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Astrologie

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Astrologie

Astrologie occidentale

Astrologie chinoise

Astrologie égyptienne

Astrologie maya

Sommaire

L‘astrologie est l'ensemble des systèmes de croyances organisés en vue d'obtenir des renseignements sur les phénomènes terrestres à partir de l'observation des phénomènes célestes.

Le mot "astrologie" vient du grec αστρολογία, de άστρον, astron, ("étoile") et λόγος (logos), qui a de nombreuses significations liées à la notion de "discours": -λογία est un suffixe désignant d'une manière générale une discipline ou une matière d'enseignement. Etymologiquement, l'astro-logie n'est qu'un "discours sur les astres": elle s'intéresse principalement au soleil et aux planètes du système solaire.

L'astrologie a construit un système d'interprétation, complexe et controversé, fondé sur l'horoscope (voir l'article dédié). Ses versions populaire sont les horoscopes des revues ou les affinités des signes du zodiaque (voir l'article astrologie populaire). Si elles sont généralement considérés comme des échos lointains et déformés de l'astrologie historique, elles en restent sa manifestation et son expression la plus répandue.

L'usage populaire du terme astrologie renvoie presque toujours à l'astrologie occidentale, auquel le présent article est principalement consacré. Des articles dévolus aux astrologies développées dans d'autres cultures sont proposés à l'état d'ébauche (voir liens en fin d'article).

Plusieurs sens sont attachés au terme même d'astrologie[1], dont la distinction s'avère nécessaire pour clarifier un certain nombre de débats. En effet, certains astrologues considèrent leur pratique seulement capable de décrire les traits de la personnalité d'un individu, d'autres assurant qu'il est possible de décrire les différents cheminements de leur vie, voire leur lointain avenir.

[modifier] Histoire de l'astrologie

[modifier] Origine historique

Remontant à la plus haute antiquité et peut-être même au delà, l'astrologie est née de la prise de conscience d'une relation entre les saisons et le mouvement des astres, menant l'homme à diviniser ces derniers. Ces considérations d'ordre astronomique (qui établissent une correlation de fait entre la carte du ciel et les saisons) amènent à formuler l'hypothèse que mouvement planétaires et étoiles sont la cause même de ces phénomènes (et non un phénomène corrolaire, conséquence d'une cause commune). Dès lors, le travail d'observation (calcul des éphémérides, production de calendriers) est mené de front avec un travail, pourtant distinct, d'interprétation. L'objectif est d'établir, sur le modèle des constatations astronomiques, un certain nombre de conjectures sur une influence non plus météorologique et calendaire, mais humaine (personnalité, destin). Cette idée d'une correspondance symbolique entre la configuration céleste et les affaires du monde ont progressivement conduit à la construction d'un symbolisme astrologique (voir article séparé).

Les différents niveaux d'interprétation (conjectures physiques et conjectures humaines) cohabitent un certain temps, puis vont progressivement en se dissociant. Ce développement des pratiques donnera naissance à l'astronomie (qui s'en tient à l'observation, à la description et aux prédictions calendaires), laissant à l'astrologie les aspects ésotériques de conjectures sur les liens entre le ciel et la conduite des activités humaines.

Son support étant les astres, l'astrologie est l'une des pratiques divinatoires particulièrement répandues dans l'histoire des cultures. On peut ainsi citer l'existence spécifique d'astrologies maya, arabe, égyptienne, chinoise, et bien sûr occidentale (dont il est principalement question dans cet article).

[modifier] Antiquité

Les premiers écrits connus concernant les astres remontent à 5000 ans, sous la forme de tablettes d'argile sur lesquelles ont été consignés tous les relevés des mouvements planétaires observés par des prêtres érudits de Mésopotamieréf. nécessaire. Ces observations étaient faites dans un cadre religieux. Le mouvement des astres étant perçu comme volonté divine ; les prêtres ou astrologues servant de traducteurs. Cela peut donc être considéré comme l'origine de l'astronomie.

De Chaldée, cette astronomie-astrologie se répand en Grèce après les conquêtes d'Alexandre le Grandréf. nécessaire. De là elle se répandra dans tout l'empire grec, en Inde, en Égypte puis jusqu'à la Rome antique tout en devenant plus structurée, moins religieuse et donc plus populaire. La division du ciel en douze signes zodiacaux et le premier horoscope connu date du Ve siècle av. J.-C. En Grèce, Hippocrate et Galien (à l'exemple sans doute des prêtres égyptiens) feront de l'astrologie l'un des fondements de la médecine, associée à la théorie des quatre élémentsréf. nécessaire.

Parallèlement à cette astrologie, des systèmes différents se forment en Chine, en Amérique précolombienne et sans doute dans d'autres civilisations. Mais l'astrologie chinoise et l'astrologie chaldéenne sont les seuls systèmes ayant perduré jusqu'à nos jours. Tous les systèmes actuellement connus d'astrologie dérivent d'un de ces deux systèmes (ou des deux, cas de l'astrologie Tibétaine). L'astrologie chaldéenne est toutefois celle qui a connu la plus grande diffusion et la plus grande influenceréf. nécessaire.

La première synthèse magistrale de l'astrologie, le Tetrabiblos, fut écrite par l'alexandrin Ptolémée en 140, jetant les bases et principes de ce qui va devenir l'astrologie occidentale.

[modifier] Moyen-Âge et Renaissance

Mosaïque du VIème siècle de la synagogue de Beit Alpha, Israel, représentant les signes du zodiaque.
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Mosaïque du VIème siècle de la synagogue de Beit Alpha, Israel, représentant les signes du zodiaque.

Pendant la période chrétienne, l'astrologie connaîtra une situation ambiguë. Mise au ban de la société par l'Église, comme toutes les pratiques divinatoires, lors du concile de Tolède de l'an 447, elle est pratiquée dans les cours royales, et continue à être étudiée par les érudits, même religieux (Albert le Grand, maître de Thomas d'Aquin, est l'auteur d'un traité d'astrologie). Charles V s'occupait d'astrologie et fonda à Paris un collège d'astrologues. Louis XI consultait les siens en toutes circonstances. Catherine de Médicis avait fait élever en son hôtel (Hôtel de Soissons) une colonne du haut de laquelle elle consultait les astres avec Nostradamus. Louis XIII fut surnommé le juste, parce qu'il était né sous le signe de la Balance. L'astrologie est également en faveur sous les empereurs Charles IV du Saint-Empire, et Charles Quint avait prescrit l'enseignement de cette science, ce que préconisaient d'ailleurs beaucoup d'hommes éminents de l'époque. Elle fut à l'honneur à Rome sous les papes Sixte IV, Jules II, Léon X, et Paul III.

À la Renaissance, la découverte de l'héliocentrisme du système solaire (qui paradoxalement a été imaginé et défendu par les astronomes / astrologues de l'époque) vient saper le fondement anthropocentriste de l'astrologie qui ne trouve plus sa place dans la nouvelle description du monde par la science. Pic de la Mirandole (puis Jérôme Savonarole reprenant les arguments de celui-ci) l'ont largement condamnée. On peut remarquer que ce n'est pas le cas d'astronomes comme Galilée et Kepler qui pratiquaient l'astrologie, de même que Tycho Brahé, ou Cassini, le premier directeur de l'Observatoire de Paris. Dans la préface de ses Tables Rudolphines, Kepler fait observer que l'astrologie, toute folle qu'elle est, est la fille d'une mère sage, et que la fille folle est indispensable pour soutenir et faire vivre sa mère. C'était encore vrai au temps de Kepler, qui était obligé de faire des horoscopes pour gagner sa vie.

En France, sous la pression des jésuites, Colbert la raye des disciplines académiques et en interdit l'enseignement en faculté en 1666. Le poste d'astrologue royal est supprimé à cette époque. Un 'Essai de justification de l'astrologie judiciaire (BM. Angoulême MS 23) 1696 ne sera jamais publiéréf. nécessaire.

En Angleterre, elle ne sera rayée des disciplines académiques qu'un siècle plus tard: Isaac Newton l'étudie encore en université, "pour voir ce qu'il y a de vrai". De fait, les premières tables lunaires calculées ensuite d'après la théorie de Newton, furent d'abord destinées à servir aux observations des astrologuesréf. nécessaire.

Glyphes astrologiques représentant le Soleil, la Lune, Pluton et les planètes (comprenant la Terre).
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Glyphes astrologiques représentant le Soleil, la Lune, Pluton et les planètes (comprenant la Terre).

[modifier] Époque moderne

Entre l'astronomie et l'astrologie, le divorce est finalement prononcé à la toute fin du XVIIIème siècle, époque du rationalisme triomphant. Selon certaines légendes, auxquelles il reste difficile de prêter foi, l'astrologie ne sera plus transmise que par l'intermédiaire d'écoles ésotériques, que ce soit des enseignements maçoniques tels que les Rose-Croix, ou les enseignements hermétique de la Golden Dawn, ou des filiations plus discrètes de maître à élèveréf. nécessaire.

Au XXe siècle, elle réapparaît dans des almanachs, magazines, puis émissions radiophoniques. Elle trouve une place dans le mouvement new age.

Ses nouvelles versions affirment intégrer les valeurs symboliques des planètes orbitant au-delà de Saturne et des astéroïdes ainsi que de nouvelles théories: intégrant les connaissances modernes, elle recherche une approche symbolique fondée sur la psychologie des profondeurs, ou revendique avoir trouvé une confirmation statistique par l'astrologie statistique.

[modifier] Pratiques actuelles

L'astrologie recouvre au début du XXIe siècle des pratiques et des approches très différentes, au point qu'il est plus juste de parler d'astrologies au pluriel.

Ces astrologies existent sous plusieurs formes qui diffèrent par leurs symboliques et les techniques utilisées, et sont appliquées à un grand nombre d'objets différents. La symbolique des astres et de leurs mouvements est très souple, pouvant changer suivant le contexte et l'école de l'astrologue. Il existe de nombreuses écoles : astrologie humaniste, astrologie psychologique, astrologie conditionnaliste etc. Elles diffèrent également selon les objets ou les domaines auxquels elles sont appliquées, que ce soit par exemple en psychologie, ou comme prévision, en politique, en bourse, en médecine. Chaque objet a des symboliques propres et parfois des techniques particulières.

Les astrologies les plus en vogue actuellement en occident sont l'astrologie occidentale, fondée sur le calendrier solaire, et l'astrologie chinoise, fondée sur le calendrier chinois. Cette dernière s'est répandue en Europe occidentale vers la fin des années 70réf. nécessaire. Ces astrologies existent sous plusieurs formes qui diffèrent par leurs symboliques et les techniques utilisées. Elles diffèrent également selon les objets ou les domaines auxquels elles sont appliquées, que ce soit par exemple en psychologie, ou comme prévision, en politique, en bourse, en médecine. Chaque objet a des symboliques propres et parfois des techniques particulières.

Si les données de base de l'astrologie occidentale restent l'établissement d'une carte du ciel (voir l'article Horoscope), celle ci est en constante évolution, ce qui induit un certain nombre de divergences entre astrologues. Ces divergences existent dès l'époque traditionnelle, portent sur différentes méthodes pour le calcul des positions des maisons, renvoyant à différentes écoles d'interprétation).

Au XXe siècle, l’astrologie connaît un regain d’intérêt avec une approche nouvelle. Des ingénieurs, psychologues et statisticiens abordent cette discipline à l'aide d'une démarche et de moyens de recherche scientifiques. Voir ci-après.

Aujourd'hui, on peut diviser l'astrologie occidentale en trois branches :

  1. une astrologie individuelle, qui s'intéresse au thème de naissance d'un individu,
    • soit sous l'angle de sa psychologie pour lui faire prendre conscience de lui-même (astrologie fortement influencée par la psychologie et les approches psychanalysantes) ;
    • soit sous l'angle de son chemin de vie, pour lui indiquer les différentes phases de sa vie, moments de tranformation, et périodes critiques ;
    • soit sous l'angle de ses relations avec les autres, en mettant en relation les thèmes de naissance de plusieurs personnes.
  2. l'astrologie des horoscopes, directement héritée du Moyen Âge, remise en vogue par les magazines commerciaux dans sa version populaire, qui prétend prédire pour chaque signe astral, les grandes tendances du moment. Cette astrologie devrait probablement plus être considérée sous l'angle du phénomène social car elle est extrêmement populaire malgré son imprécision fondamentale. Pour cette raison, cette caricature de l'astrologie discrédite probablement l'astrologie « sérieuse ». Fondé (quand il est établi sérieusement) sur une version simplifiée des modèles astrologiques classiques, l'horoscope est généralement considéré par le public qui en est friand, comme une simple distraction sans implications.
  3. l'astrologie événementielle, qu'il s'agisse de prédire les grands évenements ou l'évolution de la bourse. L'astrologie boursière a fait son apparition au milieu des années 1990. Son but est prévoir de la façon la plus rigoureuse possible l'évolution des indices boursiers. C'est le journaliste économique et financier Jean-François Richard qui a élaboré les concepts et techniques de l'astrologie boursière[2].

En parallèle, une autre approche se fait jour avec des astro-psychologues qui développent parallèlement un nouveau courant de pensée astrologique, basé sur les connaissances ouvertes par la psychanalyse. Ils rejettent la démarche scientifique appliquée à l’astrologie et en récuse le bien-fondé. Carl Gustav Jung qui défend à ce moment là les concepts de symbolisme, de synchronicité et d’archétype, craint que « l’influence niveleuse des grands nombres, [ne permette] de prouver quelque chose par la méthode statistique dans le domaine de l’astrologie ». Dane Rudhyar, promoteur d’une astrologie humaniste, déclare qu’elle « n'a pas pour objet principal et immédiat de prédire des évènements sous forme de probabilités statistiques, mais d'enseigner […] l'ordre et la "forme" qui font le sens de l'existence individuelle et des luttes jalonnant le chemin de la réalisation de soi. »

Ces pratiques sont aujourd'hui toutes sujettes à critiques et à controverse (voir ci-dessous).

[modifier] Controverse majeure

[modifier] Généralités

L'astrologie est depuis longtemps un sujet de controverse et de critiques. Essentiellement développés autour de l'astrologie occidentale, les éléments des débats se sont peu à peu généralisés à l'ensemble des pratiques astrologiques.

Parfois condamnée dans l'antiquité (l'astrologie, au même titre que tous les arts divinatoires, est interdite par la Bible[3]), elle est peu à peu rejetée par la science qui lui rejette son absence de base rationnelle. Le débat sur les causes, bien que toujours présent, s'est aujourd'hui élargi à une critique objective de la réalité des effets décrits par les astrologues.

Actuellement, l'astrologie n'est pas reconnue comme une science, ne disposant pas de bases rationnelles ni de preuves expérimentales, ni n'ayant le caractère de réfutabilité nécessaire pour être acceptée comme théorie scientifique. Néanmoins, les défenseurs de l'astrologie affirment que leur expérience personnelle montre des effets indéniables. Un certain nombre de partisans de l'astrologie admettent que leur discipline, n'ayant pas de cadre de référence rigoureux (méthodologie scientifique, recherche reconnue, publication scientifique vérifiée etc.), puisse constituer le champ d'action idéal pour les charlatans, les fantaisistes et les escrocs. Ces pratiques déviantes leur apparaissent de nature à renforcer les a priori. De ce constat se sont développés un certain nombre de procédés d'analyses et de protocoles d'études déstiné à éclairer de façon objective la réalité des différents phénomènes (voir la section Nature du phénomène étudié).

[modifier] Légitimité et légitimation de l'astrologie

Outre l'absence de fondements démontrés (aucune causalité identifiée, absence d'effets récurrents objectivement observables) et le développement de ces explications psychologiques, de nombreuses critiques ont vu le jour quant aux efforts déployés par un certain nombre d'astrologues pour légitimer de façon artificielle leur discipline. De façon semblable à ce que Collins et Pinch ont montré en parapsychologie, on peut considérer qu'un petit milieu d'astrologues "mime" les attitudes de la communauté scientifique. Ils font des expériences de type scientifique, ils publient leurs résultats, et s'efforcent de leur donner une visibilité sociale. Ils tentent ainsi de constituer une communauté scientifique à partir d'un domaine relevant des croyances traditionnelles. On peut voir là les effets de la scientifisation de notre société, où la science devient une source de légitimité incontournable. Le terme critique de pseudo-science, caractérisant les pratiques qui revendiquent "verbalement" la rigueur scientifique sans en appliquer les principes, peut donc s'appliquer à l'astrologie.

[modifier] Difficulté du dialogue

Les astrologues remarquent inversement une grande difficulté de dialogue avec les sceptiques. Ils soulignent les manifestations d'une hostilité de principe face à des projets d'études collaboratives. Selon eux, les sceptiques rejettent une matière qu'ils refusent d'examiner, évoquant par ailleurs l'existence d'une "pression sociale contre l'astrologie". La principale raison du rejet des scientifiques pour l'astrologie leur apparait ainsi plus culturelle que réellement rationnelle.

L'image négative (charlatanerie) de l'astrologie impliquerait que le scientifique qui souhaiterait la défendre publiquement court le risque d'être discrédité par ses pairs. Cette objection est partiellement valide, en tant qu'elle met en lumière la tension interne entre "science établie" et la liberté de recherche scientifique (domaines d'études).

Cependant, il est faux de dire que scientifiques et sceptiques n'ont jamais étudié la question. De nombreux protocoles d'expérimentation ont été proposés aux astrologues depuis les années 1970, et de nombreux chercheurs du début du siècle se sont attelés à une étude statistique de l'astrologie (astrologie statistique). Les quelques expérimentations menées dans ce domaine sont limitées par l'absence d'une définition précise de l'effet recherché, et les difficultés de sa caractérisation éventuelle. Elles sont très contestées, et conduisent à des résultats peu clairs. Si dans l'approche scientifique "absence de preuve n'est pas preuve de l'absence", la longue histoire des recherches sur l'astrologie - pratique prédictive par essence - n'ayant à ce jour pas abouti, on dispose aujourd'hui d'une accumulation d'études réfutant un grand nombre des paradigmes populaires de l'astrologie (voir partie consacrée à l'étude des paradigmes de l'astrologie).

Certaines des critiques au coeur de la controverse moderne portent sur l'impossibilité a priori d'une influence des astres. Or, il s'agit d'une position épistémologiquement indéfendable, car il est impossible de démontrer scientifiquement l'inexistence d'une chose. Cependant, au delà de la recherche d'une théorie démontrant la possibilité d'un effet des astres, les travaux méthodiques cherchant à prouver l'existence de corrélations entre les évènements astrologiques et leurs supposés effets aboutissent à l'infirmation des paradigmes astrologiques. Or, pour pouvoir valider les hypothèses de l'astrologie, il serait nécessaire, à la fois d'observer un effet et de l'expliquer dans ce cadre, le tout devant être validé scientifiquement.

Sur le plan épistémologique, l'attitude des astrologues est l'exemple typique retenu par Popper d'un discours qui refuse sa propre falsification (on entend par là sa possibilité d'être contredite, réfutée), interdisant ainsi une critique objective de ses affirmations. Les études d'astrologie posent la question de la réfutabilité d'une autre manière : elles en admettent le principe, toutefois elles construisent des dispositifs expérimentaux qui tendent à produire des résultats systématiquement positifs (cf. critique de Zarka et Biraud).

[modifier] Question de l'engouement du public

L'ensemble de ces polémiques présentent un "cas d'école" d'un intérêt indéniable pour la sociologie des sciences et l'épistémologie.

L'engouement de vastes publics pour une pratique sans effets démontrés continue d'être mis en question, de façon souvent très rigoureuse et critique, par un grand nombre d'épistémologues et de sociologues. Les représentants des sceptiques (sceptiques anglo-saxons ou français) expliquent l'intérêt pour les horoscopes par l'effet Barnum et ses corrolaires. Ces analyses les amènent à considérer publiquement l'astrologie comme une « superstition reposant sur la crédulité des gens »[4]. Ceci est la position généralement adoptée par le monde scientifique.

[modifier] Critiques historiques

[modifier] Critique interne

Ptolémée
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Ptolémée

La première critique marquante de l'astrologie vient de l'astrologie elle-même. Dans le Tetrabiblos, Ptolémée répond déjà à la critique centrale de l'astrologie, son lien avec le déterminisme, en affirmant : « Les astres inclinent mais n'obligent pas ». De même, il souligne l'importance de la situation de naissance du sujet (héridité génétique et sociale) dans les interprétations.

Le ciel ne donne pas à l'homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition. Ptolémée

Cette vision progressiste de l'astrologie, ignorée d'un certain nombre de ses détracteurs, n'a cependant été que rarement suivie par ses successeurs. Paradoxalement, la référence à cette objection originelle est souvent employée par les défenseurs de l'astrologie[5]. De fait, cette argumentation apparait fallacieuse, au sens où les astrologues eux-mêmes ignorent aujourd'hui l'existence de l'objection historique de Ptolémée.

[modifier] Critique théologique

Le relai de la critique est pris par les théologiens, pour lesquels la doctrine astrologique met en danger la notion de responsabilité individuelle de l'homme face à ses actes.On trouve trace de cette préoccupation dès l'interdiction biblique (Deutéronome 18:10-12): "On ne trouvera chez toi personne qui fait le métier de devin et de mage", interdiction relayées par les moqueries des prophètes (par exemple, Isaïe 47:12-14). Au V° siècle, le concile de Tolède déclare "si quelqu'un croit devoir ajouter foi à l'astrologie ou à la divination, qu'il soit anathème".Au XIIe siècle, Thomas d'Aquin écrit, dans sa Somme théologique : « Beaucoup d'hommes obéissent à leurs passions, auxquelles le sage résiste. C'est pourquoi, le plus souvent, ce qui est prédit d'après l'observation des astres au sujet des actions humaines se vérifie », les actions humaines en question concernant par exemple les labours ou la navigation, sur laquelle il mentionne l'influence de la Lune. Mais il indique aussi, reprenant un argument d'Origène : « il faut bien se garder de croire que la liberté de l'homme soit soumise à l'influence des astres ; car alors, il n'y aurait plus de libre arbitre, sans lequel les hommes ne feraient aucun acte de vertu, digne de récompense, ni aucune mauvaise action qui méritât d'être punie ». Il s'oppose donc au déterminisme astral intégral, qui conduirait à la négation du libre arbitre et à l'idée d'une production planétaire (et donc hérétique) du divin (cf. Dante).

Pour le théologien, ce n'est pas l'idée que les astres puissent avoir une influence sur le comportement humain qui est en soi condamnable. Ce qui est "une abomination devant l'Eternel" (Dt 18:12) c'est d'accorder une importance absolue à cette éventuelle influence au point de suggérer que le destin "est écrit", et donc que les hommes ne sont pas libres.

Loin de nous laisser impressionner par le déterminisme et par la fatalité que propagent les astrologues (même sans le vouloir), libérons-nous, et diminuons les astres. Qu'ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté. (Thomas d'Aquin , Lettre à Réginald de Piperno)

[modifier] Critique des Lumières

L'astrologie a fait l'objet de critiques violentes de la part des philosophes des Lumières, qui y voient un aspect de l'obscurantisme dont ils veulent libérer l'humanité. Pardoxalement les arguments critiques sont, à cette époque, souvent plus réthoriques que logiques. Leur démarche reste critiquée au vu de l'utilisation d'arguments principalement polémiques ou d'autorité (plutôt qu'une démarche raisonnée). Citons par exemple : « aujourd'hui, le nom d'astrologue est devenu si ridicule qu'à peine le bas peuple ajoute-t-il quelque foi aux prédictions des almanachs »[6], ou encore « La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage. » (Voltaire). Une grande partie de cette critique, qui ne présente pas d'arguments rationnels, apparait relever d'un dogmatisme rationaliste plus que d'un rationalisme véritable. Si certains arguments proposés puisent bien dans le domaine astronomique (voir ci-dessous), la critique générale apparait plus comme une réflexion philosophique généraliste que comme une démarche méthodique de recherche de la connaissance.

Le débat ne porte en fait pas tant sur l'astrologie que sur la rationalité et le rationalisme. L'astrologie est considérée par ces penseurs comme l'exemple archetypal de la superstition, de la croyance dans des forces occultes et supérieures. Pour ses militants, combattre l'astrologie relève d'un combat général (et d'un engagement politique) en faveur de la laïcité et du rationalisme.

Cette forme de critique partisane de « la raison contre l'obscurantisme » se prolonge de nos jours dans le Manifeste contre l'astrologie[7]. Les détracteurs de l'astrologie y déclarent qu'elle n'est que « magie et superstition reposant sur la crédulité des gens », avec le même type de logique : il ne s'agit pas d'une critique interne, mais d'une dévalorisation et d'un rejet sans examen. Feyerabend a observé en 1976, critiquant cette approche : « Si vous aviez un seul bon argument, quelle serait l'utilité de tant de signatures ? (...) Tout ce qui porte un nom dans les sciences l'a prêté pour soutenir un document qui est un gouffre d'ignorance et d'inculture. »[8] En vérité, la critique de Feyerabend est assez superficielle, voire fallacieuse : le pamphlet est contre l'astrologie populaire et contre la croyance en l'irrationel. Par ailleurs, la présence d'un argument d'autorité n'implique pas la nécessaire faiblesse du raisonnement.

L'astronome Copernic en conversation avec Dieu. Jan Matejko, 1872
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L'astronome Copernic en conversation avec Dieu. Jan Matejko, 1872

[modifier] Critique scientifique

La critique scientifique de l'astrologie a une longue histoire, puisque St Augustin (De civitate Dei", VIII, xix) s'élève déjà contre la confusion faite entre l'astrologie et l'astronomie, cette dernière étant fondée sur des observations de la nature.

Sur le fond, la critique scientifique de l'astrologie repose sur une idée scientifique simple: « il n'y a pas d'effet sans cause ». Cet axiome scientifique conduit à deux objections majeures à une quelconque réalité de l'astrologie : l'absence d'effet (les prédictions astrologiques ne font pas mieux que le hasard) et l'absence de cause (il n'y a aucun mécanisme justifiant une quelconque influence astrale).

C'est la recherche systématique des effets qui a conduit aux travaux dans le domaine de l'astrologie statistique. Quant à l'absence de cause, rédhibitoire pour un scientifique, elle n'est généralement pas reçue comme un argument pertinent par le monde astrologique, dont la vision du monde se fonde sur l'analogie plus que sur les causes efficientes.

Voir à ce sujet le paragraphe Controverse majeure.

[modifier] Nature du phénomène étudié par l'astrologie

[modifier] Confrontation aux connaissances physiques et astronomiques

Si astrologie et astronomie ont en commun leurs racines historiques (voir Origine historique), ils sont maintenant entièrement détachés et parfaitement distincts (si ce n'est dans leur relative homophonie, toujours source de confusions). L'astrologie ne peut être élevée au rang des sciences physiques en raison de la maigre reproductibilité de ses résultats et de l’absence de causalité établie.

[modifier] Effet physique réel des astres

  • Influence des étoiles
L'astrologie occidentale ne prétend pas que nous les influences qu'elle décrit sont le fait des étoiles (qui sont à des années-lumière de nous), mais bien du fait des planètes. L'argument selon lequel les étoiles sont trop loin pour avoir une influence physique sur nous, s'applique à l'astrologie sidérale, mais pas à l'astrologie conventionnelle, dite « tropicale ».
Pour cette dernière, les planètes seules ont une influence, les constellations servant de "repère" (comme les chiffre sur une horloge). En d'autres termes, l'astrologie « tropicale » ne s'intéresse qu'à des corps appartenant au système solaire, et leur déplacements par rapport au repérage arbitraire que constitue les signes du zodiaque.
  • Influence des planètes
L'argument d'une influence gravitationnelle a parfois été avancé pour justifier l'existence d'une action à distance, et de ce fait, certains astrologues font des calculs astrologiques sur une base héliocentrique, ce qui pourrait sembler cohérent avec l'explication d'une influence gravitationnelle des configurations planétaires sur l'activité solaire.
A ce jour, aucun effet direct des planètes sur le corps humain n'a été rigoureusement observé. Par ailleurs, les forces d'attractions en jeu lors du simple phénomènes d'attraction Terre-Lune sont, à l'échelle du corps humain, infiniment moins importantes que ceux qu'exercerait un immeuble ou une armoire.
Enfin, les recherches statistiques (voir plus bas) qui auraient pu permettre de déceler une régularité des phénomènes astrologiques concluent à l'inexistence d'une telle régularité.

[modifier] Problématique du déplacement des constellations

Si les traits astrologiques sont traditionnellement associés au passage des planètes dans la perspectives de certaines constellations, qui servent de cadre de référence et d'analyse, ce point pose un nouveau problème. En effet, les méthodes de calculs utilisées par les astrologues se rapportent à une "carte du ciel" immuable, qui n'est pas conforme à la réalité. En effet, l'astronomie a depuis longtemps fait le constat du "déplacement"' des constellations dans le ciel (de 30° ou un signe tous les 2200 ans). Cette dérive est liée au phénomène établi de précession des équinoxes. Les passages des planètes dans l'axe des constellations, tels que décrits par les astrologues, se réfère à un état du ciel physique aujourd'hui disparu. En d'autres termes, les rapports précis décrits dans les horoscopes réellement basés sur des conjectures astrologiques chiffrées (calculs astrologiques) décrivent un état des lieux révolu depuis plusieurs centaines d'années. Cette observation a récemment mené à la création d'une astrologie sidérale, fondée non plus sur des mesures internes au système solaire, mais sur la position réelle des étoiles.

Le phénomène de la précession des équinoxes entraîne une divergence entre la position réelle des astres à la naissance et leur position affirmée par le signe attribué : aujourd'hui le « zodiaque astrologique » est décalé de plus d'un signe par rapport au zodiaque des étoiles. D'autre part, lors de sa course le long du zodiaque tout au long de l'année, le soleil traverse treize constellations, les douze du zodiaque plus Ophiuchus. Cette dernière ne fait pas partie des constellations prises en compte par l'astrologie. En pratique, ces faux arguments résultent d'une confusion (volontaire ou non) entre signes et constellations du zodiaque (voir l'article sur les constellations).

[modifier] Prospections possibles

Si l'influence gravitationnelle de la lune est tout à fait mesurable, l'activité du soleil, elle, est un phénomène encore très mal connu et aucune influence sur les mécanismes biologiques et la psychologie humaine n'a encore été démontrée. Il est imaginable de prospecter ces domaines encore mal connus, et acquérir des données plus précises confirmant ou infirmant l'existence :

  • d'une influence de la position des planètes sur la position du centre de gravité du système solaire par rapport au soleil, et l'influence qui pourrait en résulter sur l'activité de ce dernier ;
  • d'une influence gravitationnelle directe de la lune et sa réflexion de la lumière du soleil ;
  • d'une capacité des mécanismes vivants à se mettre en résonance avec des phénomènes cycliques (le plus connu étant évidemment les rythmes biologiques circadiens).

Rappelons néanmoins que les recherches statistiques (voir plus bas) qui auraient pu permettre de déceler une régularité des phénomènes astrologiques concluent à l'inexistence d'une telle régularité.

D'autres tentatives non classiques ont été imaginées suite aux critiques du monde scientifique.

  • l'astrologie sidérale est issue de l'idée qu'il fallait suivre les étoiles, et non pas le point vernal. C'est cette approche qui est suivie par la tradition indienne et orientale de l'astrologie, mais sa version occidentale constitue une construction récente (et assez artificielle) sans lien direct avec ces traditions.
  • l'Astrologie héliocentrique issue de l'idée ce n'est pas la terre qui est le centre du système solaire (C'est probablement fondé, mais on ne peut pas brutalement passer d'une système à l'autre sans adapter la manière d'interpréter.)

Si l'imagination peut extrapoler des moyens par lesquels les positions des planètes nous influenceraient, pour les transits et synastries, la question est encore plus épineuse puisqu'il faudrait en plus mettre en évidence des influences planétaires sur des systèmes biologiques qui auraient « enregistré » une trace des positions des planètes.

De même, mettre en évidence une explication physique des progressions serait encore plus ardu, dans la mesure où le passage symbolique « un an = un jour » ne repose sur aucune base objectivable, si ce n'est justement la base symbolique. Néanmoins, il faut rester prudent avant de la réfuter, dans la mesure où le cerveau utilise des mécanismes symboliques. Pour prendre un très mauvais exemple (il faudrait en trouver un meilleur, fondé sur des mécanismes inconscients) : dans la majorité des cas, les gens ne franchissent pas une lumière rouge pourtant aucun mécanisme physique n'est capable d'expliquer ce comportement.

[modifier] Mise en question des effets observés

L'astrologie statistique est une discipline qui affirme étudier d'éventuels « effets » réguliers, sans que ne soit identifié de cause à ces effets. L'absence de cause identifiée n'interdit cependant pas d'examiner la possibilité d'éventuels effets réguliers, qui peuvent conduire à une meilleure compréhension des causes sous-jacentes dans la mesure où ils seraient avérés.

[modifier] Confrontation avec un échantillon témoin

Contrairement à d'autres disciplines ésotériques, l'astrologie annonce qu'elle peut prévoir, notamment, des évènements très précis et facilement vérifiables.

En ce sens, des protocoles de tests permettant de la juger sont aisés à mettre en place [9]. Ces protocoles comparent les prévisions des astrologues sur des sujets précis à des prévisions aléatoires émises par des sceptiques ou des ordinateurs. Les prévisions des astrologues sont alors validées si elles sont de meilleures qualités que les prévisions aléatoires. On peut citer le test sur 22 prévisions de l'an 2000 entre Elisabeth Tessier qui écrit régulièrement qu'elle situe son niveau de réussite à 80 %, voire 90 %, un sceptique et un ordinateur . Résultat : Ordinateur 8 réussites, Elisabeth Tessier et Sceptique 7 réussites.[10] De nombreuses expériences de ce type ont eu lieu. Notamment par Monsieur Yves Lignon qui a créé un laboratoire de parapsychologie dans les locaux de l’université de Toulouse (attention non reconnu par l’université). Par le cercle zététique de l’université de Nice qui créé le Défi zététique international. L’intérêt de ce dernier test est qu’en échange d’un test gratuit, l’astrologue reçoit 200 000 euros en cas de succès. Comme le risque financier est nul pour un gain potentiel énorme, on peut estimer que les astrologues ne se présentant pas à ces tests, ne croient pas à leur don. Après quelques années de fonctionnement le test fut arrêté faute de combattant. Curieusement, très peu d’astrologues ont concouru, on peut donc en conclure que la partie de la population qui croit le moins en l’astrologie sont les astrologues eut même. Toutes disciplines confondues, il y a eu 250 tests et zéro réussi[11]

Un autre test réalisé sur 100 personnes qui jugeaient l'exactitude des prévisions que l'on faisait sur eux montrait que les astrologues avaient exactement le même taux de succès qu'un système aléatoire [12]

[modifier] Approche statistique

Voir l’article Astrologie statistique.

A la suite de nombreuses publications

En 1993 paraît cependant, dans "Les cahiers conditionnalistes", une étude statistique [13] qui démontrerait une corrélation entre les aspects Mercure-Saturne et les qualités de joueur d'échec. Bien que l'objet théorique de cette étude soit fort restreint, la confirmation de sa validité contredirait le dogme de l'impossibilité d'une influence des astres. Cette étude n'est cependant pas issue de la presse scientifique reconnue au niveau universitaire, et doit donc être prise avec toutes les précautions requises.

Les défenseurs de l'astrologie, comme certains détracteurs des sciences humaines, apparentent parfois l'astrologie aux sciences humaines, arguant de l'utilisation de la recherche statistique et d'une étude d'effets sans cause physique établie. Cette comparaison est évidemment fallacieuse, l'astrologie statistique représentant une activité très différente de l'astrologie elle-même. Il est à noter que l'astrologie statistique est d'ailleurs une activité très marginale, dont les principes méthodologiques de base sont le plus souvent ignorés des astrologues.

Si l'astrologie définit relativement clairement les différentes significations des éléments d'un thème astral (voir symbolisme astrologique), l'étape de l'interprétation n'est en revanche pas clairement codifiée. De fait, la complexité de cette interprétation et son caractère subjectif semble plutôt l'apparenter à un art. Les résultats étant toujours présentés comme liés au « talent » et à l'expérience de l'astrologue (pour être recevable aux yeux de ses défenseurs, l'analyse doit être faite par un "praticien compétent"). Dès lors, il est impossible d'étudier les méthodes astrologiques actuelles selon les critères scientifiques de reproductibilité. Cet aspect est vivement critiqué par les sceptiques, cet argument précis étant justement utilisé par les charlatans pour opérer une sélection a posteriori de leurs prédictions. Il a été démontré par Henri Broch que la variabilité des résultats présentés par des sujets réputés doués correspond précisément aux résultats de prédictions "aléatoires". Cette démonstration, très facilement reproductible, est consultable dans l'ouvrage "Devenez sorcier, devenez savant".

[modifier] Question des succès prédictifs

Les prédictions et les conjectures astrologiques sont soumise à la double question de la précision de l'information formulée et de la subjectivité de son destinataire[14]. Il semble intéressant pour qui manipule les résulats d'une prédiction d'analyser le degré d'information qu'elle contient, c'est à dire à la fois son caractère informatif réel (voir effet Barnum) et la quantité d'éléments présentés.

Plusieurs éléments cités aux points précédents (confrontation à un échantillon témoin et approche statistique) apportent une explication objective à l'existence de nombreux succès prédictifs de la part des astrologues. En effet, l'illusion statistique qui consiste à ne présenter que les "succès" (cas des fraudes caractérisées) soit à ne se souvenir que des prédictions efficientes (phénomène purement psychologique) explique de façon rigoureuse une partie réelle des succès présents dans l'imaginaire populaire.

Par ailleurs, certains succès prédictifs s'expliquent par la probabilité objective de l'occurence d'un évènement. Exemple fameux : prédire la mort d'un pape dans l'année, durant les dernières années de la vie de Jean-Paul II, était pour les astrologues un pari apparemment facile au vu de la très mauvaise santé du souverain pontife. Sa longévité a infirmé années après années ces prédictions, présentées comme solides. Il est à noter que l'année de sa mort, ces mêmes astrologues pouvaient comptabiliser cette prédiction comme un "succès".

Les bilans prédictifs des astrologues (récapitulation des prédictions justes, au terme d'une série de séance ou d'une année) ne présentent généralement que les "succès" prédictifs, occultant les erreurs. Si l'on suppose la précision égale des prédictions, cette comparaison s'avérerait pourtant intéressante. La constitution d'un grand nombre de ces bilans prédictifs par les zététiciens démontre, selon le modèle présenté plus haut, que les succès sont attribuables au hasard dans tous les cas étudiés.

[modifier] Astrologie et pouvoir politique

Dans l'empire romain, alors même que l'astrologie est très populaire, les astrologues furent mis hors la loi par décret dès 130 avant J.-C. La "mode" astrologique continuant, l'empereur Tibère met en place une législation restrictive des pratiques divinatoires et impose des critères de qualité à la profession d'astrologue (sous la suggestion de son conseiller Thrasyllus, lui-même astrologue). Ces législations sont renouvellées un siècle plus tard par Hadrien, lui-même astrologue amateur.

On retrouve la même préoccupation mille ans plus tard, quand Alphonse X de Castille, auteur de traités astronomique et astrologique, édicte que "La divination du futur par les astres est autorisée pour les personnes correctement formées à l'astronomie".

Jusqu'à la fin du XXe siècle, en France, le Code Pénal comportait dans sa partie réglementaire l'article R-34 sanctionnant "les gens qui font métier de deviner ou de pronostiquer".Cet article a été supprimé par la réforme du code pénal, sous la présidence de François Mitterrand[15].

On peut néanmoins remarquer que la Loi sanctionne des pratiques et des faits, non des pensées: ces interdictions ne s'adressent donc pas à l'astrologie en tant que telle, mais aux troubles sociaux qu'entraînent les pratiques des charlatans qui s'appuient sur l'astrologie. En un sens, dans le domaine de l'astrologie, la loi ne sanctionne pas l'influence indue des astres, mais bien l'influence indue des astrologues.

[modifier] Citations

  • « L'astrologie trouve toute sa dimension dans le fait qu'elle transforme le profane en sacré, les données de l'astronomie en la révélation d'un ordre cosmique présent tant dans la cellule et la personne humaine que dans le système solaire et la galaxie. Tenter de faire de cette discipline une "science" fondée sur des données empiriques et statistiques revient à nier sa nature profonde et immémoriale. (Dane Rudhyar, auteur de plusieurs ouvrages sur l'Astrologie humaniste <-- sources ? )
  • « Nous sommes nés à un moment donné, en un lieu donné, et nous avons, comme les crus célèbres, les qualités de l'an et de la saison qui nous ont vu naître. L'astrologie ne prétend pas davantage. » (Carl Gustav Jung : l'Homme à la découverte de son âme)
  • « La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage. » (Voltaire)
  • « Une démonstration grandiose de la misérable subjectivité de l'homme qui lui fait tout rapporter à lui-même est offerte par l'astrologie qui met en rapport la trajectoire des grands corps célestes et le misérable moi. » (Schopenhauer)
  • « Ce qui est grave, ce n'est pas que tant de gens croient à l'astrologie, c'est qu'ils jugent de choses sérieuses avec des têtes qui croient à l'astrologie. » (Jean Rostand)
  • « L'entêtement pour l'astrologie est une orgueilleuse extravagance. Nous croyons que nos actions sont assez importantes pour mériter d'être écrites dans le grand-livre du Ciel. Et il n'y a pas jusqu'au plus misérable artisan qui ne croie que les corps immenses et lumineux qui roulent sur sa tête ne sont faits que pour annoncer à l'Univers l'heure où il sortira de sa boutique. » (Montesquieu)
  • « "Mais, l'absence de preuve n'est pas preuve de l'absence : l'absence de relation entre deux phénomènes reste impossible à prouver (les progrès de la science peuvent fournir demain l'explication qui manque aujourd'hui). » Daniel Kunth et Philippe Zarka, in Que sais-je - L'Astrologie (2005), p.86
  • « "En science, la vérité n'est jamais susceptible d'être prouvée définitivement, et encore moins la non existence d'un phénomène.(*) Au mieux, une théorie explicative est bonne tant qu'elle n'aura pas été invalidée par des faits d'expérience, et d'autant meilleure qu'elle confirmée par de nouveaux faits d'expérience. (...)L'histoire des sciences enseigne aussi que des idées fausses peuvent être fertiles, en suggérant des tests expérimentaux qui, à leur tour, fourniront de nouvelles pistes d'explications. (...)[16] » Daniel Kunth et Philippe Zarka, in Que sais-je - L'Astrologie (2005), p.100
L'interprétation astrologique de cette correspondance en termes de déterminisme astral a toujours été contestée, que le déterminisme invoqué soit strict (causalité, non revendiquée par les astrologues "savants") ou simplement lâche (corrélation). Initialement conduite sur des arguments philosophiques et théologiques, cette critique a notamment été relayée par les scientifiques, quand l'astronomie s'est séparée de l'astrologie pour devenir une science qui s'en tient à l'«observation», laissant à l'astrologie les aspects ésotériques.

[modifier] Références

[modifier] Notes

  1. Comme développé dans la revue encyclopédique du collectif remise, article "astrologie", particulièrement complet, dont une partie de cet article est largement inspiré
  2. 2 livres de Jean-François Richard : La Bourse serait-elle aussi gouvernée par les astres ?, Editions Arnaud Franel, 1998 et Bourse, ce qu'anticipent les astres jusqu'en 2010, Editions du Rocher, février 2005
  3. Deutéronome 18:10-12
  4. cfr http://www.sceptiques.qc.ca/assets/docs/qs51p13.pdf Déclaration de 186 personnalités scientifiques de renom (dont 18 Prix Nobel)]
  5. "Seuls les adversaires de l'astrologie sont restés ignorants du Tetrabiblos, continuant à porter sur cet art des critiques qui ne s'appliquent pas à la présentation que Ptolémée en a faite ou auxquelles il a précisément répondu." Lynn Thorndike, A history of magic and experimental science, New York, Columbia University Press, 1923, vol. 1, p.116. Cité par Patrice Guignard in le manifeste astrologique
  6. L'encyclopédie de Diderot, article sur l'astrologie - Cité par "Que sais-je" sur l'Astrologie.
  7. "Objections to astrology" in The Humanist 35.5, 1975. Déclaration de 186 personnalités scientifiques de renom (dont 18 Prix Nobel). Voir site sceptique
  8. Feyerabend, in Dialogues sur la connaissance; trad. fr. aux éd. du Seuil, 1996, p.98.
  9. http://www.zetetique.ldh.org/et_match.html
  10. http://www.zetetique.org/et_match_resultats.html
  11. http://www.zetetique.org/defi_bilan.html
  12. Astrologie : science, art ou imposture ? par Stanislas Antczak
  13. cfr. article "preuves statistiques" sur le site www.astrologue.org
  14. Ce paragraphe est largement inspiré de l'article Astrologie de la revue encyclopédique remise.
  15. Lui-même amateur connu de consultations astrologiques.
  16. à l'exception des preuves déductives pures, dont on peut parfois montrer que le raisonnement était faux, mais qui sinon ne peuvent être réfutées

[modifier] Bibliographie

[modifier] Généralités

  • Il y a eu plusieurs éditions de L'Astrologie chez Que Sais-je, PUF
    • version 1984 (épuisée), par Paul Couderc, avec une approche scientifique attaquant l’astrologie (en relation avec l’Union rationaliste)
    • version 1989 (retirée de la vente), par Suzel Fuzeau Braesch, pro-astrologie
    • version 2005, par Daniel Kunth et Philippe Zarka, texte qui rappelle quelques définitions et évidences et montrent ainsi que l'astrologie se place en dehors du domaine scientifique, par le défaut de sa méthode

[modifier] Astrologie occidentale

  • Speculum astrologiae. Quod attinet ad judiciariam rationem nativitatum atque annuarum revolutionum: cum nonnullis approbatis Astrologorum sententiis. Rerum catalogum sequens pagina indicabit. [Avec :] - Compendium de stellarum fixarum observationibus. Opus mathematicae studioso utilissimum.- Tabulae resolutae astronomicae de supputandis siderum motibus, secundum observationes Nicolae Copernici, Prutenicarumque Tabularum. Lyon, Phillipe Tinghi (imp. par Pierre Roussin), 1573. Ce « Miroir de l'astrologie » de Francesco Giuntini est, selon Caillet, « un des plus célèbres et le principal monument de l'Astrologie ancienne ». Ce traité très complet, outre une défense de l'astrologie, donne les nativités de très nombreux personnages célèbres et des tables astronomiques selon Copernic.
  • Richard Pellard, Manuel d'astrologie universelle, Editions Dervy 1991. Une approche "rationnelle" et conditionaliste de l'astrologie contemporaine.
  • Jacques Vanaise, L'Homme-Univers, éditions Le Cri, Bruxelles, 1993
  • Jacques Vanaise, La Légende des Signes, éditions Le Cri, Bruxelles, 2005
  • Charles Vouga, Une astrologie pour l'ére du Verseau, Edition du Rocher
  • Charles Vouga, Astrologie expérimentale, Edition du Rocher. Une approche « non causale » des « phénomènes astrologiques ».

[modifier] Analyse critique

  • Henri Broch, Au cœur de l'extra-ordinaire, Editions Book-e-book. Ouvrage consacré aux pseudo-sciences et croyances erronées, avec un long chapitre consacré à l'astrologie, ses principes, ses failles de raisonnement et ses aberrations.
  • S. Carlson, A double-blind test of astrology, Nature, 318, pp. 419-425, 1985.
  • R. Culver & P. Ianna, Astrology: true or false ?, Prometheus books, New-York, 1988.
  • Suzel Fuzeau Braesch, La Preuve par deux, Robert Laffont, 1992.
  • Frédéric Lequevre, Astrologie : art, Science ou Imposture ?, collection Zététique, Horizon Chimérique, Bordeaux (1991) ISBN 2907202251
  • D. Lesueur, l'astrologie en questions, Ciel et Espace N° 254, janvier, p. 32
  • Galipernic Newstein (de : Galilée, Copernic, Newton, Einstein) L'astrologie ou comment avoir toujours raison, Ciel et Espace N° 254, janvier 1991, p. 36
  • J.-C. Pecker, L'astrologie et la science, La Recherche N° 140, janvier 1983, p. 118 (voir aussi le numéro 142, pp. 371-372 ; Astrologie: le débat continue, réponses à G. Preschoux et M. Gauquelin.
  • Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en 10 leçons, Poche/Biblio Essais, 1986.
  • L'article astrologie de la Revue encyclopédique remise édité par le collectif remise. Document de synthèse présentant un historique détaillé et particulièrement bien sourcé sur la controverse (présentation accessible du discours sceptique).
  • M. Rouze, La Néo-astrologie au banc d'épreuve, cahier AFIS N° 125, septembre, p. 1, 1982
  • M. Rouze, L'astrologie mesurée par le physicien, Science et Vie N° 825, juin, p. 62, 1986
  • E. Schatzman, La croyance en l'astrologie et l'honneur de la presse, Le Monde, 4-5 janvier 1987, p. 30

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites critiques

[modifier] Sites pro-astrologie

[modifier] Iconographie à insérer

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