Voir aussi
La Vire fut également jalonnée de moulins ( 14 au total qui, aujourd'hui, ont cessé toute activité ) destinés à moudre les grains, tandis que certaines portes éclusières virent l'installation de mini centrales hydroélectriques. L'une de ces dernières est encore en fonctionnement, lorsque le niveau et le débit de la Vire le permettent, à Candol (au Sud-ouest de Saint-Lô).
Aujourd'hui, la vallée de la Vire est aménagée pour les randonneurs amateurs de paysages authentiques et son cours offre de jolies descentes aux adeptes de canoë-kayak.
[modifier] Départements et communes traversés
- Calvados (14) : Vire, Pont-Farcy, Isigny-sur-Mer
- Manche (50) : Tessy-sur-Vire, Saint-Lô
[modifier] Notes
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