Île de Man
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Administration | |||
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Statut politique | Dépendance de la couronne | ||
Capitale | Douglas 54° 09’ N, 04° 29’ W |
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Gouvernement · Lord de Mann - Lieutenant gouverneur - Ministre en chef |
Élisabeth II Paul Haddacks Donald Gelling |
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Géographie | |||
Superficie | 572 km² | ||
Démographie | |||
Population (2005) | 75 049 hab. | ||
Densité | 340 hab./km² | ||
Langues | Anglais, manxois | ||
Économie | |||
Monnaie | Livre mannoise | ||
Autres informations | |||
Fuseau horaire | UTC +0 | ||
Domaine internet | .im | ||
Indicatif téléphonique | 44 |
L’île de Man (Isle of Man en anglais, Ellan Vannin en mannois) est une dépendance de la couronne britannique, mais ne fait partie ni du Royaume-Uni, ni de l’Union européenne. C’est un ancien royaume viking : l’île en effet a été envahie par les hommes du Nord il y a plus de 1 000 ans. Les guerriers scandinaves ont alors fondé un système de gouvernement fondé sur le principe des « citoyens libres » : le Tynwald, qui serait le plus ancien parlement en fonctionnement continu du monde.
Cette île est située dans la mer d’Irlande, à égale distance des côtes d’Irlande, d’Angleterre et d’Écosse. Elle recouvre une superficie de 572 km² et compte environ 76 000 habitants. Sa population est nettement en hausse depuis quelques années, grâce surtout à l’immigration en provenance d’Angleterre.
Les langues officielles sont l’anglais et le mannois, une langue celtique proche de l’irlandais. L’usage du mannois par le gouvernement est surtout symbolique, mais un nombre croissant de militants linguistiques font revivre la langue dont le dernier locuteur réputé l’avoir parlée comme langue maternelle, Ned Maddrell, est mort le 27 décembre 1974.
L'île jouit d’un statut particulier : elle ne fait partie ni du Royaume-Uni ni de l’Union européenne mais dépend de la couronne d’Angleterre. Son gouvernement autonome décrète les lois, prélève les taxes et gère le budget.
L’île dispose également de sa propre monnaie, la livre mannoise.
Le régime d’impôts mannois, favorable aux entreprises, a fait de l’île un refuge pour ceux qui veulent éviter de payer les taux fiscaux britanniques.
Une course célèbre (et dangereuse) de motos se déroule sur l’île la dernière semaine de mai et la première de juin depuis 1907 : le Tourist Trophy de l'Île de Man.
La Société du gaélique mannois informe aussi l’opinion publique sur la culture mannoise en générale (livres, musique, chansons mannoises) et diffuse des messages destinés à encourager l’emploi du mannois ainsi que son enseignement. La population en général paraît d’accord avec cette promotion du bilinguisme symbolique, mais reste très réticente à toute forme de coercition à ce sujet, car il faut aussi souligner que plus de la moitié des insulaires ne sont pas nés dans l’île, ces derniers venant essentiellement d’Angleterre, d’Irlande, du pays de Galles ou d’Écosse.
Si le mannois demeure une curiosité historique, comme le fameux chat de l’île de Man, le Manx, une race dont la caractéristique principale est l’absence de queue.
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] Domination scandinave
On peut dissocier deux époques différentes durant la domination scandinave de l'île de Man: avant la conquête de l'île par Godfred IV en 1079, et après cette conquête. La première période a été marquée par la guerre, alors que la seconde est plus pacifique.
Entre 800 et 815, les Vikings sont venus à Man essentiellement pour le pillage. Entre 850 et 990, ils s'établissent sur l'île et cette dernière passe sous le contrôle des rois scandinaves de Dublin. Entre 990 et 1079 enfin, l'île est sujette des puissants jarls des Orcades.
Peu de choses sont connues sur Godfred IV Crovan, qui a concquis l'île en 1079. Il aurait établi sa domination sur Dublin et la plus grande partie du Leinster. Il est resté dans les traditions de l'île de Man sous le nom de Roi Gorse, ou d'Orry. Les îles placées sous son contrôle sont appelées Sudr-eyjar, les îles du Sud (île de Man et toutes les petites îles à l'Ouest de l'Écosse), par opposotion aux Nordr-Eyjar, les îles du Nord (Orcades et Shetlands).
Le fils de Godfred, Olaf I de Man, exerce un pouvoir considérable et son alliance avec les rois d'Irlande et d'Ecosse est si bien établie que l'île connaît la paix pendant l'ensemble de son règne (1137-1152). Durant les années 1130, l'Eglise envoie Wimund sur l'île de Man pour qu'il y fonde le premier évêché. Peu de temps après, il abandonne son épiscopat et se lance dans la piraterie à travers l'Écosse et les îles voisines.
Le fils d'Olaf I de Man, Godfred V de Man, règne momentanément sur Dublin, avant de perdre une partie des îles, à l'exception de celles situées sur la côte d'Argyll.
Au début du treizième siècle, Ragnald IV de Man prête hommage au roi d'Angleterre Jean sans Terre. C'est la première fois que l'Angleterre s'immisce dans les affaires de l'île. Il faudra y aura toutefois une longue période de domination écossaise avant que l'île ne devienne vraiment anglaise.
Durant toute la période scandinave, l'île a été nominalement sous la suzeraineté des Rois de Norvège, mais ces derniers n'ont eu que rarement l'occasion de faire valoir leurs droits, à l'exception de Harald Ier de Norvège en 885, de Magnus III de Norvège, à la fin du onzième siècle et d'Håkon IV de Norvège, à partir de 1217.
[modifier] Statut international
Les bailliages de Jersey, Guernesey et de l’île de Man sont considérés par le Conseil de l’Europe (par le bureau des traités et ses services juridiques) comme des territoires dont le Royaume-Uni assure les relations internationales. Ces territoires n’ont pas la personnalité juridique internationale qui leur permettrait d’être partie à des traités du Conseil de l’Europe. En revanche, lorsque le Royaume-Uni est partie à un traité du Conseil de l’Europe, il peut (en accord avec les territoires concernés) déclarer que ledit traité s’applique (ou pas) à ces territoires.
L’absence de personnalité juridique ne veut pas dire pour autant qu’ils sont assimilés au Royaume-Uni, dont l’État a été formé par l’union des anciens royaumes d’Angleterre et d’Écosse et le duché du pays de Galles. Mais, historiquement, le duché de Normandie n’a jamais formellement cessé d’exister en tant qu’État (devenu indépendant du royaume de France) alors même qu'il ne subsistait plus ensuite que sur ses dernières terres insulaires. Il en est de même ici avec l’ancien royaume de Man, devenu duché de Man lorsqu’il est devenu vassal de la Couronne, mais qui n’était pas partie au traité formant l’Union des royaumes d’Angleterre et d’Écosse et du duché de Galles dans un seul État, ni plus tard lors de la conquête et du rattachement de l’Irlande (ou de son indépendance partielle).
Bien qu’auparavant regroupés sous l'appellation "îles britanniques" (British Isles, à ne pas confondre avec British Islands), les bailliages ont acquis une autonomie plus importante avec la création des États comme ici à Man, indépendant des États de Jersey et de ceux de Guernesey.
La question se pose donc aujourd’hui quant à la reconnaissance des bailliages de la Couronne en tant qu’État, même dépourvus de personnalité juridique au plan international (ce qui semble ne plus être le cas depuis la création des "États de Jersey", "des États de Guernesey" et de "ceux de Man" — noter le pluriel), et la modernisation en cours de l'ancienne législation médiévale fondée sur les titres honorifiques, et droits de sang des anciennes grandes familles mannoises, dont certaines n’ont plus aucun résident sur l’île depuis plusieurs générations et ne participent plus à l’administration territoriale de l’île).