Guerre de Succession d'Autriche
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La guerre de Succession d'Autriche (1740–1748, traité d'Aix-la-Chapelle) est un conflit européen né de la Pragmatique Sanction, par laquelle l'empereur Charles VI du Saint-Empire lègue à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche le Saint Empire romain germanique.
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[modifier] Origines
Le 20 octobre 1740, Marie Thérèse d'Autriche, de la maison de Habsbourg, succède à son père Charles VI d'Autriche, empereur du Saint-Empire, en accord avec la Pragmatique Sanction. Âgée de seulement 23 ans, et en tant que femme, elle est considérée comme un chef fragile. D'autres princes aspirent à la remplacer sur le trône, tel Charles-Albert, électeur de Bavière.
[modifier] L'entrée en guerre de la Prusse
Dans ces conditions, les hostilités commencent avec l'invasion de la Silésie par Frédéric II de Prusse, en décembre 1740. Tout nouveau monarque de Prusse — son père le Roi-Sergent est mort le 31 mai 1740 —, il profite de la faiblesse autrichienne pour tenter de donner une unité géographique à son territoire morcelé. La Silésie, peuplée d'un million d'habitants et riche, est alors une cible tentante. Marie-Thérèse compte alors sur Georges II de Grande-Bretagne pour intervenir, sans succès : Walpole refuse d'entraîner son pays dans le conflit. Très vite, le 16 décembre, Frédéric II remporte ses premières victoires avec une armée petite mais très bien entrainée et équipée qui permet à l'infanterie de tirer cinq coups quand ses adversaires en tirent trois. Il capture les forteresses de Glogów, Brzeg et Neisse et hiverne ayant capturé la Silésie lui permettant de doubler sa population avec une grande industrie.
[modifier] L'entrée en guerre de la France
La France avait accepté à mi-mot la Pragmatique Sanction, pour autant qu'elle ne lésât pas les intérêts des tiers. En l'espèce, elle lésait ceux de Charles-Albert. Dans l'opinion, après la mort de Charles VI, un fort courant se dessine pour affaiblir l'ennemi traditionnel, les Habsbourg. Le comte de Belle-Isle, petit-fils du surintendant Fouquet, se fait le champion de cette position, contre celle plus pacifiste du cardinal de Fleury.
Louis XV cède finalement au parti belliciste : la France soutiendra les prétentions de l'Électeur de Bavière, ne laissant à Marie-Thérèse que son domaine héréditaire. Le 11 décembre 1740, il envoie Belle-Isle, à qui il vient de remettre son bâton de maréchal, assister comme son ambassadeur au couronnement du Bavarois à Francfort.
Le 5 juin 1741, Frédéric II signe un traité d'alliance avec le maréchal de Belle-Isle. Par ce traité, la France s'engage à soutenir militairement l'Électeur de Bavière, et à reconnaître les conquêtes prussiennes en Silésie. En contrepartie, Frédéric ne consent que des promesses.
[modifier] Autres belligérants
- Les autres alliés de la Prusse, hormis la France, sont l'Espagne et la Bavière ; d'autres alliés les ont joints plus ou moins constamment.
- La cause autrichienne étant elle soutenue par la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies, traditionnels opposants à l'hégémonie de la France. De leurs alliés temporaires il faut retenir la Sardaigne et la Saxe.
[modifier] Guerre de Succession d'Autriche
Contre l'Autriche, deux fronts se dessinent, l'un prussien, rapidement gagné et entériné par un traité de paix, l'autre français, marqué par les victoires autrichiennes, sur son terrain, où donc personne ne perd.
[modifier] Le front Prusse-Autriche
La Prusse, victorieuse, gagne des territoires sur l'Autriche. Prusse et Autriche signent alors une paix séparée : la Prusse cesse la guerre, conserve les territoires conquis et s'engage a respecter de la Pragmatique Sanction de l'empereur Charles VI d'Autriche, qui cède le trône d'Autriche à sa fille Marie Thérèse d'Autriche. Par cette paix, la Prusse laisse la France dans l'embarras d'une guerre, dont ce fut la Prusse elle-même qui la décida à s'engager dans le conflit.
[modifier] Le front France-Autriche
La France subit de sévères défaites durant l'été 1743 (Dettingen), fait d'une armée et d'un État trop peu impliqués dans cette guerre, désireux de ménager leurs finances.
[modifier] Bilan de la Guerre de Succession d'Autriche (1748)
Voir : traité d'Aix-la-Chapelle, 1748.
À la sortie de la guerre, les alliances ont grandement évolué. La Prusse est la grande gagnante, territorialement. L'Autriche a perdu des territoires mineurs, mais réussit un accord de paix acceptable et confirme, par l'acceptation de la Pragmatique Sanction, Marie Thérèse d'Autriche comme succédant à l'Empereur Charles VI d'Autriche : la volonté de la Cour autrichienne est accomplie.
La France, elle, n'a ni gagné, ni perdu (sur le plan militaire) mais ses aspirations ont été trahies. Trahies par la paix séparée prussienne, traitrise qui laissera des marques et qui se situe à l'opposé d'un rapprochement d'alliance originellement visé, mais aussi trahies par ses propres faiblesses militaires. La France n'a rien gagné mais en sort au contraire affaiblie sur le plan économique. La France en sort diplomatiquement dos au mur, froissée avec la Prusse et l'Autriche, déjà sous tension avec la Grande-Bretagne. Cette situation laissant présager les mauvais augures des années suivantes tel le marasme de la guerre de Sept ans (1756-1763). Le mot de Voltaire sur cette campagne stérile : « travailler pour le roi de Prusse » est devenu proverbial.
[modifier] La France face à l'Europe, bilan
- Britannique : des rivalités coloniales importantes, notamment en Amérique du Nord (Nouvelle-France), qui vont aboutir sur la désastreuse guerre de Sept Ans.
- Prusse : a impliqué la France dans une guerre dont la France ne voulait pas, et qu'elle n'a pas tenue, abandonnant la guerre par une paix séparée. Elle y accroît sa puissance sur le continent, froisse ses relations avec la France, l'ayant placée dans une position inconfortable (face à la Grande-Bretagne et l'Autriche).
- Autriche : la France a déclaré la guerre à l'Autriche, ce qui la met en situation délicate.
- Espagne : une alliance indispensable, la France, dos au mur, est obligée d'offrir beaucoup, pour avoir l'assurance de peu (Pacte de famille).
[modifier] Autres relations en Europe
(à compléter)
[modifier] Bibliographie
- Michel Antoine, Louis XV, Fayard, 1989.
- Lucien Bély :
- Guerre et paix dans l'Europe du XVIIe siècle (s. dir.), SEDES, coll. « Regard sur l'histoire », 1991
- Les relations internationales en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, PUF, 1992
- Voltaire, Histoire de la guerre de 1741 - éd. Garnier Frères, 1971, Paris
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